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mardi 3 mai 2016Rubrique : ministères et secrétariats d'ÉtatTitre : santé et sports : structures administratives
M. Denis Baupin attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le rôle et la place des représentants des associations environnementales au sein du conseil d'administration de l'Agence nationale de santé publique créée par l'ordonnance du 14 avril 2016. L'Agence va avoir pour objet de mieux connaître, expliquer, préserver, protéger l'état de santé des populations et intervenir dans les domaines de la production de connaissance, de la prévention ou dans les réponses à des situations de crise. À ce titre, la place des associations de protection de l'environnement va être déterminante au sein du conseil d'administration. Il souhaite connaître les critères de sélection des associations choisies et obtenir des éclaircissements sur la nature des prérogatives de leurs représentants. Il souhaite savoir combien auront-elles de représentants. Alors que tous les membres du conseil sont soumis aux règles de déontologie garantissant les obligations de réserve, le secret professionnel et l'impartialité, il souhaite connaître les motifs d'exclusion des associations environnementales des séances du conseil d'administration siégeant en formation restreinte en cas de confidentialité.<
Compte tenu de l'ensemble des missions couvertes par l'Agence nationale de santé publique (ANSP), de la nécessité de préserver l'indépendance scientifique de ses avis et recommandations, de mettre en œuvre les bonnes pratiques de consultation, de concertation avec les différentes parties prenantes selon les champs et populations concernés, la nouvelle agence sera dotée d'une politique d'ouverture et de dialogue avec différents acteurs. La création de l'agence nationale de santé publique (ANSP) est une opportunité pour développer et améliorer l'interface avec les différents acteurs et parties concernées, voire impactées par ses activités, et afficher une politique explicite en matière d'ouverture et de dialogue avec la société civile. En particulier, le conseil d'administration de l'agence admet pour membres différents représentants des associations, dont un représentant les associations de protection de l'environnement agréées au niveau national, conformément aux dispositions de l'article L. 141-1 du code de l'environnement. Un appel à candidatures a été lancé le 7 juin 2016 en vue de la nomination de ces représentants. Il est attendu des membres représentant les associations qu'ils aient une compétence ou expérience dans les missions de l'Agence, que les associations qu'ils représentent agissent sur un périmètre national et de préférence sur des champs d'intervention couvrant plusieurs thématiques. La sélection des candidatures sera effectuée par un comité de sélection réuni par le ministère. La loi précise que le conseil d'administration siège en formation restreinte lorsque la confidentialité est requise par son président ou par le ministre chargé de la santé, afin de protéger des secrets de la défense nationale, de la sécurité civile ou des secrets industriels ou commerciaux, pour les délibérations relatives à la mission de préparation et la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires, en particulier celles de gestion, pour le compte de l'Etat, de stocks de produits, équipements et matériels ainsi que de services nécessaires à la protection des populations face aux menaces sanitaires graves. Ces exigences de confidentialité dépassent ainsi les obligations habituelles de réserve auxquelles sont soumis les membres d'un conseil d'administration d'une agence nationale. -
mercredi 27 avril 2016Rubrique : énergie et carburantsTitre : énergies renouvelables
DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
M. le président. La parole est à M. Denis Baupin, pour le groupe écologiste.
M. Denis Baupin. Il y a trente ans, jour pour jour, débutait la terrifiante catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Nous n'oublions pas les victimes et, parmi elles, les enfants et les centaines de milliers de liquidateurs. Nous n'oublions pas les vastes territoires où le poison radioactif est encore partout présent. Nous n'oublions pas non plus que Tchernobyl, c'est aussi l'un des plus grands mensonges de l'histoire du nucléaire – celui du nuage qui se serait arrêté à nos frontières. Trente ans plus tard, l'Autorité de sûreté nucléaire assure qu'un accident majeur est possible dans notre pays.
Tous nos réacteurs ont été conçus avant Tchernobyl. Le seul que l'on ait tenté de construire en tirant les conséquences de cette catastrophe, c'est l'EPR. Mais c'est un tel monstre que l'on n'arrive pas à le construire et, surtout, il produirait une électricité hors de prix. Tout le problème du nucléaire est là : plus on le veut sûr, moins il est compétitif, surtout face à des énergies renouvelables dont la rentabilité bat record après record.
Nos concitoyens se rendent compte que ce nucléaire, vendu pendant des années comme la poule aux œufs d'or, est en réalité une poule aux œufs de plomb. Au sauvetage d'AREVA s'ajouterait en effet une recapitalisation d'EDF, destinée à construire deux EPR britanniques jugés non rentables, même par les plus ardents partisans du nucléaire. Est-ce vraiment la priorité, au moment où le monde entier se tourne vers les énergies renouvelables ?
