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le 18 novembre 1999

N°1861

______

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

    ONZIÈME LÉGISLATURE

    Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 14 octobre 1999.

RAPPORT

FAIT

    AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR
    LE PROJET DE
    loi de finances pour 2000 (n°1805),

PAR M. DIDIER MIGAUD,

Rapporteur Général,

Député.

——

ANNEXE N° 43


COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ET ENTREPRISES PUBLIQUES

Rapporteur spécial : M. DOMINIQUE BAERT

Député

____

    (1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.

                      Lois de finances.

        La commission des finances, de l’économie générale et du plan est composée de :

    M. Augustin Bonrepaux, président ; M. Didier Migaud, rapporteur général ; MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Yves Tavernier, vice-présidents, MM. Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jégou, Michel Suchod, secrétaires ; MM.  Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Christian Bergelin, Eric Besson, Alain Bocquet, Jean-Michel Boucheron, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Arthur Dehaine, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, Maurice Ligot, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Jean Rigal, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila.

INTRODUCTION 7

PREMIÈRE PARTIE : LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR 9

I.– PRÉSENTATION GÉNÉRALE 12

A.– UNE POLITIQUE VOLONTARISTE DE RÉDUCTION DU NOMBRE DE COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR 12

B.– LES RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : UNE STABILISATION D'ENSEMBLE EN 2000 17

1.– Un tassement déjà perceptible en 1998 17

2.– Un écart significatif, et donc insatisfaisant, entre prévisions et recettes constatées 19

3.– Les prévisions pour 2000 21

C.– LA CHARGE NETTE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : UN NOUVEL EXCÉDENT 24

1.– Des résultats s'éloignant largement des prévisions initiales en 1998 24

2.– Les prévisions pour 2000 : un excédent très comparable à celui anticipé pour 1999, mais dû cette année aux opérations temporaires 28

II.– LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS PAR CATÉGORIE DE COMPTES 31

A.– UN FORT RECUL DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE 31

1.– Un impact important des suppressions de comptes sur l'évolution des recettes affectées 31

2.– La poursuite des évolutions du rôle de certains comptes 41

B.– LES COMPTES DE PRÊTS ET D'AVANCES DU TRÉSOR 47

1.– Les comptes de prêts : un excédent en hausse 47

2.– Les comptes d'avances du Trésor : une envolée des avances pour impositions locales 49

C.– LES COMPTES DOTÉS DE DÉCOUVERTS 51

1.– Les comptes de commerce : un flou insatisfaisant 52

2.– Les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers et les comptes d'opérations monétaires 53

DEUXIÈME PARTIE : LES ENTREPRISES PUBLIQUES 55

I.– LES RELATIONS FINANCIÈRES ENTRE L'ETAT ET LE SECTEUR PUBLIC 55

A.– LES OPÉRATIONS RETRACÉES PAR LE COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE N° 902-24 55

1.– Le bilan des opérations de privatisation depuis 1993 55

2.– Des recettes importantes en 1998 et, dans une moindre mesure, en 1999 58

3.– Le poids très important des dotations en capital 69

B.– LES RECETTES NON FISCALES PROVENANT DES ENTREPRISES PUBLIQUES 76

II.– LES RÉSULTATS DES ENTREPRISES PUBLIQUES S'AMÉLIORENT, MÊME SI DE FORTS CONTRASTES SUBSISTENT 78

A.– UNE STABILISATION DE LA SITUATION DES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES 78

B.– LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER : DES SITUATIONS TOUJOURS CONTRASTÉES 82

C.– UN PÔLE FINANCIER PUBLIC QUI SE RÉORGANISE PROGRESSIVEMENT 86

EXAMEN EN COMMISSION 97

ARTICLE 44 : Suppression de comptes d'affectation spéciale 98

ARTICLE 45 : Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives. Services votés 105

ARTICLE 46 : Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives. Mesures nouvelles 106

ARTICLE 47 : Modification du compte de commerce n° 904-06 "Opérations commerciales des domaines" 109

ARTICLE 48 : Comptes spéciaux du Trésor. Opérations à caractère temporaire. Services votés 113

ARTICLE 49 : Comptes de prêts. Mesures nouvelles 115

ARTICLE 50 : Comptes de commerce. Mesures nouvelles 117

INTRODUCTION

    S’agissant des comptes spéciaux du Trésor, le projet de loi de finances pour 2000 s’inscrit dans la continuité de l’action menée par le Gouvernement depuis 1997 en vue de rationaliser et clarifier l’usage fait des comptes d’affectation spéciale. Cinq d’entre eux seront clos au 31 décembre 1999. L’effort de réduction du nombre de comptes est donc significatif et sans doute appelé à se poursuivre.

    Pour autant, si les comptes d’affectation spéciale font l’objet de critiques récurrentes, plus ou moins fondées, il n’en reste pas moins qu’ils sont expressément prévus par l’ordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances et qu’ils peuvent, dans certains cas, jouer un rôle particulièrement utile. Le réexamen de l’utilité de chacun des comptes existants est donc parfaitement nécessaire et légitime, mais ne saurait être interprété comme un rejet global de la formule.

    Les comptes d’affectation spéciale et les entreprises publiques entretiennent des relations étroites, puisque l’un des principaux d’entre eux, le compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés (n° 902-24), retrace notamment les recettes issues des cessions et les dotations et apports en capital au secteur public.

    A cet égard, outre le traditionnel panorama sur la situation économique et financière des entreprises publiques, votre rapporteur spécial a tenu à dresser un bilan patrimonial précis des recettes de privatisation encaissées par l’Etat depuis 1993.

PREMIÈRE PARTIE

LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

Alors que, les années précédentes, l’évolution de la charge nette des comptes spéciaux du Trésor avait été plutôt erratique, les prévisions pour 2000 sont, somme toute, très proches de celles figurant dans la loi de finances pour 1999. Ainsi, la charge nette des comptes spéciaux du Trésor serait négative à hauteur de presque 3 milliards de francs, soit un excédent des recettes par rapport aux dépenses. La situation serait donc assez proche de celle prévue pour 1999, avec une charge nette négative à hauteur de 3,11 milliards de francs. Toutefois, l’origine de l’excédent pour 2000 est singulièrement différente. Alors que l’excédent était précédemment dégagé par les opérations définitives des comptes d’affectation spéciale, pour 2000 l’excédent proviendrait des opérations à caractère temporaire.

1.– L’équilibre pour les opérations définitives

Les recettes et dépenses des comptes d’affectation spéciale devraient s’élever à 42,9 milliards de francs. La charge nette des opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale est pratiquement nulle (– 1 million de francs).

On peut légitimement considérer qu’il s’agit là d’une forme de retour à la normale, les comptes d’affectation spéciale ayant vocation à être votés en équilibre. Ainsi, la charge nette négative de 3,44 milliards de francs prévue pour 1999 était atypique et résultait des mouvements observés sur le Fonds pour le financement de l’accession à la propriété (n° 902-30), destinataire de l’intégralité de la contribution des organismes collecteurs du 1% logement (soit 6,6 milliards de francs), mais ne bénéficiant que de 3,13 milliards de francs d’ouvertures de crédits de paiements, destinés à solder les autorisations de programme ouvertes sur le compte avant sa clôture, prévue pour le 31 décembre 1999. De fait, pour 2000, ce compte est clôturé, en vertu de l’article 74 de la loi de finances pour 1999.

Parmi les évolutions devant également être soulignées pour 2000 on notera la baisse des charges (- 8%) et des recettes (- 14,4%).

Si l’on raisonne hors recettes de privatisation, la baisse des recettes pour 2000 devrait être de 20,4%, contre près de – 10% en 1999.

2.– Un fort excédent au titre des opérations temporaires

La charge nette des opérations temporaires évolue très fortement, puisqu’elle passerait de 329 millions de francs en 1999 à un excédent de presque 3 milliards de francs en 2000.

…/…

Ce mouvement s’explique tout d’abord par l’accroissement de l’excédent anticipé pour les comptes de prêts, qui passerait de 86,5 millions de francs en 1999 à 1,96 milliard de francs en 2000. L’excédent du compte n° 903-07 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l’Agence française de développement » progresserait de 590 millions de francs sous l’effet d’une forte hausse des remboursements en capital obtenus sur les prêts du Trésor, tandis que le compte n° 903-17 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France » serait équilibré l’an prochain, alors qu’une charge de 1,3 milliard de francs est prévue pour 1999.

Par ailleurs, le compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54) passerait de l’équilibre à un excédent de trésorerie de 1,7 milliard de francs en 2000. En effet, la loi de finances pour 1999 prévoyait un équilibre du solde du compte d’avances aux collectivités locales, après trois années atypiques faisant apparaître un solde positif pour ce compte (+ 1,94 milliard de francs en 1996, + 152 millions de francs en 1997 et + 555 millions de francs en 1998). La révision pour 1999 porte l’excédent du compte n° 903-54 à 1 milliard de francs, compte tenu des bons résultats observés en fin d’année 1998 en matière de recouvrement des impôts locaux.


ÉVOLUTION DES OPÉRATIONS DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

 

Loi de finances 1999

Projet de loi de finances 2000

 

Recettes

Dépenses

Charge nette (a)

Découverts

Recettes

Évolution

(en %)

Dépenses

Évolution

(en %)

Charge nette (a)

Évolution (en % )

Découverts

Évolution

(en %)

Comptes d’affectation spéciale

- Opérations définitives

- Opérations temporaires

Total

50.103

73

50.174

46.660

46

46.706

(–) 3.443

(–) 27

(–) 3.470

42.903,7 (b)

0

42.903,7

– 14,4

– 100

– 14,5

42.903

0

42.903

– 8

– 100

– 8,1

(–) 1

0

(–) 1

– 99,99

100

– 99,99

Comptes de prêts

5.494,5

5.408

(–) 87

6.306,4

+ 14,8

4.350

– 19,6

(–) 1.957

+ 2.250

Comptes d’avances du Trésor

374.461

374.500

39

381.083

+ 1,8

379.400

+ 1,3

(–) 1.683

n.s.

Comptes de commerce (c)

22.744,7

22.688,2

(–) 56,4

1.812

22.172,2

– 2,5

22.218,2

– 2,1

46

n.s.

1.814

+ 0,1

Comptes d’opérations monétaires

« 

« 

420

0

« 

« 

555

+ 32,1

0

0

Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers


« 


« 


40


308


« 



« 



40


0


308


0

Total des comptes spéciaux

dont :

- opérations à caractère définitif

- opérations temporaires

452.876,3

50.103

402.773,2

449.302,2

40.660

402.642,2

(–) 3.114

(–) 3.443

329

2.120

2.120

452.465,3

42.903,7

409.561,6

– 0,09

– 14,4

+ 1,7

448.871,2

42.903

405.968,2

– 0,09

– 8

+ 0,8

(–)2.998

(–) 1

(–)2.998,5

– 3,7

– 99,99

n.s.

2.122

2.122

+ 0,09

+ 0,09


(a) Le signe (–) correspond à un solde excédentaire : la charge est un solde déficitaire.

(b) Sans tenir compte de l’adoption de l’amendement N° I-549 du Gouvernement instituant une contribution sur les retransmissions audiovisuelles de manifestations sportives, affectée au FNDS.

(c) Les prévisions de recettes et de dépenses ont un caractère évaluatif.

I.– PRÉSENTATION GÉNÉRALE

      A.– UNE POLITIQUE VOLONTARISTE DE RÉDUCTION DU NOMBRE DE COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

    En raisonnant sur longue période, le nombre de comptes spéciaux du Trésor a notablement diminué par rapport au début des années soixante (73 comptes au total) ou soixante-dix (76 comptes), pour n’être plus que 42 en 1990. Une tendance au retour à la croissance du nombre de comptes a refait jour au milieu des années 1990. Le nombre de comptes a ainsi atteint un pic de 1995 à 1997, avec 44 comptes spéciaux du Trésor. Cette évolution résultait avant tout d’un recours accru à la formule du compte d’affectation spéciale. Depuis 1997, comme l’indique le tableau ci-après, ce sont ces mêmes comptes d’affectation spéciale qui contribuent à une décroissance du nombre de comptes.

NOMBRE DE COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

 

1960

1970

1980

1990

1994

1995

1996

1997

1998

1999

PLF2000

Comptes à crédits

Comptes d’affectation spéciale

Comptes d’avances du Trésor

Comptes de prêts

20

11

10

15

12

17

14

5

10

13

5

4

14

5

4

18

5

4

18

5

4

19

5

4

18

5

4

17

5

4

12

5

4

Comptes à découverts

Comptes de commerce

Comptes de règlement avec les
gouvernements étrangers

Comptes d’opérations monétaires

17


9

6

17


9

6

14

7

4

14

2

4

11

2

4

11

2

4

11

2

4

10

2

4

10

1

4

10

1

4

10

1

4

Total

73

76

54

42

40

44

44

44

42

41

36

    · Cette reprise du mouvement d’effritement a été initié par la loi de finances pour 1998. Certes, deux comptes d’affectation spéciale ont été créés à cette occasion. Le premier l’a été en vue d’un objet bien déterminé et pour une période que l’on peut espérer limitée. L’article 61 de la loi précitée a en effet institué le compte n° 902-31 « Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie », dont l’objet est de recueillir des versements de la Fédération de Russie, en application du mémorandum d’accord signé le 26 novembre 1996, et de retracer les versements aux futurs bénéficiaires de l’indemnisation. Compte tenu de son objet très spécifique et des garanties d’affectation de la recette qu’il apporte aux détenteurs d’emprunts russes, ce compte – qui, par nature, n’a pas vocation à durer - n’appelle aucune critique.

    Le second compte créé en 1998 correspond lui aussi à un objet bien précis : il s’agit du compte n° 902-32 « Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale ». Prévu par l’article 62 de la loi de finances pour 1998, il reçoit en recettes le produit de la taxe sur certaines dépenses de publicité dite « hors média » et retrace, en dépenses, les subventions et avances destinées au financement de projets de modernisation de la presse.

