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mardi 20 novembre 2012Rubrique : anciens combattants et victimes de guerreTitre : orphelins
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sur la situation des pupilles de la Nation et des orphelins mineurs dont les parents sont morts pour la France pendant la période de la guerre 1939-1945. Ces orphelins ne reçoivent pas actuellement un témoignage de la reconnaissance de la Nation. Ils ne bénéficient pas des dispositions financières, fiscales et successorales équivalentes à celles définies par les décrets n° 2000-657 du 13 juillet 2000 et n° 2004-751 du 27 juillet 2004. Or un simple décret permettrait de réparer cette injustice criante, et ce en reprenant très exactement les termes de la proposition de loi déposée le 8 novembre 2006 par Monsieur Jean-Marc Ayrault au nom de tous les députés du groupe socialiste de l'Assemblée nationale. Il espère donc que les membres du Gouvernement de la France respecteront la parole donnée en tant que députés en 2006. En cas de manquement à cet engagement, il redéposera la proposition Ayrault, exactement dans les mêmes termes sur le bureau de l'Assemblée nationale.<
Très attaché au devoir de mémoire, le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants est particulièrement attentif au dossier des orphelins de guerre. Il assure l'honorable parlementaire de sa compréhension pour la souffrance et les peines endurées par celles et ceux que la guerre a privés de leurs parents. Il mesure leur incompréhension depuis que deux décrets, l'un en 2000, et l'autre en 2004, ont posé les termes d'une indemnisation. Le ministre connaît leurs attentes. Cependant, il lui apparaît nécessaire de rappeler les étapes qui ont prévalu à l'instauration de cette indemnisation. Le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 a accordé une indemnisation aux orphelins de victimes de persécutions antisémites. Cette décision traduit la situation tragique de ces orphelins dont les parents avaient été déportés et qui, en outre, devaient se cacher pour ne pas être eux-mêmes déportés. Le décret n° 2004-751 du 27 juillet 2004 complète le dispositif en indemnisant les orphelins des déportés résistants ainsi que les orphelins de résistants et de combattants dont les parents avaient été tués dans le cadre d'actes liés à la barbarie nazie. Le dispositif d'indemnisation doit rester fidèle à sa justification fondamentale qui est de consacrer solennellement le souvenir des victimes de la barbarie nazie, à travers leurs enfants mineurs au moment des faits. Toute rupture avec cette spécificité ouvrirait un champ d'extension illimité. C'est pourquoi, il a été décidé de maintenir la spécificité afin de ne pas porter atteinte à la cohérence des deux décrets. Toutefois, ils seront mis en oeuvre de façon éclairée. -
mardi 6 novembre 2012Rubrique : transports ferroviairesTitre : ligne Marseille-Nîmes
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur l'avenir du train "Le Cévenol". Ce train d’équilibre du territoire est le seul à assurer la liaison directe entre trois régions : l'Auvergne, le Languedoc Roussillon et PACA. Or son administration envisagerait de supprimer très prochainement le parcours Nîmes - Marseille ; ce qui serait extrêmement dommageable à toutes les collectivités territoriales aujourd'hui irriguées par cette ligne commerciale. Souhaitant le maintien et la modernisation de cette magnifique ligne touristique, il s'inquiète de ses silences évasifs, voire dilatoires. Il se joint à tous les élus favorables au désenclavement des territoires concernés.<
