Deuxième séance du mercredi 09 juillet 2025
- Présidence de M. Roland Lescure
- 1. Statut de l’élu local
- Discussion des articles (suite)
- Article 13
- M. Bruno Bilde
- M. Sébastien Peytavie
- Mme Élisa Martin
- Mme Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité
- Amendements nos 851
- Sous-amendements nos 873 et 876, 879
- Amendement no 860
- M. Stéphane Delautrette, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République
- Sous-amendement no 882
- Amendement no 830
- Après l’article 13
- Article 14
- Mme Élisa Martin
- Amendements nos 743 et 849
- Article 15
- Amendement no 803
- M. François Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation
- Amendement no 642
- Après l’article 15
- Amendement no 683
- Article 15 bis
- Amendements nos 410, 132, 148, 744, 109, 246, 311, 352, 144, 660 et 699
- Sous-amendement no 869
- Amendements nos 442, 634, 804, 639 et 438, 440
- Mme Agnès Firmin Le Bodo, suppléant M. Florent Boudié, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.
- Amendements nos 439, 441, 595, 596, 816, 817 et 593
- Suspension et reprise de la séance
- Après l’article 15 bis
- Amendements nos 690 rectifié, 701, 842 et 669, 671
- Article 16
- M. Bruno Bilde
- Amendements nos 328, 380 et 234, 329, 516
- Après l’article 16
- Amendements nos 668, 670 et 667 rectifié
- Article 16 bis A
- Article 16 bis
- Article 13
- Discussion des articles (suite)
- 2. Ordre du jour de la prochaine séance
Présidence de M. Roland Lescure
vice-président
M. le président
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à vingt et une heures trente.)
1. Statut de l’élu local
Suite de la discussion d’une proposition de loi
M. le président
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local (nos 136, 1603 deuxième rectification).
Discussion des articles (suite)
M. le président
Cet après-midi, l’Assemblée a poursuivi la discussion des articles de la proposition de loi, s’arrêtant à l’article 13.
Article 13
M. le président
La parole est à M. Bruno Bilde.
M. Bruno Bilde
Cet article a pour ambition d’améliorer les conditions d’exercice du mandat local pour les élus en situation de handicap en leur garantissant un accès effectif à la fonction élective dans le respect du principe d’égalité. Il prévoit la prise en charge des frais spécifiques, notamment de déplacement, ainsi que des aides individuelles, matérielles, humaines, techniques et désormais de préparation de réunions, et non plus seulement de participation.
Nous saluons l’élargissement de ce dispositif à l’ensemble des collectivités ainsi que la création d’un droit à l’aménagement du poste de travail, directement pris en charge par la collectivité. Cette mesure permet aux citoyens en situation de handicap de siéger, de délibérer et d’assurer pleinement leur mandat, comme n’importe quel autre élu. Nous soutiendrons cet article. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie.
M. Sébastien Peytavie
Avec Christine Le Nabour, nous avons présenté ce matin notre rapport issu de la mission d’évaluation de la loi du 11 février 2005. Il pointe le retard de la France en matière de handicap. Pour ne citer qu’un chiffre, il y a 16 % de personnes en situation de handicap en France et seulement 0,02 % – soit une centaine – d’élus.
J’ai déposé un amendement, jugé irrecevable, qui tendait à ce que l’État engage toutes les avances de frais et prenne en charge tous les frais liés au handicap. Pourquoi ? Parce que les moyens varient selon la taille de la commune, le type de handicap et les besoins, et que toutes les communes ne peuvent donc pas supporter de telles dépenses. Il en va de même selon que l’élu est dans l’opposition ou dans la majorité. Exemple criant : à Toulouse, la mairie refuse de prendre en charge les frais liés au handicap d’Odile Maurin, élue d’opposition. On fait face à des situations d’inégalité totale. Si nous voulons garantir l’égalité de tous les élus, sur l’ensemble du territoire, quelle que soit la taille de la commune, il serait bon que l’État puisse s’engager ; mais cela ne sera pas le cas.
Si nous voulons augmenter le nombre d’élus en situation de handicap, il faut également avancer sur les frais de campagne. En effet, la campagne est une étape incontournable avant l’élection, et une personne en situation de handicap doit être en mesure de la faire. Or ce sujet n’a pas été abordé.
Le cumul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou de la pension d’invalidité avec les indemnités d’élu constitue un autre sujet – un des nombreux points qu’il aurait fallu aborder. Nous ne le ferons pas, mais j’espère que nous améliorerons les quelques éléments présents dans le texte.
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin.
Mme Élisa Martin
Parmi les enjeux du texte, il y a celui de la démocratisation, c’est-à-dire de la capacité pour les citoyens, quand ils le souhaitent, d’être élus. Évidemment, la place des personnes porteuses de handicap est un sujet important.
On voit bien que le dispositif prévu engendrera d’importantes dépenses pour les communes qui auront des élus en situation de handicap. S’il n’y a pas d’engagement clair de la part du gouvernement dans le prochain projet de loi de finances pour permettre aux collectivités concernées d’assumer les coûts, le système ne fonctionnera pas. Pire, les communes devront peut-être arbitrer entre différentes dépenses – accueil et accompagnement d’élus porteurs de handicap, frais de déplacement, frais de garde, etc.
Je l’ai déjà dit lorsque nous avons commencé l’examen du texte : nous butons contre le problème des moyens financiers. Sans eux, les conditions de la démocratisation de la fonction d’élu, que nous appelons pourtant de nos vœux, ne seront pas réunies.
M. le président
La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la ruralité.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la ruralité
Nous abordons l’examen d’un article important. Madame Martin, je m’inscris en faux contre votre appréciation. Vous dites que c’est toujours pareil. Non ! Cette proposition de loi, au demeurant imparfaite – en effet, monsieur Peytavie –, vient changer les choses. Ce texte vise à faciliter l’engagement politique et à diversifier l’origine socioprofessionnelle des élus. Il y a encore trop de freins à l’engagement des citoyens dans leur municipalité. Il y va de notre responsabilité de tenir cette promesse républicaine.
Avec ce texte, nous prévoyons des dispositifs qui facilitent l’engagement des étudiants et la vie des élus devant conjuguer leur mandat avec une activité professionnelle, et qui améliorent les conditions financières et matérielles des élus en arrêt maladie ou en congé maternité, dont la situation était jusqu’à présent difficile.
Les choses changent et bougent. On peut toujours prétendre qu’elles ne vont pas assez vite, mais nous n’avons aucunement l’intention de renoncer à l’ambition chère à nombre d’élus locaux. En tant qu’ancienne vice-présidente de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF), je sais à quel point les communes – j’en ai visité beaucoup –, y compris les plus petites d’entre elles, se sont engagées pour l’accessibilité de tous les lieux, en particulier des mairies. Aujourd’hui, quand un bâtiment est transformé en médiathèque, il faut assurer non seulement l’accessibilité physique du lieu, mais aussi la capacité pour des malvoyants ou malentendants de profiter de ce service public.
Nous ne renonçons pas à l’effort et il faut reconnaître ce qui a déjà été fait. J’en rappellerai quelques exemples avant que nous commencions nos débats. Nous en avons déjà souvent discuté avec M. Peytavie, que je remercie pour ses apports constants, tout comme les rapporteurs. Nous connaissons bien nos positions respectives.
Les élus municipaux en situation de handicap bénéficient du remboursement de frais spécifiques de déplacement et d’accompagnement ainsi que d’aides techniques. Ces dispositifs couvrent les réunions là où l’on exerce sa mission d’élu, qu’elles aient lieu sur le territoire communal ou ailleurs, comme pour les intercommunalités. Il en existe aussi pour les élus départementaux et régionaux. Le plafond mensuel de remboursement des frais spécifiques de déplacement a augmenté d’environ 58 % depuis le décret du 9 mars 2021, qui l’a porté de 661 euros à 991 euros. À la suite de l’augmentation du point d’indice de la fonction publique, il est passé à 1 048 euros. François Rebsamen a annoncé l’engagement du gouvernement à porter par décret ce plafond à 1 656 euros.
En plus des aides techniques, nous avons intégré l’indemnisation des aides individuelles, c’est-à-dire l’accompagnement dont peut avoir besoin un élu en situation de handicap. En élargissant le champ d’application du dispositif aux aides de toute nature, nous avons également pris en compte les aides animalières, dont ont besoin certains de nos concitoyens.
Je voulais rappeler ces éléments avant que nous débattions point par point, car si le pointillisme a une valeur artistique, il est aussi important de prendre du recul et d’avoir une vision d’ensemble.
Il reste des progrès à faire et le gouvernement est à l’écoute pour avancer. Nous en avons discuté en toute simplicité, monsieur Peytavie. Je comprends aussi que ce débat sera une façon pour vous de défendre une égalité à laquelle nous sommes tous attachés et de sensibiliser, par-delà cet hémicycle, un certain nombre de structures à votre préoccupation que nous partageons.
M. le président
Je suis saisi de plusieurs demandes de scrutin public : sur l’amendement no 851, par les groupes Horizons et Socialistes et apparentés ; sur le sous-amendement no 873, par le groupe Écologiste et social ; sur l’amendement no 861 rectifié, par le groupe Horizons ; sur les amendements no 49 et identiques, par les groupes Horizons et Socialistes et apparentés ; sur l’article 13, par le groupe Socialistes et apparentés.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Nous commençons par deux amendements, nos 851 et 860, pouvant être soumis à une discussion commune.
La parole est à Mme la ministre déléguée, pour soutenir l’amendement no 851, qui fait l’objet de plusieurs sous-amendements.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Il vise à rendre plus effectif le dispositif de prise en charge des frais liés à l’exercice du mandat, à destination des élus locaux en situation de handicap.
Dans un souci d’harmonisation et d’amélioration des dispositions applicables aux élus locaux, l’amendement étend la rédaction prévue pour les élus départementaux et régionaux aux élus municipaux et d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cette formulation est suffisamment large pour inclure les frais liés à la préparation des réunions, objectif de l’alinéa 4.
Afin de n’inclure dans la loi que les dispositions relevant du champ législatif, il nous paraît plus pertinent que le plafond de remboursement des frais spécifiques soit fixé par décret. Nous avons pris l’engagement devant vous de le revaloriser.
L’amendement supprime l’alinéa 16, dont les dispositions sont déjà satisfaites par l’existence du droit d’exercer un recours devant le juge administratif.
Enfin, il étend l’ensemble de ces dispositions aux élus de l’Assemblée de Guyane ainsi qu’aux conseillers à l’Assemblée de Martinique et aux conseillers exécutifs.
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie, pour soutenir le sous-amendement no 873.
M. Sébastien Peytavie
En commission, nous avons élargi le champ d’application du texte et travaillé ensemble pour en proposer une autre version. Nous avions trouvé une solution au problème posé par l’avance des frais de mandat, mais vous ne l’avez pas retenue, et l’amendement que j’avais déposé a été jugé irrecevable.
Une personne qui vit de l’AAH, soit 900 euros mensuels, qui souhaite disposer par exemple d’un interprète en langue des signes ou de la vélotypie, ce qui implique des dépenses à hauteur de 1 000 euros, ne pourra pas avancer ces frais. Quand bien même ils seraient remboursés, cette personne ne pourra pas s’engager dans son mandat.
Le sous-amendement permet d’en revenir à l’accord que nous avions trouvé et que ne reflète pas l’amendement du gouvernement. Surtout, il favorise l’égalité : vous comprendrez bien, chers collègues, qu’une personne en situation de handicap qui a besoin d’aides et d’un accompagnement importants, ne pourra pas avancer les sommes requises. Je répète le chiffre que j’ai déjà énoncé : alors que 16 % de la population est en situation de handicap, c’est le cas de seulement 0,02 % des élus ! C’est pourquoi je pense qu’il est essentiel de sous-amender l’amendement du gouvernement dans le sens que je propose.
M. le président
Les sous-amendements nos 876 de Mme Françoise Buffet et 879 de M. Stéphane Delautrette, rapporteur, sont rédactionnels.
M. le président
La parole est à M. le rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, pour soutenir l’amendement no 860.
M. Stéphane Delautrette, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République
Les amendements déposés sont le fruit d’un long travail de concertation entre Sébastien Peytavie, Mme la ministre et son cabinet ainsi que les membres de la commission des lois qui se sont intéressés au sujet. Leur élaboration fait également suite aux travaux que nous avons conduits avec Violette Spillebout lors de la précédente législature et repris sous la présente législature au sein de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation. Ces travaux portaient sur l’intégration des personnes en situation de handicap et sur la facilitation de l’exercice de leurs mandats.
