Document mis en distribution le 3 novembre 1999 N° 1861 ______ ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE LÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR PAR M. DIDIER MIGAUD, Rapporteur Général, Député. ANNEXE N° 29
Rapporteur spécial : M.Gilbert GANTIER Député ____ (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page. Lois de finances. La commission des finances, de léconomie générale et du plan est composée de : M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM. Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila.
INTRODUCTION Le projet de budget pour 2000 de laviation civile est présenté devant notre Assemblée, alors que le contexte économique de ce secteur connaît de profondes évolutions. Le mois doctobre 1999 a vu lémergence dun véritable pôle européen de laéronautique civile et militaire, avec la fusion entre Aérospatiale-Matra et Dasa. Cette fusion est dans la ligne du soutien que les gouvernements ont maintenu en faveur de la construction aéronautique. Elle constitue également un gage davenir, à la condition que notre pays sache négocier les modalités de mise en place de la future société européenne. A défaut, les crédits de lÉtat auront certes permis à la France de conserver un haut niveau technologique, mais les centres de décision auront basculé en Allemagne. Aussi est-il urgent de poursuivre la restructuration de nos industries de défense afin que la participation des sociétés françaises à cette fusion ne mette pas en jeu nos intérêts vitaux. En revanche, les a priori idéologiques du gouvernement sur le secteur public ont failli isoler Air France de la plupart des grands systèmes dalliance, non en raison de son statut mais surtout parce que lÉtat actionnaire ne semble toujours pas en mesure dapporter les capitaux nécessaires à son développement. Air France na conservé son attractivité aux yeux de Delta Airlines que par son implantation à Roissy, seul aéroport européen à pouvoir envisager un doublement de sa capacité. Pourtant, rien ne justifie le maintien dans la sphère de lÉtat dune entreprise qui ne remplit pas une mission de service public. On rappellera simplement que la privatisation de la compagnie procurerait les ressources qui lui manquent pour le renouvellement de sa flotte. Une conception similaire conduit également le gouvernement à ne pas envisager la privatisation, ou à tout le moins louverture du capital dAéroports de Paris, ne serait-ce que pour séparer les activités aéronautiques des activités aéroportuaires et commerciales. Or, la rentabilité de cette entreprise satténue, et lalourdissement de la fiscalité, tant au titre de la taxe sur les bureaux et les entrepôts en Ile-de-France que par la suppression du régime des ventes hors taxes, a coïncidé avec lapparition de la concurrence des services en escale. Cependant, la croissance économique donne des raisons despérer à la plupart des industries du transport aérien. Le gouvernement, en se fondant sur une conception désuète de ce secteur, ne prépare pas les grands enjeux de lavenir, mais linternationalisation des activités lobligera sans doute, à terme, à opter pour des solutions libérales. Laisser la page blanche sans numérotation I. LES CRÉDITS DE LAVIATION CIVILE POUR 2000 Lensemble des crédits de laviation civile est retracé dans le budget annexe de laviation civile, à lexception des crédits affectés à la construction aéronautique, qui restent inscrits à la section transport aérien du budget général, et des crédits du Fonds dintervention pour les aéroports et le transport aérien, qui figurent au compte daffectation spéciale n° 902-25. Lanalyse des crédits pour 2000 est rendue malaisée par le risque de voir lÉtat contraint de rembourser 4 milliards de francs indûment perçus sur les compagnies aériennes. Il sagit là de lépilogue dun feuilleton juridique au cours duquel lÉtat na eu de cesse de cautionner, par des validations a posteriori, des pratiques de gestion contestables, non conformes aux articles 18, 21, et 25 de lordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances. A. LA CONDAMNATION DE LÉTAT PAR LE CONSEIL DÉTAT On rappellera que le gouvernement a réformé la fiscalité assise sur les compagnies aériennes et les aéroports dans le cadre de la loi de finances pour 1999. Lorigine de cette réforme ne provenait pas dune volonté de clarification, mais de la crainte quavait lÉtat de devoir rembourser plus de 4 milliards de francs indûment perçus sur les compagnies aériennes. Larticle R.134-4 du code de laviation civile prévoit en effet que « les services rendus par lÉtat pour la sécurité de la circulation aérienne et pour la rapidité de ses mouvements à larrivée et au départ des aérodromes dont lactivité dépasse un certain seuil donnent lieu à rémunération sous forme dune redevance pour services rendus dite redevance pour services terminaux de la circulation aérienne ». Avec la décision n° 95-369 DC du 28 décembre 1995, le Conseil constitutionnel a admis que sur le texte de cet article, les ministres concernés étaient habilités à modifier le montant de la redevance. Il navait toutefois pas admis la validation rétroactive des titres émis en 1990, 1991 et 1993, fondée sur un intérêt exclusivement financier. Depuis lors, le Conseil dÉtat a annulé larticle 4 de larrêté du 21 février 1996 et larticle 2 de larrêté du 16 avril 1996 qui fixaient les taux de la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne. Il a en effet constaté que, pour le calcul des taux de cette redevance, étaient pris en compte les coûts afférents au balisage lumineux des pistes, aux services de sécurité dincendie et de sauvetage et à diverses installations affectées à la gendarmerie, ainsi que 57 % des coûts de fonctionnement de lÉcole nationale de laviation civile, soit des dépenses qui nauraient pas dû être financées par la redevance. Le gouvernement avait essayé de contraindre le droit à saccorder au fait, en tentant une validation législative considérée, pour des raisons de procédure, comme non conforme à la Constitution par la décision n° 98-402 DC du 25 juin 1998 du Conseil constitutionnel sur la loi portant diverses dispositions dordre économique et financier. Le gouvernement a ensuite obtenu, par la loi du 23 décembre 1998 portant diverses dispositions en matière de transports aériens, la validation législative des titres de perception émis sur le fondement des arrêtés des 21 février et 16 avril 1996. Or, par lettre du 26 mai 1999, le Conseil dÉtat a indiqué à M. le Ministre chargé des transports que, conformément à larticle 55 de la Constitution, les traités et accords internationaux régulièrement ratifiés ont, en droit français, une valeur supérieure à celle des lois. Sagissant des lois de validation, elles doivent en conséquence être compatibles avec le droit de toute personne, affirmé par larticle 6-1 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales, à un procès équitable (C.E.D.H. 23 octobre 1997 National Building Society v/ Royaume-Uni ; Conseil dÉtat). Elles ne peuvent faire échec aux décisions juridictionnelles passées en force de chose jugée, et ne peuvent, en tout état de cause, recevoir application que si elles reposent sur des motifs suffisants dintérêt général, ce dont témoigne dailleurs la jurisprudence constante du Conseil constitutionnel (n° 97-390 du 19 novembre 1997). Le Conseil dÉtat, par note du 1er octobre 1998, a donné un avis défavorable à la validation proposée au motif que « cette validation qui nexceptait pas de son champ dapplication le financement des services ayant donné lieu à la décision dannulation intervenue au contentieux, ne reposait pas, compte tenu du montant des sommes en cause au regard du volume global du budget annexe de laviation civile, sur un motif dintérêt général suffisant pour permettre au législateur de faire obstacle aux effets dune décision de justice revêtue de lautorité de la chose jugée ». Sagissant dun litige relatif à lobligation de rembourser une redevance pour service rendu à la suite dune décision de justice passée en force de chose jugée, la contestation porte sur des droits et obligations à caractère civil au sens des stipulations de larticle 6-1 de la Convention européenne des droits de lhomme et des libertés fondamentales. En lespèce, le Conseil dEtat considère que la loi de validation ne paraît pas compatible avec les dispositions précitées de la Convention. Le gouvernement ne pourrait donc pas, sur cette base, refuser aux intéressés qui le solliciteraient le remboursement des sommes indûment mises à la charge des compagnies aériennes. Le Conseil dÉtat considère que ladministration na pas rempli les obligations dexécution lui incombant à la suite de son arrêt rendu le 20 mai 1998. Les différents rapporteurs spéciaux de lAssemblée et du Sénat ont, au cours des années précédentes, alerté le gouvernement sur les irrégularités contenues dans le budget annexe, sans pour autant obtenir quil soit tenu compte de leurs observations. Dans les conditions actuelles, la présentation du budget annexe de laviation civile incite donc à sinterroger sur sa régularité juridique. B. LE DÉTOURNEMENT DE LA VOCATION DU FONDS DE PÉRÉQUATION Créé par la loi de finances pour 1995 (n° 941162 du 29 décembre 1994) et par la loi n° 95115 du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire, le Fonds de péréquation du transport aérien (FPTA) a été conçu pour subventionner les lignes déficitaires, afin dassurer une desserte équilibrée du territoire. Son financement était assuré par une taxe assise sur les passagers. Ce dispositif ne souffrait guère de contestation, même sil a à nouveau accru la fiscalité assise sur le transport aérien. Du moins répondait-il à une volonté politique dassurer laménagement du territoire. Or, larticle 75 de la loi de finances pour 1999 (n° 981266 du 30 décembre 1998) a transformé le FPTA en Fonds dintervention pour les aéroports et le transport aérien (FIATA), dont le champ sest étendu aux dépenses de sécurité, dincendie, de péril aviaire et de sauvetage des aéroports. Larticle 75 de la loi de finances pour 1999 ne constitue quun élément dun dispositif de réforme du financement de laviation civile, comportant une taxe daéroport, une taxe de laviation civile et la transformation du FPTA en FIATA. Pour des raisons tenant aux règles de présentation des lois de finances, ces différentes dispositions ont été examinées séparément alors quelles constituaient un ensemble. Le FIATA dispose comme ressource de la taxe de laviation civile. Le tableau ci-dessous en retrace le produit :
