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N
° 1198

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ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

TREIZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 16 octobre 2008

RAPPORT

FAIT

AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN SUR LE PROJET DE loi de finances pour 2009 (n° 1127),

PAR M. GILLES CARREZ,

Rapporteur Général,

Député.

——

ANNEXE N° 16

ÉCOLOGIE, DÉVELOPPEMENT ET
AMÉNAGEMENT DURABLES

TRANSPORTS ROUTIERS, FERROVIAIRES,
FLUVIAUX ET MARITIMES

URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ

CONTRÔLE ET SANCTION AUTOMATISÉS
DES INFRACTIONS AU CODE DE LA ROUTE

AVANCES AU FONDS D’AIDE À L’ACQUISITION
DE VÉHICULES PROPRES

Rapporteur spécial : M. Hervé MARITON

Député

____

AVANT-PROPOS 7

QUESTIONS D’ACTUALITÉ 9

RÉSUMÉ DU RAPPORT SPÉCIAL 31

INTRODUCTION 41

CHAPITRE PREMIER :  UNE MUTATION HISTORIQUE POUR LA POLITIQUE DES TRANSPORTS 43

I.– UN CADRE D’ACTION PROFONDÉMENT MODIFIÉ 43

A.– LES CONCLUSIONS DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS 43

B.– LES ORIENTATIONS RETENUES 48

C.– LA RÉFORME DU MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DE L’ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 49

1.– La réforme de l’administration centrale du MEEDDAT 49

2.– La réforme des services déconcentrés 51

3.– Les effectifs et leur réduction 51

II.– DES CRÉDITS DES TRANSPORTS TERRESTRES, FLUVIAUX ET MARITIMES EN FORTE HAUSSE POUR 2009 52

III.– LES PLAFONDS DE DÉPENSES 2009–2011 54

CHAPITRE 2 : INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORT 59

I.– DES AUGMENTATIONS DE CRÉDITS RÉALISANT UNE GRANDE AMBITION 59

II.– L’AFITF, PIVOT DES PROJETS DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT 63

A.– DES SUBVENTIONS BUDGÉTAIRES INDISPENSABLES POUR L’AFITF 63

B.– L’AFITF AU SERVICE PRÉFÉRENTIEL DU REDÉPLOIEMENT MODAL 68

III.– LE NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE DE RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE 70

A.– LA DÉGRADATION DES COMPTES DE RFF EN 2007 70

B.– LE CONTRAT DE PERFORMANCE 2008-2012 DE RFF 71

C.– LA RÉGÉNÉRATION DU RÉSEAU FERROVIAIRE, UNE PRIORITÉ QUI DEVRAIT ÊTRE ABSOLUE 73

D.– L’ENDETTEMENT DE RFF 75

IV.– LES CONTRATS DE PLAN OU DE PROJETS ÉTAT-RÉGIONS : BILAN ET PERSPECTIVES 77

A.– VERS L’ACHÈVEMENT DES CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONS 77

B.– LES CONTRATS DE PROJETS ÉTAT-RÉGIONS 79

1.– Le ferroviaire 80

2.– Les transports collectifs 81

3.– Le volet Île-de-France 82

4.– Le volet portuaire 83

5.– Le transport fluvial 83

6.– Le transport combiné 84

V.– L’ÉTAT D’AVANCEMENT DES PROJETS DE NOUVELLES GRANDES INFRASTRUCTURES 84

A.– LGV Tours-Bordeaux 84

B.– LGV Le Mans-Rennes 84

C.– LGV Nîmes - Montpellier 85

D.– Liaison fluviale Seine-Nord-Europe 85

VI.– LE BONUS-MALUS : UN SUCCÈS À ASSURER SUR LE PLAN FINANCIER 86

CHAPITRE 3 : SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES 91

I.– LE PROGRAMME N° 207 SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES 91

A.– DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES EN FAIBLE CROISSANCE POUR 2009 92

B.– UNE FAIBLE CROISSANCE PROLONGÉE JUSQU’EN 2011 94

II.– LE COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE CONTRÔLE ET SANCTION AUTOMATISÉS DES INFRACTIONS AU CODE DE LA ROUTE 95

A.– LE PRODUIT DES AMENDES RADARS 96

B.– LES MOYENS DE RENFORCER L’EFFICACITÉ DES RADARS 97

C.– LES CRÉDITS DU PROGRAMME N° 752 FICHIER NATIONAL DU PERMIS DE CONDUIRE 99

D.– LA POURSUITE DE L’EFFORT EN 2010 ET 2011 99

III.– L’EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ ROUTIÈRE 100

A.– DES INDICATEURS DE COMPORTEMENT PEU CONVAINCANTS 102

B.– L’EFFICACITÉ PERFECTIBLE DU CONTRÔLE AUTOMATISÉ 102

C.– LA RÉDUCTION DU NOMBRE DE TUÉS ET DE BLESSÉS 103

1.– La décroissance insuffisamment rapide du nombre de tués 105

2.– Le cas préoccupant des usagers vulnérables 107

3.– Des statistiques relatives aux blessés insuffisamment détaillées et connues 107

CHAPITRE 4 : SÉCURITÉ ET AFFAIRES MARITIMES : LA DYNAMISATION NÉCESSAIRE DE LA POLITIQUE DE LA MER 109

I.– DES MOYENS BUDGÉTAIRES RIGOUREUSEMENT COMPTÉS 109

II.– LES ENJEUX ACTUELS DE LA SÉCURITÉ ET DES AFFAIRES MARITIMES 111

A.– UNE RÉORGANISATION EN FAVEUR DE LA SPÉCIFICITÉ DES AFFAIRES MARITIMES 111

B.– L’IMPORTANCE STRATÉGIQUE DU BUDGET DE LA SÉCURITÉ MARITIME 112

C.– L’EFFICACITÉ DES AIDES À LA FLOTTE DE COMMERCE 112

D.–  DES ENJEUX DE FORMATION MAJEURS 113

CHAPITRE 5 : URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ : UNE RÉFORME INÉDITE 115

I.– DES AUGMENTATIONS BUDGÉTAIRES SIGNIFICATIVES 115

II.– LES GRANDS ENJEUX DE LA PÉRIODE 2009–2011 126

A.– LES GRANDS PROJETS D’URBANISME 127

B.– LES AGENCES DE L’EAU ET L’ONEMA 131

C.–  LES RÉSERVES NATURELLES 133

D.– NATURA 2000 134

CHAPITRE 6 : INFORMATION GÉOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE 137

EXAMEN EN COMMISSION 139

Article 60 Instauration d’une taxe due par les poids lourds à raison de l’utilisation de certaines infrastructures 145

ANNEXE : LISTE DES AUDITIONS RÉALISÉES PAR VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL 157

L’article 49 de la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) fixe au 10 octobre la date limite pour le retour des réponses aux questionnaires budgétaires.

À cette date, 93 % des réponses sont parvenues à votre Rapporteur spécial.

AVANT-PROPOS

L’ambition du budget des transports, et plus largement, de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, est réelle et – dans son principe – bienvenue.

Il s’agit de concourir au développement durable de notre pays pour la compétitivité de notre économie, pour l’amélioration de l’environnement, pour la meilleure réponse aux besoins sociaux.

Restent quelques solides questions.

Quel est l’ordre des choix, comment se hiérarchisent les priorités, quelle est la réalité des financements, quels progrès pour l’efficacité des opérateurs ?

Autant de points à résoudre pour s’assurer que nous privilégions le réel au virtuel.

QUESTIONS D’ACTUALITÉ

La crise : quelle crise pour les transports ?

La crise bancaire et financière et le ralentissement voire la récession économique sont-ils un handicap ou une opportunité pour la politique des transports ?

Le nouvel élan donné à la politique des transports par le budget 2009 ne semble pas devoir être contrecarré par la situation économique générale, à la condition toutefois essentielle de mobiliser l’ensemble des acteurs.

Les comportements des particuliers et des entreprises, par leur inflexion récente, constituent à la fois une justification et un soutien au redéploiement modal en faveur des transports ferroviaires et collectifs qui est au cœur de la politique du Gouvernement. La contrainte de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est de mieux en mieux prise en compte, avec l’aide imprévue mais utile à cet égard, de la flambée des prix de l’énergie intervenue en 2007 et en 2008 jusqu’à leur reflux à partir de la mi-juillet 2008.

On observera par ailleurs que des mécanismes innovants, comme le bonus-malus relatif aux achats d’automobiles ou comme le financement du système de contrôle sanction automatisé par les amendes radars ont déclenché ou accéléré des inflexions très significatives des comportements.

Le projet de loi de finances non seulement pérennise ces dispositifs, mais introduit une innovation majeure avec l’écotaxe kilométrique sur les poids lourds dont l’objet est à la fois de prendre en compte les coûts externes du transport routier de marchandises et de financer de nouvelles infrastructures.

S’agissant de l’État, il jouera pleinement son rôle d’orientation et de cofinancement sur la période 2009–2011.

Les moyens budgétaires sont incontestablement au rendez-vous pour la construction de nouveaux équipements en réponse aux conclusions du Grenelle de l’environnement reprises par le Président de la République,

Les investissements dans les infrastructures de transport vont créer de l’activité et des emplois et donc participeront à la stimulation de la croissance - mais tardivement – pour contrecarrer les tendances récessives actuelles.

Compte tenu de la rareté des ressources budgétaires, l’investissement dans les infrastructures ne saurait par ailleurs monopoliser les crédits publics au détriment de l’investissement productif.

En tout état de cause, la politique des transports assigne un rôle majeur au secteur privé. Les mises en concession ou les contrats de partenariat seront indispensables pour atteindre les objectifs.

Or la crise bancaire et financière a un impact sur la capacité des éventuels partenaires privés à réunir les financements nécessaires aux projets de concession comme la LGV Sud-Europe-Atlantique ou aux contrats de partenariats comme la LGV Le Mans-Rennes.

D’ores et déjà, l’on constate que la date limite de remise des offres pour le projet GSM-R a dû être retardée de six semaines en raison de la crise bancaire et financière, alors que le montant de l’opération, de 650 millions à un milliard d’euros selon les sources, est relativement limité par rapport à ceux des projets précités.

Par ailleurs, en situation de pénurie de crédits bancaires, la rentabilité attendue des projets prend une importance encore plus décisive dans les choix d’investissement. Or l’on peut s’attendre que la rentabilité des nouvelles lignes à grande vitesse, par exemple, soit inférieure à celles construites en priorité et actuellement en fonctionnement.

Au reste, le recours au secteur privé introduira une mise en concurrence de fait et d’ailleurs souhaitable, des différents projets d’infrastructure les uns par rapport aux autres, et également avec les projets d’investissement dans le secteur productif.

Il convient donc, à la fois, de ne pas surestimer la capacité de financement du secteur privé pour la mise en œuvre de la politique des transports et de créer un environnement législatif et réglementaire favorable à des engagements pérennes et suffisants du secteur privé.

Le bilan positif de la loi sur le service minimum

Le bilan de la loi du 21 août 2007 sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs est plutôt positif, principalement pour l’organisation de la continuité du service mais aussi pour la prévention du déclenchement des conflits collectifs dont le nombre a globalement diminué malgré la persistance de difficultés ponctuelles sérieuses.

• Les accords-cadres, les avenants et les décrets ont été pris

Afin de prévenir les conflits et de faciliter les procédures de négociation préalable, l'article 2 de la loi du 21 août 2007 a prévu que, dans les entreprises de transport concernées, l'employeur et les organisations représentatives engagent des négociations en vue de la signature, avant le 1er janvier 2008, d'un accord-cadre organisant une procédure de prévention des conflits et tendant à développer le dialogue social. Cet accord-cadre fixe notamment les conditions de dépôt de préavis de grève et les délais de négociation.

À la SNCF, un avenant a été signé, le 13 décembre 2007, afin de mettre en conformité avec l'article 2 de la loi du 21 août 2007, l'accord sur l'amélioration du dialogue social et la prévention des conflits signé le 28 octobre 2004.

À la RATP, un avenant a également été signé, le 24 décembre 2007, afin de mettre en conformité l'accord relatif au droit syndical et à l'amélioration du dialogue social du 30 mai 1996, modifié les 23 octobre 2001 et 20 février 2006.

La loi du 21 août 2007 a également prévu que des négociations au niveau de la branche s'engagent dans les mêmes délais et pour les mêmes motifs, cet accord de branche ayant vocation à s'appliquer dans les entreprises de transport où aucun accord-cadre n'a été signé.

Un accord de branche sur le développement du dialogue social, la prévention des conflits et la continuité du service public dans les transports urbains de voyageurs a été signé le 3 décembre 2007 par l'Union des Transports publics et ferroviaires (UTP), représentant les opérateurs de transports publics urbains, et quatre organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC et UNSA). Cet accord s'applique à toutes les entreprises de la branche qui n'ont pas signé d'accord-cadre.

Ce texte va au-delà des obligations légales puisqu'il traite de l'amélioration du dialogue social, de la prévention des conflits, de la gestion des perturbations et de leur suivi.

Sur la gestion des conflits, l'accord définit notamment les modalités de la déclaration préalable des grévistes, la réorganisation exceptionnelle du travail avec les non grévistes et la consultation après le début d'un conflit.

Enfin, la loi du 21 août 2007 a prévu un décret en Conseil d'État, pris après consultation des organisations syndicales, pour pallier l'absence d'accord-cadre ou d'accord de branche dans les entreprises concernées.

Le décret n° 2008–82 du 24 janvier 2008 s'applique aux entreprises de transport interurbain dans lesquelles l'employeur et les organisations syndicales n'ont pas signé d'accord-cadre. En effet, la négociation ouverte au niveau de la branche des transports interurbains n'a pas abouti à la signature d'un accord de branche.

Les plans de transport ont été mis en place, si nécessaire par les préfets

Le bilan de la mise œuvre des plans de transport prévus par la loi pour les régions et les principales agglomérations est positif.

L'État, qui est l'autorité organisatrice des services nationaux de transport de voyageurs, a défini les priorités de desserte et approuvé les plans de transport adaptés et les plans d'information des usagers élaborés par la SNCF, conformément à la loi.

Sur les 21 régions de province qui sont les autorités organisatrices des transports (AOT) ferroviaires régionaux, 11 ont approuvé les plans de transport adaptés élaborés par la SNCF. Les préfets ont constaté la carence de 10 régions et ont approuvé ces plans par substitution, conformément aux dispositions de l'article 4 de la loi prévues en cas de carence des AOT.

Le Syndicat des Transports d'Île-de-France (STIF), qui est l'autorité organisatrice des transports de voyageurs en Île-de-France, a approuvé les plans de transport élaborés par les entreprises de transport RATP et SNCF.

Selon les données disponibles à la fin du mois de septembre 2008, sur les 30 principales autorités organisatrices des transports urbains de province (soit les autorités compétentes sur des périmètres de transport urbain supérieurs à 200 000 habitants), 21 ont déjà approuvé ou sont en train d’approuver les plans de transport adaptés et les plans d'information des usagers. La mise en œuvre de la loi a été assurée par les préfets en lieu et place de 9 autorités organisatrices des transports urbains.

S'agissant des autres AOT, le bilan est plus contrasté, en particulier pour les départements qui sont en charge des transports scolaires, compte tenu du nombre important d'entreprises de transport avec lesquelles les conseils généraux ont des relations contractuelles.

Lors des conflits des 22 mai et 17 juin 2008 le dispositif de la loi a permis d’informer les usagers dans la quasi-totalité des situations des circulations effectives, permettant ainsi d’assurer leurs déplacements.

• La conflictualité est en baisse et le service minimum est assuré à la SNCF

Le bilan de l'application de la loi du 21 août 2007 à la SNCF est positif. La mise en œuvre de la déclaration individuelle d’intention, 48 heures avant la grève pour les conducteurs (à l'exception de ceux de l'activité de transport de fret), les contrôleurs et les aiguilleurs, a permis d’établir, au vu du nombre d’agents réellement en grève, les niveaux de service prévus dans les plans de transport adapté. Les services ont été affichés et communiqués à l'avance à la clientèle.

Le nombre de « démarches de concertation immédiate » (DCI) est en très nette augmentation (+ 130 %) par rapport à 2007 sur la même période. La procédure joue pleinement son rôle dans la mesure où le nombre de préavis de grève déposé (248) est en baisse de 30 % par rapport au 1er semestre 2007. Sur 248 préavis recensés, pour la moitié, le service a pu être assuré au niveau normal. Pour l’autre moitié, sur les 124 services prévisibles, la moitié (62) a consisté à ne supprimer que quelques trains. Le service annoncé a toujours été respecté et dans certains cas, des trains supplémentaires ont été mis en place en fonction des agents qui s’étaient déclarés grévistes et qui sont venus travailler. Le processus de réaffectation a également permis d’améliorer le service rendu à la clientèle, en utilisant les personnels sur des trains supplémentaires.

Au total et à ce stade, la mise en œuvre de la loi a eu un effet positif sur la conflictualité au sein de la SNCF. Les nombres de préavis et de grèves constatés au 1er semestre 2008 sont les plus faibles depuis 1995.

Les pertes de produits de trafic ont été sensiblement réduites au premier semestre 2008 par rapport à leurs niveaux antérieurs.

En 2006, la perte de produits du trafic s’est élevée à 38,8 millions d’euros et à 236,9 millions d’euros en 2007, dont 213 millions pour les grèves liées à la réforme des retraites. Au premier semestre 2008, la perte de produits de trafic se limite à 26,9 millions d’euros.

• L’alarme sociale et la concertation s’améliorent à la RATP

À la RATP, le recours au dispositif de prévention des conflits s'est concrétisé par une augmentation du nombre « d'alarmes sociales » de 25 % (235) au cours du premier semestre 2008 par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période. 91 % de ces alarmes n'ont pas été suivies d'un préavis de grève.

Le nombre de préavis de grève (30) déposés au premier semestre 2008 est quatre fois moins élevé que celui des préavis déposés au cours des cinq dernières années sur la même période.

Dans tous les cas la réaffectation des personnels non grévistes s’est effectuée sans difficulté particulière.

L’impact des grèves sur les résultats bruts de la RATP est estimé à 2,1 millions d’euros en 2006 et à 30 millions d’euros en 2007, dont 27,7 millions liés à la réforme des retraites.

Au premier semestre 2008, les grèves intervenues n’ont eu aucun impact sur les résultats de la RATP, les pertes de recettes ayant été compensées par les retenues sur salaires prévues conformément à la réglementation.

On constate donc une amélioration du climat social par la concertation préalable au dépôt de préavis de grève. La mise en œuvre des retenues sur salaires contribue à la responsabilisation des personnels. On peut espérer une disparition rapide des grèves impromptues dont l’impact sur les usagers et l’activité économique sont désastreux.

La question reste entière de l’effet de la loi en cas de conflit social important, le dispositif adopté privilégiant l’obligation de méthode à l’obligation de résultat.

La politique tarifaire de la SNCF

Dans le cadre de son travail permanent de contrôle, votre Rapporteur spécial a présenté le 15 octobre 2008 un rapport d’information n° 1161 intitulé « Politique tarifaire de la SNCF : le consommateur a le droit de savoir ». Alerté par des associations de consommateurs, votre Rapporteur spécial a estimé qu’il convenait effectivement d’étudier cette question qui se rapporte à la fois à la mission de service public de la SNCF et à ses modalités de gestion en tant qu’établissement public.

La SNCF applique depuis 1993 au TGV puis a généralisé à ses trains à réservation obligatoire, le yield management. Cette technique de tarification, introduite par les compagnies aériennes et adoptée par l’hôtellerie, les tours opérateurs et les spectacles, est destinée, pour l’entreprise, à maximiser la recette par voyageur transporté et par kilomètre parcouru, ainsi qu’à optimiser le taux de remplissage. Le voyageur se voit en conséquence proposer, dans la limite des quotas définis et des places disponibles pour chacun de ceux-ci, des tarifs d’autant plus avantageux que la réservation est anticipée par rapport à la date de départ.

Le yield management n’est pas, par nature, incompatible avec la mission de service public de la SNCF. Cette méthode de gestion permet à la SNCF de favoriser l’étalement des horaires et de proposer des tarifs attractifs tout en optimisant le taux de remplissage de ses TGV, mettant ainsi en application son projet de grande vitesse populaire.

Si la hausse annuelle des tarifs moyens sur un ensemble de destinations ne dépasse pas la norme autorisée de 1,9 %, il est incontestable que certains consommateurs, plus flexibles dans leurs horaires et leurs dates de déplacement, tirent mieux parti que d’autres de la multiplicité des tarifs proposés par la SNCF.

En tout état de cause, la transparence et la lisibilité des prix doivent être améliorés pour permettre aux consommateurs de faire leurs choix en toute connaissance de cause.

Votre Rapporteur spécial a formulé plusieurs propositions pour accélérer les améliorations souhaitables de la politique tarifaire de la SNCF :

Proposition n° 1 :  Lors de l’achat d’un billet de TGV, le consommateur a communication du prix médian – hors cartes d’abonnement – du trajet considéré pour l’année civile antérieure ;

Proposition n° 2 :  Tout billet de TGV comporte l’indication du montant du péage acquitté par le voyageur, en euros et en pourcentage de son prix total ;

Proposition n° 3 :  Afin de simplifier et d’unifier le yield management, la différenciation période normale – période de pointe ne s’applique pas à la tarification TGV ;

Proposition n° 4 :  Lors de la réservation à un guichet de gare ou d’agence, le consommateur dispose d’un écran reproduisant le contenu de celui du vendeur ou peut consulter l’écran de ce dernier ;

Proposition n° 5 :  La lutte contre la fraude constitue une priorité de la SNCF. L’identité du bénéficiaire de la réservation est fixe dès la réservation ;

Proposition n° 6 :  La future commission de régulation des activités ferroviaires (CRAF) pourra décider de se saisir de tout sujet relatif à la tarification des transports ferroviaires de voyageurs ;

Proposition° 7 :  La tutelle de la SNCF publie un arrêté ministériel annuel d’agrément des tarifs TGV organisé autour des prix médians.

Après la publication de ces propositions, la SNCF a admis la nécessité de simplifier sa tarification TGV et d’améliorer la lisibilité de ses prix.

Des guides imprimés ont été diffusés présentant des fourchettes de prix minimaux et de prix maximaux pour un ensemble de destinations. L’affichage du prix du péage sur le billet lui apparaît souhaitable, même si seule une évaluation approximative pourra y figurer. La SNCF ne repousse pas l’idée de communiquer le prix médian – la moitié des usagers paie davantage, l’autre moitié paie moins –, tout en soulignant que des difficultés techniques devront être résolues au préalable.

La question de la hausse des tarifs de la SNCF a été largement débattue.

Les statistiques fournies par la SNCF à votre Rapporteur spécial montrent, pour des échantillons de grande taille et un ensemble de destinations, confirment que les tarifs moyens du début 2008 ne sont pas supérieurs de plus de 2 % en 2008 aux niveaux de 2007.

Certaines associations de consommateurs soutiennent, au contraire, que la hausse est supérieure, sur la base des relevés de tarifs pour une quinzaine de destination.

En réalité, le yield management mis en place par la SNCF a introduit par nature des différenciations de tarifs importantes, selon les périodes et les horaires considérés. Les consommateurs les prennent en compte dans la mesure de leur flexibilité.

En conséquence, des principes devraient être réaffirmés dans deux directions opposées.

Il serait souhaitable, en premier lieu, de confirmer la SNCF dans sa capacité à conduire la politique tarifaire qui lui permet d’être rentable et de se développer. En contrepartie, les hausses maximales pratiquées ne devraient pas dépasser des limites compatibles avec le service public qu’il appartient aux pouvoirs publics de définir.

Péages ferroviaires : pour la vérité des coûts

L’utilisation du réseau ferroviaire français n’a pas, pendant longtemps, été facturée à la hauteur de ses coûts d’entretien et de renouvellement.

Indispensable à des décisions économiques rationnelles, la vérité des coûts s’impose d’autant plus aujourd’hui que la régénération du réseau est urgente et que les comptes de Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire de l’infrastructure qui perçoit les péages, sont fortement dégradés.

Votre Rapporteur spécial a publié le 7 mai 2008 sur cette question un rapport d’information n° 875 intitulé « Péages ferroviaires : pour la vérité des coûts », comportant huit propositions.

Afin de se rapprocher de la vérité des coûts sans casser la dynamique de développement des lignes à grande vitesse et sans hypothéquer la relance, entre autres par la concurrence, du fret ferroviaire, votre Rapporteur spécial a préconisé des hausses progressives programmées sur une période d’au moins cinq années.

Cette recommandation a été prise en compte par le Gouvernement pour les trains à grande vitesse puisque les hausses décidées en septembre 2008 pour 2010 par le Gouvernement devraient être compensées, selon la SNCF, par des progrès de productivité.

En revanche, pour le fret ferroviaire, les hausses envisagées pour le coût d’un sillon sont fortes et pourraient entraîner une augmentation de 25 % du prix de revient d’un train de fret au kilomètre. Cette hausse, qui présenterait en outre l’inconvénient de ne pas être subordonnée à l’augmentation de qualité des sillons, nécessiterait d’ailleurs le versement de compensations aux entreprises de fret ferroviaire, dans un cadre juridique qui paraît à ce stade incertain.

Votre Rapporteur spécial recommandait par ailleurs que la réforme des droits de péage et de la présentation des comptes de RFF ne fasse pas obstacle au suivi des moyens affectés à la régénération. Alors que la régénération doit représenter une priorité, cette recommandation n’a malheureusement pas été reprise par le Gouvernement dans le présent projet de loi de finances pour 2009.

Votre Rapporteur spécial a par ailleurs proposé que RFF se désendette par ses propres moyens, contrairement aux conclusions de la Cour des comptes. Des cessions plus dynamiques d’actifs immobiliers sont d’ores et déjà programmées pour 2009. Le transfert des gares à RFF proposé par votre Rapporteur spécial n’a pas pour le moment été retenu par les pouvoirs publics mais pourrait également contribuer efficacement au désendettement. Cette solution pourrait s’imposer à l’avenir lors de l’ouverture à la concurrence.

Autre recommandation faite par votre Rapporteur spécial, la maîtrise de la préparation et de la commercialisation des sillons doit revenir à RFF et s’imposera chaque jour davantage avec la montée en puissance actuelle de la concurrence sur le fret ferroviaire et, à partir de 2010, pour les trajets internationaux de voyageurs. La solution d’un transfert progressif des horairistes, d’abord des bureaux nationaux et régionaux puis des acteurs locaux aurait l’avantage d’être progressive.

D’autres propositions ont été présentées depuis lors, dont la constitution d’une entité supplémentaire, intitulée « Exploitation du réseau ferré national (ENCF) », qui reprendrait l’ensemble des compétences de RFF en matière d’exploitation du réseau et aurait à sa charge toutes les tâches afférentes, depuis la conception des graphiques de circulation jusqu’à la mise en œuvre des aiguillages (rapport du sénateur Hubert Haenel).

ENCF, tout en appartenant à la SNCF, disposerait d’une autonomie de gestion égale à celle de Réseau de transport de l’électricité (RTE) au sein d’EDF.

Alors qu’une autorité de régulation ferroviaire doit être également créée, il n’est pas acquis que le système ainsi créé soit stable et ne conduise pas inéluctablement à la disparition de RFF, avec le problème de la reprise de sa dette.

Enfin, votre Rapporteur spécial recommandait que la future autorité de régulation ferroviaire soit dotée de pouvoirs étendus. Associée étroitement au processus d’attribution des sillons, cette autorité devra être en mesure, notamment, d’instruire dans les délais les plus courts les différends relatifs au niveau des tarifs, à l’accès aux sillons et à leur qualité.

Des pouvoirs étendus pour la future autorité
de régulation ferroviaire

Une commission de régulation des activités ferroviaires (CRAF) est sur le point d’être créée par le projet de loi relatif à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires et guidés et portant diverses dispositions relatives aux transports déposé sur le Bureau du Sénat en septembre 2008. Cette création répond d’abord aux prescriptions de deux directives européennes relatives à l’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire. Elle aura aussi pour conséquence de modifier les rapports entre les acteurs du système ferroviaire et l’équilibre du système tout entier.

La mission de la commission sera en effet de concourir au bon fonctionnement non seulement du service public mais aussi des activités concurrentielles de transport ferroviaire, au bénéfice des usagers et des clients des services de transport ferroviaire.

Cette commission de régulation disposera pour son fonctionnement de crédits budgétaires dont elle proposera le montant au ministre chargé des transports et au ministre chargé du budget. Cette solution est conforme au schéma courant en France de financement budgétaire des autorités administratives indépendantes. Un financement direct par le secteur ferroviaire accroîtrait son indépendance vis-à-vis de l’État.

Les pouvoirs de la commission de régulation, s’ils sont relativement importants tels que prévus par le projet de loi, devraient toutefois être élargis pour atteindre la pleine efficacité de cette nouvelle autorité administrative indépendante.

En matière de péages ferroviaires, il est prévu que la CRAF donne un avis conforme sur leur fixation, ce qui est évidemment indispensable (article 8 du projet de loi).

L’augmentation des péages ferroviaires notamment pour le fret est nécessaire pour se rapprocher des coûts d’utilisation du réseau.

À l’inverse, l’objectif souhaitable de la vérité des coûts peut ralentir le développement du fret ferroviaire, par ailleurs indispensable dans le cadre de la lutte contre les pollutions de toutes natures et de la lutte contre le changement climatique.

La CRAF devra donc disposer de moyens d’étude et de diagnostic suffisants pour intégrer toutes les dimensions industrielles, économiques, sociales et environnementales dans son avis, qui rappelons-le, doit être conforme pour que les changements tarifaires prennent effet.

On notera par ailleurs une formulation imprécise à l’article 1er IV sur le calcul des redevances perçus pour l’accès aux infrastructures de service. Le projet de loi indique en effet indiqué que « ces redevances sont égales au coût directement imputable à l’exploitation du service ferroviaire ». En tout état de cause, les péages ne sauraient être égaux au seul coût d’exploitation, qui est un coût marginal, mais tendre au contraire vers le coût complet de long terme incluant le coût de renouvellement.

Si la formulation actuelle faisait référence aux coûts directs par opposition aux coûts externes, elle serait tout aussi contestable, dans la mesure où il serait hasardeux de refuser à l’avance l’intégration, probable dans les années à venir, de tous les coûts, internes et externes, des transports, quels qu’ils soient.

Une solution serait alors d’indiquer que « ces redevances sont au moins égales au coût directement imputable à l’exploitation du service ferroviaire ».

Par ailleurs, les pouvoirs de la commission devraient étendus à l’approbation du programme d’investissement du gestionnaire d’infrastructure, comme c’est le cas en France pour le réseau de transport de l’électricité et dans d’autres pays pour le réseau ferroviaire lui-même.

Il paraît essentiel de préciser dans le projet de loi que la CRAF devra notamment se prononcer sur la question d’éventuels biais sur la concurrence qui pourraient être introduits par les investissements prévus.

La commission de régulation pourra être saisie par les opérateurs ferroviaires s’estimant victimes d’un traitement inéquitable pour l’accès au réseau (article 9). Compte tenu des enjeux industriels et financiers, il semble indispensable de préciser un délai maximum pour l’examen des différends et pour le prononcé des décisions.

En matière de tarifs des services de transport de voyageurs eux-mêmes, l’intervention de la commission se limite à l’émission d’un avis à la demande de l’autorité administrative compétente, dans le cas où ces services sont réalisés par une entreprise ferroviaire à qui l’exploitation en est confiée sans mise en concurrence préalable.

La formulation actuelle du projet de loi laisse penser que l’autorité administrative pourrait ne pas saisir la CRAF sur ce sujet. Il conviendrait au contraire de prévoir que l’autorité administrative doit saisir celle-ci pour avis.

En outre, les récentes controverses sur les prix du TGV montrent que la commission de régulation doit pouvoir se saisir d’elle-même des questions soulevées par l’évolution des prix des billets de trains.

La mise en place de la CRAF devra, en tout état de cause, être extrêmement rapide, l’ouverture à la concurrence du transport international de voyageurs devant intervenir le 31 décembre 2009.

À cette date, les services internationaux, c’est-à-dire ceux correspondant aux trajets dont les points de départ et d’arrivée sont situés dans deux États membres différents, seront ouverts à la concurrence. Des études conjointes sont, par exemple, actuellement conduites pour des liaisons internationales alimentant les hubs de Roissy ou de Schipol-Amsterdam.

En application des directives européennes, les services internationaux pourront comporter du cabotage, c’est-à-dire la possibilité de prendre et de déposer des voyageurs dans des gares françaises situées sur le trajet du service international. Le projet de loi pose des limites à la place que peut prendre le cabotage par rapport au service international. Dans l’exposé des motifs et à l’article 8 du projet de loi, il est indiqué que le cabotage doit être « accessoire ». À l’article 1er, au contraire, une autre notion est utilisée, à savoir que l’objet « principal » du service soit le service international. Il serait préférable, en tout état de cause, de recourir dans l’ensemble du texte à la deuxième notion d’objet « principal », la définition du caractère accessoire étant peu opérationnelle.

On remarquera, d’ailleurs, à cet égard que la commission de régulation sera conduite à donner son feu vert à une éventuelle opposition de l’autorité administrative aux dessertes de cabotage (article 1er). Elle aura également compétence pour se prononcer sur l’atteinte à l’équilibre économique d’un contrat de service public par ces dessertes de cabotage, à la demande de l’autorité administrative compétente, de l’autorité qui a attribué le contrat, du gestionnaire de l’infrastructure ou de l’entreprise ferroviaire qui exécute le contrat (article 8).

On peut se demander à cet égard, compte tenu de la formulation de l’article 8 du projet de loi et de l’évolution probable de la législation communautaire, s’il ne conviendrait pas de prévoir, par une amodiation de la loi d’orientation sur les transports intérieur qui donne à la SNCF le monopole de l’ensemble des dessertes de voyageurs, la possibilité d’une expérimentation de l’ouverture à la concurrence des transports ferroviaires régionaux de voyageurs pour les régions qui le souhaiteraient.

Enfin, il est prévu que la commission de régulation pourra participer à la préparation de la position française dans les actions internationales et participer à la représentation française dans les organisations internationales et communautaires compétentes. Afin de séparer les rôles de l’exécutif et de l’autorité administrative indépendante, il serait utile de prévoir que chaque participation sera conditionnée par un ordre de mission.

L’écotaxe kilométrique sur les poids lourds, nécessaire dans son principe mais complexe dans son application

La mise en place d’une taxe sur les poids lourds constitue l’une des conclusions du Grenelle de l’environnement reprises par le Président de la République.

L’instauration de cette taxe est proposée par l’article 60 du présent projet de loi de finances, rattaché, commenté infra. Son principe et ses modalités générales figurent par ailleurs à l’article 10 du projet de loi relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 21 octobre 2008.

Incontestable dans son principe, la taxe pose toutefois de sérieux problèmes de définition et d’application.

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La taxe kilométrique sur les poids lourds est à préciser à la fois dans sa dénomination, son périmètre et son niveau.

Lors de son discours du 25 octobre 2007, le Président de la République a décidé l’instauration d’une « écotaxe kilométrique sur les poids lourds » à instituer avant 2010 pour l’utilisation du réseau routier national non concédé.

L’article 60 précité est intitulé « Instauration d’une taxe due par les poids lourds à raison de l’utilisation de certaines infrastructures ».

L’article 10 VI du projet de loi de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, dans les termes suivants : « Une éco-redevance pourra être prélevée sur les poids lourds à compter de 2011 à raison du coût d’usage du réseau routier national métropolitain non concédé et des voies des collectivités territoriales susceptibles de subir un report de trafic.».