Par cet amendement, nous proposons trois mesures, que l’amendement du gouvernement reprend pour la plupart. Il s’agit, premièrement, de faire évoluer la définition des frais spécifiques pour la clarifier en remplaçant la notion d’aide technique par celle d’aide de toute nature ; deuxièmement, de clarifier le champ des activités pour lesquelles les frais spécifiques engagés par les personnes en situation de handicap peuvent être pris en charge par les communes ; troisièmement, de procéder à des coordinations permettant l’application de l’article en Guyane et en Martinique.
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie, pour soutenir le sous-amendement no 882.
M. Sébastien Peytavie
Il tend à compléter les dispositions défendues par le corapporteur Stéphane Delautrette en précisant que les personnes concernées n’auront pas besoin d’avancer les frais dont traite son amendement. Je le répète : il faut prendre la mesure de la situation. Dans le cadre professionnel, grâce à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) ou à l’Association pour la formation et l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Afipph), une personne en situation de handicap n’a pas besoin d’avancer tous ces frais pour travailler. De la même manière, tout le monde doit pouvoir être élu : c’est une question d’égalité des droits.
On voit à quel point il est nécessaire que soient élues des personnes handicapées pour que les choses bougent. On l’a d’ailleurs vu ici : il a tout de même fallu transformer cet hémicycle ! Madame la ministre, vous avez évoqué les bâtiments, notamment les salles des conseils municipaux, qui deviennent aujourd’hui accessibles ; toutefois, le rapport remis ce matin montre que seuls 25 % des établissements recevant du public (ERP) le sont. Il nous reste donc un long chemin à parcourir. À quelques mois des élections municipales, nous devons envoyer un message fort.
M. Didier Le Gac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République
Très bien !
M. Frédéric Valletoux
Bravo !
M. le président
Quel est l’avis de la commission sur les amendements et sous-amendements en discussion commune ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Notre préférence va à l’amendement du gouvernement, modifié par le sous-amendement no 873 de M. Peytavie, sur lequel mon avis est favorable, et par mon sous-amendement no 879.
En revanche, madame Buffet, je vous demande de retirer votre sous-amendement rédactionnel no 876, faute de quoi j’y serai défavorable. En effet, le passage auquel vous faites référence, relatif aux « frais […] qu’ils ont engagés et qui sont liés à l’exercice de leur mandat », constitue une reprise de ce qui est déjà prévu pour les départements et les régions ; or l’amendement du gouvernement prévoit une rédaction nouvelle.
Si l’amendement no 851 du gouvernement devait être rejeté – ce que je ne souhaite pas –, je maintiendrais mon amendement no 860, qui constitue un repli par rapport à celui du gouvernement.
J’insiste, pour conclure, sur le soutien des rapporteurs aux sous-amendements nos 873 – je l’ai déjà dit – et 882 de M. Peytavie.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Je demande le retrait du sous-amendement no 873. Je partage votre objectif, monsieur Peytavie, mais, comme je vous l’ai dit, je pense qu’inscrire dans la loi le principe d’une obligation d’avance de frais n’est pas opportun vu la diversité des communes. En revanche, on peut envisager de passer par un décret. Votre intention est louable et tout le monde la partage, mais il ne faut pas sous-estimer les difficultés que l’on rencontrerait pour sécuriser les collectivités et rendre la mesure opérante sans que les collectivités qui ne pourraient pas l’appliquer en pâtissent.
Madame Buffet, je suis défavorable à votre sous-amendement no 876. S’agissant du sous-amendement no 879 et de l’amendement no 860 de M. Delautrette, je m’en remets à la sagesse de l’Assemblée. Quant au sous-amendement no 882 de M. Peytavie, j’y suis défavorable, en cohérence avec l’avis que j’ai donné sur son autre sous-amendement.
M. le président
Madame Buffet, retirez-vous votre sous-amendement ?
Mme Françoise Buffet
Oui.
(Le sous-amendement no 876 est retiré.)
M. le président
J’imagine que vous maintenez les vôtres, monsieur Peytavie.
M. Sébastien Peytavie
Tout à fait.
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin.
Mme Élisa Martin
Quand je disais tout à l’heure que c’était toujours pareil, je voulais dire que, d’une manière générale, des intentions, si louables soient-elles, n’aboutiront jamais à rien si elles ne sont pas accompagnées de moyens adéquats.
Nous débattons de deux sujets différents. Le premier est la collectivité elle-même. Vous proposez – cela constitue une avancée – qu’une dotation particulière de 2 600 euros soit accordée aux collectivités pour qu’elles se munissent des équipements nécessaires. Il faudrait toutefois avoir une idée plus précise de ce que cela peut coûter en moyenne à une collectivité donnée ; même si ce montant est très difficile à établir, je crains qu’il n’excède celui de la dotation en question. Cela mettra les communes – pour le dire vite – en difficulté puisqu’elles seront tenues de respecter la loi, c’est-à-dire d’organiser le poste de travail en fonction de la nature du handicap de la personne concernée. Les communes qui ne pourraient consentir la dépense requise à cette fin seraient donc forcées soit d’enfreindre la loi, soit de procéder à des arbitrages qui les conduiraient à réduire d’autres dépenses, ce qui ne serait pas simple.
Par ailleurs, je pense que, quand M. Peytavie évoque l’impossibilité d’avancer les frais, il pointe une situation tout à fait réelle. Si la démocratisation fait partie des objectifs de cette loi, nous devons absolument, dès l’examen auquel nous nous livrons, faire en sorte que cette démocratisation puisse avoir lieu.
M. le président
La parole est à Mme Violette Spillebout.
Mme Violette Spillebout
Je me réjouis que nous débattions de ces amendements et sous-amendements et de l’écriture de cet article, car nous rendons par là hommage à tous les élus en situation de handicap – je pense à notre collègue parlementaire M. Peytavie mais aussi aux élus dans les mairies.
Les travaux menés dans le cadre de notre mission d’information sur le statut de l’élu local nous ont donné l’occasion d’échanger avec des collègues, notamment Audrey Hénocque, première adjointe au maire de Lyon, Odile Maurin, conseillère municipale de Toulouse, très engagée sur ces questions, ou encore Matthieu Annereau, président de l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP) et conseiller métropolitain de Nantes. Tous ces élus nous ont permis, avec le soutien de Mme Gatel au Sénat et dans les échanges qui ont eu lieu, d’étendre les remboursements et de rehausser leurs plafonds, d’étendre la prise en charge des frais d’aménagement spécifiques du poste de travail, et de prendre en compte les réunions préparatoires et non seulement les réunions officielles.
Le groupe Ensemble pour la République soutiendra l’amendement du gouvernement. Nous soutiendrons également le sous-amendement de Sébastien Peytavie, car ce sont les personnes en situation de handicap qui savent le mieux ce qui est vraiment important pour elles. Je comprends, madame la ministre, que des questions se posent au sujet de l’écriture de ce sous-amendement et qu’il pourrait être plus facile de passer par la voie réglementaire. Je crois toutefois qu’il est symboliquement important de montrer que nous avons entendu les revendications de ces élus, qui sont encore bien trop peu nombreux au sein de nos conseils municipaux, départementaux et régionaux.
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie.
M. Sébastien Peytavie
Pour répondre à votre argument, madame la ministre, je citerai l’exemple, très simple, d’un élu bénéficiant de l’allocation aux adultes handicapés, qui représente environ 900 euros par mois, et vivant dans une petite commune qui ne dispose pas de moyens importants. Cette personne devra renoncer à avancer les frais et ne sera donc pas en mesure d’exercer son mandat. Pour remédier à de telles situations, il est nécessaire d’adopter mon sous-amendement.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Ce n’est pas vrai !
M. Sébastien Peytavie
Je compte sur vous, collègues.
M. le président
Je mets aux voix le sous-amendement no 873.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 104
Nombre de suffrages exprimés 102
Majorité absolue 52
Pour l’adoption 91
Contre 11
(Le sous-amendement no 873 est adopté.)
Mme Marie-Christine Dalloz
Le gouvernement n’est pas suivi par sa majorité !
(Le sous-amendement no 879 est adopté.)
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 851, tel qu’il a été sous-amendé.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 103
Nombre de suffrages exprimés 103
Majorité absolue 52
Pour l’adoption 102
Contre 1
(L’amendement no 851, sous-amendé, est adopté ; en conséquence, l’amendement no 860 et le sous-amendement no 882 ainsi que l’ensemble des amendements restants à l’article 13 tombent, exception faite de l’amendement no 830.)
M. le président
La parole est à M. Stéphane Delautrette, rapporteur, pour soutenir l’amendement no 830.
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Il tend à corriger une erreur matérielle en modifiant l’article du code général de la fonction publique auquel il est fait renvoi pour préciser les conditions de prise en charge par la commune de l’aménagement du poste de travail.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Je vais devoir vous décevoir, monsieur le rapporteur. Je comprends le fond de votre amendement mais on ne peut pas faire référence à l’article que vous évoquez car il a trait au fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Ce fonds, qui nous indique qu’il est aujourd’hui dans une situation un peu difficile, est dédié aux salariés de la fonction publique. Or les dépenses d’un fonds consacré à des agents ne peuvent bénéficier à des élus : il y a là une erreur d’aiguillage. J’en suis marrie, monsieur le rapporteur, mais mon avis sera défavorable, comme vous l’aurez compris.
M. le président
Remettez-nous sur les rails, monsieur le rapporteur : retirez-vous votre amendement ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Je ne sais pas si le rapporteur vous remettra sur les rails ou si c’est la ministre qui vient de l’y remettre ! (Sourires.) Je retire l’amendement car il procède en effet d’une erreur d’appréciation.
(L’amendement no 830 est retiré.)
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
À votre service, et à charge de revanche !
M. le président
Pour rendre hommage à votre précédente carrière, madame la ministre, je trouve que nous avançons à un train de sénateur ! (Sourires.)
M. Patrick Hetzel
De sénatrice !
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
J’ai tout oublié de ma vie précédente !
Mme Élisa Martin
Le débat, c’est la démocratie !
M. le président
Je vais tout de même essayer de vous faire accélérer. Si cela ne fonctionne toujours pas, tant pis !
Je mets aux voix l’article 13, tel qu’il a été amendé.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 100
Nombre de suffrages exprimés 100
Majorité absolue 51
Pour l’adoption 96
Contre 4
(L’article 13, amendé, est adopté.)
Après l’article 13
M. le président
Sur les amendements nos 299, 303 et 782, portant article additionnel après l’article 13, je suis saisi par le groupe Socialistes et apparentés de demandes de scrutin public.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. Sébastien Peytavie, pour soutenir l’amendement no 299.
M. Sébastien Peytavie
La question de l’avance des frais a été inscrite dans le texte. Cela démontre que nous avançons, madame la ministre ; à petits pas, certes, car les frais resteront importants.
Nous proposons d’insérer dans le texte l’article suivant : « La nation s’engage à garantir la participation à la vie politique des personnes handicapées sans entraves légales, financières, administratives ou techniques. » Cet amendement d’appel, à la portée symbolique forte, souligne les retards considérables en la matière. Je ne rappellerai pas le nombre d’ERP aux normes d’accessibilité : ils ne sont que 25 %. De nombreux conseils municipaux se tiennent donc encore dans de vieux bâtiments, des mairies inaccessibles aux personnes handicapées – dans ma circonscription, je pense notamment à celle de Sarlat, dont ni le bureau du maire, ni la salle du conseil ne sont aux normes, ou encore au bâtiment de la communauté de communes. De nombreux lieux doivent encore effectuer les travaux nécessaires : parce qu’il ne paraît plus audible, il est d’autant plus nécessaire, à quelques mois des élections municipales, d’envoyer ce message avec force par l’intermédiaire de ce texte.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Il s’agit effectivement d’un amendement d’appel, sans véritable portée normative, qui soulève néanmoins une question importante. Je m’en remets donc, à titre personnel, à la sagesse de l’Assemblée.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Comme tout le monde ici, je pense également que la loi se doit d’être normative plutôt que symbolique. Néanmoins, puisque votre amendement d’appel vise à inscrire dans le texte que la nation doit s’efforcer d’assurer la participation des personnes handicapées, je m’en remets exceptionnellement, moi aussi, à la sagesse de l’Assemblée, monsieur le sénateur… (Sourires.)
M. le président
Je vous l’avais dit, madame la ministre !
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
J’ai parlé de sagesse, j’ai donc pensé à un sénateur… (Sourires.)
M. le président
Ce n’était donc pas à cause à cause de notre train ! Entendu, je ne ferai plus cette plaisanterie…
M. Thibault Bazin
Un peu d’humour ne nuit pas !
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 299.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 100
Nombre de suffrages exprimés 93
Majorité absolue 47
Pour l’adoption 93
Contre 0
(L’amendement no 299 est adopté.)
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie, pour soutenir l’amendement no 303.