M. François dAubert, rapporteur spécial des crédits de laviation civile pour la loi de finances pour 1999, écrivait lan dernier : « Le dispositif introduit une péréquation du financement des aéroports. On serait en peine den justifier la rationalité économique. Il semble que lÉtat, par la création dune taxe et lextension du compte daffectation spéciale n° 902-25, se substitue aux gestionnaires daéroports (chambres de commerce, et souvent, collectivités locales), vraisemblablement à leur demande, pour léquilibre des comptes des plates-formes. Le risque est grand dassister ensuite au désengagement des collectivités locales, ce qui contraindrait le gouvernement à majorer à terme les taxes perçues sur les passagers. On relèvera à cet égard que la nouvelle « taxe de laviation civile » est allouée à 90 % au BAAC et à 10 % au FIATA. Cette proportion, fixée pour 1999, est fortement susceptible dêtre modifiée si des besoins financiers apparaissaient. Or, une série de dispositions, allant des normes environnementales à la disparition des ventes hors taxe, est susceptible daccroître les dépenses des aéroports. Le fonds financerait alors de manière croissante les actions des aéroports, au détriment des missions régaliennes assurées par le BAAC, et au détriment également de la péréquation des lignes aériennes. » De tels écrits étaient prémonitoires. Larticle 32 du projet de loi de finances pour 2000 modifie en effet la quotité de répartition de la taxe daviation civile pour en affecter le produit à hauteur de 77,7 % au BAAC et 22,3 % au FIATA. En dautres termes, le législateur a voté une mesure daménagement du territoire, qui se transforme en disposition de sécurité des aéroports. Le résultat final consiste en un alourdissement de la fiscalité, qui ne profitera pas à laménagement du territoire. C. LES CRÉDITS DU BUDGET ANNEXE DE LAVIATION CIVILE Le budget annexe de laviation civile pour 2000 sétablit à 8,717 milliards de francs, à comparer à 8,714 milliards de francs en 1999. Le produit de la redevance de route est évalué à 4,908 milliards de francs, soit une diminution de 1,6 % par rapport à 1999, en raison dun tassement prévisible du trafic. Celui des redevances pour services terminaux (métropole et outre-mer) est établi à 1,166 milliard de francs, ce qui constitue une augmentation de 3,3 % par rapport à lancienne redevance. Le tableau ci-après présente les produits (recettes) et les charges du BAAC pour 2000, compte tenu de la nouvelle nomenclature.
Les dépenses de fonctionnement sétablissent à 7,878 milliards de francs. Les dépenses en capital sélèvent à 2,084 milliards de francs, en diminution de 2,2 %. Sur ce total, 1,22 milliard de francs sera consacré à améliorer la sécurité de la navigation aérienne. 1. Les investissements en faveur de la navigation aérienne Théoriquement, les investissements en faveur des ouvrages de navigation aérienne sont censés suivre une progression parallèle à celle du trafic aérien. Ils ont donc enregistré une forte croissance durant la décennie, passant de 407 millions de francs (1988) à 1.400 millions de francs (1994, 1995), puis 1.338 millions de francs en 1998, avant dêtre ramenés à 1.220 millions de francs pour 2000. Le manque de crédits de paiement maintient donc une certaine irrégularité des possibilités dengagements et provoque le maintien en réserve dun montant important dautorisations de programme. Le tableau ci-dessous résume, en engagements, les dépenses dinvestissements du BAAC pour la navigation aérienne.
En ce qui concerne le génie civil, lopération de construction dun nouvel ensemble technique au centre régional sud-ouest de Bordeaux doit se poursuivre, de même que le nouvel ensemble technique de simulation du contrôle du trafic aérien de Toulouse, la réhabilitation de limmeuble du service de linformatique aéronautique dAthis-Mons et la nouvelle vigie de Cayenne-Rochambeau. Lopération de construction dun nouvel ensemble technique sur laérodrome de Pointe-à-Pitre pourrait être lancée en 2000. Dans le domaine des équipements autres que linformatique, des opérations de rénovation ou déquipements nouveaux doivent être lancées en 2000, notamment : · le renouvellement des chaînes de radiocommunication et téléphone de sécurité des centres régionaux de la navigation aérienne. · le renouvellement des mêmes équipements téléphoniques et de radiocommunication sur les aérodromes, pour 10 millions de francs environ en 1999. · la partie installations des équipements liés aux opérations déjà citées ci-dessus, ainsi que les installations des équipements destinés à renouveler, les équipements de radionavigation, datterrissage et de radars est prévue à hauteur de 180 millions de francs environ en 2000. 2. Laffectation de la taxe de laviation civile A compter du 1er janvier 1999, la taxe de laviation civile sest substituée à la taxe de sécurité et de sûreté et à la taxe de péréquation des transports aériens. Elle est assise sur le nombre de passagers et de tonnes de fret ou de courrier embarqués de France sur un vol commercial. Comme auparavant, les compagnies doivent envoyer mensuellement leurs déclarations et paiements aux agents comptables du BAAC au plus tard le dernier jour du mois suivant les vols. Compte tenu dune subvention du budget général, la taxe couvre le financement des dépenses du BAAC qui ne donnent pas lieu à la perception de redevances pour services rendus, et les dépenses du compte daffectation spéciale intitulé « fonds dintervention pour les aéroports et le transport aérien » (FIATA). Les dépenses du FIATA concernent : · les subventions aux entreprises de transport aérien en vue dassurer léquilibre des dessertes aériennes réalisées dans un intérêt daménagement du territoire ; · les subventions aux gestionnaires daérodromes destinées à contribuer au financement des services de sécurité et dincendie, de sûreté, de lutte contre le péril aviaire et des mesures effectuées dans le cadre des contrôles environnementaux ; · les dépenses directes de lÉtat, en fonctionnement et en capital, concernant les services de sécurité et dincendie, ainsi que de sûreté (à partir de 2000) ; Pour 2000, les taux unitaires sont maintenus à leur niveau de 1999, à savoir : · 22,90 francs par passager embarqué à destination dun État membre de lUnion européenne, · 38,90 francs par passager embarqué vers dautres destinations, · 6 francs par tonne de fret ou de courrier. Les fonds collectés sont répartis et affectés au chapitre 70-09 du budget annexe de laviation civile et au compte daffectation spéciale, conformément au quota fixé par la loi de finances, soit pour 1999, respectivement 90 % et 10 %. Pour 2000, il est proposé un quota de 77,7 % et 22,3 %. Le produit résultant des versements de la taxe de laviation civile (au 31 juillet 1999), sélève à 623 millions de francs soit 561 millions au profit du BAAC et 62 millions de francs au profit du FIATA. 3. Les investissements de sécurité et de sûreté Les dépenses directes en investissements de la DGAC en matière de sûreté aéroportuaire sont désormais prévues par le FIATA. En 2000, 120 millions de francs en autorisations de programme et en crédits de paiement seront ouverts sur le FIATA au titre de la sûreté.
Aux dépenses directes du FIATA, il convient dajouter lachèvement des opérations engagées les années précédentes sur le BAAC (autorisations de programme ouvertes et non encore closes au 31 décembre 1999). Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit une dotation de 40 millions de francs de crédits de paiement sur le BAAC destinés à couvrir ces autorisations de programme ouvertes antérieurement. Léventuel reliquat de crédits de paiement de 1999 sera également utilisé en 2000 pour ces mêmes opérations du BAAC. Pour 2000, les dépenses directes de sûreté aéroportuaire sont également prévues par le FIATA et se décomposent en trois postes principaux : · entretien des équipements, estimé à 15 millions de francs : il sagit dune prise en charge transitoire, dans lattente du transfert définitif de la maintenance des équipements de sûreté aux gestionnaires daéroports par le biais des actes de concession ; cette situation pourrait perdurer tant que les accords avec les gestionnaires nauront pas été passés (il ne peut sagir que dune base contractuelle et en aucun cas formellement obligatoire). · formation des personnels de lÉtat concourant aux mesures de sûreté, estimée à 5 millions de francs. · fonctionnement des services, estimé à 30 millions de francs. Laisser la page blanche sans numérotation II. LEXÉCUTION DES CRÉDITS DE LEXERCICE 1998 Les crédits consacrés à laviation civile sont inscrits à la section II 4 Transport aérien du budget de léquipement et des transports, ainsi quau budget annexe de laviation civile et au compte daffectation spéciale n° 902-25 « Fonds de péréquation des transports aériens ». Les crédits relatifs à la météorologie sont retracés à la section II 5 Météorologie ainsi quau budget de létablissement public Météo-France. A. LEXÉCUTION DES CRÉDITS DE LAVIATION CIVILE 1. La section transport aérien La section transports aériens retrace la subvention au budget annexe de laviation civile, les crédits dinvestissement exécutés par lÉtat et les subventions dinvestissement quil accorde.