La convention relative aux trains d'équilibre du territoire (TET), signée en 2010, a prévu, au service annuel de 2013, que le train « Le Cévenol » s'arrête désormais à Nîmes, où les passagers pourront emprunter le TER. Cette disposition répondait notamment à la difficulté de tracer les sillons entre Nîmes et Marseille, portion du réseau saturée faisant l'objet de nombreux travaux, et où il existe une offre alternative ferroviaire importante, notamment des TER. Cette limitation à Nîmes n'est en aucune façon une anticipation d'une éventuelle suppression du Cévenol et le Gouvernement est déterminé à maintenir ce train. Pour la période 2007-2014, 62 millions d'euros sont consacrés au renouvellement et au développement de la ligne Clermont-Nîmes dans le cadre des contrats de projets ou du plan-rail Auvergne, et en moyenne 13 millions d'euros sont affectés chaque année à la maintenance de cette ligne. Le Cévenol a une fonction d'aménagement du territoire entre Clermont-Ferrand et Nîmes et la conservera. Cette limitation à Nîmes aurait dû être l'occasion de mieux articuler les services TER et TET. Cependant, force est de constater que les correspondances qu'il est prévu de mettre en oeuvre en gare de Nîmes ne sont pas satisfaisantes notamment dans le sens Marseille-Nîmes. C'est pourquoi le Gouvernement avait demandé à la SNCF d'examiner les améliorations qui pourraient être techniquement apportées à la desserte et de lui faire des propositions de mise en oeuvre en avril. Selon l'entreprise, la fin des travaux sur le viaduc de Courbessac au 1er semestre 2013 améliorera l'exploitation de la gare de Nîmes, redonnant un peu de souplesse sur les possibilités de circulation. Ainsi, des propositions de la SNCF devraient être prochainement transmises au Gouvernement afin d'améliorer, en juillet 2013, la desserte dans le sens Marseille-Nîmes-Clermont. -
mardi 23 octobre 2012Rubrique : agroalimentaireTitre : tabacs manufacturés
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur la lutte contre la vente illégale de tabac. En effet, cette fraude porte une très grave atteinte à la fois aux recettes de l'État et à l'équilibre économique des débitants de tabac légalement autorisés, ainsi qu'en fait preuve le cas dramatique d'un débitant nîmois en situation d'insolvabilité. Or le volume de cette contrebande dépasse désormais 5 % de la consommation, non seulement dans les zones frontalières, mais aussi en des points les plus éloignés, comme à Nîmes et dans le département du Gard. La raison en est simple : des commerçants ayant pignon sur rue (point phone ou internet) revendent désormais des cartouches entières de contrebande au vu et au su des fumeurs potentiels et à quelques mètres seulement des débits autorisés. Il ne semble pas que des contrôles plusieurs fois effectués par ses services aient eu un caractère dissuasif par rapport aux gains générés par les trafics illégaux. Il lui demande donc s'il envisage d'alourdir les sanctions ou de solliciter la fermeture administrative des magasins désormais spécialisés dans le trafic illégal de cigarettes.<
La lutte contre la fraude et l'économie souterraine est une des priorités d'action pour le Gouvernement. A cet égard des moyens importants sont régulièrement mobilisés au niveau déconcentré sous l'autorité, d'une part, du préfet et du procureur de la République, d'autre part, dans le cadre des comités opérationnels départementaux anti-fraude (CODAF), pour contrôler et sanctionner la vente illégale de tabac par des établissements non autorisés. Afin de renforcer le caractère dissuasif du dispositif de répression existant, et faisant suite à un cas d'espèce survenu récemment dans le département du Gard, la loi de finances rectificative pour 2012 a modifié l'article 1825 du code général des impôts, qui dispose désormais que la durée de la fermeture administrative qui peut être prononcée par le préfet à l'encontre des établissements convaincus de revente illicite de tabacs, est portée à trois mois maximum contre huit jours précédemment. -
mardi 16 octobre 2012Rubrique : banques et établissements financiersTitre : fonctionnement
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre de l'économie et des finances sur l'opportunité d'infléchir désormais le modèle français de banque universelle. En effet, le rapport Liikanen publié ce 2 octobre 2012, montre le risque systémique généré par des établissements qui seraient encore autorisés à intervenir sur les marchés avec les fonds de leurs déposants. La Grande-Bretagne, avec le rapport Vickers ainsi que les États unis d'Amérique, avec la règle Volcker, ont déjà acté la nécessité d'encadrer la déontologie financière. Il reste donc à déterminer les modalités d'un Glass-Steagall act à la française. Il semblerait que des réflexions soient actuellement en cours sein