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mardi 14 juin 2022Rubrique : professions de santéTitre : Revalorisation des infirmières et infirmiers en centre de santé municipal
M. Éric Coquerel alerte Mme la ministre de la santé et de la prévention sur le statut des infirmières et infirmiers travaillant en centre de santé municipaux. En raison de leur statut particulier d'agents de la fonction publique territoriale, ces derniers ont été exclus des mesures issues du comité Ségur comme la prime de 183 euros mensuels dont ont pu bénéficier leurs collègues en milieu hospitalier. Pourtant, comme en témoignent les infirmières du CMS Henri Barbusse (Saint-Ouen) sur la circonscription de M. le député, elles aussi ont été fortement mobilisées face à la crise sanitaire, elles aussi subissent des conditions de travail difficiles, elles aussi œuvrent auprès de population souvent défavorisées et elles aussi sont essentielles au service public et à la continuité territoriale. Il souhaiterait donc savoir à quoi est dû cet oubli et l'alerter afin que cette erreur faite par son prédécesseur aux dépends des infirmières en centre de santé municipaux puisse être corrigée au plus vite.<
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mardi 22 février 2022Rubrique : dépendanceTitre : Grève des agents de l'EHPAD du château de Neuville (95)
M. Éric Coquerel appelle l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie, sur les conditions de travail déplorables que subirait le personnel soignant de la maison de retraite du château de Neuville (95), influant sur la prise en charge des pensionnaires de cet EHPAD. M. le député a été sensibilisé par les témoignages d'infirmières et d'aides-soignantes de cet EHPAD, en grève depuis le 3 janvier 2022, pour protester pacifiquement contre ce qu'elles dénoncent comme l'absence de dialogue social et le manque de transparence de leur hiérarchie, la mauvaise gestion de leur emploi du temps, de surcroît leur sous-effectivité entraînant une charge massive de travail, des rationnements de produits d'hygiène questionnant sur l'utilisation de l'argent public, un management douteux instaurerait un climat délétère et de la maltraitance envers les salariés et les pensionnaires. Ces dysfonctionnements devenus ordinaires se seraient accrus depuis l'arrivée du covid-19. Cela aurait des répercussions graves sur les résidents de cette structure et ne permettrait non seulement pas une prise en charge optimale, mais conduirait également à des manquements, de la négligence, pire : à des maltraitances indignes pour une vie humaine. Tout cela, dans une structure à but lucratif, fait écho aux faits décrits dans le livre « Les fossoyeurs » et que le groupe de M. le député dénonce depuis des années. M. le député demande donc à Mme la ministre de rencontrer en urgence ces personnels comme ils l'ont déjà demandé. Sur un plan général, qu'est-il prévu comme solutions urgentes afin que les aînés résidant en EHPAD puissent bénéficier d'un accompagnement humain et être considérés comme citoyens de plein droit ? Il lui demande ce qui est prévu comme solutions urgentes pour que leurs soignants puissent enfin travailler dans des conditions respectant le droit du travail et permettant justement d'accompagner les aînés.<
Le Gouvernement a donné des consignes claires pour qu'aucun signalement pour maltraitance ne soit laissé de côté. Chaque alerte doit donner lieu à une réponse et le cas échéant à un suivi. Dans le cas d'espèce, l'agence régionale de santé d'Ile de France (ARS IDF) suit la situation de cet établissement de très près, depuis plusieurs mois, après alerte des salariés grévistes, et ceci avant la publication du livre « les Fossoyeurs » qui a trouvé un écho significatif aux faits décrits par les salariés. Ceci a conduit, dans le cadre du plan de contrôle massif organisé à la demande du Gouvernement, à demander l'appui de l'Inspection régionale autonomie pour une inspection de niveau 3 début mars 2022 sur cet établissement Les premiers éléments recueillis sur pièces ne semblaient pas être de nature à mettre en lumière des écarts significatifs concernant les principaux éléments susceptibles de faire l'objet de poursuites. Des recommandations sont néanmoins susceptibles d'être effectuées dans le rapport final, afin d'améliorer les conditions d'exercice et d'accueil dans l'établissement concerné. -
mardi 15 février 2022Rubrique : établissements de santéTitre : Pour un État vraiment « plus fort en Seine-Saint-Denis »