L’exigence constitutionnelle de clarté de la loi suppose de décider laquelle des deux formulations « taxe kilométrique » ou « éco-redevance » doit l’emporter. En tout état de cause, le terme d’écotaxe kilométrique semble préférable. Il décrit le mieux le projet.

L’instauration d’une écotaxe kilométrique sur les poids lourds est nécessaire au titre de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique. Les coûts externes environnementaux du trafic des poids lourds ne leur sont pas facturés, de sorte que le calcul économique surévalue l’avantage du transport routier de marchandises. L’écotaxe sur les poids lourds permettra de remédier à cette situation et de financer le redéploiement modal.

Le projet de loi de finances et le projet de loi de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement tel qu’adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, convergent sur plusieurs points.

Les deux projets de loi convergent sur le versement du produit de l’écotaxe à l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). On notera toutefois que l’article 10 du projet de loi « Grenelle de l’environnement »dans sa version actuelle, indique que « cette éco-redevance aura notamment pour objet de financer les infrastructures de transport », ce qui laisse la porte ouverte à d’autres objets.

Votre Rapporteur spécial note également une convergence des deux textes sur la répercussion de l’écotaxe sur les bénéficiaires de la circulation des marchandises. Des sanctions pénales sont évoquées par l’exposé des motifs de l’article 60 mais non précisées dans le dispositif de l’article. Au demeurant, les réelles difficultés relatives à la répercussion en cas de chargements multiples et pour les trajets de retour pourraient trouver une solution partielle avec la mise en place de forfaits.

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L’impact économique de l’écotaxe kilométrique sur les poids lourds est abordé par le projet de loi « Grenelle de l’environnement » mais ne l’est pas par l’article 60 du présent projet de loi de finances.

L’article 10 du projet de loi « Grenelle de l’environnement » indique que « l’État étudiera des mesures à destination des transporteurs permettant d’accompagner la mise en œuvre de la taxe et de prendre en compte son impact sur les entreprises. »

Le projet de loi de finances pour 2009 prévoit la diminution au minimum communautaire de la taxe à l’essieu. Des réflexions sont par ailleurs en cours sur un meilleur encadrement du cabotage au niveau européen, sur la prise en compte des heures d’équivalence dans les heures supplémentaires et sur des aides à l’acquisition de poids lourds propres.

La discussion du projet de loi relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement a, par ailleurs, conduit à la mise en place d’une modulation géographique. Ainsi son article 10 prévoit que « par exception, des aménagements de la taxe, qu’ils soient tarifaires ou portant sur la définition du réseau taxable, seront prévus aux fins d’éviter un impact économique excessif sur les différents territoires au regard des considérations d’éloignement de ces territoires de l’espace européen et de disponibilité des modes de transport alternatifs à la route ».

L’article 60 du présent projet ne comprend pas pour le moment de disposition permettant de traduire cette modulation dans les faits. Le Gouvernement s’est engagé à la mettre en œuvre, non sans redouter les conséquences d’une rupture de l’égalité devant l’impôt.

Au reste, l’impact de l’écotaxe kilométrique sur l’économie française dans son ensemble ne semble pas encore explicité. Ses effets sur le pouvoir d’achat et sur l’emploi mériteraient sans aucun doute d’être chiffrés, en tenant compte bien entendu de l’impact positif sur la croissance de la construction et de l’utilisation d’infrastructures nouvelles de transport.

Plus globalement, on peut s’interroger sur le champ d’application et le niveau de l’écotaxe.

Le réseau concerné est le réseau routier métropolitain non concédé, c’est-à-dire le réseau routier national et les routes appartenant à des collectivités territoriales lorsqu’elles sont susceptibles de supporter un report significatif de trafic.

En tout état de cause, des reports de trafic pourront s’effectuer sur les autoroutes concédées, induisant un effet d’aubaine pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes. Selon les directives Eurovignette 1 et 2 (1999/62 et 2006/38), les péages autoroutiers ne peuvent prendre en compte que les coûts directs, à savoir les coûts de construction et d’exploitation. L’application de la directive Eurovignette 3, en cours de discussion, permettra en tout état de cause d’ajouter aux tarifs actuels de péage une redevance additionnelle assise sur les coûts externes.

Par ailleurs, les poids lourds concernés par l’écotaxe kilométrique en France seront ceux de 3,5 tonnes au moins, contre 12 tonnes au moins en Allemagne, d’où des charges de gestion très supérieures.

Enfin, le taux de l’écotaxe nationale en France se situera dans une fourchette de 0,05 et 0,3 euro par kilomètre et par essieu, ce qui ouvre la possibilité qu’elle soit très supérieure à la taxe allemande fixée à 0,11 euro.

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Les difficultés pratiques de mise en place de l’écotaxe ne doivent pas, enfin, être sous-estimées.

Il s’agit en effet de couvrir un réseau à la fois étendu et diffus, avec 12 000 km de réseau routier national non concédé et 3 000 km de réseau local pouvant supporter des reports de trafic.

Du fait du seuil déclencheur à 3,5 tonnes, le nombre de poids lourds concernés par l’écotaxe sera de 600 000 véhicules immatriculés en France et 200 000 véhicules étrangers circulant sur le réseau français. Chacun de ces véhicules devra être doté d’un équipement de bord électronique, à la fois récepteur et émetteur en liaison avec des équipements au sol ou satellitaires. Ces équipements devront être compatibles avec les équipements dits OBU (on board unit) mis en place en Allemagne par Toll Collect.

Le produit de l’écotaxe est estimé à 1,2 milliard d’euros. Avec un coût de collecte de 15 % environ, soit 180 millions d’euros environ versé à l’opérateur ou aux opérateurs et un reversement de 140 millions environ aux collectivités territoriales, la recette nette reversée à l’AFITF est estimée à 880 millions d’euros par an.

La date limite de mise en application de l’écotaxe est le 31 décembre 2011, selon l’article 60 du PLF 2009. Les prévisions de recettes de l’AFITF figurant dans le projet annuel de performance de la mission EEDDAT indiquent toutefois que la totalité de la recette annuelle pourra être perçue en 2011.

Dans cette hypothèse, la définition technique détaillée du système, le processus de choix du contractant et les tests et la mise en place pratique des appareillages devront s’effectuer dans le délai contraignant de deux ans.

Par ailleurs, les chiffrages actuels ne détaillent pas le coût du contrôle.

L’expérience allemande a montré qu’un taux de fraude élevé risque de mettre à bas le système d’écotaxe tout entier.

Bien que la taxe allemande porte sur le réseau autoroutier et des itinéraires routiers alternatifs en nombre limité, plus aisés à contrôler que le réseau routier non concédé français, un soin extrême a été apporté aux dispositifs de contrôle, avec des portiques et des véhicules banalisés.

La configuration française nécessitera sans aucun doute un appareil de contrôle plus étendu et donc plus onéreux, ce qui pourrait diminuer les recettes nettes de l’écotaxe.

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Si l’opportunité de l’écotaxe kilométrique sur les poids lourds n’est pas discutable, il semble nécessaire, pour parvenir à l’objectif de sa mise en place fin 2010, d’adopter une conception du système aussi simple que possible et de tirer parti de l’expérience étrangère dans ce domaine, tout en étant prudent sur le calendrier des recettes attendues pour le financement des infrastructures de transport.

La fin du foisonnement des tarifs de péages autoroutiers, dérive antérieure à la privatisation

L’historique et la réalité du foisonnement des tarifs de péages autoroutiers ont été analysés en détail lors de l’audition réalisée le 20 février 2008 par la commission des Finances, en présence de représentants de la Cour des comptes, du ministère de l’Écologie, du développement et de l’aménagement durables, du ministère de l’Économie, des finances et de l’emploi, ainsi que des principales sociétés autoroutières.

Le foisonnement est la multiplicité de tarifs perçus sur une même section de référence en fonction des types de trajets, malgré le fait qu’un tarif kilométrique moyen unique ait été autorisé pour cette section. Il était en effet possible pour le concessionnaire de pratiquer des hausses plus élevées sur certains trajets à fort trafic et moins élevées sur des trajets à faible trafic.

Le foisonnement a été pratiqué par les sociétés concessionnaires d’autoroutes dès leur création et n’est lié d’aucune façon à la privatisation, ainsi que l’a rappelé le directeur général des routes et l’a confirmé le président de la septième chambre de la Cour des comptes.

On peut aussi remarquer que, du temps où les sociétés étaient publiques, le contrôle n’était pas aussi approfondi qu’aujourd’hui.

C’est ainsi que des redressements ont été imposés aux sociétés d’autoroute dès 2006, les hausses accordées ayant été réduites à due concurrence du foisonnement pratiqué en 2006 et en 2007.

Les nouveaux contrats iront au-delà des dispositions en cours selon laquelle que les modulations de tarifs pour une même section de référence doivent se faire à somme nulle, de manière que la question du foisonnement soit réglée dans les faits et dans les textes.

La DGCCRF examine les contrats conclus avec les sociétés concessionnaires, et, en particulier, la pertinence des sections de référence. Elle s’attache notamment à vérifier le respect de la norme tarifaire moyenne et la cohérence des évolutions selon les sections.

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a estimé également qu’il n’y a pas de lien entre le niveau des tarifs et la privatisation des sociétés autoroutières.

Les autoroutes ferroviaires : une crédibilité à renforcer

Les autoroutes ferroviaires, qui doivent contribuer efficacement au report modal du transport de marchandises, font l’objet de deux expérimentations dont les résultats sont contrastés et les enseignements précieux pour de nouvelles lignes à développer.

La mise en oeuvre du service d'autoroute ferroviaire expérimental à travers les Alpes, décidée lors du sommet de Turin du 29 janvier 2001 et confirmée lors du sommet de Lucques du 24 novembre 2006 par les États français et italien, est une des mesures permettant de réduire les effets externes négatifs dus au transport de marchandises, notamment dans les zones sensibles comme les passages alpins.

Cette expérimentation a été mise en service en novembre 2003 entre Bourgneuf-Aiton, non loin de Chambéry, et Orbassano, à proximité de Turin.

L'allongement des délais d'exécution des travaux importants de mise au gabarit haut sur la ligne Dijon-Modane, et en particulier ceux du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis, a conduit les États français et italien à prolonger la phase expérimentale. Ainsi la prolongation de l’aide à la mise en œuvre du service expérimental sur la période 2007–2009, à hauteur de 73 %, a été notifiée à la Commission.

Une convention entre la société Autoroute ferroviaire alpine (AFA), qui exploite le service expérimental, et l'État français précise les engagements nouveaux de l’opérateur sur la qualité du service et le niveau de trafic, avec un objectif de passage pour 2008 d’au moins 20 500 poids lourds sur l'année.

Dans ce cadre, l'État français devrait apporter de l’ordre de 6 millions d’euros pour son financement en 2008, dont près de 50 % de part variable directement proportionnelle au nombre de poids lourds transportés, afin d'inciter l'opérateur à optimiser le service expérimental.

Malgré la réalisation de ces travaux qui rendent complexe l'exploitation de la ligne ferroviaire et après une montée en charge d'environ deux ans, les résultats de 2007 ont été au-delà des objectifs, avec près de 20 500 poids lourds transportés sur l'année.

Les six premiers mois de 2008 sont très prometteurs, avec 12 700 poids lourds transportés sur le semestre, et permettent d'envisager une perspective annuelle de 24 000 poids lourds transportés.

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Le service d'autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg a été lancé le 10 septembre 2007. Depuis le 5 novembre 2007, il offre un aller-retour quotidien entre le terminal du Boulou dans les Pyrénées-Orientales et celui de Bettembourg au Luxembourg. Le temps de parcours ferroviaire, pour les 1 050 kilomètres, est d'environ 14 heures, contre 17 à 22 heures sur la route. Sont acceptées les remorques jusqu'à 3,97 mètres de hauteur uniquement en transport non accompagné. Les trains, d'une longueur de 680 mètres, sont composés de 20 wagons doubles, soit 40 emplacements par train.

Les travaux de mise au gabarit sur l'itinéraire de secours, sur la rive gauche du Rhône, destiné à sécuriser la fiabilité du service Perpignan-Bettembourg, sont programmés par RFF.

Les premiers mois d'exploitation du service de l'autoroute ferroviaire Perpignan-Bettembourg montrent un bon niveau de qualité de service, avec 98 % des trains à l'heure, hors périodes de grèves et de travaux.

Mais la viabilité économique et l'industrialisation de ce service innovant restent à confirmer. En effet, le taux de remplissage, de l'ordre de 30 %, reste très inférieur aux prévisions.

L'opérateur a rencontré des problèmes de compatibilité entre la hauteur de chargement des remorques, les wagons et le gabarit ferroviaire qui l'ont conduit à refuser l'accès au service à un certain nombre de poids lourds.

Ces difficultés sont suffisamment nombreuses pour que l'opérateur demande à RFF et à l'établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) de pouvoir disposer d'une marge de tolérance de quelques centimètres (jusqu'à 7 centimètres) par rapport aux limites du gabarit GB1. Cette tolérance lui permettrait d'élargir son marché à un plus grand nombre de remorques. RFF mène actuellement les études en vue d'apporter une réponse précise à la demande de l’opérateur. L'opérateur Lorry-Rail a par ailleurs redéfini sa politique commerciale.

En tout état de cause, l’expérimentation de l’autoroute Bettembourg-Perpignan doit continuer pour délivrer tous ses enseignements.

RÉSUMÉ DU RAPPORT SPÉCIAL

Le présent rapport sur les crédits des transports terrestres fluviaux et maritimes, de l’urbanisme, des paysages, de l’eau et de la biodiversité porte sur cinq des neuf programmes de la mission Écologie, développement et aménagement durables. S’y ajoutent le compte d’affectation spéciale Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route et le compte d’Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres.

Leurs autorisations d’engagement pour 2009 représentent près de la moitié des crédits de la mission compte non tenu des dépenses de personnel.

Les programmes pris en compte par le présent rapport sont les suivants :

–  Infrastructures et services de transports (programme n° 203) ;

–  Sécurité routière (programme n° 207), Radars (programme n° 751) et Fichier national du permis de conduire (programme n° 752), ces deux derniers programmes relevant du Compte spécial Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route ;

–  Sécurité et affaires maritimes (programme n° 205) ;

–  Aménagement et nature (programme n° 113) ;

–  Information géographique et cartographique (programme n° 159) ;

–  Avances au titre du paiement de l’aide à l’acquisition de voitures propres (programme n° 871) et Avances au titre du paiement de la majoration de l’aide à l’acquisition de véhicules propres en cas de destruction simultanée d’un véhicule de plus de quinze ans 7 (programme n° 872), ces deux programmes relevant du Compte spécial Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres.

Le nouveau programme n° 203 figurant dans le présent projet de loi de finances regroupe les précédents programmes n° 203 Réseau routier national, n° 226 Transports ferroviaires et maritimes et n° 173 Passifs financiers ferroviaires.

Le nouveau programme n° 113 Aménagement et nature regroupe le précédent programme n° 113 Aménagement, urbanisme et ingénierie publique et la partie Gestion des milieux et biodiversité du précédent programme n° 181 Protection de l’environnement et prévention des risques.

Les autres programmes sont sans changement majeur de structure.

Les demandes de crédits des transports terrestres, fluviaux et maritimes pour 2009 sont les premières à être présentées après les conclusions du Grenelle de l’environnement et alors que le Président de la République a rendu ses arbitrages, les adoptant pour leur plus grande part dans le domaine des transports.

Il revient donc à votre Rapporteur spécial d’examiner dans quelle mesure les propositions du Grenelle et les décisions du Président de la République ont été traduites sur le plan financier.

Il lui revient également d’examiner comment le redéploiement modal va se concrétiser dans la pratique.

En tout état de cause, la politique des transports s’inscrit depuis la fin 2007 dans une stratégie clairement exprimée par le Grenelle de l’environnement. Sa mise en œuvre s’effectue dans un cadre institutionnel profondément remanié, avec la création du ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT).

La politique des transports bénéficie enfin de crédits à la fois en augmentation et en redéploiement en faveur du redéploiement modal.

Ces trois changements représentent une mutation historique de la politique des transports.

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Les crédits budgétaires demandés sont à la hauteur des objectifs fixés.

Il paraît important de rappeler les conclusions du Grenelle de l’environnement reprises par le Président de la République le 25 octobre 2007.

La priorité pour les nouvelles infrastructures est donnée au rail. La construction d’une nouvelle route ne pourra être décidée que si elle répond à un besoin de sécurité ou a pour but de résoudre un problème de congestion. Le Gouvernement devra redéployer des moyens dans le transport ferroviaire.

2 000 km de nouvelles lignes à grande vitesse devront être lancées d’ici à 2020. La participation de l’État à leur financement sera de 16 milliards d’euros. La part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises devra progresser de 25 % d’ici à 2012. Deux grandes lignes nord-sud spécialisées dans le fret ferroviaire seront construites à cet effet. Une taxe spécifique sur les vols aériens intérieurs sera étudiée lorsqu’il existe une alternative ferroviaire.

Les transports urbains feront également l’objet d’investissements importants. 1 500 km de lignes supplémentaires de tramway seront construites dans les grandes villes hors Île-de-France.

Le financement par l’État de ces nouvelles lignes s’élèvera à 4 milliards d’euros, pour un investissement total de 17 milliards d’euros.

Le projet de canal Seine-Nord Europe sera effectivement lancé, ainsi que deux autoroutes maritimes sur la façade atlantique.

Une écotaxe kilométrique sur les poids lourds sera créée avant 2010 pour l’utilisation du réseau routier national non concédé. Une baisse de la taxe à l’essieu interviendra, à titre de compensation, pour les camions français.

Pour traduire les orientations politiques qui ont présidé à sa création, le MEEDDAT a procédé à une réforme en profondeur de son administration centrale. Le MEEDDAT prend par ailleurs sa part de la révision générale des politiques publiques, en participant à la réduction des effectifs de son administration centrale et en conduisant une réforme ambitieuse de ses directions départementales et régionales. La mission d’évaluation et de contrôle (MEC) de votre commission des Finances a consacré un de ses rapports aux missions identitaires du MEEDDAT et à sa réorganisation.

Les crédits demandés pour les cinq programmes n° 203, 207, 205, 113 et 159 en 2009 s’élèvent à 5,1 milliards d’euros en autorisations d’engagement et à 5 milliards d’euros en crédits de paiement. Par rapport à 2008, ils sont en hausse, respectivement de 33,4 % et de 30,2 %.

L’augmentation la plus importante est observée pour le programme n° 203 Infrastructures et services de transports, dont les autorisations d’engagement augmentent, par rapport à 2008, de 37,7 % et les crédits de paiement de 34,2 %. Cette augmentation est destinée à financer une subvention de 1,2 milliard d’euros à l’agence de Financement des infrastructures de transport de France (AFITF).

La trajectoire des crédits du MEEDDAT sur la période 2009-2011 se caractérise par une augmentation forte des autorisations d’engagement et des crédits de paiement en 2009 par rapport à 2008. Une stabilisation des dotations budgétaires lui fait suite en 2010. Enfin, la période se termine par une décrue.

Deux programmes présentent une évolution singulière parmi les cinq étudiés par votre Rapporteur spécial.

Le programme n° 203 Infrastructures et services de transports se caractérise par des demandes d’autorisations d’engagement en forte hausse en 2009 par rapport à 2008, qui correspondent à la nécessité de verser une subvention de 1,2 milliard d’euros à l’AFITF. En 2010, les autorisations d’engagement restent au niveau de 2009, une subvention du même ordre continuant d’être versée à l’AFITF. En revanche, en 2011, une baisse des demandes d’autorisations d’engagement se produit à hauteur de 22,3 %. En 2011, la taxe sur les poids lourds, dont le produit sera versé à l’AFITF, devrait commencer d’être perçue, ce qui devrait en effet permettre de diminuer la subvention. Au total, la hausse des autorisations d’engagement en 2011 par rapport de 2008 ne serait que de 7,1 %.

Le programme n° 113 Urbanisme, paysages, eau et biodiversité connaît lui aussi une évolution spécifique. Les demandes d’autorisations d’engagement augmentent en effet de 26,8 % entre 2008 et 2011, soit un total de 81 millions d’euros.

En revanche, l’évolution des demandes de crédits pour le programme n° 207 Sécurité et circulation routières pourrait susciter des interrogations. Ses crédits de paiement n’augmentent que de 3,3 % entre 2008 et 2011. Compte tenu de la hausse des prix, ses crédits vont donc baisser, ce qui semble incompatible avec la relance voulue par le Président de la République de la lutte contre la violence routière.

De même, on peut regretter le plafonnement à 132 millions d’euros des crédits de paiement du programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes. Plusieurs réformes sont en préparation dans le périmètre de ce programme.

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Les conclusions du Grenelle de l’environnement appuient la politique de redéploiement modal engagée depuis 2007.

Le présent projet de loi de finances contribue à cette évolution souhaitée par les Français, comme le démontre la montée rapide en 2008 de la fréquentation des transports ferroviaires et collectifs.

Les crédits du programme n° 203 Infrastructures et services de transport présentent la caractéristique de permettre un effort important en faveur du ferroviaire tout en n’oubliant pas certaines actions indispensables comme l’entretien du réseau routier national. Au total les demandes de crédits pour les infrastructures et les services de transports apparaissent comme ambitieuses mais réalistes.

Les demandes d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement de l’action n° 10 Infrastructures de transports collectifs et ferroviaires augmentent de plus de 45 % par rapport à 2008.

En conséquence de cette augmentation importante, l’action n° 10 recevra en 2009 plus de 80 % des dotations budgétaires du programme.

Le projet de loi de finances ne prévoit pas de demandes de crédits pour l’action n° 1 Développement des infrastructures routières, reportant leur financement sur des fonds de concours et des attributions de produits.

Les autorisations d’engagement relatives à l’action n° 12 Entretien et exploitation du réseau routier national sont en augmentation de 26,5 % en autorisations d’engagement et en baisse de 3,8 % en crédits de paiement.

Votre Rapporteur spécial s’était penché en détail sur les comptes de l’AFITF à l’occasion de l’examen des crédits des transports pour 2008.

Le déficit de financement de l’AFITF prévu pour 2009 reçoit une solution avec la mise en place d’une subvention de 1,2 milliard d’euros.

Il n’est pas indifférent de noter, par ailleurs, que la contribution des sociétés concessionnaires d’autoroutes, au titre de la redevance domaniale, est fortement augmentée d’un montant de 305 millions d’euros.

On notera également que la part des amendes forfaitaires revenant à l’AFITF est en diminution, passant de 226 millions d’euros en 2008 à 200 millions en 2009.

Au demeurant, les engagements du Gouvernement sur le financement de l’AFITF sont importants sur toute la période 2009–2011, avec une accélération en fin de période et sur les années 2012 et 2013.

Ce sont les modes de transports ferroviaires et collectifs qui bénéficieront de la plus grande part des crédits d’intervention de l’AFITF, leur part passant de 60,1 % en 2008 à 62,3 % en 2009.

Réseau ferré de France (RFF) ouvre, avec son contrat de performance 2008–2012 qui devrait être signé avec l’État en octobre 2008, une nouvelle page de son histoire. En application de la vérité des coûts que votre Rapporteur spécial appelle de ses vœux, la subvention de l’État devrait diminuer graduellement.

En tout état de cause, si l’État versait précédemment trois subventions à RFF – contribution aux charges d’infrastructure, subvention de désendettement et subvention de régénération –, à partir de 2009, RFF n’en recevra plus qu’une seule, destinée à couvrir les coûts des services dont les péages ne couvrent pas les coûts, à savoir les services régionaux, les trains Corail et le fret ferroviaire.

La subvention globale prévue pour RFF en 2009 s’établissait initialement à 2 516 millions d’euros. Elle a finalement été réduite de 75 millions d’euros, ce qui sollicite encore davantage la performance de gestion de l’établissement.

Fin 2006, la dette de RFF représentait 27 milliards d’euros, soit 30 % de plus qu’en 1997. Cette dette est décomposée en trois parties par RFF lui-même et par la tutelle.

Représentant un montant de 6,8 milliards d’euros fin 2006, la première composante correspond aux dettes contractées dans les conditions de l’article 4 du décret du 5 mai 1997 précité. Dans la pratique, l’amortissement de la dette correspondante doit provenir des recettes des péages ferroviaires.

D’un montant de 6,7 milliards d’euros fin 2006, la deuxième composante s’intitule dette « hors article 4 amortissable » par RFF qui correspond à, sa capacité d’autofinancement hors article 4 jusqu’en 2028.

Enfin, d’un montant de 13,5 milliards d’euros, soit la moitié du total de la dette, la troisième composante est considérée comme la dette « hors article 4 non amortissable » de RFF.

Pour la Cour des comptes, il importe que l’État trouve une solution pour cette dette de 13,5 milliards d’euros que RFF est jugé dans l’impossibilité de rembourser.

Dans son rapport d’information de mai 2008 sur les péages ferroviaires, votre Rapporteur spécial estimait nécessaire que le système réduise son endettement par ses propres moyens.

Cette orientation est confirmée par le contrat de performance 2008–2012. En tout état de cause, la dette « hors article 4 non amortissable » a été estimée par RFF, début octobre 2008, à 5 milliards d’euros au lieu de 13,5 milliards d’euros comme suggéré par la Cour des comptes, ce qui semble montrer une capacité accrue de RFF à assumer la dette historique du système ferroviaire.

On trouvera dans le corps du rapport des éléments sur l’état d’avancement de plusieurs grands projets d’infrastructures ferroviaires et du projet de canal à grand gabarit Seine Nord Europe.

Autre point d’intérêt pour votre Rapporteur spécial, le bonus-malus. Selon les projections fournies par le MEEDDAT, Le solde bonus-malus devrait être, en conséquence, déficitaire de 270 millions d’euros en 2008 et de 330 millions d’euros en 2009. On peut regretter qu’une solution de rééquilibrage ne soit pas présentée par le présent projet de loi de finances.

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* *

La lutte contre l’insécurité routière, après avoir permis de diminuer le nombre de tués sur les routes de 43 %, entre 2002 et 2007, s’est vue fixer par le Président de la République l’objectif de passer sous la barre de 3 000 tués d’ici à 2012. Le bilan de 2007 s’établit à 4 838 tués, en baisse de 2,1 % par rapport à 2006, ce qui montre l’ampleur des progrès à effectuer.

Au plan budgétaire, la lutte contre l’insécurité routière est assurée par le programme n° 207 Sécurité et circulation routières et par les deux programmes n° 751 Radars et n° 752 Fichier national du permis de conduire figurant sur le compte d’affectation spéciale Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route.

Les plafonds de dépenses du programme n° 207 sur la période 2009–2011 laissent prévoir une augmentation faible.

L’évolution des crédits de paiement du programme n° 207 montre une augmentation de 0,8 % en 2009 par rapport à 2008. C’est l’action n° 2 Démarches interministérielles et communication qui bénéficie de l’augmentation la plus forte, avec 1,7 %.

Votre Rapporteur spécial estime que ces campagnes devraient renouer avec le ton frappant et agressif qui est généralement utilisé dans la plupart des pays et avait montré ses preuves en France. En particulier, il conviendrait de mieux informer sur le nombre de blessés, qui s’élève à 103 000 en 2007, dont environ 38 000 hospitalisés plus de 24 heures, et sur le nombre de handicapés à vie.

Les plafonds de dépenses pour les années 2010 et 2011 actuellement prévus laissent peu de place, avec une croissance de 3,3 % seulement, pour un accroissement des efforts de communication, ainsi qu’aux inévitables dépenses additionnelles que générera, dans un premier temps, la réforme des modalités du permis de conduire.

Le programme n° 751 Radars va connaître une accélération sensible en 2009. Au total les crédits dont il bénéficie vont augmenter de 10,8 % par rapport à ceux de la loi de finances initiale pour 2008. En revanche, les crédits du programme n° 752 seraient en diminution de 13,9 % par rapport à 2008.

Au total le nombre total de dispositifs de contrôle automatique devrait augmenter de 560 de 2008 à 2009.

La sécurité et les affaires maritimes devraient connaître dans les prochains mois une réorganisation majeure, destinée à renforcer l’efficacité de ses actions.

Pour faire face aux différents enjeux maritimes du programme, des redéploiements de crédits en son sein seront vraisemblablement indispensables dans les trois prochaines années.

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Les demandes de crédits pour le programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes en 2009 sont de 132 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 134,5 millions en crédits de paiement. L’augmentation par rapport à 2008 est négligeable. Une stabilité des dépenses est prévue jusqu’en 2011.

Les enjeux maritimes sont pourtant importants en termes de développement durable, au regard des objectifs du Grenelle de l’environnement.

Ces enjeux concernent la sécurité maritime afin d’éviter les catastrophes écologiques, la formation des futurs navigants indispensables à la flotte de commerce française et le développement du transport maritime.

Pour l’ensemble du programme, les autorisations d’engagement n’augmentent que de 0,9 %. Les demandes de crédits de paiement sont stables.

Pour les années 2010 et 2011, les dépenses sont figées, tant en autorisations d’engagement qu’en crédits de paiement.

La sécurité et les affaires maritimes devraient connaître dans les prochains mois une réorganisation majeure, destinée à renforcer l’efficacité de ses actions. Il en sera de même pour les écoles de la marine marchande.

Pour faire face à ces différents enjeux, des redéploiements de crédits à l’intérieur du programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes seront vraisemblablement indispensables dans les trois prochaines années.

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Les demandes de crédits au titre du programme n° 113 Urbanisme, paysages, eau et biodiversité s’établissent à 341,1 millions d’euros en autorisations d’engagement et à 333,3 millions d’euros en crédits de paiement, en augmentation respectivement de 12,4 % et de 10,3 % par rapport à 2008.

Ces augmentations fortes traduisent, d’une part, la compensation de la diminution des fonds de concours et attributions de produits relatifs au programme, et, d’autre part et surtout, le nouvel élan donné à la politique de gestion des milieux et de la biodiversité.

C’est l’action n° 7 Gestion des milieux et biodiversité qui fait l’objet de la demande en plus forte croissance, avec une augmentation de 24 millions d’euros des autorisations d’engagement et des crédits de paiement.

Les augmentations les plus importantes sont les suivantes :

Les dépenses d’intervention de l’action n° 7 Gestion des milieux et biodiversité sont, par rapport à 2008, en augmentation de 14,3 millions d’euros et les dépenses de fonctionnement de 12,7 millions d’euros.

Les dépenses d’intervention de l’action n° 1 Urbanisme, aménagement et sites - Planification sont, par rapport à 2008, en augmentation de 8,4 millions d’euros et les dépenses d’investissement de 4 millions d’euros.

L’effort budgétaire en faveur du programme devrait s’effectuer sur toute la période 2009–2011.

Les demandes de crédits budgétaires continuent d’être en hausse en 2010, avec plus de 4 % par rapport à 2009, et en 2011, avec 8 % par rapport à 2010.

L’on sait que la répartition par programme est ferme pour 2009 mais qu’elle est indicative pour 2010 et 2011. Ceci correspond à la mise en œuvre des conclusions du Grenelle de l’environnement.

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* *

Les demandes de crédits pour 2009 du programme n° 159 Information géographique et cartographique sont en hausse de 9,9 % à 75 millions d’euros, contre 68 millions d’euros en 2008.

L’essentiel des crédits correspond à la subvention pour charges de service public versée à l’IGN. Cette subvention est en hausse par rapport à 2008, de manière à reconstituer le fonds de roulement de l’IGN entamé en 2007.

Un nouveau contrat de performance de l’IGN est en cours d’élaboration. Après la relocalisation de l’IGN à Saint-Mandé, pour former un pôle avec Météo France, deux axes sont considérés comme stratégiques, d’une part le recentrage de l’IGN sur ses missions de service public, et, d’autre part, la mise en place de parcours professionnels susceptibles d’attirer de jeunes diplômés.

*

* *

En conclusion, les demandes de crédits pour les transports terrestres, fluviaux et maritimes connaissent une évolution favorable à la mise en œuvre de celles des conclusions du Grenelle de l’environnement.

Les demandes de crédits pour 2009 sont particulièrement satisfaisantes pour le programme n° 203 Infrastructures et services de transports et permettront d’accélérer le redéploiement modal voulu par les Français. À plus long terme, l’équilibre financier dépend de la réussite de la taxe sur les poids lourds, qui ne devra souffrir d’aucun retard.

Le programme n° 113 Urbanisme, paysages, eau et biodiversité bénéficie de crédits en hausse importante qui se justifie, en particulier, par le retard pris par la France dans la gestion de l’eau et de la biodiversité.

Les programmes n° 207 Sécurité et circulation routières et n° 205 Sécurité et affaires maritimes portent sur des objectifs hors Grenelle de l’environnement. Mais ils sont d’une importance majeure pour la société française et pour son économie.

En tout état de cause, les crédits examinés par votre Rapporteur spécial témoignent d’une évolution globalement satisfaisante. Celle-ci devra se poursuivre dans les prochaines années.

Au-delà des conditions financières, il convient désormais de fournir des efforts considérables pour faire progresser les chantiers ouverts par le Président de la République.

INTRODUCTION

Les demandes de crédits des transports terrestres, fluviaux et maritimes pour 2009 sont les premières à être présentées après que les conclusions du Grenelle de l’environnement ont été mises au point et après que le Président de la République a rendu ses arbitrages les adoptant pour leur plus grande part dans le domaine des transports.

Il revient donc à votre Rapporteur spécial d’examiner dans quelle mesure les propositions du Grenelle et les décisions du Président de la République ont été traduites sur le plan financier.

Il revient également à votre Rapporteur spécial d’examiner comment le redéploiement modal va se concrétiser dans la pratique.

Les demandes des crédits pour les transports en 2009 se placent dans une situation économique et sociale exceptionnelle.

Motivées au départ par la lutte contre le changement climatique, les conclusions du Grenelle de l’environnement voient leur pertinence encore renforcées par la montée tendancielle rapide des prix de l’énergie et des matières premières, par un changement des mentalités et par les perspectives d’une croissance économique écologique.

L’année 2008 aura été marquée par une augmentation importante du prix du baril qui a atteint le 11 juillet 2008 le pic historique de 147,50 dollars le baril (1).

Depuis lors, le prix du baril est redescendu à 58 dollars le 4 novembre 2008, passant largement en dessous de son prix de 96,87 dollars du 2 janvier 2008.

L’effacement de la hausse de 2008 ne fait pas pour autant oublier les tensions structurelles sur les marchés de l’énergie.

L’écart structurel entre les capacités d’augmentation de l’offre et la demande mondiale tirée par les besoins des pays émergents fera en effet repartir à la hausse les prix de l’énergie, dès lors que la croissance économique reprendra son niveau tendanciel.

Un autre changement ajoute à l’actualité des conclusions du Grenelle de l’environnement, tout particulièrement dans les transports. C’est la mutation des comportements qui se traduit à la fois par la forte mutation des immatriculations de véhicules automobiles vers des modèles à faible consommation et par l’augmentation rapide de la fréquentation des transports collectifs et ferroviaires.

Enfin, la mise en place d’un nouveau modèle de croissance économique écologique offre de nouveaux débouchés à l’industrie et aux services.

Les économies d’énergie et le redéploiement vers les énergies sans carbone et les énergies renouvelables offrent le triple dividende d’une réduction de la facture énergétique, d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre et du développement économique dans de nouveaux secteurs d’activité.

CHAPITRE PREMIER : 
UNE MUTATION HISTORIQUE POUR
LA POLITIQUE DES TRANSPORTS

La politique des transports s’inscrit depuis la fin 2007 dans une stratégie clairement exprimée par le Grenelle de l’environnement.

Sa mise en œuvre s’effectue dans un cadre institutionnel profondément remanié, avec la création du ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT).