Madame la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, nous avons voté la loi de transition énergétique et nous avons réussi la COP21 – les 175 signatures vendredi à New York l'ont confirmé. Il nous faut maintenant saisir et concrétiser cette formidable opportunité. Pouvez-vous nous confirmer que la prochaine PPE – programmation pluriannuelle de l'énergie – sera conforme à l'ambition de la loi et que la recapitalisation d'EDF sera bien destinée à cette mutation, c'est-à-dire à faire d'EDF un champion des énergies renouvelables ? (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat.
Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Monsieur le député, vous avez raison d'accorder un moment à toutes les victimes de cet effroyable accident de Tchernobyl, qui a eu lieu il y a trente ans et suite auquel est apparu un mouvement international pour renforcer la sûreté nucléaire, comme je l'ai dit ce matin devant la conférence environnementale. La loi de transition énergétique que vous avez tous votée renforce les pouvoirs de l'Autorité de sûreté nucléaire, son contrôle et son pouvoir de sanction.
Il faut veiller aussi bien à la sécurité qu'à la sûreté nucléaires. La sécurité concerne tout ce qui se passe à l'extérieur des centrales, comme la protection contre les intrusions ; la sûreté, tout ce qui se passe à l'intérieur. Il y a quelques jours s'est tenu un sommet mondial sur la sécurité nucléaire, sous la présidence de Barack Obama. Il y a donc un mouvement mondial pour faire en sorte qu'un effroyable accident de ce type ne se reproduise pas. Mais la vigilance doit toujours être de mise sur ces problématiques.
Je réponds positivement à votre question : bien évidemment, la loi de transition énergétique sera appliquée. Preuve en est que ce matin a été publié au Journal officiel l'arrêté fixant les perspectives et les décisions concernant la montée en puissance de toutes les énergies renouvelables. Certaines des propositions que vous avez faites au sein de la commission supérieure de l'énergie ont d'ailleurs été retenues, et je vous remercie de votre implication. La part du nucléaire sera ramenée de 75 % à 50 % à l'horizon 2025.
Pour cela, il faut réussir à monter en puissance sur les énergies renouvelables. C'est ce que je fais, ce que nous faisons, c'est ce que le ministère fait, tout comme les industriels et les territoires à énergie positive. Grâce à ce travail collectif, nous réussirons à obtenir les résultats qui nous permettront d'appliquer sans faille et avec beaucoup de détermination la loi que le Parlement a votée. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe écologiste.)
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mardi 5 avril 2016Rubrique : impôt sur les sociétésTitre : crédit d'impôt
M. Denis Baupin appelle l'attention de M. le ministre des finances et des comptes publics sur l'application de la réduction d'impôt pour mise à disposition d'une flotte de vélos. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte dispose dans son article 39 que les entreprises qui mettent à disposition de leurs salariés une flotte de vélos bénéficient d'une réduction d'impôt sur les sociétés à hauteur de 25 % du prix d'achat de la flotte de vélos. Cette disposition, comme la création d'une indemnité kilométrique vélo qui figure à l'article 50 de la loi, a été proposée et défendue par le Club des parlementaires pour le vélo. Ces incitations économiques constituent de puissants leviers pour accroître l'usage du vélo pour les déplacements domicile-travail. L'acquisition de flottes vélo par les entreprises a aussi un impact fort sur les ventes de vélos, leur montée en gamme et donc sur leur sécurité, sur la production de vélos et d'équipements en France, leur distribution et la création de jeunes sociétés qui accompagnent les entreprises dans la mise en place de ces services d'écomobilité. Elles sont ainsi source d'économies pour la sécurité sociale, d'emplois et d'amélioration de la qualité de l'air. En outre, comme l'a souligné la délégation ministérielle à l'accessibilité le 3 mars 2016, cette réduction s'applique également aux tricycles ou quadricycles utilisés par des personnes handicapées dont le prix élevé constitue un obstacle à l'achat : « cette disposition constitue donc une avancée et incite les entreprises à utiliser cette réduction d'impôt pour leurs personnels éprouvant des difficultés de déplacement par les moyens classiques et désireux de bénéficier eux aussi des avantages décisifs en matière de santé que procure l'exercice quotidien ». Le décret n° 2016-179 du 22 février 2016 fixe les modalités d'application de cette réduction d'impôt pour mise à disposition d'une flotte de vélos prévue à l'article 220 undecies A du code général des impôts. Il précise la nature des dépenses prises en compte qui ne concernent