
Mme Dieynaba Diop, présidente déléguée de la section française, vice-présidente de l’APF, s’est rendue à Budapest, du 1er au 4 avril 2025, pour participer aux travaux de la commission des affaires économiques, sociales et environnementales de l’APF, à l’invitation de Mme Katalin Csöbör, présidente de la section hongroise de l’APF.
Les sections suivantes étaient représentées : Belgique/Communauté française/Wallonie-Bruxelles, Bénin, Cambodge, Canada, Côte d’Ivoire, France, Hongrie, Maroc, Québec, République démocratique du Congo, Sénégal, Serbie, Suisse.
Précédant les travaux de la commission, un séminaire parlementaire économique a été organisé pour les sections francophones, le 2 avril 2025. Trois tables rondes ont permis à des entreprises hongroises de présenter leurs activités dans la gestion innovatrice et le traitement de l’eau, l’agriculture durable et la sécurité alimentaire, les bonnes pratiques entrepreneuriales en matière d’enregistrement électronique des données personnelles.
Lors de la réunion de la commission, après l’adoption du compte rendu et du relevé de décisions de la réunion du 7 juillet 2024 à Montréal, un tour de table a permis aux parlementaires de présenter l’actualité économique, sociale et environnementale de leur pays. Ils ont notamment évoqué l’incertitude et l’instabilité générales provoquées depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump et ses décisions d’augmenter les droits de douane sur de nombreux produits importés aux Etats-Unis. Mais d’autres sujets ont aussi été abordés comme la fièvre aviaire sur le continent nord-américain, la transition énergétique et la protection de l’environnement, ou encore la nécessité pour de nombreux pays d’augmenter les budgets de la défense. Mme Dieynaba Diop a présenté la situation économique française, les enjeux du « conclave » sur les retraites, lancé par le Premier ministre, ainsi que l’agenda français en matière de lutte contre le dérèglement climatique dont l’ambition est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, pour atteindre la neutralité climatique en 2050.
M. Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’Alliance des patronats francophones, a ensuite présenté aux parlementaires les actions de cette fédération d’employeurs francophones créée il y a quatre ans sur une proposition de M. Macky Sall, ancien président de la République du Sénégal, et qui fédère aujourd’hui quarante organisations, issues de trente-six pays, avec un million d’entreprises adhérentes, dont de nombreuses PME-PMI, mais aussi de grands groupes comme TotalEnergies. Le slogan de l’Alliance des patronats francophones dont l’acronyme APF est identique à celui de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie est « prospérer ensemble » car la prospérité consiste aussi à répondre aux besoins des populations pour augmenter le niveau de vie et éviter les tensions. L’objectif est de créer une prospérité partagée. La rencontre annuelle des entrepreneurs francophones est prévue du 25 au 27 juin 2025 à Brazzaville d’abord avant une extension en République démocratique du Congo. L’Alliance organise aussi des formations, propose des programmes, des informations et des tableaux de bord sur des thématiques diverses comme par exemple l’investissement en transition économique. Elle fait également du plaidoyer.
Mme Estelle Gillot-Valet, déléguée générale de la conférence permanente des chambres consulaires et organisations intermédiaires africaines et francophones (CPCCAF), est intervenue pour présenter cette organisation qui regroupe quatre-vingts deux chambres ou unions de chambres locales, régionales et nationales issues de vingt-quatre pays africains. La CPCCAF a été créée en 1974 à Dakar à l’initiative des trois chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de France avec l’objectif de mettre en place les instruments d’une vision commune visant à répondre à des missions d’intérêt général au service des entreprises et des porteurs de projets. L’organisation fait également du plaidoyer, publie un baromètre des affaires, appuie les entreprises dans leurs échanges et le développement de leurs capacités. L’assemblée générale annuelle se tiendra à Fès (Maroc) les 19 et 20 juin 2025.
Un débat a suivi au cours duquel il a notamment été décidé de mettre en place une plateforme parlementaire pour la promotion de l’entreprenariat francophone, sur la proposition de M. Mohammed Reda Lahmini, vice-président de la commission, membre de la Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc.
