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mardi 21 mars 2017Rubrique : télécommunicationsTitre : très haut débit
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre de la fonction publique sur la fracture numérique territoriale. Aujourd'hui, plus de huit millions de Français vivent sans connexion à Internet ou ont des difficultés à maîtriser l'outil Internet. Les personnes qui n'ont pas accès à Internet sont à la fois des personnes en grande difficulté financière mais aussi des actifs peu ou pas diplômés et des seniors réticents aux nouvelles technologies. À ces populations s'ajoutent celles habitant dans des zones du territoire où l'accès à Internet reste très difficile. À ces huit millions qui n'ont pas accès à Internet, il y a aussi ceux qui avouent être mal à l'aise avec l'utilisation de leur ordinateur. Ils sont 7 millions à être dans ce cas. Face à ces personnes qui ont des difficultés d'accès à Internet, la dématérialisation massive des services publics pointe, de manière accrue, ce problème. Aussi, il lui demande quelles dispositions a-t-elle mise en place pour pallier ces difficultés.<
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mardi 14 février 2017Rubrique : professions de santéTitre : masseurs-kinésithérapeutes
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 relatif aux conditions de dispensation de l'activité physique adaptée prescrite par le médecin à des patients atteints d'une affection de longue durée. Cette compétence relevait historiquement des seuls professionnels issus d'une formation STAPS en activité physique adaptée (APA) dont l'expertise en la matière ne fait aucun doute. Malgré cela, Mme la ministre a cru bon d'étendre le champ des professionnels susceptibles d'intervenir, comme cela ressort de l'article 1er du décret, qu'il s'agisse tant des kinésithérapeutes que des ergothérapeutes ou des psychomotriciens. Loin de remettre en cause la compétence et la formation de ces professionnels, il souhaiterait connaître les raisons qui ont donné lieu à ce bouleversement réglementaire ainsi que s'assurer que l'ensemble des nouveaux professionnels visés par l'article 1er du décret disposent bien des compétences et de la formation adéquates.<
La loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé prévoit, dans son article 144, la prescription, par le médecin traitant, de l'activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient, dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d'une affection de longue durée. Les activités physiques adaptées sont dispensées dans des conditions prévues par décret. La direction générale de la santé a engagé une importante concertation, à laquelle ont participé les représentants de tous les professionnels concernés afin d'aboutir à un texte équilibré permettant à chacun de participer à la mise en œuvre de cette disposition innovante en fonction de ses compétences. La concertation a, en particulier, intégré les masseurs-kinésithérapeutes, les enseignants en activité physique adaptée (APA) dans le cadre de la formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) et les éducateurs sportifs. Le décret, publié le 31 décembre 2016, définit l'activité physique adaptée, qui a pour but d'accompagner la personne à adopter un mode de vie physiquement actif sur une base régulière afin de réduire les facteurs de risque et les limitations fonctionnelles liés à l'affection de longue durée dont elle est atteinte. Il précise les conditions de sa dispensation, définit les différentes catégories de professionnels et personnes qualifiées habilitées à la dispenser et prévoit les modalités d'intervention et de restitution des informations au médecin traitant. Il sera, dans les semaines à venir, complété d'une instruction aux agences régionales de santé et direction régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale pour faciliter la mise en œuvre du dispositif dans les territoires. -
mardi 7 février 2017Rubrique : professions de santéTitre : masseurs-kinésithérapeutes
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le décret n° 2016-1990 du 30 décembre 2016 relatif aux conditions de dispensation de l'activité physique adaptée prescrite par le médecin à des patients atteints d'une affection de longue durée. Ce décret prévoit que les professionnels de santé peuvent être autorisés à dispenser une activité physique adaptée (APA) prescrite par le médecin traitant. La formation APA est une formation qui existe depuis plus de 40 ans. Elle permet de former des professionnels ayant des compétences spécifiques en APA. L'article premier dudit décret attribue ces compétences aux professionnels de santé (notamment les kinésithérapeutes, mais aussi les ergothérapeutes et les psychomotriciens), qui ne sont pas formés en APA. Or les kinésithérapeutes ne disposent pas de qualification pour encadrer des activités physiques ou sportives adaptées à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical de tout patient. Alors que les professionnels de l'activité physique adaptée ont démontré leur expertise en la matière et ont construit des dispositifs qui s'intègrent dans le parcours de soins, les kinésithérapeutes sont entrés en concurrence en convoitant le marché ouvert par ces nouvelles perspectives. Enfin, ce décret prive les professionnels en APA de toute capacité d'intervention sur de nombreux publics qui sont pourtant pris en charge depuis de longues années par ces mêmes professionnels. Aussi, il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement sur ce sujet.<
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jeudi 2 février 2017Rubrique : emploiTitre : jeunes