pas seulement l'achat de vélos mais aussi les équipements de sécurité, les frais d'assurance et d'entretien des vélos et la construction ou l'aménagement d'aires de stationnement. La prise en compte de ces services indispensables - notamment le stationnement - et des frais annexes est une avancée très importante dans la reconnaissance de la mobilité à vélo et des services qu'elle requiert, comme la mobilité motorisée. Cependant, le décret ne prévoit la location que lorsqu'il s'agit des équipements de sécurité (casque, antivols, gilets réfléchissants) et non pas des vélos. Or de nombreuses entreprises optent aujourd'hui pour des services clés en main qui prévoient la location et l'entretien des vélos, notamment pour les vélos à assistance électrique. De jeunes sociétés proposent aujourd'hui ces services de mises à disposition de vélos aux entreprises. Il s'agit là d'un potentiel d'emplois innovants important. Aussi il lui demande s'il envisage de prendre aussi en compte les dotations aux amortissements ou charges déductibles afférentes aux achats ou locations de vélos dans les dépenses éligibles à cette exonération fiscale afin d'amplifier la mise à disposition de vélos par les entreprises, la création de ces nouveaux métiers et des emplois induits dans le domaine de la location et de la fourniture de services vélos aux entreprises.<
Après la parution du décret fixant le montant de l'indemnité kilométrique vélo, celui concernant la réduction d'impôt pour mise à disposition des salariés d'une flotte de vélos complète le dispositif voté dans la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte, qui incite les employeurs à développer les trajets à vélo de leurs salariés. Le décret no 2016-179 du 22 février 2016 apporte ainsi des précisions sur l'assiette de la réduction d'impôt pour la mise à disposition gratuite des salariés d'une flotte de vélos et fixe les obligations déclaratives incombant aux entreprises qui souhaitent obtenir le bénéfice de cette réduction auprès de l'administration fiscale. Les dépenses éligibles au titre de cette mesure s'inscrivent dans la droite ligne des dispositions de l'article 39 de la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte. En effet, les intentions du législateur sont sans équivoque, le dispositif de réduction d'impôt étant défini dans la limite de 25 % du prix d'achat de la flotte de vélos, ce qui exclut toute possibilité de prévoir une réduction qui se baserait sur un système de location. Ce choix initial cible spécifiquement l'acte d'acheter une flotte de vélos pour la mettre à disposition de ses salariés, qui a une portée significative et engageante justifiant un soutien. Ce n'est pas le cas d'une location qui peut être remise en cause à tout moment. Le système locatif n'a donc pas été inclus dans les dépenses éligibles de cette exonération fiscale. -
jeudi 10 mars 2016Rubrique : énergie et carburantsTitre : électricité
M. le président. La parole est à M. Denis Baupin, pour le groupe écologiste.
M. Denis Baupin. Madame la ministre de l'énergie, la démission du directeur financier d'EDF constitue un signal d'alarme de plus sur la situation préoccupante de l'entreprise.
L'opposition des écologistes au projet Hinkley Point est connue, mais, quand ce sont le directeur financier et les syndicats qui, pour la première fois de l'histoire, s'opposent à un investissement nucléaire, quand le rapport d'audit interne et les agences de notation soulignent qu'il y a de gros risques pour l'entreprise, peut-être est-il temps de remettre à plat ce dossier, et ce d'autant plus que la crise que connaît EDF ne se limite pas, loin s'en faut, à ce seul projet.
Le monde de l'énergie traverse une profonde mutation. Les vieilles énergies, charbon, pétrole, gaz, uranium, subissent un double choc : elles sont mises en concurrence par les énergies renouvelables compétitives et leurs business models, fondés sur une croissance éternelle de la consommation, sont remis en cause par l'efficacité énergétique.
EDF, dépendant à 80 % de la même énergie, est très vulnérable. Le vieillissement du parc suscite de fortes inquiétudes, y compris à l'étranger. Il conduit à un triplement des coûts de maintenance, à un mur d'investissement pour l'entreprise et à une forte vulnérabilité aux décisions de l'ASN sur les quarante ans.
Pourtant, c'est notre conviction, il est encore possible de sauver EDF, à condition que l'entreprise regarde vers l'avenir et pas seulement vers son glorieux passé et qu'elle investisse en conséquence car, au moment où le nucléaire est contraint à de douloureuses suppressions d'emplois, les renouvelables embauchent chaque année des milliers de personnes. C'est un signe de plus que la transition énergétique est une chance, à condition qu'on sécurise les parcours professionnels dans cette mutation rapide.
