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Mme Marietta KaramanliDate : mercredi 26 octobre 2022Cible : Sur l'Article 1er
En 2023 l’ONDAM représentera 3,7 % du PIB avec une inflation à 4%. Sur la période à venir 2023-2026, l’augmentation sera inférieure à l’inflation. Il y a donc l’effet d’annonce d’une augmentation et parallèlement une trajectoire de réduction des dépenses de santé.
Des mesures sont proposées pour améliorer la prévention. Il en est ainsi des consultations gratuites à certains âges. Néanmoins ces mesures dépendent de la capacité à mobiliser des professionnels de santé pour les faire.
En matière hospitalière il n’est pas envisagé d’évaluer la lourdeur des soins et de prévoir un ratio « décent » de personnels pour faire fonctionner les services. Il faut recentrer les décisions sur les services hospitaliers ; le système national doit être modernisé et pourquoi pas en envisageant des entités décentralisées, des lignes directrices fixées par l’Etat et une allocation de moyens selon des critères démographiques et épidémiologiques.
S’agissant de l’attractivité des métiers et carrières des soignants en établissements, la formation continue permet d’améliorer les compétences, de changer de métiers et de fidéliser les agents mais aucune mesure ni financement nouveau n’ont été proposés.
La création d’une 4ème année de formation pour les médecins généralistes dans les territoires n’aura pas d’effet avant 2026, repoussera l’installation de médecins généralistes d’une année supplémentaire et maintiendra leur rémunération au niveau d’internes / de docteurs juniors sans certitude qu’ils s’attachent durablement à un territoire. Il aurait fallu proposer aux internes d’opter sur la base du volontariat pour une quatrième année plus professionnalisante, leur permettant d’être rémunérés comme des médecins de ville avec l’objectif de favoriser leur installation en ville.
L’engagement pris par l’exécutif de créer 50 000 emplois en EHPAD en 5 ans suppose d’en créer en moyenne 10 000 par an ; 3 000 seront créés soit 3 fois moins qu’il n’en faudrait si on veut tenir un rythme suffisant. La réflexion collective sur le financement de la dépendance devrait être portée par les pouvoirs publics et s’inspirer des expériences réussies des États européens, qui ont avancé sur le sujet..
Ces raisons me conduisent à ne pas voter le projet de loi de financement de la sécurité dans son ensemble.