Les commissaires ont également examiné plusieurs projets de rapports sur l’agriculture résiliente aux changements climatiques, présenté par Mme Carole Mallette, rapporteure (section du Québec), sur l’entreprenariat des femmes pour leur autonomisation économique, présenté par Mme Marie-Françoise Mégie, rapporteure (section du Canada), sur le suivi des négociations commerciales avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), par Mme Carole Mallette, rapporteure (section du Québec). Mme Chantal Ahyi, rapporteure (section du Bénin), a proposé de diffuser prochainement un questionnaire pour nourrir son projet de rapport sur l’économie circulaire.
M. Axel Darut, consultant, a présenté la démarche suivie pour élaborer un corpus législatif sur l’éradication de la pollution plastique, décidé dans le cadre de la commission. M. Laurent Fritsch, trésorier de l’Association du notariat francophone (ANF), a proposé le concours notamment financier à hauteur de 15 000 euros de l’ANF pour élaborer un corpus juridique sur les questions foncières dans l’espace francophone en coordination avec les parlementaires membres de la commission qui ont accepté.
Pour les travaux futurs de la commission, il a été décidé d’envoyer une délégation de la commission participer à une réunion conjointe de l’OMC et de l’OIF à Yaoundé (Cameroun) le 21 avril 2025. Mme Dieynaba Diop a proposé l’organisation des prochaines réunions de la commission dans les locaux mêmes de l’OMC à Genève et de la FAO à Rome. Cela permettrait aux parlementaires de mieux connaitre ces deux institutions et d’aborder des sujets d’intérêt commun. M. Mohammed Reda Lahmini a suggéré le même type de réunions avec le FMI et la Banque mondiale, et de créer des comités ad hoc chargés d’examiner en profondeur des thématiques spécifiques.
En marge de ces réunions, Mme Dieynaba Diop a suivi un programme organisé par les services de l’ambassade de France à Budapest.
Une réunion de cadrage avec M. Jonathan Lacôte, ambassadeur de France en Hongrie, et les différents conseillers de l’ambassade a été organisée avant une visite du lycée français Gustave Eiffel de Budapest. Après la visite des locaux sous la conduite de l’équipe de direction du lycée, Mme Virginie Viguier, proviseure, et M. Raphaël Beurtin, directeur des écoles, Mme Dieynaba Diop s’est entretenue avec les représentants du personnel, puis a échangé avec une dizaine d’élèves des classes de première et de terminale. Un déjeuner à la cantine du lycée a suivi.
Une deuxième séquence a été organisée avec la visite de l’Institut français de Budapest sous la conduite de M. Matthieu Berton, conseiller de coopération culturelle et direction de l’Institut. Mme la Députée a notamment pu découvrir les différents ateliers organisés par l’Institut pour les élèves hongrois dans le cadre de la semaine de l’éducation aux médias et à la vérification des faits, ainsi que le Centre de langues et d’examens (CLE) de l’Institut français en Hongrie.
Mme Dieynaba Diop s’est ensuite rendue au lycée Radnoti d’ELTE pour un entretien avec M. György Lang, proviseur, et ses équipes, avant d’assister à un spectacle donné en français par les élèves à l’occasion de la fête de la Francophonie du lycée et la remise des prix du concours annuel de traduction littéraire en français. Au lycée Radnoti d’ELTE, le français est enseigné en tant que seconde langue étrangère. L’apprentissage commence en classe de 9e, avec deux groupes chaque année. La répartition horaire est progressive, les élèves bénéficiant de quatre heures de cours hebdomadaires en classes de 9e et 10e, puis de cinq heures en classes de 11e et 12e. Au total, le lycée compte 126 élèves apprenants de français. Depuis trois ans, des cours de préparation à l’examen du diplôme d’études en langue française (DELF) sont proposés.
Pour conclure son programme, Mme Dieynaba Diop s’est entretenue avec Victoria Radvanyi, présidente de la Budapest Pride, qui lui a fait part des obstacles que la communauté LGBT+ de Budapest rencontre depuis l’adoption le 18 mars 2025 d’une loi rendant illégale l’organisation ou la participation à la marche pour défendre les droits des personnes LGBT+. La loi autorise également les autorités à utiliser un logiciel de reconnaissance faciale pour identifier les personnes qui assisteraient à l’événement, afin de les sanctionner d’une amende.