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05/06/2010 - Allocution d’ouverture du 16e Parlement des Enfants

Chers députés juniors,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,

Mesdames, Messieurs,

Je déclare ouverte la seizième session du Parlement des enfants.

Depuis ce matin, chacun a pu s’en rendre compte, c’est une activité toute particulière qui règne au Palais-Bourbon. Venus des 577 circonscriptions de France métropolitaine et d’Outre-mer, chers députés juniors, vous avez pris possession des lieux. Avec enthousiasme, mais aussi avec une certaine gravité parce que ce samedi 5 juin n’est pas une journée comme les autres, vous vous êtes rassemblés pour examiner les propositions de loi issues de vos travaux et déterminer laquelle il vous paraît le plus urgent de voter.

C’est toujours un plaisir pour moi de présider le Parlement des enfants, cette démocratie en devenir qui nous permet, à nous les adultes, d’envisager l’avenir avec optimisme, en voyant que la relève est assurée.

L’exercice auquel vous êtes en train de vous livrer n’est pas facile. Les adultes eux-mêmes, sachez-le, ont du mal à faire de tels choix. Oui, il est difficile de prendre des décisions collectivement, avec passion mais sans excès de langage, avec conviction mais sans rejet des autres. Défendre vos idées tout en restant à l’écoute de vos camarades, c’est ce que vous avez fait tout au long de ce parcours, dans vos classes d’abord, puis ce matin en commission, et enfin dans ce prestigieux hémicycle de l’Assemblée nationale où je suis heureux de vous accueillir maintenant.

Pour ce seizième Parlement des enfants, se sont joints à vous six enfants venus de Saint-Pétersbourg, en Russie, un grand pays ami de la France qui s’est doté lui aussi d’un Parlement démocratiquement élu pour examiner et voter les lois. Vera, Natalia, Milana, Anastasia, Nika et Vladislav observeront avec intérêt vos débats, comme ils l’ont fait ce matin en commission.

Cette année, vos travaux se sont organisés autour de deux grands thèmes. Le premier s’imposait de lui-même : les droits de l’enfant, dans tous les domaines. Proclamés il y a plus d’un siècle par un député qui fut un de nos plus grands écrivains et une véritable conscience de l’Europe – je veux parler de Victor Hugo –, ces droits qu’une société civilisée doit reconnaître aux plus jeunes ont fait l’objet d’une convention internationale dont nous avons fêté, en novembre dernier, le vingtième anniversaire – en partenariat avec l’Unicef, que je remercie de s’être associée à nos travaux d’aujourd’hui. Une convention internationale, vous le savez, est un texte approuvé par de nombreux pays pour se donner des règles communes. Mais un tel texte reste sans effet si, dans chaque pays, la loi ne vient pas déterminer précisément en quoi consistent ces droits et punir ceux qui ne respectent pas la règle. Les droits de l’enfant doivent être défendus de manière concrète, avec vigilance, et je sais que les jeunes législateurs que vous êtes y seront attentifs.

Le second thème, la santé et la sécurité, n’est pas sans lien avec le premier d’ailleurs, car ce sont là aussi des droits de l’enfant, quelquefois menacés dans certaines régions du monde. Qu’il s’agisse de soins, d’alimentation, de médicaments, d’écologie, de sécurité routière ou d’accidents domestiques, les risques qui pèsent sur la santé des enfants sont nombreux et divers. Yann Arthus-Bertrand, tout à l’heure, nous a tout particulièrement alertés sur la nécessité d’agir pour préserver l’environnement. Trouver les moyens de prévenir l’ensemble de ces risques fait partie de votre mission, comme de celle des Parlements et bien sûr, au premier rang d’entre eux, du Parlement français.

Sur ces deux grandes questions, nous allons écouter avec grand intérêt vos propositions et vos arguments.

Avant de donner la parole à Monsieur le ministre de l’Education nationale, puis à notre invitée russe Mademoiselle Nika ZAROUBINA, je veux remercier tous ceux qui ont bien voulu initier les députés juniors aux subtilités du travail parlementaire. Je remercie d’abord les institutrices et les instituteurs qui, sans compter leur temps, sans ménager leur énergie, ont permis à leurs élèves de prendre part à cette initiative hautement pédagogique : je salue leur engagement, leur civisme, qui fait honneur à l’ensemble de nos écoles. Je remercie bien entendu les parents, pour leur soutien précieux. Enfin, je ne veux pas oublier mes collègues députés, qui se sont montrés très présents dans les classes, pour expliquer le fonctionnement du Parlement, faire part de leur expérience et répondre aux multiples questions des élèves. Je les remercie donc, mais je sais qu’ils sont convaincus, comme moi, que l’éducation à la démocratie constitue la partie la plus noble du travail d’un député.

Chers députés juniors, je souhaite que cette séance du Parlement des enfants demeure longtemps parmi vos plus beaux souvenirs.