    En revanche, trois comptes d’affectation spéciale ont été supprimés par cette même loi de finances pour 1998. Il s’agit :

    – du Fonds pour la participation des pays en développement aux ressources des grands fonds marins (n° 902-18), qui n’avait enregistré ni recettes, ni dépenses, depuis sa création en 1982 ;

    – du Fonds pour l’accession à la propriété (n° 902-28), qui n’était plus d’aucune utilité du fait de la création par la loi de finances pour 1997 du compte n° 902-30 « Fonds pour le financement de l’accession à la propriété » ;

    – du Fonds pour le logement des personnes en difficulté (n° 902-29), qui avait pour vocation de financer à partir d’un compte d’affectation spéciale des dépenses auparavant financées sur le budget général. Depuis la clôture du compte, les crédits relatifs au fonds de solidarité pour le logement et à l’aide aux associations logeant à titre temporaire des personnes défavorisées figurent au budget du Logement.

    · La loi de finances pour 1999 (n° 98-1266 du 30 décembre 1998) a prolongé cette politique, avec la clôture du Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés (n° 902-12), à compter du 31 décembre 1998.

    Par ailleurs, l’article 74 de cette loi a procédé à la programmation de la clôture du compte n° 902-30 « Fonds pour le financement de l’accession à la propriété », prévue pour le 31 décembre 1999.

    · Cette dernière suppression s’ajoute donc aux quatre prévues dans le présent projet pour réduire sensiblement le nombre de comptes d’affectation spéciale, qui passe de 17 à 12. Par voie de conséquence, le nombre total de comptes spéciaux du trésor serait ramené à 36.

    L’article 44 du présent projet propose la suppression du Fonds forestier national (n° 902-01), du Fonds de secours aux victimes de sinistres et de calamités (n° 902-13), du Fonds national du livre (n° 902-16) et du Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France (n° 902-22 – FARIF) ().

    La politique de réduction du nombre de comptes d’affectation spéciale semble avoir vocation à se prolonger lors des prochaines lois de finances. Ainsi, à l’occasion de la discussion, lors de l’examen de la première partie du présent projet, d’un amendement de M. Jean-Louis Idiart, visant à supprimer le Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables, le Gouvernement s’est engagé à en proposer la clôture d’ici à 2002.

QUELLE LÉGITIMITÉ POUR LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ?

    Les débats sur la légitimité ou le bon usage des comptes spéciaux du Trésor sont récurrents. Explicitement prévus et encadrés par l’ordonnance organique n° 59-2 du 2 janvier 1959 relative aux lois de finances, ces comptes sont souvent accusés d’obscurcir le budget ou d’être les instruments d’une forme de « débudgétisation », vidant progressivement le budget général de son contenu.

    Afin d’aborder sereinement ce débat, il convient de rappeler les grandes lignes du statut juridique des comptes spéciaux du Trésor, et, s’agissant des comptes d’affectation spéciale, qui constituent la catégorie la plus décriée, de considérer quelles sont les conditions de leur utilisation la plus légitime.

    Le statut juridique des comptes spéciaux du Trésor figure dans l’ordonnance organique précitée. Par exception au principe d’universalité budgétaire, il est prévu par l’article 18 que certaines recettes peuvent être directement affectées à certaines dépenses. Ces affectations spéciales prennent la forme de budgets annexes, des comptes spéciaux du Trésor ou de procédures comptables particulières au sein du budget général ou d’un budget annexe.

    L’affectation à un compte spécial est de droit pour les opérations de prêts et avances. Sous réserve des procédures particulières du fonds de concours et du rétablissement de crédits, décidées par voies réglementaires, dans tous les autres cas, l’affectation est exceptionnelle et ne peut résulter que d’une disposition de la loi de finances, d’initiative gouvernementale. Aucune affectation n’est possible si les dépenses résultent d’un droit permanent reconnu par la loi.

    …/..

    L’article 26 prévoit que les comptes de commerce retracent des opérations de caractère industriel ou commercial effectuées à titre accessoire par des services publics de l’Etat. Les prévisions de dépenses concernant ces comptes ont un caractère évaluatif. Seul le découvert fixé annuellement pour chacun d’eux a un caractère limitatif. Sauf dérogations expresses prévues par une loi de finances, il est interdit d’exécuter, au titre de comptes de commerce, des opérations d’investissement financier, de prêts ou d’avances, ainsi que des opérations d’emprunts.

    Les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers, visés par l’article 27 de l’ordonnance précitée, retracent des opérations faites en application d’accords internationaux approuvés par la loi. Les comptes d’opérations monétaires enregistrent des recettes et des dépenses de caractère monétaire.

    Pour ces deux catégories de comptes, la présentation des prévisions de recettes et de dépenses est facultative, le découvert fixé annuellement pour chacun d’entre eux a un caractère limitatif.

    Selon l’article 28, les comptes d’avances décrivent les avances que le ministre des finances est autorisé à consentir dans la limite des crédits ouverts à cet effet. Un compte d’avance distinct doit être ouvert pour chaque débiteur ou catégorie de débiteurs. La durée des avances ne peut excéder deux ans, ou quatre ans en cas de renouvellement dûment autorisé à l’expiration de la deuxième année.

    Ce sont les comptes de prêts, prévus par l’article 27, qui retracent les prêts d’une durée supérieure à quatre ans consentis par l’Etat dans la limite des crédits ouverts à cet effet, soit à titre d’opérations nouvelles, soit à titre de consolidation.

    Enfin, la catégorie la plus controversée, à savoir les comptes d’affectation spéciale, est prévue par l’article 25 de l’ordonnance organique.

    Ces comptes retracent des opérations qui, par suite d’une disposition de loi de finances prise sur l’initiative du Gouvernement, sont financées au moyen de ressources particulières. On remarquera qu’une subvention inscrite au budget général de l’Etat ne peut compléter les ressources d’un compte spécial que si elle est au plus égale à 20% du total des prévisions de dépenses.

    Par ailleurs, le total des dépenses engagées ou ordonnancées au titre d’un compte d’affectation spéciale ne peut excéder le total des recettes du même compte, sauf pendant les trois mois de la création de celui-ci. Dans ce dernier cas, le découvert ne peut être supérieur au quart des dépenses autorisées pour l’année. Si, en cours d’année, les recettes d’un compte d’affectation spéciale apparaissent supérieures aux évaluations, les crédits peuvent être majorés par arrêté du ministre des finances dans la limite de cet excédent de recettes.

    …/..

    L’utilisation des comptes d’affectation spéciale est donc strictement encadrée juridiquement. S’agissant de la légitimité du recours à ceux-ci, un auteur a pu justement noter que « la question de l’éventuelle suppression des comptes se pose en permanence, puisqu’il s’agit de tester si les mobiles qui avaient justifié la création d’un compte restent bien valides ou si l’évolution du contexte politique ou social n’impose pas des actions plus énergiques (car la création d’un compte spécial peut n’être que la première étape d’une « gesticulation » politico-budgétaire, parfois nécessaire). » ().

    Deux critères peuvent être mis en avant pour procéder à cet examen.

    Il importe tout d’abord que le compte d’affectation spéciale ne constitue pas une dérivation budgétaire inutile.

    On notera que la suppression du Fonds national du livre, qui avait pour seule fonction de recueillir des recettes versées au Centre national du livre, répond à ce louable souci de simplification budgétaire.

    Surtout, les actions menées par le compte doivent être suffisamment spécifiques pour justifier la dérogation au principe d’universalité. De fait, les comptes les plus contestés sont ceux dont les crédits complètent des actions déjà retracées pour partie par des chapitres de dépenses du budget général.

    Dans son rapport sur l’exécution des lois de finances pour 1998, la Cour des comptes a ainsi pu noter que « la nature des dépenses de certains comptes [d’affectation spéciale] ne permet pas de constater un partage clair entre les financements pris en charge par un compte spécial du Trésor et ceux relevant du budget général. Ces pratiques qui ont été déjà relevées dans le passé, rendent opaques les interventions de l’Etat et montrent que la frontière entre budget général et comptes spéciaux du Trésor n’est pas suffisamment respectée ».

    Ainsi, dans son rapport sur la politique autoroutière, rédigé dans le cadre de la Mission d’évaluation et de contrôle, M. Jean-Louis Idiart a pu relever, à propos du Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables (n° 902-26-FITTVN), que « contrairement aux intentions exprimées par le législateur, le FITTVN n’a que très peu financé de projets nouveaux, mais a abouti à un saupoudrage de crédits sur des actions engagées, pour lesquelles existaient déjà des lignes budgétaires à la section « Transports » du budget du ministère de l’Equipement, du logement et des transports. Comme le confirme la Cour des comptes, ‘les ressources du FITTVN ont été largement consacrées au financement d’opérations relevant du budget général’. En d’autres termes, le Fonds a surtout opéré une débudgétisation au prix d’un alourdissement de la fiscalité. » ().

    En cas d’absence d’objet réellement original du compte, les ressources nouvelles qui lui sont affectées sont généralement le signe d’une tentation de désengagement progressif du budget général, voire de cantonnement d’une dépense jugée trop dynamique.

      B.– LES RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : UNE STABILISATION D’ENSEMBLE EN 2000

        1.– Un tassement déjà perceptible en 1998

    Affectées par des variations très fortes d’un exercice à l’autre au milieu des années 1990, les recettes totales des comptes d’affectation spéciale connaissent des évolutions moins heurtées depuis 1996, comme en témoigne le tableau ci-après. De fait, ces mouvements erratiques s’expliquaient pour l’essentiel par l’évolution des recettes du compte d’avances à divers services de l’Etat ou organismes gérant des services publics (n° 903-58), retraçant notamment les avances à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS).

    Depuis 1996, aucune avance n’a été consentie à cette agence, ce qui rend les comparaisons plus aisées.

    En 1998, l’ensemble des ressources des comptes spéciaux du Trésor a diminué légèrement de 1,2% par rapport à 1997. Aussi, la part des recettes des comptes spéciaux dans le total des ressources budgétaires nettes (hors budgets annexes) a été ramenée de 29% en 1997 à 28,3% en 1998.

    A l’exception des comptes d’opérations monétaires, toutes les catégories de comptes spéciaux du trésor ont connu une diminution de leurs recettes. L’importance de ces évolutions est plus ou moins grande selon les catégories.

    S’agissant des comptes d’affectation spéciale, leurs recettes diminuent de 2,2%, principalement en raison d’un recul limité des recettes de cessions de titres enregistrées par le compte n° 902-24 « Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ».

    Les recettes des comptes d’avances baissent quant à elles de 0,8%, sous l’effet notamment de la diminution des recettes du compte n° 903-58 « Avances à divers services de l’Etat ou organismes gérant des services publics ». En effet, les avances consenties au Fonds de soutien des rentes (FSR) ont été sensiblement inférieures à celles accordées en 1997.

ÉVOLUTION DES RESSOURCES CONSTATÉES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

Catégories de comptes

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Comptes d’affectation spéciale (a)

15.546

45.732

28.770

42.308

36.120

89.368

87.409

Comptes d’avances (a)

735.293

1.880.582

459.193

1.720.438

363.207

396.457

393.168

    dont : - avances sur impositions locales


233.216


256.602


278.058


288.190


326.888


340.718


355.271

      - avances à divers organismes gérant des services publics



489.501 (c)



1.611.102 (d)



167.722 (g)



1.418.766 (j)



22.292



41.611



23.306

Comptes de prêts (a)

    dont : FDES

4.027

2.148

1.766

178

2.432

441

2.479

533

5.062

1.022

4.864

356

3.849
440

Comptes de commerce (b)

    dont : gestion de titres de sociétés du secteur public

97.403


4.551

109.410


17.842

77.088


13.558

45.204


14.424

69.166


20.097

42.647


(m)

40.053


(m)

Comptes de règlement avec les Gouvernements étrangers (b)


163


152


109


32


40


11


0

Comptes d’opérations monétaires (b)

    dont : - FMI

        - pertes et bénéfice de change

17.834

10.336


5.515

7.132

5.542


231

6.977

3.275


256

12.481

10.161


903

6.058

3.623


1.126

8.946

6.523


1.061

11.128

9.729


1.252

    A.- Total des recettes des comptes spéciaux


870.266


2.044.744
(e)


574.569
(h)


1.822.942
(k)


479.653


542.293


535.607

    B.- Recettes du budget général hors fonds de concours (nettes des remboursements et dégrèvements)




1.218.250




1.209.285




1.277.021




1.292.762




1.274.905




1.320.475




1.356.668

    C.- Comparaison des recettes des comptes spéciaux et des recettes nettes du budget général (A/B, en %)




71,4




169,1
(f)




44,9
(i)




141,1
(l)




35,6




41,1




39,5

    D.- Total des ressources budgétaires nettes (hors budgets annexes) (A + B)



2.078.180



3.254.029



1.851.590



3.145.704



1.825.008



1.871.834



1.892.275

    E.- Part des comptes spéciaux dans le total des ressources budgétaires (A/D, en %)



41,9



62,8



31



58,5



26,3



29



28,3

(a) Comptes à crédits.

(b) Comptes à découverts.

(c) Dont 489.500 millions de francs de remboursements d’avances par l’ACOSS.

(d) Dont 1.532.800 millions de francs de remboursements d’avances par l’ACOSS et 78.300 millions de francs par le fonds de soutien des rentes (FSR).

(e) 433.672 millions de francs hors remboursements de l’ACOSS et du FSR.

(f) 35,9% hors ACOSS et FSR.

(g) Dont 146 milliards de francs de remboursements d’avances par l’ACOSS et 21,57 milliards de francs par le FSR.

(h) 406.999 millions de francs hors remboursements de l’ACOSS et du FSR.

(i) 32% hors ACOSS et FSR.

