Plafond de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale - Peintures de Delacroix | Copyright : Assemblée nationale
En 1827, le Palais Bourbon devient propriété de l’Etat. Commence un cycle de grands travaux, qui transforment l’ancien palais aristocratique en temple des lois. Le programme de décoration du Palais passe alors par des commandes officielles. En 1833, Eugène Delacroix obtient de réaliser la décoration de la pièce la plus importante, le Salon du Roi, où Louis-Philippe reçoit les hommages des députés lors de la séance d’ouverture de la session.
Inauguré en 1838, ce salon d’apparat est d’emblée salué par ses contemporains. Premier essai dans la peinture murale, c’est un coup de maître pour Delacroix qui lui permet d’obtenir une nouvelle commande, celle de la bibliothèque construite en 1832 sur l’emplacement de jardins.
Le projet est monumental, car la bibliothèque forme un majestueux vaisseau de quarante-deux mètres de long sur dix mètres de large, par douze mètres de haut, terminé par deux hémicycles et voûté de cinq coupoles avec chacune quatre pendentifs.
Fidèle aux idées de son siècle, le grand peintre romantique décide de donner sa vision de l’Histoire et de l’humanité, qui oscille entre la barbarie et la civilisation : d’un côté, Attila ravageant l’Italie sur fond d’incendies et de meurtres ; de l’autre, Orphée apportant aux Grecs les bienfaits des arts et de la civilisation.
Entre les deux, comme l’a expliqué Delacroix lui-même dans une notice publiée le 31 janvier 1848, « les sujets de ces peintures ont rapport à la philosophie, à l’histoire et à l’histoire naturelle, à la législation, à l’éloquence, à la littérature, à la poésie, et même à la théologie. Ils rappellent les divisions adoptées dans toutes les bibliothèques, sans toutefois en suivre la classification exacte. »
Avec l’aide de trois collaborateurs principaux, Gustave Lassalle-Bordes, Louis de Planet et Pierre Andrieu, Delacroix met presque dix ans pour achever cette immense composition.
Lorsqu’elles sont terminées à la fin de l’année 1847, ses peintures sont accueillies avec un vif enthousiasme par la critique, qui salue l’inspiration poétique, la vivacité des couleurs, l’ambition iconographique de l’ensemble, dans la grande tradition de la Renaissance italienne.
Salon Delacroix | Copyright : Assemblée nationale
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