Intempéries dans les Alpes-Maritimes
Question de :
M. Éric Ciotti
Alpes-Maritimes (1re circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 7 octobre 2020
INTEMPÉRIES DANS LES ALPES-MARITIMES
M. le président. La parole est à M. Éric Ciotti.
M. Éric Ciotti. J'associe à ma question ma collègue Marine Brenier ; je crois pouvoir y associer également les autres députés des Alpes-Maritimes.
Vous l'avez dit, monsieur le président, le département des Alpes-Maritimes a subi un choc terrible. Je suis très sensible à votre témoignage de sympathie, comme je l'ai été au message que vous m'avez adressé au cours du week-end.
Monsieur le Premier ministre, la montagne des Alpes-Maritimes a été touchée au cœur. Les villages de nos vallées ont subi un véritable traumatisme : équipements publics détruits ; cimetières emportés ; maisons rayées de la carte - quatre-vingt-six dans la commune de Saint-Martin-Vésubie ; victimes disparues dont la recherche se poursuit. Vous êtes venu sur place, et je vous en remercie. L'État a été au rendez-vous : il s'est montré réactif et efficace. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM ainsi que sur plusieurs bancs des groupes LR et Dem.)
Je veux remercier très sincèrement tous les services placés sous votre autorité, bien sûr les militaires de la gendarmerie et ceux de l'armée que vous avez dépêchés. Je veux remercier nos sapeurs-pompiers, qui ont été admirables de courage dans la nuit tragique de vendredi à samedi. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent longuement.)
Je pense en cet instant au capitaine Bruno Kohlhuber et à Loïc Millo, sapeur-pompier volontaire du centre d'incendie et de secours de Saint-Martin-Vésubie. Ils ont disparu et n'ont toujours pas été retrouvés.
Monsieur le Premier ministre, il faudra se relever de ce choc. Je lance un véritable appel au secours, un appel à la solidarité nationale. La volonté doit réparer l'injustice de la force des éléments. Selon de premières estimations sommaires, il faudra au moins 1,5 milliard d'euros pour réparer les infrastructures. Des dizaines de ponts ont été arrachés ; des dizaines, voire des centaines de kilomètres de routes ont été endommagés. Nous avons besoin de vous, nous avons besoin de cette solidarité. Nous lançons un appel à l'engagement de la nation en faveur des communes touchées. (Applaudissements sur tous les bancs.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean Castex, Premier ministre. Ce week-end, vous l'avez dit et nous l'avons vu toutes et tous, les Alpes-Maritimes ont été touchées par un épisode climatique absolument hors norme. J'ai d'abord une pensée pour les familles endeuillées, pour celles qui attendent des nouvelles de leurs proches, pour celles qui ont tout perdu. Ces familles, que j'ai rencontrées avec vous samedi, m'ont impressionné par leur esprit de résilience et de solidarité.
La détresse et la désolation dont le ministre de l'intérieur et moi-même avons été témoins nous ont considérablement touchés. Au moment où je m'exprime devant vous, le bilan humain n'est pas encore connu, mais il est d'ores et déjà très lourd : quatre personnes décédées, huit disparues et treize supposées disparues dont on est sans nouvelles.
À l'heure où nous parlons, de nombreux acteurs – forces de secours, militaires de la gendarmerie et des armées, personnels civils – continuent de s'activer au profit des populations sinistrées. Je veux à mon tour, au nom du Gouvernement de la République, rendre hommage à l'ensemble de ces femmes et de ces hommes engagés dans la crise, sous l'autorité du préfet des Alpes-Maritimes. (Applaudissements sur tous les bancs.)
Vous avez bien voulu, monsieur Ciotti, souligner le dévouement et l'engagement sans faille de l'État. Je veux à mon tour souligner celui des collectivités territoriales, des associations et de l'ensemble de la population, qui se sont mobilisées avec dévouement et dans un esprit de coordination exemplaire. (Applaudissements sur de nombreux bancs.)
En complément des 550 sapeurs-pompiers départementaux, 200 sapeurs-pompiers de la région, 200 sapeurs-sauveteurs de Brignoles et de Nogent-le-Rotrou, plus de 500 gendarmes, des militaires, notamment du 1er régiment étranger de génie – chargés de déblayer et d'ouvrir les axes et d'assurer des missions de transport et de secours aux personnes –, et une flotte de treize hélicoptères – quatre hélicoptères lourds des armées, six appareils de la sécurité civile et trois de la gendarmerie – ont été immédiatement mobilisés par mes soins pour assurer les secours aux personnes et l'acheminement de vivres, d'eau et de matériel, notamment de soixante-six groupes électrogènes déployés en un temps record et de téléphones satellitaires.
Les actions des pouvoirs publics se concentrent sur cinquante-cinq communes particulièrement touchées, dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, où vivent environ 12 000 personnes. Sept cents habitants ont d'ores et déjà été accueillis dans des hôtels ou des centres d'hébergement. Au total, plus de 1 600 personnes ont été concernées par les opérations de secours. Certaines d'entre elles ont été secourues par les airs, et plus de 760 interventions ont été assurées à terre.
Alors que la mobilisation se poursuit sur le terrain et que nous sommes toujours dans le temps du secours et de l'aide aux sinistrés, le temps de la reconstruction s'est d'ores et déjà mis en place. Les différents ministères sont mobilisés pour organiser le soutien aux victimes et à la population et reconstruire les infrastructures routières et les réseaux – eau, électricité, téléphone – ou les remettre en état de fonctionnement.
Vous l'avez dit, monsieur le président, le Président de la République se rendra lui-même sur place demain pour le constater et affirmer la très forte mobilisation de l'État, qui s'est engagé dès le début – vous l'avez reconnu, monsieur Ciotti – et ne faillira pas. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, LR, Dem et Agir ens.)
Auteur : M. Éric Ciotti
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Catastrophes naturelles
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 octobre 2020