(j) Dont 1.396,1 milliards de francs de remboursements d’avance par l’ACOSS et 21,57 milliards de francs par le FSR.

(k) 405.272 millions de francs hors remboursements de l’ACOSS et du FSR.

(l) 31,4% hors ACOSS et FSR.

(m) Compte supprimé par la loi de finances pour 1997.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

    En ce qui concerne les comptes de prêts, la diminution est proportionnellement beaucoup plus significative (- 20,1%). Elle est presque intégralement concentrée sur le compte n° 903-17 « Prêts du trésor à des Etats étrangers pour la consolidation des dettes envers la France ».

    Enfin, les comptes de commerce ont vu leurs recettes baisser de 6,1%, en raison d’une diminution du volume des opérations retracées par les comptes gérés par le ministère de la défense et tout particulièrement au compte n° 903-05 « Constructions navales de la marine nationale ».

        2.– Un écart significatif, et donc insatisfaisant, entre prévisions et recettes constatées

    Comme l’indique de façon éloquente le tableau ci-après, les écarts entre prévisions et exécution sont souvent très marqués et, malheureusement, récurrents.

    Ainsi qu’il a déjà pu être indiqué, pour certaines catégories de comptes, les écarts peuvent trouver des explications satisfaisantes. C’est tout particulièrement le cas s’agissant des comptes d’affectation spéciale. Hormis les cas de création d’une nouvelle taxe affectée, l’évaluation des diverses ressources affectées est généralement très proche des encaissements constatés. En revanche, les recettes de cessions de titres sont plus difficiles à anticiper, tant en raison du calendrier des opérations que des modalités de valorisation des entreprises cédées. Les principales différences enregistrées entre prévision et réalisation, s’agissant de cette catégorie de comptes spéciaux, s’expliquent donc par les évolutions du compte n° 902-24 « Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ».

    Dans d’autres cas, les évolutions sont plus difficiles à interpréter. C’est tout particulièrement vrai s’agissant des comptes de commerce, dont les recettes effectives dépassent systématiquement les prévisions. En 1996, les résultats ont ainsi été supérieurs de 49% aux prévisions, cet écart s’étant établi à 45,7% en 1997 et à 80,8% en 1998.

DÉPENSES ET RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : EXÉCUTION

(en millions de franc)

 

1996

1997

1998

 

Dépenses

Recettes

Dépenses

Recettes

Dépenses

Recettes

 

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

Comptes d’affectation spéciale

44.164

34.168

44.720

36.120

53.291

87.306

56.848

89.368

61.074

83.672,6

61.074

87.409,5

Comptes d’avances du Trésor

336.034

361.249

329.405

363.207

356.327

396.287

354.205

396.457

370.102

392.593,6

367.365

393.167,9

Comptes de prêts

7.267

8.842

2.605

5.062

3.983

6.059

3.111

4.864

6.080

4.399,4

4.251

3.848,6

Comptes de commerce

45.353

68.297

46.393

69.166

29.230

42.271

29.262

42.647

22.102

38.793,7

22.149

40.053,2

Compte de règlement avec les gouvernements étrangers


-


0


-


40


-


115


-


11



6,6



0

Comptes d’opérations monétaires

-

3.300

-

6.058

-

8.599

-

8.946

7.253,3

11.128,7

Total des comptes spéciaux

434.268

475.856

423.123

479.653

442.831

540.637

443.426

542.293

459.358

526.719,2

454.839

535.607,9

    Le tableau ci-après récapitule l’ampleur des écarts constatés s’agissant des recettes pour trois catégories de comptes spéciaux du Trésor.

ECART ENTRE LES RESSOURCES PRÉVUES ET CONSTATÉES EN 1998

(en milliards de francs)

 

LFI

Exécution

Ecart

Ecart en %

Total des comptes spéciaux

454,8

535,6

80,8

+ 17,7

Dont :

       

– Comptes d’affectation spéciale

61,1

87,4

26,3

+ 43

– Comptes d’avances

367,4

393,2

25,8

+ 7

– Comptes de commerce

22,1

40

17,9

+ 81

    A l’évidence, l’importance des différences relevées en ce qui concerne les comptes de commerce appelle des réponses nettement plus précises que les quelques éléments fournis à votre rapporteur spécial. De même, il serait nécessaire que les prévisions tiennent à l’avenir davantage compte des résultats constatés.

        3.– Les prévisions pour 2000

    En 2000, l’ensemble des recettes des comptes spéciaux du Trésor serait pratiquement stable, comme en témoigne le tableau ci-après. Toutefois, il convient de distinguer nettement l’évolution des ressources définitives des comptes d’affectation spéciale et celle des ressources temporaires.

PRÉVISIONS DE RESSOURCES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR ENTRE 1995 ET 2000

(en millions de francs)

Catégories de comptes

LFR 1995

LFR 1996

LFI 1997

LFI 1998

LFI 1999

PLF 2000

– Comptes d’affectation spéciale (a)

60.998

44.720

56.848

61.074

50.176 (c)

42.904

– Comptes d’avances (a)

dont : avances sur impositions locales

316.853

302.723

329.405

315.300

354.205

340.100

367.365

351.260

374.461

358.180

381.083

364.700

– Comptes de prêts (a)

2.404

2.605

3.111

4.251

5.495

6.306

– Comptes de commerce (b)

38.455

46.393

29.262

22.149

22.745

22.172

– Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers (b)







– Comptes d’opérations monétaires (b)

A –Total des recettes des comptes spéciaux

418.710

423.123

443.426

454.840

452.876

452.465

B –Recettes du budget général (nettes des
remboursements et dégrèvements
)


1.225.845


1.281.037


1.296.479


1.347.200


1.445.543


1.459.354

C –Comparaison des recettes des comptes spéciaux et des recettes nettes du budget général (A/B, en %)



34,1



33



34,2



33,8



31,3



31

D –Total des ressources budgétaires nettes (hors budgets annexes) (A + B)


1.644.555


1.704.160


1.739.905


1.802.040


1.898.323


1.911.819

E –Part des comptes spéciaux dans le total
des ressources budgétaires (A/D, en %)


25,5


24,8


25,5


25,2


23,8


23,7

(a) Comptes dotés de crédits de dépenses.

(b) Comptes dotés de découverts.

(c) Dont 50.103 millions de francs au titre des opérations à caractère définitif.

Source : Documents budgétaires.

    · Les recettes définitives des comptes d’affectation spéciale devraient s’établir à 42,9 milliards de francs (- 14%). Toutefois, si l’on raisonne hors recettes de cessions de titres, la baisse des recettes pour 2000 atteindrait 20,4%, contre près de 10% en 1999.

    L’effet de la politique volontariste de transfert des comptes d’affectation spéciale vers le budget général se fait donc pleinement sentir et le coup d’arrêt à la montée en puissance continue des comptes d’affectation spéciale serait confirmé, à l’instar de la volonté commune qu’avaient manifesté le Gouvernement comme votre rapporteur spécial ces dernières années. Pour l’année à venir, l’impact de la réduction du nombre de comptes serait encore plus marqué, puisque, pour l’essentiel, la diminution des recettes définitives des comptes d’affectation spéciale s’explique par la suppression de cinq d’entre eux.

    Ainsi, l’article 74 de la loi de finances pour 1999 (n° 98-1266 du 30 décembre 1998) avait prévu la clôture du compte n° 902-30 « Fonds pour le financement de l’accession à la propriété ». En 1999, la contribution des organismes collecteurs du 1% logement qui lui était affectée s’élevait à 6,6 milliards de francs. En 2000, les recettes des comptes d’affectation spéciale sont donc diminuées du montant de cette recette, désormais enregistrée en recette non fiscale du budget général.

    Par ailleurs, le présent projet propose la suppression de trois comptes supplémentaires, ce qui entraîne des pertes de recettes pour les comptes d’affectation spéciale, à hauteur de :

    – 2,22 milliards de francs pour le compte n° 902-22 « Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France » ;

    – 417 millions de francs pour le compte n° 902-01 « Fonds forestier national » ;

    – 116 millions de francs pour le compte n° 902-16 « Fonds national du livre ».

    En revanche, le « Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités » (n° 902-13), également supprimé par l’article 44 du présent projet, n’étant doté que pour mémoire en loi de finances initiale et ne l’ayant pas été de fait en 1999, ne pèse pas sur l’évolution des recettes.

    On notera que, même si l’effet des suppressions de comptes est décisif, tous les comptes d’affectation spéciale ne connaissent pas une diminution de leurs recettes.

    Ainsi, le compte d’emploi de la redevance audiovisuelle (n° 902-15) voit ses moyens augmenter de 1,5 milliard de francs (+11,6%). Pour l’essentiel, cette progression s’explique par la création d’une nouvelle ligne 3 de recettes du compte retraçant la contribution du budget général, pour un montant de 900 millions de francs. Cette ligne sera alimentée par le chapitre 46-01 « Contribution forfaitaire de l’Etat au financement des exonérations de redevances de télévision » du budget des Services généraux du Premier ministre. Par ailleurs, la progression de 605,8 millions de francs du produit de la redevance (+4,7%) s’explique par la poursuite de l’amélioration du recouvrement, le relèvement des tarifs étant limité à l’évolution prévisionnelle des prix (+0,9%).

    Le Fonds national pour le développement des adductions d’eau (n° 902-00), transformé en Fonds national de l’eau par l’article 31 du présent projet, voit, quant à lui, ses recettes augmenter de 473 millions de francs en raison de la création, par le même article, d’un prélèvement de solidarité pour l’eau, acquitté par les agences financières de bassin, à hauteur de 500 millions de francs en 2000.

    Les ressources du Fonds d’intervention pour les aéroports et le transport aérien (n° 902-25) passent de 148 millions de francs à 361 millions de francs sous l’effet de l’augmentation, par l’article 32 du présent projet, de la part de la taxe de l’aviation civile lui étant affectée.

    Par ailleurs, lors de l’examen de la première partie du présent projet de loi de finances, l’Assemblée nationale a adopté l’amendement du Gouvernement (n° I-549) ayant pour objet de créer, à compter du premier juillet 2000, une contribution sur les retransmissions audiovisuelles de manifestations sportives assise sur les rémunérations perçues par les organisateurs au titre de la cession de leurs droits de diffusion. Le produit de cette taxe, évalué à 75 millions de francs en 2000, est affecté au Fonds national de développement du sport (n° 902-17).

    · Les ressources temporaires des comptes spéciaux du Trésor atteindraient 409,56 milliards de francs, soit une croissance modeste de 1,7% par rapport à la loi de finances initiale pour 1999.

    Comme chaque année, l’essentiel de la croissance des recettes s’explique par celles du compte d’avances n° 903-54 « Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et divers organismes ». Ses recettes, qui reflètent l’évolution des impôts directs locaux, progresseraient de 6,52 milliards de francs (+1,8%), pour s’établir à 364,7 milliards de francs au total.

      C.– LA CHARGE NETTE DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR : UN NOUVEL EXCÉDENT

        1.– Des résultats s’éloignant largement des prévisions initiales en 1998

    Si, depuis 1996, les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un excédent des ressources sur leurs dépenses (3,76 milliards de francs en 1996 et 1,73 milliard de francs en 1998), celui enregistré en 1998 est particulièrement important. En effet, il s’élève au total à 8,89 milliards de francs. Si l’on raisonne hors FMI et hors Fonds de stabilisation des changes, cet excédent s’élève à 4,8 milliards de francs. Comme votre rapporteur spécial l’a déjà signalé, pour les seules recettes, ce résultat contraste fortement avec les prévisions initiales, qui faisaient état d’un quasi-équilibre au titre des opérations à caractère définitif et d’une charge nette de 4,56 milliards de francs s’agissant des opérations temporaires. Au total, l’excédent des comptes spéciaux explique l’essentiel de l’amélioration du solde d’exécution du budget de 1998 par rapport à la loi de finances initiale.

    Le tableau ci-après récapitule l’évolution des charges nettes des comptes spéciaux du Trésor de 1994 à 1998.

    · Les opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale, dont la charge nette initialement prévue était de 39 millions de francs, ont connu un excédent extrêmement important, à hauteur de 3,64 milliards de francs.

    Pour l’essentiel, ce résultat s’explique par l’excédent, à hauteur de 1,21 milliard de francs du compte n° 902-31 « Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie » du fait de l’absence de dépenses enregistrées, le processus de détermination des futurs bénéficiaires des indemnisations et des modalités de répartition des sommes versées par la Russie n’étant pas achevé. Par ailleurs, le compte n° 902-26 « Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables » et le compte n° 902-22 « Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France » ont dégagé respectivement un excédent de 1,065 milliard de francs et de 331 millions de francs.

CHARGES NETTES CONSTATÉES DE 1993 À 1998 (a)

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

1998

 

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

Comptes d’affectation spéciale

(–) 130,6

323

(–) 120

(–) 2.053

(–) 105

(–) 1.952

(–) 3.500

(–) 2.062

0

(–) 3.736,9

Comptes d’avances du Trésor

5.725

10.183

2.280

15.281

6.629

(–) 1.959

2.122

(–) 170

2.738

(–) 574,3

Comptes de prêts

13.855

11.132

13.921

3.511

4.662

3.780

872

1.195

1.829

550,8

Comptes de commerce

(–) 111,5

1.936

(–) 15

2.569

(–) 40

(–) 869

(–) 33

(–) 410

(–) 47

(–) 1.259

Compte de règlement avec les gouvernements étrangers


70


(–) 41


40


(–) 32


40


0


40


66


40


7

Comptes d’opérations monétaires

(–) 213

3.734

(–) 380

(–) 4.421

(–) 380

(–) 2.758

(–) 200

(–) 347

40

(–) 3.875

Total des comptes spéciaux

19.195

27.267

15.726

14.855

10.805

(–) 3.759

(–) 699

(–) 1.728

4.600

(–) 8.887,4

(a) Le signe (-) correspond à une charge nette négative, c’est-à-dire un solde excédentaire.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

    Enfin, le compte n° 902-24 « Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés », qui constitue le principal compte d’affectation spéciale, a dégagé un excédent de 271 millions de francs. On notera que les opérations enregistrées sur ce compte ont largement dépassé les prévisions initiales, qui étaient de 28 milliards de francs en recettes et en dépenses.