du ministère et il serait opportun d'en connaître l'état d'avancement. Il insiste sur l'urgence que revêtirait désormais le dépôt d'un projet de loi, visant à protéger notre épargne contre une crise systémique au sein de la zone euro. Il reste à déterminer si le législateur sera invité à séparer les activités de dépôt et de marché par une division interne des activités par une simple « muraille de Chine » déontologique ou par une scission des entités juridiques ou plus avant par une séparation des actionnariats et des blocs de contrôle ou encore plus rigoureusement par une séparation des banques de dépôts et des banques de prêts, telle que préconisé par notre prix Nobel Maurice Allais.<
Le conseil des ministres a adopté le 19 décembre 2012 un projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires, qui est actuellement en cours d'examen au Parlement. Il a été adopté en première lecture par l'Assemblée nationale et par le Sénat. Ce texte est très largement conforme aux recommandations du rapport Liikanen, tout en tenant compte des spécificités du secteur bancaire français. Le projet de loi vise en particulier à mettre en oeuvre l'engagement du Président de la République de séparer les activités utiles au financement de l'économie des activités spéculatives. Il instaure à cette fin, comme le préconise le rapport Liikanen, un strict cantonnement, au sein d'une filiale spécifique, des activités dites de trading pour compte propre, c'est-à-dire les activités des banques ne pouvant pas être rattachées au service du client. Cette filiale ne pourra pas bénéficier d'un soutien de la part du groupe bancaire qui la détient et ne pourra pas recevoir de dépôts. Ces activités « spéculatives » seront ainsi séparées des autres activités des banques. En outre, l'exercice de certaines activités, telles que le trading haute fréquence ou la spéculation sur les matières premières agricoles, sera interdit au sein de cette filiale. Enfin, l'ensemble des activités de marché des banques sera soumis à un dispositif de surveillance renforcé. Ce projet est ambitieux mais équilibré. En particulier, il ne va pas jusqu'à imposer une complète séparation des banques, dont l'intérêt en termes de stabilité financière n'est pas avéré. La crise a en effet montré que les acteurs d'investissement purs sont particulièrement fragiles, voire dangereux. Au surplus, une large séparation aurait porté atteinte à la viabilité des banques d'investissement françaises, trop petites pour être viables par elle-même et s'avérer couteuse pour le financement de l'économie. La philosophie du projet, conforme à celle du rapport Liikanen, est donc de mettre les banques au service du financement de l'économie. Afin de compléter ce dispositif, le projet de loi prévoit de renforcer l'encadrement des activités de trading à haute fréquence ainsi que des activités liées aux marché de matière première agricole, en dotant notamment l'autorité des marchés financiers de pouvoirs renforcés. En matière de lutte contre les paradis fiscaux, le projet de loi propose également des avancées majeures en imposant aux banques des obligations de transparence renforcées. Le projet de loi instaure également un régime de résolution des crises bancaires. La crise récente a en effet montré la nécessité de mesures spécifiques pour prévenir et gérer de manière ordonnée les défaillances d'établissements bancaires. Le projet de loi, qui se fonde sur les recommandations du G20 et les travaux en cours au niveau européen, dote la France d'une large palette d'instruments. En cas de défaillance d'un établissement, ceux-ci permettront de limiter au maximum les risques de contagion à l'ensemble du secteur financier et d'éviter l'utilisation des deniers publics. Le projet de loi met ainsi en place une autorité française de résolution, logée au sein de l'autorité de contrôle prudentiel, qui devient l'« autorité de contrôle prudentiel et de résolution ». Celle-ci sera dotée d'importants pouvoirs de prévention des crises et d'intervention. En cas de crise, ses nouveaux pouvoirs d'intervention lui permettront, par exemple, de prévoir l'imputation des pertes constatées sur les actionnaires et certains créanciers de