Robert Badinter
Des dates clés et des débats
Dans certains cahiers de doléances qui préparent les Etats généraux de 1789, on trouve des propositions relatives à la peine de mort. Les révolutionnaires s'emparent du sujet lors d'un grand débat qui se tient les 30 mai et 1er juin 1791 à l'Assemblée nationale.
Après la Seconde guerre mondiale, de nombreux intellectuels se mobilisent en faveur de l'abolition. Parmi eux, s'engage tout particulièrement Arthur Koestler qui publie de nombreux essais. Avec Albert Camus, il cosigne en 1957 Réflexions sur la peine capitale. L'ouvrage connaît un grand succès dans toute l'Europe et contribue au débat britannique conduisant l'abolition de la peine de mort au Royaume-Uni en 1969. Dans les années 1960 et 1970, de grands avocats s'engagent également contre la peine de mort alors même que l'opinion publique semble y demeurer favorable.
Fidèle à la promesse faite pendant la campagne présidentielle, François Mitterand, dès sa prise de fonction, demande au garde des Sceaux, Robert Badinter, de préparer un projet de loi abolissant la peine de mort. La procédure est conduite avec une exceptionnelle célérité : passage en Conseil des ministres le 26 août 1981, adoption par la comission des lois le 10 septembre, examen en séance publique et adoption par l'Assemblée nationale les 17 et 18.