La politique des transports bénéficie enfin de crédits à la fois en augmentation et en réorientation en faveur du redéploiement modal.

Ces trois changements représentent une mutation historique de la politique des transports. Les crédits budgétaires demandés sont à la hauteur des objectifs fixés.

I.– UN CADRE D’ACTION PROFONDÉMENT MODIFIÉ

Le Grenelle de l’environnement a consacré aux transports l’une de ses tables rondes le 24 octobre 2007. On trouvera page suivante ses conclusions telles qu’elles apparaissent dans le document récapitulatif en date du 23 novembre 2007. On indique également les priorités retenues par le Président de la République.

A.– LES CONCLUSIONS DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT DANS LE DOMAINE DES TRANSPORTS

B.– LES ORIENTATIONS RETENUES

Par ailleurs, le Président de la République a repris le 25 octobre 2007 plusieurs de ces propositions.

La priorité pour les nouvelles infrastructures est donnée au rail. La construction d’une nouvelle route ne pourra être décidée que si elle répond à un besoin de sécurité ou a pour but de résoudre un problème de congestion. Le Gouvernement devra redéployer des moyens dans le transport ferroviaire.

2 000 km de nouvelles lignes à grande vitesse devront être lancées d’ici à 2020. La participation de l’État à leur financement sera de 16 milliards d’euros. La part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises devra progresser de 25 % d’ici à 2012. Deux grandes lignes nord-sud spécialisées dans le fret ferroviaire seront construites à cet effet. Une taxe spécifique sur les vols aériens intérieurs sera étudiée lorsqu’il existe une alternative ferroviaire.

Les transports urbains feront également l’objet d’investissements importants. 1 500 km de lignes supplémentaires de tramway seront construites dans les grandes villes hors Île-de-France. Le financement par l’État de ces nouvelles lignes s’élèvera à 4 milliards d’euros, pour un investissement total de 17 milliards d’euros.

Le projet de canal Seine-Nord Europe sera effectivement lancé, ainsi que deux autoroutes maritimes sur la façade atlantique.

Une écotaxe kilométrique sur les poids lourds sera créée avant 2010 pour l’utilisation du réseau routier national non concédé. Une baisse de la taxe à l’essieu interviendra, à titre de compensation, pour les camions français.

Les émissions du parc automobile français devront passer de 176 g/km de CO2 actuellement, en moyenne, à 130 g/km en 2020. La France soutiendra le durcissement de la réglementation réclamé par la Commission européenne. Un système de bonus-malus fondé sur les émissions de CO2 se traduira par une taxe sur les véhicules les plus polluants et une prime pour les véhicules les plus vertueux.

C.– LA RÉFORME DU MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DE L’ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

En mai 2007, l’ancien ministère des Transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer (MTETM) a été fusionné avec l’ancien ministère de l’Écologie et du développement durable, ainsi qu’avec la direction générale de l’Énergie et des matières premières (DGEMP) du ministère chargé de l’industrie pour constituer le ministère de l’Écologie, du développement et de l’aménagement durable (MEDAD), devenu en mars 2008 le ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (MEEDDAT).

Pour traduire les orientations politiques qui ont présidé à sa création, le MEEDDAT a procédé à une réforme en profondeur de son administration centrale. Le MEEDDAT prend par ailleurs sa part de la révision générale des politiques publiques, en participant à la réduction des effectifs de son administration centrale et en conduisant une réforme ambitieuse de ses directions départementales et régionales.

1.– La réforme de l’administration centrale du MEEDDAT

L’administration centrale du ministère comprend :

• le secrétariat général ;

• le Commissariat général au développement durable ;

• la direction générale de l’énergie et du climat ;

• la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer ;

• la direction générale de l’aviation civile ;

• la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature ;

• la direction générale de la prévention des risques ;

• la délégation à la sécurité et à la circulation routières.

En outre, l’administration centrale du MEEDDAT comprend le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), qui peut siéger en formation d’autorité environnementale, et l’inspection générale des affaires maritimes.

Six instances du ministère jouent un rôle direct ou indirect dans la mise en œuvre de la politique des transports terrestres, fluviaux et maritimes.

Le secrétariat général coordonne l’action de l’ensemble des services, participe à leur évaluation et leur alloue les moyens de leur activité. Il organise la tutelle des établissements publics nationaux et coordonne la relation du ministère avec les services déconcentrés. Il est chargé de la gestion des ressources humaines, de la stratégie d’information et de communication internes et externes, des questions juridiques, de la préparation des positions du ministère dans les différents choix européens et internationaux.

Le Commissariat général au développement durable est chargé de l’élaboration, de l’animation et du suivi de la stratégie nationale du développement durable. Son titulaire est également délégué interministériel au développement durable.

Le Commissariat général au développement durable comprend :

● la direction de la recherche et de l’innovation ;

● le service de l’observation et des statistiques ;

● le service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable ;

● la délégation au développement durable.

La direction générale de l’énergie et du climat a pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre la politique relative à l’énergie, aux matières premières énergétiques, ainsi qu’à la lutte contre le réchauffement climatique et à la pollution atmosphérique.

La direction générale de l’énergie et du climat comprend :

● la direction de l’énergie ;

● le service du climat et de l’efficacité énergétique.

La direction générale des infrastructures, des transports et de la mer élabore et met en œuvre les orientations de la politique multimodale des transports terrestres et maritimes, dans le respect des principes du développement durable. Elle définit les orientations en matière de politique des déplacements.

La direction générale des infrastructures, des transports et de la mer comprend :

● la direction des infrastructures de transport ;

● la direction des services de transport ;

● la direction des affaires maritimes ;

● le secrétariat général au tunnel sous la Manche.

La direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature élabore, anime et évalue les politiques de l’urbanisme, de la construction, du logement, des paysages, de la biodiversité, de l’eau et des substances minérales non énergétiques.

La direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature comprend :

● la direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages ;

● la direction de l’eau et de la biodiversité.

La délégation à la sécurité et à la circulation routières élabore, met en œuvre la politique de sécurité routière et apporte son concours à l’action interministérielle dans ce domaine.

2.– La réforme des services déconcentrés

Au niveau des départements, après l’expérience positive, conduite dans huit départements depuis janvier 2007, de la fusion des directions départementales de l’équipement (DDE) avec les directions départementales de l’agriculture et de la forêt (DDAF), la généralisation à l’ensemble du territoire a été décidée par la circulaire du Premier ministre du 19 mars 2008 dans le cadre de la réforme des services territoriaux de l’État.

Elle sera réalisée au 1er janvier 2009 pour 45 départements et fin 2009 pour 39 départements, les cas des départements d’outre-mer et de la petite couronne étant hors calendrier.

Au niveau régional, selon la circulaire du Premier ministre du 19 mars 2008, seront créées des directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) qui reprendront les compétences des directions régionales de l’équipement, y compris le logement, des directions régionales de l’environnement et des DRIRE (directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement), à l’exception, pour ces dernières, de leurs missions de développement industriel.

Trois vagues de fusion étaient programmées, séparées d’une année, la première étant prévue pour janvier 2009. L’ensemble des fusions sera réalisé fin 2010.

3.– Les effectifs et leur réduction

Les ressources humaines de l’administration centrale, des services déconcentrés et des services techniques centraux qui concourent à la réalisation du programme Infrastructures et services de transports représenteront en 2009 21 121 équivalents temps plein travaillé (ETPT), soit plus de la moitié des effectifs mettant en œuvre les programmes du ressort de votre Rapporteur spécial.

EFFECTIFS ET ACTIVITÉS DES SERVICES

 

ETPT pour 2009

Personnels œuvrant pour le programme n° 203 Infrastructures et services de transports

23 121

Personnels œuvrant pour le programme n° 207 Sécurité et circulation routières

2 317

Personnels œuvrant pour le programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes

3 285

Personnels œuvrant pour le programme n° 113 Urbanisme, paysages, eau et biodiversité

16 065

Total

44 788

En application de la révision générale des politiques publiques, l’objectif du MEEDDAT pris globalement est de réduire ses effectifs de 4 500 ETPT sur la période 2009–2011.

Cette diminution devrait provenir d’abord de l’administration centrale. La création d’un grand ministère unifié devrait conduire à des gains de productivité, permettant une réduction d’environ 10 % de ses effectifs sur une période de 4 à 5 ans, soit environ 500 ETPT.

Des gains de productivité devraient également résulter de la création des DDEA et des DREAL, avec une réduction d’environ 1 500 ETPT dans les fonctions supports. Enfin, le recentrage de l’ingénierie publique sur les objectifs du Grenelle de l’environnement, avec un désengagement corrélatif de l’ingénierie concurrentielle devrait permettre de réduire les effectifs d’environ 2 000 ETPT supplémentaires.

II.– DES CRÉDITS DES TRANSPORTS TERRESTRES, FLUVIAUX ET MARITIMES EN FORTE HAUSSE POUR 2009

Les crédits demandés pour les cinq programmes n° 203, 207, 205, 113 et 159 en 2009 s’élèvent à 5,1 milliards d’euros en autorisations d’engagement et à 5 milliards d’euros en crédits de paiement. Par rapport à 2008, ils sont en hausse, respectivement de 33,4 % et de 30,2 %.

L’augmentation la plus forte est observée pour le programme n° 203 Infrastructures et services de transports, dont les autorisations d’engagement augmentent, par rapport à 2008, de 37,7 % et les crédits de paiement de 34,2 %.

CRÉDITS DEMANDÉS POUR 2009 À PÉRIMÈTRE 2009 - HORS FONDS DE CONCOURS

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Programme n° 203

Infrastructures et services de transports

3 298 256 092

4 542 943 365

37,7

3 274 607 388

4 395 108 365

34,2

Programme n° 207

Sécurité et circulation routières

60 416 889

60 900 000

0,8

60 916 889

61 400 000

0,8

Programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes

130 780 594

132 000 000

0,9

134 486 237

134 500 000

0,0

Programme n° 113

Urbanisme, paysages, eau et biodiversité

303 594 380

341 121 237

12,4

302 121 016

333 336 815

10,3

Programme n° 159

Information géographique et cartographique

68 465 312

75 220 000

9,9

68 465 312

75 688 500

10,6

Total

3 861 513 267

5 152 184 602

33,4

3 840 596 842

5 000 033 680

30,2

Total mission

10 149 872 717

10 249 197 919

 

10 105 579 628

10 068 496 994

 

Part des 5 programmes dans le total de la mission (%)

43,1

50,3

 

43,1

49,7

 

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Cette augmentation est destinée à financer une subvention de 1,2 milliard d’euros à l’agence de Financement des infrastructures de transport de France (AFITF).

Les fonds de concours et attributions de produits attendus pour 2009 s’élèvent à 1,9 milliard d’euros en autorisations d’engagement, en baisse de 5,7 % par rapport à 2008, et à 2,1 milliards d’euros en crédits de paiement, en baisse de 2,3 %.

FONDS DE CONCOURS ET ATTRIBUTIONS DE PRODUITS
ATTENDUS EN 2009 À PÉRIMÈTRE 2009

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Programme n° 203

Infrastructures et services de transports

2 080 400 000

1 973 065 000

– 5,2

2 207 782 529

2 170 065 000

– 1,7

Programme n° 207

Sécurité et circulation routières

-

-

-

-

-

-

Programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes

3 928 519

2 000 000

– 49,1

4 385 869

2 000 000

– 54,4

Programme n° 113

Urbanisme, paysages, eau et biodiversité

10 780 000

200 000

– 98,1

16 980 000

6 390 000

– 62,4

Programme n° 159

Information géographique et cartographique

-

-

-

-

-

-

Total

2 095 108 519

1 975 265 000

– 5,7

2 229 148 398

2 178 455 000

– 2,3

Source : Projet de loi de finances pour 2009

III.– LES PLAFONDS DE DÉPENSES 2009–2011

La trajectoire des crédits du MEEDDAT sur la période 2009–2011 se caractérise par une augmentation forte des autorisations d’engagement et des crédits de paiement en 2009 par rapport à 2008.

PLAFONDS DE CRÉDITS DU MEEDDAT SUR LA PÉRIODE 2009–2011

(en millions d’euros)

 

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

10 149

10 249

10 248

9 386

Crédits de paiement

10 105

10 068

10 197

9 339

Source : Projet de loi de programmation des finances publiques pour la période 2009-2012

Deux programmes présentent une évolution singulière parmi les cinq étudiés par votre Rapporteur spécial.

Le programme n° 203 Infrastructures et services de transport se caractérise par des demandes d’autorisations d’engagement en forte hausse en 2009 par rapport à 2008, qui correspondent à la nécessité de verser une subvention de 1,2 milliard d’euros à l’AFITF. En 2010, les autorisations d’engagement restent au niveau de 2009, une subvention du même ordre continuant d’être versée à l’AFITF. En revanche, en 2011, une baisse des demandes d’autorisations d’engagement se produit à hauteur de 22,3 %. En 2011, la taxe sur les poids lourds, dont le produit sera versé à l’AFITF, devrait commencer d’être perçue, ce qui devrait en effet permettre de diminuer la subvention. Au total, la hausse des autorisations d’engagement en 2011 par rapport de 2008 ne serait que de 7,1 %.

PLAFONDS D’AUTORISATIONS D’ENGAGEMENT POUR LES CINQ PROGRAMMES
RELEVANT DU RAPPORT SPÉCIAL SUR LA PÉRIODE 2009-2011

(en euros)

 

 

2008

2009

2010

2011

Programme n° 203

Infrastructures et services de transports

montant

3 298 256 092

4 542 943 365

4 542 293 101

3 531 456 221

variation par rapport à n-1

 

37,7 %

0,0 %

– 22,3 %

variation par rapport à 2008

   

37,7 %

7,1 %

Programme n° 207 Sécurité et circulation routières

montant

60 416 889

60 900 000

61 900 000

62 400 000

variation par rapport à n-1

 

0,8 %

1,6 %

0,8 %

variation par rapport à 2008

   

2,5 %

3,3 %

Programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes

montant

130 780 594

132 000 000

132 000 000

132 000 000

variation par rapport à n-1

 

0,9 %

0,0 %

0,0 %

variation par rapport à 2008

   

0,9 %

0,9 %

Programme n° 113 Urbanisme paysages et biodiversité

montant

303 594 380

341 121 237

355 509 237

384 959 237

variation par rapport à n-1

 

12,4 %

4,2 %

8,3 %

variation par rapport à 2008

   

17,1 %

26,8 %

Programme n° 159 Information géographique et cartographique

montant

68 465 312

75 220 000

73 650 000

73 650 000

variation par rapport à n-1

 

9,9 %

-2,1 %

0,0 %

variation par rapport à 2008

   

7,6 %

7,6 %

Total

montant

3 861 513 267

5 152 184 602

5 165 352 338

4 184 465 458

variation par rapport à n-1

 

33,4 %

0,3 %

– 19,0 %

variation par rapport à 2008

   

33,8 %

8,4 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Le programme n° 113 Urbanisme, paysages et biodiversité connaît lui aussi une évolution spécifique. Les demandes d’autorisations d’engagement augmentent en effet de 26,8 % entre 2008 et 2011, soit un total de 81 millions d’euros.

Le tableau suivant présente l’évolution programmée des crédits de paiement jusqu’en 2011.

Les évolutions sont comparables à celles enregistrées pour les autorisations d’engagement.

PLAFONDS DE CRÉDITS DE PAIEMENT POUR LES CINQ PROGRAMMES RELEVANT DU RAPPORT SPÉCIAL SUR LA PÉRIODE 2009–2011

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Programme n° 203 Infrastructures et services de transports

montant

3 274 607 388

4 395 108 365

4 536 174 101

3 530 684 221

variation par rapport à n-1

 

34,2 %

3,2 %

– 22,2 %

variation par rapport à 2008

   

38,5 %

7,8 %

Programme n° 207 Sécurité et circulation routières

montant

60 916 889

61 400 000

62 400 000

62 900 000

variation par rapport à n-1

 

0,8 %

1,6 %

0,8 %

variation par rapport à 2008

   

2,4 %

3,3 %

Programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes

montant

134 486 237

134 500 000

134 500 000

134 500 000

variation par rapport à n-1

 

0

0

0

variation par rapport à 2008

   

0

0

Programme n° 113 Urbanisme paysages et biodiversité

montant

302 121 016

333 336 815

348 609 815

376 159 815

variation par rapport à n-1

 

10,3 %

4,6 %

7,9 %

variation par rapport à 2008

   

15,4 %

24,5 %

Programme n° 159 Information géographique et cartographique

montant

68 465 312

75 668 500

73 650 000

73 650 000

variation par rapport à n-1

 

10,5 %

-2,7 %

0

variation par rapport à 2008

   

7,6 %

7,6 %

Total

montant

3 840 596 842

5 000 013 680

5 155 333 916

4 177 894 036

variation par rapport à n-1

 

30,2 %

3,1 %

– 19,0 %

variation par rapport à 2008

   

34,2 %

8,8 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

En tout état de cause, les autres programmes se caractérisent par des évolutions maîtrisées.

C’est notamment le cas du programme n° 159 Information géographique et cartographique, qui n’appelle pas de commentaire particulier.

En revanche, l’évolution des demandes de crédits pour le programme n° 207 Sécurité et circulation routières pourrait susciter des interrogations. Ses crédits de paiement n’augmentent que de 3,3 % entre 2008 et 2011. Compte tenu de la hausse des prix, ses crédits vont donc baisser, ce qui semble incompatible avec la relance voulue par le Président de la République de la lutte contre la violence routière.

De même, on peut regretter le plafonnement à 132 millions d’euros des crédits de paiement du programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes. Plusieurs réformes sont en préparation dans le périmètre de ce programme : réforme de l’organisation administrative des services décentralisés traitant des questions maritimes, réforme et dynamisation de l’enseignement maritime.

En tout état de cause, on peut se demander s’il y a lieu d’accorder une priorité budgétaire aussi marquée à la gestion des milieux et de la biodiversité, alors que les programmes relatifs à la sécurité routière et à la sécurité maritime verront leurs autorisations d’engagement diminuer probablement en volume sur la période 2009-2011.

CHAPITRE 2 :
INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORT

Les conclusions du Grenelle de l’environnement rejoignent la politique de redéploiement modal engagée depuis 2007.

Le projet de loi de finances pour 2009 contribue à cette évolution appelée par les Français, comme le démontre la montée rapide en 2008 de la fréquentation des transports ferroviaires et collectifs.

Les crédits du programme n° 203 présentent la caractéristique de permettre un effort important en faveur du ferroviaire tout en n’oubliant pas certaines actions indispensables comme l’entretien du réseau routier national. Au total les demandes de crédits pour les infrastructures et les services de transport apparaissent comme ambitieuses mais réalistes.

I.– DES AUGMENTATIONS DE CRÉDITS RÉALISANT UNE GRANDE AMBITION

Le programme n° 203 Infrastructures et services de transports du projet de loi de finances pour 2009 résulte de la fusion de plusieurs programmes ou actions de la loi de finances pour 2008 :

• programme n° 203 Réseau routier national ;

• programme n° 226 Transports terrestres et maritimes ;

• programme n° 173 Passifs financiers et ferroviaires ;

• action n° 4 Gestion du trafic et information des usagers du programme n° 207 Sécurité routière.

On trouvera aux tableaux suivants l’évolution des crédits demandés pour les sept actions du nouveau programme n° 203 Infrastructures et services de transports, ainsi que les montants prévisionnels des fonds de concours et des attributions de produits.

DEMANDES D’AUTORISATIONS D’ENGAGEMENT 2009 POUR LE PROGRAMME N° 203 INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORTS

(en euros)

 

Crédits budgétaires

Fonds de concours et attributions de produits

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Action n° 1 : Développement des infrastructures routières

1 000 000

0

– 100,0

1 435 000 000

965 000 000

– 32,8

Action n° 10 : Infrastructures de transports collectifs et ferroviaires

2 503 635 303

3 641 153 085

45,4

396 820 000

677 000 000

70,6

Action n° 11 : Infrastructures fluviales, portuaires et aéroportuaires

136 153 480

130 936 326

-3,8

57 800 000

16 350 000

– 71,7

Action n° 12 : Entretien et exploitation du réseau routier national

478 767 397

605 545 865

26,5

179 000 000

303 000 000

69,3

Action n° 13 : Soutien, régulation, contrôle et sécurité des services de transports terrestres

118 599 989

110 124 389

– 7,1

4 000 000

4 000 000

0,0

Action n° 14 : Soutien, régulation et contrôle dans les domaines des transports fluviaux, maritimes et aériens

32 471 223

27 135 500

– 16,4

     

Action n° 15 : Stratégie et soutien

27 628 700

28 048 200

1,5

7 780 000

7 715 000

– 0,8

Total

3 298 256 092

4 542 943 365

37,7

2 080 400 000

1 973 065 000

– 5,2

Les demandes d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement de l’action n° 10 Infrastructures de transports collectifs et ferroviaires augmentent de plus de 45 % par rapport à 2008.

En conséquence de cette augmentation importante, l’action n° 10 recevra en 2009 plus de 80 % des dotations budgétaires du programme.

DEMANDES DE CRÉDITS DE PAIEMENT 2009 POUR LE PROGRAMME N° 203 INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORTS

(en euros)

 

Crédits budgétaires

Fonds de concours et attributions de produits

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Action n° 1 : Développement des infrastructures routières

1 000 000

0

– 100

1 593 100 000

1 200 000 000

– 24,7

Action n° 10 : Infrastructures de transports collectifs et ferroviaires

2 503 635 303

3 641 153 085

45,4

408 452 299

680 000 000

66,5

Action n° 11 : Infrastructures fluviales, portuaires et aéroportuaires

125 893 480

133 029 326

5,7

58 050 230

22 350 000

– 61,5

Action n° 12 : Entretien et exploitation du réseau routier national

473 638 693

455 545 865

– 3,8

137 300 000

256 000 000

86,5

Action n° 13 : Soutien, régulation, contrôle et sécurité des services de transports terrestres

118 599 989

110 124 389

– 7,1

3 100 000

4 000 000

29

Action n° 14 : Soutien, régulation et contrôle dans les domaines des transports fluviaux, maritimes et aériens

25 161 223

27 207 500

8,1

-

-

 

Action n° 15 : Stratégie et soutien

26 678 700

28 048 200

5,1

7 780 000

7 715 000

– 0,8

Total

3 274 607 388

4 395 108 365

34,2

2 207 782 529

2 170 065 000

 1,7

Le présent projet de loi de finances ne prévoit pas de crédits pour l’action n° 1 Développement des infrastructures routières, reportant leur financement sur des fonds de concours et des attributions de produits.

Les autorisations d’engagement relatives à l’action n° 12 Entretien et exploitation du réseau routier national sont en augmentation de 26,5 % en autorisations d’engagement et en baisse de 3,8 % en crédits de paiement.

Le total des moyens disponibles n’est pas égal à la somme des crédits budgétaires et des fonds de concours dans le cas du programme n° 203 Infrastructures et services de transport. En effet, la subvention de 1,2 milliard d’euros à l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) est bien inscrite en dépenses de fonctionnement de l’action n° 10 Infrastructures de transports collectifs et ferroviaires. Mais une partie de cette subvention se retrouve dans les fonds de concours provenant de l’AFITF qui abondent les crédits d’intervention de la même action.

Le tableau suivant présente l’évolution des demandes budgétaires par titre de dépenses. La subvention de 1,2 milliard d’euros octroyée à l’AFITF figure parmi les dépenses de fonctionnement.

INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORT

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Titre 3 : Dépenses de fonctionnement

274 033 113

1 478 753 225

439,6

273 083 113

1 478 753 225

441,5

Titre 5 : Dépenses d’investissement

303 746 063

275 592 865

– 9,3

292 591 359

272 372 865

– 6,9

Titre 6 : Dépenses d’intervention

2 720 476 916

2 788 597 275

2,5

2 708 932 916

2 643 982 275

– 2,4

Total

3 298 256 092

4 542 943 365

37,7

3 274 607 388

4 395 108 365

34,2

Fonds de concours

2 080 400 000

1 973 065 000

– 5,2

2 207 782 529

2 170 065 000

-1,7

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Le tableau suivant présente les plafonds budgétaires pour le programme sur la période 2009-2011.

PLAFONDS DE DÉPENSES POUR LA PÉRIODE 2009-2011 :
PROGRAMME N° 203 INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORTS

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

montant

3 298 256 092

4 542 943 365

4 542 293 101

3 531 456 221

variation par rapport à n-1

 

37,7 %

0,0 %

– 22,3 %

variation par rapport à 2008

   

37,7 %

7,1 %

Crédits de paiement

montant

3 274 607 388

4 395 108 365

4 536 174 101

3 530 684 221

variation par rapport à n-1

 

34,2 %

3,2 %

– 22,2 %

variation par rapport à 2008

   

38,5 %

7,8 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Pour financer les investissements ferroviaires requis par le Grenelle de l’environnement, une hausse de crédits budgétaires est donc nécessaire. Mais elle devrait être momentanée.

En tout état de cause, l’évolution présentée suppose une entrée en service des dispositifs techniques relatifs à la taxe sur les poids lourds au plus tard à la fin 2010. La complexité des systèmes embarqués, au sol ou satellitaires est incontestable. Mais l’Allemagne a mis en place un tel système qui peut servir de référence. On peut donc considérer que la probabilité de relever le défi technique dans le délai imparti de deux années au maximum est relativement élevée.

Le maintien de la dynamique du Grenelle enclenchée pour 2009 suppose, au plan financier, la réussite de la fiscalité écologique sur les transports routiers de marchandises.

II.– L’AFITF, PIVOT DES PROJETS DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT

Votre Rapporteur spécial s’était penché en détail sur les comptes de l’AFITF à l’occasion de l’examen des crédits des transports pour 2008.

L’AFITF se voit confier un rôle important sur la période 2009–2011, les financements nécessaires étant dégagés au moyen d’une augmentation de taxe et de redevance perçues auprès des sociétés autoroutières et surtout grâce à une subvention budgétaire qui, au total, s’élève à 2,5 milliards d’euros sur l’ensemble de la période.

A.– DES SUBVENTIONS BUDGÉTAIRES INDISPENSABLES POUR L’AFITF

Le déficit de financement de l’AFITF prévu pour 2009 reçoit une solution avec la mise en place d’une subvention de 1,2 milliard d’euros.

Il n’est pas indifférent de noter, par ailleurs, que la contribution des sociétés concessionnaires d’autoroutes, au titre de la redevance domaniale est augmentée d’un montant de 315 millions d’euros, correspondant à une croissance de 10 millions d’euros de la taxe d’aménagement du territoire et de 305 millions d’euros de la redevance domaniale.

ÉVOLUTION DES RESSOURCES DE L’AFITF SUR LA PÉRIODE 2007-2009

(en millions d’euros)

 

2007

2008

2009

Variation (en %)

Dotation issue de la privatisation des sociétés d’autoroute

1 467

1 260

0

 

Subvention budgétaire

0

0

1 200

 

Taxe d’aménagement du territoire

520

530

540

+1,9

Redevance domaniale des sociétés concessionnaires d’autoroutes

165

170

475

+179,4

Part du produit des amendes forfaitaires Radars

151

236

200

– 15,3

Dotation en capital

   

44

 

Diminution du fonds de roulement

   

80

 

Total

2 252

2 196

2 539

+15,6

Source : Projet de loi de finances pour 2009 – MEEDDAT

On notera également que la part des amendes forfaitaires revenant à l’AFITF est en diminution, passant de 236 millions d’euros en 2008 à 200 millions en 2009.

Au demeurant, les engagements du Gouvernement sur le financement de l’AFITF sont importants sur toute la période 2009–2011, avec une accélération en fin de période et sur les années 2012 et 2013.

RESSOURCES DE L’AFITF

(en euros)

 

Total

Moyenne annuelle

Ressources sur la période 2009-2011

7 600 000 000

2 530 000 000

Ressources sur la période 2009-2013

13 800 000 000

2 760 000 000

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Le tableau ci-après détaille le tableau de financement de l’AFITF sur l’ensemble de la période 2009-2011.

TABLEAU DE FINANCEMENT DE L’AFITF SUR LA PÉRIODE 2009-2011

(en millions d’euros)

 

2009

2010

2011

Total

I.- Ressources existantes

Taxe d'aménagement du territoire

540

550

560

1 650

Redevance domaniale des sociétés concessionnaires d'autoroutes

175

180

185

540

Part du produit des amendes forfaitaires Radars

200

200

200

600

Consommation de la dotation en capital

44

   

44

Total ressources existantes

959

930

945

2 834

II.- Ressources nouvelles

Taxe poids lourds

   

880

880

Augmentation de la redevance domaniale

300

308

315

923

Surpéage en zone de montagne

   

20

20

Ressources exceptionnelles : droit d'entrée concession A63

 

400

 

400

Total ressources nouvelles

300

708

1 215

2 223

         

Total ressources

1 259

1 638

2 160

5 057

         

Total dépenses

2 539

2 477

2 508

7 523

         

Besoin de financement

1 280

839

348

2 467

         

Subvention budgétaire

1 200

1 100

200

2 500

         

Variation du fonds de roulement

– 80

261

– 148

33

Source : Projet de loi de finances pour 2009 – MEEDDAT

Sur la période 2009-2011, les ressources de l’AFITF sont inférieures à ses dépenses, d’où un besoin de financement qui est couvert par une dotation exceptionnelle en capital en 2009 et par une subvention budgétaire de 1,2 milliard d’euros en 2009, 1,1 milliard d’euros en 2010 et 0,2 milliard d’euros en 2011.

Pour autant, d’autres ressources sont mobilisées en faveur de l’AFITF.

La taxe d’aménagement du territoire est en augmentation annuelle de 1,9 % en 2009 et en 2010, et de 1,8 % en 2011. Par ailleurs, la redevance domaniale acquittée par les sociétés d’autoroutes est en augmentation de 179,4 % en 2009, puis de 2,9 % en 2010 et 2011.

Au contraire, la part des amendes forfaitaires Radars dévolue à l’AFITF reste stable à 200 millions d’euros par an, ce qui est prudent compte tenu du caractère aléatoire et du trend décroissant de leur rendement si l’objectif d’un changement de comportement des Français au volant est atteint.

En 2010, une recette exceptionnelle de 400 millions d’euros est versée à l’AFITF, correspondant au droit d’entrée de la concession autoroutière de l’A63.

En 2011, des nouvelles recettes bénéficient à l’AFITF, d’abord la taxe poids lourds pour un montant de 880 millions d’euros, ensuite un montant de 20 millions d’euros correspondant à des surpéages en montagne.

Le financement des infrastructures de transport et les sociétés autoroutières

L’agence de Financement des infrastructures de France (AFITF) va jouer sur la période 2008-2011 un rôle clé dans la mise en œuvre des volet transport du Grenelle de l’environnement avec le développement du réseau TGV, des transports collectifs en site propre et plus généralement du report modal.

Une subvention budgétaire de 1,2 milliard d’euros en 2009, de 1,1 milliard en 2010 et de 200 millions d’euros contribuera aux besoins de financement de l’AFITF. Il est également prévu que celle-ci va voir augmenter les ressources propres dont elle dispose. En 2011, l’écotaxe kilométrique sur les poids lourds prendra le relais de la subvention budgétaire.

Dès 2009, il est prévu une augmentation forte de la redevance domaniale acquittée par les sociétés concessionnaires d’autoroutes au profit de l’AFITF.

Si cette augmentation est nécessaire pour financer l’AFITF, il convient aussi de préserver l’avenir des concessions et des partenariats public privé auxquels il sera indispensable de recourir dans les prochaines années pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement.

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La redevance domaniale acquittée par les sociétés concessionnaires d’autoroute est une redevance pour service rendu.

Ainsi que l’a visé le Conseil d’État statuant au contentieux sur la requête présentée par Cofiroute le 4 août 1997, les sociétés concessionnaires d’autoroute occupent, pour l’exercice de la concession, le domaine public routier national que constitue l’autoroute. *

Dès lors, l’État a pu, par le décret n° 97–606 du 31 mai 1997, instituer et mettre à leur charge, sur le fondement des articles L. 28 et 29 du code de domaine de l’État, une redevance. Cette redevance n’est ni un impôt, ni une taxe, ni même un taxe parafiscale. Il s’agit d’un prélèvement de nature non fiscale s’apparentant à un prélèvement pour service rendu. Son produit est d’ailleurs comptabilisé sur la ligne « produits et revenus du domaine encaissés par le comptable des impôts » des recettes non fiscales.

Depuis la loi de finances pour 2005, le produit de cette redevance domaniale est affecté à l’agence de financement des infrastructures de transport de France.

D’après les indications fournies à votre Rapporteur spécial, la redevance domaniale passera de 170 millions d’euros en 2008 à 475 millions d’euros en 2009, puis à 488 millions en 2010 et à 500 millions d’euros en 2011.

Le projet de loi de finances pour 2009 n’explicite pas cette augmentation de la redevance domaniale dans la mesure où il s’agit d’une mesure réglementaire qui appartient en propre à la responsabilité du Gouvernement.

Le décret n° 97–606 du 31 mai 1997 instaurant la redevance a indiqué que la redevance est calculée en faisant intervenir le nombre de kilomètres de voies autoroutières exploitées par le concessionnaire, la valeur locative de 1 mètre de voie autoroutière fixée au II de l’article 1501 du code général des impôts et actualisée selon le même code, ainsi que le chiffre d’affaires du concessionnaire.

L’augmentation prévue ne pourrait résulter à l’évidence d’une modification suffisante des trois paramètres ci-dessus.

Il est donc envisagé, d’une part, d’instaurer une progression de la redevance actuelle qui passerait de 170 millions en 2008 à 175 millions d’euros en 2009, 180 en 2010 et 185 en 2011, et, d’autre part, d’instituer une ressource nouvelle intitulée « augmentation de la redevance domaniale », qui s’établirait à 300 millions d’euros en 2009, 308 en 2010 et 315 en 2011. On peut donc prévoir qu’un prochain décret institue cette redevance nouvelle.

L’ampleur de la hausse est évidemment critiquée par les sociétés concessionnaires d’autoroutes qui invoquent une rupture de l’équilibre économique de la concession.

Dans un avis rendu le 28 mars 1997, le Conseil d’État saisi par le ministre chargé des transports et le ministre chargé du budget, avait indiqué que les sociétés concessionnaires d’autoroutes pouvaient être assujetties au paiement d’une redevance domaniale « qui présente un lien suffisamment étroit avec l’exploitation de la concession pour être prise en compte dans la détermination des tarifs de péage ». Le Conseil d’État ajoutait que « son montant pouvant être répercuté sur les péages, sans qu’il en résulte, aussi longtemps qu’il demeure modeste, de diminution de la fréquentation des autoroutes, une telle redevance n’altère pas l’équilibre financier des concessions et peut donc être instituée, sans droit à indemnisation des cocontractants, pendant la durée des concessions ».

La légalité de la redevance étant non contestable et la création d’une nouvelle redevance étant envisagée, quelles peuvent être les possibilités de recours des sociétés concessionnaires d’autoroutes ?

Dans ses conclusions sur la requête de Cofiroute en date du 4 août 1997 demandant l’annulation pour excès de pouvoir du décret n° 97–606 du 31 mai 1997 instaurant une redevance due par les sociétés concessionnaires d’autoroute pour occupation du domaine public, le Conseil d’État avait estimé que « considérant que si la société requérante soutient que l’intervention du décret attaqué modifierait l’équilibre de la concession, cette circonstance, à la supposer établie, ne serait de nature qu’à lui permettre de saisir le juge du contrat et serait en tout état de cause sans influence sur la légalité du décret attaqué ».