l'établissement concerné. Par ailleurs, le projet met en place un fonds de résolution français en confiant cette mission au Fonds de garantie des dépôts, qui devient le « Fonds de garantie des dépôts et de résolution ». Ce fonds, dont les moyens proviennent de cotisations prélevées sur le secteur financier, pourra être mis à contribution par l'autorité de contrôle prudentiel et de résolution en cas de défaillance d'un établissement. Le projet de loi prévoit également de faire du comité de régulation financière et du risque systémique, qui serait renommé Haut conseil de stabilité financière, l'autorité macro-prudentielle pour la France. Le conseil sera doté de pouvoirs lui permettant de prévenir efficacement l'apparition de menaces sur la stabilité financière. À cette fin, il pourra, sur proposition du Gouverneur de la Banque de France, fixer des exigences en capital supplémentaires applicables aux établissements financiers de manière à prévenir l'émergence de « bulles » de crédit. -
mardi 9 octobre 2012Rubrique : décorations, insignes et emblèmesTitre : croix de guerre
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sur le cas de certains anciens combattants français d'Indochine. Les intéressés sont bénéficiaires de la croix de la vaillance vietnamienne, qu'ils souhaiteraient voir transformée en citation française portant attribution de la croix de guerre au titre des TOE. Un décret du 14 novembre 1955 avait temporairement accordé ce droit ; mais un certain nombre de nos combattants étaient hospitalisés ou en transit pour l'Algérie. Le décret n° 2012-679 du 8 mai 2012 a certes relevé de la forclusion ces militaires méritants. Néanmoins, le délai initialement imparti, et qui expirera le 8 novembre 2012, ne permettra pas à tous les ayants droit de reconstituer leur dossier. C'est pourquoi il souhaiterait que ce délai soit prorogé de six mois supplémentaires, jusqu'au 8 mai 2013. Il souhaiterait connaître ses intentions sur cette mesure de bienveillance.<
Pris en application de la loi du 30 avril 1921 instituant une croix de guerre spéciale au titre des théâtres extérieurs d'opérations, le décret no 55-1485 du 14 novembre 1955 a permis de décerner la croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs (TOE) aux personnels titulaires de certaines décorations des États associés, en récompense de leur comportement au combat au cours des opérations qui se sont déroulées en Extrême-Orient. Les modalités d'application de ce texte ont été précisées par une instruction ministérielle du 5 mars 1956 qui a fixé la date limite de dépôt des demandes de validation au 1er juillet 1956. Au-delà de cette date, la transformation de la croix de la vaillance vietnamienne en citation française ne pouvait donc plus être envisagée. Pour autant, les demandes de ces anciens combattants ont été entendues par le ministre de la défense qui a demandé à ses services de rechercher les moyens de corriger cette situation. C'est ainsi que le décret no 2012-1144 du 10 octobre 2012, modifiant le décret no 55-1485 du 14 novembre 1955 précité, a prévu que les demandes de transformation rendues possibles par le décret du 14 novembre 1955 soient à nouveau recevables jusqu'au dernier jour du sixième mois suivant l'entrée en vigueur dudit décret, soit le 30 avril 2013. Enfin, l'instruction ministérielle du 17 octobre 2012 a abrogé celle du 5 mars 1956 pour une meilleure lisibilité du droit. -
mardi 9 octobre 2012Rubrique : aquaculture et pêche professionnelleTitre : marins-pêcheurs
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la situation économique que rencontrent les pêcheurs du Grau du Roi. En effet, la flambée des prix du fioul ampute des trois-quarts la recette nette issue de la pêche. Et le solde de 25 % doit encore être partagé en deux entre l'armement et l'équipage. La faiblesse de cette marge nette est spécifique à la pêche méditerranéenne française, qui est constituée à 100 % d'artisans lesquels sont regroupés en cinq coopératives. En effet, la seule technique de pêche utilisée en Méditerranée est le chalutage pélagique. Or cette technique est réglementée depuis 1970, par le biais d'une licence contingentée et surtout par la limitation des heures de