M. Éric Coquerel interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur le plan « État plus fort en Seine-Saint-Denis ». S'il est vrai que la situation d'inégalité dans laquelle était plongée la Seine-Saint-Denis réclamait une réaction urgente, malheureusement, on est loin du compte à l'arrivée. Ce département le plus pauvre de l'hexagone a vraiment besoin d'un « État plus fort » mais au sens républicain du terme. C'est-à-dire qui veille à faire respecter les principes de la République et l'égalité de toutes et tous sur le territoire. Ce qui commence par l'accès aux services publics. Beaucoup de services publics y restent dysfonctionnels, insuffisants voire absents. Un seul exemple et pas des moindres : l'hôpital public. Actuellement, en Seine-Saint-Denis, entre 20 et 25 % des lits y sont fermés par manque de personnel. Les hôpitaux du CHU ont perdu une centaine de lits en 20 ans, alors que la population augmente et que le covid a causé dans le 93 une surmortalité record de +182 % en 2020. C'est le seul département qui a vu le service pédiatrie de son hôpital, Delafontaine, transformé en service de soins palliatifs pour personnes âgés pendant le covid, service qui par ailleurs est toute l'année débordé et insuffisant. Ce CHU a aussi perdu pas moins qu'un service de chirurgie pédiatrique, un service de néphrologie et un service d'ORL. Et n'a toujours pas ni de service d'urologie, ni de neurochirurgie ni de cardiologie interventionnelle. M. le député demande à M. le ministre : comment prétendre agir pour le 93 sans donner d'abord à ses habitants les moyens de soigner leurs reins, d'opérer leurs enfants ou de pouvoir être sauvés d'une crise cardiaque ? Comment prétendre agir pour le 93 quand ses habitants désespérés sont poussés dans les bras des cliniques privées plutôt que de mettre les moyens dans l'hôpital public ? M. le député demande aussi à M. le ministre : pourquoi vouloir continuer ce projet du grand hôpital nord plutôt que de s'occuper en urgence de re-doter le CHU, rénover Bichat et Beaujon et créer un hôpital à taille raisonnable qui soit complémentaire avec l'offre de soin existante ? Ce projet ne garantit pas que cet hôpital ait une maternité alors que les 2 hôpitaux qu'il va remplacer en ont une chacune. Ce qui s'ajoute au désert médical en matière de médecine de ville et de spécialistes. Ici, il faudrait en urgence un moratoire sur la fermeture des lits. Il souhaite connaître sa position sur le sujet.<
ACCÈS AUX SERVICES PUBLICS EN SEINE-SAINT-DENIS
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel, pour exposer sa question, n° 1683, relative à l'accès aux services publics en Seine-Saint-Denis.
M. Éric Coquerel. Pour ma dernière question orale de la législature, je voulais moi aussi revenir sur les questions de santé, notamment en Seine-Saint-Denis, où l’exécutif prétend s’être engagé dans le cadre du plan L'État plus fort en Seine-Saint-Denis. Pour moi, un État fort au sens républicain, c'est un État qui veille à faire respecter les principes de la République et l’égalité de toutes et tous. C'est loin d’être le cas dans le 93 en matière de services publics, tout particulièrement d'hôpital et de santé publics.
Actuellement, en Seine-Saint-Denis, entre 20 % et 25 % des lits sont fermés par manque de personnel. Les hôpitaux du CHU – centre hospitalier universitaire – ont perdu une centaine de lits en vingt ans, alors que la population de Seine-Saint-Denis augmente et que le covid-19 y a causé une surmortalité record de 182 % en 2020, malgré une population jeune. Dois-je vous rappeler, monsieur le secrétaire d'État, que ce département est le seul qui ait vu le service de pédiatrie d’un hôpital, l'hôpital Delafontaine, transformé en service de soins palliatifs pour personnes âgées pendant le covid-19, service qui par ailleurs est débordé toute l’année ? Dois-je vous rappeler que le CHU a aussi perdu un service de chirurgie pédiatrique, un service de néphrologie et un service d’ORL, et qu’il n’a toujours ni service d’urologie, ni de neurochirurgie ni de cardiologie interventionnelle ?
Comment prétendre agir pour la Seine-Saint-Denis sans donner à ses habitants les moyens de soigner leurs reins, d’opérer leurs enfants ou d'être sauvés d'une crise cardiaque ? Comment prétendre agir pour la Seine-Saint-Denis en continuant à pousser ses habitants désespérés dans les bras des cliniques privées au lieu de doter l'hôpital public des moyens nécessaires ? Comment prétendre agir pour la Seine-Saint-Denis sans s’attaquer au problème de désert médical en matière de médecine de ville et de spécialistes ? Comment prétendre agir pour la Seine-Saint-Denis, tandis que l'hôpital Grand Paris-Nord à Saint-Ouen dont vous projetez la création n’aura peut-être pas de maternité, alors que les deux hôpitaux qu'il remplacera en ont chacun une et que le ministre des solidarités et de la santé nie les centaines de fermetures de lits que cette fusion causera au prétexte qu'un hôtel hospitalier sera créé ? Comme si des hébergements non médicalisés à l’hôtel pouvaient remplacer des places à l'hôpital !
Il est temps d’arrêter ce grand projet raté, de rénover Bichat et Beaujon, de doter le CHU de moyens supplémentaires et de mettre le paquet en matière de santé publique pour les habitants, les patients et les soignants de Seine-Saint-Denis.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.
M. Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles. Depuis de nombreuses années, monsieur le député, le département de Seine-Saint-Denis fait face à d'importants retards en matière d'accès aux soins : sous-équipement et vétusté des hôpitaux publics, inégalités sociales et territoriales, notamment lors de la crise du covid-19, faible densité médicale. Cette situation appelle une mobilisation démultipliée de l'État. C'est ce que nous avons fait avec le plan L'État plus fort en Seine-Saint-Denis.
