Entreprises
Question de :
M. Raoult �ric
- Rassemblement pour la République
M Eric Raoult attire l'attention de M le ministre de l'industrie et du commerce exterieur sur le devenir de la division systeme d'entrainement et de simulation (SES) de Thomson CSF. En effet cette division est localisee sur trois sites : le departement simulateur (DSI) comptant 810 emplois en France repartis entre Trappes et Cergy-Pontoise ; la filiale americaine Burtek (130 personnes) ; la filiale anglaise Link-Miles (750 personnes). La direction de SES a presente, le 14 octobre dernier, aux comites d'etablissement de Trappes et Cergy, les difficultes rencontrees actuellement pour le maintien de l'activite des simulateurs d'avions civils. Dans ce domaine tres concurrentiel, source d'exportation, la direction generale de Thomson CSF a decide, en juin 1990, d'acquerir la societe anglaise Link-Miles, dans le but d'accroitre la part de marche de la division par utilisation de la synergie entre l'experience Airbus (60 p 100 du marche) de la composante francaise et Mac Donnel Douglas de la filiale anglaise. Cette direction s'interroge aujourd'hui sur la capacite de SES d'acquerir une part suffisante du marche mondial dans des conditions de rentabilite acceptables. Elle explique que, dans le cas ou l'environnement concurrentiel actuel (dont la conjoncture est empreinte par la mauvaise sante des compagnies aeriennes et la baisse du dollar) perdurerait, des consequences sur l'emploi seraient envisagees sur l'etablissement de Trappes, principalement concerne par les activites civiles. Dans cette optique, deux decisions sont possibles : soit l'arret de l'activite civile en Angleterre : une telle decision amenerait a considerer le rachat de Link-Miles, il y a seulement deux ans, comme une erreur grave de management. Elle est donc d'autant plus difficilement defendable aux yeux de la direction ; et d'autre part, la fermeture de l'etablissement de Trappes : dans un contexte de guerre economique, de declin des activites militaires et de defense de l'emploi, cette decision parait d'autant plus contestable qu'elle priverait SES d'un « savoir-faire » Airbus considere comme un atout majeur. Il paraitrait plus judicieux de reorganiser les activites autour d'un « noyau dur » rassemblant les competences nesessaires et protegeant (par priorite) les emplois francais. Il semblerait au contraire tout a fait inacceptable et dangereux (dans le contexte actuel) de baser une strategie de developpement sur des investissements contestables a l'etranger et la suppression d'emplois qualifies en France. Ce dossier porte sur les grandes options de gestion d'une entreprise publique dans un secteur technologique de pointe ; il est donc capital que notre pays garde la maitrise de ce secteur de pointe en maintenant les emplois de SES en Ile-de-France. Il lui demande de bien vouloir lui preciser sa position en ce domaine.
Auteur : M. Raoult �ric
Type de question : Question écrite
Rubrique : Materiels electriques et electroniques
Ministère interrogé : industrie et commerce extérieur
Ministère répondant : industrie et commerce extérieur
Date :
Question publiée le 30 novembre 1992