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ART. 3
N° 116
ASSEMBLÉE NATIONALE
5 septembre 2011

LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 2011 - (n° 3713)

Commission
 
Gouvernement
 

AMENDEMENT N° 116

présenté par

M. Muet, M. Sapin, M. Emmanuelli, Mme Filippetti, M. Cahuzac, M. Eckert,
M. Baert, M. Balligand, M. Bartolone, M. Launay, M. Nayrou, M. Carcenac, M. Goua,
M. Idiart, M. Claeys, M. Jean-Louis Dumont, M. Bourguignon, M. Hollande, M. Moscovici,
M. Lurel, M. Bapt, M. Habib, M. Vergnier, M. Lemasle, M. Rodet, Mme Girardin
et les membres du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

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ARTICLE 3

Supprimer cet article.

EXPOSÉ SOMMAIRE

Cet amendement vise à supprimer l’augmentation à 7 % de la taxe sur les conventions d’assurance (TSCA) des contrats d’assurance maladie « solidaires et responsables ».

Il faut rappeler que jusqu’à la loi de finances pour 2011, ces contrats d’assurance maladie étaient exonérés. Ils ont été instaurés par la réforme de l’assurance maladie de 2004 dont il faut rappeler l’échec puisque son objectif était de renforcer notre système d’assurance maladie notamment en ramenant ses finances à l’équilibre en 2007. Or les déficits ne cessent d’augmenter, et l’accès aux soins s’est dégradé.

Le parcours de soins instauré par cette réforme prévoit notamment une moindre prise en charge du ticket modérateur pour les assurés qui ne respectent pas le recours obligatoire à leur médecin traitant avant d’aller consulter un médecin spécialiste. La suppression de l’exonération de la TSCA remet donc en cause la garantie de contrats solidaires et responsables prévus par cette réforme, et montre l’abandon définitif par ce Gouvernement de toute volonté de réguler notre système de santé.

En outre, le récent rapport de l’inspection générale des finances (IGF) recommande de maintenir un taux réduit de taxation : « grâce à la mesure d’exonération dont on bénéficié les contrats solidaires jusqu’ici, l’objectif a été parfaitement atteint […]. Le maintient d’un régime privilégié, avec un taux réduit de 3,5 %, est de nature à préserver un avantage compétitif sur les contrats moins encadrés et, en conséquence, à ne pas affaiblir l’incitation qu’ils constituent sur le comportement des usagers. »

La mesure proposée par le présent projet de loi s’ajoute à l’augmentation de la contribution des organismes d’assurance maladie complémentaire (OCAM) au fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie (fonds CMU) institué par la LFSS pour 2009 et à la contribution au financement du vaccin contre la grippe A, votée l’an dernier.

Cette mesure est extrêmement injuste et ne résout en rien le problème structurel de la dette sociale. En effet, le gouvernement taxe, une fois de plus, l’ensemble des Français, de manière aveugle et inefficace. Ce sont les plus modestes qui seront touchés et en proportion les plus ponctionnés et qui auront donc de plus en plus de difficultés à souscrire une complémentaire santé.

Pour toutes ces raisons, il convient donc de supprimer cette nouvelle taxation.