M. Sébastien Peytavie
Il tend à créer un référent à l’inclusion des élus locaux handicapés et à l’accessibilité au sein de chaque préfecture, en sachant qu’un sous-préfet référent handicap y existe déjà – la mesure n’entraînera donc aucun coût supplémentaire.
En commission, un amendement tendant à la création d’un référent santé mentale dans chaque préfecture a également été adopté. Nous savons comme les élections se préparent. Aussi serait-il bienvenu qu’une personne aide à surmonter les éventuels blocages et garantisse que les mairies feront le nécessaire pour être accessibles. Nous enverrions un message bienvenu à tous les élus concernés comme à toutes les municipalités en mettant à leur disposition un interlocuteur, en cas de problème ou de question.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Je m’en remets, là encore, à la sagesse de l’Assemblée. Le comité interministériel du handicap (CIH) du 6 octobre 2022 a prévu la désignation d’un sous-préfet référent handicap au sein de chaque préfecture. Tout en reconnaissant l’intérêt d’une telle mesure, je ne suis donc pas certain qu’il soit nécessaire de créer un nouveau référent.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
L’existence de ce sous-préfet référent handicap est susceptible de vous rassurer, me semble-t-il, monsieur Peytavie. Je pourrais donner un avis favorable pour vous faire plaisir, mais je crains que cela ne soit sans conséquence. Le sous-préfet en question traite de l’ensemble des questions, y compris de celles relatives aux élus handicapés. Par ailleurs, dans la plupart des communes de France, même les plus petites, les bureaux de vote sont accessibles. J’émets donc un avis défavorable sur l’amendement.
M. le président
Vous le maintenez, monsieur Peytavie ?
M. Sébastien Peytavie
Absolument !
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 303.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 112
Nombre de suffrages exprimés 101
Majorité absolue 51
Pour l’adoption 89
Contre 12
(L’amendement no 303 est adopté.)
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie, pour soutenir l’amendement no 782.
M. Sébastien Peytavie
Il tend à créer un droit opposable à la mise en accessibilité des principaux lieux d’exercice du mandat des élus handicapés. J’anticipe une levée de boucliers car je me souviens qu’en commission, vous vous êtes opposés à mon amendement tendant à créer une procédure de saisine du juge administratif afin d’ordonner l’aménagement du poste de travail de l’élu local en situation de handicap. Cette mesure aura évidemment un coût, mais de trop nombreux lieux, tels que les salles de conseil des mairies ou les bureaux des maires, restent encore inaccessibles, entravant l’accès des personnes handicapées.
En 2005, nous avons voté la loi « handicap ». Nous avions dix ans pour rendre tous les bâtiments accessibles ; puis, nous nous sommes donné une décennie supplémentaire. En vingt ans, le travail n’a pas été fait. Il faut donc que l’élu concerné puisse mobiliser le juge administratif pour faire respecter ses droits.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Force est de constater que l’objectif de la loi « handicap » n’a pas été atteint, et que tous les outils mis en œuvre, notamment les agendas d’accessibilité programmée (Adap), n’ont pas brillé par leur utilité. Je suis néanmoins défavorable à votre amendement pour deux raisons. D’abord, parce que le droit en vigueur prévoit déjà la possibilité d’infliger des sanctions administratives et pénales aux gestionnaires et aux propriétaires d’établissements recevant du public qui refusent de se conformer à leurs obligations légales en la matière. Par ailleurs, dans une circulaire publiée il y a à peine une semaine, le gouvernement a annoncé un renforcement des contrôles exercés par les préfets et signalé que les services de l’État adopteraient désormais une logique contraignante en matière d’accessibilité. S’il faut accélérer fortement, les choses ayant beaucoup trop traîné à notre goût à tous, je reste cependant défavorable à l’amendement.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Il sera également défavorable – vous vous en doutiez, monsieur le député –, bien que je comprenne l’esprit qui vous anime. Créer un droit opposable à la mise en accessibilité des « principaux lieux d’exercice du mandat », j’ignore ce que cela recouvre exactement : à quels lieux pensez-vous ? La rédaction de l’amendement est beaucoup trop vague pour être suffisamment normative.
Au reste, il existe des commissions d’accessibilité très strictes dans chaque département et le gouvernement s’apprête, comme l’a indiqué M. le rapporteur, à renforcer les contrôles. Des lieux restent encore inaccessibles, j’en conviens, mais je voudrais tout de même souligner les efforts considérables consentis par toutes les communes – y compris les plus petites –, toutes les régions et tous les départements.
Mme Ségolène Amiot
Ils ont eu vingt ans pour le faire !
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin.
Mme Élisa Martin
Nous voterons l’amendement de M. Peytavie, même s’il nous fait toucher du doigt une contradiction : le droit opposable qu’il appelle de ses vœux risque en effet de se retourner contre les communes, dès lors qu’elles seront dépourvues des moyens suffisants pour couvrir tous les frais nécessaires à la mise aux normes des différents bâtiments – la mairie, le centre communal d’action sociale (CCAS), la salle des mariages, que sais-je ! Les idées se précipitent en songeant aux lieux d’exercice du mandat. S’il est évidemment souhaitable qu’une petite somme soit consacrée aux investissements nécessaires à l’accueil des élus en situation de handicap, nous risquons, faute d’un engagement important de l’État dans la prochaine loi de finances – pas uniquement sur ce sujet, d’ailleurs ! –, de mettre en difficulté les communes elles-mêmes et de créer d’autres problèmes !
M. le président
La parole est à M. Sébastien Peytavie.
M. Sébastien Peytavie
Il aura fallu vingt ans pour parvenir à 25 % d’ERP accessibles, madame la ministre ! Il est absolument honteux de voir des personnes en situation de handicap, qui représentent 16 % de la population, être privées d’espace public. En matière d’égalité des droits, il y a certes eu la loi de 2005, mais la France a aussi ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées de 2010, qui aborde précisément la question du handicap sous ce prisme. Je n’en constate pas moins régulièrement, lors de mes déplacements dans ma circonscription, que de trop nombreux bâtiments restent inaccessibles : des salles de réunion, des lieux de commémoration, entre autres – les lister tous serait trop long.
Mon amendement est évidemment contraignant et renvoie à des questions budgétaires, mais pouvons-nous nous satisfaire d’accuser un tel retard, vingt ans après la loi de 2005 et cinquante ans après celle de 1975 qui traitait déjà de l’accessibilité ? Envoyons un message fort, chers collègues, de sorte que tous les lieux soient rendus accessibles, afin qu’un élu en situation de handicap puisse occuper pleinement sa fonction. (Mme Marie Pochon applaudit.)
M. le président
La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Peut-être me suis-je mal exprimée, monsieur le député Peytavie : je m’oppose uniquement au droit opposable spécifique que vous proposez, au motif qu’il existe déjà un droit général de recours et que votre demande est donc satisfaite.
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 782, qui est maintenu, me semble-t-il !
M. Sébastien Peytavie
Tout à fait ! (Sourires.)
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 118
Nombre de suffrages exprimés 113
Majorité absolue 57
Pour l’adoption 40
Contre 73
(L’amendement no 782 n’est pas adopté.)
Article 14
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin.
Mme Élisa Martin
Nous abordons les dispositions relatives à la formation des élus locaux et des candidats à un mandat électif local. La formation participe de la démocratisation de la fonction. Elle ne peut pas être considérée comme un supplément d’âme, réservé aux seuls membres de l’exécutif : un conseiller municipal peut tout à fait participer à des réunions traitant de questions d’urbanisme ou à d’autres, plus sensibles, portant sur l’attribution de marchés publics. Aussi tous les élus doivent-ils pouvoir profiter de formations.
Ensuite, il importe qu’ils sachent à qui s’adresser pour en bénéficier. En commission, nous avons considéré que le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), dans les communes de moins de 3 500 habitants, pouvait se charger de les dispenser. Je pense que c’est une erreur : le CNFPT n’aura ni les moyens matériels ni les modules de formation adaptés. Les enjeux liés à l’exercice d’un mandat diffèrent de ceux que peut rencontrer un fonctionnaire territorial. Je tenais à le dire au moment d’aborder cet article fondamental.
M. le président
Je suis saisi de plusieurs demandes de scrutin public : sur l’amendement no 849, par les groupes Horizons et Socialistes et apparentés ; sur les amendements no 51 et identiques ainsi que sur l’article 14, par le groupe Socialistes et apparentés.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
M. le président
La parole est à Mme Blandine Brocard, pour soutenir l’amendement no 743.
Mme Blandine Brocard
Je le retire.
(L’amendement no 743 est retiré.)
M. le président
La parole est à Mme la ministre déléguée, pour soutenir l’amendement no 849.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Il vise, en accord avec les associations d’élus, à supprimer les dispositions qui prévoient que le CNFPT sera chargé de l’organisation de la formation des élus municipaux des communes de moins de 3 500 habitants. Cela rejoint la remarque que j’ai faite tout à l’heure à propos du fonds départemental de compensation du handicap.
Le CNFPT est chargé de la formation initiale et continue des agents de la fonction publique territoriale. Il ne dispose pas, à ce stade, des moyens financiers, matériels et humains lui permettant d’accueillir des élus locaux en plus des agents territoriaux. L’accueil d’un nouveau public et la création de nouveaux modules de formation spécifiques nécessiteraient d’importantes ressources financières supplémentaires, alors que le CNFPT consomme déjà – et c’est heureux – l’intégralité du budget alloué à la formation professionnelle des agents territoriaux.
Par ailleurs, prévoir que ces formations soient prises en charge par le fonds du droit individuel à la formation des élus (DIFE) serait de nature à compromettre l’équilibre financier de ce fonds, qui propose déjà aux élus locaux un large choix de formations, dispensées par divers organismes agréés. S’il convient d’encourager les élus à se former, nous devons veiller à maintenir les dispositifs qui leur correspondent le mieux.
Le présent amendement rejoint plusieurs amendements parlementaires déposés en ce sens, notamment les amendements no 51 et identiques.
En second lieu, l’amendement propose d’introduire des modules dématérialisés d’informations élémentaires sur l’exercice d’un mandat local, développés par le ministère de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, ainsi que d’informations nécessaires pour faire acte de candidature à un mandat local. Ces mesures se substituent aux dispositions relatives à l’utilisation du compte personnel de formation (CPF) pour se former à l’exercice d’un mandat électif local et aux règles qui encadrent les campagnes électorales. On garantit ainsi l’égalité d’accès à ces formations, dès lors que tout citoyen ne dispose pas d’un CPF et que les conditions d’utilisation de ce dernier diffèrent entre salariés et agents publics. Le but est d’éviter toute discrimination, tout en ciblant des formations adaptées aux élus.
L’amendement vise à satisfaire l’objectif, que vous partagez tous, d’améliorer l’information sur le mandat local et la campagne électorale, sans déstabiliser le financement de la formation professionnelle ni les règles de financement des campagnes électorales.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Cet amendement du gouvernement comporte plusieurs points auxquels je suis favorable. Cependant, il tend à supprimer ce que nous avions réintroduit en commission des lois : confier au CNFPT la formation des élus des communes de moins de 3 500 habitants. Par cette mesure, il ne s’agissait pas d’ouvrir la formation des élus à la concurrence, mais de répondre à un constat : trop peu d’élus, en particulier dans les petites communes, recourent à la formation ; certains d’entre eux éprouvent même des difficultés à y accéder.
Le CNFPT assure la formation initiale et continue des agents territoriaux, notamment dans les petites communes. Or, dans nombre de celles-ci, qui ne disposent pas d’agents territoriaux, les élus remplissent souvent la mission d’un agent territorial et pourraient donc être formés de la même manière. C’est la raison pour laquelle il paraissait utile de permettre aux élus des plus petites communes d’accéder aux formations du CNFPT.
Cette mesure, j’y insiste, est complémentaire avec les formations que peuvent proposer les associations d’élus, qui s’inscrivent dans un cadre d’agréments et de qualifications auquel il n’est pas question de déroger.
S’agissant du financement, vous avez mentionné, madame la ministre, le DIFE. Or ce dernier, géré par la Caisse des dépôts, est très peu utilisé, sans parler du parcours du combattant pour y accéder.
Le recours à la formation étant insuffisant, il convient de travailler à en faciliter l’accès. C’est pourquoi nous lancerons une mission spécifique à ce sujet au sein de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Très bien !
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
La question de la formation des élus est essentielle. J’avais suggéré au gouvernement de distinguer la suppression de la mesure relative au CNFPT des autres dispositions qui, elles, auraient pu être adoptées. Il est bien dommage que tout ait été intégré dans un seul amendement mais je reconnais là, sinon la malice, du moins l’habileté de la ministre pour parvenir à ses fins.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Ce n’est pas mon genre !
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Du fait de la suppression du recours au CNFPT, je donne un avis défavorable.