sortie de 3 heures 00 à 18 heures 00 en semaine. Les professionnels concernés par cette pêche artisanale traditionnelle et particulière souhaitent donc pouvoir rétablir une marge bénéficiaire et un autofinancement significatifs grâce à des mesures qui relèvent des services ministériels. Il s'agirait concrètement d'une détaxation locale complémentaire du gazole, du paiement des contrats bleus, de la suspension des remboursements sur la dette FPAP. Par ailleurs, le renouvellement de la ressource, par des arrêts temporaires, a reçu un bon écho de la profession, laquelle souhaiterait la renouveler voire en rallonger la durée. Il souhaiterait donc connaître les mesures envisagées à court terme, afin de sauvegarder l'emploi dans une profession aujourd'hui en danger, alors même qu'elle développe également du personnel dans des tâches connexes (fileyeurs, lamparos...).<
Les entreprises de pêche méditerranéennes font face à une situation financière difficile, liée en particulier au renchérissement du coût du gazole. Celui-ci est totalement exonéré de taxes fiscales pour l'activité de pêche. Cette situation est également la conséquence d'une baisse importante du stock de petits pélagiques, essentiellement due, selon les scientifiques, à une dégradation quantitative et qualitative du phytoplancton. L'amélioration de cette situation passe d'abord par une restructuration de la flotte. En accord avec les professionnels, deux plans de sorties de flotte spécifiques pour des navires pêchant au chalut en Méditerranée ont été ouverts en 2011 et 2012. Ils ont concerné vingtsix navires. En 2012, la Région LanguedocRoussillon a contribué financièrement à cette action. Un troisième plan sur cette pêcherie, d'un format similaire, pourrait être mis en oeuvre en 2013, avec pour objectif la sortie de flotte de quatre navires. Par ailleurs, des périodes d'arrêts biologiques, assorties d'une indemnisation, ont également été proposées aux chalutiers (deux périodes en 2011 et une en 2012). Ces mesures visent à permettre une meilleure gestion de la ressource tout en apportant un soutien aux entreprises dans une conjoncture difficile. Cette mesure devrait être poursuivie en 2013. Ces mesures sont cofinancées par le Fonds européen pour la pêche (FEP). D'autres mesures d'aides publiques peuvent également bénéficier aux pêcheurs méditerranéens. Ainsi les contrats bleus, également cofinancés par le FEP au titre des actions collectives, encouragent des pratiques de pêche respectueuses de la ressource et des actions de protection et de connaissance de l'environnement marin, en compensant les pertes de revenu qu'elles occasionnent pour les armements. Cela concerne une soixantaine de navires en Méditerranée en 2012. S'agissant du paiement des indemnisations dues au titre des mesures contrats bleus mis en oeuvre par les navires méditerranéens en 2010, un accord signé fin novembre 2012 entre le Fonds pour le développement durable de la pêche (F2DP) et l'administration permettra la reprise, dès le début de cette année, des paiements bloqués depuis l'invalidation par la Commission européenne de certaines des mesures mises en oeuvre en 2008. En ce qui concerne les aides versées au titre du Fonds de prévention des aléas de la pêche (FPAP) et déclarées illégales par la Commission européenne, les autorités françaises ont l'obligation d'assurer leur récupération auprès des bénéficiaires finaux. Toutefois, les services du ministère délégué aux transports, à la mer et à la pêche apportent la plus grande attention aux situations individuelles des armements afin d'assurer le remboursement obligatoire de leur dette, tout en préservant, dans le respect de la réglementation communautaire, la pérennité économique des entreprises. Enfin, l'association interprofessionnelle privée France filière pêche gère un fonds privé destiné à soutenir la durabilité et la compétitivité de la pêche française. Dans ce cadre, des actions en matière d'économies d'énergie (appel à projets), d'appui à la pêche durable (versement d'aides à l'investissement à bord des navires) et d'amélioration de la commercialisation par la marque collective « Pavillon France », ont été mises en oeuvre dès 2012. -
