Participation de M. Gabriel Amard, député du Rhône, au 49ème Bureau de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée à Rome (Italie) le 6 juin 2023

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Convoquée par M. Enaam Mayara, Président nouvellement élu de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) et Président de la Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc, la 49ème réunion du Bureau de l’APM a été accueillie à Rome par le Parlement italien.


À cette occasion, les membres du Bureau de l’APM, les Rapporteurs spéciaux de l’APM et les invités se sont réunis pour une session élargie afin de discuter des défis et opportunités régionaux et internationaux actuels, qui sont au cœur même du mandat de l’APM.


Parmi les invités, M. Abdullah Alsheikh, Président de l’Assemblée consultative d’Arabie saoudite, et Mme Jehad Abdulla Alfadhel, deuxième vice-Président du Conseil de la Choura de Bahreïn, ont participé et contribué à la réunion. À Rome, le Parlement de Bahreïn a officiellement présenté sa candidature pour devenir membre associé de l’APM et a reçu le soutien unanime du Bureau. La présence de fortes délégations venues du Golfe – la délégation des Emirats arabes unis étaient également représentée – a permis d’évaluer les dynamiques à l’œuvre aux Proche et Moyen orient. En effet, le représentant d’Abu Dhabi, M. Dherar Humaid Belhoul Al Falasi, a mis l’accent sur les crimes au Yémen qu’il a imputé principalement aux milices Houthis et donc indirectement à l’Iran alors que parallèlement, l’Arabie Saoudite opère un rapprochement avec ce dernier pays dans ce qui apparaît être un « Yalta » du Proche orient et qui englobe aussi bien la Syrie que le Liban et le Yémen. M. Al Falasi a également évoqué le problème global que pose le Captagon. Cette drogue pose de sérieux risques à la communauté internationale, puisque les profits sont utilisés pour financer des réseaux criminels et terroristes dans les régions MENA et du Golfe, en plus des dommages physiques causés aux jeunes qui en consomment.

 

Le Bureau a également fait un point de situation en Israël et dans les territoires palestiniens au regard du nouveau contexte créé par la constitution du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël. Les membres du Bureau de l’APM ont également confirmé l’envoi d’une mission de haut niveau au Moyen-Orient dans un avenir proche, et ont exprimé leur soutien aux efforts de collecte de fonds de l’UNRWA.

 

De plus, le président de l’Assemblée, M. Mayara a insisté pour traiter les questions méditerranéennes dans le cadre d’un continuum avec les problématiques sahélo-sahariennes qui ont un impact non négligeable sur la sécurité régionale.

 

Enfin, dans le cadre de sa mission de rapporteur spécial de l’APM sur le droit à l’eau et à l’assainissement, M. Gabriel Amard a prononcé un discours pour alerter sur les épisodes de sécheresse qui se multiplient et leurs conséquences dans la région méditerranéenne.

 

Il a rappelé le constat alarmant pour la région : “En 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a consacré un chapitre de son rapport à la « Région méditerranéenne ». La Méditerranée constitue en effet pour les chercheurs un « hot spot » du réchauffement climatique, c'est-à-dire un lieu où les températures continuent d'augmenter plus vite que la moyenne mondiale. En Méditerranée, la température atmosphérique a ainsi déjà augmenté de 1,5°C par rapport à 1850. La température de la mer a également augmenté de 0,29°C à 0,44°C par décennie. L’élévation du niveau de la mer est irréversible et peut atteindre jusqu’à 1 mètre en moyenne en 2100 ce qui touchera potentiellement 42 millions d’habitants sur les 500 millions de la région ».

Les effets seront nombreux et prendront différentes formes. M. Amard a appelé à en tirer toutes les conséquences sur les politiques publiques. « Les pays de l’APM doivent prendre en compte et anticiper les défis que vont constituer ces déplacements de populations prévisibles ». De plus, « le rapport prévoit une baisse des précipitations comprise entre 4% et 22% selon les régions. Ces dernières vont nécessairement entraîner des pertes de zones cultivables pouvant aller jusqu'à 64% dans certaines régions. Il est donc urgent d’améliorer la gestion de la ressource en eau dans le bassin méditerranéen. On estime que cette dernière peut être améliorée de 35% pour les surfaces agricoles irriguées, tandis qu’il est nécessaire de cultiver des variétés de plantes plus tolérantes à la sécheresse ».

L’eau étant bien sûr la ressource cardinale dans ces circonstances. « Les pays de l’APM doivent par conséquent travailler conjointement pour lutter face à la raréfaction des ressources en eau douce et ses conséquences importantes sur le droit humain à l’eau et à l'assainissement de tous ainsi que sur la souveraineté alimentaire de la région », a conclu M. Amard.