Madame la ministre, vous avez piloté la loi relative à la transition énergétique. Comment allez-vous agir pour qu'EDF comprenne enfin que c'est une formidable opportunité pour elle ? (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste.)
M. Bernard Accoyer. Vous aurez tout cassé !
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat.
Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Monsieur le député, EDF est une grande entreprise nationale à vocation internationale.
M. Yves Fromion. Était !
Mme Ségolène Royal, ministre. Pour accompagner la mutation de cette entreprise, il faut tenir des propos positifs qui l'encouragent et ne pas systématiquement la victimiser ou mettre le doigt sur un certain nombre de points qui doivent évoluer.
M. Bernard Accoyer. À force de faire n'importe quoi, on arrive à des catastrophes !
Mme Ségolène Royal, ministre. EDF, aujourd'hui, investit autant dans les énergies renouvelables que dans le nucléaire. Sa branche consacrée aux renouvelables a dégagé des bénéfices et créé des emplois en 2015. Au cours des deux dernières années, c'est-à-dire depuis le début du débat sur la loi de transition énergétique, le nombre de raccordements d'énergie en photovoltaïque a augmenté de 40 %.
EDF se bat donc pour redresser la situation en investissant dans les énergies renouvelables mais aussi en exportant. C'est le cas de l'opération Hinkley Point, qui a été pourtant contestée. À chaque fois qu'EDF vend un EPR à l'étranger, ce sont 4 000 emplois qui sont créés sur le territoire français.
Nous accompagnons cette mutation. Aujourd'hui, vous l'avez rappelé, le cadre est clair : c'est la loi de transition énergétique. Les investissements peuvent donc être projetés vers le futur.
EDF est encouragée à continuer la montée en puissance en énergies renouvelables pour contribuer à atteindre l'objectif de 40 % d'énergies renouvelables dans le mix électrique…
M. Bernard Accoyer. Vous savez très bien que cela ne tient pas debout !
Mme Ségolène Royal, ministre. …et à abaisser la part du nucléaire en programmant à la fois la prolongation d'un certain nombre de réacteurs et l'arrêt d'un certain nombre d'autres,…
M. Bernard Accoyer. Votre responsabilité est considérable !
Mme Ségolène Royal, ministre. …dans le cadre du débat démocratique que nous avons eu et que nous continuerons à avoir pour élaborer la programmation pluriannuelle de l'énergie. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
M. Bernard Accoyer. Votre politique énergétique est une honte !
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mardi 1 mars 2016Rubrique : relations internationalesTitre : sécurité
M. Denis Baupin interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la participation de la France au groupe de travail sur le désarmement nucléaire de l'ONU. La résolution « A/RES/70/33. Faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire », votée par 138 États à l'Assemblée générale de l'ONU en décembre 2015, met en place sur l'année 2016 un groupe de travail à composition non limitée pour relancer le désarmement nucléaire. Ce groupe de travail va se réunir lors de 3 sessions en 2016 pour principalement étudier sur le fond les mesures juridiques concrètes et efficaces et les dispositions et normes juridiques nécessaires à l'instauration d'un monde exempt à jamais d'armes nucléaires ainsi que les recommandations concernant d'autres mesures qui pourraient contribuer à faire progresser les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire. La France qui a voté négativement lors de l'adoption de cette résolution (comme les États-unis d'Amérique, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni) a affiché son refus de participer à ce groupe. Il lui demande de bien vouloir lui expliquer quel risque la France prendrait à participer à ce groupe de travail qui permettrait de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.<
La France est pleinement mobilisée en faveur du désarmement nucléaire. Elle a un bilan exemplaire en la matière : elle est le premier Etat doté d'armes nucléaires, avec le Royaume-Uni, à avoir ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ; elle a diminué de moitié son arsenal nucléaire total depuis la fin de la Guerre froide ; elle a démantelé la composante terrestre de sa dissuasion ; elle a réduit d'un tiers sa composante aéroportée ; elle a démantelé de manière irréversible ses installations de production de matières fissiles pour les armes nucléaires et ses sites d'essais nucléaires. La France sait qu'il ne suffit pas de proclamer le désarmement nucléaire immédiat et total : le désarmement ne peut progresser qu'en prenant en compte le contexte stratégique et les impératifs de sécurité qui en découlent. L'approche française est donc une approche réaliste, qui s'inscrit dans le cadre d'un processus graduel. La France défend, dans