Sagissant des dépenses ordinaires, une annulation de crédits a été opérée par arrêté du 16 janvier 1998 au chapitre 53-22, pour un montant de 91 millions de francs en crédits de paiement dans le cadre de la régulation budgétaire. Le versement de la subvention au budget annexe de laviation civile (BAAC) a pour sa part été engagé et ordonnancé en quatre fractions de 53,7 millions de francs. Cette subvention a été reprise en recettes sur le chapitre 74-00 de la section exploitation du BAAC. Les dépenses dinvestissement inscrites au chapitre 63-20 ont également subi une annulation, à hauteur de 1 million de francs.
Les consommations au titre de 1998 sur la section transport aérien pour les chapitres 53-20, 53-22 et 63-20 sélèvent respectivement en autorisations de programme à 19,28 %, 85,66 % et 84,19 %. Ce pourcentage, plus élevé quen 1997 (44,4 %), est dû à la réorganisation de la Direction générale de larmement. Le décret n° 97-601 du 31 mai 1997 a modifié les compétences des services du ministère de la Défense aptes à engager le ministère des transports et à exercer les fonctions dordonnateurs secondaires en son nom. 2. Le budget annexe de laviation civile a) Les recettes du BAAC Ces recettes sont retracées dans le tableau suivant :
On relèvera que la taxe de sûreté et de sécurité encaissée au titre de lexercice 1998 sélève à plus de 1.217,16 millions de francs, contre 866,12 millions de francs en 1997, soit 40,3 % de plus. Cette augmentation résulte pour une très large part de laccroissement du trafic aérien. Votre Rapporteur rappelle cependant que lutilisation de la taxe, avant sa transformation en taxe de laviation civile, a méconnu le principe daffectation prévu par larticle 20 de lordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, dans la mesure où elle a financé des dépenses dordre régalien, comme la relevé le Conseil dÉtat. Les redevances de route et de services terminaux constituent, avec la taxe de sûreté, les principaux postes de recettes dexploitation. Compte tenu des prévisions dunités de services taxables, leur rendement était respectivement évalué à 4,759 milliards de francs et 1,121 milliard de francs pour 1998. La redevance de route a enregistré une plus-value de 133,97 millions de francs, soit une proportion de 2,79 %. Ce résultat est en concordance avec laccroissement des unités de services taxables constatées. La redevance pour services terminaux de la circulation aérienne a pour sa part enregistré une moins-value de 6,81 millions de francs ( 0,7 %), qui sexplique partiellement. Les recettes de la deuxième section se présentent ainsi :
b) Les dépenses des première et deuxième sections du BAAC Les dépenses de fonctionnement se sont ainsi établies :
Les dépenses en capital, pour leur part, ont été ainsi exécutés :
Les charges de personnel constituent 56,8 % des dépenses de fonctionnement, à comparer à 53,6 % en 1997. Les autres dépenses ont concerné la subvention à lÉcole nationale de laviation civile, la participation de la France à Eurocontrol, les remboursements à Aéroports de Paris et Météo-France et la contribution de la France aux aéroports de BâleMulhouse et Jersey. c) Le bilan de lexercice 1998 Le résultat de lexercice a dégagé un solde positif dexploitation de 96,07 millions de francs. La situation nette sest en conséquence améliorée, passant de 1,962 milliard de francs à 2,05 milliards de francs. Le fonds de roulement a été porté à 737,2 millions de francs. Lendettement du budget annexe sétablissait à 5,053 milliards de francs au 31 décembre 1998, à comparer à un endettement de 3,798 milliards de francs au 31 décembre 1997, soit une augmentation de 709 millions de francs et une dégradation du ratio Emprunts à long et moyen termes/Fonds propres. 3. Le fonds de péréquation des transports aériens La loi de finances pour 1998 évaluait les recettes du fonds à 48,5 millions de francs. Compte tenu du report des recettes de décembre 1997, les recettes encaissées ont été de 49,48 millions de francs. Pour ce qui concerne lexécution des dépenses, un arrêté du 5 mars 1998 a pris en compte les reports de 1997 sur 1998 et a majoré les recettes du fonds de 158,68 millions de francs. En conséquence, le fonds a disposé pour 1998 dune enveloppe dautorisation de dépenses de 207,18 millions de francs, sur lesquels il a consommé 68,38 millions de francs. Le résultat des ouvertures de report de 1997, des dotations de la loi de finances initiale et des majorations de recettes amènera à présenter des reports de 1998 sur 1999 dun montant de 139,78 millions de francs. Le tableau ci-dessous retrace lexécution du Fonds de péréquation au 31 décembre 1998.
B. LEXÉCUTION DES CRÉDITS DE LA MÉTÉOROLOGIE 1. La section météorologie Les crédits de paiement étaient votés à hauteur de 1,161 milliard de francs, à raison de 836 millions de francs au chapitre 36-20 Subventions de fonctionnement et 234 millions de francs au chapitre 63-20 pour la subvention dinvestissement à Météo-France. Ces dotations nont connu aucune annulation de crédit et ont été intégralement consommées. 2. Létablissement public Météo-France Lexécution financière du budget de Météo-France est retracée dans les tableaux ci-après :
La capacité dautofinancement résultant de lexercice sélève à 172,9 millions de francs, à comparer à 105,3 millions de francs en 1997. Le fonds de roulement sélève à 292 millions de francs, soit environ deux mois de trésorerie. Le ratio de trésorerie à terme est de 2,06, ce qui confère une assise financière solide à létablissement. Le ratio de trésorerie immédiate est de 1,67, ce qui indique un excédent de liquidités sur les dettes à court terme. III. LE TRANSPORT AÉRIEN Dans le cadre du commerce international, le transport aérien est soumis à un régime particulier et restrictif, instauré par la convention de Chicago de 1944. Il confirme le principe selon lequel chaque pays ayant une souveraineté totale et exclusive sur lespace aérien au-dessus de son territoire, tout transporteur étranger souhaitant exploiter une ligne aérienne affectant lespace aérien dun État doit lui en demander lautorisation. Les raisons tiennent aux impératifs de la défense nationale, aux fonctions économiques et sociales des lignes de transports et aux ressources fiscales tirées des droits de trafic. En conséquence, lexploitation des liaisons entre États est gouvernée par un ensemble daccords bilatéraux qui, de façon générale, essaient dassurer une égalité des chances et des avantages entre les compagnies aériennes des États concernés, et qui paralysent les forces concurrentielles du marché. De tels accords exigent presque toujours en pratique que les compagnies aériennes dun État soient détenues de façon majoritaire par des ressortissants de ce pays et soient contrôlées par eux. Ceci empêche les acquisitions transnationales répandues dans les autres secteurs dactivité, pour laisser place à des accords commerciaux (partage de codes). A. LA DIFFICILE ÉMERGENCE DUNE POLITIQUE AÉRIENNE COMMUNAUTAIRE La libéralisation du transport aérien communautaire est intervenue sous leffet de trois facteurs : · la déréglementation du transport aérien intérieur aux États-Unis en 1978, qui commençait à avoir des répercussions indirectes sur les autres marchés ; · les arrêts rendus par la Cour de justice des Communautés européennes confirmant que même en labsence dune politique communautaire du transport aérien, les règles générales du traité (y compris les règles relatives à la concurrence) sappliquaient au transport aérien ; · le passage au sein du Conseil du vote à lunanimité au vote à la majorité qualifiée en matière de mesures de politique de transport aérien. Le processus de libéralisation a rendu caducs les accords bilatéraux entre États membres. Cependant, la plupart dentre eux ont contesté le mandat exclusif de négociation que sattribuait la Commission des Communautés européennes pour conduire leur propre politique à légard des États tiers. Cest ainsi que les Pays-Bas ont signé un accord de « ciel ouvert » avec les États-Unis en septembre 1992. Cet accord a constitué la première étape dune politique américaine cohérente dont le but était de conclure de telles conventions avec le plus grand nombre dÉtats européens, bien que les États-Unis naient rendu publique cette politique quà la fin de 1994. Le programme américain sest concrétisé par des succès rapides, et en octobre 1995 des accords ont pu être conclu avec tous les États visés, sauf la France, lAllemagne, lEspagne, lItalie et le Royaume-Uni. Malgré la réaction de la Commission européenne, lattitude du Conseil a été marquée, dans un premier temps, par la prudence, dautant que lAllemagne signait en février 1996 un accord de ciel ouvert avec les États-Unis, afin de préparer lalliance entre Lufthansa et United Airlines. Le Conseil a néanmoins confié un mandat de négociation à la Commission en mars 1996, mais limité aux seuls aspects réglementaires du transport aérien : règles de concurrence, affectation de créneaux horaires, systèmes informatisés de réservation, partage des codes, sécurité, problèmes de lenvironnement, aides dÉtat et contrôle aérien, à lexclusion des sujets les plus importants et les plus controversés, tels que laccès à la profession, les droits de trafic et les tarifs. La décision du Conseil indiquait que ces sujets seraient abordés dans une deuxième étape, pour laquelle la Commission aurait besoin dun autre mandat. A ce jour, aucun résultat global na abouti avec les États-Unis. Ceux-ci ont en effet toujours déclaré que seuls les accords de « ciel ouvert » permettaient détablir des alliances entre transporteurs. Les États européens hésitent donc entre leur allégeance à la Commission européenne et la nécessité de donner à leur principal transporteur national une assise transatlantique. B. AIR FRANCE : LA LOGIQUE DIRIGISTE DE LÉTAT La libéralisation entraîne à lévidence une restructuration du marché, dans le but de faire des économies déchelle et datteindre une taille critique. Dans le domaine aérien, cet objectif prend la forme de rachat de compagnies, de partages de codes ou de participations croisées. Ainsi, se sont constitués de grands pôles, tels Lufthansa et SAS. En France, British Airways a racheté TAT et Air Liberté afin de drainer sur ses vols internationaux la clientèle française. Les alliances sétendent souvent au-delà de lespace communautaire. KLM et Lufthansa sont respectivement alliées à Northwest et United, ce qui leur permet de conduire une gestion plus serrée. Par ailleurs, les compagnies doivent dautant plus comprimer leurs coûts quelles seront contraintes à court terme de renouveler leurs flottes, en raison du droit de lenvironnement, du vieillissement des appareils et de laugmentation du trafic de 5,1 % par an dici 2015. Plus de 15.000 aéronefs sont ainsi à remplacer, ce qui va exiger le renforcement des fonds propres des compagnies et le recours croissant au marché des capitaux. Linvestissement se chiffre à 1.250 milliards de dollars. Face à ce mouvement, la situation dAir France devient paradoxale. Air France dispose, certes, de nombreux partenaires pour les partages de code, et vient de conclure une alliance avec Delta. Mais lÉtat constitue un actionnaire inutile pour la compagnie. Il na pas les moyens financiers de développer une entreprise fortement capitalistique, ce qui obère toute perspective davenir pour Air France. Des actionnaires privés seraient mieux à même de développer la compagnie dans un domaine qui nest pas un service public, mais qui relève du secteur marchand. 1. Le redressement du chiffre daffaires Compte tenu de la grève de juin 1998, le chiffre daffaires est en légère diminution. Mais la compagnie a poursuivi son plan de redressement, qui lui a permis dêtre à nouveau compétitive. On trouvera ci-dessous lévolution de son chiffre daffaires, en augmentation depuis trois exercices :