M. le président
La parole est à Mme Violette Spillebout.
Mme Violette Spillebout
Ouvrir aux élus la possibilité de participer à des groupes de formation du CNFPT paraît une mesure de bon sens. En effet, un maire, quand sa commune ne dispose pas d’agents territoriaux, fait parfois, sur bien des points, le même métier qu’eux. Une belle convergence aurait donc pu être trouvée dans les modules de formation.
Soulignons aussi l’intérêt et le plaisir qu’aurait un élu, dans les communes de taille moyenne, à assister à des formations en compagnie de ses équipes, que ce soit sur la modernisation de la vidéoprotection ou sur la transition écologique. De nombreux sujets permettraient de rapprocher ainsi élus et services.
Néanmoins, nous avons entendu, madame la ministre, votre argument concernant les moyens du CNFPT. Nous comptons beaucoup sur la mission d’information qui sera menée au sein de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation, et sur le travail de l’exécutif, afin qu’une réflexion profonde soit engagée avec le président du CNFPT – que j’ai reçu à Lille, début juin, à l’occasion du congrès de la fédération nationale des centres de gestion. Lorsque des places ne sont pas occupées, ce qui peut arriver dans des modules de formation de quinze ou vingt personnes, il faut que des élus puissent en bénéficier. Un dispositif d’efficacité commune et de bon sens est à inventer.
M. le président
La parole est à M. Thibault Bazin.
M. Thibault Bazin
Je rejoins les propos de la ministre et je suis en désaccord avec vous, monsieur le rapporteur.
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Une fois n’est pas coutume !
M. Thibault Bazin
Une offre de formation accessible existe déjà. Vous posez le problème du non-recours à ces formations, mais je ne suis pas sûr que le fait qu’elles soient assurées par le CNFPT y changera quelque chose ! La question n’est sans doute pas là.
De plus, pour répondre à notre collègue Spillebout, on peut très bien se rendre en équipe à des formations proposées, par exemple, par les organismes agréés que sont les associations des maires. Dans mon département, l’association des maires propose un ensemble de formations de très grande qualité, adaptées aux élus locaux, auxquelles les élus des communes de petite taille ont accès sans aucun problème. Cependant, rares sont ceux qui s’y rendent ! Il faut respecter leur liberté : s’ils ne ressentent pas le besoin de se former, c’est parfois parce que ce sont d’anciens agents territoriaux. Quoi qu’il en soit, si le défi que vous identifiez est réel, votre proposition ne me paraît pas la bonne façon de le relever. Je voterai donc en faveur de l’amendement du gouvernement.
Mme Marie-Christine Dalloz
Très bien !
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Ça alors !
M. le président
La parole est à Mme Catherine Hervieu.
Mme Catherine Hervieu
Replaçons la question de la formation dans le cadre du présent texte : certes, nous savons que des dispositifs de formation existent déjà, mais le fait d’inscrire, à l’article 14, un cadre clair et une volonté explicite de rendre la formation accessible à tous les élus locaux, qu’ils disposent ou non de délégations – assister aux formations en équipe paraît effectivement très intéressant –, enverrait un signal fort. Il sera ensuite plus facile de communiquer sur l’intérêt à se former tout au long du mandat.
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 849.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 130
Nombre de suffrages exprimés 127
Majorité absolue 64
Pour l’adoption 95
Contre 32
(L’amendement no 849 est adopté ; en conséquence, les amendements no 51 et identiques ainsi que les amendements nos 358, 513 et 357 tombent.)
M. le président
Je mets aux voix l’article 14, tel qu’il a été amendé.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 129
Nombre de suffrages exprimés 121
Majorité absolue 61
Pour l’adoption 121
Contre 0
(L’article 14, amendé, est adopté.)
Article 15
M. le président
Sur les amendements no 803 et identique, je suis saisi par les groupes Horizons et Socialistes et apparentés d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Pour votre information, nous avons décidé de passer du train de sénateur au train de député. (Sourires. – M. Pascal Lecamp applaudit.)
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée
Alors, je préfère m’en aller !
M. le président
La parole est à M. le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, pour soutenir l’amendement no 803.
M. François Rebsamen, ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation
Il s’agit de trouver un équilibre en faisant passer le nombre de jours de congé de formation des élus locaux de 18 à 21 jours. Cette augmentation vise à mieux accompagner ces élus dans l’exercice de leurs responsabilités, en leur offrant des moyens accrus pour se former tout au long de leur mandat. Elle traduit une reconnaissance de l’engagement local tout en tenant compte des contraintes organisationnelles que peuvent rencontrer les employeurs, publics comme privés. Les entreprises, il faut le dire, ne peuvent pas être excessivement mises à contribution. Ce passage à 21 jours constitue un juste milieu : il renforce les droits à la formation des élus sans alourdir de façon excessive les obligations pesant sur les structures qui les emploient.
Par ailleurs, le code général des collectivités territoriales (CGCT) prévoyant un dispositif de compensation des pertes de revenus liées à l’exercice de ce droit, actuellement limité à 18 jours par mandat, l’amendement tend à aligner, par souci de cohérence, ce plafond de prise en charge sur la nouvelle durée maximale de 21 jours. À titre personnel, je trouve que 21 jours, soit à peu près cinq semaines de formation, représentent une durée considérable sans être non plus prohibitive pour les employeurs – j’espère ne choquer personne !
M. le président
L’amendement no 642 de M. Stéphane Delautrette, rapporteur, est défendu.
La parole est à M. Patrick Hetzel.
M. Patrick Hetzel
Ce que vous proposez implique de nouvelles charges pour les collectivités. J’espère donc que le gouvernement a également prévu une augmentation de la DETR – la dotation d’équipement des territoires ruraux – pour les communes concernées !
Chaque fois que vous arrivez au banc, monsieur le ministre, c’est avec des dépenses supplémentaires – incroyable ! –, qui incombent toujours aux collectivités.
M. Thibault Bazin
Eh oui !
M. Patrick Hetzel
Nous attendons du gouvernement de la cohérence : s’il prévoit plus de dépenses pour les collectivités, il doit également prévoir de mieux les doter – je doute pourtant de voir cela arriver. Autant je soutenais tout à l’heure votre collègue Mme Gatel – très restrictive, et qui faisait en sorte que les deniers publics ne soient dépensés qu’avec mesure –, autant je constate que les dépenses, avec vous, repartent à la hausse ! Quand le premier ministre nous indique que les dépenses publiques doivent être maîtrisées, vous êtes de toute évidence sur une autre ligne : il y a là un problème dont je m’inquiète beaucoup.
M. Hervé Berville
Oh !
M. Pierre Pribetich
Ah, ces libéraux !
M. le président
La parole est à M. le rapporteur.
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Permettez-moi de vous rappeler que le texte, dans sa rédaction initiale, prévoyait jusqu’à 24 jours de formation, contre 18 actuellement. Avec ces amendements, nous proposons de passer de 18 à 21 : on ne peut pas parler d’inflation !
M. Hervé Berville
Eh oui !
M. le président
La parole est à M. le ministre.
M. François Rebsamen, ministre
Je vois que mon arrivée, monsieur Hetzel, vous a fait plaisir :…
M. Patrick Hetzel
Mais oui !
M. François Rebsamen, ministre
…il faut donc en profiter. Le texte prévoyait, en effet, 24 jours de formation et je propose, par cet amendement, de passer à 21…
M. Patrick Hetzel
Dans le texte, pour le moment, c’est 18 !
M. François Rebsamen, ministre
C’est que vous n’avez pas dû le lire ! Je le comprends bien : vous n’étiez pas là ces derniers jours.
M. Patrick Hetzel
C’est d’une élégance rare, dans ces circonstances !
M. François Rebsamen, ministre
J’ai été le premier à présenter mes condoléances pour le décès de cet homme respectable.
Vous m’agressez d’entrée, quand je me bats pour que la DETR reste à 1,46 milliard d’euros – ce pour quoi vous devriez plutôt me saluer.
M. le président
Je mets aux voix les amendements identiques nos 803 et 642.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 131
Nombre de suffrages exprimés 123
Majorité absolue 62
Pour l’adoption 118
Contre 5
(Les amendements identiques nos 803 et 642 sont adoptés.)
(L’article 15, amendé, est adopté.)
Après l’article 15
M. le président
La parole est à Mme Catherine Hervieu, pour soutenir l’amendement no 683 portant article additionnel après l’article 15.
Mme Catherine Hervieu
Il vise à permettre aux primo-élus – que nous avons tous été – de se former davantage, afin qu’ils puissent exercer au mieux leur fonction, sans perdre trop de temps dans l’exercice de leur mandat – ils auront de nombreux sujets d’importance à traiter, à commencer par les conséquences du changement climatique.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Nous avions rejeté votre amendement en commission des lois. La question ne se résume pas à la question du nombre de jours autorisés : on constate malheureusement, de la part des élus, un recours très insuffisant à la formation.
Je ne suis pas tout à fait d’accord, monsieur Bazin, avec ce que vous avez dit plus tôt : l’accès à la formation dépend aussi de l’offre. Il existe des associations d’élus qui n’ont pas d’agrément de formation et qui – contrairement à celles de votre territoire – n’ont pas la capacité de les organiser. C’est la réalité – je ne reviendrai pas sur ma proposition de recourir au CNFPT pour compenser ce manque, en complément et non en concurrence.
Les travaux de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation nous permettront de revenir sur la question de l’accès à la formation – y compris, éventuellement, sur le nombre de jours de formation – ainsi que sur celle de l’incitation. Eu égard à la situation actuelle, madame Hervieu, la proposition du texte me semble proportionnée et équilibrée. Avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Je vais faire plaisir à M. Hetzel en donnant également un avis défavorable à cet amendement : 6 jours de formation supplémentaires pour les élus dans leur premier mandat seraient excessifs – tenons-nous en à l’équilibre de 21 jours que nous avons trouvé.
M. Thibault Bazin
Très bien ! On tient la ligne de Matignon !
M. le président
Madame Hervieu, retirez-vous votre amendement ?
Mme Catherine Hervieu
Je le maintiens : la qualité de l’entrée dans le mandat, pour ceux qui n’ont pas encore d’expérience, passe par la formation.
Mme Marie-Christine Dalloz
Vous savez ce que c’est que la dépense, les socialistes !
(L’amendement no 683 n’est pas adopté.)
Article 15 bis
M. le président
La parole est à M. Bryan Masson, pour soutenir l’amendement no 410.
M. Bryan Masson
Nous devons être attentifs à la charge que représentent les formations : le présent amendement vise à les réserver aux nouveaux élus, qui seront ainsi mieux accueillis, et à en exclure les élus expérimentés. Les formations sont évidemment essentielles et nécessaires, mais nous ne devons pas tomber dans un excès de formation qui ne ferait finalement que freiner les élus dans leur action locale.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Conseiller municipal depuis 2001 et maire de 2007 jusqu’aux législatives de 2022, je sais bien que, dans tout parcours d’élu, la fonction ne cesse d’évoluer et que l’on ne cesse d’apprendre. Le besoin de formation est permanent : je ne peux que repousser votre argumentaire.
Les nouveaux élus ont certes plus de choses à découvrir que les anciens, mais n’oublions pas que ces débuts de mandat sont aussi des moments collectifs – l’aventure municipale est celle d’une équipe. Il est donc opportun que les sessions de formation regroupent l’ensemble des élus. Certains en apprendront peut-être moins que d’autres, comme certains auront, dès le début, des connaissances que d’autres n’ont pas ; mais ces sessions n’en restent pas moins utiles en ce qu’elles permettent de créer une dynamique collective. Demande de retrait de l’amendement, sinon avis défavorable.
(L’amendement no 410, repoussé par le gouvernement, n’est pas adopté.)
M. le président
Je suis saisi de plusieurs amendements, nos 132, 148, 744, 109, 246, 311, 352, 144, 660 et 699, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 132, 148 et 744 sont identiques, ainsi que les amendements nos 109, 246, 311 et 352 et les amendements nos 144, 660 et 699.
Sur les amendements no 132 et identiques, je suis saisi par le groupe Horizons d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
L’amendement no 132 de M. Paul Molac est défendu.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour soutenir l’amendement no 148.
M. Thibault Bazin
L’article 15 bis fait preuve, il me semble, d’une rigidité excessive : cet amendement vise donc à redonner de la flexibilité aux contours de la formation, afin qu’elle relève davantage d’une sensibilisation au statut d’élu. Si vous rigidifiez tout et définissez tout dans la loi, il ne sera pas possible de s’adapter aux besoins particuliers des élus.
M. le président
La parole est à Mme Blandine Brocard, pour soutenir l’amendement no 744.
M. Hervé Berville
Excellente Blandine !
