Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Populaire de Chine,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Vice-Ministre,
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi, dans ce bref propos introductif, de saluer l’initiative de ce colloque qui s’inscrit dans le cadre des échanges constructifs entre la France et la Chine. Je remercie les Présidents Pierre SIMON et Jean-Pascal TRICOIRE d’accueillir en ce lieu cette initiative. Je tiens également à remercier Jean-Pierre RAFFARIN de son soutien.
Avant de partager avec vous quelques convictions, je tiens, bien sûr, à saluer tout particulièrement M. WU Bangguo, Président de l’Assemblée Nationale Populaire de la République Populaire de Chine, et M. GAO Hucheng, Vice-ministre du commerce de la République Populaire de Chine. Tous deux ont parcouru des milliers de kilomètres pour être des nôtres aujourd’hui. Je remercie également les nombreuses entreprises chinoises de la délégation. Votre présence parmi nous aujourd’hui Mesdames, Messieurs, nous honore. Elle donne à notre rencontre tout son sens.
La première conviction que je voulais partager avec vous, c’est que la France et la Chine ne doivent pas hésiter à faire le pari d’un partenariat de plus en plus étroit afin de promouvoir un développement durable de leurs relations économiques. Ceci me paraît d’autant plus important que la Chine est confrontée à un certain nombre de défis, notamment dans des domaines dans lesquels l’expertise et le savoir-faire des entreprises françaises sont mondialement reconnus.
- Je pense par exemple au défi énergétique et à l’expérience dont notre pays dispose dans le domaine du nucléaire.
- Je pense également au défi de l’environnement, du traitement des eaux et du développement urbain. Nos entreprises accompagnent depuis longtemps la croissance chinoise dans ces différents secteurs.
- Je pense, enfin, au domaine de la formation. De nombreux partenariats se développent en ce moment entre nos universités, nos grandes écoles et leurs homologues chinoises. Ces évolutions sont très positives. Nous devons, ensemble, aller plus loin dans ce secteur essentiel pour l’avenir de nos relations économiques réciproques.
- Il y a évidemment de nombreux autres domaines dans lesquels la coopération entre les entreprises de nos deux pays s’intensifie chaque jour davantage : l’agroalimentaire, les hautes technologies, les services, les infrastructures, je m’arrête ici, mais la liste est, bien entendu, loin d’être exhaustive. J’en veux pour preuve la diversité des domaines –automobile, fabrication d’électricité solaire, coton etc.- concernés par les signatures de projets qui se dérouleront tout à l’heure. De même, les échanges d’expériences de ce matin et les rencontres sectorielles de cet après-midi illustreront bien, j’en suis sûr, ces évolutions majeures dans nos relations. Nous devons nous en féliciter. Car je suis convaincu que nous avons tous à y gagner : des échanges plus nourris, un dialogue plus dense, des « regards croisés » réguliers entre investisseurs et entrepreneurs de nos deux pays seront bénéfiques pour la France comme pour la Chine.
J’en viens maintenant à ma seconde conviction. Pour que le partenariat avec la Chine puisse porter tous ses fruits, l’Europe doit renforcer encore davantage sa cohérence politique et sa stratégie industrielle.
- Ces derniers mois, au moment où les turbulences sur les marchés ont été les plus fortes, la Chine a démontré qu’elle était un partenaire sur lequel l’Europe pouvait compter. Je veux ici en remercier une nouvelle fois personnellement le Président WU Bangguo, avec lequel je me suis entretenu, lors de mon récent déplacement à Pékin, de ces questions, ainsi que d’autres sujets touchant au développement durable et à l’organisation de la Grande Commission franco-chinoise. Je veux saisir cette occasion pour le remercier de nouveau pour la très grande qualité et le caractère très chaleureux de son accueil à Pékin : le Président WU Bangguo est même allé jusqu’à consacrer une grande partie de son dimanche à des entretiens nourris avec la délégation de Parlementaires que je présidais. Qu’il me permette ici de saluer son engagement personnel et la qualité du dialogue que nous avons engagé sur ces questions importantes que sont la stabilité financière et le développement durable.
- C’est la raison pour laquelle je pense pouvoir affirmer que les relations économiques entre la France et la Chine, entre l’Europe et la Chine, sont aujourd’hui plus solides qu’elles ne l’étaient avant la crise.
- N’oublions pas que l’Union européenne est le 1er client de la Chine et son deuxième fournisseur. Ni que la relation entre la Chine et l’Union européenne est désormais la première relation économique au plan mondial.
- C’est pourquoi le dialogue avec la Chine doit, incontestablement, s’approfondir et changer de braquet au niveau de l’Union européenne. Ceci appelle l’Union à une plus grande cohérence, une meilleure coordination et, surtout, à de nouvelles ambitions, notamment dans le domaine industriel et financier. Je suis convaincu que l’Europe sera au rendez-vous. Mais il serait sans doute trop long de développer ici plus en détail ces questions.
J’en viens maintenant à la troisième conviction que je voulais partager avec vous. Pour que nos partenariats et nos échanges réciproques progressent encore, je pense que nous devons ancrer notre coopération dans une perspective axée sur le souci du long terme.
- Le partenariat récemment établi entre deux investisseurs de long terme majeurs, la Banque de développement de Chine d’une part, et la Caisse des dépôts et consignations française d’autre part, en constitue un parfait exemple. Comme annoncé en juin dernier, il permettra, notamment, la création d’un fonds franco-chinois dédié aux PME, ceci pour un montant cible global de 500M€.
- D’autres enjeux de long terme sont également cruciaux. Je me félicite à cet égard qu’un dialogue de qualité soit engagé sur les sujets de régulation financière, de normes internationales, de développement durable, d’accès aux marchés et de rééquilibrage des politiques économiques mondiales.
- Tout cela va dans le sens d’un renforcement de la stabilité mondiale. Et nous avons tous besoin, en France comme en Chine, de cette stabilité pour promouvoir un sentier de croissance réellement durable pour nos économies.
- Cette coopération de long terme se décline, enfin, en de nombreux partenariats, extrêmement concrets, entre nos entreprises. Même dans certaines régions du monde, comme l’Afrique, où la situation est, on le sait, complexe, les partenariats concrets, sur le terrain, favorisent bien souvent des convergences de vue et des solutions communes d’avenir. C’est donc par le concret, par un certain pragmatisme, « en tâtant les pierres » comme on dit en chinois, que l’Union européenne, la France et la Chine relèveront ensemble les défis du 21e siècle.
Pour conclure, je forme le vœu que ces débats aujourd’hui contribueront à consolider un dialogue toujours plus constructif entre les entrepreneurs français et chinois. C’est par de telles initiatives permettant des échanges réguliers que nous parviendrons à une meilleure compréhension mutuelle.
La vertu de notre époque, qui est certes une période de risques, notamment sur le plan international, c’est qu’elle nous offre aussi de nouvelles opportunités, de nouvelles perspectives.
Je suis convaincu que le dynamisme, la qualité du savoir-faire technique des entreprises de nos deux pays, que l’expertise et l’expérience des hommes et des femmes qui y travaillent, sont nos meilleurs atouts pour résoudre, ensemble, les défis contemporains. Je vous remercie de votre attention.