M. le président. La parole est à M. Paul Salen, pour le groupe Les Républicains.
M. Paul Salen. Ma question, à laquelle j'associe mon ami Dino Cinieri, s'adresse au Premier ministre. Le 26 janvier 2012, François Hollande, alors candidat à la présidence de la République, avait affirmé, lors de son fameux discours du Bourget, que la jeunesse serait la priorité de son quinquennat, lui promettant beaucoup, voire trop, de merveilles.
Cinq ans plus tard, bien que François Hollande ait été élu Président de la République, les jeunes attendent toujours que ses promesses se réalisent. Ils vont même moins bien qu'en 2012, malgré les milliers d'euros dépensés pour toute une série de dispositifs aux résultats insuffisants.
Votre majorité a préféré amadouer la jeunesse à coups de prime d'activité et d'aide à la recherche du premier emploi, au lieu de réformer en profondeur le marché du travail. Votre majorité a anéanti l'apprentissage, dont le niveau est aujourd'hui moins élevé qu'en 2012, les patrons étant devenus frileux en matière d'embauche en raison des multiples changements de la législation fiscale.
Votre majorité, malgré les contrats aidés qui ont concerné 300 000 jeunes, n'a pas réussi à faire en sorte que l'ensemble des jeunes suivent une formation certifiante leur permettant de s'insérer dans le monde du travail plus facilement. Moins d'un jeune sur deux y a eu accès. Votre majorité, en plafonnant les stages à 15 % de l'effectif des entreprises, a accentué les difficultés des jeunes ayant besoin d'un stage pour valider leur cursus.
Le résultat de tous vos efforts, de toutes ces promesses, c'est un taux de chômage des jeunes qui n'a pas baissé depuis 2012 et a même légèrement augmenté, puisqu'il atteint 24,2 % – près d'un jeune sur quatre est au chômage.
Monsieur le Premier ministre, reconnaissez-vous que la politique de ce quinquennat, censée être en faveur de la jeunesse, n'est vraiment pas une réussite ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député, permettez-moi tout d'abord de réagir à certaines choses que vous trouvez totalement accessoires concernant le pouvoir d'achat des jeunes. La question de la précarité des jeunes se pose. Nous avons ciblé nos dispositifs en direction des jeunes les plus précaires : non seulement nous en sommes fiers, mais nous l'assumons !
La prime d'activité n'est absolument pas accessoire et 500 000 jeunes ont pu en bénéficier ! Les jeunes apprentis peuvent aujourd'hui intégrer ces périodes d'apprentissage dans le calcul de leurs droits à la retraite. Nous avons aussi augmenté les bourses, et cela aussi permet de lutter contre la précarité des jeunes. Voilà ce que nous avons fait !
Puis, monsieur le député, vous n'avez pas cité la garantie jeunes, mais permettez-moi de vous dire qu'elle bénéficie concrètement à près de 1 700 jeunes dans votre département. Ce dispositif d'accompagnement intensif a des résultats ! Première, erreur, premier mensonge ! (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
Permettez-moi d'y revenir ! Même répété mille fois, un mensonge ne devient pas une vérité : désolée d'avoir à le dire ici ! (Mêmes mouvements.)
M. Laurent Furst. Le respect, ça existe !
Mme Myriam El Khomri, ministre. Le nombre de jeunes inscrits en catégorie A à Pôle Emploi a diminué de 25 000 par rapport à mai 2012. Le chômage des jeunes sur l'année 2016 a diminué de 8,8 % : voilà la réalité ! Nous avons intensifié la formation des jeunes. Le plan « 500 000 formations », lequel associe d'ailleurs les régions ayant souhaité nous suivre, bénéficie ainsi à près de 30 % des jeunes.
