Fabrication de la liasse
Rejeté
(samedi 20 octobre 2018)
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Au début des b et c de l’article 1729 du code général des impôts, le taux : « 80 % » est remplacé par le taux : « 150 % ».

Exposé sommaire

Cet amendement tend à renforcer la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, en augmentant les sanctions pour les contribuables ayant commis un « abus de droit ».

L’abus de droit consiste à utiliser un texte juridique à l’encontre des objectifs réellement poursuivis par les auteurs du texte, dans le but d’éluder une charge fiscale qui aurait été normalement due. 

L’abus de droit fiscal constitue une violation du civisme fiscal incombant à tout citoyen, grève lourdement les recettes de l’État et se traduit in fine par une inégalité des citoyens devant la loi, minant par là même le socle qui fonde notre République, conformément aux articles 13 et 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen.

Selon le juge constitutionnel, le refus de se soumettre à l’obligation imposable ne saurait se justifier au nom de la liberté individuelle. Mais les droits et libertés individuels ne peuvent pas non plus être remis en cause au nom du principe de nécessité de l’impôt (article 89 de la loi de finances pour 1984, décision du Conseil constitutionnel du 29 décembre 1983). Il n’en reste pas moins que la contribution commune « à hauteur des capacités contributives » est nécessaire à une vie en communauté.

Or, au regard de cette subordination de l’intérêt général à des intérêts particuliers que représente l’abus de droit fiscal, il règne en la matière un vif sentiment d’impunité que renforce encore le faible montant des peines encourues et le flou juridique encadrant cette pratique.

C’est pourquoi le présent amendement entend porter à 150 % la pénalité de majoration des droits frappant les individus qui s’essaieraient à des manœuvres frauduleuses à l’encontre de l’administration fiscale, mesure permettant d’en accentuer le caractère réellement dissuasif. Le taux en cas d’abus de droits serait ainsi aligné sur celui prévu jusqu’en 2005 en cas d’opposition à un contrôle fiscal.