Concernant l'hôpital public, des crédits importants ont été débloqués pour sa rénovation dans le cadre du Ségur de la santé. Trois des quatre projets de l'AP-HP – Assistance publique-Hôpitaux de Paris – accompagnés par le Ségur de la santé se situent en Seine-Saint-Denis. Le projet du campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord à Saint-Ouen, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans cet hémicycle permettra de rapprocher l'hôpital des usagers et d'adapter l'offre à la croissance démographique du territoire, qui est importante. Son capacitaire a été augmenté de quatre-vingt-dix lits pour tirer les conséquences de la crise sanitaire et je vous confirme qu'il comprendra bien une maternité. La création du nouvel hôpital Jean-Verdier à Bondy, qui deviendra un site universitaire de proximité, permettra de renforcer l'offre de soins en mettant l'accent sur le décloisonnement entre la ville et l'hôpital. S'ajoute à cela la création d'un pôle mère-enfant à l'hôpital Avicenne, à Bobigny, dont les travaux commenceront en janvier 2023. Par ailleurs, les rénovations des urgences de tous les hôpitaux publics du département se poursuivent. Certaines sont en cours d'achèvement, comme à Montreuil ou Aulnay-sous-Bois. Nous soutenons aussi la reconstruction de l'hôpital Le Raincy-Montfermeil. Enfin, nous déployons de nouveaux équipements lourds, qu'il s'agisse d'IRM, de scanners ou d'imagerie médicale.
Ce ne sont là que quelques-uns des très nombreux projets illustrant l'investissement nécessaire de l'État et des pouvoirs publics en faveur de ce département et de ses habitants.
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel.
M. Éric Coquerel. S'agissant du projet d'hôpital Grand Paris-Nord, prétendre qu'il permettra de rapprocher les patients de l'hôpital me semble faire preuve d'un optimisme exagéré. Il vaudrait mieux éviter de fermer deux hôpitaux et en ouvrir un troisième, dont nous ne contestons pas l'utilité, mais de taille plus petite et certainement un peu plus au nord de la Seine-Saint-Denis.
De manière générale, nous vous demandons de prononcer un moratoire immédiat sur toutes les fermetures de lits, alors que les projets que vous évoquez en prévoient malheureusement. Plus globalement, il faut recruter massivement les médecins, les infirmiers, les aides-soignants et les personnels administratifs qui manquent à peu près partout. Il faut des recrutements dans les EHPAD publics : AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap –, corps de médecins fonctionnaires que nous défendons par ailleurs pour faire face aux déserts médicaux, toutes choses qui, pour l'instant ne sont pas au programme du Gouvernement et que nous nous chargerons de mettre en œuvre sous la présidence de Jean-Luc Mélenchon.
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mercredi 2 février 2022Rubrique : logementTitre : Mal-logement
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel.
M. Éric Coquerel. Madame la ministre déléguée chargée du logement, il y a quatre ans, Emmanuel Macron prétendait vouloir « apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd'hui sans abri. » C'est un échec et il en est le coupable. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe FI.) La Fondation abbé Pierre présentera demain son rapport 2022, qui dénombre encore plus de 4 millions de personnes mal logées en France, dont plus de 300 000 sans domicile. C'est deux fois plus qu'en 2012.
Désormais, les classes populaires ne sont plus seulement chassées des centres-villes, elles le sont aussi de leurs périphéries. Elles sont contraintes au mal-logement, à l'insalubrité, à des temps de trajet toujours plus intenables ; parfois, elles n'ont plus de solution du tout. Même problème dans les zones touristiques, où l'augmentation des prix due à la spéculation et aux résidences secondaires arrache les logements aux locaux et rend impossible de vivre et de se loger au pays. Il y a de plus en plus de besoins et de demandes de logements sociaux – + 20 % depuis 2012 –, mais jamais aussi peu d'argent public n'a été consacré au logement, jamais on n'a construit aussi peu de logements sociaux !
Au lieu d'agir pour qu'il y en ait plus, qu'avez-vous fait ?
M. Loïc Prud'homme. Rien !
M. Éric Coquerel. Vous avez encouragé les bailleurs sociaux à vendre leurs biens, avec la loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique, dite loi ELAN. Au lieu de mobiliser les 3,1 millions de logements vacants, qu'avez-vous fait ? Rien ! Ils n'ont jamais été aussi nombreux. Au lieu d'augmenter les aides au logement, qu'avez-vous fait ? 10 milliards d'économies depuis 2017 sur le dos des allocataires, qui y perdent en moyenne plus de 300 euros ! (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.) Enfin, au lieu de réguler sérieusement les prix du logement pour qu'ils cessent de grimper en flèche, vous laissez joyeusement chaque année les milieux immobiliers se féliciter de leurs profits records.
M. Loïc Prud'homme. Eh oui !
M. Éric Coquerel. Mesdames et messieurs les ministres, pour une fois, j'aurais aimé pouvoir dire que vous n'avez rien fait, mais la réalité est encore pire. Alors que l'espérance de survie d'une personne à la rue est de tout juste quinze ans, vous êtes responsables de ces 300 000 personnes sans domicile et des 15 millions de personnes touchées par la crise du logement. En attendant que la présidence de Jean-Luc Mélenchon (Sourires et exclamations sur quelques bancs des groupes LaREM et Dem) permette enfin de garantir qu'un toit est un droit, ma question est donc simple : face aux conséquences de vos choix politiques, n'avez-vous pas honte ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe FI.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du logement.
