La bibliothèque et ses trésors

Procès-verbal de la séance du Jeu de Paume, 20 juin 1789 | Copyright : Assemblée nationale

Dès 1789, l’Assemblée constituante se préoccupe de conserver ses travaux mais aussi de disposer d’une documentation représentative des savoirs de l’époque. Des Archives nationales sont créées en septembre 1789, à la tête desquelles est élu Armand-Gaston Camus, député et secrétaire de l’Assemblée nationale.

Devenu président du Conseil des Cinq-Cents, Camus fait adopter le 14 ventôse de l’an IV (4 mars 1796) la loi « portant établissement d’une bibliothèque à l’usage du Corps législatif ». Dès 1797, le fonds de cette première Bibliothèque est constitué de 16 000 volumes. En 1804, Camus est remplacé par son premier collaborateur, Pierre-Paul Druon, qui procède à son tour à l’acquisition de pièces rares et précieuses.

Sous la Restauration, la Bibliothèque n’est pas seulement un organe de documentation pour le législateur ; Druon en fait une sorte de cabinet de curiosités. Les pièces sont choisies pour leur beauté ou leur rareté.

Parmi les trésors de cette collection, peuvent être cités par exemple :

le manuscrit du procès en condamnation de Jeanne d’Arc, rédigé vers 1435, acheté en 1811 ;
le Codex borbonicus, manuscrit aztèque de plus de quatorze mètres acquis en 1826, et qui porte depuis le nom du lieu où il est conservé ;
les vingt-trois volumes de la première édition de la Description de l’Égypte, recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte sous la direction de Vivant Denon pendant l’expédition conduite par Bonaparte en 1798.

Cette politique d’acquisition inspirée des Lumières et héritée de la Révolution laisse finalement place dans le courant du XIX ^e siècle à une spécialisation qui privilégie un lien plus direct avec le travail parlementaire et les sciences humaines (histoire, sociologie, droit, etc.).

Aujourd’hui entièrement restaurée, riche de 700 000 volumes de toutes les époques, la bibliothèque est un important lieu de travail pour les députés, leurs collaborateurs et le personnel de l’Assemblée nationale. Les chercheurs y sont également admis, sur demande écrite.