Si les bases juridiques de l’augmentation de la redevance domaniale ne semblent pas contestables, il n’en demeure pas moins que celle-ci doit s’intégrer dans une vision à long terme du recours aux concessions et aux partenariats public privé.

*

* *

Pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes, la majoration de charge entraînée par la multiplication par 2,8 de la redevance domaniale représente 5 % de leur chiffre d’affaires annuel et entraîne une diminution de 15 % de leur valeur actuelle nette.

Au-delà des hypothèses de calcul qui peuvent être discutées, il ne fait pas de doute que l’équilibre des concessions autoroutières est modifié par l’augmentation de la redevance.

Mais, au-delà du montant financier du déséquilibre introduit, c’est la stabilité des conditions et des engagements posés par l’État qui est en cause et qui pose le problème du bon déroulement des concessions et des partenariats.

A cet égard, il faut rappeler que l’horizon de ce type de contrats est le très long terme. Ainsi, en moyenne, les concessions autoroutières prendront fin en 2030 ou 2032. Or l’augmentation de la redevance domaniale intervient quelques trois années, seulement, après la privatisation du plus grand nombre de ces sociétés.

Or la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement nécessitera le développement de concessions et de partenariats public privé.

Dans ces conditions, il semble nécessaire d’initier une négociation globale avec les sociétés concessionnaires d’autoroutes, portant non seulement sur la question de la redevance domaniale mais également sur leurs futurs investissements. Les leviers d’un accord pourraient être des objectifs d’investissement liés à des augmentations des durées de concession.

Le Président de la République a clairement indiqué que les investissements autoroutiers seraient possibles à l’avenir dans les cas d’intérêt local, de congestion et de sécurisation.

Par ailleurs, les sociétés autoroutières pourraient aménager leur réseau de manière à minimiser les consommations de carburants avec la régulation du trafic, le péage « free flow » sans arrêt aux barrières de péage, l’amélioration de la qualité des chaussées.

D’autres investissements permettraient d’améliorer la qualité environnementale de certains tronçons au regard des pollutions sonores, de l’air et de l’environnement.

*

* *

L’accélération du redéploiement modal ne peut se priver d’une contribution financière accrue des sociétés concessionnaires d’autoroutes.

La lutte contre le changement climatique ne peut se faire non plus sans une meilleure qualité environnementale des réseaux autoroutiers et sans prendre en compte les contraintes des sociétés mettant en œuvre des concessions ou des contrats de partenariat public privé dans le secteur des transports.

B.– L’AFITF AU SERVICE PRÉFÉRENTIEL DU REDÉPLOIEMENT MODAL

Ce sont les modes de transports ferroviaires et collectifs qui bénéficieront de la plus grande part des crédits d’intervention de l’AFITF, leur part passant de 60,1 % en 2008 à 62,3 % en 2009.

Le tableau suivant présente la répartition des crédits de l’AFITF par grand type d’opération.

EMPLOI PRÉVISIONNEL DES CRÉDITS D’INTERVENTION DE L’AFITF EN 2009

(en millions d’euros)

 

 

CP 2008

CP 2009

variation (en %)

Routes

Total

874

957

9,5

 

Dont Grandes opérations (CIADT)

193

169

– 12,4

 

Dont CPER et autres contrats

552

527

– 4,5

 

Dont Autres investissements

129

261

102,3

Autres modes

Total

1 319

1 582

19,9

 

Dont Grandes opérations (CIADT)

665

662

– 0,5

 

Dont CPER et autres contrats

361

496

37,4

 

Dont Autres investissements

293

424

44,7

Total général

 

2 193

2 539

15,6

Ainsi sont prises en compte les conclusions du Grenelle de l’environnement.

Le tableau suivant présente l’allocation des ressources en crédits de paiement de l’AFITF sur l’ensemble de la période 2009–2011, en détaillant les différentes opérations bénéficiaires.

La part des crédits de paiements alloués au non-routier atteint 60,3 % sur la période 2009–2011.

CRÉDITS DE PAIEMENT DU BUDGET PRIMITIF 2008 DE L’AFITF ET PRÉVISIONNELS
POUR 2009–2011(EN MILLIONS D’EUROS)

 

 

2008

2009

2010

2011

Total 2009-2011

Routes

CPER/PDMI

552

527

543

649

1 718

Autres

322

430

421

414

1 265

Total partiel

874

957

964

1 063

2 983

% des routes dans le total

39,8

37,7

38,9

42,4

39,7

Non routier

LGV

547

452

521

451

1 424

Canal Seine-Nord-Europe

9

20

30

30

80

TCSP Grenelle

 

30

60

100

190

CPER

362

496

441

437

1 374

Autres

401

584

461

427

1 472

Total partiel

1 319

1 582

1 513

1 445

4 540

 

+ 60,

62,3

61,1

57,6

60,3

Total général

 

2 193

2 539

2 477

2 508

7 523

 

Variation n/n-1

 

15,6 %

– 2,4 %

4,5 %

 

Source : MEEDDAT

III.– LE NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE DE RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE

L’année 2008 se caractérise par un redéploiement modal des fréquentations opéré spontanément par les Français en réponse à la hausse des prix de l’énergie.

ÉVOLUTION DU TRAFIC VOYAGEURS DE LA SNCF EN 2007
ET AU PREMIER SEMESTRE 2008

(en pourcentages)

 

2007/2006

1er semestre 2008/1er semestre 2007

TGV

+ 6,2

+ 10,1

Autres trains grandes lignes

+ 2,1

– 21,9

TER

+ 4,3

+ 6,4

Corail Intercités

– 7,3

– 10,3

Transilien

+ 5,1

+ 5,5

Total voyageurs

+ 2,2

+ 4,9

Source : SNCF

Le trafic fret de la SNCF a, pour sa part, diminué de 0,1 % en 2007 par rapport à 2006 et de 3,4 % au premier semestre 2008 par rapport au premier semestre 2007.

Dans cette situation, la situation financière, la productivité du gestionnaire d’infrastructures, Réseau ferré de France, revêt une importance critique.

Votre Rapporteur spécial, qui a consacré en 2008 un rapport d’information à la question des péages ferroviaires, estime indispensable un examen détaillé des comptes et de la stratégie de RFF.

A.– LA DÉGRADATION DES COMPTES DE RFF EN 2007

En 2007, Réseau ferré de France (RFF), conformément à ses missions et à la politique de reéquilibrage modal du gouvernement, a augmenté ses investissements par rapport à 2006, tant pour le développement que pour le maintien du réseau. Le tableau suivant retrace les investissements réalisés en 2006 et en 2007.

DÉPENSES D’INVESTISSEMENT DE RFF

(en millions d’euros)

 

2006

2007

Investissements de développement

1 182,9

1 355,3

Extension du réseau LGV (LGV Est et Rhin-Rhône)

757,9

691,3

Développement du réseau classique

389,9

630,0

Productivité

35,1

34,0

Investissements de maintien du réseau

1 034,4

1 055,9

Renouvellement

883,6

908,5

Sécurité

57,4

46,3

Qualité du service

52,6

62,2

Autres

40,8

38,9

Source : Réseau ferré de France (RFF)

S’agissant des investissements de développement, on enregistre en 2007 une baisse de production sur la LGV Est, du fait de la fin des travaux de génie civil, qui n’est pas compensée par la branche Est de la LGV Rhin-Rhône. Les investissements de développement sur le réseau classique augmentent pour leur part de 61 % par rapport à 2006.

Le résultat opérationnel courant de Réseau ferré de France, positif à 263,2 millions d’euros en 2006, est devenu négatif à 7,7 millions d’euros en 2007. Le résultat net est passé de – 292,5 millions d’euros en 2006 à – 771 millions d’euros en 2007.

Quant à la dette financière nette de RFF, elle est passée de 27,813 milliards d’euros au 31 décembre 2006 à 27,992 milliards d’euros au 31 décembre 2007.

Les investissements de maintien du réseau ont augmenté en 2007 de 2,1 %, ceci correspondant essentiellement à une légère hausse des investissements de renouvellement.

B.– LE CONTRAT DE PERFORMANCE 2008-2012 DE RFF

Réseau ferré de France (RFF) ouvre, avec son contrat de performance 2008-2012 qui a été signé avec l’État le 31 octobre 2008, une nouvelle page de son histoire.

RFF doit en effet mettre en œuvre un nouveau modèle économique, proche d’un modèle d’entreprise, fondé sur une augmentation de ses recettes propres, à savoir les péages acquittés par les utilisateurs du réseau, et une diminution de l’aide de l’État.

Au plan des recettes, les péages imposés aux usagers du réseau vont à l’avenir se rapprocher graduellement du coût complet, celui-ci incluant les coûts d’entretien, d’exploitation, d’amortissement, de régénération et le coût du capital. Simultanément, les trois subventions versées précédemment sont regroupées en une seule.

Il appartiendra à RFF d’atteindre trois objectifs stratégiques :

• le développement du trafic grâce à l’amélioration de l’offre de sillons, de la gestion des circulations et des relations avec ses clients, dans un contexte d’ouverture à la concurrence ;

• la rénovation du réseau en vue d’améliorer ses performances et de réduire les coûts d’exploitation à long terme ;

• le rééquilibrage économique et financier de son activité.

Le tableau suivant indique l’évolution des subventions versées par l’État à Réseau ferré de France (RFF).

ÉVOLUTION DES SUBVENTIONS VERSÉES PAR L’ÉTAT À RFF

(en millions d’euros)

 

2005

2006

2007

2008

2009

Contribution aux charges d’infrastructure

1 038

979

828

657

 

Désendettement

800

730

694

686

 

Régénération

900

970

956

1 041

 

Total

2 738

2 679

2 478

2 384

2 441

Source : Réseau ferré de France (RFF)

Si l’État versait précédemment trois subventions à RFF - contribution aux charges d’infrastructure, subvention de désendettement et subvention de régénération –, à partir de 2009, RFF n’en recevra plus qu’une seule, destinée à couvrir les coûts des services dont les péages ne couvrent pas les coûts, à savoir les services régionaux, les trains Corail et le fret ferroviaire.

La subvention globale prévue pour RFF en 2009 s’établissait initialement à 2 516 millions d’euros. Elle a finalement été réduite de 75 millions d’euros, ce qui sollicite encore davantage la performance de gestion de l’établissement.

On trouvera au tableau suivant les subventions à RFF inscrites au projet de loi de finances pour 2009.

TRANSFERTS À RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE

(en euros)

 

Autorisations d’engagement = Crédits de paiement

Subventions pour l’utilisation de l’infrastructure par les trains régionaux de voyageurs

1 200 834 233

Subventions pour l’utilisation de l’infrastructure par les trains classiques de voyageurs

367 627 772

Subventions pour l’utilisation de l’infrastructure par les trains de fret

862 691 080

Total

2 441 153 085

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Autre élément de la nouvelle logique d’entreprise, il sera possible à RFF de financer des investissements de régénération par l’endettement, de manière à améliorer les performances du réseau et à réduire ses coûts d’entretien.

Votre Rapporteur spécial avait insisté à plusieurs reprises sur la nécessité absolue de pouvoir suivre l’évolution des crédits alloués à la régénération du réseau ferré par RFF. La nouvelle présentation des transferts ne répond pas à cet impératif, ce qui est regrettable

C.– LA RÉGÉNÉRATION DU RÉSEAU FERROVIAIRE, UNE PRIORITÉ QUI DEVRAIT ÊTRE ABSOLUE

L’audit du réseau ferré, rendu public en septembre 2005, a fait le constat d’un vieillissement accentué du réseau ferré national, résultant d'une longue période de sous-investissement dans le renouvellement des installations et des composants (aiguillages, signalisation, ouvrages d’art) arrivés en fin de vie.

Le Plan de rénovation du réseau décidé en mars 2006 par le Gouvernement vise à rééquilibrer la part des dépenses d’entretien, qui atteignent aujourd’hui un niveau trop élevé compte tenu du mauvais état du réseau et celle des dépenses de renouvellement, pour optimiser la dépense.

Pour ce faire, il faut d’abord augmenter le rythme de renouvellement pour atteindre le niveau qui assure la pérennité du réseau pour ensuite rattraper le retard de rénovation et optimiser les dépenses.

Le Plan de rénovation constitue la première étape de la rénovation avec un investissement supplémentaire de 600 millions d’euros en 2010 par rapport à 2005. La mise en œuvre du Grenelle de l’environnement sera la seconde étape, avec une augmentation des investissements de 400 millions d’euros en 2015 par rapport à 2010.

Au delà du plan de rénovation, les contrats de projets 2007–2013 et le plan Rail Midi-Pyrénées vont permettre de réaliser un important programme de modernisation avec le concours des régions, auquel l'État participera à hauteur d'environ 250 millions d’euros.

Le tableau suivant présente les réalisations entre 2002 et 2008.

PROGRAMME DE RÉGÉNÉRATION DU RÉSEAU FERRÉ NATIONAL :
RÉALISATIONS

 

 

Kilomètres de voies régénérées

Nombre d'appareils

Réalisé

2002

583

259

2003

467

158

2004

471

177

2005

450

222

2006

484

212

2007

534

165

2008

630

230

Source : RFF

Le tableau suivant présente les objectifs de RFF pour la période 2008-2015. Au total, ce sont 13 milliards d’euros qui seront engagés pour régénérer les voies et les appareils.

PROGRAMME DE RÉGÉNÉRATION DU RÉSEAU FERRÉ NATIONAL :
RÉALISATIONS

 

 

Kilomètres de voies régénérées

Nombre d'appareils

Coûts de régénération

(milliards d’euros)

2008-2012

Total sur la période

3 940

1 430

7,3

Moyenne annuelle

788

286

1,46

2008-2015

Total sur la période

6 420

2 420

13

Moyenne annuelle

802,5

302,5

1,625

Source : RFF

Le programme à réaliser est d’une ampleur considérable. Le tableau ci-après présente les emplois et les ressources de RFF sur la période 2008-2012.

L’augmentation des ressources de RFF proviendra de l’augmentation de ses recettes commerciales, ainsi que des subventions d’exploitation de l’Etat, de l’AFITF et des régions participant aux opérations de renouvellement des voies et d’investissement. Un doublement des recettes des cessions et une légère augmentation des revenus locatifs sont également escomptés.

TABLEAU EMPLOIS-RESSOURCES DE RFF SUR LA PÉRIODE 2008-2012

(en millions d’euros courants)

 

2008

2009

2010

2011

2012

Ressources

Recettes commerciales

2 879

3 070

3 294

3 795

3 996

Subvention d’exploitation

658

2 441

2 366

2 009

2 009

Subvention de désendettement

686

       

Subvention de renouvellement

805

       

AFITF affecté au renouvellement

73

180

148

159

205

CPER affectés au renouvellement

72

162

114

98

105

Revenus locatifs

78

85

90

95

100

Produits de cessions

162

200

250

300

300

Total ressources

5 413

6 138

6 263

6 456

6 715

           

Emplois

Charges d’infrastructure

2 852

2 930

2 932

2 998

3 073

Investissements de renouvellement (1)

1 089

1 394

1 455

1 612

1 773

Investissements qualité/amélioration du réseau (2)

188

164

182

214

250

Investissements article 4 (3)

338

356

385

540

535

Investissements autres (4)

72

112

110

106

82

Gestion externalisée du patrimoine

73

72

74

74

72

Frais financiers

1 379

1 411

1 450

1 488

1 537

Frais divers

210

241

254

260

265

Total emplois

6 202

6 680

6 842

7 292

7 588

           

Besoin de financement

789

542

579

836

873

           

Dette RFF

28 238

28 823

29 447

30 328

31 247

Notes : 1 : renouvellement sur fonds propres, y compris article 4

2 : sur fonds propres

3 : sur fonds propres, hors renouvellement

4 : investissements sur fonds propres, relatifs au patrimoine, aux services commerciaux

Source : RFF – Contrat de performance 2008-2012

S’agissant des emplois, les investissements de renouvellement augmenteront de 62,8 % entre 2008 et 2012. Des gains de productivité permettront d’atteindre l’objectif de près de quatre mille kilomètres de voies régénérées sur la période pour un coût total de 7,3 milliards d’euros.

Pour couvrir les besoins de financement provenant de l’insuffisance des ressources par rapport aux emplois pour chacune des années, RFF fera appel à l’emprunt.

On remarquera que le service de sa dette représentera 22 % des emplois de RFF en 2012 et sera pratiquement au niveau de ses investissements de renouvellement.

D.– L’ENDETTEMENT DE RFF

Le contrat de performance prévoit que RFF pourra faire appel à l’emprunt pour couvrir son besoin de financement, dans la mesure où, sur la période, la subvention de l’État diminuera et où le surcroît de recettes ne sera pas suffisant.

Fin 2006, la dette de RFF représentait 27 milliards d’euros, soit 30 % de plus qu’en 1997.

Cette dette est décomposée en trois parties par RFF lui-même et par la tutelle.

Représentant un montant de 6,8 milliards d’euros fin 2006, la première composante correspond aux dettes contractées dans les conditions de l’article 4 du décret du 5 mai 1997 précité. Dans la pratique, l’amortissement de la dette correspondante doit provenir des recettes des péages ferroviaires.

La dette dite de l’article 4 de Réseau ferré de France

L’article 4 du décret du 5 mai 1997 relatif aux missions et aux statuts de Réseau ferré de France détaille le processus d’investissement de RFF.

Réseau ferré de France élabore chaque année son programme d’investissement, qui peut comporter un volet pluriannuel, et qui est assorti d’un plan de financement.

Les projets d’investissement inscrits à son programme à la demande de l’État, d’une collectivité territoriale ou d’un organisme public local ou national, ne peuvent être acceptés par RFF qu’à la condition que les demandeurs contribuent à leur financement par un concours financier « propre à éviter toute conséquence négative sur les comptes de RFF sur la période d’amortissement de cet investissement ».

D’un montant de 6,7 milliards d’euros fin 2006, la deuxième composante s’intitule dette « hors article 4 amortissable » par RFF qui correspond à, sa capacité d’autofinancement hors article 4 jusqu’en 2028.

Enfin, d’un montant de 13,5 milliards d’euros, soit la moitié du total de la dette, la troisième composante est considérée comme la dette « hors article 4 non amortissable » de RFF.

Pour la Cour des comptes, il importe que l’État trouve une solution pour cette dette de 13,5 milliards d’euros que RFF est jugé dans l’impossibilité de rembourser (2).

Dans son rapport d’information de mai 2008 sur les péages ferroviaires (3), votre Rapporteur spécial estimait nécessaire que le système réduise son endettement par ses propres moyens.

Cette orientation est confirmée par le contrat de performance 2008–2012. En tout état de cause, la dette « hors article 4 non amortissable » a été estimée par RFF, début octobre 2008, à 5 milliards d’euros, ce qui semble montrer une capacité accrue de RFF à assumer la dette historique du système ferroviaire.

IV.– LES CONTRATS DE PLAN OU DE PROJETS ÉTAT-RÉGIONS :
BILAN ET PERSPECTIVES

A.– VERS L’ACHÈVEMENT DES CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONS

L'État et les régions ont contractualisé pour la période 2000–2006 un ensemble d’opérations relevant du champ des transports et concernant les infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et fluviales, ainsi que la protection et l’aménagement du littoral, le transport combiné et les transports collectifs en Île-de-France.

Aux contrats de plans initiaux sont venus s’ajouter les avenants dits « marée noire et tempête », quelques programmes interrégionaux assimilés aux CPER, et le cas échéant des avenants à mi-parcours.

Lors du Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) du 14 octobre 2005, le Gouvernement a décidé de faire de l’AFIFT l’outil majeur de la relance de la politique d’équipement du pays en infrastructures de transport : l’AFIFT finance désormais la part incombant à l'État dans ce domaine au titre des contrats de plan État-Région.

Lors du Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) du 6 mars 2006, le Gouvernement a décidé d'accélérer en 2006 l'engagement de cette génération de contrats de plan qui se termine fin 2006 et de lancer une nouvelle démarche de contrats de projet à compter de 2007. En conséquence, il a décidé d'affecter 500 millions d’euros supplémentaires pour l'exécution des volets des contrats de plan relevant du champ des transports.

La loi sur les libertés et responsabilités locales prévoit l'achèvement de l'exécution des contrats de plan 2000–2006, y compris au-delà de leur date butoir.

Les taux d’exécution des contrats de plan État-Régions par mode de transport sont mal renseignés dans les réponses données aux questions de votre Rapporteur spécial (voir tableau ci-après).

Le volet routier n'étant pas présent dans la démarche des contrats de projets qui a pris la suite des contrats de plan, l’accent a été mis sur la réalisation des opérations routières. En 2009, les volets routiers devraient être achevés dans la plupart des régions. Seuls quelques financements complémentaires devront être apportés en 2010.

TAUX D’EXÉCUTION DES DIFFÉRENTS VOLETS
DE CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONS

(en %)

Volet

Fin 2006

Fin 2007

Fin 2008

Routier

 

89

95

Ferroviaire

72

   

Île-de-France

73

   

Fluvial

67

   

Transport combiné

70

   

Littoral

64

   

Source : MEEDDAT

Au total, l’État devait allouer 5,1 milliards d’euros au titre de sa contribution aux contrats de plan État-Régions sur la période 2000–2006.

Fin 2007, ces contrats étaient réalisés à hauteur de 89 % pour l’ensemble de la France.

Fin 2008, le taux d’exécution de 95,1 % devrait être atteint, grâce aux 311,9 millions d’euros programmés pour 2008.

Les taux d’exécution sont supérieurs en Île-de-France par rapport à ceux de province, en métropole par rapport aux départements d’outre-mer, et dans ces derniers par rapport aux territoires et collectivités d’outre-mer.

TAUX D’EXÉCUTION DES CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONS

Régions

Inscrit (millions d’euros)

% fin 2007

% fin 2008

Alsace

135,5

87,1

96,4

Aquitaine

193,6

86,7

95,6

Auvergne (hors FNADT)

272,9

90,4

93,4

Basse-Normandie

224,1

84,8

90,7

Bourgogne

155,4

85,0

94,1

Bretagne

209,8

88,7

95,6

Centre

146,2

86,8

95,8

Champagne-Ardenne

131,9

83,5

91,9

Franche-Comté

286,0

91,7

94,0

Haute-Normandie

141,0

96,8

98,7

Languedoc-Roussillon (yc 110 MF A75)

231,9

88,5

93,7

Limousin

173,6

93,8

97,6

Lorraine

221,8

84,3

90,6

Midi-Pyrénées

373,7

89,3

96,6

Nord-Pas-de Calais

190,6

88,6

95,5

P.A.C.A.

338,4

91,6

94,6

Pays de la Loire

144,8

86,0

93,3

Picardie

163,1

80,4

86,8

Poitou-Charentes (yc 18 M€ du CIADT)

265,0

90,7

96,1

Rhône-Alpes

357,5

89,2

98,9

Total Province

4 356,7

88,6

94,7

Ile de France (yc villes nouvelles)

585,1

91,3

98,9

Métropole

4 941,8

89,0

95,3

Guyane

13,7

89,0

89,0

Réunion

45,7

91,5

91,5

Mayotte (5 ans)

21,3

99,6

99,6

St Pierre et Miquelon (5 ans)

1,1

61,4

61,4

Total DOM & Collectivités d'OM

81,9

92,8

92,8

Nouvelle-Calédonie (5ans) 2000-04

12,2

76,7

89,0

Polynésie (4 ans) 2000-2003

5,3

85,8

85,8

Wallis et Futuna contrat (5ans)

2,9

58,0

58,0

Corse

64,0

81,0

81,0

Total TOM et Corse

84,5

79,9

81,7

1% Paysage

 

   

Programmation non définie

 

   

TOTAL

5 108,1

89,0

95,1

Source : MEEDDAT

B.– LES CONTRATS DE PROJETS ÉTAT-RÉGIONS

Le Gouvernement a lancé, lors du CIACT de mars 2006, une nouvelle génération de contrats avec les régions : les contrats de projets. Par rapport à la génération antérieure des contrats de plan, les nouveaux contrats proposés visaient à une mobilisation prioritaire des crédits de l'État sur quelques grands projets.

Le volet transports constitue le principal volet des contrats de projet signés, puisqu'il correspond à un engagement global sur sept ans de 3,278 milliards d’euros portant sur l'ensemble des modes de transports de masse : ferroviaire, fluvial, ports, transport combiné, transports collectifs, auxquels s'ajoutent 400 millions d’euros pour le matériel roulant Transilien. Les investissements routiers ne sont pas inclus dans la contractualisation État-Régions.

Plus précisément, les objectifs de l'État dans les contrats de projet relatifs à l a grande vitesse sont d’accompagner l'arrivée des LGV par l'aménagement des lignes existantes et de préparer l'avenir avec les études et acquisitions foncières d'opportunité des liaisons à grande vitesse. Au delà du plan national de régénération du réseau ferré, il s’agit de proposer aux régions qui le souhaitent des opérations de modernisation de la qualité de l'infrastructure permettant d'améliorer la qualité des dessertes. Dans les très grandes régions urbaines, les contrats de projet doivent permettre le développement des TER et des trams-trains et soutenir les projets de transport collectif en site propre et notamment les tramways. Le transfert modal pour les marchandises doit être accru en améliorant l'accès aux autoroutes ferroviaires et par la réalisation de l'autoroute ferroviaire atlantique. Les contrats de projets doivent également favoriser le développement de la compétitivité des ports autonomes en priorité ceux de Marseille et du Havre et soutenir les ports d'outre-mer vitaux pour l'approvisionnement de ces territoires. Il s’agit enfin d’accompagner le développement rapide du transport fluvial en modernisant les ouvrages.

1.– Le ferroviaire

Le volet ferroviaire des contrats de projets État-Régions 2007–2013 représente un engagement de l'État d’environ 1 791 millions d’euros.

Le financement des opérations ferroviaires inscrites dans les contrats de projets est formalisé dans le cadre d'une convention de financement spécifique à chaque opération, à laquelle peuvent participer, notamment, l'État, les collectivités territoriales, RFF et l'Union Européenne dans le cadre du FEDER. Depuis 2006, la participation de l'État est financée par l'AFITF.

Sur cette enveloppe, les études et les acquisitions foncières des futures LGV représentent 151 millions d’euros et les opérations de modernisation des infrastructures, qui viennent compléter le plan de rénovation du réseau ferré national, atteignent près de 250 millions d’euros.

Le tableau ci-après présente, par région, les engagements de l'État prévus aux contrats de projets 2007–2013 pour le volet ferroviaire ainsi que l'exécution à la fin de l'année 2007.

Fin 2007, le taux d’avancement du volet ferroviaire du contrat de projets 2007–2013 était de 11,54 %.

Le budget 2008 de l’agence de financement des Infrastructures de transport de France (AFITF) réserve environ 210 millions d’euros d'autorisations d'engagement, dont environ 168 millions d’euros en tranche ferme, pour les infrastructures de transport ferroviaire inscrites aux CPER, y compris les études et les acquisitions foncières des LGV.

Fin 2008, le taux d'avancement du volet ferroviaire du contrat de projets 2007–2013 pourrait atteindre près de 21 % uniquement pour la tranche ferme et environ 23 % si la totalité de la tranche conditionnelle peut être financée.

VOLET FERROVIAIRE DES CONTRATS DE PROJET 2007-2013

 

Part de l'État(millions d’euros)

Taux d’avancement fin 2007 en %

Alsace

87,05

13,13

Aquitaine

139,86

10,69

Auvergne

67

13,29

Basse-Normandie

44,5

2,64

Bourgogne

35

10,46

Bretagne

128

21,72

Centre

71,37

17,33

Champagne-Ardenne

49,5

2,91

Corse

15

0

Franche-Comté

35

5,1

Haute-Normandie

42,2

0

Île-de-France

45,5

3,96

Languedoc-Roussillon

64

16,15

Limousin

43

24,12

Lorraine

68,2

1,05

Midi-Pyrénées

93

13,8

Nord-Pas-de-Calais

100,2

9,09

Pays de la Loire

89,83

13,98

Picardie

60

10,87

Poitou-Charentes

40

11,25

PACA

237,5

9,2

Rhône Alpes

235

13,85

Total

1 790,71

11,54

Source : MEEDDAT

2.– Les transports collectifs

Les projets qui ont finalement été inscrits dans les contrats de projets 2007–2013 concernent les agglomérations suivantes, pour un engagement de l’État s'élevant au total à 103 millions d’euros.

En 2007, seule l'opération du tramway de Mulhouse a été engagée pour 3,5 millions d’euros.

TRANSPORTS COLLECTIFS INSCRITS DANS LES CONTRATS
DE PROJET ÉTAT-RÉGIONS

(en millions d’euros)

Agglomération

Part de l’État

Brest, Rennes

12

Clermont-Ferrand

3

Fort de France

4,5

Lens

10

Le Havre

10

Orléans

10

Rouen

6

Strasbourg

10

Strasbourg TSPO axe ouest

7

Mulhouse

10

Tours

10

Valenciennes, Douai

10,5

Total

103

Source : MEEDDAT

En 2008, sont prévus les financements de la seconde ligne de tramway d'Orléans pour 10 millions d’euros et la deuxième phase du tramway de Valenciennes pour 5 millions d’euros.

3.– Le volet Île-de-France

La part État inscrite au contrat de projets 2007–2013 pour les transports collectifs en Île-de-France s'élève à 766 millions d’euros, hors matériel roulant.

Il s’agit de financer des opérations engagées dans le CPER 2000–2006 et dont les travaux ont commencé en 2007 et 2008. La participation de l'État prévue au titre des précédents CPER a donc été « prolongée » dans le contrat de projets 2007–2013 pour un montant de 392 millions d’euros.

Il s’agit également de financer des opérations nouvelles à lancer en études, puis en travaux pour celles qui seront finalisées sur la période du contrat de projets.

Ces nouvelles opérations se concentrent sur l'amélioration de l'offre de service (RER, ligne 13), le maillage et le développement de liaisons structurantes de banlieues à banlieues (tramways, rocade), et le prolongement de lignes de métros (lignes 4, 11, 12). Le montant de ces nouvelles opérations s'élève à 374 millions d’euros.

L'enveloppe allouée aux transports collectifs est complétée par une enveloppe ferroviaire (opérations interrégionales et fret) de 45,5 millions d’euros et par une enveloppe de 400 millions d’euros pour le matériel roulant, que l’État s'est engagé à verser intégralement en 2007.

La participation financière de l’État au volet transports collectifs et ferroviaires d’Île-de-France s'élève ainsi à 1 211,5 millions d’euros, la part Région correspondante étant de 1 897,5 millions d’euros.

En 2009, les besoins en financements se répartiront vraisemblablement entre l'achèvement du financement d'opérations de l'ancien CPER reprises dans le contrat de projets, de projets d'amélioration des RER, et d'études sur les opérations nouvelles.

4.– Le volet portuaire

Les volets portuaires des CPER 2007–2013 prévoient 1 371 millions d’euros pour les infrastructures des ports autonomes et des ports d'outre-Mer, dont 264 millions d’euros de part État comme le détaillent les deux tableaux suivants.

VOLET PORTUAIRE DES CONTRATS DE PROJET ETAT-RÉGIONS

(en millions d’euros)

 

Montant total

Part État

Rouen

319

53

Dunkerque

70

25

La Rochelle

50,5

10,1

Bordeaux

52,55

12,15

Marseille

281,1

35

Nantes

44,2

9,3

Le Havre

391,8

95,8

Total Ports autonomes métropolitains

1 209,15

240,35

Ports d'intérêt national d'outre-mer et Saint-Pierre-et-Miquelon

161,85

23,55

Total

1 371

263,9

Source : MEEDDAT

On notera que l'opération Port 2000 a mobilisé les deux tiers de l’enveloppe d’autorisations d’engagement de l’État en 2007 et près de quatre-vingt dix pourcents au 30 juin 2008.

5.– Le transport fluvial

Les volets fluviaux des contrats de projets 2007–2013 représentent un montant global contractualisé de 910 millions d’euros pour la modernisation des ouvrages (barrages, écluses, digues...) du réseau magistral et la desserte fluviale des ports maritimes. Cette enveloppe permet le développement du transport de fret fluvial à travers le financement de nouveaux ports fluviaux et la création de plate forme portuaires.

La part État dans cette enveloppe est de 223 millions d’euros, dont 178 millions d’euros prévus au contrat d'objectifs et de moyens qui lie l’État à Voies Navigables de France (VNF) et 45 millions d’euros complémentaires.

6.– Le transport combiné

Le soutien de l’État au transport combiné est aujourd’hui contractualisé avec les régions concernées au sein des contrats de projets 2007–2013.

La part de l’État représente 137 millions d’euros, pour un montant global de projets de 335 millions d’euros environ sur la période 2007–2013. Les engagements de l’État sont triplés par rapport à la précédente génération de contrats de plan.

Les crédits sont concentrés sur les autoroutes ferroviaires avec 88 millions d’euros, notamment sur l'axe Atlantique à hauteur de 78 millions d’euros et sur la consolidation des aménagements nécessaires au développement de services de transport combiné et des dessertes terrestres portuaires pour 49 millions d’euros.

V.– L’ÉTAT D’AVANCEMENT DES PROJETS DE
NOUVELLES GRANDES INFRASTRUCTURES

A.– LGV Tours-Bordeaux

La réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Tours qui mettra Bordeaux à deux heures de Paris, constitue la priorité de RFF.

Sa réalisation s’effectuera dans le cadre d’une concession (4), son coût étant évalué à 7 milliards d’euros pour une longueur de 300 km.

Trois candidats ont d’ores et déjà fait connaître leur intérêt pour le projet. Les offres finales des candidats devraient être remises à la fin du premier semestre 2009. La mise en service devrait intervenir en 2015–2016.

Réseau ferré de France devrait apporter un tiers du financement. La participation des régions n’est pas encore arrêtée.

B.– LGV Le Mans-Rennes

La ligne à grande vitesse (LGV) Le Mans – Rennes mettra Brest à trois heures de Paris. L’investissement correspondant s’élève à trois milliards d’euros, dont les régions Pays de Loire et Bretagne prendront en charge le tiers, soit un milliard. Le projet sera lancé par un appel à candidature fin 2008 dans le cadre d’un partenariat public privé (5). Dans ce schéma, RFF ainsi que les co-financeurs acquittent, chacun, leur part du loyer. La mise en service de la LGV Le Mans –Rennes devrait intervenir en 2015–2016.

C.– LGV Nîmes - Montpellier

La réalisation de la ligne à grande vitesse Nîmes – Montpellier a pour objectif la réduction du temps de parcours et le contournement des deux agglomérations. Le coût de cette réalisation est estimé à 1,5 milliard d’euros. Le contournement Nîmes – Montpellier sera réalisé dans le cadre d’un partenariat public privé.

D.– Liaison fluviale Seine-Nord-Europe

Le projet Seine-Nord-Europe est en pleine actualité avec la publication de son décret d’utilité publique le 12 septembre 2008.

Ce nouveau canal à grand gabarit de 106 kilomètres entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut permettra aux chargements de fret pouvant atteindre 4 400 tonnes de passer des bassins de la Seine et de l’Oise à l’ensemble du réseau européen à grand gabarit.

L’avant-projet sommaire a donné lieu en 2006 à une concertation large et approfondie, son volet économique étant examiné par une commission spéciale interministérielle placée sous l’égide du conseil général des Ponts et chaussées. La mise à l’enquête publique, après l’approbation le 20 novembre 2006 par le ministre des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer, s’est conclue par l’énoncé par la commission d’enquête de treize recommandations sur la gouvernance du projet, la réalisation de l’infrastructure et son entretien ainsi que d’une réserve sur la sécurité du canal et des ponts-canaux.

Le choix retenu par le Gouvernement est de réaliser le projet Seine-Nord-Europe dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé (6).