mardi 28 août 2012Rubrique : retraites : généralitésTitre : handicapés
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le Premier ministre sur les modifications apportées à l'article L. 24 du Code des pensions civiles et militaires de retraite. En effet, cet article a été modifié par l'article 126 de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012. Cependant, l'applicabilité de ces textes aux titulaires de la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) est conditionnée par la publication d'un décret à venir. Il souhaiterait savoir quand ce décret sera publié et s'il prévoie ou non une bonification rétroactive pour les fonctionnaires mis en retraite anticipée pour handicap depuis la promulgation de la loi susvisée.<
L'article 126 de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 a étendu aux fonctionnaires bénéficiant de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) un droit au départ à la retraite avant l'âge de 60 ans assorti d'une majoration de pension, sous réserve d'avoir validé une durée d'assurance minimale, à l'instar de ce qui existait déjà pour les salariés du privé et pour les fonctionnaires handicapés à 80 %. Dans ce cadre, et comme prévu par la loi, un projet de décret, ayant pour objet de fixer les durées d'assurance minimales exigées pour l'ouverture du droit à un départ anticipé et à une majoration de pension, a fait l'objet depuis fin mars 2012, d'une concertation interministérielle nourrie. Ce texte vient d'être publié au Journal officiel (JORF n° 0218 du 19 septembre 2012). L'intitulé exact du nouveau texte est le décret n° 2012-1060 du 18 septembre 2012 portant application de l'article 126 de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l'accès à l'emploi titulaire et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique (NOR : RDFF1209415D). Les dispositions du présent décret sont applicables aux pensions liquidées à compter du 14 mars 2012. -
mardi 31 juillet 2012Rubrique : agricultureTitre : fruits et légumes
M. Gilbert Collard appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur l'usage de la diphénylamine. Cette molécule fongicide permet de retarder le vieillissement de l'épiderme des pommes et des poires, et facilite donc leur commercialisation. Or la Commission européenne n'a pas réinscrit cette molécule à l'annexe communautaire, alors que sa présence est fréquente à l'état de traces. Ainsi, le Portugal vient d'accorder à ses producteurs de poires une dérogation de 120 jours. De plus, la diphénylamine est présente dans les pommes importées hors de l’U.E. Il en résulte bien évidemment une grave distorsion de concurrence au détriment de ce secteur important de notre production fruitière. Les autres États membres producteurs de l'Union européenne (bassin méditerranéen, britanniques) se prépareraient à accorder eux aussi une dérogation limitée, compatible avec les impératifs de santé publique. Il lui demande donc s'il compte accorder lui aussi une dérogation limitée, afin de renforcer notre compétitivité dans ce secteur important pour notre balance extérieure.<
Le 29 juin dernier, les instances européennes ont décidé de ne pas approuver la diphénylamine dans le cadre de la nouvelle législation relative aux substances phytopharmaceutiques. Les Autorités françaises ont depuis lors attiré l'attention de la Commission européenne sur les difficultés consécutives à cette non-approbation qui impacte un certain nombre de produits utilisés contre l'échaudure des pommes et des poires de conservation. Le manque de données d'évaluation des risques dans le dossier de demande d'approbation de la diphénylamine, n'a pas permis de déterminer suffisamment précisément le niveau de nitroso-diphénylamines potentiellement formées lors des opérations de transformation des fruits traités, d'évaluer le risque lié au potentiel cancérigène génotoxique de ce métabolite et donc d'exclure tout risque pour le consommateur. Cette décision, dont l'objectif est la garantie de la sécurité du consommateur, a des conséquences pour les filières européennes de production des pommes et des poires, qui nécessitent une longue conservation des fruits et impose la mise en oeuvre de techniques alternatives plus