    · La charge des opérations à caractère temporaire a connu des évolutions encore plus spectaculaires. Alors que la loi de finances initiale prévoyait une charge nette de 4,56 milliards de francs, les opérations temporaires ont finalement dégagé un excédent de 5,25 milliards de francs.

    Si l’on raisonne hors FMI et hors FSC, cet excédent est cependant ramené à 850 millions de francs, traduisant malgré tout une amélioration considérable, presque entièrement imputable au compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54). Alors qu’une charge nette de 2,7 milliards de francs était initialement prévue, le compte a, en définitive, dégagé un excédent de 556 millions de francs.

    Replacé dans le contexte des résultats constatés en 1996 (excédent de 1,94 million de francs) et 1997 (excédent de 152 millions de francs), la charge nette négative au titre de 1998 n’est cependant pas atypique.

    De fait, les recouvrements d’impôts directs locaux ont progressé de 4,3%, tandis que les émissions de ceux-ci (qui constituent les dépenses du compte) ont progressé de 4,1%. Ces résultats s’expliquent notamment par l’accélération du traitement des déclarations et des avis d’imposition.

    Enfin, l’excédent des comptes de commerce a été nettement supérieur (1,26 milliard de francs) à celui initialement prévu (47 millions de francs). Comme l’indique la Cour des comptes dans son rapport sur l’exécution des lois de finances pour l’année 1998, « si l’on compare les prévisions de la loi de finances initiale et l’exécution budgétaire des comptes de commerce [gérés par le ministère de la défense] on constate un certain manque de fiabilité des prévisions de dépenses et de recettes, les plus grandes variations concernant principalement le compte n° 904-05 [constructions navales de la marine nationale] ».

    Ce dernier compte a connu un excédent de 789 millions de francs en 1998, alors qu’il était prévu à l’équilibre en loi de finances initiale. A l’instar des autres comptes de commerce gérés par le ministère de la défense, aucun élément d’explication n’a été apporté, malgré les questions formulées par votre rapporteur spécial. Comme on le verra plus loin, le caractère peu réaliste des prévisions semble se perpétuer pour 2000.

    Votre rapporteur spécial ne peut que déplorer, comme la Cour des comptes, le manque de transparence de la gestion des comptes de commerce du ministère de la défense.

        2.– Les prévisions pour 2000 : un excédent très comparable à celui anticipé pour 1999, mais dû cette année aux opérations temporaires

    Alors que, les années précédentes, l’évolution de la charge nette des comptes spéciaux du Trésor avait été plutôt erratique, les prévisions pour 2000 sont, somme toute, très proches de celles figurant dans la loi de finances pour 1999, comme en témoigne le tableau ci-après.

PRÉVISIONS DE CHARGES NETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR (a)

(en millions de francs)

 

Loi de finances
1999

Projet de loi de finances
2000

Évolution
PLF 2000/
LFI 1999

(en %)

I.- Opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale

Comptes d’affectation spéciale

    - Charges

    - Ressources




46.660

50.103




42.903
42.904




– 14,4
– 8

Charge nette des opérations définitives

(–) 3.443

(–) 1

– 99,99

II.- Opérations à caractère temporaire

     

A - Opérations des comptes d’affectation spéciale
- Charges
- Ressources

B - Comptes d’avances
- Charges
- Ressources

C - Comptes de prêts
- Charges
- Ressources

D - Comptes de commerce
E - Comptes de règlement avec les gouvernements étrangers
F - Comptes d’opérations monétaires
Charge nette des opérations temporaires

(–) 27
46
73

39
374.500
374.461

(–) 87
5.408
5.495

(–) 56
40
420
329

0,5
0,5
0

(–) 1.683
379.400
381.083

(–) 1.957
4.350
6.307

46
40
555
– 2.998

n.s.
– 98,9
– 100
n.s.
+ 1,3
+ 1,8
+2.250
– 19,6
+ 14,8
n.s.
0
+ 32,1
n.s.

Charge nette totale des comptes spéciaux

– 3.114

– 2.999

+ 0,09

(a) Le signe (–) affectant une charge nette indique un excédent de ressources.

Source : Documents budgétaires.

    Ainsi, la charge nette des comptes spéciaux du Trésor serait négative à hauteur de presque 3 milliards de francs, soit un excédent des recettes par rapport aux dépenses. La situation ne serait donc guère différente de celle prévue pour 1999, avec une charge nette négative à hauteur de 3,11 milliards de francs. Toutefois, l’origine de l’excédent pour 2000 est singulièrement différente. Alors que l’excédent était précédemment dégagé par les opérations définitives des comptes d’affectation spéciale, pour 2000 l’excédent proviendrait des opérations à caractère temporaire.

    ·   Les recettes et dépenses des comptes d’affectation spéciale devraient s’élever à 42,9 milliards de francs. La charge nette des opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale est pratiquement nulle (- 1 million de francs).

    On peut légitimement considérer qu’il s’agit là d’une forme de retour à la normale, les comptes d’affectation spéciale ayant vocation à être votés en équilibre. Ainsi, la charge nette négative de 3,44 millions de francs prévue pour 1999 était atypique et résultait des mouvements observés sur le Fonds pour le financement de l’accession à la propriété (n° 902-30), destinataire de l’intégralité de la contribution des organismes collecteurs du 1% logement (soit 6,6 milliards de francs), mais ne bénéficiant que de 3,13 milliards de francs d’ouvertures de crédits de paiements, destinés à solder les autorisations de programme ouvertes sur le compte avant sa clôture, prévue pour le 31 décembre 1999. De fait, pour 2000, ce compte est clôturé, en vertu de l’article 74 de la loi de finances pour 1999.

    · La charge nette des opérations temporaires évolue elle aussi très fortement, puisqu’elle passerait de 329 millions de francs en 1999 à un excédent de presque 3 milliards de francs en 2000.

    Ce mouvement s’explique tout d’abord par l’accroissement de l’excédent anticipé pour les comptes de prêts, qui passerait de 86,5 millions de francs en 1999 à 1,96 milliard de francs en 2000. Tout d’abord, l’excédent du compte n° 903-07 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l’Agence française de développement » progresserait de 590 millions de francs sous l’effet d’une forte hausse des remboursements en capital obtenus sur les prêts du Trésor. Ensuite, le compte n° 903-17 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France » serait équilibré l’an prochain, alors qu’une charge de 1,3 milliard de francs est prévue pour 1999. Cette évolution reflète un effet de structure, les recettes retirées des remboursements en capital effectués équilibrant désormais les dépenses opérées en vertu des accords de consolidation de dettes.

    Par ailleurs, le compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54) passerait de l’équilibre à un excédent de trésorerie de 1,7 milliard de francs en 2000, comme on le verra plus loin.

    S’agissant des comptes de commerce, une charge nette de 46 millions de francs succéderait à l’excédent de 56 millions de francs prévu en 1999. Outre leur fiabilité souvent limitée, ces évaluations n’ont qu’un caractère incitatif, le Parlement ne votant que sur les autorisations de découvert.

    Enfin, on rappellera que les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers et les comptes d’opérations monétaires ne font pas l’objet d’une prévision de recettes et de dépenses. Seuls sont soumis à l’autorisation du Parlement leurs découverts (article 48 du présent projet) tandis que leur charge nette fait l’objet d’une évaluation.

II.- LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS PAR CATÉGORIE DE COMPTES

      A.- UN FORT RECUL DES COMPTES D’AFFECTATION SPÉCIALE

        1.- Un impact important des suppressions de comptes sur l’évolution des recettes affectées

    ·  Comme l’indiquent les tableaux ci-après, la politique de réduction du nombre de comptes d’affectation spéciale a un impact direct sur l’évolution des taxes, redevances, prélèvements et impositions de toute nature affectés à des comptes d’affectation spéciale.

    Ainsi, en 1998, ces recettes par nature très diverses ont atteint un pic, avec un total de plus de 32 milliards de francs de recettes. Ce montant représente une croissance de 8,1% par rapport à 1997, qui résulte de mouvements divergents. Parmi les principales augmentations, on notera toutefois :

    – les 935 millions de francs supplémentaires encaissés au titre de la redevance audiovisuelle (soit une croissance totale de 7,9%, s’expliquant par l’augmentation de 5% du taux de la redevance et par l’élargissement de l’assiette résultant de contrôles accrus) ;

    – les 772 millions de francs supplémentaires résultant du doublement du taux de la taxe sur les titulaires d’ouvrages hydroélectriques concédés, affectée au FITTVN (article 43 de la loi de finances pour 1998) ;

    – les 151 millions de francs supplémentaires encaissés par le FNDS grâce au passage de 2,6 à 2,9% du taux de prélèvement sur les jeux de la Française des jeux (article 44 de la loi de finances pour 1998) ;

    – les 140,8 millions de francs encaissés au titre de la taxe sur la publicité hors médias, affectés au nouveau Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale (n° 902-32).

PRODUIT CONSTATÉ DES TAXES, REDEVANCES, PRÉLÈVEMENTS ET IMPOSITIONS DE TOUTE NATURE

AFFECTÉS AUX COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

Désignation

Compte spécial bénéficiaire

Produit constaté

   

1995

1996

1997

1998

1. Redevance sur les consommations d’eau

Fonds national pour le développement des adductions d’eau (FNDAE)


445


475


542


501

2. Prélèvement sur le produit du pari mutuel

Fonds national pour le développement de la vie associative

FNDAE

Fonds national pour le développement du sport

Fonds national des haras et des activités hippiques


24

450

33

773


26

457

33

902


25
454
32
887


26
457,8
33
838

3. Produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons

FNDS


35


36


36


36

4. Taxe forestière

Fonds forestier national (FFN)

451

287

305

320

5. Taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes audiovisuels


475


504


532


640

6. Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production de la distribution ou de la représentation de films pornographiques ou d’incitation à la violence

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes audiovisuels




0,3




0,5




0,2




0,4

7. Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes audiovisuels




1.438




1.544




1.533




1.736

8. Taxe sur les encaissements au titre de la commercialisation des vidéogrammes

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes audiovisuels


64


80


78


72

9. Produit des redevances incluses dans le prix de certains carburants et combustibles liquides

Fonds de soutien aux hydrocarbures


181


178


180


181

10. Redevance de l’audiovisuel

Compte d’emploi des taxes parafiscales affectées au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision



10.918



11.527



11.762



12.697

11. Redevance sur l’édition des ouvrages de librairie

Fonds national du livre


30


26


29


28

12. Redevance sur l’emploi de la reprographie

Fonds national du livre

85

77

85

88

13. Taxe sur les bureaux

Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France

1.606

1.640

1.672

1.753

14. Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des jeux

FNDS



749



775



849



1.000

15. Taxe de défrichement

FFN

31

33

32

36

16. Taxe de péréquation des transports aériens

Fonds de péréquation des transports aériens

120

142

68

49,5

17. Taxe sur les titulaires d’ouvrages hydroélectriques concédés

Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables


890


772


826


1.598

18. Taxe sur les concessionnaires d’autoroutes

Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables


907


1.937


2.136


2.231

19. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l’effort de construction

Fonds pour l’accession à la propriété

994

953

20. Contribution prévue à l’article 302 bis ZC du code général des impôts

Fonds pour le logement des personnes en difficulté

281

21. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l’effort de construction

Fonds pour le financement de l’accession à la propriété

7.274

7.549

22. Taxe sur certaines dépenses de publicité

Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale





140,8

Totaux

 

20.699,3

22.327,5

29.618,2

32.011,5

PRODUIT PRÉVU DES TAXES, REDEVANCES, PRÉLÈVEMENTS ET IMPOSITIONS DE TOUTE NATURE

AFFECTÉS AUX COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en millions de francs)

   

Produit prévu

Désignation

Compte spécial bénéficiaire

LFI 1999

PLF 2000

Évolution
(en %)

1. Redevance sur les consommations d’eau

Fonds national de l’eau (FNE)

540

501

– 7,2

2. Prélèvement sur le produit du pari mutuel

Fonds national pour le développement de la vie associative

FNE

Fonds national pour le développement du sport

Fonds national des haras et des activités hippiques

24

445

32

790,5

40

457

18

698,6

+ 66,6

+ 2,7

– 43,7

– 11,6

3. Produit de la taxe spéciale sur les débits de boissons

FNDS

33

0

– 100

4. Taxe forestière

Fonds forestier national (FFN)

310

0

– 100

5. Taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles cinématographiques

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes audiovisuels

612

629

+ 2,7

6. Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production de la distribution ou de la représentation de films pornographiques ou d’incitation à la violence

Soutien financier de l’industrie cinématographique

0,2

0,2

0

7. Taxe et prélèvement sur les sommes encaissées par les sociétés de télévision au titre de la redevance, de la diffusion des messages publicitaires et des abonnements

Soutien financier de l’industrie cinématographique et de l’industrie des programmes individuels

1.760

1.890

+ 7,4

8. Taxe sur les encaissements au titre de la commercialisation des vidéogrammes

Soutien financier de l’industrie cinématographique

85

76,5

– 10

9. Redevance de l’audiovisuel

Compte d’emploi des taxes parafiscales affectées au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision



12.996,4



13.602,2



+ 4,7

10. Redevance sur l’édition des ouvrages de librairie

Fonds national du livre

29

(a)

11. Redevance sur l’emploi de la reprographie

Fonds national du livre

87

(a)

12. Taxe sur les locaux à usage de bureaux

Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France

2.220

0

– 100

13. Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des jeux

FNDS

949

996

+ 4,9

14. Taxe de défrichement

FFN

32

0

– 100

15. Part de la taxe de l’aviation civile affectée au FIATA

Fonds d’intervention pour les aéroports et le transport aérien

148

361

+ 130

16. Taxe sur les titulaires d’ouvrages hydroélectriques concédés

Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables


1.710


1.680


– 1,7

17. Taxe sur les concessionnaires d’autoroutes

Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables


2.220


2.655


+ 19,6

18. Contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l’effort de construction

Fonds pour le financement de l’accession à la propriété

6.600

0

– 100

19. Taxes sur certaines dépenses de publicité

Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale

200

160

– 20

20. Prélèvement de solidarité pour l’eau

FNE

0

500

n.s.