On relèvera que le chiffre daffaires passagers sur vol régulier sélève à 42,99 milliards de francs pour lexercice clos au 31 mars 1999, soit une progression de 3,11 % par rapport à lexercice précédent. Le coefficient de remplissage a atteint son meilleur niveau avec 78 %. La limitation des investissements pendant la durée du Plan pour lentreprise, mis en uvre de 1994 à 1996, conjuguée aux mouvements sociaux, sest traduite par une stabilité de loffre au cours du premier semestre de lexercice 1998-1999. Avec la reprise des livraisons davions au second semestre, la croissance de loffre a repris un rythme plus soutenu. Lactivité long courrier a généré une croissance de 8,4 % tandis que le trafic moyen courrier est resté pratiquement stable (en légère hausse de 1,1 %). En termes de coefficient de remplissage, la croissance sur le réseau moyen courrier a atteint 66,85 % contre 65,7 % au 31 mars 1998. Le réseau long courrier a enregistré un coefficient de 78,7 % à comparer à 78,4 % au 31 mars 1998. 2. Le déficit du fret Air France a développé depuis 25 ans une activité de transport de fret. Elle se situe au quatrième rang mondial du transport international de fret en tonnes kilomètres transportées (source IATA 1999). Le chiffre daffaires au kilomètre est de 6,69 milliards de francs pour lexercice 1998-1999, en retrait de 12,2 % par rapport à lexercice précédent, et représente 11,2 % du chiffre daffaires du groupe. Cet exercice a connu une diminution importante du coefficient doccupation, qui sétablit à 62,1 % contre 67,9 % lors de lexercice 1997-1998, à la suite dune forte diminution du trafic ( 8,6 %), essentiellement en raison de la crise asiatique. Air France a dû faire face également à des difficultés spécifiques et ponctuelles parmi lesquelles la grève des pilotes de juin 1998 et le rodage de ses nouvelles installations de traitement au sol à Roissy Charles-de-Gaulle, qui ont pesé sur son niveau dactivité. Air France a transporté sur ses avions passagers et sur ses appareils 1.080.000 tonnes de fret sur lexercice 1998-1999, contre 1.200.000 tonnes lannée précédente. Aux 6,69 milliards de francs de chiffre daffaires lié au transport, viennent sajouter environ 750 millions de francs de recettes complémentaires, annexés au transport de fret proprement dit (frètements, assistance ), ce qui porte le chiffre daffaires au total de lactivité dAir France Cargo à environ 7,4 milliards de francs pour lexercice 1998-1999.
3. Lexcédent brut dexploitation, le résultat courant Lexcédent brut dexploitation a atteint 7,87 milliards de francs sur lexercice clos le 31 mars 1999, soit 2,9 % du chiffre daffaires. Compte tenu des charges et amortissements, le résultat dexploitation sest établi à 1,75 milliard de francs, à comparer aux 2,46 milliards de francs pour lexercice clos le 31 mars 1998. Sans la grève, il aurait représenté 5 % de lexercice 1998-1999. Le résultat financier sest amélioré de 279 millions de francs, pour passer dune charge nette de 1,11 milliard de francs en 1997-1998 à une charge nette de 827 millions de francs. Les frais financiers nets (hors effets de change et variations des provisions à caractère financier) ont continué leur baisse, grâce à la diminution des taux. Au total, le résultat courant avant impôts de lexercice 1998-1999 a été un profit de 1,273 milliard de francs (2,2 % du chiffre daffaires à comparer à un bénéfice de 1,316 milliard de francs sur lexercice 1997-1998). Après impôts et prise en compte du résultat des sociétés mises en équivalence, le résultat net consolidé (part du groupe) de lexercice 1998-1999 est bénéficiaire de 1,63 milliard de francs. 4. Lendettement financier et les capitaux propres Au 31 mars 1999, lendettement net consolidé (dont 1,25 milliard de francs dobligations remboursables en actions) sétablissait à 14,4 milliards de francs, en baisse de près de 1,17 milliard de francs par rapport au 31 mars 1998. Sur lexercice 1997-1998, lendettement net consolidé dAir France, y compris les obligations remboursables en actions, était de 15,6 milliards de francs, en baisse de 400 millions de francs par rapport à lexercice clos le 31 mars 1997. Lendettement représente 81 % des fonds propres, les capitaux propres sélevant à 17,7 milliards de francs. 5. Les investissements Lobjectif de la compagnie est de conduire un programme dinvestissement de 40 milliards de francs en cinq ans, ce qui suppose un cash-flow de 8 milliards de francs pour que la dette reste stable. Cette prévision peut se réaliser si la croissance du trafic est de 4 % par an, et si Air France améliore son coefficient de remplissage. Le tableau ci-après détaille les flux de trésorerie affectés aux opérations dinvestissements sur les deux derniers exercices :
Les acquisitions davions et de biens aéronautiques représentent respectivement 88 % et 85 % des investissements du groupe sur les exercices 1998-1999 et 1997-1998. Le dernier exercice est marqué par la poursuite des livraisons davions long-courriers commandés à la fin de 1996, et le paiement davances sur commande pour la livraison en 1999-2000 dappareils moyen-courriers de la famille Airbus A320. Les autres investissements corporels et incorporels concernent notamment la fin du programme de développement des gares de fret, laménagement des deux tranches de laérogare F de Roissy Charles-de-Gaulle en 1998 et 1999 et la modernisation des systèmes informatiques de gestion. En 1998-1999, les cessions aéronautiques se sont élevées à 1,896 milliard de francs, avec plus particulièrement la vente de trois Airbus A340-200 pour leur remplacement par des A340-300, dans le cadre du programme de rationalisation de la flotte. Sagissant des cessions nettes de 1996-1997, le montant significatif enregistré sur lexercice provenait essentiellement de la vente des Airbus A330 gros porteurs dAir France Europe qui nétaient plus adaptés à lévolution du marché. Les cessions de filiales et participations sélèvent à 686 millions de francs pour lexercice clos le 31 mars 1999, contre 44 millions de francs pour 1997-1998. Ce montant correspond pour lessentiel, dune part à la cession par Air France en mai 1998 de 29 % du capital dAmadeus France à Amadeus Global Distribution pour 269 millions de francs, dautre part à la mise sur le marché de titres Equant au quatrième trimestre 1998-1999 pour 421 millions de francs. 6. Lévolution du capital dAir France Le capital dAir France est ainsi réparti :
A la connaissance de la société Air France, aucun actionnaire ou groupe dactionnaires autre que lÉtat ne détenait, au 31 mars 1999, directement ou indirectement, isolément ou conjointement, ou de concert, plus de 5% du capital ou des droits de vote. Après livraison, en avril et mai 1999, aux salariés des actions de louverture du capital, ceux-ci ont porté leur participation à plus de 11%. Celle-ci est répartie dans les principaux fonds communs de placements suivants : Concorde : (6,8%), Aéroactions 1 et 2 : (2,6%) et Pélican 1 et 2 (0,8%). Les autres titres sont détenus en direct. Au 31 mars 1999, le nombre total des droits de vote et leur répartition était identique à celle des actions, sachant quà chaque action est associée un droit de vote. Le nombre total des droits de vote sétablit à 198.482.857 au 31 mars 1999. Les 904.160 actions dautocontrôle qui étaient détenues au 31 mars 1998 par une filiale à 100% de la société Air France à la suite de la fusion avec Air France Europe en 1997, ont été cédées lors de louverture du capital et ne sont plus à déduire pour le calcul de la répartition des droits de vote. On rappellera que la fusion entre la compagnie nationale Air France, la compagnie Air France Europe et leur maison mère Groupe Air France a été décidée par les assemblées générales des actionnaires de ces sociétés, le 12 septembre 1997 et mise en uvre dès le 1er avril 1997 par un contrat de location gérance. A la suite du rapport des commissaires à la fusion sur les rapports déchange proposés dans le cadre de la fusion-absorption dAir France Europe et Groupe Air France par la compagnie nationale Air France, le rapport déchange a été fixé à 32 actions Air France pour 1 action Air France Europe, et 0,9625 action Air France pour 1 action Groupe Air France S.A. IV. LA CONSTRUCTION AÉRONAUTIQUE La confirmation de la croissance économique a maintenu les prévisions optimistes des principaux constructeurs. Néanmoins, si la conjoncture se retournait, lobsolescence graduelle des avions et lobligation de respecter des normes environnementales plus sévères obligeraient les compagnies aériennes à renouveler environ 20.000 appareils dici lan 2019, soit un marché de 1.250 milliards de dollars. Cette prévision repose sur lhypothèse dune augmentation annuelle du trafic de 5,1 % et du maintien du prix du baril de pétrole à 20 dollars jusquen lan 2000. Malgré la crise économique, la région Asie-Pacifique sera la région où la demande sera la plus forte, avec 33 % de la flotte mondiale en 2015, ce qui correspond à son poids démographique.