Mme Blandine Brocard
Il vise également à substituer à l’expression « formation sur les » l’expression « sensibilisation aux », relativement à la session de formation organisée dans les six mois qui font suite au renouvellement général – il faut en effet un peu de flexibilité.
Je m’étonne, au passage, de tout ce que nous votons ce soir. On peut vouloir se faire plaisir – et bien entendu vouloir faire plaisir aux élus locaux, dont nous ne cessons de souligner l’engagement sans faille ; mais il faut tout de même se montrer responsable, et nous sommes quelques-uns à essayer de le faire. Nous allons imposer énormément de nouvelles dépenses à nos collectivités territoriales :…
M. Hervé Berville
Eh oui !
Mme Blandine Brocard
…pour les indemnités, pour la formation, pour le remboursement de frais. Tout cela, évidemment, va dans le bon sens, mais n’en pèse pas moins sur les collectivités, comme un de nos collègues l’a relevé tout à l’heure. Or ces collectivités finiront naturellement par se retourner vers l’État.
M. Hervé Berville
Tout à fait !
Mme Blandine Brocard
Quand nous ne cessons de répéter que nous devons faire attention au budget de l’État et que nous demandons une même vigilance aux Français, c’est faire preuve d’une certaine irresponsabilité que de multiplier les dépenses. (Applaudissements sur les bancs du groupe Dem et sur quelques bancs du groupe EPR. – M. Patrick Hetzel applaudit également.)
M. le président
Je vous informe que sur les amendements no 109 et identiques ainsi que sur les amendements no 144 et identiques, je suis saisi de demandes de scrutin public par le groupe Horizons.
L’amendement no 109 de M. Corentin Le Fur est défendu.
La parole est à Mme Nicole Le Peih, pour soutenir l’amendement no 246.
Mme Nicole Le Peih
Il propose deux ajustements rédactionnels : remplacer le mot « formation » par le mot « information » et supprimer les alinéas instaurant trois nouveaux modules obligatoires pour les élus. Si ces modules portent sur des sujets importants – les violences sexistes, les discriminations, les menaces contre les élus –, leur caractère obligatoire viendrait ponctionner un budget formation déjà limité, au détriment des priorités opérationnelles en début de mandat. Le ministère de l’intérieur et les associations d’élus, notamment, mettent déjà à disposition des formats d’information sur ces questions, susceptibles de sensibiliser les élus sans fragiliser leur formation sur les sujets de fond. L’amendement propose donc un équilibre plus réaliste et plus lisible. (M. Hervé Berville applaudit.)
M. le président
La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz, pour soutenir l’amendement no 311.
Mme Marie-Christine Dalloz
On ne peut vouloir toujours plus de tout sans devoir se confronter, à un moment, à ces réalités que sont le temps et les budgets. D’anciens élus peuvent désirer se former à nouveau, quand de nouveaux élus peuvent préférer prendre le temps d’acquérir de l’expérience avant que de commencer un cursus de formation. Différents organismes, par ailleurs, existent et proposent des formations : arrêtons de rajouter sans cesse des contraintes et des obligations. L’amendement vise donc à simplifier et à laisser une certaine liberté d’appréciation aux élus nouveaux comme aux anciens ainsi qu’aux collectivités. De la liberté ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe DR.)
M. le président
L’amendement no 352 de M. Mickaël Cosson est défendu.
M. le président
La parole est à M. Sébastien Martin, pour soutenir l’amendement no 144.
M. Sébastien Martin
Il vise, dans le même esprit, à ce que les collectivités prévoient des sessions d’information plutôt que de formation. Attention à ne pas tomber dans une fonctionnarisation du statut de l’élu ! Nous aurions bien du mal à faire fonctionner ces usines à gaz dans nos collectivités.
M. Thibault Bazin
On voit bien qui a été élu local – et les autres !
M. le président
La parole est à Mme Catherine Hervieu, pour soutenir l’amendement no 660.
Mme Catherine Hervieu
En parlant de formation ou encore de session d’information, nous entrons dans le vif du sujet. Il s’agit de donner un signe fort, de faire preuve d’ambition, de donner les moyens à l’élu de mener son mandat correctement.
Nous proposons de substituer, à l’alinéa 2, les mots « session d’information » au mot « formation ». En effet, le dispositif proposé laisse entendre que les nouveaux élus pourront mobiliser leur congé formation dans ce cadre. Il paraît donc plus simple d’organiser des réunions d’information, étant entendu que nous souhaitons, par ailleurs, que les élus bénéficient de formations régulières tout au long de leur mandat.
M. le président
L’amendement no 699 de M. Frédéric Valletoux est défendu.
La parole est à M. Stéphane Delautrette, rapporteur, pour soutenir le sous-amendement no 869.
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Par cohérence avec la modification visée par les amendements, qui consistent à offrir une session d’information plutôt qu’une formation, je propose, s’agissant de la sensibilisation aux risques psychosociaux et à la santé mentale, de substituer les mots « un module » aux mots « une formation ».
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Tous ces amendements visent un objectif commun auquel je suis favorable : revenir à une démarche de sensibilisation plutôt que de formation. Cependant, certains d’entre eux reviennent sur des dispositions votées en commission et que je souhaite préserver. Je suis donc favorable aux amendements identiques nos 144, 660 et 699, sous réserve de l’adoption du sous-amendement no 869, et défavorable aux autres amendements.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Même avis.
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin.
Mme Élisa Martin
La formation des élus étant financée par leurs cotisations, les mesures proposées ne feront pas exploser les coûts qui incombent aux collectivités, d’autant que nous nous apprêtons à abandonner le principe d’une formation initiale obligatoire au profit d’une démarche de sensibilisation.
M. le président
Je mets aux voix les amendements identiques nos 132, 148 et 744.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 127
Nombre de suffrages exprimés 126
Majorité absolue 64
Pour l’adoption 54
Contre 72
(Les amendements identiques nos 132, 148 et 744 ne sont pas adoptés.)
M. le président
Je mets aux voix les amendements identiques nos 109, 246, 311 et 352.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 129
Nombre de suffrages exprimés 125
Majorité absolue 63
Pour l’adoption 65
Contre 60
(Les amendements identiques nos 109, 246, 311 et 352 sont adoptés ; en conséquence, les amendements identiques nos 144, 660 et 699, le sous-amendement no 869 ainsi que les amendements nos 70, 727, 834, 840, 514 et 146 tombent.)
(Applaudissements sur quelques bancs des groupes DR et HOR.)
M. le président
La parole est à Mme Élisa Martin, pour soutenir l’amendement no 442.
Mme Élisa Martin
Je suis un peu embêtée, car la rédaction proposée me semble ambiguë. Par cet amendement, je souhaitais que la préfecture garantisse que cette sensibilisation initiale soit effectivement offerte aux élus, à leur demande et en fonction de leurs besoins. Il ne s’agissait pas de demander aux préfectures d’organiser elles-mêmes cette session. La formulation de l’amendement n’étant pas claire sur ce point, je le retire.
(L’amendement no 442 est retiré.)
M. le président
L’amendement no 634 de Mme Céline Thiébault-Martinez est défendu.
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Sagesse.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Sagesse.
(L’amendement no 634 est adopté.)
M. le président
Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 804 et 639.
La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 804.
M. François Rebsamen, ministre
Il a vocation à se substituer à l’article 19 bis qui vise à créer, dans chaque préfecture, le rôle de référent en matière de santé des élus locaux. En effet, les préfectures ne disposent pas des compétences médicales nécessaires pour assurer cette mission ; les en doter représenterait une charge financière pour l’État, or je sais que vous ne voulez pas cela. Un module de sensibilisation des élus aux risques psychosociaux et aux enjeux de santé mentale leur permettrait d’être informés des risques et de s’orienter, le cas échéant, vers les solutions et référents existants. C’est ce que vise l’amendement, qui est identique au suivant, déposé par Mme Pochon.
M. le président
La parole est à Mme Marie Pochon, pour soutenir l’amendement no 639.
Mme Marie Pochon
Il m’arrive rarement de défendre un amendement identique à celui du gouvernement ! D’après l’enquête Elusan menée en 2024 par l’AMF, 83 % des maires estiment que leur mandat est usant pour leur santé. Cela illustre le mal-être que peuvent vivre les élus locaux en exerçant un mandat qui est éminemment utile – c’est d’ailleurs celui auquel les Françaises et les Français sont le plus attachés –, mais qui use le corps et peut fragiliser moralement son titulaire.
Les élus sont exposés au surmenage : ils reçoivent des sollicitations officielles répétées, doivent participer à de nombreuses réunions, répondre aux demandes de leurs administrés, se rendre disponibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Nous connaissons leur engagement au service de cette petite république dans la grande, nous connaissons aussi leurs difficultés. C’est pourquoi, après avoir voté en commission la création d’un référent santé mentale – j’espère que l’article 19 bis sera maintenu en séance –, je vous invite, par cet amendement complémentaire, à intégrer au dispositif de formation des élus un module d’information au sujet de la santé mentale et des risques psychosociaux.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Favorable.
M. le président
La parole est à M. Joël Bruneau.
M. Joël Bruneau
À ce moment du débat, il me semble utile que nous nous rappelions la genèse du texte, qui devait encourager nos concitoyens à s’engager dans la vie publique et susciter des vocations. En gardant à l’esprit toutes les formations obligatoires et autres modules de sensibilisation que nous sommes en train d’inventer, mettez-vous à la place d’un nouvel élu découvrant la vie municipale.
Mme Marie-Christine Dalloz
Eh oui !
M. Joël Bruneau
L’élu, déjà contraint de partager son temps entre son mandat, sa profession et ses proches, devra commencer par expliquer à son entourage qu’en sus du temps qu’il avait prévu de consacrer à sa commune – cette petite république dans la grande –, il passera quelques soirées, voire quelques week-ends, à recevoir une sensibilisation aux risques psychosociaux et à la nécessité de protéger sa propre santé mentale. Je crains que celle-ci ne soit atteinte si nous y allons trop fort ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes DR, Dem et HOR.)
M. Patrick Hetzel
Il a raison !
M. Joël Bruneau
J’ajoute – n’y voyez aucune provocation – que, charité bien ordonnée commençant par soi-même, il serait bon que tous les députés reçoivent une formation adéquate à la bienséance, à la courtoisie (Sourires et applaudissements sur plusieurs bancs des groupes DR, Dem, HOR ainsi que sur quelques bancs du groupe RN) ou encore au respect de l’autre, de sorte que nous soyons capables d’écouter, sans l’interrompre bruyamment, une argumentation avec laquelle nous sommes en désaccord. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes DR, Dem et HOR.)
Mme Élisa Martin
Merci pour ce cours de maintien !
M. le président
La parole est à M. Sébastien Huyghe.
M. Sébastien Huyghe
Nous voterons en faveur des amendements. Compte tenu de la pression qui pèse sur les élus locaux et des agressions répétées dont ils font l’objet – certains de nos concitoyens, se comportant en consommateurs des services municipaux, ont recours à l’agression ou à l’injure à la moindre insatisfaction –, ils ont besoin d’être accompagnés. À cet effet, nous avons introduit en commission l’article 19 bis. Dans le contexte d’agressivité actuel, il me paraît véritablement utile de prévoir également une rapide session de sensibilisation au début du mandat, dans le cadre du dispositif d’information prévu par le texte, pour faire connaître aux élus locaux l’existence de cellules pouvant les aider s’ils sont confrontés à de tels agissements. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe EcoS.)
M. le président
La parole est à Mme Blandine Brocard.
Mme Blandine Brocard
J’adhère complètement aux propos de M. Bruneau. Avez-vous déjà entendu un des maires de votre circonscription dire que la meilleure manière d’améliorer le statut de l’élu serait un module de sensibilisation et d’information relatif aux risques psychosociaux et à la santé mentale ? (Sourires sur les bancs du groupe DR.)
Mme Marie-Christine Dalloz
Bravo !
Mme Blandine Brocard
Pour ma part, je ne l’ai jamais entendu. (Exclamations sur quelques bancs des groupes LFI-NFP et EcoS.) Ayant travaillé pendant dix ans pour l’Association des maires ruraux de France (AMRF), je peux vous dire que ce n’est pas ce que veulent les élus. Ce qu’ils espèrent du texte – la création d’un statut de l’élu local est effectivement attendue depuis très longtemps –, c’est la possibilité d’exercer leur mandat tranquillement. Ils demandent qu’on les laisse en paix et qu’on leur épargne une inflation normative qu’ils ne savent plus comment traiter.
Il est vrai que les élus font de plus en plus souvent l’objet de violences et de pressions, mais ces sessions de sensibilisation n’arrangeront rien. Il faut que la République les protège et soit présente à leurs côtés, plutôt que de leur proposer des mesures qui ne faciliteront absolument pas l’exercice de leur mandat. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes Dem, EPR, DR et HOR. – M. Timothée Houssin applaudit également.)