Faut-il continuer ? Bien évidemment ! Le président Hollande s'était engagé à 150 000 jeunes en emploi d'avenir : nous avons doublé cet effort ! Près de 300 000 jeunes en ont bénéficié. Près de 27 000 personnes ont obtenu de contrats aidés dans votre département, monsieur le député. Voilà quelle est la réalité, et il nous faut continuer ! L'aide au financement du permis de conduire à travers le compte personnel d'activité permettra également d'améliorer l'insertion des jeunes. Tous les jours, jusqu'à la fin du quinquennat, nous nous battrons pour les jeunes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
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mardi 31 janvier 2017Rubrique : enfantsTitre : santé
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la composition des couches pour bébés. Selon les conclusions d'une enquête de 60 millions de consommateurs, des résidus potentiellement toxiques seraient présents dans la composition des couches. On y trouve des résidus de pesticides, notamment le glyphosate (principe actif de l'herbicide Roundup), des dioxines, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des traves de composés organiques volatils. Les industriels concernés n'indiquent pas sur les paquets de couches le détail de leur composition, alors même qu'elle peut, à termes, affecter la santé des bébés. Cependant, la réglementation ne contraint pas les industriels concernés à détailler la composition des couches sur le paquet. Aussi, il lui demande ce qu'elle compte faire pour obliger les fabricants de couches pour bébés à améliorer leur composition tout en la rendant plus transparente.<
Alertée par 60 millions de consommateurs sur la présence des substances potentiellement toxiques dans les couches pour bébés, la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales avec le climat, a saisi l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (ANSES), conjointement avec la ministre des affaires sociales et de la santé, et la secrétaire d'État chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale solidaire, pour évaluer les risques liés à ces substances et proposer des recommandations pour éviter la présence de ces substances dans ce type de produits. La ministre a de plus alerté le Commissaire européen à la santé, afin qu'il prenne les mesures réglementaires adaptées pour l'ensemble du marché européen pour imposer la suppression des substances potentiellement toxiques dans les produits d'hygiène. Il est important d'établir rapidement une obligation d'étiquetage des substances potentiellement toxiques pour les industriels commercialisant des produits destinés à l'hygiène des bébés, notamment les couches. De plus, l'ANSES a prévu de rendre très prochainement son rapport sur les risques liés à la présence de substances potentiellement toxiques dans les protections intimes, qui apportera un premier éclairage et permettra au Gouvernement de mettre en place les mesures nécessaires. -
mardi 31 janvier 2017Rubrique : déchets, pollution et nuisancesTitre : pollution atmosphérique
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat sur le coût de la pollution atmosphérique. Le chiffre de 100 milliards d'euros est avancé par certaines études concernant le coût de la pollution atmosphérique. Ce chiffre agrège des coûts sociaux (décès prématurés, baisse de la qualité de vie) dont le chiffrage est complexe. En limitant l'analyse aux seuls coûts financiers réellement calculables, c'est-à-dire des maladies, des dégradations de bâtiments ou encore la baisse des rendements agricoles, la pollution coûterait, a minima, 7,5 milliards d'euros par an. La dégradation de l'environnement a donc bien un coût et constitue un poids pour l'économie française, même s'il est difficile à estimer et que de grandes disparités existent entre les différents chiffres avancés. Aussi, il lui demande de bien vouloir communiquer à la représentation nationale le coût estimé par son ministère de la pollution atmosphérique et de son impact sur l'économie française.<
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mardi 24 janvier 2017Rubrique : tourisme et loisirsTitre : stations de montagne