M. Pierre Cordier. Et des hôtels particuliers…
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement. Les personnes à la rue, il y en a trop : entre 10 000 et 12 000 en France chaque année. Ce chiffre est issu du dernier recensement de l'INSEE.
M. Éric Coquerel. Ce ne sont pas les chiffres ! Allez dire ça à la Fondation abbé Pierre !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . Cette année, pour la première fois depuis cinq ans, l'INSEE relancera un recensement.
Le chiffre de 300 000 correspond aux personnes sans domicile qui sont hébergées :…
M. Éric Coquerel. Arrêtez cette comédie ! C'est indécent !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . …200 000 le sont dans l'hébergement d'urgence et 100 000 – des demandeurs d'asile – sous la responsabilité du ministère de l'intérieur. L'année dernière, la Nuit de la solidarité à Paris a montré que le nombre de personnes à la rue avait diminué. Nous attendons les chiffres de la Nuit de la solidarité de cette année.
Des personnes à la rue, ce sont toujours des personnes de trop (Exclamations sur les bancs du groupe FI), mais de grâce, ne confondons pas les chiffres.
M. Éric Coquerel. Répondez sur les logements sociaux !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . Qu'avons-nous fait ? Le plan Logement d'abord, qui consiste à permettre aux personnes de passer de l'hébergement au logement.
M. Éric Coquerel. Jamais on n'a aussi peu construit de logements sociaux !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . Depuis 2018, 330 000 personnes ont accédé, depuis l'hébergement d'urgence ou la rue, à un logement. À quel type de logement ? À des logements sociaux, à des pensions de famille, à de l'intermédiation locative. Nous avons augmenté le nombre de logements très sociaux :…
M. Éric Coquerel. Arrêtez votre propagande !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . …nous en avons fait un peu plus de 30 000 par an pendant la législature, soit plus que sous la précédente. Alors ne tordez pas les chiffres (Mme Mathilde Panot et M. Éric Coquerel protestent), ne leur faites pas dire ce qu'ils ne disent pas. Nous agissons.
En ce qui concerne les permis de construire, c'est la même chose : plus de permis de construire ont été délivrés sous cette législature que pendant toute la précédente.
M. Maxime Minot. C'est faux !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . La relance de la construction, nous en avons besoin. Et puis, parlons des élus locaux : c'est dans les métropoles que nous avons le moins d'agréments de logements sociaux, là où les aides à la pierre sont déléguées.
M. Pierre Cordier. Et les dents creuses ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . À Strasbourg, à Grenoble, à Rennes : dans toutes ces métropoles, les aides à la pierre ont été déléguées aux élus, qui ne s'en servent pas. (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes FI et LR.)
M. Pierre Cordier. C'est la faute des élus, alors !
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée . La responsabilité est collective : à nous tous d'agir.
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mardi 1 février 2022Rubrique : patrimoine culturelTitre : Cinéma La Clef : stop à l'expulsion !
M. Éric Coquerel alerte Mme la ministre de la culture sur le risque d'expulsion de celles et ceux qui essaient de continuer à faire vivre le cinéma La Clef à Paris. Ce lieu fait partie du patrimoine culturel et historique de la capitale et en est à ce jour le dernier cinéma associatif. Ce lieu est une incarnation de la culture du cinéma indépendant qui fait la richesse du pays. Si ce cinéma est aujourd'hui menacé d'expulsion, c'est parce que le propriétaire des lieux (le comité d'entreprise de la Caisse d'Épargne) demande à récupérer les lieux pour le vendre. Avec sa disparition, de nombreux films indépendants risquent de perdre l'occasion d'être diffusés en salle à Paris et de rencontrer un public qu'ils auraient pu toucher, engager, bouleverser ou émanciper. Un collectif, « La Clef Revival », se bat pourtant aujourd'hui pour le faire vivre et construit un projet dans l'objectif de racheter le lieu à ce comité d'entreprise. Ce collectif a besoin de temps pour y parvenir et une expulsion dans les semaines à venir ne leur permettra pas de faire aboutir ce projet. M. le député souhaite donc alerter Mme la ministre sur les risques que ferait encourir cette expulsion au patrimoine culturel français en balayant tous les efforts menés par le collectif « La Clef Revival ». Comme de nombreuses autres personnalités et comme la mairie de Paris, il soutient ce projet de « La Clef Revival » et lui demande d'agir au plus vite pour sauver le cinéma La Clef et empêcher cette expulsion d'avoir lieu. Il souhaite connaître ses intentions à ce sujet.<
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mardi 25 janvier 2022Rubrique : services publicsTitre : Sous-effectif permanent au service public de l'inspection du travail 93
