Question au Gouvernement n° 4161 :
Épreuves du baccalauréat

15e Législature

Question de : M. Patrick Hetzel
Bas-Rhin (7e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 23 juin 2021


ÉPREUVES DU BACCALAURÉAT

M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel.

M. Patrick Hetzel. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Les couacs de la session 2021 du baccalauréat se multiplient hélas depuis deux semaines dans l'ensemble du territoire national, notamment à l'occasion de l'épreuve du grand oral qui a débuté hier. Toute une classe d'élèves de terminale a ainsi vu son examen annulé pour cause de jury absent. Manifestement, des enseignants ont été prévenus au dernier moment et des convocations ne sont jamais arrivées. En somme, entre convocations erronées, jurys qui ne siègent pas, incomplets ou incompétents dans les spécialités susceptibles d'être examinées, les dysfonctionnements sont hélas en train de s'accumuler. Des parents indiquent même que leurs enfants ont parfois subi de très longues heures d'attente, hier matin, pour finalement faire demi-tour et revenir passer le grand oral un autre jour. L'écart entre votre discours et ce qui se passe sur le terrain est une nouvelle fois abyssal, monsieur le ministre. On a vraiment l'impression que vous voulez devenir le fossoyeur du baccalauréat.

M. Christian Hutin. Il y est arrivé !

M. Patrick Hetzel. Pouvez-vous nous dire comment vous comptez rectifier le tir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Votre question est importante dans la mesure où elle concerne un moment important de cette semaine, le grand oral du baccalauréat. Vous choisissez de pointer les incidents – on peut le faire sur tout sujet, rien n'est jamais parfait – mais je voudrais pour ma part commencer par souligner l'immense apport que représente le grand oral, reconnu par la majorité des acteurs.

Mme Frédérique Meunier. C'est du blabla !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Il s'agit d'abord d'un apport sur le fond, car les élèves sont interrogés sur leurs enseignements de spécialité. Je me suis rendu hier dans un lycée où les choses se passaient très bien et où les élèves étaient très contents de passer le grand oral.

Mme Lamia El Aaraje. On ne vit pas dans le même monde !

M. Jean-Michel Blanquer, ministre . Il est vrai que quelques erreurs de convocation avaient pu y être faites ; chaque année, des erreurs sont commises par les directions des examens et concours, mais le pourcentage de problèmes est largement inférieur à ce qu'il était au cours des années antérieures. Je pense même qu'aucun incident n'a été constaté dans votre académie, celle de Strasbourg ; je ne crois pas que c'est là qu'ont été constatés les dysfonctionnements que vous avez évoqués.

Des difficultés ont été relevées en Île-de-France et dans l'académie de Lille, c'est vrai. Nous travaillons actuellement pour les résoudre. En tout état de cause, elles n'empêcheront ni les élèves de passer l'examen ni les professeurs de faire leur travail. La situation s'est déjà améliorée par rapport à hier, et moins de 1 % des élèves sont concernés.

Si vous soulignez les problèmes, c'est peut-être pour masquer votre opposition au projet. Depuis le début, vous souhaitez qu'il ne se concrétise pas. Vous menez un combat d'arrière-garde – c'est votre choix. De mon côté, j'ai choisi l'avant-garde pour les élèves. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et Dem. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel.

M. Patrick Hetzel. Monsieur le ministre, lorsque vous avez pris vos fonctions rue de Grenelle, votre leitmotiv, au demeurant important et intéressant, était de restaurer la confiance dans l'école de la République.

Or quatre années plus tard, la confiance n'est pas au rendez-vous. Les événements récents le montrent, c'est une défiance grandissante vis-à-vis de l'institution scolaire qui s'installe. C'est particulièrement regrettable.

Je comprends que vous cherchiez à minimiser les difficultés, mais des élèves et des familles de bacheliers se posent des questions et vous n'y répondez nullement. Encore une fois, le décalage est total entre votre discours et la réalité. Quel dommage ! Vous êtes hors sol, monsieur le ministre. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – MM. Christian Hutin et Jean-Louis Bricout applaudissent également.)

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Jean-Michel Blanquer, ministre. Une nouvelle fois, vos propos dépassent votre pensée (« Non ! » sur plusieurs bancs des groupes LR et GDR). L'un d'entre vous évoquait les déracinés. Peut-être êtes-vous déraciné vous-même (Protestations sur les bancs du groupe LR), car aucun problème n'a été signalé dans votre académie et vous ne faites que vous emparer de problèmes rencontrés ailleurs. À une époque de votre vie, vous avez servi l'éducation nationale et l'intérêt général, aujourd'hui, vous préférez la polémique à l'intérêt des élèves. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

Données clés

Auteur : M. Patrick Hetzel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et sports

Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et sports

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 juin 2021

partager