Fabrication de la liasse

Amendement n°I-CD96

Déposé le vendredi 28 septembre 2018
Discuté
Adopté
(mercredi 3 octobre 2018)
Photo de monsieur le député Damien Pichereau
Photo de monsieur le député Jean-Marc Zulesi
Photo de monsieur le député Matthieu Orphelin
Photo de madame la députée Barbara Pompili

Substituer au tableau de l'alinéa 2 le tableau suivant :

« 

TAUX D'ÉMISSION DE DIOXYDE DE CARBONE (en grammes par kilomètre)

TARIF DE LA TAXE (en euros)

Motorisations Essence

Motorisations Diesel

taux ≤ 116

taux ≤ 97

0

117

98

50

118

99

55

119

100

60

120

101

65

121

102

70

122

103

75

123

104

90

124

105

113

125

106

140

126

107

173

127

108

210

128

109

253

129

110

300

130

111

353

131

112

410

132

113

473

133

114

540

134

115

613

135

116

690

136

117

773

137

118

860

138

119

953

139

120

1050

140

121

1153

141

122

1260

142

123

1373

143

124

1490

144

125

1613

145

126

1740

146

127

1873

147

128

2010

148

129

2153

149

130

2300

150

131

2453

151

132

2610

152

133

2773

153

134

2940

154

135

3113

155

136

3290

156

137

3473

157

138

3660

158

139

3853

159

140

4050

160

141

4253

161

142

4460

162

143

4673

163

144

4890

164

145

5113

165

146

5340

166

147

5573

167

148

5810

168

149

6053

169

150

6300

170

151

6553

171

152

6810

172

153

7073

173

154

7340

174

155

7613

175

156

7890

176

157

8173

177

158

8460

178

159

8753

179

160

9050

180

161

9353

181

162

9660

182

163

9973

183

164

10290

184

165

10435

185 ≤ taux

166 ≤ taux

10500

».

Exposé sommaire

Le présent amendement vise à harmoniser la fiscalité sur l’acquisition de véhicules à moteurs à explosion.

En 2016, la part du diesel dans les ventes de véhicules neufs en France dépassait 52 %, un chiffre en constante diminution depuis 2012. Avec un seuil d’amortissement de l’ordre de 32000 kms, et malgré un kilométrage moyen des français de 17000 kms, cette part nous apparaît comme bien supérieure à ce qu’elle devrait être. L’alignement progressif des fiscalités des carburants essence et gazole montre une volonté forte de notre gouvernement dans ce domaine, que le présent amendement vise à renforcer par le biais de la révision de la taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d’immatriculation, plus communément appelée Malus écologique.

L’actuel barème est calculé en fonction des émissions de CO2. Or une motorisation Diesel relâche moins de Dioxyde de Carbone. Cependant, les véhicules diesel sont également à l’origine de l’émission d’oxydes d’azote, les Nox et de particules en Suspension.

Le règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007, relatif à la réception des véhicules à moteur au regard des émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers (Euro 5 et Euro 6), la norme Euro 5 entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2011 pour tous les véhicules neufs, a abaissé la limite d’émissions de particules des voitures diesel de 80 % par rapport à la limite définie dans la norme Euro 4, de sorte que son entrée en vigueur a entraîné la généralisation des Filtres à Particules (FAP) sur ces véhicules. Même si le FAP a contribué à retenir efficacement les suies, les particules fines sont massivement rejetées par ces motorisations. Or les études scientifiques sur la nocivité des particules les plus petites s’accumulent, jugées responsables de nombreux problèmes de santé (asthme, infarctus, AVC notamment).

Aussi, d’après le barème tel que présenté, un véhicule diesel est toujours avantagé à l’acquisition, ce qui est contraire aux engagements français pris dans le cadre de la politique mise en œuvre contre le changement climatique conformément à la loi n° 2016‑786 du 15 juin 2016 autorisant la ratification de l’accord de Paris adopté le 12 décembre 2015 notamment quant à la qualité de l’air mais également pour des questions de santé publique.

Cet amendement rétablit une certaine équité, en appliquant une taxe additionnelle dès lors que le véhicule diesel dépasse les 98g de CO2. Cet écart de 20 % permet d’harmoniser la fiscalité à l’acquisition, car moyenne les véhicules gazole émettent 20 % de moins de CO2 que les véhicules Essence à puissance égale.

Les plus petits véhicules restent néanmoins exonérés de cette taxe, qui se veut incitative dans le cadre de l’acquisition d’un véhicule à moteur à explosion.

La disposition ne génère pas de dépenses supplémentaires pour l’État.