A. LES CRÉDITS Le chapitre 53-20 Études, essais et développement de matériel de la section 4 Transport aérien, sélève à 6 millions de francs en autorisations de programme et 4 millions de francs en crédits de paiement, soit une stabilisation des crédits, due à lachèvement de programmes en cours. Le chapitre 63-20 Subventions et participations financières pour études, travaux et investissements connaît une stabilisation, en raison de la finalisation des recherches sur la soufflerie. Les crédits du chapitre 53-22 Programmes aéronautiques civils Études et développement font lobjet dune présentation en six articles afin de regrouper sous un même article générique des programmes qui faisaient, dans lancienne présentation, lobjet dun article spécifique. Le chapitre 53-22 sanalyse ainsi : · Article 13 Recherche amont de laéronautique civile · Article 21 Hélicoptères · Article 36 Moteurs · Article 60 Équipements de bord · Article 81 Avions de transport · Article 84 Autres aéronefs Les crédits du chapitre 53-22 sélèvent à 1.750 millions de francs en autorisations de programme (1.407 millions de francs en 1999) et à 1.396 millions de francs en crédits de paiement (1.422 millions de francs en 1999). Cette croissance des autorisations de programme marque la montée en puissance des recherches en cours. Les crédits du chapitre 53-22 se répartissent ainsi : · Article 13 : Recherche amont de laéronautique civile autorisations de programme 750 millions de francs crédits de paiement 480 millions de francs Ces crédits sont destinés au soutien des programmes détudes et de recherches réalisés par les constructeurs aéronautiques. · Article 21 : Hélicoptères autorisations de programme 40 millions de francs crédits de paiement 55 millions de francs Ce programme poursuit le développement dun hélicoptère bimoteur de moyen tonnage de 14 à 16 sièges, qui sera le successeur du Dauphin au début des années 2000. Le marché de cet hélicoptère, qui devrait être réalisé en partenariat international, est évalué à 600 appareils sur 15 ans. · Article 36 : Moteur autorisations de programme 103 millions de francs crédits de paiement 75 millions de francs La SNECMA est partenaire dans divers projets de motorisation (Airjet, Airbus). Par ailleurs, le nouveau moteur SNECMA devra permettre la motorisation, une fois mise au point, de la version allongée de lA340. · Article 60 : Équipements de bord autorisations de programme 250 millions de francs crédits de paiement 145 millions de francs Les crédits inscrits à cet article sont destinés au développement des équipements de bord, tant électroniques ou électriques que structuraux. · Article 81 : Avions de transport autorisations de programme 755 millions de francs crédits de paiement 637 millions de francs Cet article recense les crédits de développement des Airbus A340 et A340-600, capables de concurrencer le Boeing 777. · Article 84 : Autres aéronefs autorisations de programme 4 millions de francs crédits de paiement 4 millions de francs Les montants inscrits à cet article ont pour objet daider les programmes davions légers, de planeurs et moteurs associés. Si les soutiens nationaux à la recherche aéronautique sont importants, votre Rapporteur regrette la faiblesse de la politique communautaire en la matière, dotée de seulement 261 millions deuros lors du quatrième programme cadre de recherche et développement technologique (PCRD). Le cinquième PCRD devrait permettre de dégager 900 millions deuros. Cette faiblesse reflète la division des États et des constructeurs européens, qui ont quelques difficultés à unir leurs forces, quand les américains ont opéré de longue date dimportantes fusions. B. DES RESTRUCTURATIONS NÉCESSAIRES Le tableau ci-après rappelle aux constructeurs européens lampleur du défi qui leur a été lancé par les industriels américains.
Le rapprochement des constructeurs français et la transformation du statut dAirbus sont désormais au cur de la politique aéronautique de notre pays. 1. Le bilan de la fusion Matra-Dassault-Aérospatiale a) Le bilan industriel Aérospatiale détient, depuis le 30 décembre 1998, une participation de 45,76 % dans le capital de la société Dassault Aviation, à la suite du transfert de la participation de lÉtat dans cette dernière société vers Aérospatiale. La nouvelle société Aérospatiale-Matra est issue du rapprochement des sociétés Matra Hautes Technologies et Aérospatiale. Depuis le 11 juin 1999, Aérospatiale-Matra est une société détenue en majorité par des intérêts privés, dont la structure de lactionnariat se présente ainsi :
Le nouveau groupe ainsi constitué est au deuxième rang européen du secteur aéronautique et spatial et au cinquième rang mondial, avec un chiffre daffaires de 12,3 milliards deuros en 1998 (80,6 milliards de francs) ce qui le place devant Dasa, Northrop, Finmeccanica, Thomson et Hughes et juste derrière Raytheon, Bae-Marconi, Lockheed-Martin et Boeing. Lexercice 1998 sest achevé par un résultat dexploitation bénéficiaire (3,2 milliards de francs). Il en a été de même pour le résultat net (3 milliards de francs). Aérospatiale-Matra réalise la moitié de son chiffre daffaires en Europe (dont 34 % en France) et lautre moitié sur les autres continents (16 % États-Unis, 24 % Asie, 10 % reste du monde). Les secteurs civil et militaire représentent respectivement 65% et 35 % de son activité. Le nouveau groupe occupe des positions mondiales de premier plan dans les secteurs suivants : lanceurs commerciaux (n°1 mondial), hélicoptères (n°1), avions civils (n°2), systèmes de missiles (n°2) et satellites (n°2). Les effectifs atteignent 49.300 personnes dont près de 75 % sont employés en France. Lorganigramme de la société est composé de quatre grandes divisions : · division « satellites » : Matra Marconi Space ; · division « aéronautique » : Eurocopter, G.I.E. Airbus, G.I.E. ATR, Sogerma, Socata Cette division représente 68 % du chiffre daffaires dAérospatiale-Matra avec une place prépondérante détenue par les activités liées à Airbus (34 %) ; · division « systèmes informatiques et télécommunications » : Matra Systèmes et Information, ISTI, Matra Nortel Communications, Matra Datavision, Matra Grolier Network, Matranet ; · division « défense et transport spatial » : AM Missiles, Matra Bae Dynamics, AM Lanceurs, Dassault Aviation (filiale à 45,76 %). b) Le bilan financier pour lÉtat Conformément à laccord passé le 15 février 1999 entre lÉtat et la société Lagardère SCA et dans le cadre des opérations de transfert au secteur privé dAérospatiale, il a été prévu que Lagardère SCA apporte à Aérospatiale les actions de la société Matra Hautes Technologies. Larrêté du 25 mars 1999 a fixé les modalités de ce transfert. Le 6 mai 1999, les assemblées générales extraordinaires respectives des conseils dadministration de Lagardère SCA et dAérospatiale ont approuvé lapport des titres de Matra Aérospatiale. Sur le plan financier, lassemblée générale extraordinaire dAérospatiale du 6 mai 1999 a notamment décidé des opérations de capital suivantes : · Division par cinq du montant nominal des actions, ce qui a porté le nombre dactions à 276.727.970 (dune valeur nominale de 20 francs) ; · Émission de 126.959.805 actions nouvelles de 20 francs de valeur nominale chacune avec une prime démission unitaire de 11,93057 francs par action, soit une prime globale de 1.514.703.049,51 francs, en rémunération de lapport de Lagardère SCA de 32.632.317 actions composant le capital de Matra. En sa qualité de partenaire stratégique privilégié, Lagardère SCA a consenti à lÉtat une garantie dévolution du cours de laction dAérospatiale-Matra par rapport à lindice CAC 40 sur une période de deux ans. Au terme de cette garantie, Lagardère SCA versera à lÉtat un montant qui pourra aller jusquà 1,15 milliard de francs si lévolution du cours de laction est inférieure à 8 % à celle de lindice CAC 40. La nouvelle société Aérospatiale Matra dispose aujourdhui dun capital de 8.073.755.500 francs (soit 403.687.775 actions dune valeur nominale de 20 francs). Le 11 juin 1999, les 74,1 millions dactions (soit environ 17 % du capital dAérospatiale-Matra) mises sur le marché boursier de Paris ont été côtées. Le prix de vente (19,2 euros pour les particuliers et 19,6 euros pour les investisseurs institutionnels) a représenté une valeur denviron 9,4 milliards de francs versée à lÉtat actionnaire. Aérospatiale-Matra est donc valorisée, sur la base du prix de vente, à environ 51 milliards de francs. LÉtat qui est actionnaire à 48 % de la nouvelle société dispose donc dune ressource potentielle, en fonction de lévolution du cours de laction, de 24,5 milliards de francs. C. LA FUSION MATRA-AÉROSPATIALE-DASA 1. Une fusion porteuse despoir La fusion dAérospatiale-Matra-Dasa, intervenue le 14 octobre dernier en une nouvelle entité dénommée EADS est un signal politique fort dans la mise en place dune Europe aéronautique civile et militaire. Mais elle permet surtout à lindustrie aéronautique européenne datteindre une taille critique par rapport à ses concurrents américains. EADS est leader mondial dans les hélicoptères (Eurocopter) et dans les lanceurs spatiaux commerciaux à travers sa participation dans Arianespace, et en seconde position pour les avions commerciaux. Son activité dans les avions de combat (Rafale et lEurofighter) lui offrent la quatrième place sur ce créneau derrière Lockheed Martin, Boeing et Bae. Sa répartition géographique constitue un autre atout. 50 % de ses activités sont réalisées en Europe, 27 % en Asie et en Australie, 17 % aux Etats-Unis, 3 % en Amérique du Sud et 3 % en Afrique.