Le coût du projet a été évalué par Voies navigables de France (VNF) en juillet 2005 à 3,17 milliards d’euros dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) et à 3,52 milliards d’euros en maîtrise d’ouvrage publique. Ces montants correspondent à un équipement en écluses simples et doivent être réévalués pour tenir compte de l’augmentation des prix des travaux de génie civil.

En tout état de cause, la France a obtenu de la Commission européenne un engagement financier de 350 millions d’euros au titre des réseaux trans-européens de transport (RTE-T), pour la période 2007–2013, et pour l’ensemble du projet prioritaire Seine-Escaut, dont le canal Seine-Nord-Europe constitue la partie française.

VI.– LE BONUS-MALUS : UN SUCCÈS À ASSURER SUR LE PLAN FINANCIER

Le dispositif du bonus-malus, initialement intitulé « écopastille » a été créé par la loi de finances rectificatives pour 2007(7) et précisé par un décret du 26 décembre 2007.

Les recettes de ce dispositif proviennent d’une taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation, ou malus, payée par les acquéreurs de véhicules neufs polluants.

Les dépenses du dispositif correspondent à une prime à l’acquisition de véhicules propres, ou bonus, et à une majoration de cette aide, ou superbonus, à hauteur de 300 euros, étant octroyée en cas de destruction simultanée d’un véhicule de plus de quinze ans.

Le bonus et le superbonus sont versés par le fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres, adossé au compte de concours financiers Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules popres, créé également par la loi de finances rectificative pour 2007. La gestion du fonds est assurée par le centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA).

En outre deux programmes ont été créés et dotés de crédits limitatifs par la loi de finances initiale pour 2008 :

● Le programme n° 871 Avances au titre du paiement de l’aide à l’acquisition de véhicules propres, correspondant au bonus ;

● Le programme n° 872 Avances au titre du paiement de la majoration de l’aide à l’acquisition de véhicules propres en cas de destruction simultanée d’un véhicule de plus de quinze ans, correspondant au superbonus.

Les dépenses du compte de concours financier Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres sont constituées des avances accordées au CNASEA. Ses recettes correspondent au produit des malus, déduction faite, d’une part, des frais d’assiette et de recouvrement, qui s’élèvent à 2 % du total, et, d’autre part, du montant des intérêts des avances.

Le responsable des deux programmes n° 871 et 872 du compte de concours financiers est le directeur général de l’Énergie et du climat du MEEDDAT (8). L’ordonnateur principal du compte est le ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publique.

Le succès du bonus dépasse les attentes. Ce dispositif a conduit à un renouvellement important du parc automobile, soutenant notamment les constructeurs français bien implantés sur le créneau des véhicules peu polluants et permettant de réduire les émissions du parc automobile français.

En revanche, les montants collectés correspondant au malus ne suffisent pas à compenser les bonus versés.

Sur la période allant de janvier à juillet 2008, la part des ventes de voitures bénéficiant d’un bonus a représenté 43,1 % du total. Celle des véhicules frappés par un malus a représenté 14,3 % du total. La part des véhicules n’ayant ni bonus ni malus a représenté 42,6 % du total (9).

Le tableau suivant présente une évaluation des bonus versés et des malus encaissés, par catégorie de véhicules, pour 2008 et 2009.

ÉVALUATION DE L’IMPACT BUDGÉTAIRE DU DISPOSITIF DE BONUS / MALUS

Classe, gCO2/km

Barème
(en euros)

2008

2009

Ventes (en %)

Bonus / malus cumulés
(en millions d’euros)

Ventes (en %)

Bonus / malus cumulés
(en millions d’euros)

≤ 60

– 5 000

0

0

0

0

De 61 à 100

– 1 000

0,08

– 2

0,03 

– 1

De 101 à 120

– 700

33,01

– 485

36,77

– 541

De 121 à 130

– 200

9,86

– 41

10,46

– 44

De 131 à 160

0

42,69

0

35,59

0

De 161 à 165

200

1,82

8

2,86

12

De 166 à 200

750

9,36

147

8,67

137

De 201 à 250

1 600

2,37

80

2,99

100

> 250

2 600

0,81

44

0,63

34

Total

 

100

– 249

100

– 302

Source : MEEDDAT

Le tableau suivant présente les évaluations inscrites en lois de finances et les derniers résultats disponibles.

Le total des bonus et superbonus versés entre le 1er janvier et le 31 août 2008, s’élève à 238,67 millions d’euros.

La prévision actualisée de dépenses pour 2008 est de 543 millions d’euros et de 607 millions d’euros pour 2009.

Les recettes correspondant au produit du malus sur les voitures particulières les plus polluantes sont estimées à 279 millions d’euros pour 2008 à 283 millions d’euros pour 2009, toutes choses égales par ailleurs, et notamment en l’absence de modification du dispositif de bonus-malus et sans variation du volume global des ventes de voitures neuves.

Le solde bonus-malus devrait être, en conséquence, déficitaire de 270 millions d’euros en 2008 et de 330 millions d’euros en 2009.

BILAN FINANCIER DU BONS-MALUS

(en millions d’euros)

 

Loi de finances initiale

Chiffres constatés pour la période 1er janvier – 30 juin 2008

Chiffres constatés pour la période 1er janvier – 31 août 2008

Prévision actualisée pour 2008

Crédits inscrits au projet de loi de finances pour 2009

Dépenses

Aides versées au titre du bonus

456

 

232

528

585

Aides versées au titre du superbonus

27

 

5,9

15

20

Frais de gestion du CNASEA (bonus et superbonus)

 

0,839

   

2

Dépenses totales

     

543

607

Recettes

Recettes du malus

     

279

283

Frais d’assiette et de recouvrement (2 %)

     

6

6

Recettes nettes

     

273

277

Solde

       

– 270

– 330

Source : MEEDDAT

Ce bilan financier s’entend hors recettes de TVA.

Le projet de loi de finances pour 2009 propose enfin une dotation de 478 millions d’euros en crédits de paiement au compte de concours financier Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres.

COMPTE DE CONCOURS FINANCIER : AVANCES AU FONDS D’AIDE
À L’ACQUISITION DE VÉHICULES PROPRES

(en millions d’euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

Avances au titre du paiement de l’aide à l’acquisition de véhicules propres

473

473

Avances au titre du paiement de la majoration de l’aide à l’acquisition de véhicules propres en cas de destruction simultanée d’un véhicule de plus de quinze ans

5

Total

478

478

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Ce même compte bénéficie en recettes d’un remboursement de 328 millions d’euros des avances correspondant au produit de la taxe additionnelle dite malus sur les certificats d’immatriculation des véhicules.

Le rééquilibrage du dispositif bonus-malus est donc à l’ordre du jour. Plusieurs pistes sont étudiées. L’augmentation de la taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation d’un véhicule, c’est-à-dire du malus, pourrait être considérée comme une distorsion de concurrence. Le paiement d’un malus annuel reviendrait à réintroduire une vignette annuelle.

On peut regretter qu’une solution ne soit pas présentée par le projet de loi de finances pour 2009.

Le cas des véhicules correspondant aux besoins des familles nombreuses est désormais pris en compte avec l’adoption d’un amendement au projet de loi de finances pour 2009 instituant une diminution, pour chaque famille, de 20 grammes de CO2 par enfant à charge à partir de trois enfants, sur les taux d’émission normalement applicables à l’achat d’un véhicule de cinq places et plus par foyer.

L’application du malus à ces véhicules de grande taille et d’une cylindrée souvent importante est ainsi corrigée pour ne pas pénaliser les familles nombreuses.

CHAPITRE 3 :
SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES

La lutte contre l’insécurité routière a permis de diminuer le nombre de tués sur les routes de 43 % entre 2002 et 2007.

Elle s’est vu fixer par le Président de la République l’objectif de passer sous la barre de 3 000 tués d’ici à 2012.

Le bilan de 2007 s’établit à 4 838 tués, en baisse de 2,1 % par rapport à 2006, ce qui montre l’ampleur des progrès à effectuer.

Au plan budgétaire, la lutte contre l’insécurité routière est assurée par le programme n° 207 Sécurité et circulation routières et par les deux programmes n° 751 Radars et n° 752 Fichier national du permis de conduire qui dépendent du compte d’affectation spéciale Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route.

Les plafonds de dépenses du programme n° 207 sur la période 2009–2011 laissent prévoir une augmentation faible. Le compte d’affectation spéciale et les amendes radars vont donc se voir allouer un rôle important pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le Président de la République.

La lutte contre l’insécurité routière est en tout état de cause une politique transversale impliquant de nombreux autres programmes (10).

La dynamisation de l’ensemble de ces programmes est indispensable pour faire face à tous les défis posés à la société par la violence routière.

I.– LE PROGRAMME N° 207 SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES

Le programme n° 207 Sécurité et circulation routière est placé sous la responsabilité du délégué à la sécurité routière et à la circulation routière, qui est également le directeur de la sécurité et de la circulation routière.

La délégation à la sécurité routière (DSCR) prépare les réunions du comité interministériel de Sécurité routière (CISR) qui regroupe tous les ministères concernés par la sécurité routière. Les réunions du CISR ont lieu deux fois par an. La DSCR assure le suivi des décisions du CISR.

Notons que le délégué interministériel à la sécurité routière est également responsable de la mission Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route.

A.– DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES EN FAIBLE CROISSANCE POUR 2009

Les crédits de paiement du programme n° 207 augmentent de 0,8 % en 2009 par rapport à 2008. C’est l’action n° 2 Démarches interministérielles et communication qui bénéficie de l’augmentation la plus forte, avec 1,7 %.

PROGRAMME N° 207 SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES –CRÉDITS DE PAIEMENT

(en millions d’euros)

 

2006

2007

2008

2009

Variation 2009/2008
(en %)

Action n° 1 : Observation et prospective

8,75

7,15

7,07

7,07

0,0

Action n° 2 : Démarches interministérielles et communication

34,5

29,37

29,05

29,53

1,7

Action n° 3 : Éducation routière

17,9

25,78

24,8

24,8

0,0

Total

61,15

62,3

60,92

61,4

0,8

Source : MEEDDAT

On observe toutefois que les crédits prévus pour 2009 sont inférieurs de 1,4 % à ceux de 2007.

 

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

2008

2009

Variation (en %)

2008

2009

Variation (en %)

Action n° 1 : Observation, prospective, réglementation et soutien au programme

7 065 921

7 070 000

0,1

7 065 921

7 070 000

0,1

Action n° 2 : Démarches interministérielles et communication

29 024 628

29 530 000

1,7

29 024 628

29 530 000

1,7

Action n° 3 : Éducation routière

24 326 340

24 300 000

– 0,1

24 826 340

24 800 000

– 0,1

Total

60 416 889

60 900 000

0,8

60 916 889

61 400 000

0,8

Les dépenses de l’action n° 1 Observation, prospective, réglementation et soutien en programme sont stables par rapport à 2008 et n’appellent pas de remarque particulière.

L’action n° 2 Démarches interministérielles et communication finance en particulier la communication grand public à hauteur de 15 millions d’euros.

Votre Rapporteur spécial estime que les campagnes de communication devraient renouer avec le ton frappant et agressif qui est généralement utilisé dans la plupart des pays et qui avait fait ses preuves en France. En particulier, il conviendrait de mieux informer sur le nombre de blessés, qui s’élève à 103 000 en 2007, dont environ 38 000 hospitalisés plus de 24 heures, et sur le nombre de handicapés à vie.

Le tableau suivant présente l’évolution du nombre de tués et de blessés.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE TUÉS ET DE BLESSÉS SUR LA ROUTE EN FRANCE

 

2006

2007

2008 (prévision)

2009 (prévision)

2012 (cible)

Nombre annuel de tués à 30 jours

4 942

4 838

< 4 400

< 4 080

< 3 000

Nombre annuel de blessés hospitalisés plus de 24 heures

41 869

39 754

< 38 500

< 37 800

< 25 000

On notera que les deux tiers des accidents ont lieu dans des zones de gendarmerie, sur les routes départementales et les réseaux communaux.

Trois objectifs sont d’une importance capitale : d’abord la lutte contre la vitesse, ensuite la répression de l’alcool au volant, deux fléaux qui sont responsables de plus de la moitié des accidents ; enfin la lutte contre la consommation de stupéfiants dont les coûts de mise en œuvre seront probablement très élevés.

En 2008, la baisse du trafic enregistrée sur les huit premiers mois de l’année est de l’ordre de 4 %. La baisse du nombre de tués pourrait atteindre 8 % en 2008.

Le tableau suivant présente l’évolution par titre des dépenses du programme.

SÉCURITÉ ET CIRCULATION ROUTIÈRES

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Titre 3 : Dépenses de fonctionnement

39 945 389

39 790 000

– 0,4

39 945 389

39 790 000

– 0,4

Titre 5 : Dépenses d’investissement

5 000 000

5 000 000

0,0

5 500 000

5 500 000

0,0

Titre 6 : Dépenses d’intervention

15 471 500

16 110 000

4,1

15 471 500

16 110 000

4,1

Total

60 416 889

60 900 000

0,8

60 916 889

61 400 000

0,8

Fonds de concours

-

-

-

-

-

-

Source : Projet de loi de finances pour 2009

L’action n° 3 Éducation routière, qui bénéficie en 2009 de crédits quasiment stables par rapport à 2008, consacre 10 millions d’euros aux transferts aux ménages, pour financer le permis à un euro par jour.

Votre Rapporteur spécial porte un intérêt particulier aux initiatives locales, comme à Carcassonne et à Suresnes, qui offrent souvent des bourses pour le permis de conduire en échange de travaux d’intérêt général.

Ces initiatives méritent d’être mieux connues et popularisées.

La réforme du permis de conduire constitue l’une des conclusions importantes de la révision générale des politiques publiques.

Une concertation sur la réforme de la formation à la conduite et de l’examen du permis de conduire, conformément aux décisions annoncées par le Premier ministre après le comité interministériel de sécurité routière du 13 février, a été lancé en mai 2008.

Son objectif est de trouver les moyens de réduire le coût et les délais du permis de conduire, en dégageant des pistes consensuelles avec les représentants des enseignants de la conduite et les inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière.

Plusieurs pistes sont explorées, en particulier les suivantes :

● L’apprentissage du code de la route à l’école, en accentuant la formation qui existe déjà en classe de troisième ;

● La privatisation de la formation et des examens du permis ;

● L’uniformisation des examens grâce à une grille d’évaluation commune pour les inspecteurs ;

● La mise en place d’un rendez-vous « post-permis » obligatoire après un an de conduite en vue de vérifier les capacités des jeunes conducteurs, une catégorie particulièrement vulnérable ;

● Le recentrage des auto-écoles sur de nouvelles matières comme l’« écoconduite », ou comment conduire en préservant l’environnement.

En tout état de cause, la réforme s’avère complexe, ce qui explique le retard pris sur le calendrier initial.

B.– UNE FAIBLE CROISSANCE PROLONGÉE JUSQU’EN 2011

Les plafonds de dépenses actuellement prévus pour les années 2010 et 2011 laissent peu de place, avec une croissance de 3,3 % seulement, pour un accroissement des efforts de communication, ainsi qu’aux inévitables dépenses additionnelles que générera, dans un premier temps, la réforme des modalités du permis de conduire.

PLAFONDS DE DÉPENSES POUR LA PÉRIODE 2009-2011 : PROGRAMME N° 207 SÉCURITÉ
ET CIRCULATION ROUTIÈRES

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

montant

60 416 889

60 900 000

61 900 000

62 400 000

variation par rapport à n-1

 

0,8 %

1,6 %

0,8 %

variation par rapport à 2008

   

2,5 %

3,3 %

Crédits de paiement

montant

60 916 889

61 400 000

62 400 000

62 900 000

variation par rapport à n-1

 

0,8 %

1,6 %

0,8 %

variation par rapport à 2008

   

2,4 %

3,3 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

II.– LE COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE CONTRÔLE ET SANCTION AUTOMATISÉS DES INFRACTIONS AU CODE DE LA ROUTE

Le compte d’affectation spéciale Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route comprend deux programmes, le programme n° 751 Radars et le programme n° 752 Fichier national du permis de conduire.

Le programme n° 751 Radars va connaître une accélération sensible en 2009. Au total les crédits dont il bénéficie vont augmenter de 10,8 % par rapport à ceux de la loi de finances initiale pour 2008. En revanche, les crédits du programme n° 752 sont en diminution de 13,9 % par rapport à 2008.

COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE : CONTRÔLE ET SANCTION AUTOMATISÉS DES INFRACTIONS AU CODE DE LA ROUTE – AUTORISATIONS D’ENGAGEMENT = CRÉDITS DE PAIEMENT

(en euros)

 

2008

2009

Variation (en %)

Programme n° 751 Radars

181 975 000

201 700 000

+ 10,8

Programme n° 752 Fichier national du permis de conduire

12 025 000

10 350 000

– 13,9

Total

194 000 000

212 050 000

+ 9,3

Source : Projet de loi de finances pour 2009

A.– LE PRODUIT DES AMENDES RADARS

Le produit des amendes radars devrait s’élever à 475 millions d’euros en 2008, répartis comme, indiqué dans le tableau suivant.

AFFECTATION DES RECETTES DES AMENDES RADARS EN 2008 - PRÉVISIONS

(en millions d’euros)

Produit des amendes radars forfaitaires

475

   

Versement au compte d’affectation spéciale

194

   
 

Dont programme n° 751Radars

182

Dont programme n° 752Fichier Permis de conduire

12

Versements aux collectivités territoriales

100

   

Versement aux départements

30

   

Solde versé à l’AFITF

151

   

Source : DSCR - MEEDDAT

On remarquera que le solde des amendes radars versé à l’AFITF avait été budgété à hauteur de 236 millions d’euros pour 2008. Il semble que ce solde ne dépasse pas 151 millions d’euros.

Le tableau suivant présente la répartition pour 2009.

PRÉVISION D’AFFECTATION DES RECETTES DES AMENDES RADARS EN 2009

(en millions d’euros)

Produit des amendes radars forfaitaires (hypothèse)

542

   

Versement au compte d’affectation spéciale

212,05

   
 

Dont programme n° 751Radars

201,7

Dont programme n° 752Fichier Permis de conduire

10,35

Versements aux collectivités territoriales

100

   

Versement aux départements

30

   

Solde versé à l’AFITF

200

   

Source : DSCR - MEEDDAT

Rappelons que le produit des amendes radars forfaitaires majorées, dont le montant est estimé à 110 millions d’euros pour 2008 constitue une recette du budget général.

Le tableau suivant présente l’évolution du nombre de radars et autres dispositifs de contrôle automatiques.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE RADARS INSTALLÉS

Fin année

Radars fixes

Radars mobiles

Radars feux rouges

Radars interdistance

Total

Fin 2003

66

30

   

96

Fin 2004

298

198

   

496

Fin 2005

685

313

   

998

Fin 2006

822

457

   

1 279

Fin 2007

1 137

721

   

1 858

Fin 2008

1 450

800

   

2 250

2009 : nombre moyen de dispositifs en 2009

1 532

850

125

8

2 515

2009 : nombre de dispositifs installés en 2009

165

100

275

20

560

2009 Nombre de dispositifs installés en fin d’année

1 615

900

275

20

2 810

Source : DSCR - MEEDDAT

Au total le nombre total de dispositifs de contrôle automatique devrait augmenter de 560 de 2008 à 2009.

B.– LES MOYENS DE RENFORCER L’EFFICACITÉ DES RADARS

Le programme Radars joue un rôle clé dans la lutte contre l’insécurité routière.

Après une baisse continue de 2006 à 2008 des crédits alloués aux dispositifs de contrôle eux-mêmes, on enregistre pour 2009 un net renforcement de l’effort consenti pour l’entretien des radars et la multiplication de leur nombre.

PROGRAMME N° 751 RADARS – CRÉDITS DE PAIEMENT
ALLOUÉS AUX DISPOSITIFS DE CONTRÔLE

(en millions d’euros)

 

2006

2007

2008

2009

Variation 2009/2008

Maintien en condition opérationnelle

20

21,2

38,51

48,1

24,9 %

Nouveau programme de déploiement

55

46,05

27,44

56,8

107,0 %

Source : DSCR - MEEDDAT

Les crédits alloués au maintien des radars en condition opérationnelle s’élèvent en effet à 48,1 millions d’euros en 2009, en augmentation de 24,9 % par rapport à 2008. On note en effet en 2008 une explosion des coûts de maintenance, due aux dégradations mais aussi aux conditions du marché passé avec une seule entreprise.

Le tableau suivant détaille les coûts unitaires de la maintenance des radars ainsi que le coût du vandalisme par dispositif.

Les montants atteints sont considérables et justifient une répression sans faiblesse des déprédations.

PRÉVISIONS DE DÉPENSES DE MAINTENANCE ET DE RÉPARATION DES RADARS EN 2009

(en euros)

 

 

Radars fixes

Radars mobiles

Radars feux rouges

Radars interdistance

Total

 

Nombre

1 532

850

125

8

2 515

Maintenance préventive et curative

Coût unitaire

11 000

9 100

10 000

30 000

Dépense totale 2009

16 870 000

7 720 000

1 250 000

240 000

26 080 000

Vandalisme

Coût unitaire

14 000

50 000

Dépense totale 2009

21 390 000

630 000

22 020 000

 

Total

       

48 100 000

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Ainsi, le coût de la maintenance de l’ensemble des dispositifs radars est estimé à 26 millions pour 2009 et le coût du vandalisme à 22 millions d’euros.

Le nouveau programme de déploiement bénéficiera de 56,80 millions d’euros en 2009, contre 27,44 millions d’euros en loi de finances initiale pour 2008, soit une multiplication par 2,1.

COÛTS D’INVESTISSEMENT 2009 DANS LES NOUVEAUX DISPOSITIFS

(en euros)

 

Radars fixes

Radars mobiles

Radars feux rouges

Radars interdistance

Total

Nombre

165

100

275

20

560

Coût unitaire

70 000

70 000

106 000

400 000

-

Dépenses 2009

11 550 000

7 000 000

29 150 000

8 000 000

55 700 000

Marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage

       

1 100 000

Total

       

56 800 000

Le tableau suivant présente l’ensemble des dépenses du programme n° 751 Radars pour 2008 et 2009.

ÉVOLUTION DES CRÉDITS DU PROGRAMME N° 751 RADARS

(en millions d’euros)

 

Autorisations d’engagement = crédits de paiement

2008

2009

Variation en %

Dispositifs de contrôle

Maintien en condition opérationnelle

38,51

48,1

24,9

Nouveau programme de déploiement

27,44

56,8

107,0

Centre national de traitement

Fonctionnement

44,30

41,6

– 6,1

Éditique, Affranchissement

24,36

25,5

4,7

Développement

27,67

19,4

– 29,9

Verbalisation assistée par ordinateur

Expérimentation

11,7

3,30

– 71,8

Soutien au programme

Etudes, fonctionnement

4,0

4,5

– 12,5

Communication

4,0

3,5

– 12,5

Total

 

181,98

201,70

10,8

Source : DSCR, MEEDDAT

Les autres dépenses du programme n° 751 Radars sont relatives aux crédits du centre national de traitement, de l’expérimentation de la verbalisation assistée par ordinateur (VAO) et du soutien au programme sont en diminution.

C.– LES CRÉDITS DU PROGRAMME N° 752 FICHIER NATIONAL DU PERMIS DE CONDUIRE

Le programme n° 752 Fichier national du permis de conduire permet de gérer les droits à conduire suite aux retraits et aux restitutions de points, grâce à l’actuel fichier national du permis de conduire et de procéder à sa modernisation continue dans le cadre du projet FAETON.

Les demandes de crédits pour le fichier national du permis de conduire sont en baisse de près de 14 %, en raison du bon déroulement des travaux de modernisation.

D.– LA POURSUITE DE L’EFFORT EN 2010 ET 2011

En 2010 et en 2011, le programme n° 751 Radars continuera de voir ses moyens augmenter, respectivement de 2,6 % et de 11,6 %. En 2011, l’augmentation des moyens sur la période 2009–2011 sera alors de 26,9 % par rapport à 2008.

BILAN PRÉVISIONNEL DU COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE CONTRÔLE ET SANCTION AUTOMATISÉS DES INFRACTIONS AU CODE DE LA ROUTE

(en euros)

AE=CP

2008

2009

2010

2011

Programme n° 751 Radars

181 975 000

201 700 000

207 000 000

231 000 000

Variation n/n-1

 

10,8%

2,6%

11,6%

Variation / 2008

 

10,8%

13,8%

26,9%

Programme n° 752 FNPC

12 052 000

10 350 000

16 100 000

20 100 000

Variation n/n-1

 

– 14,1%

55,6%

24,8%

Variation / 2008

 

– 14,1%

33,6%

66,8%

Source : DSCR, MEEDDAT

Le programme n° 752 Fichier national du permis de conduire fera l’objet de crédits notablement accrus en 2010 et 2011 afin de permettre sa modernisation.

Les objectifs de la modernisation du fichier national seront la prise en compte des besoins de l’ensemble des acteurs du permis de conduire, la mise en place d’interconnexions indispensables avec les fichiers de même type des autres États membres de l’Union européenne et la fabrication centralisée du futur type de permis de conduire.

C’est ainsi qu’à l’horizon 2011, les crédits seront quasiment doublés par rapport à la demande faite pour 2009.

III.– L’EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ ROUTIÈRE

Les demandes de crédits de paiement 2009 pour les programmes n° 207 Sécurité routière, n° 751 Radars et n° 752 Fichier national du permis de conduire totalisent 469 millions d’euros, sur un total de 2,49 milliards d’euros consacrés à la sécurité routière, au travers de différents programmes (voir tableau ci-après).

Les crédits des trois programmes sont en hausse de 5,7 % par rapport à 2008. Le total de crédits liés à la sécurité routière sera, pour sa part, en hausse de 3,5 %.

L’essentiel de l’augmentation de l’effort national provient du système de contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route, ainsi que des crédits alloués à l’action n° 2 Sécurité routière du programme n° 152 Gendarmerie nationale.

Cette orientation constitue une réponse aux données de l’accidentologie, telles qu’elles ressortent des indicateurs de performance des programmes concernés mais elle ne saurait suffire.

PROGRAMMES CONCOURANT À LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE (CRÉDITS DE PAIEMENT)

(en euros)

Programme

2007 Exécution

2008 LFI

2009 PLF

en % du total (2009)

Variation 2009/2008

207

Sécurité et circulation routière

244 126 961

250 141 459

257 610 878

10,3 %

3,0 %

176

Police nationale (action n° 2 Sécurité routière)

499 796 722

574 226 693

553 758 438

22,2 %

–3,6 %

152

Gendarmerie nationale (action n° 2 Sécurité routière)

738 790 885

741 122 680

783 447 919

31,4 %

5,7 %

203

Infrastructures et services de transport (actions n° 12 et 13)

257 229 528

381 236 169

421 406 030

16,9 %

10,5 %

751

Radars

102 389 853

181 975 000

201 700 000

8,1 %

10,8 %

752

Fichier national du permis de conduire

7 224 420

12 025 000

10 350 000

0,4 %

– 13,9 %

166

Justice judiciaire (action n° 2)

143 394 000

146 150 000

148 960 000

6,0 %

1,9 %

182

Protection judiciaire de la jeunesse (actions n° 1 et 2)

5 500

4 300

10 000

0,0 %

132,6 %

140

Enseignement scolaire public du premier degré (action n° 2)

32 591 000

32 628 000

32 628 000

1,3 %

0,0 %

141

Enseignement scolaire public du second degré (action n° 1)

27 162 000

27 193 000

27 193 000

1,1 %

0,0 %

214

Soutien de la politique de l'éducation nationale (actions n° 1 et 7)

576 000

599 000

599 000

0,0 %

0,0 %

190

Recherche dans le domaine des transports, de l'équipement et de l'habitat (action n° 3)

23 800 000

30 360 000

24 591 000

1,0 %

– 19,0 %

204

Prévention et sécurité sanitaire (action n° 12)

505 800

505 800

505 800

0,0 %

0,0 %

219

Sport (action n° 1)

87 000

75 000

75 000

0,0 %

0,0 %

108

Administration territoriale (action n° 1)

6 391 681

5 875 388

5 783 217

0,2 %

– 1,6 %

307

Administration territoriale : expérimentation Chorus (action n° 1)

 

420 891

473 759

0,0 %

12,6 %

217

Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (action n° 3 et 23)

28 649 000

28 507 000

28 491 000

1,1 %

–0,1 %

 

Total

2 112 720 350

2 413 045 380

2 497 583 041

100,0 %

3,5 %

Source : Document de politique transversale Sécurité routière, Projet de loi de finances pour 2009.

A.– DES INDICATEURS DE COMPORTEMENT PEU CONVAINCANTS

L’appréciation des usagers de la route sur la sécurité routière est l’un des indicateurs du programme n° 207 Sécurité et circulation routières.

Deux questions sont posées, d’une part sur la mémorisation des campagnes de communication de la sécurité routière, et, d’autre part, sur la modification du comportement suite aux campagnes de communication sur les règles du code de la route. Les réponses sont largement positives, de l’ordre de 85 % sur la mémorisation et de 70 % pour la modification de comportement, sans variations majeures d’une année sur l’autre.

Le mode d’administration en face à face de l’enquête semble induire les réponses données, en particulier pour les réponses à la modification des comportements. Cet indicateur semble ainsi d’une utilité très faible pour juger de la pertinence des campagne de communication.

Comme il a été dit plus haut, il semble, en tout état de cause, indispensable de revenir aux campagnes choc, qui, dans tous les pays, ont fait la preuve de leur efficacité.

B.– L’EFFICACITÉ PERFECTIBLE DU CONTRÔLE AUTOMATISÉ

Les radars ont un impact démontré sur la réduction des vitesses moyennes de circulation mais cette réduction est très lente. En effet, la vitesse moyenne n’est passée que de 81,9 km/h en 2006 à 81 km/h en 2008, soit une diminution de 1 % en deux ans. L’indicateur correspondant qui fait partie du programme n° 751 Radars nécessite un nombre considérable de mesures, entraînant des dépenses dont on peut se demander si elles sont justifiées.

Un autre indicateur du programme n° 751 Radars est relatif au nombre d’excès de vitesse de plus de 40 ou 30 km/h. On constate une diminution respectivement de 21 % et de 8 % depuis 2006.

Un indicateur introduit en 2008 a trait au taux de disponibilité des radars, qui devrait atteindre 89 % en 2008, avec un objectif de 92 % en 2011.

Enfin, l’efficacité du programme Radars peut être évaluée par le biais de la proportion de contraventions envoyées par rapport au nombre d’infractions relevées par les flashes des radars. Après un taux de 59,4 % en 2006, on devrait atteindre un taux de 62 % en 2008, pour les seules immatriculations françaises ou celles des seuls pays ayant signé un accord opérationnel avec la France.

En tout état de cause, le taux de reconnaissance des plaques d’immatriculation est en hausse et atteint 66 % sur les sept premiers mois de l’année 2008, contre 60 % pour la même période de 2007.

L’un des enjeux du programme Radars est l’interconnexion avec les fichiers étrangers. Pour le moment, la verbalisation de véhicules étrangers est seule possible avec ceux immatriculés au Luxembourg. Un accord est en cours de signature avec la Suisse. Une directive européenne transfrontière est en cours de discussion mais rencontre des difficultés.

C.– LA RÉDUCTION DU NOMBRE DE TUÉS ET DE BLESSÉS

Trois programmes concourent à la diminution du nombre de tués et de blessés : le programme n° 207 Sécurité et circulation routières, le programme n° 176 Police nationale et le programme n° 152 Gendarmerie nationale.

L’objectif prioritaire de la sécurité routière étant la diminution du nombre de tués et de blessés, les programmes et les indicateurs afférents ont évidemment la plus grande importance.

Le tableau suivant présente pour 2006 et 2007 les nombres de tués et de blessés par catégories d’usagers pour la métropole.

Le nombre total de victimes a diminué de 1,9 % entre 2006 et 2007 en métropole.

Les résultats sont toutefois contrastés selon les catégories d’usagers.

On constate une augmentation de près de 8 % du nombre de tués parmi les motocyclistes et de près de 5 % pour les piétons. En revanche, le nombre de tués pour les usagers de voitures de tourisme diminue de 6,1 % entre 2006 et 2007.

Les statistiques détaillées relatives aux nombres de blessés vont dans le même sens, ce qui ne laisse pas d’interroger sur les actions nouvelles qui devraient être mises en place en matière de sécurité routière.

NOMBRE DE VICTIMES DE LA CIRCULATION ROUTIÈRE PAR CATÉGORIES D’USAGERS

(en nombre unitaire)

1.– La décroissance insuffisamment rapide du nombre de tués

En 2008, le nombre de tués à trente jours devrait être inférieur à 4 080, soit une diminution d’au moins 7 % par rapport au chiffre de 4 838 tués de 2007. Il est très probable que la diminution de trafic routier soit, au moins en partie, à l’origine de cette diminution.

En tout état de cause, il est regrettable que le projet annuel de performances pour 2009 ne comporte aucune analyse détaillée des causes de la baisse qui interviendra probablement en 2008.

L’objectif pour 2009 est de renouveler cette baisse de 7 %.

L’objectif fixé par le Président de la République de réduire à moins de trois mille le nombre de tués sur les routes de France métropolitaine et des départements d’outre mer en 2012, ne pourra être atteint avec une diminution moyenne de 7 % par an.

Certes, comme on l’a vu plus haut, une relance du programme d’installation de radars est engagée pour 2009 et les années suivantes. Mais il paraît impératif d’engager une réflexion sur l’efficacité du dispositif de contrôle et de sanction automatisés.

Les statistiques par zone de police ou de gendarmerie sont détaillées dans le tableau ci-après.

COMPARAISON DU NOMBRE D’ACCIDENTS ET DE LEUR GRAVITÉ DANS LES DIFFÉRENTES ZONES

(en nombre d’individus)

 

2006

2007

2008 Prévision

2009 Objectif

2012 Cible

2008
2007

Nombre de tués à 30 jours (France métropolitaine et DOM)

4 942

4 838

< 4 400

< 4 080

< 3 000

< – 7,3 %

             

Nombre de tués à 30 jours en zone Police

1 296

1 306

en baisse

en baisse

   

Nombre d’accidents en zone Police

59 216

61 323

en baisse

en baisse

   

Ratio nombre de tués / nombre d’accidents

2,2 %

2,1 %

       
             

Nombre de tués en zone Gendarmerie

3 650

3 539

3 291

3 061

 

– 7 %

Nombre d’accidents en zone Gendarmerie

33 110

31 501

29 611

27 834

   

Ratio nombre de tués / nombre d’accidents

15,0 %

15,3 %

15,0 %

14,7 %

   

Source : Document de politique transversale Sécurité routière, Projet de loi de finances pour 2009.

Une première remarque, d’ordre statistique, doit être faite. Les statistiques du nombre de tués ne sont pas homogènes dans la mesure où le total national n’est pas égal aux données recensées en zone de Police et en zone de Gendarmerie nationale.

Mais c’est la gravité de la situation en zone de Gendarmerie nationale qui doit inciter à un sursaut de la politique de sécurité routière.

Correspondant aux routes départementales, aux réseaux communaux et aux agglomérations de moins de sept mille habitants, la zone de Gendarmerie nationale concentre les deux tiers des accidents et des bilans en nombres de tués par accident sept fois plus élevés que dans les zones de Police nationale.

La Gendarmerie nationale indique à cet égard que les conducteurs adultes sont plus impliqués dans les accidents graves que les conductrices.