M. le président
La parole est à Mme Chantal Jourdan.
Mme Chantal Jourdan
La santé mentale est la grande cause nationale en 2025, pourtant cette question est souvent méconnue. Je peux entendre que ce n’est pas ce qu’attendent les élus dans un premier temps, car ce n’est pas ce à quoi ils pensent immédiatement. Cependant, proposer un module de formation sur les risques psychosociaux et la santé mentale me paraît intéressant. Rentrer dans une vie d’élu peut être compliqué. Cela modifie les rythmes de vie et oblige à réfléchir à la façon dont on va organiser sa vie. Tout cela a des effets sur la santé mentale, qu’il est bon de connaître.
(Les amendements identiques nos 804 et 639 sont adoptés.)
M. le président
La parole est à M. Carlos Martens Bilongo, pour soutenir les amendements nos 438 et 440, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
M. Carlos Martens Bilongo
J’ai compris que la formation des élus tenait à cœur aux députés. L’amendement no 438 vise à introduire une formation sur la prévention et la gestion des risques climatiques. Nous l’avons vu lors des incendies à Marseille ou près de Montpellier dans l’Hérault : les élus sont en première ligne. Ils doivent donc être formés pour appréhender les risques climatiques.
L’amendement no 440 tend à ajouter une formation sur la bifurcation écologique. Les élus seront amenés à délibérer de questions importantes pour nos concitoyens, par exemple la rénovation d’une école primaire dans la commune – je rappelle que pendant la canicule, des écoles ont dû fermer en raison de la chaleur qui régnait dans les classes. Il est donc important que les élus soient formés sur ces risques. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Nombreux sont les sujets qui méritent de faire l’objet d’une formation à destination des élus. Toutefois, il faut faire une différence entre ce que l’on veut donner comme socle commun de connaissances au début d’un mandat et les connaissances qu’il est nécessaire à chacun d’acquérir en fonction des délégations qui lui sont attribuées pour pouvoir exercer son mandat.
Ainsi, sur l’ensemble des amendements qui tendent à apporter des modules de formation obligatoire, j’émettrai un avis défavorable. En effet, lorsqu’un élu se voit confier une délégation, il a des obligations de formation en rapport avec elle, dont certaines portent sur les sujets que vous avez pu proposer. Il est bien prévu qu’il reçoive une formation au début de son mandat. Il ne faut pas être démagogique en la matière : recevoir une sensibilisation initiale qui donne une base commune de connaissances et interpelle sur des sujets de préoccupations que les élus rencontreront dans l’exercice de leur mandat est une excellente chose. Souvenez-vous, nous avons tous été débutants dans l’exercice d’un mandat et nous avons souvent regretté qu’on ne nous ait pas permis d’acquérir d’emblée certaines connaissances utiles pour l’aborder sereinement.
Je ne peux donc pas laisser certains collègues forcer le trait en soutenant que nous instaurerions une obligation qui ferait porter un poids sur les épaules des élus. Au contraire, beaucoup sont demandeurs de connaissances en début de mandat. (M. Emmanuel Duplessy applaudit.) Il ne faut donc pas opposer la volonté de proposer une formation et les aspirations supposées des élus.
La commission émet donc un avis défavorable aux amendements 438 et 440 qui viennent d’être soutenus, ainsi qu’à tous les amendements suivants à l’article 15 bis. (Mme Estelle Mercier applaudit.)
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Même avis.
M. le président
La parole est à Mme Agnès Firmin Le Bodo, suppléant M. Florent Boudié, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.
Mme Agnès Firmin Le Bodo, suppléant M. Florent Boudié, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.
Je souscris aux propos de M. Bruneau et de Mme Brocard. Avec ces amendements, allons-nous dresser la liste exhaustive de toutes les formations que pourrait recevoir un élu ? (Applaudissements sur les bancs des groupes HOR, DR, et Dem ainsi que sur quelques bancs du groupe EPR.)
M. Hervé Berville
Très bien !
Mme Agnès Firmin Le Bodo, suppléant M. Florent Boudié, président de la commission des lois
Nous sommes favorables aux crédits de formation, mais je serai très attentive à la mission confiée à la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation pour établir si les crédits actuels sont utilisés par les élus.
Plusieurs députés du groupe Dem
Non !
Mme Agnès Firmin Le Bodo, suppléant M. Florent Boudié, président de la commission des lois
Nous pouvons faire un sondage entre nous, mais je crois déjà connaître la réponse. En tout cas, lister dans la loi les modules de formation ne me paraît pas de bon aloi. D’abord, nous risquons d’en oublier, ce qui aurait pour conséquence que certains élus ne pourraient pas accéder aux formations pertinentes pour eux. Arrêtons donc ces listes à la Prévert qui n’ont aucun sens. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe HOR.)
M. le président
La parole est à Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback.
Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback
J’aimerais que ceux qui ont été élus locaux ou qui le seront demain gardent en mémoire deux termes qui me semblent très importants : liberté et responsabilité. Allons-nous énumérer l’ensemble des formations possibles et imaginables ? Nous devons laisser aux élus locaux la liberté de choix.
M. Patrick Hetzel
C’est tellement vrai !
Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback
Ceux qui ont exercé un mandat local connaissent la variété des questions et des responsabilités auxquelles les élus sont confrontés ; elle est telle que nous serions incapables de les lister de manière exhaustive. Si nous voulons rendre service aux élus locaux, nous devons toujours avoir en tête la liberté et la responsabilité. (Applaudissements sur les bancs des groupes HOR, DR et Dem ainsi que sur quelques bancs des groupes EPR et LIOT.)
M. le président
La parole est à M. Gabriel Amard.
M. Gabriel Amard
Je soutiens les amendements nos 438 et 440. Nous sommes souvent prolixes pour inscrire, y compris dans ce qui constituerait le tronc commun, des formations qui véhiculent, à propos des marchés publics ou de finances locales, tout ce qui plaît aux banques et aux agences de notation. Cependant, dans le siècle qui commence, nous sommes confrontés à un dérèglement climatique entraînant des risques majeurs pour tout le pays, ce qui nécessite que nous nous organisions – certes dans le respect de la liberté et de la responsabilité des élus. Nous devons être capables d’avancer et d’établir une priorité nationale pour des formations, sans nécessairement les rendre obligatoires, afin de préparer les dizaines de milliers d’élus locaux à ce à quoi nous allons devoir faire face en nous entraidant plutôt qu’en considérant qu’il ne s’agit que d’une affaire locale. Voilà ce qui sous-tend les amendements que je vous invite à voter.
M. le président
La parole est à M. Sébastien Martin.
M. Sébastien Martin
Il se trouve que je suis encore président d’une association nationale d’élus. Mes chers collègues, je crains que nous soyons en train de faire exactement l’inverse de ce que demandent les élus.
Mme Blandine Brocard
Tout à fait !
M. Sébastien Martin
Nous écrivons des lois extrêmement bavardes, au point qu’en l’occurrence, il me paraît douteux que le contenu des sessions de formation ou d’information relève du domaine législatif. Nous ne faisons pas confiance aux élus locaux. Nous les encadrons au moyen de textes législatifs qui leur prescrivent ce qu’ils doivent faire ou non, comment ils doivent le faire, à quel moment, pendant combien de temps. Bientôt, nous entrerons dans le détail au point de préciser quel jour et à quelle minute ils devront faire tout cela. Très souvent, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et c’est le cas ici, avec des propositions allant à l’inverse de ce que demandent les élus. Et si des associations d’élus demandent cela, je m’interroge sur leur représentativité, car nous sommes à côté de la plaque. (Applaudissements sur les bancs du groupe DR, HOR et Dem.)
Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback
Il a raison !
M. le président
La parole est à M. Hervé Berville.
M. Hervé Berville
Comme l’ont dit plusieurs collègues, nous sommes en train d’infantiliser les élus locaux en envisageant d’instaurer un dispositif qui n’est absolument pas ce qu’ils demandent. Le dérèglement climatique, la pauvreté, la précarité, les relations internationales, la petite enfance, la santé mentale : la liste des priorités sur lesquelles ils pourraient être formés est infinie. Le propre de la loi est de définir un cadre général. Ensuite, il faut laisser la liberté aux élus locaux de prendre part à telle ou telle formation.
En outre, ces dispositions reposent sur une confusion. Quand nous sommes élus locaux, régionaux ou nationaux, nous n’entrons pas à l’université ; nous ne suivons pas une formation, qu’elle repose sur des cours magistraux ou sur des cours particuliers. Les élus locaux ont tous une expérience et des compétences. Si certains veulent développer une expertise supplémentaire sur un sujet, ils peuvent se saisir de ces formations. Mais, de grâce, ne faisons pas de ce texte et des dispositions que nous votons une espèce de cursus honorum obligatoire sur des sujets que nous aurons définis de manière aléatoire. Préférons la liberté, la responsabilité et l’engagement des élus. (Applaudissements sur les bancs des groupes Dem et HOR ainsi que sur plusieurs bancs du groupe EPR.)
M. le président
La parole est à M. Bryan Masson.
M. Bryan Masson
Je répète ce que nous avons soutenu en commission. Il ne faut ne pas faire fi de ce qui se passe déjà dans les collectivités territoriales lorsqu’une nouvelle équipe municipale entre en scène, si je peux m’exprimer ainsi. Le directeur général des services, les chefs de service, les agents peuvent renseigner les nouveaux élus sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire et les amener sur la bonne voie.
Le groupe Rassemblement national a voté les amendements identiques nos 804 et 639 sur la santé mentale parce que les élus locaux nous parlent du burn-out comme d’un grave problème qu’ils rencontrent effectivement. Mais les autres amendements composent une liste à la Prévert, et ce n’est plus possible.
Déjà, mes chers collègues, les élus locaux nous disent que Paris décide de tout et régit leur vie. Ne renforçons pas ce sentiment. Désormais, Paris leur imposerait les formations nécessaires parce que les élus locaux ne seraient pas à la hauteur de leur mission ? Franchement, pour notre image de parlementaires, n’allons pas à contresens de ce que veulent les élus locaux, essayons de relever le débat et abandonnons cette liste à la Prévert.
Mme Élisa Martin
L’Assemblée nationale, ce n’est pas Paris, c’est la représentation nationale – c’est la France !
M. Bryan Masson
Le groupe Rassemblement national votera contre les amendements suivants à l’article 15 bis. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN. – Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback applaudit également.)
M. le président
Ces amendements n’étaient pas en discussion commune, cependant je pars du principe que les groupes ont pu s’exprimer et que la défense des amendements sera rapide.
(Les amendements nos 438 et 440, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
M. le président
Sur les amendements nos 439, 441, 595, 596, 816, 817 et 593, je suis saisi par le groupe Horizons de demandes de scrutin public.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à Mme Élisa Martin, pour soutenir les amendements nos 439 et 441, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
Mme Élisa Martin
Nous avons un problème.
M. Hervé Berville
Ça s’appelle la démocratie !
Mme Élisa Martin
Nous avons adopté une rédaction qui confère un caractère obligatoire à la première session de formation. Ensuite, évidemment, chaque groupe, en fonction des préoccupations d’intérêt général qu’il considère comme prioritaires, a recensé les éléments de cette formation obligatoire. C’est cela qui explique la surenchère. Entretemps, après avoir rejeté la notion de « sensibilisation », nous avons substitué au terme de « formation » celui d’« information », ce qui aboutit à remettre en cause le caractère obligatoire de cette première formation. De mon point de vue, il s’agit plutôt d’une invitation, d’une offre de formation sur ce qui paraît important aux différents groupes, que les organismes de formation agréés devront proposer. Cependant, un glissement dans le début de l’examen de l’article nous amène à cet inventaire à la Prévert – j’essaie d’être claire.
M. le président
Les amendements nos 595, 596, 816 et 817 de M. Éric Michoux sont défendus.
La parole est à Mme Marie Pochon, pour soutenir l’amendement no 593.
Mme Marie Pochon
Je le défends, car il ne porte pas exactement sur le même thème.
Pour revenir un instant sur les amendements précédents, le dérèglement climatique pose une question différente des autres, car il bouleverse tous nos modes de vie et même nos modes de fonctionnement politique à l’échelle territoriale. Tous ceux qui auront fait de la politique avant devront en faire différemment à l’aune des changements climatiques. C’est là l’enjeu de ces amendements.
L’amendement no 593 tend à rendre l’accès au compte de formation des élus locaux plus facile pour les élus en chargeant l’État de la promotion et de l’accessibilité de celui-ci. En effet, le recours à la plateforme Mon Compte élu, qui centralise les droits à la formation des élus, reste très faible : moins de 5 % des élus l’utilisent.