ce contexte, deux priorités complémentaires : l'entrée en vigueur au plus tôt du TICE, qui limite le développement qualitatif des arsenaux nucléaires ; le lancement de la négociation sur un Traité interdisant la production de matières fissiles pour des armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires (FMCT), qui permettra de limiter le développement quantitatif des arsenaux nucléaires. A l'opposé de cette approche pragmatique et responsable se trouvent les tenants d'une approche idéologique du désarmement nucléaire, qui s'attachent aux mots plutôt qu'aux actes. L'objectif qu'ils défendent est celui d'une interdiction totale des armes nucléaires, qu'ils sont prêts à voir se réaliser même sans le soutien des Etats qui possèdent l'arme nucléaire, pourtant principaux acteurs du processus et en dépit des crises de prolifération nucléaire (RPDC aujourd'hui, Libye, Syrie, Irak et Iran auparavant). La résolution A/RES/70/33 votée à l'Assemblée générale des Nations unies inscrivait le groupe de travail sur le désarmement nucléaire dans cette approche radicale du désarmement, déconnectée du contexte stratégique. Elle plaçait par ailleurs les travaux du groupe dans un cadre non consensuel, hors de la Conférence du désarmement, seule enceinte multilatérale dans ce domaine. La France considère que, dans ces conditions, le groupe de travail ne pourra pas déboucher sur des discussions constructives menant à des progrès concrets. La France a donc voté contre cette résolution, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, et n'a pas souhaité, dans la continuité logique de cette prise de position, participer à ce groupe de travail. Elle reste engagée dans la poursuite de ses efforts pour faire progresser le désarmement nucléaire. -
mercredi 10 février 2016Rubrique : énergie et carburantsTitre : énergies renouvelables
M. le président. La parole est à M. Denis Baupin, pour le groupe écologiste.
M. Denis Baupin. Madame la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, la COP21 a été un formidable succès. (« Ah ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.) De nombreux accords internationaux ont été signés en parallèle, auxquels vous avez pris une part active. Ils sont au moins aussi structurants pour notre avenir.
C'est le cas de l'Alliance solaire internationale, que vous avez concrétisée en Inde en janvier avec le Président de la République et le Premier ministre Modi. L'énergie solaire connaît un formidable développement. Ses prix baissent à une vitesse que personne n'aurait imaginée. D'ici à 2030, on en pronostique une nouvelle division par deux et une multiplication par cinq de la puissance installée. Cette révolution traverse tous les pays. Combinée au numérique et à l'efficacité énergétique, elle va modifier fondamentalement nos systèmes énergétiques, en organisant un pilotage fin et décentralisé et en facilitant l'accès à l'électricité de millions de personnes qui en sont privées.
Notre pays ne peut rester à l'écart de ce formidable potentiel, d'autant que nous disposons de pépites technologiques de pointe dans le solaire à haut rendement, les énergies marines, la route solaire, les turbines éoliennes, le stockage, les réseaux intelligents. C'est dans ces domaines que le CEA – Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – dépose dorénavant le plus de brevets.
Madame la ministre, le Gouvernement va publier une première programmation pluriannuelle de l'énergie qui se doit d'être ambitieuse. Mais nous ne parviendrons pas à nos fins sans une politique industrielle volontariste tournée vers l'avenir, qui dépasse les énergies du passé, centralisées, coûteuses et dangereuses.
Pouvez-vous nous confirmer, au moment où des choix stratégiques majeurs doivent être faits et où nos moyens ne peuvent être dispersés, que l'État actionnaire compte peser de tout son poids auprès des entreprises publiques d'énergie pour qu'elles soient enfin les leviers, et non des freins, pour la diversification et la transition énergétiques qui sont dorénavant la feuille de route de notre pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste et sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie.
Mme Ségolène Royal, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Comme vous le savez, monsieur le député, la représentation nationale a voté un objectif ambitieux fixant à 40 % en 2030 la part de l'électricité produite à partir des énergies renouvelables. Les résultats que viennent de publier les entreprises de ce secteur montrent que la France a connu en 2015 une augmentation de 25 % de sa production d'énergies renouvelables, avec 1 000 mégawatts de nouvelles capacités éoliennes et 900 mégawatts de nouvelles capacités solaires. Les entreprises sont très mobilisées et nous continuerons à les encourager. Mon objectif est une nouvelle augmentation de 25 % en 2016.