Par ailleurs, les accidents graves se produisent principalement sur les routes étroites à double sens en rase campagne. Les pics d’accidents se produisent entre 2 heures et 6 heures les samedi et dimanche matins, entre 16 heures et 20 heures tous les jours et les après-midi des dimanches et des jours fériés.

Des vitesses excessives et la conduite en état d’ébriété, souvent associée à la consommation de stupéfiants, sont les causes majeures des accidents graves.

Il est essentiel de rappeler que l’alcool est la première cause, avec 28 % du total, de la mortalité sur la route, et l’alcool et les excès de vitesse, ensemble, de plus de la moitié

Plusieurs indicateurs de performance des programmes n° 176 Police nationale et n° 152 Gendarmerie nationale sont relatifs à ces questions.

On notera la multiplicité des indicateurs de performance relatifs aux contrôles de vitesse, qui, s’ils sont utiles à la Police et à la Gendarmerie nationale, ne se caractérisent pas par une lisibilité suffisante dans le document de politique transversale.

Les taux de dépistage de l’alcoolémie par la Police nationale à la suite d’opérations de contrôle programmées, à la suite d’accidents routiers ou après la constatation inopinée d’infractions routières n’augmentent que lentement, passant de 6,32 % en 2006 à 6,40 % prévu pour 2008. La pertinence des contrôles doit être améliorée. On notera toutefois que plus d’un million et demi de dépistages ont été effectués, plus de quatre-vingt dix sept mille s’étant révélés positifs.

Deux indicateurs supplémentaires sont relatifs aux dépistages de stupéfiants, qui, pour le moment, sont réalisés principalement lors d’accidents mortels et corporels graves et non pas préventivement, sauf pour des tests.

Franchir un palier significatif dans la lutte contre l’alcool et les stupéfiants au volant est donc un impératif.

On peut s’étonner dans ces conditions des deux signaux contradictoires donnés par deux projets du Gouvernement, d’une part l’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs et, d’autre part, l’autorisation de la publicité pour l’alcool sur Internet.

Il convient d’imaginer de nouveaux moyens d’action, dont pourrait faire partie le dispositif anti-démarrage sur les véhicules neufs, en tirant partie du renouvellement accéléré par le bonus malus écologique.

2.– Le cas préoccupant des usagers vulnérables

Il convient par ailleurs de noter que le nombre de tués parmi les usagers vulnérables – piétons, cyclistes, cyclomotoristes, motocyclistes - a augmenté de 3 % de 2006 à 2007, ainsi qu’indiqué dans le tableau suivant.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE TUÉS PARMI LES USAGERS VULNÉRABLES DE LA ROUTE EN MÉTROPOLE

(en nombre d’individus)

Tués

2006

2007

Variation en %

Piétons

535

561

4,9

Cyclistes

181

142

– 21,5

Cyclomotoristes

317

325

2,5

Motocyclistes

769

830

7,9

Total tués parmi les usagers vulnérables

1 802

1 858

3,1

Rappel nombre total de tués sur les routes

4 709

4 620

– 1,9

Pourcentage des tués usagers vulnérables

38,2

40,2

 

Source : Observatoire interministériel de la sécurité routière, MEEDDAT

En conséquence, la proportion d’usagers vulnérables tués dans le total est passée de 38,2 % en 2006 à 40,2 % en 2007.

Il reste donc à inventer et à engager des actions spécifiques pour diminuer le taux d’accident des usagers vulnérables.

3.– Des statistiques relatives aux blessés insuffisamment détaillées et connues

Les statistiques relatives aux nombres de blessés sont insatisfaisantes, tant sur le plan de leur précision que sur leur diffusion.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE BLESSÉS DANS DES ACCIDENTS DE LA ROUTE

 

2006

2007

2008 Prévision

2009 Objectif

2012 Cible

2008/2007

Nombre de blessés à plus de 24 heures

41 869

39 754

< 37 800

< 34 700

< 25 000

< – 3,1 %

             

Nombre de blessés en zone Police

73 430

75 835

       

Nombre d'accidents en zone Police

59 216

61 323

en baisse

en baisse

   

Ratio nombre de blessés / nombre d'accidents en zone Police

1,24

1,24

       
             

Nombre de blessés en zone Gendarmerie nationale

33 310

31 501

29 611

27 834

 

– 6,0 %

Nombre d'accidents en zone Gendarmerie

24 228

23 031

21 879

20 785

 

– 5,0 %

Ratio nombre de blessés / nombre d'accidents en zone Gendarmerie nationale

1,37

1,37

1,35

1,34

   

Source : Document de politique transversale Sécurité routière, Projet de loi de finances pour 2009.

L’année 2007 aura vu une baisse de 3,1 % du nombre de blessés par rapport à 2006. Le nombre total reste toutefois proche de quarante mille.

On remarquera que les statistiques détaillées de l’Office national interministériel de la sécurité routière citées plus haut opèrent une distinction entre blessés hospitalisés et blessés légers.

Il manque toutefois des données statistiques sur le nombre de blessés handicapés suite à un accident de la route.

Ces statistiques sont d’une importance capitale dans la lutte contre la violence routière dans la mesure où leur diffusion pourrait contribuer à l’amélioration du comportement des usagers.

Elles sont également d’une importance essentielle pour chiffrer le coût économique de l’insécurité routière et justifier le coût d’investissement de politiques publiques plus audacieuses.

CHAPITRE 4 :
SÉCURITÉ ET AFFAIRES MARITIMES : LA DYNAMISATION NÉCESSAIRE DE LA POLITIQUE DE LA MER

Les demandes de crédits pour le programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes en 2009 sont de 132 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 134,5 millions en crédits de paiement. L’augmentation par rapport à 2008 est négligeable. Une stabilité des dépenses est prévue jusqu’en 2011.

Les enjeux maritimes sont pourtant importants pour le développement durable, au regard des objectifs du Grenelle de l’environnement. Ces enjeux concernent la sécurité maritime afin d’éviter les catastrophes écologiques, la formation des futurs navigants indispensables à la flotte de commerce française et le développement du transport maritime.

On peut regretter que pour trois années encore, les moyens soient comptés pour le développement de l’ambition maritime de la France.

I.– DES MOYENS BUDGÉTAIRES RIGOUREUSEMENT COMPTÉS

Le programme comprend cinq actions d’importances respectives très inégales. L’action n° 1 Sécurité et affaires maritimes représente environ 20 % du total du programme. L’action n° 2 Gens de mer et enseignement maritime compte pour 9 % du total. L’action n° 3 Flotte de commerce représente 57 % du total des crédits. Les deux actions n° 4 Action interministérielle de la mer et n° 5 Soutien au programme représentent chacune 7 % du total.

Le tableau ci-après présente l’évolution des crédits demandés pour 2009 par rapport à 2008 pour chacune des actions.

DEMANDES DE CRÉDITS 2009 POUR LE PROGRAMME N° 205 SÉCURITÉ
ET AFFAIRES MARITIMES

(en euros)

 

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

2008

2009

Variation (en %)

2008

2009

Variation (en %)

Action n° 1 Sécurité et sûreté maritimes

26 230 685

25 624 346

– 2,3

28 780 665

27 974 346

– 2,8

Action n° 2 Gens de mer et enseignement maritimes

10 442 283

12 180 000

16,6

10 442 283

11 880 000

13,8

Action n° 3 Flotte de commerce

75 290 000

75 898 000

0,8

75 290 000

75 898 000

0,8

Action n° 4 Action interministérielle de la mer

8 440 437

8 480 000

0,5

9 596 100

8 930 000

– 6,9

Action n° 5 Soutien au programme

10 377 189

9 817 654

– 5,4

10 377 189

9 817 654

– 5,4

Total

130 780 594

132 000 000

0,9

134 486 237

134 500 000

0,0

Fonds de concours et attribution de produits

3 928 519

2 000 000

– 49,1

4 385 869

2 000 000

– 54,4

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Pour l’ensemble du programme, les autorisations d’engagement n’augmentent que de 0,9 %. Les demandes de crédits de paiement sont stables.

Le tableau suivant présente l’évolution par titre de dépenses l’évolution prévue pour 2009.

Les deux tiers des dépenses correspondent aux dépenses d’intervention, dont l’essentiel va aux aides à la flotte de commerce.

SÉCURITÉ ET AFFAIRES MARITIMES

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Titre 3 : Dépenses de fonctionnement

26 081 649

28 367 317

8,8

27 074 489

30 450 097

12,5

Titre 5 : Dépenses d’investissement

17 458 854

14 595 540

– 16,4

20 171 657

15 012 760

– 25,6

Titre 6 : Dépenses d’intervention

87 240 091

89 037 143

2,1

87 240 091

89 037 143

2,1

Total

130 780 594

132 000 000

0,9

134 486 237

134 500 000

0,0

Fonds de concours

3 928 519

2 000 000

– 49,1

4 385 869

2 000 000

– 54,4

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Pour les années 2010 et 2011, les dépenses sont figées, tant en autorisations d’engagement que pour les crédits de paiement.

PLAFONDS DE DÉPENSES POUR LA PÉRIODE 2009-2011 : PROGRAMME N° 205 SÉCURITÉ
ET AFFAIRES MARITIMES

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

montant

130 780 594

132 000 000

132 000 000

132 000 000

variation par rapport à n-1

 

0,9 %

0,0 %

0,0 %

variation par rapport à 2008

   

0,9 %

0,9 %

Crédits de paiement

montant

134 486 237

134 500 000

134 500 000

134 500 000

variation par rapport à n-1

 

0,0 %

0,0 %

0,0 %

variation par rapport à 2008

   

0,0 %

0,0 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

L’ambition maritime de la France n’a donc pas de traduction financière au niveau du programme n° 205 Sécurité et affaires maritimes sur la période 2009-2011.

II.– LES ENJEUX ACTUELS DE LA SÉCURITÉ ET DES AFFAIRES MARITIMES

La sécurité et les affaires maritimes devraient connaître dans les prochains mois une réorganisation majeure, destinée à renforcer l’efficacité de ses actions.

Pour faire face aux différents enjeux maritimes du programme, des redéploiements de crédits à l’intérieur du même programme seront vraisemblablement indispensables dans les trois prochaines années.

A.– UNE RÉORGANISATION EN FAVEUR DE LA SPÉCIFICITÉ DES AFFAIRES MARITIMES

Les administrations impliquées dans la politique maritime sont multiples. Une pluralité d’intervenants existe également au niveau opérationnel, chacun armant ses propres moyens maritimes : la Marine nationale, les douanes, les affaires maritimes et la gendarmerie maritime.

Aux yeux de nombreux observateurs, la fusion des moyens dans une administration des Gardes-côtes pourrait être inéluctable.

Pour l’heure, la priorité est donnée à une réorganisation de l’administration. Deux schémas sont en présence. Le premier consisterait à regrouper les administrations compétentes pour le domaine maritime dans les directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), par regroupement des directions régionales de l’équipement (DRE), des directions régionales de l’environnement (DIREN) et des directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE).

Un autre schéma semble préférable en raison de la spécificité de la culture maritime, de l’engagement et de la réactivité indispensables dans les interventions en mer. Quatre directions de façade seraient créées, respectivement au Havre pour la zone allant de Cherbourg au cap Gris Nez, à Nantes, Brest ou Rennes pour la zone allant de Cherbourg à la Vendée, à Bordeaux pour la zone allant de la Vendée à la côte basque, à Marseille pour la Méditerranée et la Corse. Ces quatre directions de façade auraient la responsabilité de la coordination des moyens, de la formation, du contrôle des pêches, les capitaineries, des services maritimes des DDE, des phares et balises, des infrastructures maritimes et de l’aménagement du littoral.

L’arbitrage entre les deux schémas est prévu pour la fin 2008. Votre Rapporteur spécial est favorable à la création de directions de façade maritime.

B.– L’IMPORTANCE STRATÉGIQUE DU BUDGET DE LA SÉCURITÉ MARITIME

Les demandes de crédits de la sécurité et de la sûreté maritimes pour 2009 sont en diminution de 2 % par rapport à 2008.

Leur montant de près de 28 millions d’euros en crédits de paiement n’est pas représentatif de l’effort de la collectivité dans ce domaine. La Marine nationale et la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) jouent un rôle considérable. À cet égard, c’est la Marine nationale qui assure les dépenses correspondant aux patrouilles de service public et à l’affrètement des remorqueurs de haute mer postés sur le rail de la Manche.

En tout état de cause, la modernisation des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage, dont la priorité est absolue, va requérir des moyens supérieurs aux prévisions, ce qui obligera à un redéploiement partiel des crédits du programme.

C.– L’EFFICACITÉ DES AIDES À LA FLOTTE DE COMMERCE

Dans le cadre de l’harmonisation des politiques communautaires, du renforcement de la sécurité et la sûreté maritimes, du développement de la compétitivité des armements et de l’emploi maritime, le registre international français (RIF) a été créé par la loi du 3 mai 2005 pour l’immatriculation des navires de commerce au long cours, au cabotage international et aux navires armés à la plaisance professionnelle de plus de 24 mètres.

Ce nouveau registre se substitue au registre français des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Les navires immatriculés au RIF seront soumis à l’ensemble des règles de sécurité et de sûreté maritimes, de formation des navigants, de santé et de sécurité au travail et de protection de l’environnement applicables en vertu de la loi française, de la réglementation communautaire et des engagements internationaux de la France.

Actuellement les navires de commerce sous pavillon français sont classés dans la liste blanche du Memorandum de Paris, confirmant ainsi la qualité du respect des normes internationales de sécurité par les navires français.

Le registre international français se caractérise par plusieurs avantages. Il s’agit d’un registre offrant toutes les garanties en terme de sécurité et de sûreté des navires. Il offre des procédures administratives simplifiées d’immatriculation et de francisation dans le cadre d’un guichet unique, qui assure aussi un appui aux armements dans leurs autres relations avec l’administration française. Le RIF s’accompagne de différentes mesures fiscales ou d’exonération, assure un socle social pour les navigants non résidant en France et fixe des exigences de nationalité pour la composition de l’équipage.

Compte tenu du développement de la flotte française, la charge budgétaire du RIF est difficilement maîtrisée et crée des tensions sur le programme n° 205. Un autre facteur de tension est la charge créée par le remboursement des charges sociales des personnels non marins travaillant à bord des navires.

D.–  DES ENJEUX DE FORMATION MAJEURS

Le dispositif français de formation maritime comprend trois éléments.

Douze lycées maritimes comprennent 1 600 élèves se destinant aux professions embarquées, et aux métiers de l’agriculture et de l’écologie.

Les écoles de la marine marchande du Havre, de Saint Malo, de Nantes et de Marseille comptent environ mille élèves et devraient être réformées dans les prochaines années.

Le problème de la taille critique des quatre écoles est posé. Des investissements importants sont en effet à réaliser, notamment pour mettre en place des simulateurs de dernière génération. L’un des deux sites, Saint Malo ou Nantes, pourrait se voir spécialiser dans la formation continue.

La réforme des cursus est également à l’étude. Il s’agit de délivrer un diplôme d’ingénieur en fin d’études et de mettre en place des bourses d’études compensant un relèvement des frais de scolarité.

La qualité des navigants français est reconnue dans le monde entier. Il est impératif de renforcer les moyens de formation de la marine marchande pour répondre aux besoins croissants des compagnies d’armement.

CHAPITRE 5 :
URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ :
UNE RÉFORME INÉDITE

Les demandes de crédits au titre du programme n° 113 Urbanisme, paysages, eau et biodiversité s’établissent à 341,1 millions d’euros en autorisations d’engagement et à 333,3 millions d’euros en crédits de paiement, en augmentation respectivement de 12,4 % et de 10,3 % par rapport à 2008.

Ces augmentations fortes traduisent, d’une part, la compensation de la diminution des fonds de concours et attributions de produits relatifs au programme, et, d’autre part, et surtout, le nouvel élan donné à la politique de gestion des milieux et de la biodiversité.

I.– DES AUGMENTATIONS BUDGÉTAIRES SIGNIFICATIVES

Le programme n° 113 est composé de deux actions, l’une intitulée Urbanisme, aménagement et sites – planification et l’autre intitulée Gestion des milieux et biodiversité. Ces deux actions correspondent aux périmètres d’action des deux directions de la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN).

La direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages exerce les responsabilités suivantes :

• les politiques urbaines et de l’habitat ;

• la protection des sites et des paysages ;

• les règles d’occupation des sols ;

• les interventions de l’État dans les opérations d’aménagement urbain et de politique foncière ;

• les politiques relatives au financement, aux systèmes d’aides publiques, au droit au logement et la fiscalité du logement ;

• la réglementation applicable aux organismes constructeurs de logement sociaux ;

• la politique technique de la construction ;

• ma politique économique, industrielle et sociale de l’État dans le secteur du bâtiment et de l’ingénierie de la construction.

La direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages apporte également sa contribution au ministère du logement et de la ville dans les domaines suivants :

• la prise en compte de l’aménagement urbain et de l’habitat dans la politique de la ville ;

• la tutelle des établissements publics suivants : l’agence nationale pour la participation des employeurs à l’effort de construction, la caisse de garantie du logement locatif social et l’agence nationale de l’habitat.

La direction de l’eau et de la biodiversité a les responsabilités suivantes :

• la protection, la police et la gestion de la nature et de la diversité biologique terrestre et marine ;

• la police de la chasse ;

• la gestion de la faune sauvage ;

• la protection, la police et la gestion de l’eau et des milieux aquatiques continentaux, littoraux et marins ;

• la protection des eaux marines contre les pollutions ;

• la recherche et l’exploitation des substances minérales non énergétiques.

Le tableau suivant présente les crédits budgétaires demandés pour 2009 pour chacune des deux actions.

DEMANDES DE CRÉDITS 2009 POUR LE PROGRAMME N° 113 URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ

(en euros)

 

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

2008

2009

Variation (en %)

2008

2009

Variation (en %)

Action n° 1 Urbanisme, aménagement et sites – planification

68 603 161

79 984 000

16,6

69 103 161

77 684 000

12,4

Action n° 7 Gestion des milieux et biodiversité

234 991 219

261 137 237

11,1

233 017 855

255 652 815

9,7

Total

303 594 380

341 121 237

12,4

302 121 016

333 336 815

10,3

Fonds de concours et attributions de produits

10 780 000

200 000

– 98,1

16 980 000

6 390 000

– 62,4

Source : Projet de loi de finances pour 2009

C’est l’action n° 7 Gestion des milieux et biodiversité qui fait l’objet de la demande en plus forte croissance, avec une augmentation de 24 millions d’euros des autorisations d’engagement et des crédits de paiement.

Le tableau suivant explicite les raisons pour lesquelles des hausses importantes de crédits sont demandées pour chacune des deux actions en 2009.

RÉPARTITION DES DEMANDES DE CRÉDITS POUR LE PROGRAMME N° 113 URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 
 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Titre 3 : Dépenses de fonctionnement

176 232 554

187 830 996

6,6

181 017 591

188 672 496

4,2

Titre 5 : Dépenses d’investissement

7 550 000

10 755 534

42,5

10 068 956

12 041 113

19,6

Titre 6 : Dépenses d’intervention

119 811 826

142 534 707

19,0

107 517 253

130 053 206

21,0

Titre 7 : Dépenses d’opérations financières

     

3 517 216

2 570 000

– 26,9

Total

303 594 380

341 121 237

12,4

302 121 016

333 336 815

10,3

Fonds de concours

10 780 000

200 000

– 98,1

16 980 000

6 390 000

-62,4

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Les augmentations les plus importantes sont les suivantes :

• les dépenses d’intervention de l’action n° 7 Gestion des milieux et biodiversité sont, par rapport à 2008, en augmentation de 14,3 millions d’euros et les dépenses de fonctionnement de 12,7 millions d’euros ;

• les dépenses d’intervention de l’action n° 1 Urbanisme, aménagement et sites - planification sont, par rapport à 2008, en augmentation de 8,4 millions d’euros et les dépenses d’investissement de 4 millions d’euros.

L’effort budgétaire en faveur du programme devrait s’effectuer sur toute la période 2009-2011, comme indiqué par le tableau suivant.

PLAFONDS DE DÉPENSES POUR LA PÉRIODE 2009-2011 : PROGRAMME N° 113 URBANISME, PAYSAGES, EAU ET BIODIVERSITÉ

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

montant

303 594 380

341 121 237

355 509 237

384 959 237

variation par rapport à n-1

 

12,4 %

4,2 %

8,3 %

variation par rapport à 2008

   

17,1 %

26,8 %

Crédits de paiement

montant

302 121 016

333 336 815

348 609 815

376 159 815

variation par rapport à n-1

 

10,3 %

4,6 %

7,9 %

variation par rapport à 2008

   

15,4 %

24,5 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Les demandes de crédits budgétaires continuent d’être en hausse en 2010, de plus de 4 % par rapport à 2009, et en 2011, de 8 % par rapport à 2010. L’on sait que la répartition par programme est ferme pour 2009 mais qu’elle est indicative pour 2010 et 2011.

Ceci correspond à la mise en œuvre des conclusions du Grenelle de l’environnement rappelées ci-après, d’après le document récapitulatif des tables rondes, en date du 23 novembre 2007.

Document récapitulatif des tables rondes des 24, 25 et 26 octobre 2007

II.– LES GRANDS ENJEUX DE LA PÉRIODE 2009–2011

Les objectifs que le programme n° 113 doit contribuer à atteindre sur la période 2009–2011 sont nombreux.

Sur le plan politique, il s’agit de mettre en œuvre une approche transversale et intégrée des politiques publiques se rapportant aux territoires. Il s’agit également de couvrir un champ très large, allant de la gestion des ressources naturelles jusqu’au produit final, c’est-à-dire le logement.

Ainsi, les politiques mises en œuvre grâce aux moyens apportés par le programme n° 113 porteront sur la gestion de l’eau, de la nature et de la biodiversité, sur la révision du code de l’urbanisme et notamment des plans locaux d’urbanisme (PLU) et des schémas de cohérence territoriale (SCOT), sur la performance énergétique des bâtiments. Dans ce dernier cas, la mise en œuvre du projet d’éco prêt à taux zéro (PTZ) pour le logement sera financé par la mission Ville et logement.

La réorganisation des services déconcentrés du MEEDDAT s’accompagne, comme on le sait, d’une réforme de l’ingénierie publique. Un redéploiement de 6 000 agents est nécessaire, suite à la redéfinition de ses objectifs. L’ingénierie du Grenelle de l’environnement se substituera en effet à l’ingénierie concurrentielle, dans un délai d’environ trois ans. L’assistance technique aux communes de moins de 1 500 habitants continuera toutefois d’être assurée.

Le développement de la région capitale constitue l’un des enjeux majeurs du MEEDDAT en 2009. La présentation de deux opérations d’urbanisme national de Massy et de Paris Nord devrait intervenir fin octobre 2009.

Les priorités de la politique intégrée de gestion des ressources en eau, de préservation des espaces et de la biodiversité seront les suivantes :

● la constitution d’une trame verte et bleu visant à créer une continuité écologique entre les grands ensembles naturels ;

● la mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau ;

● la mise en place du réseau Natura 2000 pour les sites terrestres et du réseau Natura 2000 en mer ;

● le développement d’une véritable stratégie des aires protégées terrestres et marines avec le renforcement du réseau des parcs nationaux et la création de nouveaux parcs terrestres et marins ;

● le renforcement de la connaissance du patrimoine naturel.

Le présent projet de loi de finances semble à la hauteur des exigences dérivant du Grenelle de l’environnement dans le domaine de l’urbanisme et de la gestion des milieux.

A.– LES GRANDS PROJETS D’URBANISME

Les grandes opérations d’urbanisme ont pour objet l’aménagement de territoires présentant des enjeux nationaux ou internationaux. L’État y est directement impliqué au travers d’établissements publics d’aménagement (EPA) dont le rôle consiste à réaliser un projet de territoire, élaboré en partenariat avec les collectivités concernées.

Les opérations actuelles contribuent fortement aux objectifs du Gouvernement en termes de développement des territoires, la commercialisation des charges foncières y induisant notamment des investissements privés de l’ordre de 2 milliards d’euros par an. Par ailleurs, leur force d’entraînement en matière de construction de logements demeure significative : plus de 7 000 logements y ont été réalisés par an en Île-de-France pendant la période 2000-2006, soit 28 % de la construction totale de logements dans la région dans le cadre du dernier contrat de plan.

Après une période de retrait marquée par l’achèvement de plusieurs villes nouvelles, l’État a souhaité relancer la dynamique de développement d’activités et la construction de logements en vue de renforcer l’attractivité de la région capitale et des grandes métropoles régionales. Dans cette perspective, le Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) du 6 mars 2006 a décidé que les territoires de Seine Amont, Seine Aval et Massy-Saclay feraient l’objet d’une opération d’intérêt national, la démarche recueillant l’intérêt des collectivités territoriales concernées.

Créées à partir de 1965, les villes nouvelles avaient pour ambition de développer le territoire périphérique des grandes agglomérations, afin d’accueillir les populations à des prix raisonnables et dans des conditions urbaines de qualité.

La fin de l’opération d’intérêt national (OIN) d’Evry est intervenue le 31 décembre 2000, celle de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Cergy-Pontoise le 31 décembre 2002 et celle des Rives de l’étang de Berre le 31 décembre 2001.

Opération de ville nouvelle en cours, Marne-la-Vallée est susceptible de constituer l’un des principaux vecteurs du rééquilibrage de la métropole vers l’Est, à condition que son potentiel d’urbanisation restant soit exploité. Les réserves foncières qu’y ont constituées l’État et l’EPA pourraient en effet encore accueillir près de 50 000 logements à long terme (2030), par une densification de l’existant et une conquête de nouveaux espaces respectueuse de la trame verte. Sénart, autre opération en cours, se caractérise également par l’existence de réserves foncières importantes.

Les conditions de poursuite de l’urbanisation de l’Isle d’Abeau n’ont pas encore été définitivement arrêtées. Le décret n° 2005–1710 du 28 décembre 2005 a mis fin à l’aménagement de la ville nouvelle en tant que telle, les réalisations ayant été jugées suffisamment avancées pour que soit abandonné ce régime dérogatoire. Mais une prolongation de l’activité de l’établissement est envisagée jusqu’à fin 2011.

Les nouvelles opérations d’urbanisme concernent l’Île-de-France, Saint-Etienne, Euroméditerranée à Marseille, Nice-Plaine du Var.

Le grand territoire de 650 000 habitants et 350 000 emplois compris entre Massy et Saint-Quentin-en-Yvelines présente une concentration exceptionnelle d’établissements de recherche et d’enseignement ainsi que d’entreprises. Le rayonnement international de l’Île-de-France à moyen terme dépendant impérativement de la mise en valeur de cet espace, l’État souhaite y voir émerger un pôle scientifique de niveau mondial s’appuyant sur un urbanisme exemplaire en termes de développement durable.

En l’absence de véritables synergies entre les acteurs de ce territoire, l’État a décidé de se prémunir d’un aménagement au fil de l’eau en décidant en 2006 du principe de la création d’une opération d’intérêt national. La mission de préfiguration mise en place auprès du préfet de région étudie ainsi dans quelles conditions cette procédure pourrait permettre de coordonner la montée en puissance des pôles de compétitivité (System@tic, Moveo, Medicen), des Réseaux thématiques de recherche avancée et des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Universud et Paristech).

Lors de son discours prononcé à Saclay le 18 janvier 2008, le Président de la République a rappelé la volonté de l’État de faire du territoire de Saclay un lieu d’excellence scientifique d’envergure internationale.

La mission de préfiguration, financée par l’État par redéploiement de crédits d’action foncière, a vu son existence prolongée par avenant au 31 décembre 2008.

D’ici à cette échéance, l’État définira un programme opérationnel sous l’égide du secrétaire d’État chargé du développement de la région capitale. Il est envisageable que soit créé un établissement public d’aménagement compétent sur le grand territoire et plus particulièrement sur les secteurs stratégiques du plateau de Saclay, de la Minière et du plateau de Satory, qui pourraient être dotés d’un statut d’opération d’intérêt national au sens du code de l’urbanisme.

Le projet Orly-Rungis-Seine Amont présente un fort potentiel de développement du fait de ses disponibilités foncières, à proximité immédiate de Paris, de Créteil, d’Orly et de Massy-Saclay. De nombreux handicaps empêchent ce territoire de jouer pleinement son rôle au sein de la région capitale : accessibilité insuffisante, coupures fortes, faible structuration du territoire.

L’objectif de l’opération d’intérêt national est de faire de la Seine Amont un lieu privilégié de développement de l’activité économique et de construction de logements en Île-de-France. Sur ce dernier point, la production de 1 500 logements supplémentaires par an, pour un total de 3 000 logements par an, est attendue.

Un projet de territoire visant à reconquérir ce territoire enclavé et à enrayer son déclin apparaît désormais possible, en lien avec le pôle économique en cours de constitution autour d’Orly où seraient aujourd’hui en projet plus de 3 000 000 m² de bureaux sur les opérations Cœur d’Orly. Pour ce faire, la reconquête des zones d’activités attenantes (SENIA, SILIC), l’émergence de centralités complémentaires (Choisy-le-Roi, Vitry-sur-Seine) et la réalisation de nouvelles infrastructures (tramway, prolongement du métro) sont des conditions indispensables.

L’État et la Région considèrent par ailleurs que la Seine Aval - Mantois nécessite une intervention publique visant à favoriser son développement économique, social et urbain. Ce territoire a en effet peu bénéficié de la dynamique régionale de croissance depuis le déclin des industries traditionnelles, et particulièrement de l’industrie automobile, dont l’économie locale était largement tributaire. Le positionnement géographique de la Seine Aval, la présence de pôles urbains d’envergure régionale, l’apparition de nouvelles filières industrielles et l’importante réserve d’espaces à urbaniser permettent aujourd’hui d’envisager une reconversion profonde (objectif d’un taux d’emploi de 0,80 à terme, contre 0,68 actuellement).

L’opération d’intérêt national doit permettre de réinscrire le Mantois dans une dynamique de développement équilibré qui en fera à la fois une entité homogène et cohérente, un support du pôle de La Défense et un contributeur à l’effort régional de production de logements. L’opération d’urbanisme couvre 51 communes et 370 000 habitants.

L’établissement public d’aménagement de la Plaine de France est principalement dédié à la restructuration urbaine d’un périmètre d’intervention s’étendant sur plus de 30 ha, qui regroupe 41 communes et 900 000 habitants de la Porte de la Chapelle à l’aéroport de Roissy. Il est porteur d’enjeux majeurs en termes de compétitivité et de cohésion sociale.

Le rôle de l’EPA consiste à définir une stratégie de développement pour le territoire, à coordonner les acteurs locaux et à leur apporter l’assistance nécessaire à la mise en œuvre de leurs projets.

Engagée en 1958, l’opération d’aménagement de la Défense a hissé ce site au rang de premier quartier d’affaires européen. Sur 160 ha, le site accueille plus de 3 000 000 m² de bureaux, 200 000 m² de commerces et 600 000 m² de logements pour une population de 150 000 salariés et 20 000 résidents.

L’audit des 71 tours de la Défense effectué par Ernst & Young souligne les faiblesses du parc immobilier actuel : en particulier, 17 tours (650 000 m² soit 20 % du parc) sont aujourd’hui potentiellement « hors marché » et nécessitent des opérations de démolition-reconstruction au-delà des restructurations lourdes déjà effectuées.

Ces constats ont amené le Gouvernement à engager le 25 juillet 2006 un plan de renouveau du quartier d’affaires sur la période 2007–2013, afin de maintenir sa compétitivité vis-à-vis de la concurrence européenne et mondiale.

Le projet Seine-Arche vise à transformer les délaissés de l’autoroute A14 en espaces urbains de haute qualité tout en restaurant l’unité des quartiers et du paysage. Les 320 ha concernés sont marqués par l’extrême densité du réseau de dessertes (RER, lignes SNCF, A14, A86, RN314, concentrés sur 3 km entre la Seine et la Grande Arche) et la diversité de ses usages : 15 000 habitants, 30 000 étudiants et autant de salariés cohabitent aux franges de ce vaste terrain vague bordé de quartiers d’habitat, de l’université Paris X et d’une zone tertiaire, à proximité de la Défense.

Du fait de son ampleur, l’opération a été qualifiée d’intérêt national par décret du 19 décembre 2000 et confiée à un établissement public d’aménagement (EPASA). La réalisation des ambitions initiales est largement engagée, au terme du protocole 2000–2006

Après un cycle de déclin industriel, l’aire urbaine de Saint-Etienne s’est engagée dans un processus de reconstruction et de reconquête à l’échelle d’une agglomération qui a vocation à constituer l’un des pôles de l’aire urbaine lyonnaise, dans le cadre des objectifs fixés par la directive territoriale d’aménagement approuvée par décret en Conseil d’État le 9 janvier 2007.

Il s’agit d’accélérer le renouvellement de l’offre résidentielle, de réorienter l’économie vers des secteurs de plus forte valeur ajoutée en s’appuyant sur les atouts locaux en matière de recherche, d’enseignement et d’excellence technique et de susciter une nouvelle dynamique commerciale autour du centre-ville.

L’opération Euroméditerranée a été initiée en 1995 et constitue une OIN au sens du code de l’urbanisme (décret du 13 octobre 1995). Elle est confiée à un établissement public d’aménagement administré à parité par l’État et les collectivités locales et ayant pour objet l’aménagement du centre-ville de Marseille, entre la gare Saint-Charles et le port autonome. L’ambition du projet, qui porte sur 310 ha, est d’une part d’accroître la compétitivité économique et le rayonnement de la métropole marseillaise à l’interface entre Europe et Méditerranée et, d’autre part, de permettre le renouvellement urbain, d’un périmètre très dense et marqué par de profondes difficultés sociales.

L’avancement du projet est satisfaisant puisqu’en 2006, l’établissement public Euroméditerranée estimait avoir généré 1,8 milliard d’euros d’investissements privés au regard d’un investissement public trois fois inférieur. 6 500 emplois nets ont été créés et 700 entreprises nouvelles se sont installées. 1 300 logements neufs ont été construits, dont 47 % de logements sociaux, et 2 300 ont été réhabilités.

La Plaine du Var, dont le rayonnement international s’exprime notamment dans les domaines des transports, des hautes technologies et du tourisme, est en mesure de devenir un territoire exemplaire dans la mise en application à grande échelle des principes de l’aménagement durable dès lors qu’elle fera l’objet d’une requalification ambitieuse et concertée.

Le décret n° 2008–773 du 30 juillet 2008 a créé un établissement public d’aménagement, désormais chargé de conduire l’opération d’intérêt national instituée par le décret n° 2008–229 du 7 mars 2008. Cet établissement prend le relais de la mission de préfiguration que le Gouvernement avait décidé de lancer début 2007.

B.– LES AGENCES DE L’EAU ET L’ONEMA

Votre Rapporteur spécial engagera en 2009 un programme spécifique de contrôle des actions mises en œuvre par les agences de l’eau.

Les six agences de l’eau (Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée et Corse et Seine-Normandie) sont des établissements publics de l’État à caractère administratif (EPA) dont le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire assure la tutelle.

Le programme d’interventions de chacune des six agences de l’eau contribue à la préservation du bon état écologique de l’eau et des milieux aquatiques. À ce titre elles contribuent à l’action Gestion des milieux et biodiversité du programme 113 et à l’objectif Assurer la gestion intégrée de l’eau.

Elles participent au niveau de chaque bassin hydrographique aux politiques européenne et nationale de l’eau en développant une stratégie issue d’une vision d’ensemble sur l’eau. Pour le compte de l’État et du comité de bassin, leur objet est de contribuer à l’atteinte du bon état des eaux en réduisant l’impact des activités humaines par la préservation des ressources et à la satisfaction des besoins des usagers par le recherche de l’équilibre entre les ressources et les utilisations rationnelles de l’eau.