Totaux

 

31.823,1

24.264,5

– 18,1

Source : Documents budgétaires.

    ·  Dès le projet de loi de finances pour 1999, une première étape dans la réduction de ces impositions diverses affectées est intervenue, avec une légère décrue (- 0,6%) par rapport aux résultats constatés en 1998. Pour l’essentiel, cette baisse s’explique par la baisse de 951 millions de francs de la contribution annuelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l’effort de construction.

    Toutefois, ainsi qu’il a déjà été mentionné, c’est en 2000 que la réduction du volume des recettes affectées devrait être la plus prononcée, en raison de la suppression de cinq comptes d’affectation spéciale.

    Quatre de ces clôtures ont, rappelons-le, des effets sur les recettes affectées, quoique d’inégale importance.

    La suppression du Fonds forestier national (n° 902-01) entraîne une baisse de 417 millions de francs de recettes des comptes d’affectation spéciale.

    La clôture du Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France (n° 902-22) se traduit par l’intégration de la taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et de stockage dans les recettes du budget général. Par rapport aux prévisions pour 1999, les recettes et impositions diverses affectées aux comptes d’affectation spéciale sont réduites de 2,22 milliards de francs.

    La suppression du Fonds pour le financement de l’accession à la propriété (n° 902-30), programmée dès la loi de finances pour 1999 pour le 31 décembre 1999, joue elle aussi un rôle déterminant, avec une réduction du montant des prélèvements affectés de 6,6 milliards de francs.

    Enfin, la suppression du Fonds national du livre (n° 902-16) et l’affectation directe au Centre national du livre du produit de la redevance sur l’édition des ouvrages de librairie et de la redevance sur l’emploi de la reprographie ont un effet beaucoup plus modeste (- 116 millions de francs).

    Au total, comme l’indique le tableau ci-après, la charge nette des comptes d’affectation spéciale, opérations à caractère définitif et temporaire confondues, est nulle en 2000.

COMPTES D’AFFECTATION SPÉCIALE : ÉVOLUTION DES PRÉVISIONS INITIALES

(en  millions de francs)

 

Prévisions de recettes

Crédits de dépenses

Charge nette

Comptes d’affectation spéciale

LFI 1999

PLF 2000

Évolution (en %)

LFI 1999

PLF 2000

Évolution (en %)

LFI 1999

PLF 2000

902-00 Fonds national pour le développement des adductions d’eau


985


1.458


+ 48


985


1.458


+ 48


-


-

902-01 Fonds forestier national (a)

417

(c)

- 100

417

(c)

- 100

-

-

902-10 Soutien financier de l’industrie cinéma-tographique et de l’industrie des programmes audiovisuels



2.485,2



2.622,2



+ 5,5



2.485,2



2.622,2



+ 5,5



-



-

902-13 Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités


"


(c)


-


"


(c)


-


-


-

902-15 Compte d’emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision




12.996,4




14.502,2




+ 11,6




12.996,4




14.502,2




+ 11,6




-




-

902-16 Fonds national du livre

116

(c)

-

116

(c)

-

-

-

902-17 Fonds national pour le développement du sport (a)


1.014


1.014 (d)


0


1.014


1.014


0


-


-

902-19 Fonds national des haras et des activités hippiques


880,5


725,3


- 17,6


880,5


725,3


- 17,6


-


-

902-20 Fonds national pour le développement de la vie associative


24


40


+ 66,6


24


40


+ 66,6


-


-

902-22 Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France


2.220


(c)


- 100


2.220


(c)


- 100


-


-

902-23 Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d’outre-mer



58



11



- 81



58



11



- 81



-



-

902-24 Compte d’affectation des produits de cessions de titres du secteur public


17.500


16.945


- 3,2


17.500


16.945


- 3,2


-


-

902-25 Fonds d’intervention pour les aéroports et le transport aérien


148


361


+ 143,9


148

361


+ 143,9


-


-

902-26 Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables


3.930


4.335


+ 10,3


3.930


4.335


+ 10,3


-


-

902-30 Fonds pour le financement de l’accession à la propriété


6.600


(c)


- 100


6.600


(c)


- 100


(-) 3.470


-

902-31 Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie


602


730


+ 21,2


0


0


0


-


-

902-32 Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d’information politique et générale



200



160



- 20



200



160



- 20



-



-

      Totaux

50.176,1

42.903,7

- 14,5

46.706,1

42.903,7

- 8,1

(-) 3.470

0

(a) Compte retraçant pour partie des opérations à caractère temporaire.

(b) Compte clos à compter du 31 décembre 1998.

(c) Compte clos à compter du 31 décembre 1999.

(d) Sans tenir compte de la majoration de 75 millions de francs des recettes de ce compte lors du vote de la première partie du présent projet.

Source : Documents budgétaires.

    ·  Comme il a déjà été indiqué, la politique de réduction du nombre de comptes ne remet pas en question la légitimité de tous les comptes d’affectation spéciale. A cet égard, votre rapporteur spécial souhaite faire le point sur les évolutions de recettes et dépenses prévues pour trois d’entre eux en 2000.

    Ainsi, les recettes du Fonds national pour le développement de la vie associative (n° 902-20-FNDVA) progressent significativement (+ 66,6%), même s’il est vrai qu’elles restent modestes en valeur absolue (40 millions de francs). Cette croissance assure le respect des engagements pris par le Gouvernement.

    En effet, lors des Assises nationales de la vie associative, qui se sont déroulées les 20 et 21 février derniers, le Premier ministre a annoncé l’augmentation des crédits du Fonds à hauteur de 40 millions de francs, grâce à une augmentation du montant de la partie du prélèvement sur les sommes misées au PMU. Le décret du 3 mars 1999 (n° 99-140) a effectivement porté à 0,11% la fraction du produit du pari mutuel affectée au FNDVA.

    On rappellera que ce fonds a pour vocation d’accorder des subventions aux associations, que ce soit pour la formation de leurs responsables ou pour des activités d’études, de recherche et d’expérimentation relatives à la vie associative.

    En 1998, à la demande des ministres de la jeunesse et des sports et de l’emploi et de la solidarité, un rapport a été établi par l’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale de la jeunesse et des sports. Les recommandations en étaient la stabilisation des financements, une approche renouvelée des études, la revalorisation de l’interministérialité du Fonds et de son conseil de gestion et l’amélioration de la transparence de la gestion.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, le Gouvernement serait sur le point de publier un décret réformant la gestion du fonds.

    L’utilité du recours à la formule du compte d’affectation spéciale est également tout à fait louable s’agissant de l’indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie (n° 902-31).

    Ce compte est en effet destiné à recueillir les versements de la Russie au titre de l’accord franco-russe du 27 mai 1997 portant règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945. La procédure de l’affectation constitue une véritable garantie d’utilisation intégrale de la recette aux fins d’indemnisation.

    Depuis sa création, le compte a enregistré au total 1.806,6 millions de francs de recettes. Les versements enregistrés en 1999 ont été de 289,5 millions de francs (3 février) et de 307,6 millions de francs (4 août). Les différences entre ces deux montants s’expliquent par l’évolution du taux de change entre le dollar et le franc, les versements de 50 millions de dollars étant immédiatement convertis. En 2000, les recettes supplémentaires du compte devraient s’élever à 730 millions de francs, ce qui amènera les ressources globales, avant indemnisation, à un peu plus de 2,5 milliards de francs.

    S’agissant du bilan des opérations de recensement des titres et d’évaluation des spoliations, le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a fourni la réponse suivante : « Le nombre total de titres soumis au recensement s’élève à 9 millions et le nombre de porteurs à 300.000. Ces titres se répartissent en 4.000 variétés. A ce jour, environ 75% des titres ont été vérifiés par le Trésor public et son réseau de 4.000 trésoreries réparties sur le territoire national. L’ANIFOM est chargée d’évaluer la nature et le montant des créances des spoliés en Russie avant 1945. La Commission présidée par M. Jean-Claude Paye est chargée de remettre un rapport au Premier ministre incluant des propositions en terme de modalités d’indemnisation des porteurs de titre russe et des spoliés. Sur la base de ce rapport, le Gouvernement soumettra une loi au Parlement afin de clore le contentieux ».

    A ce jour, aucune dépense n’a évidemment été effectuée sur ce compte. En réponse aux questions de votre rapporteur spécial sur la procédure et le calendrier des indemnisations, la réponse suivante a été donnée : « Dans les meilleurs délais, une fois que M. Jean-Claude Paye aura remis son rapport au Premier ministre, le Gouvernement soumettra un projet de loi au Parlement. L’indemnisation des porteurs et des spoliés pourra alors être mise en œuvre ». Le plus tôt sera le mieux, ce dossier n’ayant que trop traîné.

    Enfin, comme nombre de parlementaires et de responsables du monde sportif et associatif, votre rapporteur spécial est très attaché à la consolidation du Fonds national pour le développement du sport
    (n° 902-17-FNDS), dont l’existence a pu être récemment mise en cause. Si, à l’évidence, des réformes s’imposent s’agissant du fonctionnement du FNDS, sa suppression serait apparue comme un signal négatif en direction du mouvement sportif en général, et des petits clubs en particulier.

    Si la ministre de la jeunesse et des sports est l’ordonnateur principal des dépenses du FNDS, le conseil du FNDS (organisme national) et les commissions régionales du FNDS, dans lesquels le mouvement sportif est représenté de façon paritaire, jouent un important rôle consultatif en proposant respectivement à la ministre de la jeunesse et des sports et aux préfets les règles d’attribution des aides à accorder sur ce Fonds.

    On rappellera que les subventions de fonctionnement du FNDS comprennent une part nationale et une part régionale.

    La part nationale, regroupant l’ensemble des subventions de fonctionnement gérées par l’administration centrale, s’est élevée à 501,7 millions de francs en 1998, contre 457,5 millions de francs en 1997.

    Elle a été répartie ainsi :

    – 228,2 millions de francs de subventions de fonctionnement pour le sport de haut niveau (chapitre 01) ;

    – 272,9 millions de francs de subventions de fonctionnement pour le sport de masse (chapitre 03) ;

    – 0,6 million de francs pour les avances aux sportifs de haut niveau (chapitre 02).

    La part régionale concerne les crédits dont la gestion est effectuée au niveau des régions et des départements, en application du décret n° 87-65 du 4 février 1987. Ce texte a pris en compte les compétences dévolues aux préfets en application des décrets du 10 mai 1982, tout en maintenant le principe d’une concertation avec le mouvement sportif au sein de la commission régionale du FNDS, présidée par le préfet de région.

    Outre le préfet de région, la commission comprend de façon paritaire :

    – pour l’administration : le directeur régional de la jeunesse et des sports et les préfets de département ou leurs représentants ;

    – pour le mouvement sportif : le président du comité régional olympique et sportif et des représentants des disciplines sportives dont la moitié au moins est issue des disciplines olympiques.

    La part régionale a été programmée en début d’exercice 1998 à hauteur de 290 millions de francs contre 245 millions de francs en 1997. Ces crédits sont imputés intégralement sur le chapitre 03 « subventions de fonctionnement pour l’aide au sport de masse ».

    Les crédits de la part régionale ont été principalement consacrés aux actions suivantes :

    – initiatives de développement des associations sportives (87,8 millions de francs) ;

    – aide à la création d’emplois (59,8 millions de francs) ;

    – coupon sport (12,1 millions de francs) ;

    – encouragement aux bénévoles (9,2 millions de francs) ;

    – formations des cadres sportifs et des dirigeants (47 millions de francs) ;

    – détection et formation des sportifs (56,8 millions de francs) ;

    – médecine du sport et contrôle médico-sportif (5,6 millions de francs).

    Votre rapporteur spécial souhaite que l’aide en faveur du sport de masse continue à progresser et que la gestion des subventions soit menée au plus près des besoins des petits clubs sportifs, qui assurent une mission essentielle dans le développement du sport. Pour atteindre ces objectifs, une amélioration des procédures et une pérennisation des recettes du Fonds sont indispensables.

    En réponse aux questions de votre rapporteur spécial sur les réformes envisagées s’agissant du fonctionnement du compte et sur les orientations poursuivies en 2000, la réponse suivante a été fournie :

    « Au sein des instances paritaires nationale et régionales de gestion, seront étudiés les voies et moyens d’encore améliorer le fonctionnement du fonds et notamment d’accentuer son rôle de soutien financier aux projets de développement présentés et réalisés par les clubs.

    Il sera proposé au conseil de gestion, de soutenir les actions suivantes :

    – le plan sport emploi (le maintien à hauteur de 20% environ de la part régionale en complément des mesures déjà prévues au budget du ministère de la jeunesse et des sports permettrait de créer environ 150 emplois nouveaux tout en consolidant les emplois actuels) ;

    – les actions de prévention portant sur la santé des sportifs ;

    – les projets initiés par le mouvement sportif visant à gagner la population à la cause de la candidature française aux Jeux Olympiques de 2008 ;

    – la formation des bénévoles, éducateurs et dirigeants ;

    – les projets de développement des associations.