coûteuses de protection de ces fruits contre le risque d'échaudure. Dès lors que ces techniques alternatives sont applicables en France, aucune autorisation de mise sur le marché dérogatoire ne peut être délivrée. Afin de protéger le consommateur et de placer les producteurs sur un pied d'égalité en écartant tout risque de distorsion de concurrence avec les pays tiers producteurs de pommes et de poires, les Autorités françaises ont demandé à la Commission une révision immédiate des limites maximales de résidus applicables à la diphénylamine dans les pommes et les poires. Le maintien des limites maximales de résidus au niveau actuellement applicable à la diphénylamine ne permet pas, en effet, de garantir que la diphénylamine ne sera pas employée, en particulier dans les pays tiers et introduit ainsi un biais de concurrence entre les producteurs européens et ceux des pays tiers. -
mardi 24 juillet 2012Rubrique : professions de santéTitre : infirmiers
M. Gilbert Collard attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'application de l'article L. 4311-1 du code de la santé publique. Cet article, introduit par la loi n° 2006 - 1640 du 21 décembre 2006, renvoie à des dispositions règlementaires en ce qui concerne la prescription par les infirmiers de solutions et prescriptions aseptiques en vente libre. Il souhaiterait savoir si la publication des dispositions règlementaires prévue par l'alinéa 5 de l'article L. 4311-1 susvisé est envisagée à bref délai.<
Il convient de rappeler que l'article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2007 a créé un droit de prescription de certains dispositifs médicaux par les infirmiers libéraux. Cette mesure s'inscrit dans un cadre plus large de valorisation de l'activité des infirmiers, résultant de la convention nationale du 25 juillet 2007 destinée à régir les rapports entre les infirmières et les infirmiers libéraux et les organismes d'assurance maladie. L'esprit de la loi était de permettre aux infirmiers d'exercer leur activité sans que le patient n'ait à retourner consulter son médecin traitant en les autorisant à prescrire à leurs patients des dispositifs qui relèvent de leur compétence à l'exclusion de ceux qu'ils utilisent pour accomplir leurs actes et dont la prise en charge par l'assurance maladie est incluse dans les tarifs des actes fixés par la Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). L'intérêt de cette mesure était double : source de simplification pour les professionnels, médecins et infirmiers, et pour les patients, et source potentielle d'économies pour l'assurance maladie. L'arrêté du 13 avril 2007 a fixé la liste des dispositifs médicaux entrant dans le champ de l'article 51. Les infirmières ont le droit de prescrire certains dispositifs médicaux, notamment les articles pour pansement et les dispositifs médicaux pour perfusion à domicile. Cet arrêté ne peut lister ni le sérum physiologique, ni les antiseptiques dans la mesure où il s'agit là pour la plupart de médicaments, ce qui implique que le patient doit obtenir une ordonnance du médecin pour se faire délivrer et rembourser ces produits. Or, seules les professions médicales disposent actuellement d'un droit de prescription des médicaments. Autoriser les infirmiers à prescrire des solutions antiseptiques et sérum physiologiques reviendrait ainsi à élargir leur droit de prescription aux médicaments. Il convient de rappeler que des aménagements à l'interdiction de prescrire des médicaments existent pour les professions paramédicales, mais ces aménagements sont limitatifs et strictement encadrés. Il est donc indispensable de poursuivre les travaux permettant dans le cadre d'une bonne coopération entre professionnels, de réexaminer le champ du droit de prescription des infirmiers et infirmières. Ainsi, les pédicures-podologues peuvent prescrire des topiques et les infirmiers ont déjà la possibilité de renouveler les prescriptions de certains médicaments (les rappels de vaccins antigrippe et les contraceptifs). Dans une logique de simplification du parcours de soins à qualité égale, tout en ayant le souci de réaliser des économies pour l'assurance maladie, l'extension du droit de prescription des infirmiers aux produits antiseptiques et au sérum physiologique fera l'objet d'une étude approfondie par les services du ministère. -