M. Éric Coquerel alerte Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur la pénurie de moyens au sein du service public de l'inspection du travail de Seine-Saint-Denis. Les syndicats CGT Travail emploi formation professionnelle 93, SUD Travail affaires sociales 93, l'UD 93 et FSU 93 représentant notamment les agents de contrôle et de secrétariat de l'unité départementale de Seine-Saint-Denis de la DRIEETS d'Île-de-France, l'ont alerté au sujet des sous-effectifs dans le département. Alors qu'en 2019, la Seine-Saint-Denis comptait plus de 683 000 actifs ayant un emploi, le service public de l'inspection du travail ne compte à ce jour que 38 agents de contrôle et 15 agents de secrétariat. Ce sont donc 12 postes d'agents de contrôle qui sont aujourd'hui vacants, notamment pour les missions d'accueil et de première information des salariés. Cette situation de sous-effectivité est une conséquence de la politique des baisses de recrutement dans ce service public, à l'instar d'autres services publics depuis de nombreuses années. Cela force l'inspection à embaucher des intérims par arrêtés préfectoraux, impliquant que les agents aient en charge ces intérimaires, ce qui signifie concrètement assumer deux postes plutôt qu'un seul. Les agents exigent des recrutements nécessaires au fonctionnement du service public de l'inspection du travail en Seine-Saint-Denis et M. le député les soutient dans leur mobilisation. Mme la ministre du travail, Élisabeth Borne, a été interpelée à de nombreuses reprises sans fournir aucune réponse aux agents mobilisés et soutenus par l'ensemble des organisations syndicales interprofessionnelles du département. Pour toutes ces raisons, il souhaite savoir quand le ministère du travail mettra en place une politique de recrutement afin de pallier à cette situation de façon pérenne.<
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mardi 25 janvier 2022Rubrique : enseignementTitre : Non-remplacement des personnels de l'éducation nationale
M. Éric Coquerel appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur le non-remplacement des personnels de l'éducation nationale. 7 900 emplois ont été supprimés dans les collèges et lycées depuis le début de ce quinquennat, soit l'équivalent de 175 collèges en moins. Il s'agit d'un des gros points noirs du protocole actuel - sans revenir sur les annonces de dernière minute, l'absence de purificateurs d'airs ou encore de masques adéquats fournis, ni d'autres mesures sérieuses pour assurer la sécurité sanitaire des élèves et personnels. M. le député a été alerté par des personnels de l'éducation nationale sur leurs conditions et moyens de plus en plus intenables. Cette situation catastrophique a été particulièrement aggravée et non créée par la crise du covid. Un CPE, professeur, agent, AESH ou encore AED doit pouvoir s'isoler immédiatement lorsqu'il apprend être positif au covid et ce sans crainte pour son établissement, ses élèves, ni pour les conditions de travail de ses collègues. M. le député peut constater qu'aujourd'hui cette condition n'est pas remplie dans sa circonscription en Seine-Saint-Denis où la situation est catastrophique. Le 13 janvier 2022, des milliers de manifestants issus de tous les métiers de l'éducation nationale ont signifié leur colère et leur inquiétude concernant cette situation. M. le député était notamment présent le 13 janvier 2022 devant les collèges Dora Maar à Saint-Denis et devant un autre collège à Saint-Ouen pour le constater et soutenir la mobilisation des parents et personnels las et inquiets. Il se tient à leur côté depuis septembre 2021 pour la rentrée, où le problème des non-remplacements était déjà criant. Déjà, à cette rentrée, il manquait un professeur de français à plein temps (soit quatre classes sans cours de français) et un professeur d'espagnol à mi-temps au collège Joséphine Baker à Saint-Denis. À l'école Joliot-Curie, une enseignante partie en détachement a donné lieu à 1 mois sans réponse concernant son remplacement, pour finir par un remplacement très mal géré. Tous les établissements avec qui M. le député a été en contact pointaient déjà le problème de ne pas remplacer les enseignants en cas d'absence inférieures à 15 jours : comment faire pour appliquer la continuité pédagogique dans ces conditions, surtout en pleine pandémie, dans un monde où l'on doit se faire tester tous les quatre matins puis s'isoler dès qu'on est positif à une maladie dont une caractéristique majeure est sa contagiosité ? Il est temps de mettre fin à la casse de l'école et de mettre en place et garantir le remplacement des personnels et enseignants par des personnels compétents, dans l'immédiat et dans de bonnes conditions. Et ce sans recourir à des personnels déjà partis en retraite et qui font partie des personnes potentiellement les plus à risques de la population. Il lui demande quelles solutions sérieuses sont donc prévues pour mettre fin à ce dysfonctionnement majeur dans son ministère et dans les établissements scolaires.<
NON-REMPLACEMENT DES PERSONNELS ENSEIGNANTS
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel, pour exposer sa question, n° 1645, relative au non-remplacement des personnels enseignants.
M. Éric Coquerel. Madame la ministre, je viens vous parler de la situation concrète que vivent les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis en raison des absences de professeurs non remplacés. Dans ma seule circonscription, les parents d'élèves m'ont transmis des chiffres hallucinants concernant le mois de janvier.