Elles atteignent ces objectifs par des interventions financières, par la construction et le développement d’outils de planification et par la production et la gestion de données sur l’eau pour la connaissance, la gestion et l’évaluation. À cela s’ajoutent des missions d’information et d’éducation du public pour soutenir la conduite participative et collective des politiques de l’eau.

Le budget prévisionnel des agences de l’eau pour 2008 fait apparaître des ressources totales de 2,1 milliards d’euros, dont 1,8 milliard de ressources fiscales et 333 millions de ressources propres.

L’année 2007 est la première année des IXèmes programmes d’intervention des agences de l’eau dont les priorités sont définies par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006. Compte tenu des délais nécessaires à la réalisation des opérations financées par les agences, qui conditionnent le versement des aides aux maîtres d’ouvrage, les dépenses budgétaires constatées en 2007 concernent en majorité le solde des VIIIèmes programmes.

Les IXèmes programmes ont été préparés par les agences de l’eau dans le contexte très structurant de la mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau et du rattrapage du retard accumulé par la France dans l’application de certains textes européens. L’élaboration des programmes s’est traduite par une démarche itérative avec les bassins. Cette démarche s’est logiquement inscrite par anticipation dans l’esprit de la LEMA, qui renforce les compétences des comités de bassin.

Pour suivre la réalisation de ces objectifs stratégiques et opérationnels, des contrats d’objectifs couvrant la période 2007–2012 ont été signés le 7 mai 2007 entre le ministère chargé de l’écologie et les agences de l’eau. Ils comprennent des indicateurs construits de manière à suivre les réalisations du programme à partir d’une situation initiale 2006 et de cibles fixées par année.

La mise en œuvre les textes européens constitue la priorité des nouveaux programmes d’intervention 2007–2012. Ces programmes doivent permettre l’achèvement de la mise en conformité de la France au regard de la directive sur les eaux résiduaires urbaines, afin d’éviter de nouvelles condamnations et sanctions financières.

La lutte contre la pollution des eaux usées reste le poste de dépense le plus important des agences, avec, en 2007, un total de 545 millions d’euros d’aides pour les stations d’épuration et 385 millions d’euros pour les réseaux d’assainissement, supérieures aux prévisions, ce qui traduit bien l’accélération constatée de la mise en conformité des agglomérations retardataires.

En matière d’eau potable, les agences de l’eau ont pris en compte l’objectif du plan national Santé Environnement d’achever dès 2010 la mise en place par les collectivités des périmètres de protection des captages d’eau potable. 203 millions d’euros ont été investis en 2007 dans la protection des captages, ce qui est supérieur de plus de 25 millions d’euros aux prévisions.

En ce qui concerne la lutte contre les pollutions diffuses, on note un retard de programmation significatif qui s’explique par la mise en route tardive du plan de développement rural. Cette action devra être renforcée, notamment pour prendre en compte les conclusions du Grenelle de l’environnement qui prévoient la protection des 500 captages les plus menacés d’ici 2012.

L’office national de l’Eau et des milieux aquatiques (ONEMA) est un établissement public administratif créé par la loi n° 2006–1772 du 30 décembre 2006 et le décret n° 2007–443 du 25 mars 2007. Il se substitue au Conseil supérieur de la pêche (CSP), dont il reprend les droits et obligations, et se voit confier des missions nouvelles.

L’ONEMA organise ses partenariats avec les organismes publics de recherche qui ont la capacité de produire des connaissances fondamentales et de les traduire en outils et technologies au service des acteurs de l’eau. Il déploie ses efforts sur l’ensemble des milieux aquatiques d’eau douce et salée.

L’ONEMA coordonne, voire finance, des actions de production et de gestion de données assurées par certains partenaires. Il produit également des données pour connaître l’état des eaux, les espèces et les habitats, et les performances des services publics. Actuellement, il met en place de nouveaux réseaux de surveillance :

C.–  LES RÉSERVES NATURELLES

La France compte au 1er août 2008, 160 réserves naturelles nationales et 6 réserves naturelles de Corse représentant 2 828 747 ha sur terre et en mer

Après la création de 5 nouvelles réserves naturelles nationales en 2006, 4 en 2007 et 3 au 1er août 2008, 19 projets de création, d’extension ou de révision sont en cours d'instruction, après avis favorable de la commission des aires protégées du conseil national de la Protection de la nature (CNPN).

Parmi ces projets, huit sont suffisamment avancés pour que le décret de création puisse être signé au plus tard en 2009.

Le présent projet de loi de finances prévoit un soutien de la part du MEEDDAT au budget des réserves de l’ordre de 18,2 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement. Ce montant comprend les crédits nécessaires au fonctionnement et aux investissements des réserves naturelles, ainsi que la subvention attribuée à l’association Réserves naturelles de France (RNF), dans le cadre de la convention pluriannuelle d’objectifs 2007–2009.

Pour les années 2010 et 2011, la création de nouvelles réserves naturelles et la nécessité de maintenir un rythme soutenu de création entraîneront des besoins nouveaux tous les ans tant en fonctionnement pour la gestion courante et le soutien à RNF, qu’en investissement, notamment pour les nouvelles réserves marines.

D.– NATURA 2000

Pour conserver les espèces, il est indispensable de conserver les espaces constitués d’habitats naturels et d’habitats d’espèces, essentiels à leur vie et à leur reproduction, en nombre suffisant pour garantir leur sauvegarde à long terme en Europe. Pour autant, il ne s’agit pas d’interdire des pratiques humaines, lesquelles ont d’ailleurs souvent permis de sauvegarder ces habitats.

Natura 2000 est appelé à jouer un rôle en tant qu’outil d’aménagement du territoire. Rompant avec une tradition de protection stricte et figée d’espaces et d’espèces, ce réseau représente une nouvelle approche de gestion plus ouverte des espaces remarquables. Compte tenu de son exceptionnelle diversité biologique, la France y porte une responsabilité particulière.

Le retard que la France avait pris dans la constitution du réseau Natura 2000 lui a valu d’être condamnée par la Cour de justice des communautés européennes en 2001 et en 2002.

Au 30 avril 2006, la France avait rattrapé son retard. La Commission européenne, tout en reconnaissant l’effort accompli, a procédé à une évaluation scientifique approfondie au cours de l’été 2006. Des compléments ont été demandés visant à améliorer la cohérence géographique du réseau et concernant principalement la conservation des chiroptères. Au 1er mars 2007, la France a donc transmis ces derniers compléments, ce qui a permis à la commission de classer les deux contentieux en mars 2007.

Le réseau Natura 2000 terrestre est à présent considéré comme satisfaisant et cohérent par la Commission.

Une évaluation nationale mérite d’être réalisée.

Mais le réseau Natura 2000 doit encore être complété pour le domaine marin d’ici mi-2008. A cette fin, le Muséum national d’histoire naturelle, avec l’appui de l’Agence des aires marines protégées, a coordonné en 2007 l’identification, selon des critères exclusivement scientifiques, d’une centaine de secteurs qui nécessitent la délimitation de sites Natura 2000 marins pour compléter le réseau actuel, qui comprend déjà 700 000 hectares marins.

Ces cent projets de sites, une fois instruits au niveau gouvernemental, seront notifiés à la Commission européenne pour constituer un réseau en mer cohérent sur la base des connaissances actuelles, sachant que la France s’engagera à cette occasion à procéder à un programme de connaissance en mer pour achever la constitution du réseau de sites Natura 2000 marins à l’horizon 2011. La gestion des sites désignés en mer devra être effective en 2012.

L’État reste garant de l’atteinte des objectifs poursuivis dans le cadre du réseau européen Natura 2000.

La responsabilité de l’État est désormais partagée avec les collectivités pour la gestion des sites.

La loi sur le développement des territoires ruraux du 23 février 2005 réaffirme le choix d’une gestion contractuelle et volontaire des sites Natura 2000 et renforce la participation des acteurs locaux dans la définition des mesures de gestion des sites.

L’effectivité de cette orientation mérite d’être vérifiée.

En 2009, les crédits Natura 2000 sont dédiés majoritairement à la réalisation et l’animation des documents d’objectifs terrestres et marins pour un montant de crédits de paiement de 25 millions d’euros, à la gestion contractuelle qui poursuit sa montée en puissance avec des crédits de paiement de 6,1 millions d’euros, à l’appui technique et l’évaluation de l‘état de conservation pour un montant de 5,4 millions d’euros.

CHAPITRE 6 :
INFORMATION GÉOGRAPHIQUE
ET CARTOGRAPHIQUE

Les demandes de crédits pour 2009 du programme n° 159 Information géographique et cartographique sont en hausse de 9,9 % à 75 millions d’euros, contre 68 millions d’euros en 2008.

Ce programme prend appui essentiellement sur l’Institut géographique national (IGN) et sur le conseil national de l’information géographique.

Placé sous la responsabilité de la direction de la recherche et de l’innovation, elle-même faisant partie du commissariat général au développement durable, le programme n° 159 est composé de deux actions.

L’action n° 1 Production de l’information géographique voit ses crédits augmenter de 12,2 % en 2009 par rapport à 2008, tandis que l’action n° 2 Recherche dans le domaine de l’information géographique enregistre une stabilité de ses crédits.

DEMANDES DE CRÉDITS DU PROGRAMME N° 159

(en euros)

 

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

2008

2009

Variation (en %)

2008

2009

Variation (en %)

Action n° 1 Production de l’information géographique

55 450 103

62 205 000

12,2

55 450 103

62 673 500

13

Action n° 2 Recherche dans le domaine de l’information géographique

13 015 209

13 015 000

0

13 015 209

13 015 000

0

Total

68 465 312

75 220 000

9,9

68 465 312

75 688 500

10,6

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Le tableau suivant présente l’évolution par titre de dépenses des demandes de crédits du programme.

L’essentiel des crédits de l’action n° 1 Production de l’information géographique correspond à la subvention pour charges de service public versée à l’IGN. Cette subvention est en hausse par rapport à 2008, de manière à reconstituer le fonds de roulement de l’IGN entamé en 2007.

Un nouveau contrat de performance de l’IGN est en cours d’élaboration. Après la relocalisation de l’IGN à Saint Mandé, pour former un pôle avec Météo France, deux axes sont considérés comme stratégiques, d’une part le recentrage de l’IGN sur ses missions de service public, et, d’autre part, la mise en place de parcours professionnels susceptibles d’attirer de jeunes diplômés.

ÉVOLUTION PAR TITRE DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES DU PROGRAMME N° 159 INFORMATION GÉOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE

(en euros)

 

Autorisations d’engagement (AE)

Crédits de paiement (CP)

 

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

LFI 2008

PLF 2009

variation (en %)

Titre 3 : Dépenses de fonctionnement

68 410 312

75 195 000

9,9

68 410 312

75 663 500

10,6

Titre 5 : Dépenses d’investissement

0

0

 

0

0

 

Titre 6 : Dépenses d’intervention

55 000

25 000

– 54,5

55 000

25 000

– 54,5

Total

68 465 312

75 220 000

9,9

68 465 312

75 688 500

10,6

Fonds de concours

-

-

-

-

-

-

Source : Projet de loi de finances pour 2009

Les plafonds de dépenses qui devraient s’appliquer de 2009 à 2011 au programme sont indiqués dans le tableau suivant.

PLAFONDS DE DÉPENSES POUR LA PÉRIODE 2009-2011 : PROGRAMME N° 159 INFORMATION GÉOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIQUE

(en euros)

   

2008

2009

2010

2011

Autorisations d’engagement

Montant

68 465 312

75 220 000

73 650 000

73 650 000

Variation par rapport à n-1

 

9,9 %

– 2,1 %

0

Variation par rapport à 2008

   

7,6 %

7,6 %

Crédits de paiement

Montant

68 465 312

75 668 500

73 650 000

73 650 000

Variation par rapport à n-1

 

10,5 %

– 2,7 %

0

Variation par rapport à 2008

   

7,6 %

7,6 %

Source : Projet de loi de finances pour 2009

En tout état de cause, l’augmentation des crédits budgétaires sur la période 2009–2011 devrait être ramenée à 7,6 % par rapport à 2008.

EXAMEN EN COMMISSION

Au cours de la séance du 8 octobre 2008 à 10 heures, votre commission des Finances examine les crédits de la mission Écologie, développement et aménagement durables, l’article 60 rattaché et les comptes spéciaux Contrôle et sanction automatisés des infractions au code de la route et Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres, en commençant par l’exposé de votre Rapporteur spécial.

M. Charles de Courson, président. Quel est le coût du dispositif allemand, et combien rapporte-t-il ?

M. le rapporteur spécial. Le produit attendu en France est de 1 milliard d’euros. Le coût de fonctionnement est en Allemagne d’un tiers de la recette, mais avec un important dispositif de contrôle qui me paraît très sur-évalué selon notre conception.

M. Charles de Courson, président. La mise en place technique en Allemagne a été problématique. Le dispositif fonctionne-t-il maintenant correctement ?

M. le rapporteur spécial. Oui. Pour ce qui est du nôtre, tout n’est pas encore décidé. Il faudra notamment s’assurer que notre système soit compatible avec celui d’autres pays, et éventuellement que le boîtier de paiement puisse aussi remplir d’autres fonctions, utiles par exemple aux transporteurs. Le débat est en cours avec la profession, sur plusieurs questions : quelles compensations sont-elles prévues ? La taxe figurera-t-elle en bas de facture, avec des sanctions pénales de non-application ? Et, si la taxe était répercutée, ce qui satisferait les transporteurs, se poserait alors le problème du niveau d’impôt des entreprises. Le Grenelle de l’environnement avait prévu d’instaurer cette taxe à fiscalité constante. Or il s’agit en l’état actuel de1 milliard d’euros d’impôt supplémentaire, sans contrepartie.

M. Charles de Courson, président. L’idée était d’aboutir à un carburant professionnel au niveau communautaire, ce qui implique une caisse de péréquation entre les pays, dont la France, qui ont des taux supérieurs à la moyenne et ceux qui sont en dessous. Autrement dit, ceux qui, ayant mieux géré leurs finances, ont des impôts moins élevés refusent de payer pour les autres. Le dossier n’avance donc pas. En outre, la taxe était censée remplacer la dotation budgétaire de 1,2 milliard à l’AFITF, mais elle ne rapportera qu’un milliard brut et 700 millions nets. Le compte n’y est donc pas, sans compter qu’elle ne sera sans doute pas prête pour 2011.

M. le rapporteur spécial. Ce délai est intenable.

M. Charles de Courson, président. Et pour l’Alsace, où en est-on de la mise en œuvre de l’ « amendement Bur » ?

M. le rapporteur spécial. Le Gouvernement a beaucoup hésité entre mettre en œuvre cet amendement, et donc respecter la loi, ou attendre pour pouvoir se couler dans le dispositif national. Finalement, pour des raisons économiques que l’on peut comprendre, il a décidé de commencer avec l’Alsace pour 2010. Je me propose naturellement de suivre cette mise en place.

M. Charles de Courson, président. Mais on peut faire une expérience en Alsace sans généralisation ensuite. Les Lorrains craignent fortement de subir le même report de trafic que l’Alsace au moment de l’instauration de la taxe en Allemagne.

Mme Arlette Grosskost. La mise en place de la taxe en Allemagne a causé un report évident de trafic vers l’Alsace. Nous pensons que l’expérimentation en Alsace prévue par l’« amendement Bur » ne fera que déplacer le problème, mais il est absolument indispensable de l’appliquer dans les meilleurs délais pour soulager la population alsacienne.

M. Charles de Courson, président. L’expérience alsacienne pourra-t-elle commencer au 31 décembre 2010 ?

M. le rapporteur spécial. Si l’on se contente de reprendre le système allemand, oui, mais cela nous fait courir le risque de nous caler sur ce système, y compris du point de vue économique et industriel, pour l’ensemble du dispositif national qui sera réalisé par la suite.

M. Charles de Courson, président. Mais le dispositif proposé pour 2010 en Alsace est différent de celui qui est envisagé au niveau national. Il va donc devoir changer, en Alsace, au bout d’un an ?

M. le rapporteur spécial. Le dispositif s’appliquera en Alsace sur moins de véhicules, avec un taux moins élevé. Dès lors qu’il s’agit d’une expérimentation, cela ne me paraît pas présenter de sérieuses difficultés.

Mme Arlette Grosskost. Mais un problème important se pose pour la profession des transporteurs, qui est la première à subir le choc de la crise économique. Il faudra très rapidement voir comment alléger d’un autre côté leur prix de revient.

M. le rapporteur spécial. Si le taux prévu pour l’Alsace est plus faible, c’est aussi parce que cette taxe va avoir un impact sur le coût du transport par rapport à d’autres marchandises sur le reste du territoire. D’où l’intérêt de l’expérimentation.

M. Charles de Courson, président. Compte tenu de la polémique que cette mesure suscitera sans aucun doute, il faudra vérifier qu’elle sera applicable dès 2010.

S’agissant des autres programmes, quelle appréciation peut-on porter sur la qualité du service public, c’est-à-dire sur le rapport entre les moyens et les indicateurs de performance ?

M. le rapporteur spécial. Le « bleu » est arrivé trop tard pour que l’on puisse réaliser un travail suffisant sur les indicateurs.

M. Yves Deniaud. On constate dans ce budget, comme d’habitude, un décalage entre les investissements prévus et réalisés. Quel est le taux de réalisation sur plusieurs années ?

Il faut savoir que des investissements qui auraient dû s’achever fin 2006 sont encore en cours d’exécution, dans le domaine ferroviaire comme dans le domaine routier ! Par ailleurs, le rapporteur spécial a souligné que la subvention de 1,2 milliard à l’AFITF à partir du programme 203 figure dans deux colonnes à la fois, et que le total des moyens disponibles n’est pas égal à la somme des crédits budgétaires et des fonds de concours. Une clarification s’impose avant le vote du budget.

M. Charles de Courson, président. Le budget général verse 1,2 milliard à l’AFITF, laquelle les reverse à l’État sous forme de fonds de concours. Pourquoi ne pas supprimer tout bonnement la subvention ?

M. Yves Deniaud. Concernant les infrastructures routières enfin, le PDMI, le programme de développement et de modernisation des itinéraires, qui devait être prêt pour le printemps 2007, n’est toujours pas disponible. Où en est-on ?

M. le rapporteur spécial. On croit en l’AFITF ou on n’y croit pas. Certains pensent que faire transiter ces crédits de 1,2 milliard par l’Agence les protège des régulations et les garantit dans le temps, mais ce n’est déjà plus le cas dans les perspectives qui nous sont présentées. L’AFITF sert à recevoir des ressources venant de l’extérieur. Ce n’est qu’une caisse intermédiaire, sans pouvoir d’appréciation. Plus on fait transiter des crédits importants par elle, plus on court le risque de changer sa nature. Je n’y suis pas favorable, parce que je pense que l’État doit assumer sa politique.

M. Charles de Courson, président. Pourquoi ne pas proposer par amendement de supprimer la subvention de 1,2 milliard, et donc de majorer les crédits routiers du budget de l’État et de réduire le fonds de concours d’autant ? Et pourquoi ne pas dissoudre complètement l’AFITF ? Le Gouvernement a fait un effort très important pour rendre ce budget plus lisible, en dissolvant de nombreuses structures ou en réévaluant des chapitres toujours sous-dotés, par exemple. Rebudgétiser l’AFITF irait dans le même sens.

M. le rapporteur spécial. Je suis d’accord pour présenter la première solution par amendement. Pour le reste, il ne vous aura pas échappé que l’AFITF a de fervents partisans…

M. Charles de Courson, président. Mais l’AFITF a-t-elle encore un intérêt, maintenant que les autoroutes sont privatisées et qu’elle ne perçoit plus leurs dividendes ? Il faut choisir entre deux solutions : supprimer la subvention et garder l’AFITF, mais ramenée à ses recettes propres, ou la supprimer et rebudgétiser ses recettes et ses dépenses, ce qui rendrait le budget plus lisible.

M. Yves Deniaud. L’AFITF ne devait être alimentée que par des ressources extrabudgétaires. Dès lors que les sociétés d’autoroute ont été cédées, tout a changé. Par doctrine, l’administration de Bercy est totalement opposée à ce que des crédits d’investissements sortent de son contrôle. Elle a préféré abandonner les sociétés d’autoroute plutôt que de laisser une véritable autonomie à l’AFITF. Maintenant, il faut choisir entre doter l’Agence de ressources propres, sans aucune contribution du budget de l’État, ou la faire disparaître.

M. Charles de Courson, président. Le rapporteur spécial pourrait déposer les deux amendements dans le cadre de l’article 88 du Règlement. Mais on ne peut pas continuer à subventionner une agence pour qu’elle reverse ses crédits à l’État, sauf à vouloir absolument ralentir la consommation des crédits !

M. le rapporteur spécial. Je suis tout à fait d’accord.

En ce qui concerne le PDMI, les crédits de l’action « Entretien et exploitation du réseau routier national » sont en augmentation de 26,5 % pour les autorisations d’engagement et en baisse de 3,8 % pour les crédits de paiement. Le PDMI lui-même ne devrait être disponible qu’après la loi sur le Grenelle de l’environnement, pour des raisons de phasage politique, mais certaines opérations routières sur le réseau national peuvent être réalisées avant sa sortie. Quoi qu’il en soit, si le Gouvernement a semblé hésiter quelque temps à élaborer une telle programmation, il y semble désormais décidé.

Enfin, les taux de réalisation des investissements figureront dans mon rapport écrit.

M. Thierry Carcenac. Au moment du transfert aux départements des routes nationales, on nous avait promis que les collectivités territoriales ne seraient plus sollicitées pour les infrastructures routières, mais elles le sont quand même. Les crédits budgétaires de l’État ne peuvent donc pas être analysés seuls : certes, ils augmentent, mais ils ne servent à rien tant que les négociations sur les PDMI ne sont pas engagées ! Or, en Midi-Pyrénées par exemple, nous en sommes encore au contrat de plan 2000-2006 et rien n’est prévu pour l’avenir. Sans le concours des collectivités territoriales, les travaux n’avanceront pas. Or, compte tenu de la situation économique, l’État doit être prêt pour avancer le plus rapidement possible.

M. le rapporteur spécial. Les négociations ne sont effectivement pas ouvertes, puisque le Gouvernement ne s’est vraiment décidé pour les PDMI que récemment et qu’il ne veut pas de télescopage entre les discussions opérationnelles et les engagements généraux du Grenelle de l’environnement.

M. Thierry Carcenac. J’en viens aux infrastructures ferroviaires : la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux figure parmi les priorités. Pourtant, le niveau de participation des régions n’est pas encore arrêté ! La région Midi-Pyrénées est sollicitée pour financer cette ligne. Des départements et des communautés d’agglomération qui ne sont en rien concernés le sont. Pourquoi pas la région Île-de-France ? On nous demande de participer au prorata des populations.

M. le rapporteur spécial. Cela s’appelle une Nation...

M. Thierry Carcenac. Sauf que la solidarité est toujours du même côté. Sous prétexte que Lourdes est très fréquentée, on demande au département des Hautes-Pyrénées une participation bien supérieure aux autres. On arrive à des situations ubuesques.

M. Charles de Courson, président. La première ligne qui a eu le concours des collectivités territoriales est le TGV Est. L’argument valait déjà à l’époque.

M. Thierry Carcenac. Bien sûr ! Et encore plus depuis 2004, puisque l’État est censé s’occuper de ces sujets. En tout état de cause, ce projet de plus de 17 milliards et qui contribuera au désenclavement de tout le sud-ouest de la France est inscrit comme prioritaire, mais aucune disposition financière n’existe.

M. le rapporteur spécial. Le projet de loi « Grenelle 2 » doit prévoir un schéma d’infrastructures qui devrait faire l’objet d’un débat au Parlement, dont j’espère qu’il sera plus productif que celui de 2003. Mais aujourd’hui, la plupart des acteurs considèrent que la LGV Le Mans-Rennes sera réalisée avant Tours-Bordeaux.

M. Thierry Carcenac. En tout état de cause, des départements et des communautés d’agglomération qui ne sont absolument pas concernés par ces lignes n’ont pas à être sollicités pour leur financement.

Deux autres questions : où en est le transfert des parcs de l’équipement ? Quand les décrets concernant la répartition du produit des radars paraîtront-ils ?

M. le rapporteur spécial. Je ne peux pas vous répondre s’agissant des radars, mais cela figurera dans le rapport spécial. Quant aux parcs de l’équipement, ils relèvent dorénavant de la compétence de M. Pélissard.

M. le président Didier Migaud. Merci à Charles de Courson de m’avoir remplacé à la présidence pendant la réunion du groupe de travail sur la modification du Règlement.

M. le rapporteur spécial. J’ai regretté au début de la séance, monsieur le président, de n’avoir obtenu les projets annuels de performances que moins de quarante-huit heures avant la présentation de mon rapport.

M. le président Didier Migaud. C’est que le premier mardi d’octobre est très tard, cette année.

La Commission adopte les crédits des comptes spéciaux Contrôle et sanction automatisés des infractions du code de la route et Avances au fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propres.

Puis, le 15 octobre 2008, la Commission adopte les crédits de la mission Écologie, développement et aménagement durables, qui ont reçu un avis favorable des rapporteurs spéciaux : MM. Jacques Pélissard, Alain Cacheux, Charles de Courson et Hervé Mariton.

Article 60

Instauration d’une taxe due par les poids lourds à raison de l’utilisation de certaines infrastructures

Texte du projet de loi :

I.– A.– L’article 285 septies du code des douanes est ainsi rédigé :

« Art. 285 septies.– I.– 1. Dans la région Alsace, les véhicules de transport de marchandises qui empruntent le réseau routier sont soumis à une taxe.

« 2. Le réseau routier mentionné au 1 est constitué par les autoroutes, routes nationales, ou routes appartenant à des collectivités territoriales pouvant constituer des itinéraires alternatifs à des autoroutes à péage, situées ou non sur le territoire douanier, ou à des autoroutes et routes nationales soumises à la présente taxe.

« La liste des routes et autoroutes soumises à la taxe est déterminée par décret en Conseil d’État, pris après avis de leurs assemblées délibérantes pour les routes appartenant à des collectivités territoriales.

« Les routes et autoroutes mentionnées au premier alinéa sont découpées en sections de tarification. A chaque section de tarification est associé un point de tarification. Ces sections de tarification, ainsi que les points de tarification associés, sont définis par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget. La longueur maximale des sections de tarification est de quinze kilomètres.

« 3. Les véhicules de transport de marchandises mentionnés au 1 s’entendent des véhicules seuls ou tractant une remorque, dont le poids total en charge autorisé, ou dont le poids total roulant autorisé pour les ensembles articulés, est égal ou supérieur à douze tonnes.

« Ne sont toutefois pas considérés comme des véhicules de transport de marchandises, les véhicules d’intérêt général prioritaires et les véhicules et matériels agricoles définis par voie réglementaire, ainsi que les véhicules militaires.

« II.– La taxe est due par le propriétaire des véhicules mentionnés au 3 du I.

« Toutefois, lorsque le véhicule de transport de marchandises fait l’objet soit d’un contrat de crédit-bail, soit d’un contrat de location de deux ans ou plus, la taxe est due par le locataire ou le sous-locataire.

« III.– Le fait générateur intervient et la taxe devient exigible lors du franchissement, par un véhicule de transport de marchandises défini au 3 du I, d’un point de tarification mentionné au troisième alinéa du 2 du I.

« IV.– 1. L’assiette de la taxe due est constituée par la longueur des sections de tarification empruntées par le véhicule, exprimée en kilomètre, après arrondissement à la centaine de mètres la plus proche.

« 2. Pour chaque section de tarification, le taux kilométrique de la taxe est fonction de la catégorie du véhicule. Les catégories, qui reposent sur le nombre d’essieux des véhicules, sont déterminées par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget.

« Le taux kilométrique est modulé en fonction de la classe d’émission EURO du véhicule, au sens de l’annexe 0 de la directive 1999/62/CE du Parlement européen et du conseil du 17 juin 1999, relative à la taxation des poids lourds pour l’utilisation de certaines infrastructures, et, le cas échéant, en fonction du niveau de congestion de la section de tarification.

« Un décret précise les conditions dans lesquelles le niveau de congestion de la section de tarification est pris en compte.

« En cas de défaut de justification par le redevable de la classe d’émission EURO ou du nombre d’essieux du véhicule, le taux kilométrique est déterminé en retenant respectivement la classe ou la catégorie à laquelle correspond le taux kilométrique le plus élevé. »

« 3. Le taux de la taxe est compris entre 0,015 € et 0,2 € par essieu et par kilomètre.

« 4. Un arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget fixe le taux de la taxe lorsque la voie concernée relève du domaine public de l’État. Lorsque la voie est la propriété d’une collectivité autre que l’État, le taux est fixé par arrêté conjoint des mêmes ministres sur avis de l’organe délibérant de la collectivité.

« 5. Pour chaque section de tarification empruntée, le montant de la taxe est égal au produit de la longueur de la section par le taux kilométrique déterminé conformément aux dispositions des 2 à 4.

« V.– 1. A compter de l'entrée en vigueur de la taxe prévue au présent article, les véhicules de transport de marchandises mentionnés au 3 du I doivent disposer d'un équipement électronique embarqué permettant l'enregistrement automatique, à chaque franchissement d'un point de tarification, des éléments nécessaires à la liquidation de ladite taxe lorsqu’ils circulent sur le réseau mentionné au 2 du I.

« 2. La taxe due au titre des trajets effectués est liquidée à partir des informations collectées automatiquement au moyen de l’équipement électronique embarqué mentionné au 1 du V.

« 3. Lorsque le redevable a passé un contrat avec une société habilitée lui fournissant un service de télépéage, la taxe est liquidée et son montant est communiqué à cette société au plus tard le dixième jour de chaque mois, sur le fondement de l’ensemble des trajets taxables réalisés par le redevable au cours du mois précédent et pour lesquels il a utilisé l’équipement électronique embarqué fourni par la société habilitée.

« 4. Dans les autres cas, la taxe est liquidée et son montant est communiqué au redevable au plus tard le dixième jour de chaque mois sur le fondement de l’ensemble des trajets taxables réalisés par le redevable au cours du mois précédent et pour lesquels il a utilisé l’équipement électronique embarqué.

« 5. 1° Un décret en Conseil d’État définit les modalités de communication du montant de la taxe aux sociétés habilitées fournissant un service de télépéage mentionnées au 3 ainsi que les conditions dans lesquelles le redevable peut avoir accès à l’état récapitulatif des trajets et au détail de la tarification retenue dans les cas visés au 4.

« 2° Un décret en Conseil d’État fixe les modalités, y compris financières, selon lesquelles les équipements électroniques embarqués mentionnés au 1 sont mis à disposition des redevables soumis aux dispositions du 4.

« 3° Un arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget fixe les caractéristiques techniques des équipements électroniques embarqués mentionnés au 1.

« 4° Un arrêté conjoint des ministres mentionnés au 3° définit les conditions dans lesquelles une société fournissant un service de télépéage peut être habilitée en vue de mettre à disposition des redevables mentionnés au 3 les équipements électroniques embarqués et d'acquitter la taxe pour leur compte.

« VI.–  1. Lorsque le redevable a passé un contrat avec une société habilitée lui fournissant un service de télépéage, la taxe est acquittée par cette société au plus tard le dixième jour du mois suivant la liquidation.

« Lorsque tout ou partie de la taxe n’a pas été payée à la date limite de paiement et en l’absence d’une réclamation assortie d’une demande de sursis de paiement, un avis de rappel, prévoyant une majoration de 10 % du montant de la taxe non acquitté, est adressé à la société habilitée fournissant un service de télépéage avant la notification du titre exécutoire.

« 2. Dans les cas prévus au 4 du V, la taxe est acquittée par le redevable au plus tard le dixième jour du mois suivant la liquidation.

« Un décret en Conseil d’État précise les conditions dans lesquelles la taxe est acquittée. Il peut prévoir des mécanismes particuliers pour les redevables occasionnels.

« Lorsque tout ou partie de la taxe n’a pas été payée à la date limite de paiement et en l’absence d’une réclamation assortie d’une demande de sursis de paiement, un avis de rappel, prévoyant une majoration de 10 % du montant de la taxe non acquitté, est adressé au redevable avant la notification du titre exécutoire.

« 3. La taxe est recouvrée par l’administration des douanes et droits indirects selon les règles, garanties, privilèges et sanctions prévus par le présent code.

« VII.– 1. Les manquements au regard de la taxe sont réprimés, les poursuites sont effectuées et les instances sont instruites et jugées comme en matière de douane.

« Les propriétaires, utilisateurs ou conducteurs de véhicules doivent présenter, à première réquisition, aux agents des douanes, de la police nationale, de la gendarmerie nationale et du contrôle des transports terrestres, tous les éléments et documents susceptibles de justifier la régularité de la circulation desdits véhicules sur le réseau taxable.

« 2. Lorsqu’il est constaté, une irrégularité ou une omission ayant pour but ou pour résultat d’éluder ou de compromettre le recouvrement de la taxe, le redevable en manquement au regard de ses obligations fait l’objet d’une taxation forfaitaire égale au produit du taux défini aux 2 à 4 du IV par une distance forfaitaire de 130 kilomètres. Le montant de taxe forfaitaire est doublé en cas d’existence d’une autre irrégularité au cours des trente derniers jours.

« Le montant de la taxe forfaitaire prévue au premier alinéa est communiqué au redevable selon les modalités fixées par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget. Elle est exigible dès sa communication au redevable.

« Lorsque l’irrégularité est constatée par des agents de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou du contrôle des transports terrestres, ces derniers en informent les services des douanes qui mettent en œuvre la procédure de taxation forfaitaire.

« Le redevable dispose de la possibilité d’apporter la preuve de la distance réellement parcourue sur le réseau taxable par le véhicule en manquement. Lorsque cette preuve est apportée, la taxation forfaitaire est abandonnée pour une taxation réelle.

« 3. Sans préjudice des dispositions du 2, est passible d’une amende maximale de 750 € toute omission ou irrégularité ayant pour but ou pour résultat d’éluder ou de compromettre le recouvrement de la taxe.

« 4. Les agents mentionnés au deuxième alinéa du 1 et habilités par les textes particuliers qui leur sont applicables disposent des pouvoirs d’investigation et de constatation nécessaires à la mise en œuvre des contrôles prévus à l’alinéa précité. Ces agents peuvent immobiliser le véhicule en manquement pour mettre en œuvre l’amende mentionnée au 3 dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État.

« 5. Les constatations d’irrégularités effectuées par des appareils de contrôle automatique homologués font foi jusqu’à preuve du contraire.

« VIII.– Aux fins d’établissement de l’assiette de la taxe, de son recouvrement et des contrôles nécessaires, un dispositif de traitement automatisé des données à caractère personnel sera mis en œuvre, conformément aux modalités prévues par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

« IX.– S’agissant des voies appartenant au réseau routier national, le produit de la taxe est affecté à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France.

« Par ailleurs, l’État rétrocède aux collectivités territoriales le produit de la taxe correspondant aux sommes perçues pour l’usage du réseau routier dont elles sont propriétaires déduction faite des coûts exposés y afférents. Un arrêté conjoint des ministres chargés des transports, du budget et des collectivités territoriales fixe le montant de cette retenue. »

B.– Sauf dispositions contraires, les modalités d’application du A sont fixées par décret en Conseil d’État.

C.– Les dispositions du A entrent en vigueur à une date fixée par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget et au plus tard le 31 décembre 2010.

II.– A.– Dans le titre X du code des douanes, le chapitre II est ainsi rédigé :

« CHAPITRE II

« TAXE NATIONALE SUR LES VÉHICULES DE TRANSPORT DE MARCHANDISES

« Section I

« Champ d’application

« Art. 269.– Les véhicules de transport de marchandises qui empruntent le réseau routier sont soumis à une taxe.