M. Paul Salen attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger, sur la difficulté pour les stations de ski en manque de neige depuis quelques années à élargir leur champ d'activité. Le manque de neige dans les stations de ski de basse altitude entraîne de nombreuses difficultés pour ces stations et retarde l'embauche des saisonniers. Fin décembre, dans les Alpes du Nord, 20 % des saisonniers n'avaient pas encore signé leur contrat. Début janvier, 30 % à 40 % des 120 000 saisonniers employés habituellement étaient toujours en attente d'un emploi. À cette même période, le manque à gagner pour certaines stations est de 20 % du chiffre d'affaires par rapport à 2016. Les représentants des syndicats de saisonniers demandent à ce que soit systématiquement mise en place la demande d'activité partielle pour ces saisonniers qui permet de percevoir une allocation financée conjointement par l'État et l'organisme gestionnaire du régime d'assurance-chômage. Par ailleurs, les syndicats souhaitent que la convention collective du secteur soit respectée puisqu'elle impose aux employeurs de fixer dans les contrats de travail une date-butoir d'embauche même si l'activité est fortement réduite ou nulle. Aussi, au regard de ce constat, il lui demande de lui préciser quelles sont les intentions du Gouvernement, à court terme, concernant les saisonniers des stations de ski qui n'ont toujours pas d'emploi et, à long terme, pour le développement d'activités alternatives au ski en cas de manque de neige pour les stations qui dépendent économiquement de cette activité.<
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mardi 17 janvier 2017Rubrique : santéTitre : allergies
M. Paul Salen attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les allergies sévères, en particulier chez les enfants. Depuis plus de trente ans, les allergies alimentaires sont en pleine expansion. Près de 30 % de la population est aujourd'hui touchée. Les allergies sont devenues un véritable problème de santé publique. Elles ne cessent de croître dans les pays industrialisés, et l'OMS prévoit qu'une personne sur deux sera allergique d'ici à 2050. Les deux tiers des écoles comptent au moins un enfant présentant un risque d'allergie grave, selon l'Académie européenne d'allergie et d'immunologie clinique (EAACI). Pourtant le personnel scolaire n'est pas suffisamment sensibilisé aux allergies. De nombreux enfants sont régulièrement exclus des sorties et activités scolaires et refusés dans les cantines scolaires. Par ailleurs, de nombreux parents abandonnent leurs activités professionnelles à la suite de l'allergie de leur enfant. Enfin, il faut noter l'importance des conséquences induites, qui ne sont pas seulement personnelles, mais aussi familiales et sociales : diminution des ressources du foyer qui entraîne des réajustements (logement, vacances) ; diminution des liens sociaux. Aussi, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement afin d'améliorer la sécurité et le quotidien des enfants souffrant d'allergies sévères.<
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mardi 10 janvier 2017Rubrique : agricultureTitre : agriculteurs
M. Paul Salen attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, sur la situation catastrophique que rencontrent les agriculteurs. En 2003, 47 % des agriculteurs avaient déjà un revenu inférieur au SMIC. En 2015, un tiers d'entre eux a touché moins de 350 euros par mois et cette proportion pourrait atteindre les 50 % pour l'année 2016. En parallèle, les appels à la plate-forme d'aide Agri'écoute ont été multipliés par trois en un an. Crise du prix du lait, grippe aviaire dans le sud-ouest, catastrophes climatiques ont encore un peu plus aggravé la situation des agriculteurs, à tel point que les chambres d'agriculture qualifient l'année 2016 « d'année noire ». Aussi, il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement pour venir en aide aux nombreux agriculteurs en difficulté.<
DIFFICULTÉS DES EXPLOITANTS AGRICOLES
Mme la présidente. La parole est à M. Paul Salen, pour exposer sa question, n° 1592, relative aux difficultés des exploitants agricoles.
M. Paul Salen. Monsieur le ministre, je souhaite vous interroger sur la situation catastrophique que rencontrent les agriculteurs depuis quelques années, qui s'est encore aggravée avec les mauvaises récoltes de l'été 2016. En 2003, 47 % des agriculteurs avaient déjà un revenu inférieur au SMIC. En 2015, un tiers d'entre eux a touché moins de 350 euros par mois, et cette proportion pourrait atteindre les 50 % pour l'année 2016. Dans un même temps, le nombre d'appels à la plate-forme d'aide Agri'écoute a été multiplié par trois en un an. La crise laitière s'est déjà traduite par une baisse de plus de 20 % du prix du lait depuis deux ans et les cours de la viande ont encore chuté en raison d'une augmentation du troupeau laitier en Europe. Alors quand, en 2016, les aléas météorologiques ont de nouveau atteint de plein fouet le monde agricole – les cultures de blé, de betteraves, de pommes de terre ou encore de la vigne –, les agriculteurs étaient déjà à bout.