Nous y parviendrons de trois façons.
D'abord, nous continuerons à simplifier les procédures. J'ai ainsi créé le permis unique, non seulement pour l'éolien mais aussi pour la méthanisation, ce qui a réduit les délais de construction de plus de six mois.
Ensuite, nous lançons des appels d'offres très ambitieux. Nous avons doublé le volume de l'appel d'offres relatif aux grandes installations photovoltaïques. Sur tous vos territoires, je vois s'installer des entreprises de ce secteur. Nous avons également doublé le budget du Fonds chaleur.
Enfin, les 400 territoires à énergie positive se mobilisent pour faire monter en puissance les énergies renouvelables.
Nous devons continuer dans cette voie. L'État pousse en avant les entreprises dont il est actionnaire pour accélérer la transition énergétique. Pas plus tard que ce matin, nous avons mis en place, avec Emmanuel Macron, la Green Tech, qui est un appel à projets auprès des start-up…
M. Jacques Myard. Parlez français !
Mme Ségolène Royal, ministre. …concernant tous les nouveaux objets liés à la transition énergétiques. Les nouvelles technologies et les jeunes pousses – pour éviter de parler de « start-up », monsieur Myard – bénéficieront ainsi de moyens supplémentaires apportés par le ministère chargé du développement durable. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
Mme Michèle Bonneton. Très bien !
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mardi 12 janvier 2016Rubrique : transportsTitre : politique des transports
M. Denis Baupin appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sur l'encouragement de l'usage combiné de l'autocar et du vélo. Le développement de l'usage du vélo dans notre pays, encouragé notamment par le Plan national des mobilités actives lancé par le ministère de l'écologie et du développement durable en mars 2014, les nouvelles formes d'intermodalité et la diversité des besoins de mobilité doivent conduire à la mise en œuvre de nouvelles combinaisons modales et à renforcer l'attractivité de l'autocar. La combinaison « autocar + vélo » représente une solution à part entière dans l'offre de services à la mobilité à l'échelle du territoire, et une vraie alternative à la voiture individuelle. Le rabattement à vélo augmente l'aire d'influence d'une ligne de transport et constitue un facteur clé d'insertion pour les personnes qui n'ont pas accès à la voiture, de même qu'un facteur de développement du cyclotourisme dont les retombées économiques sur les territoires sont supérieures à celles du tourisme automobile. Le stationnement du vélo constitue un élément clé du développement des lignes d'autocars dès lors que l'offre de parkings sécurisés et l'accès à vélo des gares routières sont bien pris en compte dans la conception de ces services. Aussi, dans l'esprit de l'accord du Gouvernement donné sur les amendement adoptés en ce sens en commission spéciale le 12 janvier 2015 et en séance le 28 janvier 2015 à l'Assemblée nationale lors de l'examen en première lecture de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, il demande au ministre de prendre en compte le stationnement des vélos dans le chapitre relatif à ces gares et aux emplacements d'arrêts qui va être créé dans le code des transports et dont les modalités d'application seront précisées par décret.<
L'ouverture du secteur du transport par autocar engagée par la loi no 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques a permis un développement significatif de l'offre de mobilité. Aujourd'hui, plus de 200 villes et aéroports nationaux sont desservis par des lignes régulières d'initiative privée. Cet essor est appelé à se poursuivre. C'est dans ce contexte que l'ordonnance no 2016-79 du 29 janvier 2016, prise en application de la loi no 2015-990, vise à réformer le cadre applicable aux gares routières et autres aménagements où s'arrêtent les autocars. Cette ordonnance affirme la libre initiative en matière de création de gares routières par toute personne publique ou privée. Elle clarifie notamment les conditions d'accès et d'utilisation des gares routières et points d'arrêts et définit des obligations en matière d'exploitation des gares routières et des emplacements d'arrêt. Dans ce cadre, le développement de l'intermodalité a clairement été pris en compte. La loi prévoit, par exemple, qu'une planification régionale de l'intermodalité coordonne l'action des collectivités en matière de pôles d'échanges stratégiques et fixe les objectifs d'aménagements nécessaires à la mise en œuvre de connexions entre les différents réseaux de transport et modes de déplacement, en particulier les modes non polluants. Le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), prévu par la loi no 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, intègre cette planification régionale de l'intermodalité. Le décret no 2017-107 du 30 janvier 2017, pris en application de l'ordonnance du 29 janvier 2016 est venu par ailleurs préciser les éléments obligatoires que doivent comprendre les gares routières, afin de répondre notamment aux besoins des passagers, en particulier en ce qui concerne le stationnement