    Les crédits d’équipement quant à eux seront orientés en priorité pour assurer la modernisation des établissements de l’Etat et rénover le patrimoine sportif des collectivités locales et des associations sportives. »

    En ce qui concerne les ressources du compte, comme il a déjà été indiqué précédemment, lors de l’adoption en première lecture de la première partie du présent projet, l’Assemblée nationale a adopté l’amendement n° I-549 du Gouvernement créant une contribution sur les retransmissions audiovisuelles de manifestations sportives. Affectée au FNDS, elle devrait majorer ses recettes de 75 millions de francs en 2000. Il appartiendra au Gouvernement de déposer, lors de l’examen de la deuxième partie du présent projet, les amendements nécessaires pour majorer du même montant les dépenses du FNDS en faveur du sport de masse.

    Enfin, le FNDS devrait recevoir les bénéfices réalisés à l’occasion de la Coupe du monde de football 1998.

    Il s’agit là d’un juste retour des choses si l’on considère l’importance des efforts consentis par le fonds.

    Au total, il a en effet contribué à hauteur de 368 millions de francs aux dépenses liées à la Coupe du Monde, dont 47 millions de francs pour la réalisation du stade de France en 1995 et 321 millions de francs pour la rénovation et la modernisation des stades de province de 1996 à 1998.

    Conformément aux statuts du CFO, un protocole d’accord a été signé le 12 juillet 1999 entre l’Etat et la Fédération française de football (FFF) pour l’affectation de l’excédent comptable au développement des pratiques sportives associatives et en priorité au football.

    Selon les informations fournies par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, le projet de loi de finances rectificative pour 1999 devrait présenter le principe de l’affectation au FNDS des bénéfices du CFO, estimés à 300 millions de francs à ce jour, après impôts et sous réserve des contentieux en cours. Un conseil de gestion spécifique sera mis en place au ministère auquel participeront sept représentants de l’Etat, sept représentants de la FFF et le président du CNOSF ; deux représentants des villes sites de la Coupe du Monde assisteront, à titre consultatif, aux séances du conseil.

    Ce conseil examinera les projets présentés :

    – soit par la FFF dont la première proposition concerne un plan national de développement du football par le biais de soutiens financiers aux clubs amateurs qui encourageront le football féminin ou qui formeront ou recruteront des éducateurs ou techniciens ;

    – soit par l’une des dix villes sites, leurs projets faisant l’objet d’un examen prioritaire ;

    – soit par d’autres fédérations sportives pour soutenir les pratiques sportives favorisant une demande d’insertion sociale ;

    – soit par les collectivités locales et associations sportives ayant pour objet le fonctionnement des équipements de proximité ou facilitant l’accès aux pratiques sportives ou permettant le développement de l’emploi.

        2.- La poursuite des évolutions du rôle de certains comptes

    Le processus de clarification et de toilettage des comptes spéciaux du Trésor ne se limite pas seulement à la suppression de certains d’entre eux. Des modifications de leur objet ou de leurs ressources sont en effet à l’œuvre ou doivent se poursuivre à l’avenir.

    · La réforme des Haras nationaux, dont les crédits sont retracés par le Fonds national des haras et des activités hippiques (n° 902-19), évoquée depuis longtemps, a été finalement concrétisée cette année.

    Les missions des Haras ont été profondément modifiées par la publication du décret n° 99-555 du 2 juillet 1999 fixant l’organisation de l’administration centrale du ministère de l’agriculture et de la pêche et par celle du décret n° 99-556 du même jour portant création et organisation de l’établissement public Les Haras nationaux.

    Au titre du premier décret, il a été créé au sein de la direction de l’espace rural et de la forêt une sous-direction du cheval en charge de concevoir, d’orienter, de contrôler la mise en œuvre et d’évaluer la politique du cheval, des activités équestres et des courses.

    Elle assure la tutelle de l’établissement public Les Haras nationaux.

    L’article 2 du décret 99-556 précise les missions de l’établissement public. Ce dernier a pour mission de promouvoir et de développer l’élevage des équidés et les activités liées au cheval en partenariat notamment avec les organisations socioprofessionnelles, les collectivités locales et les associations. Il entreprend toutes actions, notamment scientifiques, techniques, économiques et culturelles, nécessaires à l’accomplissement de ses missions.

    Les objectifs poursuivis à travers la transformation des haras nationaux en établissement public sont principalement de bien différencier les activités régaliennes et le service de la monte publique et, par ailleurs, d’assurer un véritable partenariat avec les socioprofessionnels tant au sein du conseil d’administration de l’établissement public que des conseils d’orientation qui sont parallèlement mis en place.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, « cette réforme permettra par ailleurs, tout en évitant les doublons au sein des structures administratives de l’Etat, de remédier aux critiques émises par les diverses instances de contrôle et les professionnels sur l’ancien service des haras souvent jugé comme étant "juge et partie" sur de nombreux aspects réglementaires. »

    S’agissant des conséquences de cette réforme sur le fonctionnement du compte, il convient de noter que depuis la publication des décrets précités, le compte spécial du Trésor n’est plus alimenté que par les prélèvements sur le PMU et le PMH, la direction de l’espace rural et de la forêt assurant la gestion du compte. Le produit des services rendus par les haras nationaux (ligne 03 de recettes du compte) et le produit des ventes d’animaux, sous-produits et matériel (ligne 04) est désormais affecté directement au nouvel établissement public à caractère administratif.

    Dans le respect des règles de fonctionnement des comptes d’affectation spéciale, il n’était pas possible de différencier les dépenses du fonds imputables sur le prélèvement en faveur de l’élevage des dépenses autorisées par les autres recettes. Cette modification diminue de 62,4 millions de francs en 2000 les recettes du compte par rapport aux prévisions pour 1999.

    Pour le personnel des haras nationaux, il y aura une affectation systématique pour les agents appartenant à des corps spécifiques des haras et une mise à disposition pour les autres agents. Les contractuels de l’ancien EPA « Domaine de Pompadour » ont été transférés, en conservant leur situation administrative, au nouvel établissement.

    · L’article 31 du présent projet prévoit la création d’un prélèvement de solidarité pour l’eau, versé à l’Etat par les agences financières de bassin ainsi que la transformation du Fonds national de développement des adductions d’eau (n° 902-00 – FNDAE) en Fonds national de l’eau. Ce dernier comportera désormais deux sections, la première reprend les recettes et dépenses du FNDAE, la seconde, dénommée Fonds national de solidarité pour l’eau (FNSE), reçoit en recettes le prélèvement précité et vise, en dépenses, à développer les interventions menées par l’Etat en matière de politique de l’eau et les mécanismes de péréquation interbassins.

    Il s’agit d’un progrès sensible en matière de contrôle parlementaire, puisque le FNSE se substitue à deux fonds de concours destinés, d’une part, à la restauration des rivières et des zones de crue et, d’autre part, à recueillir les contributions des agences de l’eau à raison des missions régaliennes exercées par l’Etat et dont elles tirent profit. Au total, ces deux fonds de concours représentent 250 millions de francs en 1998.

    Le prélèvement institué par l’article 31 s’élève à 500 millions de francs et permettra d’alimenter les chapitres de dépenses de la nouvelle section du FNE selon la répartition suivante :

    – 184 millions de francs financeraient les actions relevant de la péréquation interbassins ;

    – 94,5 millions de francs seraient consacrés à la solidarité nationale dans le domaine de l’eau ;

    – 167,8 millions de francs assureraient le renforcement des moyens de l’Etat au titre de sa mission régalienne ;

    – 45,3 millions de francs seraient octroyés en faveur des actions d’intérêts communs aux bassins ;

    – 8,4 millions de francs seraient destinés au financement des instances de concertation relatives à la politique de l’eau.

    · Enfin, s’agissant de la redevance audiovisuelle (qui transite à hauteur de 13,6 milliards de francs par le compte n° 902-15 « Compte d’emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision »), votre rapporteur spécial continue à s’interroger sur la nécessité de conserver une recette et un service de recouvrement spécifique à l’audiovisuel public.

    Si la création de la redevance se justifiait pleinement auparavant par le faible nombre de détenteurs de postes de télévision, aujourd’hui, avec plus de 95% des ménages équipés, le recours à une taxe indépendante du revenu ne se justifie plus.

    Il serait possible, dans un souci de justice fiscale, d’intégrer d’une manière ou d’une autre, les recettes issues de la redevance dans l’impôt sur le revenu. Une telle réforme contribuerait significativement à l’amélioration du pouvoir d’achat des plus modestes.

    De surcroît, la simplification administrative serait importante et permettrait d’affecter les agents actuellement chargés du recouvrement de cette taxe parafiscale à d’autres tâches, telles que la lutte contre la fraude fiscale par exemple. Rappelons par ailleurs que le coût de fonctionnement du service de la redevance est financé par un prélèvement opéré sur les recouvrements de la taxe : il sera de 482,4 millions de francs en 2000.

    Dans l’attente d’une réforme d’ensemble, il conviendrait à tout le moins de réviser les conditions restrictives d’exonération mises en place par le décret n° 93-1314 du 20 décembre 1993, pris sous la plume de M. Edouard Balladur, Premier ministre, et de M. Nicolas Sarkozy, Ministre du budget. Ces restrictions ont porté sur des conditions d’âge et des conditions de ressources.

    Le décret précité a fait passer progressivement l’âge requis pour bénéficier de la redevance de 60 à 65 ans.

Le décret n° 92-304 du 30 mars 1982, relatif à l’assiette et au recouvrement de la redevance pour droit d’usage des appareils récepteurs de télévision avait prévu dans son article 11 qu’étaient notamment exonérés de la redevance applicable aux appareils récepteurs de télévision :

·  les personnes âgées de soixante ans au 1er janvier de l’année d’exigibilité de la redevance, lorsque sont remplies simultanément les conditions suivantes :

– ne pas être passible de l’impôt sur le revenu ou passible d’une cotisation d’impôt sur le revenu non mise en recouvrement par application de l’article 1657-1 bis du code général des impôts ;

– ne pas être passible de l’impôt de solidarité sur la fortune ;

– vivre seul ou avec son conjoint et, le cas échéant, avec des personnes à charge au sens des articles 6, 196 et 196 A bis du code général des impôts ou avec des personnes non passibles de l’impôt sur le revenu.

·  les mutilés et invalides civils ou militaires atteints d’une infirmité ou d’une invalidité au taux minimum de 80% lorsque sont remplies simultanément les conditions suivantes:

– ne pas être passible de l’impôt sur le revenu ou être passible d’une cotisation d’impôt sur le revenu non mise en recouvrement par application de l’article 1657-1 bis du code général des impôts ;

– ne pas être passible de l’impôt de solidarité sur la fortune ;

– vivre seul ou avec son conjoint et, le cas échéant, avec des personnes à charge au sens des articles 6, 196, 196 A bis du code général des impôts avec des personnes non passibles de l’impôt sur le revenu, avec une tierce personne chargée d’une assistance permanente, ou avec ses parents en ligne directe si ceux-ci ne sont pas eux-mêmes passibles de l’impôt sur le revenu.

Le décret n° 93-1314 du 20 décembre 1993 a procédé à d’importantes modifications.

Tout d’abord, la condition d’âge précédemment mentionnée a été durcie progressivement, selon le calendrier suivant :

– soixante et un ans à compter du 1er janvier 1994 ;

– soixante-deux ans à compter du 1er janvier 1995 ;

– soixante-trois ans à compter du 1er janvier 1996 ;

– soixante-quatre ans à compter du 1er janvier 1997.

Par ailleurs, les conditions de ressources ont été modifiées, puisque peuvent être exonérées les personnes âgées de soixante-cinq ans au 1er janvier de l’année d’exigibilité de la redevance lorsque sont remplies simultanément les conditions suivantes :

– être titulaire de l’allocation supplémentaire du Fonds national de solidarité défini aux articles L. 815-1 à L. 815-22 du code de la sécurité sociale ;

– vivre seul ou avec son conjoint et, le cas échéant, avec des personnes à charge au sens des articles 6, 196 et 196 A bis du code général des impôts ou avec des personnes non passibles de l’impôt sur le revenu.

    Depuis le 1er janvier 1998, pour bénéficier d’une exonération, il faut donc :

    – soit être âgé de 65 ans au 1er janvier de l’année d’exigibilité et d’être titulaire de l’allocation supplémentaire du Fonds de solidarité vieillesse (définie aux articles L. 815-2 à L. 815-22 du code de la sécurité sociale), et ne pas cohabiter avec des personnes dont le revenu excède la limite prévue par l’article 1417-1 bis du code général des impôts ;

    – soit être invalide au taux minimum de 80% et bénéficier, l’année précédente, d’un montant de revenu n’excédant pas la limite prévue par l’article 1417-1 bis du code général des impôts (43.900 francs, pour la première part du quotient familial majorée de 11.740 francs pour chaque demi-part supplémentaire).

    L’effet de cette mesure sur le nombre de comptes exonérés a été très significatif. Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, au 31 décembre 1996 (alors que l’âge n’était que de 63 ans), leur nombre a baissé de 116.000 par rapport à la fin 1995. L’évolution s’est accentuée en 1997 (avec un passage de l’âge d’exonération à 64 ans) avec une réduction de 140.000 comptes exonérés. En 1998, 100.000 demandes d’exonération ont été rejetées en raison de la nouvelle condition de ressources.

    Pour 1999, les services tablent sur 18.085.000 « comptes payants », soit 513.000 de plus que le niveau de 1998 (d’où des recettes très voisines de 13 milliards de francs).

    Pour 2000, les prévisions de progression de 4,7% du produit de la redevance (pour 13.491,5 millions de francs) intègrent un nouvel élargissement de l’assiette de 430.000 comptes payants (+450.000 comptes payants « couleur » et – 20.000 comptes payants « noir et blanc »), favorisé par la poursuite des effets des dispositions concernant le droit à l’exonération (condition de perception du fonds de solidarité vieillesse) et l’application généralisée du rapprochement des fichiers « redevance » et « taxe d’habitation ».