La répartition du capital dEADS est un double mécanisme, avec une partie française et le groupe Daimler Chrysler. La partie française et le groupe germano-américain à parité possèdent 60 % de la future société. Les 40 % restant sont destinés au marché. Le pôle français est constitué par une société contrôlée à 50 % par lÉtat, à 37 % par Lagardère SCA et 13 % par des investisseurs financiers français. Le second pôle concerne le contrôle de la société EADS. En dehors des 40 % cotés sur les bourses de Paris, Francfort et Amsterdam, les 60 % restant seront détenus par une holding basée au Pays-Bas pour des raisons fiscales. Tant le holding quEADS auront leur siège social dans ce pays puisque lEurope nest pas en mesure de leur offrir un statut de société européenne. Au total, la part de Dasa dans EADS sélèvera à 30 % tandis que, du côté français, 15 % appartiendront au gouvernement, 11,1 % au groupe Lagardère, et 3,9 % aux investisseurs institutionnels français. LÉtat français a réussi à conserver des prérogatives lui donnant droit de veto sur les acquisitions, les alliances et les augmentations de capital. Daimler Chrysler a accepté avec difficulté cette disposition. Mais le pacte dactionnaires permet à Dasa de sortir dEADS sil jugeait linterventionnisme du gouvernement français trop fort. Cest donc une solution de type libéral qui a prévalu pour la mise en place dune industrie aéronautique européenne. Elle annonce vraisemblablement dautres fusions au niveau européen. On notera par ailleurs le rapprochement de quatre industriels européens (Matra-Aérospatiale, Dassault, Snecma et Thomson) avec lentreprise aéronautique brésilienne Embraer, dont ils ont pris 20 % du capital. Cette participation est stratégiquement intéressante, car Embraer est lun des leaders mondiaux des jets régionaux. 2. La transformation du statut dAirbus Airbus demeure un groupement dintérêt économique rassemblant trois sociétés (Aérospatiale-Matra-Dasa, Casa et British Aerospace) dont le rôle est dual. Ils sont à la fois actionnaires et fournisseurs. Le GIE Airbus est principalement chargé de la commercialisation des appareils. Les bureaux détudes et les chaînes dassemblage relèvent de chacun des partenaires. Ces derniers sont liés entre eux par des accords, portant notamment sur les prix entre fournisseurs. Airbus représente 60 % de lactivité dAérospatiale-Matra, 50 % de lactivité de Dasa et 10 % de lactivité de British Aerospace La réorganisation du GIE en société anonyme vise trois objectifs : · mettre lensemble des actifs industriels dans une société ; · établir la vérité des coûts dexploitation, actuellement masquée par le système des prix entre fournisseurs ; · créer un pôle européen intégré daviation civile et militaire. La part dactivité que représente Airbus pour chaque société résume les enjeux industriels de la transformation de son statut. La dévolution dune part du capital et de lintégralité des bureaux détudes et des chaînes dassemblage à une société nouvelle amputerait Matra-Aérospatiale-Dasa de plus de la moitié de leur potentiel. La lenteur dévolution de ce dossier était due, pour une part, au souhait de ces deux sociétés de conserver un rôle moteur dans lindustrie aéronautique. La maîtrise des sites dassemblage constituait en outre un autre enjeu, Toulouse et Hambourg étant en compétition pour demeurer des bassins demplois qualifiés. Mais la fusion des deux sociétés devrait permettre daccélérer la transformation juridique du GIE D. LES RÉSULTATS DE LA SNECMA Le chiffre daffaires de la SNECMA sest élevé en 1998 à 21,7 milliards de francs, soit une progression de 25 % par rapport à lexercice 1997, traduisant la notable augmentation des commandes enregistrées lannée passée. Les prévisions de la SNECMA pour 1999 donnent un chiffre daffaires du même ordre de grandeur que pour 1998, quoiquen légère régression. Le tableau ci-dessous précise la répartition du chiffre daffaires entre les activités en France dune part, civiles et militaires dautre part. Ces chiffres démontrent limportance des exportations pour la SNECMA, qui représentent 72 % de son chiffre daffaires.
La comparaison avec les chiffres de 1997 montre que la progression enregistrée par la SNECMA est presque totalement due au chiffre daffaires à létranger, dans le secteur civil, les autres postes restant stables. La SNECMA réalise la plus grande partie de ses activités de motoriste dans le cadre de sa coopération avec General Electric. Laxe fort de cette alliance est le programme CFM56 réalisé à parité par les deux industriels. En 1998, SNECMA a vendu 1.324 moteurs, ce qui représente près de 60 % du nombre total de moteurs vendus dans le monde pour la catégorie des avions de plus de 100 places. Pour cette même année, 935 moteurs CFM56 ont été produits contre 750 en 1997. Le CFM56 assure la motorisation des avions des familles Airbus A319, A320, A321 et Boeing 737 ainsi que celle de lAirbus A340. Les deux partenaires ont engagé la réflexion nécessaire à la préparation du moteur qui succédera au CFM56. Un programme dacquisition technologique CFM TECH56 a été officiellement engagé en 1998 en vue didentifier, développer et valider les technologies de moteurs permettant de répondre aux besoins futurs du marché. SNECMA coopère également avec le motoriste américain sur le créneau des moteurs de très forte puissance : · coopération à hauteur de 23 % sur le moteur GE90 qui équipe les bimoteurs B777 de Boeing ; · coopération à hauteur de 10 et 20 % sur les moteurs CF6-80 destinés aux Boeing 747 et 767 et aux Airbus A300/A310 et A330. Le résultat net de SNECMA sétablit à 1,622 milliard de francs pour lannée 1998, soit un ratio de 7,5 % par rapport au chiffre daffaires, en légère amélioration. Les effectifs inscrits au 31 décembre 1998 étaient de 13.839 personnes. Des négociations sont actuellement engagées pour définir les modalités dapplication de la réduction du temps de travail au sien de SNECMA. Sous réserve de lissue de ces négociations, leffectif devrait demeurer constant jusquen 2001. V. AÉROPORTS DE PARIS Le secteur des aéroports revêt un caractère stratégique pour notre économie. Il génère des milliers demplois et permet dexporter notre ingénierie. Lallocation des créneaux horaires est également un élément déterminant pour la compétitivité des compagnies aériennes. La politique aéroportuaire française se caractérise par un dynamisme certain, tant en région parisienne quen province, même sil faut admettre quAéroports de Paris (ADP) concentre la majeure partie du trafic. Mais cette entreprise est confrontée au tournant du libéralisme et pourrait faire preuve de plus de productivité. Pour pouvoir être privatisée dans de bonnes conditions, il lui faut améliorer ses performances et son attractivité. A. LA SITUATION FINANCIÈRE DAÉROPORTS DE PARIS Les estimations de lOrganisation de laviation civile internationale (OACI) publiées en décembre 1998 indiquent une augmentation de 1 % par rapport à 1997 du trafic régulier total des compagnies aériennes du monde (exprimé en tonnes-kilomètres) et une augmentation analogue du trafic international régulier. Les statistiques montrent également que le trafic de passagers, exprimé en passagers-kilomètres, a augmenté de 2 % au total et de 3 % pour les vols internationaux. La croissance de loffre de services passagers a été supérieure à celle du trafic, de sorte que le coefficient doccupation moyen a diminué, pour atteindre 68 % sur lensemble des services et 69 % sur les services internationaux. Le trafic de fret, exprimé en tonnes-kilomètres, a, pour sa part, globalement diminué de 1 %. Le nombre de passagers transportés sur les vols réguliers du monde entier est maintenant voisin dun milliard et demi ; quelques 25 millions de tonnes de fret ont été transportées.