sécurisé des vélos. Ainsi, ce décret a créé un nouvel article R. 3114-4 dans le code des transports qui confie aux exploitants des aménagements routiers, et tout particulièrement aux autorités organisatrices de la mobilité et aux régions au titre de leurs compétences d'organisation des transports, de définir le type d'équipement de stationnement pour les vélos dans les pôles d'échanges stratégiques. Il est également important de rappeler que la loi no 2014-872 du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire a rendu obligatoire, pour les gares ferroviaires prioritaires qui sont souvent des pôles d'échanges avec les autocars, la réalisation par SNCF Mobilités d'un plan de stationnement sécurisé des vélos. Ce plan fixe notamment le nombre et l'emplacement des équipements de stationnement des vélos et les modalités de protection contre le vol, en tenant compte de la fréquentation de la gare, de sa configuration et des possibilités d'y accéder selon les différents modes de déplacement, en particulier par l'autocar. Ce plan, élaboré en concertation avec les collectivités territoriales et leurs groupements concernés, doit être réalisé avant la fin 2017. Enfin, on peut noter que depuis 2013, SNCF Mobilités s'est engagé dans un soutien important du développement du vélo à côté des collectivités locales. 170 gares ont fait l'objet d'un diagnostic pour évaluer le potentiel vélo et aujourd'hui il peut être dénombré 148 gares équipées d'une vélostation ou d'un abri vélos sécurisés, 77 gares équipées d'un parking vélos ouvert et 21 nouveaux projets d'équipements sont prévus à l'horizon 2019. -
mardi 12 janvier 2016Rubrique : industrieTitre : matériel électrique et électronique
M. Denis Baupin attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les résultats d'une étude publiée par un guide d'achat européen sur l'efficacité énergétique des produits « blancs » (réfrigérateurs, lave-linges et sèche-linges) qui a analysé les consommations énergétiques et les prix de ces équipements sur 10 ans. Cette étude, menée dans 21 pays européens et soutenue financièrement par l'ADEME notamment, vise à éclairer les décisions à prendre pour la révision au niveau européen de l'étiquette énergie. Elle montre que les réfrigérateurs vendus en France consomment en moyenne 11 kWh de plus que ceux vendus au niveau européen. Elle montre également, pour ces équipements, que les gammes les plus sobres énergétiquement sont vendues jusqu'à 30 % plus chères en France que la moyenne européenne. De même, la part des lave-linges les plus efficaces n'atteint que 31 % des ventes en France, quand elle s'établit à 43 % pour l'ensemble des 21 pays testés. Un sèche-linge de classe A+ en France est vendu 100 % plus cher qu'un sèche-linge de classe B. Le constat de cette étude est donc accablant pour le marché français : les produits proposés sont à la fois moins efficaces énergétiquement, mais aussi plus chers pour les consommateurs. Il y a donc nécessité à agir pour réussir à maîtriser la demande en électricité spécifique, et permettre au consommateur de réduire ses consommations et sa facture. Cela peut passer par des incitations financières au renouvellement par des équipements très performants. Aussi, il souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour favoriser l'achat de matériels moins consommateurs d'électricité. Il souhaite également qu'elle puisse préciser les positions de la France pour la révision de l'étiquette énergie. Il rappelle également qu'un dispositif de type « bonus-malus », comme cela avait été proposé lors des discussions sur le projet de loi pour la transition énergétique et la croissance verte, pourrait être mis en place. Ce type de dispositif a fait ses preuves, pour le secteur automobile par exemple, en favorisant lors du renouvellement l'achat d'équipements plus performants. Il souhaite donc connaître les intentions du Gouvernement sur cette perspective.<
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mercredi 16 décembre 2015Rubrique : environnementTitre : climat
Mme la présidente. La parole est à M. Denis Baupin, pour le groupe écologiste.
M. Denis Baupin. Le 12 décembre 2015 restera une date historique. Pour la première fois, à l’unanimité, les États du monde ont adopté un accord universel contre le dérèglement climatique.
Je veux tout d’abord en féliciter, en notre nom à tous, notre ministre des affaires étrangères. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe écologiste, du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) La réussite de la COP21 doit beaucoup à sa présidence, reconnue par tous comme talentueuse et rassembleuse. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe écologiste se lèvent et applaudissent longuement ; – Applaudissements sur les bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Cet accord n’aurait pas été possible si, depuis tant d’années, des millions de militants écologistes et d’acteurs de la solidarité internationale, des milliers de villes, les scientifiques, les organisations syndicales et des entreprises pionnières ne s’étaient pas mobilisés pour faire pression sur les États.