    Votre rapporteur spécial s’insurge, sur le fond, contre l’inéquité de cette réforme réglementaire (qui a considérablement durci, par exemple, la condition de ressource, outre qu’elle n’a pas contribué à la simplification fiscale puisque, d’évidence, l’ancienne condition de non-imposition était plus claire et plus lisible que celle d’être allocataire du FSV) mais aussi sur la forme : pris discrètement, ce décret de 1993 a subrepticement relevé les conditions d’exonération pour ne leur donner leur pleine application… qu’au 1er janvier 1998 ! C’est pourquoi votre rapporteur spécial considère comme indispensable que, nonobstant les ressources dont a besoin le secteur public de l’audiovisuel, le Gouvernement puisse revenir sur les décisions de l’un de ses prédécesseurs.

      B.– LES COMPTES DE PRÊTS ET D’AVANCES DU TRÉSOR

    A l’instar des comptes d’affectation spéciale, les comptes de prêts et les comptes d’avances sont dotés de crédits, et ceux-ci font l’objet d’un vote du Parlement.

        1.– Les comptes de prêts : un excédent en hausse

    Le tableau ci-après récapitule les évolutions prévues en 1999 et 2000 en matière de recettes, dépenses et charges nettes de comptes de prêts. L’excédent dégagé par les quatre comptes de prêts progresserait très fortement, passant de 86,5 millions de francs à 1.956,4 millions de francs.

COMPTES DE PRÊTS : ÉVOLUTION DES PRÉVISIONS INITIALES

(en millions de francs)

 

Évaluations de recettes

Crédits de dépenses

Charge nette (a)

Comptes de prêts

LFI
1999

PLF
2000

LFI
1999

PLF
2000

LFI
1999

PLF
2000

903-05 Prêts du Fonds de développement économique et social


150


130




(–) 150


(–) 130

903-07 Prêts du Trésor à des États étrangers et à l’Agence française de développement


1.443,5


2.675,4


208


850


(–) 1.235,5


(–) 1.825,4

903-15 Avances du Trésor consolidées par transfor-mation en prêts du Trésor


1


1


1 (b)


1 (b)

(–) 1


(–) 1

903-17 Prêts du Trésor à des États étrangers pour la consolidation de dettes envers la France


3.900


3.500


5.200


3.500


1.300


0

Totaux

5.494,5

6.306,4

5.408

4.350

(–) 86,5

(–) 1.956,4

(a) Le signe (–) correspond à une charge nette négative, c’est-à-dire à un solde excédentaire.

(b) Dépenses d'ordre.

Source : Documents budgétaires.

    Les évolutions des différents comptes sont toutefois assez différentes.

    La charge nette négative du compte n° 903-15 « Avances du Trésor consolidées par transformation en prêts du Trésor » reste stable et très limitée, tandis que l’excédent prévu au titre au compte de prêts du Fonds de développement économique et social (n° 903-05) diminue légèrement, passant de 150 à 130 millions de francs.

    Pour l’essentiel, l’amélioration de la situation des comptes de prêts résulte de celle des comptes retraçant des prêts à des Etats étrangers.

    Ainsi, l’excédent dégagé par le compte n° 903-07 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l’Agence française de développement » passerait de 1,23 milliard de francs à 1,82 milliard de francs (+47,7%).

    Le compte est crédité des remboursements en capital obtenus sur les prêts du Trésor et sur les prêts à l’Agence française de développement. La croissance des recettes anticipée pour 2000 est globalement de 85,4%. Elle résulte des prêts venant à échéance en cours d’année.

    S’agissant des dépenses, leur croissance est beaucoup plus vive, puisqu’elles passent de 208 millions de francs en 1999 à 850 millions de francs en 2000. Cette augmentation s’explique avant tout par l’inscription de 500 millions de francs de crédits de paiement au chapitre 03 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers en vue de faciliter l’achat de biens d’équipements ». En 1999, seule une autorisation de programme de 1,55 milliard de francs avait été inscrite à ce titre. En 2000, le montant d’autorisations de programme est de 1,45 milliard de francs. Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, en 1999, les pays susceptibles de bénéficier de protocoles de prêt sont les suivants : Inde, Chine, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Vietnam, Kazakhstan, Afrique du Sud, Egypte, Turquie, Maroc, Tunisie et Colombie. En 2000, cette liste de pays prioritaires pourrait évoluer à la marge, tout en restant dans la limite de quinze pays.

    L’évolution la plus significative concerne le compte n° 903-17 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France », qui passerait d’une charge nette de 1,3 milliard de francs en 1999 à l’équilibre en 2000. Cette évolution reflète un effet de structure, les recettes tirées des remboursements en capital équilibrant désormais les dépenses résultant d’accord de consolidation de dettes.

        2.– Les comptes d’avances du Trésor : une envolée des avances pour impositions locales

    L’ensemble des crédits de dépenses en faveur des comptes d’avances s’élève à 379,4 milliards de francs (+1,3%) et leurs recettes à 381,08 milliards de francs (+1,8%). Alors qu’en 1999, ces comptes dégageaient une charge nette de 39 millions de francs, ils produiraient en 2000 un excédent de 1,68 milliard de francs.

    Compte tenu de son poids relatif dans cette catégorie de comptes, cette évolution d’ensemble repose presque intégralement sur celle du compte n° 903-54 « Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes, établissements et divers organismes ».

    Le tableau ci-après récapitule l’évolution des recettes, dépenses et charges nettes de ce compte depuis 1995.

COMPTE D’AVANCES SUR LE MONTANT DES IMPOSITIONS LOCALES (1)

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

LFI
1998

Révisé 1998

Exécu-tion 1998

LFI
1999

Révisé
1999

PLF
2000

Emissions d’impôts directs locaux (dépenses)


303.498


324.951


340.566


353.960


354.820


354.715


358.180


358.300


363.000

Recouvrements d’impôts locaux (recettes)


288.190


326.888


340.718


351.260


352.200


355.271


358.180


359.300


364.700

Charge nette

15.308

(–)1.937

(–)152

2.700

2.620

(–)556

0

(–)1.000

(–)1.700

Charge nette / recettes (en %)

5,3

(–)0,6

(–)0,04

0,8

0,7

(–)0,16

0

(–)0,28

(–)0,47

(1) Le signe (–) s’agissant de la charge nette représente un excédent des ressources sur les dépenses.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Introduite en 1995, la nouvelle répartition comptable entre les impôts sur rôles perçus au profit de l’Etat et ceux perçus au profit des collectivités locales a conduit à une importante moins-value sur le compte d’avances en 1995 (d’environ 5 milliards de francs) sur le titre courant. De ce fait, la charge nette du compte a été particulièrement importante, puisqu’elle s’est élevée au total à 15,3 milliards de francs. Mécaniquement, ceci a conduit à un surplus de recettes d’égal montant sur le titre précédent pour la deuxième année d’application de la réforme comptable, soit en 1996. Des phénomènes d’accélération des traitements de déclarations et des encaissements expliquent également une bonne partie des bons résultats constatés en 1996 (excédent de 1,94 milliard de francs).

    Les effets de la nouvelle répartition des impôts sur rôles se sont ensuite pratiquement stabilisés, avec un excédent de 152 millions de francs en 1997 et 555 millions de francs en 1998.

    La loi de finances pour 1999 prévoyait un équilibre du solde du compte d’avances aux collectivités locales, après les trois années atypiques qui avaient fait apparaître un solde positif pour ce compte. La révision pour 1999 porte l’excédent du compte n° 903-54 à 1 milliard de francs, compte tenu des bons résultats observés en fin d’année 1998 en matière de recouvrement des impôts locaux. Ces effets devraient se répéter en 1999 et 2000, années durant lesquelles le solde du compte serait excédentaire à hauteur de 1,7 milliard de francs.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, la réforme de la taxe professionnelle devrait avoir, durant sa période de montée en puissance, un effet positif sur le solde du compte d’avances n° 903-54. Cet effet est intégré dans le chiffrage du coût net de la réforme pour l’Etat. « Toutes choses égales par ailleurs », la baisse des émissions de cotisations de taxe professionnelle induira mécaniquement une réduction des remboursements et dégrèvements au titre du plafonnement par rapport à la valeur ajoutée à partir de l’année 2000. Or, l’impact sur le compte d’avances aux collectivités locales sera visible dès 1999 : les entreprises ont, en effet, la possibilité d’anticiper, lors de leur versement de fin d’année, un montant de taxe professionnelle net du remboursement qui sera ordonnancé l’année suivante. Du fait de la réforme, les entreprises anticiperont un moindre remboursement. La réduction attendue des remboursements a donc une incidence positive pour le compte d’avances estimée à 2,4 milliards de francs en 1999 (au titre des remboursements qui seront ordonnancés en 2000) et à nouveau 2,8 milliards de francs en 2000 (au titre des remboursements qui seront ordonnancés en 2001).

    L’encadré ci-après décrit les effets sur le solde du compte n° 903-54 du mécanisme de plafonnement de la taxe professionnelle.

    Le mécanisme du plafonnement de la taxe professionnelle en fonction de la valeur ajoutée a deux effets distincts :

    – le premier est de faire bénéficier les entreprises de dégrèvements sur leur cotisation de taxe professionnelle. Le montant global des recettes comptabilisées au crédit du compte d’avances est sans changement, que l’entreprise bénéficie ou non du plafonnement ; ce qui diffère, c’est la ventilation du montant considéré entre recettes effectives et recettes d’ordre. A terme, le mécanisme du plafonnement ne comporte donc pas de conséquence négative sur le volume total des recettes attendues suite à l’émission de rôles ;

    – le deuxième est de retarder la comptabilisation des recettes. En effet, les dispositions de l’article 3 de la loi de finances rectificative du 22 juin 1993 ont autorisé les contribuables à ne verser à l’échéance que la différence entre le montant de leur impôt et celui du dégrèvement attendu au titre du plafonnement de la taxe professionnelle par rapport à la valeur ajoutée.

    Dans la mesure où le dégrèvement correspondant n’est prononcé par les services fiscaux qu’au cours de l’année suivante, il s’ensuit une perte de recettes au 31 décembre de l’année N, compensée par des recettes plus importantes en l’année N+1.

    Le changement de méthode de comptabilisation des impôts sur rôles (passage de la répartition forfaitaire à la ventilation réelle) a ainsi permis de constater que le plafonnement de la taxe professionnelle a pour effet de majorer les recettes d’impôts locaux enregistrées au cours de l’année qui suit l’émission des rôles (recettes effectives et recettes d’ordre).

    L’absence de comptabilisation par type d’impôt ne permettait pas de chiffrer ces décalages avec toute la précision souhaitée. Avec la mise en œuvre de la réforme de la comptabilisation des impôts sur rôles, cet inconvénient est désormais résolu pour l’exercice courant depuis 1998 et pour l’exercice précédent depuis 1999.

    En 2000, elle sera étendue progressivement aux exercices antérieurs.

    Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Tout en reconnaissant qu’il s’agit d’excédents de trésorerie relativement modérés au regard des masses financières concernées, votre rapporteur spécial remarque cependant que les résultats en exécution depuis plusieurs années sont favorables au budget de l’Etat.

      C.– LES COMPTES DOTÉS DE DÉCOUVERTS

    Pour les comptes dotés de découverts, les prévisions de dépenses ont un caractère évaluatif, le découvert voté annuellement présentant seul un caractère limitatif.

        1.– Les comptes de commerce : un flou insatisfaisant

    Le tableau ci-après détaille les évaluations des recettes, dépenses, charges nettes et découverts des comptes de commerce. Dans l’ensemble, les évolutions sont de faible ampleur : les recettes diminuent de 2,5% et les dépenses de 2,1%. Alors qu’un excédent était prévu en 1999, à hauteur de 56,4 millions de francs, en 2000 la charge nette serait de 46,1 millions de francs.

COMPTES DE COMMERCE : ÉVALUATIONS INITIALES

(en millions de francs)

Comptes de commerce

Évaluation des recettes

Évaluation des dépenses

Charge nette

Découverts

 

LFI

1999

PLF

2000

LFI

1999

PLF

2000

LFI
1999

PLF
2000

LFI
1999

PLF
2000

904-01 Subsistances militaires

670

520

670

520

-

-

50

50

904-03 Exploitations industrielles des ateliers aéronautiques de l’Etat


1.740


1.628


1.740


1.628


-


-


-


-

904-05 Constructions navales de la marine militaire

11.624

11.350

11.624

11.350

-

-

-

-

904-06 Opérations commerciales des Domaines

959,4

740,1

830,8

714

(-) 128,6

(-) 26,1

-

-

904-11 Régie industrielle des établissements pénitentiaires


148,5


149,1


147,5


148,1


(-) 1


(-) 1


4


4

904-14 Liquidation d’établissements publics de l’Etat et d’organismes para-administratifs ou profes-sionnels et liquidations diverses



"



"



73,1



73,1



73,1



73,1



-



-

904-15 Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d’armement complexes


80


80


80


80


-


-


-


-

904-19 Opérations à caractère industriel et commercial de la Documentation française


122,8


125


122,8


125


-


-


8


10

904-20 Approvisionnement des armées en produits pétroliers


2.200


2.380


2.200


2.380


-


-


300


300

904-21 Opérations industrielles et commerciales des directions départementales de l’équipement


5.200


5.200


5.200


5.200


-


-


1.450


1.450

      Total

22.744,7

22.172,2

22.688,3

22.218,2

(-) 56,4

46,1

1.812

1.814

Source : Documents budgétaires.

    Ces évolutions sont directement liées à celles des comptes de commerce gérés par le ministère de la défense, qui représentent 72% des dépenses de cette catégorie de comptes spéciaux.

    Comme votre rapporteur spécial l’a déjà noté, il serait souhaitable que les évaluations tiennent davantage compte de la réalité, notamment dans le niveau des découverts adossés.

    Ainsi, en 1998, alors que les évaluations initiales tablaient sur 11,1 milliards de francs de dépenses pour le compte n° 904-05 « Constructions navales de la marine militaire », celles-ci ont en fait atteint 25,35 milliards de francs, tandis que le compte enregistrait un excédent de 789 millions de francs au lieu de l’équilibre initialement prévu.