L’État a donc un rôle déterminant à jouer pour assurer la promotion effective de ce dispositif, simplifier son accès et garantir aux élus une meilleure égalité d’accès à la formation.
C’est ce que nous proposons au travers de cet amendement, qui rendrait la plateforme « Mon Compte élu » pleinement opérationnelle et renforcerait la place de la formation comme élément structurant du statut de l’élu local. (M. Philippe Brun applaudit.)
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Même avis.
M. le président
La parole est à M. Éric Michoux.
M. Éric Michoux
Je viens de quitter mes fonctions de maire, que j’ai exercées pendant de nombreuses années. Mon expérience me conduit à le dire : il y a des sujets sur lesquels je n’ai pas trouvé de solution.
Si les jeunes élus pouvaient bénéficier d’un éclairage, d’un regard extérieur, ce ne serait pas une mauvaise chose. Par exemple, les maires ne savent pas comment gérer les problèmes liés aux diagnostics de performance énergétique (DPE). Bientôt, ils ne pourront même plus louer les appartements dont ils ont la responsabilité, tant le système est catastrophique.
Les DPE entraînent un autre problème : en raison du retrait de 400 000 logements du marché locatif, une forme de cabanisation se développe dans nos campagnes. Aujourd’hui, il y a donc des gens qui vivent dans des cabanes et dans des caravanes.
Quant à l’insécurité, il faut aussi en parler, d’autant que l’extrême gauche appelle à désarmer la police.
Mme Élisa Martin
La police municipale !
M. Éric Michoux
Les maires sont dans une situation difficile, et il faut les aider à trouver des solutions. Ces constats ne m’empêchent pas de faire preuve de bon sens en retirant les amendements nos 595, 596, 816 et 817.
(Les amendements nos 595, 596, 816 et 817 sont retirés.)
M. le président
La parole est à M. Gabriel Amard.
M. Gabriel Amard
Permettez-moi quelques mots pour apaiser les esprits. Je ne voudrais pas qu’une partie de l’hémicycle nous accuse de ses propres turpitudes.
Nous examinons des suggestions de formation. Il y en aura encore d’autres, car elles sont adossées à l’alinéa 6, qui vise à rendre obligatoire la formation des élus.
Cette mesure nous vient du Sénat et de la commission des lois. Elle n’a été proposée ni par les Insoumis ni par les écologistes. Ne nous accusez donc pas de quelque chose que nous n’avons pas fait. En revanche, nous avons voulu enrichir le texte, en définissant des priorités. Pas de faux débats entre nous !
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 439.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 133
Nombre de suffrages exprimés 130
Majorité absolue 66
Pour l’adoption 26
Contre 104
(L’amendement no 439 n’est pas adopté.)
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 441.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 134
Nombre de suffrages exprimés 132
Majorité absolue 67
Pour l’adoption 28
Contre 104
(L’amendement no 441 n’est pas adopté.)
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 593.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 128
Nombre de suffrages exprimés 128
Majorité absolue 65
Pour l’adoption 31
Contre 97
(L’amendement no 593 n’est pas adopté.)
(L’article 15 bis, amendé, est adopté.)
Suspension et reprise de la séance
M. le président
La séance est suspendue.
(La séance, suspendue à vingt-trois heures vingt, est reprise à vingt-trois heures trente.)
M. le président
La séance est reprise.
Après l’article 15 bis
M. le président
Je suis saisi de plusieurs amendements portant article additionnel après l’article 15 bis.
L’amendement no 690 rectifié de Mme Céline Thiébault-Martinez est défendu.
(L’amendement no 690 rectifié, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)
M. le président
La parole est à Mme Béatrice Bellay, pour soutenir l’amendement no 701.
Mme Béatrice Bellay
J’ai entendu ce soir des sortes d’aberrations : en 2022, où certains d’entre nous – ce n’est pas mon cas – faisaient déjà partie de cette assemblée, ont été votées des obligations de formation pour les élus, et nous sommes par ailleurs en train d’amender des dispositions où figure le principe d’une formation obligatoire.
Après consultation du site Légifrance, je vous propose un amendement spécifique aux élus ayant délégation en matière de prévention, gestion des déchets, économie circulaire, urbanisme, construction ou habitat. L’article L. 2123-12 du CGCT prévoit pour eux une formation obligatoire ; rapprochant ce passage du rapport de développement durable, obligatoire pour certaines collectivités, et des agendas 21 locaux, je souhaite garantir à ces élus, quelle que soit la localisation de leur collectivité, la disposition d’une formation qui leur permette d’acquérir des connaissances, des outils, indispensables en vue de concevoir, piloter, évaluer des politiques publiques ambitieuses en matière climatique, ou du moins tenant compte de l’urgence climatique.
Ces dernières s’inscriraient dans la logique de subsidiarité ; un certain nombre de décideurs locaux en ont exprimé la demande. En effet, dans les collectivités de plus de 50 000 habitants en particulier, les élus restent souvent pantois lorsqu’on leur présente un rapport de développement durable d’une trentaine de pages à l’élaboration duquel ils ont été très peu associés : la formation prévue par l’amendement, relative aux enjeux climatiques, énergétiques et de préservation de la biodiversité, leur serait indispensable.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Effectivement, il importe de s’assurer que les élus qui ont délégation soient formés à ces sujets : la loi dispose que tout élu recevant une délégation doit bénéficier d’une formation qui lui permette d’exercer ses fonctions dans les meilleures conditions. Avis défavorable.
(L’amendement no 701, repoussé par le gouvernement, n’est pas adopté.)
M. le président
La parole est à Mme Catherine Hervieu, pour soutenir l’amendement no 842.
Mme Catherine Hervieu
Il procède du même état d’esprit que le précédent et vise à ce qu’au deuxième alinéa de l’article L. 2123-12 du CGCT, après « habitat », soient insérés les mots « ou de démocratie locale ou participative ». Les citoyens exprimant de plus en plus le souhait d’être consultés en dehors des séquences électorales, les élus chargés d’une délégation en vue de l’organisation de ces formes de démocratie ont besoin d’une formation ; la multiplication des initiatives démocratiques locales impliquant élus et citoyens doit trouver un cadre, afin qu’elles puissent être conduites correctement.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Le deuxième alinéa de l’article du CGCT prévoit que « les élus qui reçoivent délégation en matière de prévention et de gestion des déchets ou d’économie circulaire ou en matière d’urbanisme, de construction ou d’habitat sont encouragés à suivre une formation en la matière ». Cette disposition, que vous proposez d’étendre aux délégations en matière de démocratie locale ou participative, n’est pas impérative ; il ne s’agit que d’une incitation.
En pratique, on peut penser que les grandes villes seraient davantage concernées que les petites – encore que la question de la démocratie participative touche toutes les collectivités. Reste que de nombreux sujets mériteraient d’être ajoutés à la liste : c’est la limite à laquelle se heurte la volonté de baliser les choses au maximum. Par conséquent, demande de retrait ; à défaut, avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Même avis.
M. le président
Madame Hervieu, l’amendement est-il maintenu ?
Mme Catherine Hervieu
Je le maintiens : on ne peut déplorer un manque de cohésion, des fractures entre les citoyens et les élus, sans se donner les moyens d’y remédier. La formation fait partie de ces moyens.
(L’amendement no 842 n’est pas adopté.)
M. le président
La parole est à M. Elie Califer, pour soutenir les amendements nos 669 et 671, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
M. Elie Califer
Étant donné l’ambiance, la propension de cette assemblée à refuser la formation, à ne pas même vouloir évoquer la question, je présenterai en effet les deux amendements d’un bloc. Il serait utile de faire œuvre salutaire aussi pour les élus à venir. J’ai été maire vingt ans ; je sais que, pour aborder un tel mandat, il est nécessaire d’être formé – tout particulièrement, pour nous, ultramarins, aux incidences et à la gestion des risques naturels majeurs.
Nous pouvons être victimes d’inondations, d’éruptions volcaniques, de séismes ; assez souvent, élus en mars, nous devons au mois de juin gérer le passage d’un cyclone – et lorsque vous n’avez pas bien appréhendé la chose, vous recevez une convocation au tribunal et vous pouvez être condamné ! Il est donc essentiel que, dès le début de son mandat, le maire ou l’élu responsable soit formé. Tel est l’objet de ces amendements, le no 671 étant tout simplement un amendement de repli.
M. le président
Quel est l’avis de la commission sur ces amendements en présentation groupée ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Pour les mêmes raisons, avis défavorable.
(Les amendements nos 669 et 671, repoussés par le gouvernement, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
Article 16
M. le président
La parole est à M. Bruno Bilde.
M. Bruno Bilde
Cet article, qui vise à élargir la possibilité pour les collectivités de rembourser les frais de garde et d’assistance engagés par les élus, constitue une avancée concrète, notamment pour ceux qui assument des responsabilités électives tout en ayant des enfants en bas âge ou en remplissant l’office de proche aidant. Si les fonctions électives locales sont un engagement quotidien au service de l’intérêt général, il n’est pas normal pour autant que le fait de participer à une réunion de travail coûte au foyer une heure de garde d’enfant. Afin de permettre l’engagement dans la vie locale de nouveaux profils, en particulier de jeunes actifs, il convient de réduire les freins matériels.
Par ailleurs, l’extension du remboursement à d’autres réunions que celles qui ouvrent droit à une autorisation d’absence offre une souplesse bienvenue. Nous soutenons également le principe d’une compensation de l’État élargie aux communes de moins de 10 000 habitants : ces dispositions ne doivent pas avoir pour effet d’alourdir les dépenses des petites communes. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)
M. le président
La parole est à Mme Catherine Hervieu, pour soutenir l’amendement no 328.
Mme Catherine Hervieu
Cet amendement dû à Lisa Belluco vise à assurer la pleine effectivité de l’article 16. Le remboursement des frais de garde s’opère notamment grâce au chèque emploi service universel (Cesu). Nous souhaitons – ce n’est pas le cas actuellement – qu’il suffise pour obtenir cette prise en charge d’un justificatif de paiement, sans nécessité de bénéficier du Cesu, auquel n’ont accès que les élus pourvus d’un emploi. En outre, chacun des articles du CGCT que l’article 16 vise à modifier explicitant le fait que la présentation d’un état de frais permet le remboursement, il s’agit également d’un amendement de coordination juridique.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
L’amendement est satisfait : le CGCT fait en effet référence à la présentation d’un état de frais s’agissant du département ou de la région, collectivités où le remboursement des frais de garde est facultatif. Quant aux dispositions touchant le Cesu, l’article 16 bis vise à les modifier ; il s’agit d’ailleurs d’une aide financière, non d’un remboursement au sens strict, et ouverte à tous les élus, non aux seuls salariés. En revanche, ce dispositif reste facultatif, la collectivité pouvant choisir de l’appliquer ou de s’en abstenir. Pour toutes ces raisons, avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
La démarche est effectivement intéressante. Je m’en remets à la sagesse de l’Assemblée.
(L’amendement no 328 n’est pas adopté.)
M. le président
La parole est à M. Bruno Bilde, pour soutenir l’amendement no 380.
M. Bruno Bilde
L’amendement propose d’étendre aux communes de moins de 5 000 habitants la compensation par l’État des frais de garde d’enfants ou d’assistance à des personnes dépendantes engagés par les membres du conseil municipal.
Dans la rédaction actuelle du texte, cette mesure s’applique aux communes de moins de 3 500 habitants, soit à un nombre restreint de communes, alors même que les contraintes familiales ne s’arrêtent pas au seuil démographique. De nombreux élus, en particulier des femmes, renoncent à s’engager à poursuivre un mandat en raison de l’absence de prise en charge de ces frais.
Cette inégalité d’accès constitue un véritable frein à l’engagement pour les femmes, les jeunes parents et les proches aidants. Certains se trouvent dans l’impossibilité matérielle de siéger ou de participer pleinement à la vie municipale. D’autres, déjà élus, doivent parfois renoncer à leur mandat.
Il s’agit donc d’une mesure de bon sens permettant de faciliter l’exercice du mandat pour tous, dans un souci d’égal accès aux responsabilités publiques. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
J’ai du mal à suivre votre argumentaire. Il convient de distinguer la possibilité de compensation des frais de garde par l’État d’une part, et la possibilité pour les communes de bénéficier de la dotation particulière relative aux conditions d’exercice des mandats locaux (DPEL) comme outil de compensation d’autre part.
La DPEL a été créée pour que l’État accompagne les plus petites collectivités dans la mise en œuvre de mesures qu’elles n’auraient pas eu les moyens d’appliquer seules. Elle est fixée chaque année par la loi de finances.
L’article 16 prévoit déjà un progrès, puisqu’il ouvre la possibilité de prendre en charge les frais de garde et d’assistance par le biais de la DPEL aux communes de moins de 3 500 habitants, alors que le seuil est aujourd’hui fixé à 1 000 habitants.