Voilà ce qui se passe à Saint-Ouen, Île Saint-Denis, Saint-Denis et Épinay – et ce n'est pas exhaustif –, résumé en nombre de jours école manquants : vingt-cinq jours à l'école maternelle élémentaire Anatole-France ; dix-huit jours à l'école maternelle et élémentaire Alexandre-Bachelet ; quinze jours à l'école maternelle Émile-Zola ; vingt-deux jours à école élémentaire Émile-Zola ; vingt-deux jours à l'école élémentaire Frédéric-Joliot-Curie ; dix-neuf jours à l'école élémentaire Irène-Joliot-Curie ; treize jours à l'école Jean-de-La-Fontaine ; dix jours à l'école maternelle Jules-Michelet ; trente jours à l'école élémentaire Jules-Michelet ; dix-huit jours à l'école Nelson-Mandela ; huit jours à l'école maternelle élémentaire Paul-Langevin de Saint-Ouen ; vingt-deux jours à l'école élémentaire Victor-Hugo ; vingt-trois jours à l'école maternelle élémentaire Paul-Langevin de Saint-Denis ; vingt-trois jours à l'école maternelle et élémentaire Samira-Bellil.
Voici des exemples de cours manquants dans quelques collèges et lycées : pas de cours de physique chimie et de sciences de la vie et de la terre (SVT) au lycée Jacques-Feyder d'Épinay ; pas de professeur en mercatique et management – une discipline du bac – au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen ; pas de professeur d'allemand pendant cinq mois et pas d'infirmière au collège Jules-Michelet ; mi-temps au lieu de plein-temps en français et en espagnol au collège Joséphine-Baker ; absence récurrente de professeurs de maths, français et anglais au collège Dora-Maar.
Précisons que cette accumulation de jours d'école manquants n'est pas propre au mois de janvier et aux effets de la crise sanitaire : c'est quasiment la même hémorragie depuis la rentrée de septembre. Il n'est pas question pour les parents ou moi-même de pointer la responsabilité des enseignants.
Voilà, madame la ministre, la réalité que vivent nos écoles. Elle constitue, de fait, une rupture de l'égalité républicaine en Seine-Saint-Denis. Elle renvoie votre communication rassurante et autosatisfaite à de la propagande qui se heurte à la réalité vécue par les enfants, les parents et le personnel de l'éducation nationale.
On a beau écrire au recteur et aux services de l'Académie, nous n'avons aucune réponse. Où sont les professeurs pour la Seine-Saint-Denis ? Que comptez-vous faire pour régler enfin ce problème structurel qu'est le non-remplacement de professeurs dans ce département et ailleurs ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Merci, monsieur le député Coquerel, d'insister sur le fait que même quelques jours d'absence dans les écoles peuvent avoir des répercussions importantes. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement s'est employé à maintenir les écoles ouvertes durant ces deux années de crise.
Le remplacement des professeurs absents est une préoccupation majeure du ministère puisqu'elle touche à la continuité et à la qualité du service public.
Pour faire face à la crise, nous avons annoncé de nouveaux recrutements destinés à renforcer les équipes et à assurer un meilleur remplacement : 3 300 professeurs contractuels supplémentaires ; recours à des listes complémentaires dans le premier degré ; 1 500 assistants d'éducation supplémentaires ; 1 500 vacataires administratifs qui pourront apporter un appui dans la gestion quotidienne de la crise ; 1 700 contrats de médiateurs qui seront maintenus autant que nécessaire.
Des moyens exceptionnels ont été débloqués depuis novembre 2020 afin d'assurer le remplacement des enseignants qui sont soit en travail à distance car atteints par le covid-19, soit en autorisation spéciale d'absence, soit en congé de maladie ordinaire.
La crise sanitaire a pesé sur la disponibilité des professeurs et des remplaçants, et elle continue à le faire, ce qui nous impose d’agir de manière à la fois conjoncturelle et structurelle. C'est ce que le ministère s'engage à faire.
Afin de réduire les absences, donc le besoin de remplacement, nous avons engagé plusieurs actions. Nous indemnisons des formations effectuées pendant les petites vacances, dispositif qui permet d’inscrire des absences par nature prévisibles hors des temps d’enseignement. Il est désormais possible de déporter les temps de formation et autres obligations des enseignants hors de la classe, de façon à améliorer la prise en charge du remplacement des professeurs absents lorsque leurs absences sont prévisibles. Cela correspond à l’engagement no 11 du Grenelle de l’éducation : « Assurer une continuité pédagogique efficace ».
Nous expérimentons aussi des solutions numériques dans seize départements et optimisons l'organisation actuelle pour remplacer les professeurs, notamment dans le second degré.
Ces dispositifs permettent un travail en autonomie – anticipé et encadré, bien sûr. Ils sont mis en place depuis un mois, avec des aides éducatives à domicile (AED) bénéficiant d'heures supplémentaires mieux rémunérées.
Il nous faut aussi agir afin d'améliorer l'attractivité du métier de professeur. N'en doutez pas, monsieur Coquerel, le ministère est au travail dans tous les établissements de France. Nous essayons, dans la mesure du possible, de pallier le problème du non-remplacement des professeurs absents, au cours de cette pandémie mais aussi de façon plus structurelle.
