Participation de Mme Claire Pitollat à la Commission méditerranéenne du développement durable à Marseille, du 14 au 16 juin 2023

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La Commission méditerranéenne de Développement durable (CMDD) a tenu sa 20ème réunion du 14 au 16 juin 2023 à Marseille.

La réunion est convoquée par l'Unité de coordination du Plan d'action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE/PAM). Créée en 1995, en vertu de l'Article 4 de la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone), la CMDD est un organe consultatif auprès des Parties contractantes (21 pays côtiers et l'Union européenne) ayant pour mission de les accompagner dans leurs efforts d'intégration des questions environnementales dans leurs programmes socio-économiques. La CMDD œuvre également à la promotion des politiques de développement durable dans la région méditerranéenne.

Agissant comme un forum de partage d'expériences et d'apprentissage par les pairs, la CMDD a traité de la libération du potentiel de l'économie bleue de manière durable qui permettra d’appuyer la mise en œuvre de la Stratégie méditerranéenne de Développement durable adoptée dans le cadre du système PNUE/Plan d'action pour la Méditerranée - Convention de Barcelone.

Les discussions ont été ouvertes par M. Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la mer. M. Karim Amellal, Ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée, a en outre ouvert les discussions du panel intitulé « La voie à suivre pour une économie bleue durable en Méditerranée ».

Mme Claire Pitollat, en sa qualité de député membre de la délégation française à l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée s’est exprimé au nom de l’institution.

Dans la région Euro-méditerranéenne, nous subissons les effets irréversibles du changement climatique avec des températures qui augmentent 20% plus vite que la moyenne mondiale. De plus, la BCE a récemment reconnu officiellement les interconnexions entre le changement climatique et la croissance économique. Dans la zone euro, environ 72 % des entreprises dépendent fortement d'au moins un service écosystémique. La perte de biodiversité a donc un impact direct et dévastateur sur la croissance économique et le développement durable.

 

Compte tenu de cette situation, il est de plus en plus urgent de promouvoir de nouveaux modèles économiques pour le développement durable. À cet égard, nous attendons avec impatience les résultats de la COP28 et de la COP23 de la Convention de Barcelone. Nous travaillons, avec l'OMC et la présidence de la COP28 à renforcer la dimension parlementaire de la conférence. L’objectif est d’aborder notamment les liens entre le changement climatique et le commerce international. C’est pourquoi L'APM participera à la prochaine MEDCOP23 à Tanger les 22 et 23 juin. Au sein de cette réunion l'APM a traditionnellement été l’une des principales parties prenantes. L'événement abordera justement ces questions cruciales de transition énergétique. Nous débattrons également du rôle des autorités locales dans le renforcement de la résilience climatique et du développement durable dans la région. Nous devrons y promouvoir des modèles économiques circulaires basés sur une transition énergétique soigneusement planifiée. La transition vers des sources d'énergie verte permettra également de réduire la dépendance à l'égard de combustibles fossiles limités et issus de zones instables. Cela favorisera la sécurité énergétique, en particulier suite à l'agression illégale de la Russie contre l'Ukraine. Je souhaite également rappeler que l'APM organise le deuxième Forum économique Euro-méditerranéen et du Golfe. Il se tiendra à Marrakech les 14 et 15 décembre 2023. Vous recevrez une invitation spéciale à participer et à contribuer au débat dans les sessions économiques et environnementales. Ce Forum se concentrera sur la transition énergétique, les ressources renouvelables et l'implication du secteur privé pour la conception de modèles innovants de développement durable. En tant que Rapporteur de l'APM sur la transition énergétique, j'attends avec impatience les résultats de la réunion. La promotion du dialogue entre les parties prenantes et l'engagement avec le public et le secteur privé sont essentielles. Ils annonceront une nouvelle approche des questions économiques et environnementales. Lors du Forum, notre Assemblée devrait lancer la création de la toute première Conférence parlementaire permanente sur les énergies renouvelables. Le but est de favoriser la transition énergétique dans la région avec une approche multipartite. Elle impliquera les législateurs, les gouvernements, le secteur privé, ainsi que les fournisseurs et régulateurs d'énergie.

 

Présidente du Conseil national de l’Air et députée de Marseille, je tiens à revenir également sur les solutions existantes pour réduire la pollution de l’air dans nos villes portuaires. Le processus de préparation d’une désignation de la Méditerranée comme Zone à basse émission de soufre dite zone SECA (SECA) a été une première décision commune encourageante. Elle signifie que nous réduirons à 0,1% en 2025 la teneur en soufre des carburants marins. Pour rappel, la norme mondiale est aujourd’hui de 3,5% et passera bientôt à 0,5%. Cela se traduit par une baisse de 78,7 % des émissions d’oxydes de soufre et une réduction annuelle de 8,5 millions de tonnes d’oxydes de soufre rejetés dans l’atmosphère. Cela se traduit aussi, et c’est l’essentiel, par près de 1730 morts prématurées évitées chaque année pour l’ensemble du bassin méditerranéen. Elle implique par ailleurs de nombreuses améliorations en matière d’amélioration de la sécurité maritime, de production agricole et forestière, de diminution de l’acidification de la mer, de diminution des dommages sur la biodiversité marine et terrestre…

 

Pour réduire les Nox, ou oxyde d’azote, issues également de la combustion des carburants, la zone Neca sera la prochaine étape. Un travail pour une décision similaire à la zone SECA concernant la zone NECA, est engagé à travers le Plan de Travail 2022-23 de la Convention de Barcelone. Il est nécessaire. Les Nox ont également des effets délétères démontrés sur la santé de nos populations et de notre environnement. Nous devons donc poursuivre les efforts engagés ensemble et faire de la Méditerranée un espace précurseur. »