L’année 2020 a été déclarée par l’Organisation des Nations Unies Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier. Cette mise en lumière a pour but de valoriser le rôle essentiel joué par les infirmières au service pour la soutenabilité des systèmes de santé. Dévouant leur carrière professionnelle à la vie et à la santé d’autrui, elles sont bien souvent le premier recours permettant et facilitant l’accès aux soins de tous.

La crise sanitaire du Covid-19 a permis à l’ensemble de la population de prendre conscience de leur dévouement au quotidien. Célébrée le 12 mai, la journée internationale des infirmières s’est déroulée le deuxième jour du déconfinement progressif de notre pays. Ce contexte tout particulier a permis de souligner l’importance de l’engagement des 700 000 infirmières et infirmiers, en première ligne tout au long de cette crise sanitaire, pour la santé de tous les Français.

Avec François Jolivet et de nombreux parlementaires, nous avons demandé au Président de la République que la fête nationale du 14 juillet soit l’occasion de rendre hommage à nos soignants. Le Président de la République a répondu favorablement à notre appel. Par ailleurs, avec Christophe Blanchet et plusieurs autres collègues, nous proposons dans le cadre du présent projet de loi de rendre possible le don de congés payés au bénéfice de nos soignants, épuisés par la crise.

CCes initiatives constituent une première réponse au déficit de reconnaissance dont pâtit le personnel infirmier. Elles pourraient se poursuivre en ouvrant la possibilité d’octroyer le statut de pupille de la Nation aux enfants de soignants décédés des suites du Covid-19, mesure plébiscitée par 86% du personnel infirmier. Aussi, la sortie de crise ne devra pas céder le pas à l’oubli mais au contraire à une affirmation du rôle clé des infirmières dans un système de soin plus efficace et plus humain. Cette affirmation pourrait notamment s’effectuer par la reconnaissance de leur compétence dans les trois domaines suivants :

  • En matière de dépistage du Covid-19, les infirmières possèdent les compétences cliniques et techniques, acquises en formation initiale, leur permettant de pratiquer les tests et les prélèvements. Cette mesure constituerait une source de simplification, de rapidité et d’efficience dans la détection et la prise en charge des patients suspects.

  • En matière de vaccination, les infirmières ont la capacité de pratiquer l’ensemble des vaccins prévus par le code de santé publique. Cette mesure aurait pour effet de simplifier le parcours vaccinal et d’en faciliter l’accès à l’ensemble de la population.

  • En matière de certificats de décès, les infirmières disposent de toutes les qualifications pour les établir et ainsi pallier l’écueil de l’allongement des délais, qui ne sont pas acceptables sur le plan humain. Cette mesure aurait pour effet de soutenir les médecins dans leur action afin de permettre la prise en charge du défunt dans des délais raisonnables par les opérateurs funéraires.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la fatigue engendrée par cette crise auprès de nos infirmières, alors que le risque de deuxième vague de propagation du virus n’est pas écarté. L’action des personnels en réanimation est précieuse, et ce trésor de compétence doit être préservé afin d’en assurer la pérennité. Alors que les personnels soignants accumulent depuis le début de la crise sanitaire une charge physique et mentale inégalée, il est nécessaire de prévoir dès aujourd’hui leur sortie de crise, suite à leur expérience particulièrement éprouvante dans un environnement de surmortalité. 

La mise en place d’un sas de décompression, sur le modèle du sas de fin de mission mis en place par les armées pour les militaires mobilisés en OPEX, pourrait être effectué au bénéfice de nos soignants, afin de leur offrir un temps de décompression de nature à prévenir tout risque de dépression et l’apparition de trouble de stress post-traumatique. Je souhaite que cette mesure puisse être mise en œuvre rapidement afin de venir soulager et favoriser la résilience de nos soignants.