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel.
M. Éric Coquerel. La non-continuité n'est pas conjoncturelle mais structurelle : bien avant la crise sanitaire, que vous mettez en avant, vous avez refusé de titulariser les contractuels, établi la règle de non-remplacement pour une absence de moins de deux semaines – acceptation du principe de non-continuité du service public –, et supprimé 7 490 postes d'enseignant en cinq ans dans les collèges et lycées de Seine-Saint-Denis. À présent, vous annoncez 190 fermetures de classe en septembre 2022.
Le moins que l'on puisse dire, c'est le que compte n'y est pas. J'espère au moins que vous contacterez le recteur de l'académie pour qu'il réponde à la question posée par les parents de ma circonscription.
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mardi 21 décembre 2021Rubrique : entreprisesTitre : Bergams : que vont devenir les 283 employés sans-emploi ?
M. Éric Coquerel attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur la situation dramatique liée à la liquidation de l'entreprise Bergams à Grigny. Depuis plus de deux mois, les employés de Bergams sont mobilisés pour réclamer des conditions de travail dignes et sauver leur entreprise. Ils estiment être délaissés par les pouvoirs publics. Le 17 novembre 2021, l'entreprise a été mise en liquidation en dépit des cadences intenables (les horaires de travail des salariés ont augmenté de plus de 7 heures) et des pertes de salaires conséquentes, au motif de devoir « faire des efforts ». Bien qu'elle était en cessation de paiement, le groupe Norac Foods aurait pu soutenir sa filiale, surtout après avoir bénéficié d'aides de la part du Gouvernement. Laissera-t-on encore un de ces groupes avides de dividendes toujours plus importants menacer l'avenir des salariés ? Cette entreprise qui fabriquait des sandwichs et des plats cuisinés ultra-frais est le premier employeur privé de la ville de Grigny, qualifiée de ville la plus pauvre de France par l'observatoire des inégalités en 2020. L'État n'est pas sans ignorer les conséquences liées à la perte de ces 283 emplois essentiels dans la lutte contre la pauvreté de masse. Il est temps que l'État intervienne en garantissant un départ digne pour ces salariés qui ont souffert de ces conditions de travail dégradantes. M. le député s'interroge concernant l'inaction du Gouvernement. Les syndicats, militants et élus ont tenté de faire vivre l'intérêt que l'on devrait tous porter aux concitoyens : celui de la dignité au travail ! En continuant à ignorer leurs revendications, le Gouvernement est responsable de 283 pertes d'emploi dans la ville la plus pauvre de France. M. le député souhaite savoir ce que Mme la ministre prévoit pour accompagner ces licenciements. Par exemple, il lui demande s'il est prévu une aide au retour à l'emploi via une prime forfaitaire financée à partir de la vente du matériel et s'il est prévu une contribution conséquente du groupe Norac Foods tout en versant des indemnités de licenciement dignes aux salariés.<
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mercredi 6 octobre 2021Rubrique : impôts et taxesTitre : évasion fiscale
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel.
M. Éric Coquerel. Monsieur le Premier ministre, l'affaire du moment, celle des Pandora papers, succède aux LuxLeaks, SwissLeaks, Paradise papers et autres Panama papers. Les scandales à base d'évasion fiscale se suivent et s'amplifient !
Cette fois, les sommes dissimulées s'élèvent à 11 300 milliards de dollars, soit presque le PIB de l'Union européenne,…
M. Bruno Millienne. Est-ce la faute du Gouvernement ?
M. Éric Coquerel. …près de quatre fois celui de la France, plus de quarante-deux fois ce qu'il faudrait pour éradiquer la faim dans le monde. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI.)
Voilà la réponse que vous font les plus riches, monsieur Le Maire, quand vous expliquez qu'il faut diminuer leurs impôts pour les convaincre de rester dans notre pays ! Non contents de profiter de vos largesses, ils y joignent la fraude. Ils volent la Nation, ils volent tous ceux qui produisent les richesses dont ils tirent l'essentiel de leurs profits ! Au lieu de les combattre, vous préférez continuer à grappiller des miettes tout en détruisant notre modèle social. Vous vous attaquez aux chômeurs afin d'économiser 2,3 ridicules milliards, à nos retraites en invoquant un déficit temporaire représentant moins de 1 % du PIB. Vous avez même supprimé en 2020 5 400 lits dans les hôpitaux, au motif que l'argent magique n'existe pas. Apparemment, ce n'est pas tout à fait vrai : les prestidigitateurs de la finance sont capables de le faire disparaître sous nos yeux !