Crise du prix du lait, baisse des cours de la viande, catastrophes climatiques ont encore un peu plus accentué le climat désastreux qui règne dans les milieux agricoles, à tel point que les chambres d'agriculture qualifient l'année 2016 d'année noire. Le nombre de demandes de RSA est en constante augmentation depuis l'année dernière, tout comme celui de bénéficiaires de la prime d'activité, qui a explosé. D'ici un ou deux ans, beaucoup d'agriculteurs vont être contraints de cesser leur activité et de trouver un autre emploi. Dans la Loire, plusieurs agriculteurs sont au bord de la faillite ; pire, au bord du suicide. En parallèle, la réputation de pollueurs qu'ont, parfois à tort, les agriculteurs ne renforce pas l'attrait du métier et plonge ces professionnels dans un profond désarroi qui les fait se sentir très seuls face au reste du pays. Aussi, je souhaiterais connaître, monsieur le ministre, les intentions de votre Gouvernement pour venir très rapidement en aide aux nombreux agriculteurs en difficulté.
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement.
M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, vous avez rappelé la situation dans laquelle se trouve l'agriculture aujourd'hui. Elle subit des crises qui ne sont pas successives, mais cumulatives.
Le problème lié au prix du lait, d'abord, vient de loin : la surproduction laitière, à l'échelle mondiale aussi bien qu'européenne, n'est malheureusement pas uniquement liée à la conjoncture. Pour en sortir, il faudra donc du temps. Nous avons réussi à retirer à peu près 1,5 million de tonnes de poudre de lait sur l'année 2016 grâce aux mesures de maîtrise de la production que nous avons prises ; mais ces mesures ne peuvent enrayer la baisse des prix et compenser totalement ses conséquences pour les agriculteurs. J'en ai tout à fait conscience.
Comme vous l'avez indiqué, cela a aussi eu des conséquences sur le prix de la viande bovine. Les décisions prises à cet égard avaient aggravé notre inquiétude. Certes, les prix ne se redressent pas suffisamment, mais nous avons mis en place une prime de 150 euros liée à un plafond du poids des carcasses. D'autres nouvelles, de temps en temps, nous redonnent un peu d'espoir, par exemple l'ouverture du marché des États-Unis à la viande de bœuf française, pour la première fois depuis la crise de l'ESB – encéphalopathie spongiforme bovine, ou maladie de la vache folle –, même si nous n'en sommes pas encore à exporter.
Nous sommes en outre confrontés à des crises sanitaires, notamment à cause de la fièvre catarrhale ovine, ou FCO. Alors qu'un flux d'exportation s'était mis en place, notamment vers la Turquie, nous avons été rattrapés par cette maladie. Par ailleurs, l'influenza aviaire a touché la volaille française : l'an dernier, cette maladie était liée à des mutations du virus au sein de notre propre zone de production ; cette année, elle est liée à l'arrivée d'oiseaux migrateurs. Dans les deux cas, les conséquences représentent plusieurs centaines de millions d'euros. L'État s'est porté, et se portera, au secours des producteurs ; je participerai demain à une réunion avec l'ensemble des acteurs de filières, afin de nous mettre, encore une fois, en ordre de bataille.
Qu'avons-nous fait pour combattre cette crise ? Nous avons décidé d'un plan de soutien à l'élevage, dans le cadre duquel environ un milliard d'euros d'aides ont été alloués, à la fois sous forme d'allègement de charges – y compris d'allègements pérennes sur les cotisations sociales, comme je le disais tout à l'heure à M. Alain Marleix –, d'allègement de fiscalité, de report d'annuités, sans oublier la fameuse « année blanche » qui a mis du temps à partir, mais qui commence à être utile.
Dans un deuxième temps, malheureusement, la production a diminué en 2016 à cause des inondations et d'un printemps incroyablement désastreux, et ce alors que les prix étaient déjà bas ; en conséquence de quoi le produit brut à l'hectare a chuté de 30 % à 35 %. Cette situation cause de grandes difficultés aux agriculteurs ; nous devons donc leur apporter des aides afin qu'ils puissent relancer un cycle de production. Nous avons donc décidé de garantir 1,5 milliard d'euros de potentiel de prêts pour les agriculteurs.
