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Exposition

"Rousseau et la Révolution"

10 février au 6 avril 2012

   
    • Né il y a trois cents ans, le 28 juin 1712, Jean-Jacques Rousseau n'en demeure pas moins notre contemporain.

      En le relisant, nous remontons à la source même des grandes aspirations qui sont la marque de notre présent : la quête du bonheur, le désir d'égalité, la recherche d'un modèle éducatif qui respecte la personnalité de l'enfant, la volonté de renouer avec la nature... Parce qu'il aimait mieux « être un homme à paradoxes qu'un homme à préjugés », le citoyen de Genève n'a éludé aucune des difficultés que rencontre l'individu aux prises avec la société. Tout à la fois penseur, écrivain, botaniste, musicien, Rousseau tira de sa propre sensibilité la matière d'une réflexion si profondément originale qu'elle révolutionna le rapport de l'homme à la collectivité.

      Au plan politique, Rousseau s'éteignit onze ans trop tôt pour voir, en 1789, les effets de cette mutation intellectuelle, mais sa pensée imprégna tous ceux qui, de la prise de la Bastille à la fin de la Terreur, furent aux origines de notre République.

      Dépositaire de plusieurs manuscrits importants, comme celui des Confessions, l'Assemblée nationale se devait d'ouvrir l'année du tricentenaire par une manifestation ambitieuse. L'exposition « Rousseau et la Révolution » ne constitue pas seulement un hommage à l'écrivain, elle invite chacune et chacun à se pencher sur l'homme à qui nous devons l'invention de la citoyenneté moderne.

      Bernard Accoyer, Président de l'Assemblée nationale
    • "Rousseau et la Révolution"

      « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers »
      Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, chapitre 1er (1762)


      « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »
      Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, article 1er (1789)


      Entre ces deux énoncés : une révolution.

      La Révolution française plonge ses racines dans ce mouvement d'idées qui porte le beau titre de Lumières. Montesquieu, Voltaire, Diderot, Mably symbolisent sa diversité. Mais Rousseau y occupe une place singulière, centrale et dissidente à la fois, à laquelle répond celle, éminente entre toutes, que les acteurs de la Révolution lui ont reconnue.

      N'avait-il pas annoncé dès 1762 (dans l'Émile) : « Nous approchons de l'état de crise et du siècle des révolutions » ? N'avait-il pas surtout contribué à transformer le sens de ce mot même de révolution, sous lequel seront pensées les transformations sociales, politiques, morales qui ont marqué la société moderne ?
    • Des États généraux au Directoire, en passant par l'Assemblée constituante, la Législative, la Convention, Rousseau est représenté en figure tutélaire de la Révolution. Figure consensuelle en un sens : son entrée au Panthéon, décidée par les Montagnards le 25 Germinal an II (14 avril 1794), est mise en oeuvre par les Thermidoriens six mois plus tard, le 20 vendémiaire an III (11 octobre 1794). Figure âprement discutée et disputée aussi. Chacun a son Rousseau, mis au service de positions souvent antagonistes : sur la souveraineté du peuple et sa représentation, la religion, les moeurs, l'éducation...

      L'Assemblée nationale est doublement liée à cette histoire. Ses archives font écho à ces célébrations et à ces débats, qu'ils se soient déroulés en son sein ou que sa tribune ait accueilli les adresses d'innombrables clubs ou sociétés de la France entière. Sa Bibliothèque s'est trouvée dépositaire, au terme de la période révolutionnaire, d'un ensemble majeur de manuscrits de Rousseau : aussi bien des brouillons que des copies soignées, de La Nouvelle Héloïse, de l'Émile, des Confessions. D'autres manuscrits (Les Dialogues, Le Devin du village) ont été acquis peu après...

