Question au Gouvernement n° 3129 :
Lutte contre le cancer

15e Législature

Question de : M. Michel Fanget
Puy-de-Dôme (4e circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 25 juin 2020


LUTTE CONTRE LE CANCER

M. le président. La parole est à M. Michel Fanget.

M. Michel Fanget. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, je tiens en préambule à vous remercier pour l’organisation du Ségur de la santé…

M. Patrick Hetzel. Une séquence publicitaire !

M. Michel Fanget. …qui, je n’en doute pas, trouvera des solutions adaptées aux attentes légitimes du secteur médical.

En ma qualité de médecin cardiologue, j’exerce dans un centre de lutte contre le cancer. Ces centres sont des établissements d’excellence dont nous devons pérenniser les actions au service des patients.

M. Patrick Hetzel. Les supplétifs sont pires que les originaux !

M. Michel Fanget. Ils sont les fers de lance de la cancérologie française. Mais leur statut hybride – privé sans but lucratif – les défavorise par rapport au secteur public.

Cette situation doit évoluer à l'aune de l’ambition que nous portons ensemble et des attentes nées du Ségur. J’appelle votre attention sur l’urgence à agir, car la survie de ces structures en dépend comme celles de leurs 22 000 salariés.

Il faut agir dans trois directions : tout d’abord, une revalorisation salariale est nécessaire, dans un souci d’équité avec l’hôpital public – l'attractivité du secteur en dépend ; ensuite, il faut assurer à ces établissements, qui remplissent une mission de service public, un accès équitable aux aides à l’investissement et au désendettement par une reprise partielle de leurs dettes ; enfin, il est indispensable de rénover la tarification à l’activité pour favoriser le dynamisme et la pertinence des soins.

Sous l’égide des agences régionales de santé et en collaboration avec les élus, les centres proposent de copiloter des projets territoriaux en cancérologie, axés sur les parcours de soins des patients, dont il faut renforcer le rôle dans la gouvernance et le choix des parcours.

Ils peuvent être acteurs d’un grand plan national « intelligence artificielle et cancer ». Leurs liens avec les universités doivent être renforcés pour optimiser l’excellence de la recherche française en cancérologie.

Pour ce faire, les postes de praticiens hospitalo-universitaires doivent y être pérennisés au moyen de conventions avec les universités.

Pouvez-vous nous assurer que l’élan que donnera le Ségur à votre politique sanitaire se traduira aussi par une ambition renouvelée dans la lutte contre le cancer et le soutien à tous ses acteurs ? (Applaudissements sur les bancs du groupe MODEM.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé.

M. Fabien Di Filippo. N'oubliez pas de remercier M. Fanget !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé. Oui, je vous remercie, monsieur le député, pour votre question.

M. Thibault Bazin. C'est vous qui l'avez écrite !

M. Christian Jacob. N'oubliez pas de citer le Président de la République !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État . Je vous remercie également de saluer le travail du Gouvernement dans le cadre du Ségur de la santé. J'en profite pour vous livrer quelques chiffres : plus de cent réunions de concertation ont été organisées, sous la présidence de Nicole Notat ; plus de 200 contributions ont été reçues ; toutes les régions ont instauré un partage d'expérience dans les territoires – vous savez notre volonté de donner au Ségur une dimension territoriale.

Nous connaissons la spécificité des centres de lutte contre le cancer – vingt centres, répartis dans seize régions, qui sont à la fois des acteurs du soin, de la recherche et de l'enseignement et, à ce titre, participent pleinement au service public hospitalier. Ils sont partie prenante de la transformation du système de santé qui est engagée, au travers du déploiement des infirmiers en pratique avancée en cancérologie ou du chantier de la révolution numérique dans le domaine de la santé.

Je salue leur action au quotidien et leur rôle essentiel dans l'accompagnement des patients.

Ces centres sont bien assis autour de la table du Ségur. Ils y sont représentés par leur fédération, Unicancer, au sein même du comité de pilotage.

Vous l'avez dit, le chantier est ambitieux. Je ne rappellerai pas les différents piliers du Ségur, mais deux sujets ont particulièrement été mis en avant dans les concertations : la prévention et la réduction des inégalités de santé ; le numérique.

Sur ces deux sujets, les centres de lutte contre le cancer ont toute leur place, notamment pour développer le plan national « intelligence artificielle et cancer » que vous avez mentionné.

Quant aux propositions que vous faites, elles sont bien étudiées dans le cadre du Ségur. Le ministre a déjà indiqué que les centres de lutte contre le cancer pourront bénéficier de la reprise de dette qui est prévue.

Monsieur le député, l'ambition est forte. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Aurélien Pradié. Ça se voit ?

Données clés

Auteur : M. Michel Fanget

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Maladies

Ministère interrogé : Solidarités et santé (M. le secrétaire d'État auprès de la ministre)

Ministère répondant : Solidarités et santé (M. le secrétaire d'État auprès de la ministre)

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 juin 2020

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