Ce vendredi 20 mars, le Haut-Commissaire de la République en Polynésie française et le Président de Polynésie française ont annoncé le confinement général des polynésiens pour une durée de 15 jours.
 
Ce confinement est similaire à celui que connaissent nos compatriotes en hexagone et dans les départements outre-mer : les commerces non-indispensables sont fermés, les déplacements sont limités aux déplacements professionnels et vitaux et des contrôles réguliers sont organisés.
 
Le confinement était une mesure attendue par les polynésiens qui redoutaient que tout ne soit pas mis en œuvre pour lutter contre la propagation du virus. Aujourd’hui, le virus circule et il nous faut en appeler à la responsabilité de chacun : rester chez soi au maximum et respecter les gestes barrières.
 
Nous nous réjouissons que des mesures aient été prises pour soutenir l’économie en Polynésie française grâce à une politique monétaire favorisant la disponibilité des liquidités en soutien des banques pour que les entreprises puissent bénéficier de prêts ainsi que des mesures de soutien à la trésorerie. Le soutien de l’État à l’économie polynésienne est indispensable pour que ne s’ajoute pas à la crise sanitaire, une crise économique et sociale.
 
Aussi, nous serons attentifs au contenu des ordonnances consistant à adapter certaines dispositions du présent projet de loi à la Polynésie française, notamment celles relatives à l’état d’urgence sanitaire.
 
Compte tenu de la rapidité avec laquelle le contexte polynésien se dégrade et se rapproche de la situation que connaissent d’autres territoires ultra-marins, la Polynésie française doit bénéficier des mêmes mesures de soutien que celles dont disposent ces autres territoires.
 
Une situation similaire à celle que connaissent les hexagonaux pourraient avoir des conséquences d’autant plus désastreuses dans nos îles compte tenu de nos réalités géographiques avec un éparpillement de celles-ci sur une superficie de 5,5 millions de km2, sanitaires avec les problématiques de surpoids et d’obésité qui accablent les polynésiens. Le Gouvernement français, en étroite collaboration avec le Gouvernement de Polynésie française, doit tout mettre en œuvre pour endiguer la propagation du virus dans nos îles. Cela passe, bien évidemment, par la mise à disposition de matériel médical aux premiers chefs desquels les masques et les flacons de gel hydro alcoolique.
 
Dans son allocution du 16 mars, le Président de la République a déclaré : « Pour la vie économique, pour ce qui concerne la France, aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite » ou encore « Aucune française, aucun français ne sera laissé sans ressources ». Jouissant d’un régime d’autonomie spécifique, la Polynésie française n’en demeure pas moins la France, les polynésiens n’en demeure pas moins des français.
 
Cette épidémie révèle notre vulnérabilité et notre fragilité, notre besoin impérieux de solidarité et de fraternité. Dans le contexte que nous connaissons et quand bien même la compétence de la santé publique est exercée par la Polynésie française, l’État doit participer à la solidarité territoriale. C’est une nécessité absolue !