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17/11/2009 - Inauguration de l’exposition « Petits d’Hommes »

Mesdames,

Messieurs,

Mes chers Collègues,

Il y aura bientôt vingt ans, le 20 novembre 1989, les Nations unies adoptaient à l’unanimité la Convention internationale des droits de l’enfant, que la France ratifiait dès l’année suivante.

Deux siècles après cette prodigieuse conquête que fut la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, un nouveau progrès de civilisation s’accomplissait ainsi, avec l’adoption d’un texte entièrement dédié à l’enfant.

Il a fallu du temps pour qu’émerge cette idée forte que les enfants ont des droits spécifiques, au premier rang desquels figurent l’éducation et la santé.

Dans cette prise de conscience, nous pouvons être fiers qu’un ancien député français, et non des moindres, Victor Hugo, se soit montré visionnaire. L’expression « droit de l’enfant », il l’employa dès 1850 à la tribune. « Connaissez-vous quelque chose de plus triste que la souffrance des enfants ? » demandait-il quelques années plus tard.

« Aidons le progrès par l’assistance à l’enfance », proclamait-il en 1869. « Assistons l’enfant par tous les moyens, par la bonne nourriture et par le bon enseignement. L’assistance à l’enfance doit être, dans nos temps troublés, une de nos principales préoccupations. L’enfant doit être notre souci. Et savez-vous pourquoi ? Savez-vous son vrai nom ? L’Enfant s’appelle l’Avenir. »

Les grandes idées font leur chemin et c’est pourquoi la France, ainsi que tous les États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, ont ratifié la convention de 1989, qui constitua un premier instrument pour combattre toutes les exactions, toutes les violences commises contre l’enfance, mais aussi pour reconnaître aux enfants un ensemble de droits.

Pour le vingtième anniversaire de cette convention, Pierre-Jean Rey est allé à la rencontre des enfants. Du Brésil au Cambodge, en passant par le Maroc, le Burkina-Faso, l’Éthiopie, le Liban, l’Inde, son objectif a croisé leurs regards. Dans le respect de ces « petits d’Hommes » et de leurs personnalités singulières, il leur a demandé le témoignage d’un visage, heureux ou malheureux, souriant ou éprouvé, mais toujours étonnamment expressif.

Dans ces regards d’enfants saisis de par le monde, je lis à la fois du reproche et de l’espoir.

Du reproche car – ne nous leurrons pas – il ne suffit pas d’une convention internationale pour faire disparaître tous les maux dont souffrent les enfants : la dénutrition, l’analphabétisme, l’exploitation, les mauvais traitements. Dix millions d’enfants mourront avant d’avoir atteint leur cinquième anniversaire, cent millions doivent travailler, qui plus est dans des conditions qui mettent en péril leur santé.

Mais il y a de l’espoir aussi dans ces regards, parce que ces maux sont aujourd’hui combattus, par la loi, par les élus, par l’opinion, par l’action de nombreux bénévoles au sein des associations humanitaires, dont les principales sont représentées parmi vous.

Il est des injustices que la société humaine ne veut plus supporter. Tel est le sens de l’exposition que nous inaugurons aujourd’hui. Vingt ans, c’est le début de la maturité ; la convention de 1989 ne constitue pas une fin en soi, elle marque au contraire le commencement d’un long et noble combat que tous ici, je le sais, nous sommes déterminés à mener, à nos différents niveaux de responsabilité.

Ces « Petits d’Hommes », vous le voyez, ont de la grandeur ; l’intensité de leurs regards doit être pour nous tous une invitation pressante à l’action.

C’est pourquoi je terminerai en vous remerciant de votre présence, qui témoigne de votre engagement…..

……et je donne immédiatement la parole à M. François Léonelli, vice-président de l’UNICEF, partenaire de cette exposition.