- Texte visé : Texte de la commission sur le projet de loi, après engagement de la procédure accélérée, pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif (n°714)., n° 857-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Après l’alinéa 7, insérer l’alinéa suivant :
« c) Au 3° du III, le mot : « quarante-huit », est remplacé par le mot : « vingt-quatre ».
Le présent amendement vise à ramener aux vingt-quatre heures précédant le départ effectif de l’étranger, la durée durant laquelle ce dernier, accompagné d’un mineur, peut-être placé en rétention afin de le préserver, lui et son enfant, des contraintes liées aux nécessités de transfert.
La loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers est venue poser un principe législatif d’interdiction de placement en rétention des parents accompagnés de mineurs. Si l’état du droit actuel n’énumère limitativement que trois dérogations à l’interdiction de placement en rétention des parents accompagnés de mineurs, il n’en demeure pas moins que cette rédaction n’a pas emporté d’effets dissuasifs, une hausse de ce type de rétention ayant même été observée.
Depuis le 1er janvier 2018, quarante enfants ont été placés en centre de rétention administrative, deux-cent-soixante-quinze en 2017 soit plus que les quatre dernières années réunies, et ce, sans tenir compte de la situation particulière de Mayotte qui dénombre plus de quatre-mille-deux-cent-quatre-vingt-cinq enfants retenus en 2016. Il est donc nécessaire de trouver un meilleur équilibre entre, d’une part, la prise en compte des nécessités liées aux transfert de l’étranger, et d’autre part, les droits et libertés spécifiquement consacrés du mineur accompagnant l’étranger, et ce, afin de faire face à une réalité qui souligne une hausse de ce type de rétention. Faire preuve de pragmatisme, en ce domaine, s’avère être fondamental.
C’est pourquoi le présent amendement, afin de sécuriser la situation juridique des mineurs accompagnant un étranger en centre de rétention dans le cadre d’un transfert imminent, propose de limiter la durée d’une telle rétention aux vingt-quatre heures précédant le départ programmé de l’étranger.