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12/04/2010 - Intervention à l’occasion du dîner offert par Monsieur Saad Hariri Président du Conseil des ministres de la République libanaise

Monsieur le Président du Conseil des ministres,

Monsieur l’Ambassadeur,

Chers amis,

C’est un honneur et un immense plaisir, pour la délégation que je conduis comme pour moi-même, d’être parmi vous ce soir. La chaleur de votre accueil, celle de tous nos amis libanais, me touche profondément.

Je veux vous remercier, Monsieur le Président, des mots amicaux que vous venez de prononcer. Je garde un excellent souvenir de l’entretien riche et fructueux que nous avons eu à l’Assemblée nationale il y a presque trois mois. C’était votre première visite officielle dans un pays européen : je veux vous redire, ici, combien la France et les Français ont été sensibles à votre geste d’amitié.

La générosité de l’accueil que vous nous réservez ce soir est, une fois encore, le signe éloquent de la relation d’exception qui unit, depuis si longtemps, le Liban et la France.

Et s’il est vrai, comme le disait le Général de Gaulle, que « les Libanais sont le seul peuple dont jamais le cœur n’a cessé de battre au rythme de celui de la France », la France, quant à elle, n’a jamais cessé d’exprimer son profond attachement à la nation libanaise.

Ce qui nous unit depuis tant d’années, au-delà de nos liens historiques, politiques ou culturels, c’est une communauté de valeurs: la liberté et la paix, bien sûr, mais aussi la tolérance et le respect de la diversité culturelle, fondements de la démocratie.

La France s’est toujours tenue aux cotés de son ami libanais. Au fil des épreuves traversées par votre pays, la France a tenu à vous assurer de son soutien économique, politique ou moral. De la protection de la communauté maronite au 19ème siècle, jusqu’au soutien manifesté lors du conflit qui secoua votre pays en 2006, notre amitié pour le Liban est restée indéfectible.

Aujourd’hui, le Liban ouvre une nouvelle page de son Histoire et regarde vers l’avenir. Tous les parlementaires français s’en réjouissent.

Naturellement, nous n’oublions pas les drames du passé. L’assassinat de votre père, qui fut un grand homme d’État, a profondément marqué les amis du Liban et des Libanais que nous sommes. Vous savez le souci de vérité qui anime la France dans ce drame : nous estimons que le Tribunal spécial pour le Liban doit rendre ses conclusions en toute indépendance.

Aujourd’hui, en cette période de renouveau et de réconciliation politique, la France se mobilise, plus que jamais, afin que votre pays prenne toute sa place et joue tout son rôle au sein de la communauté internationale.

Le dialogue permanent de nos représentants, au plus haut niveau de l’État, renforce nos liens politiques. En témoigne la visite du Président Sarkozy en 2008, premier chef d’État occidental à s’être rendu au Liban après l’élection du Président Sleiman.

Les horizons de notre coopération bilatérale sont multiples.

En tant que Président de l’Assemblée nationale française, je me félicite de la très grande qualité de la coopération parlementaire instaurée entre nos deux parlements. Et je signerai demain avec le Président du Parlement, Nabih Berri, un accord qui donnera à cette coopération un nouvel élan.

Notre entente profonde, c’est aussi à nos liens culturels très fertiles que nous la devons. En France, l’admiration pour la culture millénaire de votre pays reste vive. Récemment encore, (en décembre dernier), c’est l’Académie française qui a rendu hommage au Liban, foyer littéraire des plus brillants : quatre auteurs libanais ont été distingués sous la Coupole. Parmi eux, Alexandre Najjar, ardent défenseur de la langue française au Proche-Orient, a reçu le prix de la francophonie Hervé Deluen.

Et au Liban, la vitalité de la culture française ne se dément pas. Je me réjouis de l’accueil réservé aux artistes français, je pense notamment à Le Clézio, récemment reçu au Salon du Livre de Beyrouth. Nous attachons beaucoup de prix à ces échanges, l’un des axes privilégiés de notre coopération bilatérale.

C’est la richesse exemplaire de nos liens qui fonde l’approfondissement et l’élargissement de notre coopération.

L’attachement de votre pays à la francophonie, ce « mode de vie et de pensées » que nous avons en partage, vous l’avez réaffirmé l’an dernier. La célébration des VIe Jeux de la francophonie à Beyrouth, a valeur de symbole. La langue française, sédiment de notre identité, a assurément trouvé en votre pays un horizon sans égal.

Et, l’implication de votre pays au sein de l’Union Pour la Méditerranée, est un autre témoignage précieux de l’amitié franco-libanaise. Les nombreux chantiers de ce projet cher à la France ne pourront se concrétiser sans l’appui solide de nos partenaires méridionaux, aux premiers rangs desquels la nation libanaise. Les convergences de nos positions respectives, notre volonté commune de renforcer sur la scène internationale cette jeune Union et d’approfondir les relations entre les pays méditerranéens, en sont un gage certain.

Monsieur le Président, j’évoquais à l’instant la communauté d’esprits qui est la nôtre, et la communauté de valeurs qui fonde notre entente profonde. Pour conclure, je veux évoquer l’avenir et notre « communauté de destin » face aux défis du moment, ceux du monde de demain.

Monsieur le Président, chers amis, en mon nom et en celui de tous les députés français, c’est l’amitié indéfectible de la France et des Français pour le Liban, et l’avenir partagés, que je veux célébrer maintenant.