Lactivité dAéroports de Paris a ainsi évolué :
1. Les résultats financiers dAéroports de Paris a) Le chiffre daffaires Aéroports de Paris (ADP) a connu en 1998 une nouvelle progression de son chiffre daffaires, en sefforçant de maîtriser ses charges dexploitation.
ADP a néanmoins quelque difficulté à maîtriser ses charges dexploitation. Pour 1998, les raisons tiennent à la mise en place de la nouvelle aérogare F. ADP a néanmoins amélioré sa productivité de 1,5 %. Lautofinancement des dépenses dinvestissement est tombé à 63 % en 1998, à comparer à 70 % en 1997 (2,732 milliards de francs, en hausse de 25 % par rapport à 1997). Le recours à lemprunt a, en conséquence, porté sur 1.260 millions de francs, contre 500 millions de francs en 1997. b) Le bilan financier Ce bilan sétablit ainsi :
Les capitaux propres ont augmenté de 536 millions de francs, grâce aux résultats de lexercice et aux provisions réglementées. Lautofinancement sétablit à 1,850 milliard de francs, en augmentation de 20,9 % par rapport à 1997. On relève une reprise des acquisitions foncières liées à lextension de laéroport de Roissy (146 ha), ainsi que la mise en place dun plan dinsonorisation pour les riverains. En outre, la suppression des ventes hors taxes pour les passagers intracommunautaires et la libéralisation de lassistance en escale obligeront ADP à accentuer ses efforts de productivité. 2. Les prévisions financières pour 1999 et 2000 Le budget primitif de 1999, adopté par le conseil dadministration dADP en décembre 1998, a prévu une croissance moyenne du trafic (+ 4,5 % pour les passagers et + 6,8 % pour les mouvements).
Le tableau demplois et de ressources du budget primitif pour 2000 se présente de la manière suivante :
Pour 2000, les hypothèses établies par ADP reposent sur une croissance de 4,1 % du nombre de passagers et 3,3 % pour les mouvements commerciaux. Compte tenu de ces perspectives de trafic, ADP devrait dégager en 2000 une capacité dautofinancement de 1,850 milliard de francs, et ainsi assurer à hauteur de 60 % les investissements nécessaires à laccueil du trafic dans les conditions souhaitées par les compagnies aériennes, les passagers et les entreprises présentes sur les plates-formes parisiennes. Ces investissements sont évalués à 1,968 milliard de francs. B. LES MODIFICATIONS DES RÈGLES JURIDIQUES Seule plate-forme européenne disposant dimportantes réserves foncières, ADP a établi un programme dinvestissement soutenu pour les années à venir, allant de la quatrième piste de Roissy à la réhabilitation dOrly Sud en 1999. Mais une série de dispositions aura pour conséquences daccroître les charges que lentreprise supporte. 1. Lassistance en escale La directive européenne sur laccès au marché de lassistance en escale dans les aéroports de la Communauté a été transposée en droit français par le décret n° 98-7 du 5 janvier 1998 portant modification du code de laviation civile. Pour les aéroports parisiens, lapplication de la directive se traduit, sauf dérogation accordée en raison de contraintes despace ou de capacité disponible, par : · louverture de lauto-assistance le 1er janvier 1998, en totalité dans les aérogares et partiellement du côté des pistes ; · la libéralisation de lassistance aux tiers le 1er janvier 1999, totalement dans les aérogares et partiellement du côté des pistes ; · le 1er janvier 2001, lun des partenaires autorisés pour lassistance aux tiers du côté des pistes devra être indépendant de lentité gestionnaires de laéroport et des compagnies majeures opérant sur laéroport. Par ailleurs, pour répondre au souci de transparence, ADP doit assurer une séparation stricte des comptes entre son activité dassistant et son activité dautorité aéroportuaire. La procédure dagrément des prestataires est entrée en vigueur le 1er juillet 1998. Les prestataires dassistance en escale et leurs sous-traitants doivent détenir un agrément délivré par le préfet. Le nombre de transporteurs aériens autorisés à pratiquer lauto-assistance est limité par décision du ministre chargé des transports sur demande du gestionnaire de laéroport de la manière suivante :
La procédure de sélection est de la compétence du gestionnaire de laéroport. Les transporteurs aériens désirant sauto-assister sont classés en fonction de leur trafic sur la plateforme. Depuis le 1er janvier 1999, le marché dassistance en escale côté aérogare (comme lassistance aux passagers) est entièrement ouvert à la libre concurrence. En ce qui concerne le nombre de prestataires sur les pistes, des arrêtés de limitation ont été pris pour les aéroports dOrly, de Roissy, de Nice et de Marseille.
Les prestataires sont sélectionnés par appel doffres. Pour Aéroports de Paris, la décision ministérielle devrait arriver en novembre 1999. Quant à Nice, lappel doffres est en cours. Pour laéroport de Marseille, la Chambre de commerce et dindustrie a analysé les dossiers des candidats et, après réflexion et consultation du comité des usagers, demande une libéralisation totale du marché de lassistance en escale. A compter du 1er janvier 2001, aux termes de la directive, lun au moins des prestataires de service doit être indépendant, à la fois du gestionnaire de laéroport et de toute compagnie aérienne réalisant plus de 25 % du trafic de laéroport sur tout aéroport accueillant plus de 2 millions de passagers par an. Ceci conduira à envisager à cet horizon un troisième prestataire, si Aéroports de Paris et Air France sont tous deux sur le marché. 2. La suppression des ventes hors taxes La décision du Conseil des ministres de la Communauté européenne en date du 11 décembre 1991 a prorogé jusquau 30 juin 1999 le régime des ventes hors taxes pour le trafic intra-communautaire au bénéfice des aéroports et inscrit ce délai dans la directive 91/680/CEE du 16 décembre 1991. Ce moratoire avait été accepté, à lépoque, par les professionnels. Le gouvernement sest joint, lors du Conseil des ministres de léconomie et des finances du 19 mai 1998, aux États membres qui ont demandé à la Commission la réalisation dune étude dimpact sur les conséquences économiques et sociales entraînées par la suppression du commerce hors taxes intra-communautaire. Faute dunanimité, cette demande na pu aboutir. Le gouvernement a également soutenu les conclusions de létude dimpact sur la suppression du commerce hors taxes sur lactivité économique des transporteurs, commerçants, producteurs et des secteurs périphériques du transport maritime, et sur lemploi dans les régions concernées, remises par M. André Capet, député du Nord, sur une demande du Premier ministre. En labsence dunanimité des États-membres, aucune adaptation européenne des mesures entrées en vigueur le 1er juillet 1999 na pu être réalisée. Après deux mois dactivité dans le cadre du nouveau régime de vente, la diminution de recettes provenant de la suppression des ventes hors taxes est de lordre de 240 millions de francs sur une année pleine pour Aéroports de Paris. Les secteurs les plus touchés sont les alcools, les tabacs et dans une moindre mesure, les parfums. Ces trois activités représentaient environ 60 % du montant total des redevances commerciales perçues par ADP en 1998. Les pertes dans les autres secteurs (mode, bijouterie, gastronomie, photo-son, etc.) sont plus limitées. Si les grands aéroports de province sont également concernés par cette réforme, il est encore trop tôt pour en mesurer précisément les effets. Les pertes annuelles de chiffre daffaires sont estimées à 20 millions de francs pour Nice, 24 millions de francs pour Lyon, et 2 millions de francs pour Marseille. 3. Des investissements nécessaires Le transport aérien est en croissance constante depuis de nombreuses années, autour de 4 % par an pour le trafic passagers. Celui-ci a dépassé 63 millions de passagers sur les aéroports parisiens en 1998, ce qui signifie que dici cinq ans, ces derniers devront être capables daccueillir environ 15 millions de passagers supplémentaires, soit presque la moitié du trafic actuel de laéroport de Roissy. Cette croissance doit se faire en respectant les contraintes administratives et environnementales : plafonnement à 250.000 créneaux sur Orly et plafonnement des nuisances sonores au niveau atteint en 1997 pour CDG. Le nombre des mouvements ayant dores et déjà presque atteint le plafond de 250.000 sur laéroport dOrly, laugmentation de capacité se fera sur laéroport de Roissy. Pour faire face à cette demande, Aéroports de Paris a commencé la mise en uvre sur cet aéroport dun important programme de développement et damélioration des infrastructures. Aéroports de Paris a mis en uvre un programme soutenu dinvestissements, portant principalement sur : · louverture en mai 1999 de la deuxième partie du terminal F de Roissy 2 ; cette mise en service complète du hall F, après louverture partielle de la «partie Schengen » en avril 1998, porte la capacité de traitement annuelle du terminal F à 10 millions de passagers, dont 6 en régime Schengen et 4 en régime international . · le terminal E à Roissy 2 : A partir de 2003, la mise en service du hall 2 E permettra laccueil, dans un premier temps, denviron 8 à 9 millions de passagers internationaux supplémentaires, (75 % long courrier et 25 % moyen courrier). Parallèlement, le hall 2F pourra être converti entièrement en régime Schengen si la situation lexige ; · La mise en place du terminal arrivée T9 à la fin davril 1998 : la capacité de traitement des vols charter a été portée à 2 millions de passagers, assurant ainsi la croissance à moyen terme de cette catégorie de vols. Des travaux complémentaires visant à améliorer la qualité de service offerte aux passagers seront réalisés à court terme. 4. Ouvrir le capital dAéroports de Paris Lanalyse du bilan financier dADP montre que malgré une gestion sérieuse, limportance de ses programmes dinvestissements nécessite de nouvelles sources de financement. Le recours au marché de capitaux paraît la plus adaptée, car elle évite dalourdir les charges de la puissance publique. La privatisation dADP pourrait être totale ou partielle, à linstar de celle dAir France et à la lumière des situations, très diverses, constatées dans les autres pays de la Communauté européenne.