Les avances de trésorerie versées au travers des aides européennes ont sûrement permis d'aider les agriculteurs pour la fin de l'année. Mais l'on sait que les exploitants agricoles vont à nouveau se retrouver fragilisés, et auront des besoins de trésorerie. Nous avons prévu, pour y répondre, un plan de conciliation avec la BPI – la banque publique d'investissement – et les banques ; nous sommes en train de le revoir, de le peaufiner, pour qu'il soit au rendez-vous.
Nous savons que c'est maintenant que le sort de beaucoup d'agriculteurs va se jouer ; c'est pourquoi nous mobiliserons des moyens non seulement pour apporter une aide conjoncturelle, mais aussi pour prendre des mesures de long terme, de maîtrise de la production, comme celles que j'évoquais au sujet du lait ou de la viande bovine.
Je le répète : je suis tout à fait conscient des très grandes difficultés auxquelles font face les agriculteurs, du climat de morosité dans lequel ils sont plongés, à cause de ces crises qui, loin de se succéder, se cumulent : crise sanitaire, crise de marché, crise climatique… Nous en sommes conscients, et nous sommes là pour les aider.
M. Paul Salen. Madame la présidente, je voudrais reprendre la parole.
Mme la présidente. Non, monsieur le député, excusez-moi, mais le temps est épuisé, et nous allons passer à la question suivante.
M. Paul Salen. Mais je n'ai pas épuisé mon temps de parole, moi ! Je peux reprendre la parole !
Mme la présidente. Monsieur le député, pardonnez-moi, mais le temps est limité à six minutes, question et réponse confondues. Ce n'est que lorsque ce temps n'est pas épuisé que je donne à nouveau la parole à l'auteur de la question. Et lorsqu'il est épuisé, on passe à la question suivante !
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mardi 27 décembre 2016Rubrique : élevageTitre : PAC
M. Paul Salen attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les enjeux et les perspectives de la filière équine en France. Les activités autour du cheval constituent en effet à la fois un savoir-faire reconnu et envié de notre pays et une tradition solidement ancrée dans la culture nationale. Malgré cela, cette filière a dû subir l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée à compter de 2012. En 2013, dans le cadre de la préparation de la PAC 2015, cette filière avait toutefois reçu des garanties quant à la possibilité de bénéficier des aides des deux premiers piliers de la PAC 2015. Pourtant, le 12 mai 2015, une note du ministère de l'agriculture a indiqué que les centres et fermes équestres relèvent désormais de la « liste négative » du 2 de l'article 9 du règlement n° 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 établissant les règles relatives aux paiements directs en faveur des agriculteurs au titre des régimes de soutien relevant de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (CE) n° 637/2008 du Conseil et le règlement (CE) n° 73/2009 du Conseil, laquelle interdit l'accès aux paiements directs. La crainte des agriculteurs et éleveurs de ne plus être éligibles a depuis gagné en ampleur du fait de l'adoption, en juin 2016, d'une nouvelle instruction technique de l'État qui vient rendre l'accès à la PAC encore plus compliqué, avec pour conséquence directe d'exclure un nombre important d'agriculteurs du bénéfice des aides de la PAC. Dans la mesure où la France est le seul pays européen à avoir ajouté les établissements équestres dans la liste négative, il lui demande d'indiquer les raisons de cette exclusion et d'expliciter les dispositifs de soutien que le Gouvernement entend mettre en place pour garantir l'avenir de la filière équine à moyen et long termes.<
A la suite de la publication de l'instruction technique DGPE/SDPAC/2015-675 d'août 2015, des échanges complémentaires se sont tenus avec les professionnels équins. Un assouplissement a ainsi pu être apporté, en précisant plus explicitement la notion d'accueil du public qui est déterminante pour qualifier les structures permanentes de sport et de loisir. La nouvelle instruction technique qui intègre cet assouplissement (instruction DGPE/SDPAC/2016-487) parue en juin 2016 permet ainsi de mobiliser l'ensemble des marges permises par la Réglementation européenne pour permettre aux professionnels équins, agriculteurs actifs, de bénéficier des aides de la politique agricole commune ; il est à noter, à ce titre, que la France n'a pas introduit de critère supplémentaire par rapport à ce qui est exigé par la Réglementation européenne.
Loire (6e circonscription)
| Mandat clos le 20 juin 2017 (14e législature)