« Art. 270.– I.– Le réseau routier mentionné à l’article 269 est constitué par :

« 1° Les autoroutes et routes appartenant au domaine public routier national défini à l’article L. 121-1 du code de la voirie routière, à l’exception des autoroutes et routes soumises à péage ;

« 2° Les routes appartenant à des collectivités territoriales, lorsque ces routes supportent ou sont susceptibles de supporter un report significatif de trafic en provenance des autoroutes à péages, des routes mentionnées au 1° ou, des autoroutes ou routes situées hors du territoire douanier et soumises à péages, redevances ou taxation.

« II.– Les routes et autoroutes mentionnées au I sont découpées en sections de tarification correspondant aux portions de voie situées entre deux intersections successives avec des voies publiques. Lorsque ces intersections sont très proches l’une de l’autre, les portions de voie taxable contiguës peuvent être fusionnées dans une même section de tarification. Un point de tarification est associé à chaque section de tarification.

« Les sections de tarification et les points de tarification qui y sont associés, sont définis par arrêté conjoint du ministre chargé des transports et du ministre chargé du budget.

« III.– Un décret en Conseil d’État, pris après avis des assemblées délibérantes des collectivités territoriales, fixe la liste des routes mentionnées au 2° du I.

« Art. 271.– Les véhicules de transport de marchandises mentionnés à l’article 269 s’entendent des véhicules seuls ou tractant une remorque dont le poids total en charge autorisé ou, le poids total roulant autorisé s’il s’agit d’ensembles articulés, est supérieur à trois tonnes et demi.

« Ne sont toutefois pas considérés comme des véhicules de transport de marchandises, les véhicules d’intérêt général prioritaires et les véhicules et matériels agricoles définis par voie réglementaire, ainsi que les véhicules militaires.

« Section 2

« Redevables

« Art. 272.– La taxe mentionnée à l’article 269 est due par le propriétaire du véhicule de transport de marchandises.

« Toutefois, lorsque le véhicule de transport de marchandises fait l’objet soit d’un contrat de crédit-bail, soit d’un contrat de location de deux ans ou plus, la taxe est due par le locataire ou le sous-locataire.

« Section 3

« Fait générateur et exigibilité de la taxe

« Art. 273.– Le fait générateur intervient et la taxe est exigible lors du franchissement, par un véhicule de transport de marchandises mentionné à l’article 271, d’un point de tarification mentionné au II de l’article 270.

« Section 4

« Assiette, taux et barème

« Art. 274.– L’assiette de la taxe due est constituée par la longueur des sections de tarification empruntées par le véhicule, exprimée en kilomètre, après arrondissement à la centaine de mètres la plus proche.

« Art. 275.– 1. Pour chaque section de tarification, le taux kilométrique de la taxe est fonction du nombre d’essieux du véhicule soumis à la taxe.

« Ce taux est modulé en fonction de la classe d’émission EURO du véhicule au sens de l’annexe 0 de la directive 1999/62/CE du Parlement européen et du conseil du 17 juin 1999, relative à la taxation des poids lourds pour l’utilisation de certaines infrastructures et, le cas échéant, en fonction du niveau de congestion de la section de tarification.

« Un décret précise les conditions dans lesquelles le niveau de congestion de la section de tarification est pris en compte.

« En cas de défaut de justification par le redevable de la classe d’émission EURO ou du nombre d’essieux du véhicule, le taux kilométrique est déterminé en retenant respectivement la classe ou la catégorie à laquelle correspond le taux kilométrique le plus élevé.

« 2. Le taux kilométrique est compris entre 0,05 € et 0,30 € par kilomètre.

« 3. Le taux kilométrique de la taxe et les modulations qui lui sont appliquées sont déterminés chaque année par un arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget.

« 4. Pour chaque section de tarification, le montant de la taxe est égal au produit de la longueur de la section de tarification empruntée par le taux kilométrique déterminé conformément aux dispositions des 1 à 3.

« Section 5

« Liquidation de la taxe

« Art. 276.– 1. A compter de l'entrée en vigueur de la taxe, les véhicules de transport de marchandises mentionnés à l’article 269 et immatriculés en France doivent disposer d'un équipement électronique embarqué permettant l'enregistrement automatique, à chaque franchissement d'un point de tarification, des éléments nécessaires à la liquidation de ladite taxe.

« A compter de la même date, les véhicules de transport de marchandises mentionnés à l’article 269 et immatriculés hors de France sont tenus de disposer d’un tel équipement lorsqu’ils circulent sur le réseau mentionné à l’article 270.

« 2. La taxe due au titre des trajets effectués est liquidée à partir des informations collectées automatiquement au moyen de l’équipement électronique embarqué mentionné au 1.

« 3. Lorsque le redevable a passé un contrat avec une société habilitée lui fournissant un service de télépéage, la taxe est liquidée et son montant est communiqué à cette société au plus tard le dixième jour de chaque mois, sur le fondement de l’ensemble des trajets taxables réalisés par le redevable au cours du mois précédent et pour lesquels il a utilisé l’équipement électronique embarqué fourni par la société habilitée.

« 4. Dans les autres cas, la taxe est liquidée et son montant est communiqué au redevable au plus tard le dixième jour de chaque mois, sur le fondement de l’ensemble des trajets taxables réalisés par le redevable au cours du mois précédent et pour lesquels il a utilisé l’équipement électronique embarqué.

« Art. 277.– 1. Un décret en Conseil d’État définit les modalités de communication du montant aux sociétés habilitées fournissant un service de télépéage mentionnées au 3 de l’article 276 ainsi que les conditions dans lesquelles le redevable peut avoir accès à l’état récapitulatif des trajets et au détail de la tarification retenue dans les cas visés au 4 de l’article 276.

« 2. Un décret en Conseil d’État fixe les modalités, y compris financières, selon lesquelles les équipements électroniques embarqués mentionnés au 1 de l’article 276 sont mis à disposition des redevables soumis aux dispositions du 4 de l'article 276.

« 3. Un arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget fixe les caractéristiques techniques des équipements électroniques embarqués mentionnés au 1 de l’article 276.

« 4. Un arrêté conjoint des ministres mentionnés au 3 définit les conditions dans lesquelles une société fournissant un service de télépéage peut être habilitée en vue de mettre à disposition des redevables visés au 3 de l'article 276 les équipements électroniques embarqués et d'acquitter la taxe pour leur compte.

« Section 6

« Paiement de la taxe

« Art. 278.– Lorsque le redevable a passé un contrat avec une société habilitée fournissant un service de télépéage, la taxe est acquittée par cette société pour le compte du redevable au plus tard le dixième jour du mois suivant la liquidation.

« Lorsque tout ou partie de la taxe n’a pas été payée à la date limite de paiement et en l’absence d’une réclamation assortie d’une demande de sursis de paiement, un avis de rappel, prévoyant une majoration de 10 % du montant de la taxe non acquitté, est adressé à la société habilitée lui fournissant un service de télépéage avant la notification du titre exécutoire.

« Art. 279.– Dans les cas prévus au 4 de l’article 276, la taxe est acquittée par le redevable au plus tard le dixième jour du mois suivant la liquidation.

« Un décret en Conseil d’État précise les conditions dans lesquelles la taxe est acquittée. Il peut prévoir des mécanismes particuliers pour les redevables occasionnels.

« Lorsque tout ou partie de la taxe n’a pas été payée à la date limite de paiement et en l’absence d’une réclamation assortie d’une demande de sursis de paiement, un avis de rappel, prévoyant une majoration de 10 % du montant de la taxe non acquitté, est adressé au redevable avant la notification du titre exécutoire.

« Art. 280.– La taxe est recouvrée par l’administration des douanes et droits indirects selon les règles, garanties, privilèges et sanctions prévus par le présent code.

« Section 7

« Recherche, constatation, sanction et poursuite

« Art. 281.– Les manquements au regard de la taxe sont réprimés, les poursuites sont effectuées et les instances sont instruites et jugées comme en matière de douane.

« Les propriétaires, utilisateurs ou conducteurs de véhicules doivent présenter, à première réquisition, aux agents des douanes, de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou du contrôle des transports terrestres, tous les éléments et documents susceptibles de justifier la régularité de la circulation desdits véhicules sur le réseau taxable.

« Art. 282.– Lorsqu’il est constaté, une irrégularité ou une omission ayant pour but ou pour résultat d’éluder ou de compromettre le recouvrement de la taxe, le redevable en manquement au regard de ses obligations fait l’objet d’une taxation forfaitaire égale au produit du taux défini aux 1 à 3 de l’article 275 par une distance forfaitaire de 500 kilomètres. Le montant de la taxe forfaitaire est doublé en cas d’existence d’une autre irrégularité au cours des trente derniers jours.

« Le montant de la taxation forfaitaire prévue au premier alinéa est communiqué au redevable selon les modalités fixées par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget. Elle est exigible dès sa communication au redevable.

« Lorsque l’irrégularité est constatée par des agents de la police nationale, de la gendarmerie nationale ou du contrôle des transports terrestres, ces derniers en informent les services des douanes qui mettent en œuvre la procédure de taxation forfaitaire.

« Le redevable dispose de la possibilité d’apporter la preuve de la distance réellement parcourue sur le réseau taxable par le véhicule en manquement. Lorsque cette preuve est apportée, la taxation forfaitaire est abandonnée pour une taxation réelle.

« Art. 283.– Sans préjudice des dispositions de l’article 282, est passible d’une amende maximale de 750 € toute omission ou irrégularité ayant pour but ou pour résultat d’éluder ou de compromettre le recouvrement de la taxe.

« Art. 283 bis.– Les agents mentionnés au deuxième alinéa de l’article 281 et habilités par les textes particuliers qui leur sont applicables disposent des pouvoirs d’investigation et de constatation nécessaires à la mise en œuvre des contrôles prévus à l’alinéa précité. Ces agents peuvent immobiliser le véhicule en manquement pour mettre en œuvre l’amende mentionnée à l'article 283 dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État.

« Art. 283 ter.– Les constatations d’irrégularités effectuées par des appareils de contrôle automatique homologués font foi jusqu’à preuve du contraire.

« Section 8

« Affectation du produit de la taxe

« Art. 283 quater.– Le produit de la taxe correspondant aux sommes perçues pour l’usage du réseau routier national est affecté à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France.

« L’État rétrocède aux collectivités territoriales le produit de la taxe correspondant aux sommes perçues pour l’usage du réseau routier dont elles sont propriétaires, déduction faite des coûts exposés y afférents. Un arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget fixe le montant de cette retenue.

« Section 9

« Dispositions diverses

« Art. 283 quinquies.– Aux fins d’établissement de l’assiette de la taxe, de son recouvrement et des contrôles nécessaires, un dispositif de traitement automatisé des données à caractère personnel sera mis en œuvre, conformément aux modalités prévues par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. »

B.– Sauf dispositions contraires, les modalités d’application du A sont fixées par décret en Conseil d’État.

C.– Les dispositions du A entrent en vigueur à une date fixée par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget et au plus tard au 31 décembre 2011.

L’article 285 septies du code des douanes est abrogé à compter de la date d’entrée en vigueur de la taxe prévue au A.

III.– A.– Pour l’application de la taxe sur les poids lourds prévue aux articles 269 à 283 quinquies et 285 septies du code des douanes, l’État est autorisé, dans les conditions définies au B, à confier à un ou plusieurs prestataires extérieurs les missions suivantes :

1° Le financement, la conception, la réalisation, l’exploitation, l’entretien et la maintenance du dispositif technique nécessaire à la mise en œuvre de la taxe, y compris le dispositif de traitement automatisé et la mise à disposition des équipements électroniques embarqués ;

2° La collecte de l’ensemble des informations nécessaires à l’établissement de la taxe ;

3° La liquidation du montant de la taxe ;

4° La communication aux redevables et aux sociétés habilitées fournissant un service de télépéage, dans les conditions prévues par les décrets en Conseil d’État mentionnés au 1 de l’article 277 et au 4 du V de l’article 285 septies du code des douanes, du montant de taxe due ;

5° Le recouvrement des sommes facturées aux redevables ou aux sociétés habilitées fournissant à ces derniers un service de télépéage, l’administration des douanes et droits indirects restant seule compétente pour l’engagement des procédures de recouvrement forcé ;

6° La notification aux redevables et aux sociétés habilitées fournissant un service de télépéage de l’avis de rappel mentionné aux articles 278 et 279 ainsi qu’au VI de l’article 285 septies du code des douanes ;

7° Le financement, la conception, la réalisation, l’exploitation, l’entretien et la maintenance des appareils de contrôle automatique permettant de détecter les véhicules en infraction au regard des dispositions régissant les taxes visées au premier alinéa ;

8° La constatation des manquements au regard de la taxe détectés au moyen des appareils mentionnés au 7° et la notification aux redevables concernés, ou le cas échéant à la société habilitée mentionnée au 3 de l’article 276 du code des douanes et au 3 du V du 285 septies du même code, de la taxation forfaitaire prévue à l’article 282 du code des douanes et au 2 du VII de l’article 285 septies du même code ;

Pour l’application des 6° et 8°, le prestataire est autorisé à percevoir, en sus de la taxation forfaitaire, des frais de dossier dans des conditions définies par décret en Conseil d’État ;

9° Le recouvrement des sommes acquittées à la suite des procédures prévues aux 6° et 8° et des frais de dossier ;

B.– 1° Le prestataire assure les missions énumérées au A sous le contrôle de l’État. Ce contrôle comporte des investigations dans les locaux du prestataire pour s’assurer notamment de la fiabilité du dispositif technique et des traitements mis en œuvre dans l’exercice des missions ;

2° Les personnels du prestataire amenés à intervenir dans le cadre des missions prévues aux 5°, 6°, 8° et 9° du A sont agréés par le préfet du département du siège social du prestataire et sont tenues à l’obligation du secret professionnel définie aux articles 226-13 et 226-14 du code pénal. Dans leurs relations avec les redevables ou leurs représentants, ces personnels indiquent agir pour le compte de l’État ;

3° Le prestataire est titulaire d’une commission délivrée par l’administration des douanes et droits indirects dans les conditions fixées par décret en Conseil d’État. Il est seul responsable de la collecte de la taxe vis-à-vis de l’administration des douanes et droits indirects. Il verse au comptable des douanes désigné à cet effet, par virement, le vingt cinquième jour du mois suivant la liquidation, la taxe facturée accompagnée des données ayant permis la liquidation de cette taxe, ainsi que la taxe recouvrée à la suite des procédures prévues à l'article 282 du code des douanes et au 2 du VII de l’article 285 septies du même code.

Le prestataire fournit une garantie financière assurant dans tous les cas le versement au comptable des douanes désigné des sommes facturées ;

4° Les recettes collectées pour le compte de l’État font l’objet d’une comptabilité distincte retraçant l’ensemble des opérations liées aux missions qui sont confiées au prestataire. Elles sont versées sur un compte spécifique unique qui ne pourra être mouvementé que par des sommes relatives à la taxe. Ces recettes ne peuvent donner lieu à aucun placement par le ou les prestataires.

Le prestataire extérieur n’est pas soumis aux règles de la comptabilité publique pour les opérations afférentes aux recettes collectées dans le cadre des missions définies au A ;

5° Lorsque les procédures prévues aux articles 282 et au VII de l’article 285 septies n’ont pas été suivies de paiement ou de contestation dans un délai de trente jours, le prestataire transmet aux agents des douanes les éléments permettant de mettre en œuvre les procédures de recouvrement forcé.

6° Les opérations afférentes aux recettes collectées dans le cadre des missions définies au A sont soumises à la vérification de la Cour des Comptes.

C.– Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’application des A et B.

IV.– Le I de l’article L. 330-2 du code de la route est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« 11° Aux fonctionnaires de la police nationale et du contrôle des transports terrestres ainsi qu’aux militaires de la gendarmerie nationale, aux seules fins de vérifier la régularité de la situation des redevables au regard des taxes sur les poids lourds prévues aux articles 269 à 283 quinquies et 285 septies du code des douanes et d’identifier les auteurs des manquements au regard de ces taxes ;

« 12° Aux personnels agréés du prestataire autorisé par l’État à exploiter les appareils de contrôle automatique et à procéder à la constatation des manquements au regard des taxes sur les poids lourds prévues aux articles 269 à 283 quinquies et 285 septies du code des douanes, aux seules fins de vérifier la régularité de la situation des redevables au regard de ces taxes et d’identifier les auteurs des manquements au regard de ces taxes. »

V.– L’article 24 de la loi n° 95-96 du 1er février 1995 concernant les clauses abusives et la présentation des contrats et régissant diverses activités d’ordre économique et commercial est ainsi modifié :

1° Au I, il est inséré après le cinquième alinéa, un alinéa ainsi rédigé :

« – des charges acquittées au titre des taxes prévues aux articles 269 à 283 quater et 285 septies du code des douanes pour l’usage des voies du réseau routier taxable par les véhicules de transport de marchandises. » ;

2° Les III bis, IV et V deviennent respectivement les V, VI et VII ;

3° Il est inséré un IV ainsi rédigé :

« IV.– Lorsque le contrat de transport n’a pas prévu les charges acquittées au titre du sixième alinéa du I et que le transporteur les a effectivement acquittées pour la réalisation de l’opération de transport, le prix du transport est révisé de plein droit pour prendre en compte la charge correspondante et la facture fait apparaître les charges supportées par l’entreprise au titre de ces taxes. » ;

4° Au V nouveau, les références : « II et III » sont remplacées par les références : « II, III et IV » ;

5° Au VI nouveau, les références : « II, III et III bis » sont remplacées par les références : « II, III, IV et V ».

VI.– Le 10° de l’article 412 du code des douanes est abrogé.

Exposé des motifs du projet de loi :

Conformément aux conclusions du Grenelle de l’environnement, cet article instaure au niveau national une taxe kilométrique consistant à faire payer aux poids lourds, au moyen de techniques modernes de télépéage, l’usage du réseau routier national non concédé, actuellement gratuit, et des routes départementales ou communales susceptibles de subir de ce fait un report significatif de trafic.

Cette taxe a pour objectif de réduire les impacts environnementaux du transport de marchandises en imposant un signal prix au transport routier et d’accélérer le financement des infrastructures nécessaires à la mise en œuvre de la politique de transport durable, dans une perspective multimodale.

Inspiré des dispositifs existant dans d’autres pays européens, dont l’Allemagne, ce dispositif concernera tous les poids lourds, y compris étrangers. Afin de ne pas peser sur l’équilibre économique du secteur des transports, la répercussion de la taxe en pied de facture sera rendue obligatoire, sous peine de sanctions pénales.

Le produit de la taxe sera affecté à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF). Il sera rétrocédé aux collectivités territoriales le produit de la taxe correspondant aux sommes perçues pour l’usage du réseau routier dont elles sont propriétaires, déduction faite des coûts exposés y afférents.

Étant donné la complexité du projet, les missions de collecte, d’établissement, de recouvrement et de contrôle de ces taxes pourront être confiées, sous le contrôle de l’État, à un prestataire privé.

Observations et décision de la Commission :

L’article 60 a un double objet, d’une part, la mise en place d’une taxe sur les poids lourds en Alsace, avant le 31 décembre 2010, et, d’autre part, sa généralisation, dans une organisation différente, à l’ensemble de l’hexagone, à un horizon qui ne peut dépasser le 31 décembre 2011.

Taxe, éco-redevance ou écotaxe ?

Une redevance est généralement un versement périodique effectué en contrepartie d’un avantage contractuel. Une redevance pour service rendu a pour contrepartie des prestations, avec une corrélation entre le montant de la redevance et le coût réel du service.

Toutefois, la redevance audiovisuelle qui a pour but explicite de financer le service public de la radio et de la télévision, est une taxe parafiscale comme l’a indiqué le Conseil constitutionnel dès 1960.

En tout état de cause, la formulation de l’article 10 du projet de loi relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, qui combine le terme « éco-redevance » avec la référence au « coût d’usage du réseau routier national non concédé », se place dans l’optique traditionnelle d’une redevance.

Mais en toute logique, si cette redevance s’apparentait à une redevance domaniale, elle ne nécessiterait pas d’être créée par la loi mais pourrait l’être par décret.

Autre approche, la taxe sur les poids lourds aurait pu être considérée comme une taxe parafiscale dans la mesure où elle est mise à la charge de certains professionnels et destinée à financer un organisme, l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), qui a une mission d’intervention économique.

On peut considérer que le recours au projet de loi de finances emporte la nature fiscale de ce prélèvement. La dénomination de taxe doit donc être utilisée. L’utilisation du terme d’ « écotaxe » concilie a minima les deux points de vue.

1.– Les dispositions relatives à l’Alsace

La première étape correspond à la réalisation des dispositions votées en loi de finances pour 2005 à l’initiative de notre collègue Yves Bur. Ces dispositions ont été complétées en loi de finances pour 2006 et forment l’actuel article 285 septies du code des douanes.

Votre Rapporteur spécial avait souligné, à l’occasion de l’examen des crédits des transports pour 2008, qu’il était indispensable d’appliquer les dispositions relatives à l’Alsace dans les meilleurs délais. Le Parlement les avait en effet votées et confirmées l’année suivante. Par ailleurs, il s’agit de répondre aux effets de déversement sur l’Alsace de la mise en place de la taxe sur les poids lourds par l’Allemagne le 1er janvier 2005. Cette taxe a en effet entraîné un report significatif sur le réseau routier et autoroutier alsacien du trafic des poids lourds qui contournent le péage autoroutier allemand tout en n’ayant ni pour origine ni pour destination le chargement ou le déchargement sur le territoire alsacien.

Le présent article propose ainsi une réécriture complète de l’article 285 septies du Code des douanes, tout en en reprenant la philosophie et certaines dispositions.

Le tableau suivant présente une comparaison des dispositions de l’ancien article 285 septies et du nouveau texte issu du I. de l’article 60.

TABLEAU COMPARATIF DES DISPOSITIONS ACTUELLES DU CODE DES DOUANES ET DU DISPOSITIF POUR L’ALSACE DE L’ARTICLE 60 DU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2009

 

Article 285 septies
code des douanes

Article 60 – I (Alsace)
Projet de loi de finances pour 2009

Champ d’application

Autoroutes, routes nationales ou portions de routes appartenant à des collectivités territoriales pouvant constituer des itinéraires alternatifs à des axes autoroutiers à péage situés ou non sur le territoire douanier

• Autoroutes, routes nationales ou portions de routes appartenant à des collectivités territoriales pouvant constituer des itinéraires alternatifs à des axes autoroutiers à péage situés ou non sur le territoire douanier, ou à des autoroutes et routes nationales soumises à la présente taxe

Taux de la taxe

• Compris entre 0,015 et 0,20 euro par essieu et par kilomètre

• Montant de la taxe fixé par référence à des catégories de véhicules déterminées par arrêté conjoint du ministre chargé des transports et du ministre chargé des douanes

• Compris entre 0,015 et 0,20 euro par essieu et par kilomètre

• Modulation du taux de la taxe en fonction de la classe d’émission EURO du véhicule

• Prise en compte du niveau de congestion

Bénéficiaires de la taxe

• Collectivité propriétaire de la voie routière

• Taxe perçue sur le réseau routier national en Alsace : Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF)

• Taxe perçue sur le réseau routier appartenant aux collectivités territoriales : rétrocession du produit de la taxe aux collectivités territoriales, déduction faite des coûts exposés y afférents

Organisation

• Paiement effectué préalablement à l’emprunt d’une voie soumise à la taxe ou mensuellement par les redevables agréés

• Prestataire privé pouvant être chargé de la création d’une base de données relatives aux voies taxables empruntées, aux véhicules assujettis à la taxe aux parcours effectués

• Perception de la taxe par l’administration des douanes et droits indirects

• Chaque véhicule redevable doit disposer d’un équipement électronique embarqué.

• Société habilitée à fournir un service de télépéage

• Possibilité de facturation directe au redevable

Financement du dispositif

• Convention de financement signée entre l’État et les collectivités territoriales pour les coûts d’investissement des équipements nécessaires au fonctionnement et de maintenance du dispositif, au paiement de la taxe et aux opérations de contrôle

• Décret en Conseil d’État fixant les modalités, notamment financières de mise à disposition des équipements embarqués

Calendrier

• Application à titre expérimental jusqu’au 31 décembre 2012

• Rapport d’évaluation transmis au Parlement avant le 31 décembre

• Entrée en vigueur au plus tard le 31 décembre 2010

• Suppression à compter de l’entrée en vigueur de la taxe nationale sur les véhicules de transport

Le court délai de mise en place du système dédié à l’Alsace oblige sans doute à tirer parti de la solution Toll Collect développée par l’Allemagne pour la perception de sa taxe poids lourds sur ses autoroutes.

La société Toll Collect, détenue à 45 % par Deutsche Telekom, 45 % par Daimler et 10 % par COFIROUTE, a accumulé une expérience importante sur le réseau plus simple des autoroutes allemandes, à comparer avec le réseau multiforme et capillaire alsacien.

Les possibilités d’une extension rapide du système Toll Collect en utilisant des techniques satellitaires ont été vérifiées en Allemagne en 2007. Le Parlement fédéral allemand a en effet voté l’extension du péage à trois routes nationales sur 50 kilomètres au total, utilisées pour contourner le péage autoroutier.

Il conviendrait sans doute d’étudier les montages juridiques donnant la maîtrise du système à une entreprise française, tout en bénéficiant de l’expérience allemande.

2.– La taxe nationale sur les véhicules de transport

La création d’une taxe sur les poids lourds pour l’ensemble du réseau routier national représente un défi technique et réglementaire considérable.

Il s’agit d’un projet ambitieux qui ne peut constituer une extension du projet alsacien.

Par rapport au projet relatif à l’Alsace, les conditions sont nettement durcies. Le taux de la taxe est plus élevé. Les véhicules concernés sont nettement plus nombreux car d’un tonnage de 3,5 tonnes contre 12 pour le projet alsacien.

Le projet nécessite la mise en place d’un contrat de partenariat, le partenaire ayant la responsabilité du financement, de la construction et de l’exploitation de l’ensemble du système.

L’article 60 autorise l’État à y recourir, un décret en Conseil d’État définissant les conditions détaillées du partenariat public privé.

Le tableau comparatif ci-après présente les principales caractéristiques de la taxe nationale.

ARTICLE 60 – II (TAXE NATIONALE) PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2009

 

Article 60 – I (Alsace)
Projet de loi de finances pour 2009

Article 60 – II (Taxe nationale)
Projet de loi de finances pour 2009

Champ d’application

• Autoroutes, routes nationales ou portions de routes appartenant à des collectivités territoriales pouvant constituer des itinéraires alternatifs à des axes autoroutiers à péage situés ou non sur le territoire douanier, ou à des autoroutes et routes nationales soumises à la présente taxe

• Véhicules d’un poids total autorisé est égal ou supérieur à 12 tonnes

• Autoroutes et routes du domaine public routier national

• Routes appartenant aux collectivités territoriales susceptibles de supporter un report significatif de trafic en provenance des autoroutes à péage, des autoroutes et routes du domaine public routier national

• Véhicules d’un poids total autorisé est supérieur à 3,5 tonnes

Taux de la taxe

• Compris entre 0,015 et 0,20 euro par essieu et par kilomètre

• Modulation du taux de la taxe en fonction de la classe d’émission EURO du véhicule et du niveau de congestion du réseau

• Compris entre 0,05 et 0,30 euro par essieu et par kilomètre

• Modulation par la classe EURO et le niveau de congestion

Bénéficiaires de la taxe

• Taxe perçue sur le réseau routier national en Alsace : Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF)

• Taxe perçue sur le réseau routier alsacien appartenant aux collectivités territoriales : rétrocession du produit de la taxe aux collectivités territoriales, déduction faite des coûts exposés y afférents

• Taxe perçue sur le réseau routier national : Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF)

• Taxe perçue sur le réseau routier appartenant aux collectivités territoriales : rétrocession du produit de la taxe aux collectivités territoriales, déduction faite des coûts exposés y afférents

Organisation

• Chaque véhicule redevable doit disposer d’un équipement électronique embarqué.

• Possibilité de recourir à un service de télépéage proposé par une société habilitée

• Possibilité de facturation directe au redevable

• Contrôle par agents des douanes, de la police nationale, de la gendarmerie nationale et du contrôle des transports

• Répression des manquements comme en matière de douane

Mise en place et financement du dispositif

• Décret en Conseil d’État fixant les modalités, notamment financières de mise à disposition des équipements embarqués

• Prestataire(s) extérieur(s) pour :

o Le financement

o La conception, la réalisation

o L’exploitation, l’entretien et la maintenance du système y compris du traitement automatisé des données à caractère personnel

o La collecte des informations nécessaires à l’établissement de la taxe

o La liquidation du montant de la taxe

o La communication aux sociétés de télépéage du montant de la taxe due

o Le recouvrement des sommes facturées

o Le contrôle automatique de détection des véhicules en infraction

o La constatation des manquements

Calendrier

• Entrée en vigueur au plus tard le 31 décembre 2010

• Suppression à compter de l’entrée en vigueur de la taxe nationale sur les véhicules de transport

• Entrée en vigueur au plus tard le 31 décembre 2011

Parmi les différences du système de taxe poids lourds français avec le système allemand opérationnel depuis 2005, on peut noter :

● La taxation aura lieu en France sur le réseau routier national non concédé, contrairement à l’Allemagne où elle n’a lieu que sur les autoroutes

● Les véhicules concernés en France sont ceux d’au moins 3,5 tonnes contre 12 tonnes au moins en Allemagne

● Le taux de la taxe en France est compris entre 0,05 et 0,30 euro par kilomètre. Le taux allemand est de 0,11 euro par kilomètre

● Les recettes de la future taxe française sur les poids lourds sont estimées à environ 1 milliard d’euros, frais de fonctionnement déduits. Les recettes de Toll Collect ont été proches de 3 milliards d’euros en 2007, frais de fonctionnement déduits.

Une des difficultés principales du système de taxe sur les poids lourds est le contrôle des véhicules.

À titre d’exemple, l’Allemagne a mis en place des portiques de détection des fraudeurs, en aval desquels les fonctionnaires du BAG, l’Office fédéral pour les transports de marchandises arrêtent les contrevenants. Des contrôles mobiles sont effectués dans le flux de circulation par 82 véhicules, répartis sur les 12 000 km d’autoroutes allemandes, appartenant à Toll Collect et servis par cinq cent agents du BAG.

La rigueur des contrôles est essentielle pour la crédibilité et la pérennité du système. Une attention particulière doit être accordée à ce volet du projet, la complexité de cette tâche étant accrue par l’étendue du réseau français concerné.

Il serait sans doute prudent de commencer la mise en place de la taxe en se limitant aux poids lourds d’un tonnage plus élevé que les 3,5 tonnes prévues.

Par ailleurs, on peut regretter que le présent projet de loi de finances ne détaille pas les sanctions pénales prévues en cas de non répercussion de la taxe en « pied de facture ».

L’entrée en vigueur du dispositif est prévue le 31 décembre 2011 au plus tard. La complexité du système allemand de Toll Collect suffit à montrer que cet horizon est un minimum. Imaginer que la taxe puisse se substituer intégralement dès 2011 à la subvention budgétaire paraît totalement irréaliste.

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La commission adopte l’article 60 sans modification.

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ANNEXE :
LISTE DES AUDITIONS RÉALISÉES
PAR VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

Ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire

Cabinet du ministre

• M. Jean-François CARENCO, Directeur du cabinet

• M. Thierry KALFON, Conseiller auprès du ministre

• Mme Fanny LE LUEL, Conseillère

• M. David GIRARDOT, Conseiller technique

Secrétariat général

• M. Didier LALLEMENT, Secrétaire général

• Mme Brigitte LECONTE, Direction des affaires financières

Commissariat général au développement durable

• Mme Michèle PAPPALARDO, Déléguée

• Mme Régine BREHIER, Directrice de la recherche et de l’innovation,

• M. Yves LE TRIONNAIRE, DRI-AST

• Mme Agnès DESMAREST-PAREIL, CGDD-SDAG

Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer

• M. Daniel BURSAUX, Directeur général des infrastructures, des transports et de la mer

• M. Marc PAPINUTTI, Directeur des infrastructures de transport

• M. Patrick VIEU, Directeur des services de transport

• M. Laurent TAPADINHAS, chargé du service de l’administration général et de la stratégie

• M. Jean-Claude PARAVY, sous-directeur du budget et de la synthèse administrative

Délégation à la sécurité routière

• Mme Michèle MERLI, Déléguée à la sécurité et à la circulation routières

Direction des affaires maritimes

• M. Damien CAZÉ, Directeur des affaires maritimes

• M. JOUFFROY, Directeur des affaires maritimes

Direction des transports maritimes, routiers et fluviaux

• M. Jean-Paul OURLIAC, Directeur des transports maritimes, routiers et fluviaux

Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature

• M. Jean-Marc MICHEL, Directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature

• M. Etienne CRÉPON, Directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages

• Mme Fabienne HELOIN, Sous-directrice de la performance

SNCF

• M. Guillaume PÉPY, Président

• Mme Mireille FAUGÈRE, Directrice Voyages France Europe

• M. Stéphane VOLANT, Secrétaire général

Réseau ferré de France

• M. Hubert du Mesnil, Président

• M. Patrick PERSUY, Directeur financier

• M. Julien LEVÊQUE, Direction financière

• Mme Marie-Reine DU BOURG, Direction des relations extérieures et de la communication

VEOLIA Transports

• M. Antoine HUREL, Directeur général transports

• Mme Marie-Thérèse SUART-FIORAVANTE, Directrice des relations institutionnelles

Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR)

• M. Jean-Paul DENEUVILLE, Délégué général

Fédération des entreprises de transports et logistique de France (TLF)

• M. Hervé CORNÈDE, Délégué général

Association des utilisateurs des transports de fret (AUTF)

• M. Philippe BONNIE, Délégué général

• M. Christian ROSE, Délégué général adjoint

Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA)

• M. Henri STOUFF, Président

• M. Jean MESQUI, Délégué général

© Assemblée nationale

1 () Prix du baril WTI à New York atteint en séance le 11 juillet. Le maximum du prix moyen journalier a été atteint le 15 juillet 2008 avec 146,35 dollars.

2 () Le réseau ferroviaire : une réforme inachevée, une stratégie incertaine, rapport public thématique ; Cour des comptes, avril 2008.

3 () Péages ferroviaires : pour la vérité des coûts, Rapport d’information n° 875, Assemblée nationale, mai 2008.

4 () Dans le cadre d’une concession, le concessionnaire est chargé de la conception, du financement, de la construction et de l’exploitation de l’infrastructure. Le concessionnaire est rémunéré directement par les usagers qui lui versent un péage.

5 () Dans le cadre d’un partenariat public privé, le partenaire a les mêmes missions qu’un concessionnaire (conception, financement, construction et exploitation de l’infrastructure. Le partenaire est toutefois rémunéré par un loyer versé par la puissance publique.

6 () La mission d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (MAPP) a émis un avis favorable le 13 octobre 2006.

7 () Article 63, §. V et VI, loi n° 2007–1824 du 25 décembre 2007 de finance rectificative pour 2007.

8 () Le DGEC est notamment chargé de déterminer le montant des avances à verser au CNASEA pour la gestion du fonds d’aide à l’acquisition de véhicules propre et d’arrêter le montant des intérêts des avances à verser au budget général de l’État.

9 () Source : Argus, comité des Constructeurs français d’automobiles (CCFA)

10 () Le document de politique transversale Sécurité routière présente l’ensemble des actions des pouvoirs publics concourant à cet objectif.