visite officielle du Président de la République en Russie
Question de :
Mme Caroline Janvier
Loiret (2e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 31 mai 2018
VISITE OFFICIELLE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EN RUSSIE
M. le président. La parole est à Mme Caroline Janvier, pour le groupe La République en marche.
Mme Caroline Janvier. Monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, en qualité de présidente du groupe d'amitié France-Russie, j'ai eu l'honneur d'accompagner le Président de la République lors de sa visite à Saint-Pétersbourg, les 24 et 25 mai,…
M. Pierre Cordier. Quelle chanceuse !
Mme Caroline Janvier. … qui a permis une avancée réelle sur plusieurs sujets majeurs.
Le dialogue des civilisations, des cultures, des économies et des religions est une nécessité, une condition sine qua non de la paix comme de la prospérité. (« Allô ! » sur quelques bancs du groupe LR.) Le Président de la République a souhaité, dès le début de son mandat, inscrire ce dialogue – celui des sociétés civiles – au cœur de sa politique extérieure, en mettant en place le dialogue de Trianon.
De même, dans le cadre du groupe d'amitié, qui réunit des parlementaires de tous bords, nous nous sommes attachés, à la place qui est la nôtre, à échanger fréquemment, sans faire d’impasse sur nos divergences, avec nos homologues de la Douma comme avec d'autres acteurs politiques, économiques ou universitaires.
La visite du Président de la République à Saint-Pétersbourg, si elle s'inscrit dans la continuité de cette volonté de dialogue, revêt une dimension plus forte et plus stratégique. S’il est indispensable d'évoquer certains sujets complexes, comme l'accord sur le nucléaire iranien, la Syrie, l'Ukraine ou les cyberattaques, il convient de replacer les relations bilatérales franco-russes dans un contexte géopolitique plus large, qui met en lumière la place de l'Union européenne et du multilatéralisme dans notre stratégie.
Dans un contexte international chargé d'aléas et d'incertitudes, la France, forte de son indépendance et des valeurs qu'elle incarne, a un rôle majeur à jouer. Quel équilibre pouvons-nous et devons-nous trouver avec la Russie, en Europe orientale, au Moyen-Orient, où nous assistons actuellement à une recomposition des équilibres régionaux, et vis-à-vis de l'Asie ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Madame Janvier, comme vous l’avez rappelé, depuis son élection, le Président de la République tient au président Poutine un langage exigeant, un langage de vérité ; ce sont les principes qui ont dominé sa visite officielle à Saint-Pétersbourg, la semaine dernière. Comme vous l’avez rappelé aussi, notre politique étrangère est autonome et indépendante ; elle n’est ni soumise aux décisions unilatérales du président américain (Exclamations sur les bancs du groupe FI) ni naïve quant aux positions du président Poutine. (Mêmes mouvements.) Le président Macron l’a d’ailleurs rappelé publiquement à Saint-Pétersbourg, appelant la Russie à respecter nos intérêts, notre souveraineté et le fait que nous nous situons dans une solidarité sans faille avec nos partenaires européens.
Vous avez eu raison de souligner que des avancées ont été concrétisées au cours de cette rencontre, dans le domaine de la sécurité internationale. Nous avons progressé à propos de l’Iran, non seulement dans la constatation de la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de l’accord de Vienne, mais aussi en vue de l’élargir aux autres questions de sécurité.
Nous avons aussi progressé à propos de la Syrie – c’est le point le plus important –, par la mise en place d’un dispositif de coordination entre les puissances.
Nous avons aussi progressé à propos de l’Ukraine, avec la nécessité de relancer au mois de juin prochain le processus de Minsk.
Nous avons aussi progressé dans le dialogue culturel et économique : une cinquantaine de contrats et d’accords-cadres ont été signés, y compris dans le domaine culturel et dans celui de la revitalisation du processus de dialogue de Trianon, tout cela dans une volonté de suivi, car les présidents ont décidé ensemble que le dialogue se poursuivrait pour vérifier la bonne mise en œuvre des engagements importants qu’ils ont pris ensemble à Saint-Pétersbourg. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)
Auteur : Mme Caroline Janvier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Europe et affaires étrangères
Ministère répondant : Europe et affaires étrangères
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 31 mai 2018