Les aéroports européens jouissent en général dune grande autonomie de gestion, sous le contrôle de la puissance publique. Il nest pas question de remettre en cause le rôle régulateur de celle-ci, mais de mieux dégager les activités qui relèvent de lactivité commerciale des tâches de sécurité et de contrôle aérien. Une privatisation, même partielle, dADP, apporterait à lÉtat des ressources pour la recapitalisation dautres entreprises du secteur public, tout en améliorant la gestion de lentreprise. VI. LA MÉTÉOROLOGIE NATIONALE Les crédits de la Météorologie nationale pour 2000 sont retracés à la section 4 du fascicule III - Transports. Ils regroupent les subventions de lÉtat à létablissement public Météo France. Le tableau ci-dessous permet de comparer lévolution des crédits :
Les autorisations de programme et les crédits de paiement augmentent respectivement de 6,8 % et 2,6 %. La diminution des concours de lÉtat est compensée par laugmentation attendue des recettes commerciales de Météo France. A. FONCTIONNEMENT ET INVESTISSEMENT La subvention de fonctionnement sélève à 837 millions de francs, soit une stabilisation. Elle prévoit lintégration au budget de Météo France de mesures concernant les transformations demplois ainsi que les ajustements techniques résultant de la présence, dans les effectifs de létablissement, de personnels communs à laviation civile et à Météo France. Enfin, dans le cadre de la politique de redéploiement des emplois, 40 emplois de techniciens sont transformés. La subvention d'investissement versée à Météo France représente 250 millions de francs, tant en autorisations de programme quen crédits de paiement, soit une augmentation par rapport à 1999. 220 millions de francs sont versés au titre dEumetsat. La dotation réservée aux satellites couvrira à la fois les dépenses relatives à la série actuelle des Météosat ainsi que, dune part, au développement des générations à venir de satellites géostationnaires destinés à les remplacer, dautre part, au développement du futur satellite européen en orbite polaire qui viendra ainsi compléter le système dobservation spatiale de latmosphère. Cette dotation sera cependant insuffisante pour couvrir les dépenses prévues au budget dEumetsat et votées par la représentation française. Eumetsat devra la compléter par un emprunt. B. ACTIVITÉS DE MÉTÉO FRANCE Outre les dotations de lÉtat, Météo France bénéficie dune partie des redevances de navigation aérienne, donnant lieu à un versement du budget annexe de laviation civile, ainsi que de ressources résultant de lactivité commerciale. Lensemble des activités sarticule autour de trois pôles : · le calcul intensif, en vue de la prévision numérique sur le climat ; · le développement dune gamme de produits et un système dinformation et de prévision pour les secteurs professionnels ; · la confirmation de lengagement de Météo France dans les programmes internationaux. Il résulte de ces choix un certain nombre dactions dans les domaines suivants : · Le réseau dobservation Dans ce domaine, leffort est maintenu sur les programmes dobservation en surface (au sol, en mer, le réseau dobservation de la foudre ou le réseau dobservation de la neige), en altitude (en particulier avec l'équipement en instruments de mesure dune dizaine davions des lignes intérieures) et par radars. · Linformatique Cette action a pour objectif, dune part, le maintien de la puissance de calcul indispensable à la finesse des prévisions numériques et au développement de scénarii dévolution du climat, dautre part outre les actions permanentes de mise à niveau de lexistant dans les services les premiers investissements nécessaires à la refonte du système de transmission et de traitement de linformation dans les centres départementaux de Météo France. · La recherche Le centre national de la recherche météorologique (CNRM) poursuit ses principales actions de recherche avec lamélioration du système dobservation, la modélisation de la prévision et des recherches sur lévolution du climat. · La recherche fondamentale Elle concerne essentiellement la turbulence, la physique et la dynamique des systèmes précipitants. Laisser la page blanche sans numérotation EXAMEN EN COMMISSION Dans sa séance du 7 octobre 1999, la commission des Finances a examiné les crédits des Transports aériens et de la météorologie. Après lexposé du Rapporteur spécial, qui a proposé le rejet des crédits, M. Alain Rodet a souhaité connaître les liens entre Air France et les compagnies régionales se livrant à la sous-traitance, ainsi que le programme dinvestissements de Météo France. M. Pierre Hériaud a interrogé le rapporteur sur le coefficient de remplissage dAir France, sur les hypothèses qui fondent le programme quinquennal dinvestissement, avant de faire part de ses doutes sur la capacité du BAAC à financer les dépenses de contrôle et de sécurité. Il a ensuite souhaité des précisions sur le programme dinvestissement de Météo France. M. Jean-Pierre Delalande a demandé quel était le montant des crédits consacrés à la lutte contre les nuisances sonores, toutes actions confondues, avant de sinterroger sur lutilité du FIATA. Il a ensuite indiqué que le développement de Roissy provoquait des nuisances croissantes et a souhaité savoir si des crédits étaient prévus pour la construction dun troisième aéroport. M. Michel Inchauspé a regretté la diminution du trafic de fret dAir France avant dinterroger le Rapporteur sur les pertes financières dAérospatiale, sur le financement du nouvel immeuble de la direction générale de lAviation civile et la destination des locaux quelle occupe actuellement et sur léventualité dune ouverture minime du capital dAéroports de Paris, ce qui permettrait à cette entreprise publique déchapper à la tutelle du Comité des investissements à caractère économique et social (CIES), dont lutilité nest pas avérée, les choix quil impose nétant pas nécessairement les plus rationnels. En réponse aux intervenants, votre Rapporteur spécial a apporté les précisions suivantes : ù les liens entre Air France et certaines compagnies régionales permettent à la compagnie dalimenter sa plate-forme internationale, sans avoir pour autant à gérer des avions de petite capacité, ce qui constitue un métier spécifique ; ù le coefficient de remplissage sur Air France atteint 78 % , ce qui implique un taux encore plus élevé pour satisfaire le programme dinvestissement, notamment en avions neufs. Léchéancier de remboursement de la dette est établi sur une quinzaine dannées, à la condition que les hypothèses économiques de croissance se confirment ; ù il nexiste pas de crédits prévus pour la construction dun troisième aéroport en région parisienne. Il est regrettable que les élus locaux aient permis des constructions aux abords de la plate-forme de Roissy. En revanche, est prévue louverture dun aéroport privé de fret à Wattries, à linitiative du conseil général de la Marne ; ù le programme dinvestissement de Météo France est principalement consacré à la mise au point de grands systèmes, notamment informatiques, permettant daméliorer les prévisions. M. Jean-Pierre Delalande a indiqué quil voterait contre les crédits du transport aérien qui ne prévoyaient aucune disposition ni en faveur dun troisième aéroport en région parisienne ni pour la lutte contre les nuisances sonores. Puis, la Commission, contre lavis du Rapporteur spécial, a adopté les crédits des Transports aériens et météorologie ainsi que les crédits du budget annexe de lAviation civile ouverts à larticle 42 (services votés) au paragraphe I de larticle 43 (mesures nouvelles, autorisations de programmes) et au paragraphe II de larticle 43 (mesures nouvelles, crédits de paiement) et vous demande démettre un vote favorable à leur adoption. N°1861-29. - Rapport de M. Didier Migaud, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - équipement, transports et logement : transports aériens et météorologie - Cliquer ici pour retourner au sommaire général - Cliquez ici pour retourner à la liste des rapports et avis budgétaires - Cliquez ici pour retourner à la liste des discussions budgétaires
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