Comme je l’ai indiqué hier soir, des discussions sont en cours avec le gouvernement sur ce point, et elles se poursuivront dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances. Nous avons obtenu l’engagement du ministre : la DPEL sera revue à la hausse pour tenir compte des évolutions permises par cette loi. Il nous faut malgré tout veiller à maintenir son objectif initial. Par conséquent, je m’opposerai à toute proposition visant à dépasser le seuil de 3 500 habitants.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Même avis.
M. le président
La parole est à Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback.
Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback
Si je peux comprendre l’intention de M. Bilde, je suis toujours un peu étonnée face à cette tendance systématique à proposer des compensations par l’État. N’oublions pas que l’État, c’est nous tous ! Or nous savons qu’il nous faudra trouver 40 milliards d’euros dès le mois de septembre.
Mme Élisa Martin
On les a trouvés ! On sait où ils sont !
Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback
Cela signifie que chacun devra fournir des efforts : les collectivités, l’État, nous tous. Je ne comprends pas que vous puissiez envisager de recourir systématiquement à des compensations par l’État dans ces conditions. (Applaudissements sur les bancs du groupe HOR.)
(L’amendement no 380 n’est pas adopté.)
M. le président
Les amendements identiques nos 234 de Mme Françoise Buffet, 329 de Mme Lisa Belluco et 516 de M. Stéphane Delautrette sont défendus.
(Les amendements identiques nos 234, 329 et 516, acceptés par la commission et le gouvernement, sont adoptés.)
(L’article 16, amendé, est adopté.)
Après l’article 16
M. le président
Je suis saisi de trois amendements portant article additionnel après l’article 16.
L’amendement no 668 de M. Elie Califer est défendu.
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Avis défavorable.
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 668.
(Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 100
Nombre de suffrages exprimés 97
Majorité absolue 49
Pour l’adoption 63
Contre 34
(L’amendement no 668 est adopté.)
(Applaudissements sur les bancs du groupe SOC.)
M. le président
L’amendement no 670 de M. Elie Califer est défendu.
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Avis défavorable. Des dispositions particulières relatives à l’outre-mer s’appliquent déjà aux communes de moins de 5 000 habitants. Je suis opposé au fait de fixer ce seuil à 10 000 habitants.
M. le président
La parole est à Mme Béatrice Bellay.
Mme Béatrice Bellay
Je rappelle au ministre que, contrairement à sa perception, de nombreuses communes ultramarines dépassent les 5 000 habitants ; nos territoires ne se composent pas uniquement de petites communes.
En ce qui concerne les formations sur les risques naturels, l’exemple de l’incendie intervenu hier à Marseille est frappant : nous avons vu en boucle les images d’une administrée posant de multiples questions sur les actions entreprises à l’échelle de la commune – pourquoi le maire a-t-il envoyé un message ? pourquoi la mairie n’a-t-elle pas procédé à telle ou telle action ? Il est donc nécessaire que nos élus, et singulièrement ceux d’outre-mer, bénéficient de formations spécifiques, adaptées aux réalités de nos territoires. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 670 et, pour cela, je vous propose d’emblée un scrutin public.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 101
Nombre de suffrages exprimés 101
Majorité absolue 51
Pour l’adoption 64
Contre 37
(L’amendement no 670 est adopté.)
M. le président
La parole est à M. Elie Califer, pour soutenir l’amendement no 667 rectifié.
M. Elie Califer
Cet amendement porte sur un autre sujet. De ma modeste expérience de chef d’édilité, j’ai retenu que la comptabilité publique est parfois lourde et tatillonne.
Par cet amendement, nous proposons d’inscrire directement sur la convocation des membres du conseil municipal la mention du remboursement des frais de garde ou d’assistance. La collectivité pourrait ainsi envoyer immédiatement les documents nécessaires à la comptabilité publique, ce qui éviterait de passer par une nouvelle délibération. Au-delà de l’esprit du texte que nous votons, il faut tenir compte de la réalité. La comptabilité publique exige systématiquement des délibérations, et ce même après le vote du budget.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Avis défavorable.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Avis défavorable.
M. le président
Je mets aux voix, par scrutin public, l’amendement no 667 rectifié.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 102
Nombre de suffrages exprimés 101
Majorité absolue 51
Pour l’adoption 34
Contre 67
(L’amendement no 667 rectifié n’est pas adopté.)
Article 16 bis A
M. le président
Sur les amendements identiques nos 805 et 235, je suis saisi par les groupes Horizons et Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 805.
M. François Rebsamen, ministre
Il s’agit d’un amendement de suppression. Le CGCT dispose que les membres du conseil municipal bénéficient d’un remboursement par la commune des frais de garde d’enfants ou d’assistance aux personnes âgées, handicapées ou à celles ayant besoin d’une aide personnelle à leur domicile, si ces frais ont été engagés en raison de leur participation à des réunions. Ce remboursement ne peut excéder le montant horaire du salaire minimum de croissance. Les modalités de remboursement sont fixées par délibération du conseil municipal.
Le texte issu de la commission propose de renvoyer à un arrêté du ministre chargé des collectivités territoriales le soin de fixer un modèle de délibération. Cela n’apparaît pas utile. Les communes ont en effet la capacité de délibérer comme elles l’entendent. Les conditions posées par la loi pour bénéficier du remboursement nous semblent claires et suffisantes. Je rappelle que notre objectif est de simplifier la vie des communes et non de la complexifier.
M. le président
La parole est à Mme Françoise Buffet, pour soutenir l’amendement no 235.
Mme Françoise Buffet
Mon amendement est identique à celui que vient de défendre M. le ministre. Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises : faisons confiance aux maires, laissons-les exercer leurs responsabilités en toute liberté.
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Une fois n’est pas coutume, mon avis diffère de celui du ministre.
Sur le fond, je souscris à la volonté de faciliter et de sécuriser les délibérations des collectivités en matière de frais de garde et d’assistance. Il s’agit d’une demande formulée par l’Association des maires ruraux de France, qui avait conduit à l’adoption de cette disposition lors de l’examen en commission des lois. En tant que rapporteur, vous comprendrez que mon avis ne peut être que défavorable.
M. le président
La parole est à M. le ministre.
M. François Rebsamen, ministre
Il est rare que nous ayons un débat avec le rapporteur sur un sujet de cette importance. Les modalités de remboursement sont déjà fixées par une délibération du conseil municipal. Proposer de renvoyer à un arrêté ministériel le soin de fixer un modèle de délibération constitue une complexification incompréhensible.
M. le président
Je mets aux voix les amendements identiques nos 805 et 235.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 106
Nombre de suffrages exprimés 101
Majorité absolue 51
Pour l’adoption 71
Contre 30
(Les amendements identiques nos 805 et 235 sont adoptés ; en conséquence, l’article 16 bis A est supprimé.)
Article 16 bis
M. le président
La parole est à Mme Blandine Brocard, pour soutenir l’amendement no 746.
Mme Blandine Brocard
Depuis le début de l’examen de ce texte, on a augmenté un certain nombre de dépenses, tant des collectivités territoriales que de l’État. On n’a apporté aucune simplification ; au contraire, on a imposé encore davantage de contraintes aux maires. Nous avons été un certain nombre à le signaler ici.
De notre côté, nous nous efforçons de faire preuve de responsabilité, même si je me dois de constater que cette approche semble de moins en moins répandue sur ces bancs.
L’article 16 bis prévoit d’étendre le bénéfice des Cesu à l’ensemble des élus locaux, et non plus uniquement aux élus exerçant des fonctions exécutives. Cela correspondrait potentiellement à inclure 460 000 élus, en plus des quelque 170 000 élus membres de l’exécutif, et ce sans aucune étude d’impact ! Cela me semble donc absolument inenvisageable, notamment pour les plus petites communes, pour lesquelles le coût budgétaire peut être très important.
Par ailleurs, nous devons rester vigilants, car la mesure risque d’avoir un effet contraire à l’objectif poursuivi. En effet, un maire expérimenté pourrait par exemple écarter, à regret, de jeunes parents de sa liste, conscient du poids que cela représenterait pour le budget limité de la commune. (M. Pascal Lecamp et Mme Anne Le Hénanff applaudissent.)
M. le président
Quel est l’avis de la commission ?
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Je précise que cette disposition n’oblige en rien les collectivités à pratiquer cet accompagnement.
M. Sébastien Martin
À partir du moment où ce sera dans la loi, ce sera demandé !
M. Stéphane Delautrette, rapporteur
Il appartient aux collectivités de faire le choix d’appliquer ou non cette disposition. Il est aujourd’hui impossible de mesurer la volonté des collectivités de s’en saisir, donc d’en estimer l’impact.
En revanche, il est important de souligner que la communication autour du dispositif a suscité des réactions positives. Je rappelle que l’objectif de cette proposition de loi est de faciliter l’exercice du mandat des élus tout en laissant la main aux collectivités. Je le redis, nous n’imposons rien ; il s’agit d’une simple faculté donnée aux collectivités. J’émets donc un avis défavorable à cet amendement de suppression.
M. le président
Quel est l’avis du gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre
Décidément, mes relations avec le rapporteur traversent une mauvaise passe : je suis favorable à cet amendement. (Sourires.)
Avec la possibilité d’utiliser des chèques emploi service pour le remboursement à quelque 520 000 élus de leurs frais de garde, on ne mesure plus où on va ! Ce sont des dépenses qui seront à la charge des collectivités. (M. Pascal Lecamp applaudit.) Ce n’est pas possible. Si M. Hetzel était encore là, il me soutiendrait !
M. le président
La parole est à M. Sébastien Martin.
M. Sébastien Martin
L’AMF a publié le mois dernier une étude sur les raisons des démissions de maires dont il ressort que le premier motif, ce sont les dissensions au sein du conseil municipal.
Mme Blandine Brocard
Tout à fait !
M. Sébastien Martin
Bien sûr, ce remboursement ne sera qu’une possibilité ; mais face à la pression – légitime – d’élus municipaux qui le considéreront comme un droit, la zizanie risque de s’installer au sein des 34 000 communes de France.
M. le président
La parole est à M. Didier Le Gac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République.
M. Didier Le Gac, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République
À l’origine, je n’étais pas très favorable à cette mesure. Mais si cette proposition de loi, qui vient du Sénat, n’est pas parfaite, j’en conviens, elle vise à simplifier, à conforter, à encourager les élus.
M. Sébastien Martin
Je suis très souvent en désaccord avec le Sénat !
M. Didier Le Gac, rapporteur
Cette mesure ne concernera pas 500 000 élus, ce n’est pas vrai ! Ce texte doit être considéré comme une boîte à outils. Oui, il y aura peut-être au sein du conseil municipal une maman célibataire qui élève deux enfants et qui sollicitera un Cesu pour payer un baby-sitter. Mais beaucoup d’élus n’en auront pas besoin, comme ils ne demanderont pas le remboursement de leurs frais de transport, comme ils ne demanderont pas tous des formations.
Je vous entends, les uns et les autres, dire que les élus ne demandent pas cette mesure, qu’il faut supprimer tout cela, qu’il ne faut rien faire. Ce n’est pas l’esprit de ce texte ; je regrette d’avoir entendu, en cette fin de soirée, des propos un peu démagogiques. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes SOC et EcoS.) Ce texte vise à encourager les élus, et les vocations d’élus.
Encore une fois, tous les élus de France et de Navarre ne vont pas soudainement réclamer l’application de cette mesure ; ce texte est une boîte à outils, et il faut le prendre comme tel.
Mme Béatrice Bellay
Merci de le rappeler !
M. le président
Je mets aux voix l’amendement no 746, par scrutin public.
(Il est procédé au scrutin.)
M. le président
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 102
Nombre de suffrages exprimés 102
Majorité absolue 52
Pour l’adoption 24
Contre 78
(L’amendement no 746 n’est pas adopté.)
(L’article 16 bis est adopté.)
2. Ordre du jour de la prochaine séance
M. le président
Mes chers collègues, c’était ma dernière séance comme président pour cette année. Je voulais vous dire combien j’ai apprécié ces moments. (Applaudissements. ) On peut reprendre ça l’année prochaine, mais cela dépendra de vous ! (Sourires.)
D’ici là, prochaine séance, aujourd’hui, à neuf heures :
Discussion, en lecture définitive, de la proposition de loi visant à réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille ;
Discussion du projet de loi autorisant la ratification de plusieurs conventions-cadres relatives aux bureaux à contrôles nationaux juxtaposés, aux contrôles en cours de route et aux gares communes ou d’échange ;
Suite de la discussion de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local.
La séance est levée.
(La séance est levée, le jeudi 10 juillet 2025, à zéro heure cinq.)
Le directeur des comptes rendus
Serge Ezdra