Samedi soir, en tant qu’écologiste, j’étais profondément ému et, je dois le dire aussi, j’étais fier que ce soit notre pays qui ait réussi cela. Pendant un an, la diplomatie française s’est mise en mouvement comme jamais celle d’aucun pays ne l’avait fait, Président de la République en tête, en s’appuyant sur des personnalités remarquables, particulièrement Laurence Tubiana et Nicolas Hulot, que je veux remercier ici. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe écologiste et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Certes, le dérèglement climatique n’a pas disparu d’un coup. Cet accord ne permet pas, à lui seul, de respecter le seuil de 1,5 degré, mais un palier a été franchi. Nous avons une feuille de route, un agenda et des solutions pour la planète et pour l’emploi. Il y aura un avant et un après Paris 2015. Il y a maintenant urgence à mettre en œuvre cet accord et à agir de façon déterminée.
Pouvez-vous donc nous indiquer quelles actions notre pays compte engager pour que l’Europe renforce ses objectifs afin d’aller vers les 100 % d’énergies renouvelables, la mobilité sobre et propre, la finance et la fiscalité vertes, la mobilisation des territoires et le financement de la solidarité internationale, pour que notre pays reste à la hauteur du leadership que lui a confié la réussite de cette conférence historique ?
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe écologiste se lèvent et applaudissent longuement – Vifs applaudissements sur les bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur Baupin, mesdames et messieurs les parlementaires, merci de cet accueil, que je sais chaleureux sur tous les bancs, même si les formes en sont diverses. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.) Il s'agit en effet du premier pacte universel climatique de l'histoire. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) C’est vrai !
Je n’entrerai pas dans une discussion technique que nous aurons l’occasion d’avoir, mais il est vrai qu’il faudra maintenant appliquer tout cela. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) La loi sur la transition énergétique le permet.
Le Président de la République, en clôture de la conférence, a annoncé des initiatives supplémentaires pour ce qui concerne le financement, le prix du carbone et différentes actions : nous allons nous y employer. L’Assemblée nationale sera, bien sûr, associée à tout cela, puisque vous aurez, mesdames et messieurs, à ratifier l’an prochain l’accord conclu ce 12 décembre, qui sera signé au mois d’avril. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier l’ensemble de la représentation parlementaire, qui nous a soutenus dans cette tâche qui n’était pas des plus faciles. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe écologiste et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. Yves Fromion. Et Ségolène ?
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mardi 27 octobre 2015Rubrique : enseignement supérieurTitre : étudiants
M. Denis Baupin alerte Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation du théâtre de la cité internationale universitaire de Paris. La cité internationale universitaire est une fondation de droit privé, reconnue d'utilité publique depuis 1925, qui accueille plusieurs milliers d'étudiants, chercheurs, sportifs de haut niveau du monde entier en résidence étudiante, boulevard Jourdan Paris 14e. Elle y possède aussi un théâtre rénové il y a quelques années grâce à des subventions publiques, disposant de 3 salles, 5 ateliers d'artistes et 13 studios de musique occupant 28 salariés et 85 intermittents du spectacle. Lors d'un dernier conseil d'administration, la fondation a indiqué son intention de baisser le budget affecté au théâtre de 480 000 euros. Si elle se concrétisait, cette coupe budgétaire de 55 % mettrait en péril un théâtre qui, déjà depuis plus d'un an, se voit empêché par l'administration de la fondation de la cité universitaire de recruter un nouveau directeur, et ne peut donc plus assurer une programmation de moyen terme. Ce théâtre, par ailleurs subventionné par l'État via le ministère de la culture, par la ville de Paris, et la Région Ile de France, est devenu au fil du temps, de par sa programmation innovante, en lien avec son temps, une scène incontournable d'Ile-de-France qui participe aussi au renom de la cité internationale. Le ministère de l'éducation nationale octroie à la fondation cité internationale universitaire une subvention de 5 millions d'euros ce qui lui vaut de siéger au conseil d'administration. Il est de son devoir de se préoccuper de cette situation alarmante et de garantir, en lien avec le ministère de la culture et les collectivités partenaires, l'avenir de cet équipement culturel indispensable. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir l'informer des dispositions qu'elle compte prendre afin de sauvegarder le théâtre de la cité internationale universitaire.<
Paris (10e circonscription)
| Mandat clos le 20 juin 2017 (14e législature)