mardi 17 juillet 2012Rubrique : sécurité publiqueTitre : gendarmerie et police
M. Gilbert Collard attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les graves troubles à l'ordre public causés par certains jeunes dans la commune du Grau-du-Roi. Ces troubles répétés sont occasionnés par des éléments incontrôlés, livrés à eux-mêmes, bénéficiant d'un billet Nîmes-Le-Grau-du-Roi à un euro, billet très largement subventionné par le conseil régional du Languedoc-Roussillon. Cette année, ces navettes circulent depuis le 2 juin 2012 et certains de leurs passagers multiplient les incivilités, au point que la police ferroviaire doit être constamment présente. À l'arrivée du train, la présence de plusieurs gendarmes est nécessaire, ce qui les rend indisponibles pour les autres missions qui leur sont imparties. La population et en premier les commerçants, se plaignent de subir grossièretés, vols, violences et, d'une manière générale, une ambiance d'agressivité. Les plaintes sont rares par crainte des représailles. Ces désordres débutent chaque jour vers 14 heures et ils culminent chaque samedi après-midi. Les riverains ainsi que les commerçants ont multiplié les pétitions. Certains commerçants, qui sont souvent amenés à baisser leur rideau, subissent une perte de chiffre d'affaires très significative. Par ailleurs, ces désordres ternissent l'image de ce grand port de plaisance, celle des communes environnantes et plus généralement, de notre attractivité touristique. Il le remercie, sans doute déjà averti par la préfecture du Gard, de bien vouloir lui indiquer s'il compte renforcer rapidement les effectifs des forces de l'ordre et prendre toutes mesures administratives ressortant de sa compétence.<
Afin de favoriser l'accès de tous aux loisirs, le conseil régional du Languedoc-Roussillon a pris l'initiative, le 2 juillet 2011, de mettre en place une navette ferroviaire au tarif d'un euro sur la ligne Nîmes - le Grau-du-Roi. Cette initiative a généré des flux de voyageurs supplémentaires, 110 000 personnes ayant profité de cet avantage dès l'année de mise en place. Les incidents relevés dans les trains en 2011 étaient en grande partie liés à une offre capacitaire insuffisante. La SNCF, ainsi que le conseil régional ont pallié cette difficulté, permettant ainsi une évolution favorable de la situation. La tarification spéciale a de ce fait pu être reconduite. Dès l'instauration de l'offre de transport, le groupement de gendarmerie départementale du Gard a adapté son dispositif et développé des modes d'action spécifiques afin de garantir la tranquillité des voyageurs et de prendre en compte le flux de trafic supplémentaire généré. Ainsi, des militaires de la gendarmerie sont engagés régulièrement à l'arrivée des trains les plus sensibles en gare du Grau-du-Roi ainsi que sur le trajet entre la gare et la plage la plus proche. Ce dispositif est renforcé, dès le début de la période estivale, par un détachement de sécurité et d'intervention constitué de gendarmes mobiles. Ces militaires interviennent plusieurs fois par jour en gare à l'arrivée des voyageurs pour s'y assurer du bon ordre. En outre, les militaires de la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ) assurent une présence, tant en gare qu'à bord des trains, pour prévenir les incivilités. Enfin, des patrouilles, notamment en VTT, sont réalisées quotidiennement au centre-ville et prennent attache avec les commerçants à cette occasion. L'action de la gendarmerie s'inscrit en coordination avec l'ensemble des acteurs concourant à la sécurité tels que la Brigade des Chemins de Fer Zonale Sud, dépendant du Service National de la Police Ferroviaire, la Surveillance Générale de la SNCF, la police municipale et le Service Départemental d'Incendie et de Secours, au travers notamment d'exercices conjoints. La gendarmerie est donc particulièrement mobilisée pour lutter contre les incivilités commises à bord des navettes à un euro et dans la commune du Grau-du-Roi. Elle y engage des moyens très substantiels et développe des modes d'action spécifiques innovants.