Mesures pour renforcer la sécurité
Question de :
M. Cédric Roussel
Alpes-Maritimes (3e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 5 novembre 2020
MESURES POUR RENFORCER LA SÉCURITÉ
M. le président. La parole est à M. Cédric Roussel.
M. Cédric Roussel. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Mes chers collègues, Nice est meurtrie, une nouvelle fois. Nice pleure ses morts, encore. Paroissiens de la basilique Notre-Dame de Nice, ils avaient le goût des autres. Que leur nom résonne ici longtemps : Nadine Devillers, Simone Barreto Silva, Vincent Loquès. Ces morts s'ajoutent aux victimes de l'horreur sur la promenade des Anglais, à Samuel Paty et à tant d'autres.
La France doit continuer à combattre avec fermeté et sans répit les islamistes qui nous ont déclaré la guerre. Monsieur le ministre, les Niçois, les Français ne cherchent pas un exutoire mais la justice et leur sécurité. Il ne s'agit pas, mes chers collègues, de faire de la surenchère ultrasécuritaire. Nice, vitrine de la vidéosurveillance, n'a pas été épargnée. Nous ne gagnerons pas en renonçant à l'État de droit et à nos libertés. Évidemment, il ne s'agit pas non plus de se coucher devant les ultimatums des islamistes et d'oublier qui nous sommes et ce que nous sommes.
Oui, la France doit être intraitable, ferme. Elle sera forte. Elle traquera et combattra ses ennemis sans faillir.
La réponse républicaine sera dans nos propositions et vos projets de loi.
Mme Frédérique Meunier. Enfin !
M. Cédric Roussel. Elle sera dans l'unité de la nation, dans l'éducation et l'émancipation, dans l'information et le renseignement, dans la laïcité et le droit. La réponse devra également être européenne – cette nuit, Vienne a été attaquée par les sympathisants de Daech – et internationale – rappelons le massacre qui a eu lieu à l'université de Kaboul.
Ne nous y trompons pas, ce n'est pas seulement la France, ses églises, ses caricatures qui sont attaquées ; c'est nous tous, quelles que soient nos convictions. C'est la liberté.
Alors, monsieur le ministre, quelles sont les mesures de protection que vous allez proposer, dans le respect de la liberté, aux Niçois et plus largement aux Français ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, Dem et Agir ens et sur quelques bancs du groupe FI. – Certains députés du groupe LaREM se lèvent.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Je tiens à m'associer aux mots que vous venez d'avoir pour les victimes et leurs familles. Ces chrétiens ont été assassinés tôt le matin dans une église à peine ouverte, alors qu'aucun office n'était encore célébré, par un terroriste islamiste venu semer la mort et la terreur. Je voudrais aussi avoir une pensée pour nos courageuses forces de l'ordre qui, durant tout le week-end des fêtes de la Toussaint, durant toute la rentrée scolaire – et nous avons eu l'occasion de les remercier avec le ministre de l'éducation nationale – ont été aux avant-postes pour protéger les Français. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et Dem.)
J'ai eu maintes fois l'occasion de le dire, et Gérard Collomb et Christophe Castaner avant moi : la menace terroriste est forte, non seulement sur le territoire national mais aussi dans toute l'Europe occidentale – l'hommage que vous avez rendu aux victimes de l'attentat de Vienne, monsieur le président Ferrand, nous le rappelle. Ce n'est pas qu'une affaire française. Ceux qui nous poussent à fermer toutes les frontières, à ne plus discuter dans un cadre européen, se trompent comme ils trompent les Français avec des mesures simplistes. C'est l'Europe et une certaine idée que nous nous faisons d'elle et de la liberté qui sont attaquées par les terroristes islamistes.
Enfin, vous aurez à voter le projet de loi visant à conforter les principes républicains, souhaité par le Président de la République et le Premier ministre, qui sera présenté au conseil des ministres le 9 décembre prochain. Il n'aura qu'un but : lutter contre le terrorisme et le terreau de l'islamisme politique sur lequel, depuis de très nombreuses années malheureusement, prospèrent des idéologues de malheur. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et Dem.)
Auteur : M. Cédric Roussel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Terrorisme
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 5 novembre 2020