      Organisée autour de ce fonds exceptionnel, à l'occasion du tricentenaire de Rousseau, cette exposition montre les liens aussi forts que complexes entretenus avec lui par la Révolution. L'Assemblée nationale rend ainsi hommage à l'un de ceux qui ont le plus compté dans la formation de l'idée républicaine.
    • Commissariat général de l'exposition et scénographie



      M. Bruno BERNARDI


      Comité scientifique



      M. Jacques BERCHTOLD (Université Paris IV)

      M. Bruno BERNARDI (Institut d'Histoire de la Pensée Classique)

      M. Philippe de CARBONNIÈRES (Musée Carnavalet)

      Mme Éliane FIGHIERA (Bibliothèque de l'Assemblée nationale)

      Mme Michèle SACQUIN (Département des manuscrits, Bibliothèque nationale de France)

      Mme Anne SIMONIN (Université Paris I et Paris IV)
    • Expositions et manifestations du tricentenaire

      L’année 2012 sera marquée par la célébration du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau. Outre la publication ou la réimpression d’ouvrages sur la vie et l’œuvre du philosophe, de nombreuses manifestations sont organisées : expositions, colloques, animations théâtrales, visites, parcours promenades, piques-niques républicains .... .

      En voici un aperçu avec les programmes établis par la région Rhône-Alpes, le Conseil général de l’Oise, le musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency, les Charmettes et la ville de Genève.

      L’évènement revêt une dimension internationale. Quelques exemples :  au Brésil, Le Devin du village, œuvre musicale de Rousseau, sera interprété par l’Orchestre symphonique de Sao Paulo, un colloque réunira les « rousseauistes » du monde entier  et une exposition « Rousseau pour tous » sera ouverte au public ;en Russie, une convention de partenariat avec la Bibliothèque de Genève permettra l’exploitation des fonds du XVIIIe siècle, encore inédits, de la Bibliothèque nationale de Russie et une « régate Rousseau » sera organisée à Saint-Pétersbourg . Aux Etats-Unis, un projet  new-yorkais sera développé autour de l’ « Esprit de Genève », un cycle de conférences organisé et  divers travaux universitaires programmés ; en Turquie, un colloque ayant pour thème « Rousseau et la Turquie » se tiendra au lycée international Notre-Dame de Sion d’Istanbul.

    • Jean-Jacques Rousseau en quelques dates

      1712

      Naissance à Genève le 28 juin; Sa mère meurt le 1er juillet.

      1728

      Il quitte Genève le 14 mars; est acceuilli à Annecy chez Mme de Warens. Baptême catholique à Turin.

      1729 1741

      Années de formation auprès de Mme de Warens, dont il partage la vie aux Charmettes.

      1742

      A Paris, présente à l'Académie des Sciences son Projet concernant de nouveaux signes pour la musique.

      1743 1744

      Secrétaire de l'ambassadeur de France à Venise.

      1745 1751

      Secrétaire de Mme Dupin. Amitié avec Diderot. Création musicale et théâtrale. rédige les articles de musique de l'Encyclopédie. Les enfants qu'il a avec Thérèse Levasseur sont déposés aux Enfants trouvés.

      1750

      Discours sur les sciences et les arts.

      1752

      Le Devin du Village est exécuté devant Louis XV.

      1755

      Discours sur l'origine de l'inégalité.

      1756

      Quitte Paris pour Montmorancy; il réside à l'Ermitage puis au Mont-Louis.
    • 1758

      Lettre à d'Alembert sur les spectacles.

      1761

      Julie ou La Nouvelle héloïse.

      1762

      Emile, Du Contrat social. Poursuivi à Paris et Genève, il s'installe à Môtiers.

      1765

      Sa maison lapidée, il gagne l'île Saint Pierre. Il en est explusé.

      1766 1767

      Séjour en Angleterre à l'invitation de Hume. Dispute.

      1767 1770

      Vie d'errance (mariage avec thérèse, à Bourgoin, le 30 août 1768).

      1770

      Retour à Paris. Lectures des Confessions.

      1776 1778

      Rédaction des Dialogues puis des Rêveries du promeneur solitaire (inachevées).

      1778

      Installé le 20 mai à Ermenonville, chez le marquis de Girardin, Rousseau y meurt le 2 juillet : il est inhumé sue l'île des Peupliers.

      1794

      La Convention vote son entrée au Panthéon le 14 avril; elle a lieu en grande pompe le 11 octobre.