Pourtant, des solutions existent. Le groupe La France insoumise vous en propose sans cesse. Pourquoi les ignorez-vous ? Avez-vous seulement lu le rapport de mon collègue Ugo Bernalicis dénonçant les carences de la lutte contre la délinquance économique et financière ? Qu'attendez-vous pour organiser la transparence des flux financiers, pour soumettre les entreprises à un impôt universel (Mêmes mouvements), pour ajouter à la liste des paradis fiscaux tous les pays ciblés par l'enquête, y compris au sein de l'Union européenne, comme l'Irlande et le Luxembourg ? Monsieur le Premier ministre, qu'avez-vous à nous dire au sujet des Pandora papers, puisqu'aucun de vos ministres n'a réagi ; quand mettrez-vous fin à ce vol organisé ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – M. Stéphane Peu applaudit également.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics. Un consortium de 600 journalistes, à la suite d'investigations menées dans 117 pays, a mis au jour presque 12 millions de documents exploités ou exploitables. Nous n'y avons pas accès à ce stade ; nous n'en connaissons que ce qu'a divulgué la presse, mais, évidemment, ce travail est précieux et suscite notre intérêt. Aussi, nous avons donné pour consigne à la direction générale des finances publiques (DGFIP) d'analyser chaque information publiée, de vérifier si, en l'état de nos connaissances, des contribuables français sont concernés, et le cas échéant de diligenter tous les contrôles, redressements et sanctions pénales comme fiscales susceptibles de mettre un terme à ces abus.
Les dispositifs sur lesquels s'appuie notre politique de lutte contre la fraude ont tous été renforcés, ce qui est heureux. Nous obtenons des résultats. En 2019, 11 milliards d'euros ont été recouvrés à ce titre par la France ; en 2020, 8 milliards, bien que le confinement ait interrompu pendant plusieurs mois les contrôles sur pièces et sur place. Nous multiplions les échanges d'informations, nous déployons de nouveaux dispositifs, notamment en matière de politique fiscale. Monsieur le député, l'administration fiscale française est totalement mobilisée en vue de lutter contre la fraude. Nous l'avons fait à la suite de l'affaire des Panama papers, que vous avez citée ; nous le faisons, et nous continuerons de le faire, chaque fois que nous disposons de données exploitables, que l'administration en soit destinataire ou seulement en mesure de les analyser. Cette lutte constitue une priorité et nous ne manquerons pas de la renforcer, de développer de nouveaux outils. Lors de l'examen des prochains textes financiers, peut-être voterez-vous avec nous en faveur de dispositifs d'analyse qui nous permettront d'être plus efficaces. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)
M. le président. La parole est à M. Éric Coquerel.
M. Éric Coquerel. Peut-être voterez-vous avec nous, monsieur le ministre délégué, afin de redonner des moyens à Bercy, où vous avez supprimé ces dernières années des milliers de postes de contrôleur ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe FI.)
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mardi 28 septembre 2021Rubrique : InternetTitre : Fichage illégal : il faut suspendre le site d'extrême droite « Fdesouche » !
M. Éric Coquerel alerte M. le ministre de l'intérieur sur le fichage politique et religieux public effectué par le site « Fdesouche.com ». Ce site internet est d'ores et déjà connu depuis de nombreuses années pour diffuser une idéologie d'extrême droite particulièrement rance, au travers notamment de son obsession pour l'immigration. Le journaliste Taha Bouhafs vient de révéler que ce site, dont les administrateurs connus sont Pierre Sautarel et Damien Rieu, a constitué et diffusé des fichiers détaillés, publics et illégaux de personnalités et associations ciblées au nom de leur positionnement idéologique et religieux supposé ou réel. Un de ces fichiers regroupe des données concernant près de 800 collectifs d'aide aux migrants, dont la raison d'être sur un site qui revendique ouvertement son hostilité quant à toute présence de migrants sur le territoire est particulièrement inquiétante. Un autre fichier décline l'identité de plus de trois cents personnes qualifiées d'« islamo-gauchistes ». Parmi elles, des syndicalistes, des militants associatifs ou politiques, des élus - comme la totalité du groupe parlementaire La France insoumise, y compris M. le député lui-même. Ce fichier, constitué donc au nom d'une appartenance politique ou religieuse réelle ou supposée, présentée de surcroît sous le sceau de l'insulte, est illégal et dangereux. Si les administrateurs tentent de s'en défendre en prétendant qu'il ne s'agirait que de la reprise innocente d'une information publique (la liste de signataires de l'appel à la marche contre l'islamophobie du 10 novembre 2019), le fait est que les données qu'ils y ont recueillies et diffusées sont bien plus larges que celles diffusées lors de l'appel en question et que certaines des personnalités listées n'en étaient mêmes pas signataires. Certaines des personnes ciblées le sont de surcroît directement au nom de leur appartenance supposée ou réelle à la religion musulmane (voir la colonne « type : islam »), cible privilégiée de ces activistes d'extrême droite. Le fait de mettre dans le contexte actuel une telle liste à disposition d'un large auditoire d'extrême droite n'est pas anodin et interroge sur l'usage qui pourrait en être fait, au regard des diverses agressions récentes et ciblées perpétrées par des groupes radicaux de ce même tenant. Il lui demande pour toutes ces raisons s'il envisage la suspension du site « Fdesouche.com » et l'interroge concernant ce fichage et plus largement sur ce qu'il compte faire concernant ce site internet morbide aux pratiques illégales.<
Seine-Saint-Denis (1re circonscription)
| Mandat en cours