réforme des retraites
Question de :
Mme Mathilde Panot
Val-de-Marne (10e circonscription) - La France insoumise
Question posée en séance, et publiée le 18 décembre 2019
RÉFORME DES RETRAITES
M. le président. La parole est à Mme Mathilde Panot.
Mme Mathilde Panot. Monsieur le Premier ministre, le peuple mobilisé contre votre réforme injuste a remporté une première victoire : Jean-Paul Delevoye est parti, bon débarras ! (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
Un homme qui, en toute illégalité, « oublie » le nombre de ses fonctions et l'argent qu’il reçoit chaque mois sur son compte… (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. S'il vous plaît !
Mme Mathilde Panot. …n'a aucune légitimité pour toucher à nos retraites.
Pire encore, le secrétaire général du Gouvernement – placé sous votre autorité directe – savait, et il n’a rien fait. Nous vous disons : Stop ! Ça suffit ! Abandonnez votre réforme à points ! Dans le pays, tout le monde a compris que nos pensions allaient baisser et que nous allions travailler plus longtemps, avec vos idées pourries ! (Protestations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Rémy Rebeyrotte. Quelle honte !
Mme Mathilde Panot. Tout le monde l'a compris, sauf M. Delevoye, et il est parti. Quelques milliers d'euros pour faire gagner des milliards aux banques et aux assurances, ce n'est pas cher payé ! Vous n’êtes finalement pas un gouvernement mais une association de malfaiteurs organisée pour voler les Français. (Vives protestations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. Sylvain Maillard. Quelle honte !
Mme Mathilde Panot. À côté de M. Delevoye, Mme Pénicaud gagne 62 000 euros tous les ans grâce à la suppression de l’ISF et Mme Belloubet a opportunément oublié de déclarer 336 000 euros pour trois biens immobiliers. (Huées et claquement de pupitres sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. S'il vous plaît ! Un peu de silence ! Mes chers collègues, enfin, ne cédez pas à la provocation, cela fait le bonheur de l'oratrice. Écoutez-la en silence !
Mme Mathilde Panot. Petit joueur, Jean-Paul ! D’autres devraient sans doute s’en aller. Mais avant cela, entendez la clameur qui enfle aujourd'hui : chassez cette réforme et qu'elle ne revienne plus jamais ! La retraite est un droit, pas une tombola !
L'élan de solidarité qui se manifeste dans le pays nous donne un horizon : celui de la défense de notre système de retraite par répartition. Regardez les grévistes qui permettent de rétablir le courant chez les familles qui en ont été privées. Voici la France qu’on aime et qu’on défend, celle de la République sociale.
Elle est belle, cette France, et aujourd’hui elle est en grève et dans la rue. (Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)
M. le président. S'il vous plaît !
Mme Mathilde Panot. Entendez-la ! Revenez à l'aspiration de notre peuple à plus de solidarité. Nous voulons passer de belles fêtes de fin d’année. Alors, cédez ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
M. Rémy Rebeyrotte. Ah ! Le populisme…
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Madame la députée, comment dire ? Aligner autant de mensonges en si peu de secondes est absolument et purement fascinant. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Par ailleurs, user d'un langage outrancier ne fait pas honneur à notre assemblée. Celui-ci ne correspond pas aux relations qui doivent exister entre l'opposition et le Gouvernement. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)
Je n'imiterai donc pas la manière dont vous dégradez ainsi le débat, en usant à outrance de l'injure…
M. Maxime Minot. Et vous, vous ne dégradez rien ?
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . …et je vous répondrai uniquement sur le fond. La réforme dont nous discutons actuellement est une réforme de très grand progrès social. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
Mme Mathilde Panot. Non !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Je ne crois pas que vous puissiez une demi-seconde vous satisfaire du fait que les prolétaires d'aujourd'hui – les permittents, ceux qui touchent des petites retraites, ceux qui accumulent des périodes d'emploi et de chômage, ceux qui effectuent un temps partiel subi – doivent actuellement travailler jusqu'à 67 ans, et que les femmes qui sont souvent chef de famille et qui doivent se débrouiller seules pâtissent des réformes intervenues jusqu'à présent. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Mme Mathilde Panot. Avec la vôtre, ce sera encore pire !
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Nous faisons un choix courageux : celui de bâtir de nouvelles solidarités.
M. André Chassaigne. Vous êtes de bonne foi ?
Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Et ce choix courageux, sachez que nous l'assumerons jusqu'au bout, dans le respect des organisations syndicales et avec une très grande fierté. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)
Auteur : Mme Mathilde Panot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : Porte-parole du Gouvernement
Ministère répondant : Porte-parole du Gouvernement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 décembre 2019