    De même, on peut s’étonner que, pour 2000, la charge nette du compte n° 904-15 « Lancement de certains matériels aéronautiques et de certains matériels d’armement complexes » soit nulle, alors que le compte a enregistré un excédent de 43,1 millions de francs en 1998 et de 40,7 millions de francs en 1997.

    Toujours pour 2000, le caractère des plus succincts des réponses apportées aux questions de votre rapporteur spécial ne permet pas d’expliquer les évolutions prévues pour les comptes de commerce (nos 904-01, 904-03, 904-05 et 904-20) gérés par le ministère de la défense.

        2.– Les comptes de règlement avec les gouvernements étrangers et les comptes d’opérations monétaires

· La catégorie des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers ne conserve désormais plus qu’un seul compte, le n° 905-10 « Exécution des accords internationaux relatifs à des produits de base », dont les prévisions sont inchangées par rapport à 1999.

    On rappellera que ce compte spécial a pour objet de retracer les recettes et les dépenses entraînées par la participation de la France au financement des stocks régulateurs d’étain et de caoutchouc naturel gérés respectivement par le conseil international de l’étain et l’organisation internationale du caoutchouc naturel. Le compte enregistre des dépenses lorsque l’une de ces deux organisations lance des appels de fonds aux pays membres afin de financer des achats d’étain ou de caoutchouc dans la limite fixée par les accords constitutifs. En cas de diminution significative du volume du stock ou d’une modification des parts de la France dans l’organisation, des remboursements peuvent être effectués et apparaissent en recettes du compte.

    · Parmi les quatre comptes d’opérations monétaires, seul le compte d’émission des monnaies métalliques (n° 906-04) fait l’objet d’une évaluation de sa charge nette. Cette dernière passerait de 420 millions de francs en 1999 à 555 millions de francs en 2000.

    La nette dégradation du solde par rapport aux années précédentes s’explique par le fonctionnement même du compte : les pièces sont achetées par le Trésor au moment où elles sont fabriquées et non au moment où elles rentrent dans l’économie. Le décalage temporel entre les gains de seigneuriage (valeur faciale des pièces perçue par le Trésor lors de leur mise en circulation) et les coûts qui en sont à l’origine (valeur industrielle des pièces payée par le Trésor au moment de leur fabrication) est particulièrement marqué depuis 1998, et le sera également jusqu’en 2001. En effet, les pièces en euro frappées entre 1998 et 2001 n’entreront en circulation qu’en 2002.

    Le programme de frappe prévisionnel des pièces en euro s’élève à 7,6 milliards de francs. La frappe de l’euro a débuté au printemps 1998 après le choix des pays participant à la monnaie unique. A la fin juillet 1999, l’état de la production était le suivant :

Coupures

Nombre au 31/07/99

2

1.955.000

1

239.760.000

0,5

3.628.800

0,2

390.009.600

0,1

341.006.400

0,05

446.464.000

0,02

590.562.000

0,01

720.144.000

Total

2.733.529.800

    Le coût de fabrication de ces pièces s’élevait à 771,75 millions de francs.

    2,5 milliards de pièces en euro figurent au programme de frappe en 2000. Et il est prévu d’en frapper un milliard en 2001, voire davantage si les besoins de l’économie en monnaie métallique étaient réévalués dans l’intervalle.

DEUXIÈME PARTIE

LES ENTREPRISES PUBLIQUES

I.– LES RELATIONS FINANCIÈRES ENTRE L’ETAT ET LE SECTEUR PUBLIC

    Pour l’essentiel, les relations financières entre l’Etat et les entreprises publiques sont retracées par le compte d’affectation spéciale n° 902–24 « Compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits des sociétés ». En effet, ce dernier retrace en recettes, le produit de l’ensemble des cessions de titres, qu’il s’agisse de cessions emportant privatisation ou de cessions de participations minoritaires, ainsi que le produit des réductions du capital. En dépenses, le compte peut financer les dotations en capital, les avances d’actionnaires et autres apports aux entreprises et aux établissements publics. Il peut également retracer des achats de titres, parts ou droits de sociétés, et contribuer au désendettement de l’Etat, via les versements en Fonds de soutien des rentes et à la Caisse d’amortissement de la dette publique. Enfin, il supporte l’essentiel des frais relatifs aux cessions de titres.

    Toutefois, en tant qu’actionnaire, l’Etat perçoit aussi certaines recettes, comptabilisées en recettes non fiscales du budget général.

      A.– LES OPÉRATIONS RETRACÉES PAR LE COMPTE D’AFFECTATION SPÉCIALE N°902–24

        1.– Le bilan des opérations de privatisation depuis 1993

    Un bilan des recettes tirées des privatisations et cessions de titres semble aujourd’hui d’autant plus nécessaire que des informations erronées ont circulé à plusieurs reprises dans la presse sur le montant des cessions imputables respectivement au précédent Gouvernement et à celui issu des élections législatives de mai–juin 1997.

    Avant d’apporter un démenti aux assertions diverses sur ce sujet, votre rapporteur spécial tient à indiquer que ce débat est quelque peu réducteur. Davantage que les chiffres, c’est l’esprit même dans lequel les opérations de cessions au secteur privé sont réalisées qui différencie les deux Gouvernements et les deux majorités successives. Ainsi, à une approche largement idéologique conduisant parfois à vouloir privatiser systématiquement, alors même que les conséquences patrimoniales pouvaient être négatives pour l’Etat, a succédé une approche plus pragmatique. Plus efficace aussi, car elle privilégie la démarche industrielle. En témoignent les ouvertures de capital réalisées avec succès afin de donner aux entreprises publiques les moyens de leur développement (Air France, France Télécom). En témoignent les privatisations conduites avec le souci de constituer des partenariats à l’échelle européenne, afin d’affronter dans les meilleures conditions possibles la concurrence mondiale (fusion Aérospatiale Matra en préalable à la constitution, avec DASA, d’European Aeronautic Defence and Space Company, numéro trois mondial dans le secteur aéronautique et défense). Votre rapporteur spécial reviendra plus loin en détail sur ces diverses opérations, lesquelles font écho aux opérations qui ont dû être conduites pour respecter des engagements européens antérieurs (Crédit lyonnais, GAN, CIC, etc.).

    Toutefois, puisque le débat s’est focalisé sur une comptabilisation par nature un peu sommaire, il convient de revenir sur cet aspect des choses. Le tableau ci–après récapitule les recettes tirées par l’État des privatisations et cessions de participations minoritaires enregistrées par des comptes d’affectation spéciale ou par le budget général depuis 1993. Pour peut-être réductrice qu’elle soit, et sans doute là encore un peu sommaire, cette approche n’en est cependant pas moins fondée ; elle embrasse de fait tous les flux de trésorerie ayant transité budgétairement.

    Ainsi, si globalement depuis 1993 elles ont atteint 255,37 milliards de francs, les recettes nettes encaissées par l’Etat de 1993 à juin 1997 se sont élevées au total à 148,89 milliards de francs, tandis que celles constatées à partir de cette date représentent 106,48 milliards de francs.

RECETTES DE PRIVATISATION DE 1993 À 1998

(en millions de francs)

 

Recettes

Imputation budgétaire

 

Brutes

Nettes

Recettes brutes

Frais et commissions

1993

47.559

45.587

29.559 CAS(a) n° 902-24
18.000 BG (b) ligne 210

    1.292 CAS n° 902-24
    680 BG

1994

61.782

60.446

    11.782 CAS n° 902-24
    50.000 BG ligne 210

    600 CAS n° 902-24
    736 BG

1995

21.098

20.325

    14.500 CAS n° 902-24
    6.598 CAS n° 902-27

    501 CAS n° 902-24
    272 CAS n° 902-27

1996

13.184

12.792

    13.184 CAS n° 902-24

    392 CAS n° 902-24

dont :

       

– SEITA - Privatisation

46

46

    46 CAS n° 902-24

 

– UAP - Privatisation

494

494

      494 "

 

– Pechiney - Privatisation

818

788

      818 "

    30 CAS n° 902-24

– AGF - Privatisation

9.273

8.921

      9.273 "

    352 CAS n° 902-24

– Renault - Privatisation

2.292

2.001

      2.292 "

 

– Rhône-Poulenc - Privatisation

69

69

      69 "

 

– Usinor-Sacilor - Privatisation

169

169

      169 "

 

1997 (c)

53.811

52.033

    53.811 CAS n° 902-24

    1.778 CAS n° 902-24

dont :

       

- ERAP - Cession de titres

10.092

10.092

    10.092 CAS n° 902-24

 

– BULL - Privatisation

278

278

      278 "

 

– AGF - Privatisation

210

179

      210 "

    31 CAS n° 902-24

– Usinor-Sacilor-Privatisation

225

225

      225 "

 

- France-Télécom - Ouverture du capital

42.848

41.134

      42.848 "

      1.714 "

1998 (d)

51.118

49.667

    51.118 CAS n° 902-24

    1.451 CAS n° 902-24

dont :

       

- AXA/UAP - Cession de titres

518

518

    518 CAS n° 902-24

 

- Péchiney - Cession de titres

2.275

2.265

      2.275 "

    10 CAS n° 902-24

- AGF - Cession de titres

530

530

      530 "

 

– AGF - Privatisation

279

279

      279 "

 

- SEITA - Cession de titres

746

740

      746 "

      6 "

- Total - Cession de titres

829

827

      829 "

      2 "

- SFP - Remboursement trop versé

1.200

1.200

      1.200 "

 

- Erap - Cession de titres Elf Aquitaine

100

100

      100 "

 

- CNP – Ouverture du capital

7.156

6.991

      7.156 "

      165 "

- France Télécom – Ouverture du capital II

35.876

34.642,9

      35.876 "

      1.233,1 "

1999

15.049

14.522

    15.049 CAS n° 902-24

    527 CAS n° 902-24

dont :

       

- France Télécom – Ouverture du capital II

1.090

1.090

    1.090 CAS n° 902-24

 

- Air France – Ouverture du capital

3.780

3.623

      3.780 "

    157 CAS n° 902-24

- Aérospatiale-Matra – Privatisation

10.157

9.807

10.157 "

      350 "

Total général

263.601

255.372

    189.003 CAS n° 902-24

    68.000 BG ligne 210

    6.598 CAS n° 902-27

    6.421 CAS n° 902-24
    1.416 BG
    392 CAS n° 902-27

(a) Compte d’affectation spéciale.

(b) Budget général.

(c) Ligne de recette 01 du compte n° 902-24, modifiée par la LFI 1997. Le compte a également encaissé 3.256 millions de francs au titre des cessions de participations minoritaires (ligne 02) et 2,24 milliards de francs de versements à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes, destinés à une dotation en capital à l'EPRD.

(d) Ligne de recette 01 du compte n° 902-24, modifiée par la LFI 1998. Le compte a également encaissé 2.701 millions de francs versés à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes et destinés à un apport à la SMC.

Source : Tableau construit à partir des informations fournies par le Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

          2.– Des recettes importantes en 1998 et, dans une moindre mesure, en 1999

    · En 1998, les recettes totales du compte se sont élevées à 53,82 milliards de francs, contre 59,31 milliards de francs en 1997
    (– 9,2%).

    Les recettes de cessions de titres proprement dites ont atteint 51,12 milliards de francs, tandis que le compte a enregistré un versement de 2,7 milliards de francs en provenance du budget des Charges communes, destiné à financer une dotation en capital en faveur de la Société marseillaise de crédit.

    Les principales recettes résultent de :

    – l’ouverture du capital de France Télécom (38,9 milliards de francs) ;

    – l’ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance (7,1 milliards de francs) ;

    – la cession de titres Péchiney (2,27 milliards de francs), Total (0,83 milliard de francs) et SEITA (0,75 milliard de francs) ;

    – 1,3 milliard de francs de remboursement par la SFP au titre d’un trop versé ;

    – la cession de titres AGF, notamment par voie d’OPA et au titre de la troisième tranche réservée aux salariés, pour un montant total de 810 millions de francs ;

    – la cession de titres AXA-UAP (518 millions de francs).

    On rappellera que les prévisions initiales de recettes du compte faisaient état de 28 milliards de francs. Pour l’essentiel, les encaissements très supérieurs à celles–ci résultent de la mise sur le marché d’une partie du capital de France Télécom.

    La seconde ouverture du capital de France Télécom, qui s’est déroulée à l’automne 1998, a consisté en une cession par l’Etat d’un peu moins de 100 millions d’actions sous la forme :

    – d’une offre à prix ouvert pour les investisseurs individuels (47 millions d’actions) ;

    – d’un placement global garanti pour les investisseurs institutionnels (19 millions d’actions) ;

    – d’une offre aux salariés de l’entreprise (7,4 millions d’actions) ;

    – d’une cession de gré à gré à Deutsche Telekom (20,5 millions d’actions).

    Cette offre a été réalisée en accompagnement d’une augmentation de capital de 5% de France Télécom, qui a été faite pour moitié sous la forme d’émission d’actions nouvelles, et pour moitié sous la forme d’obligations convertibles, et qui a permis à l’opérateur d’accroître ses disponibilités en vue de financer son développement international. A l’issue de ces opérations, les salariés détenaient 3,2% du capital de l’opérateur, le public 33,2% et l’Etat 63,6%.

    L’importance des recettes encaissées résulte de la bonne tenue du cours de France Télécom, ce qui a permis à l’Etat de céder ses titres à un prix significatif (390 francs pour les particuliers, qui ont sursouscrit deux fois l’offre) et 400 francs pour les institutionnels.

    S’agissant de l’ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance, on rappellera qu’environ 22% du capital du premier assureur–vie de France ont été cédés en septembre et octobre 1998. L’offre a été largement sursouscrite et le produit total net de l’opération s’est élevé à 7,15 milliards de francs.

    Au terme de cette introduction en bourse et de la recomposition du capital, la part du secteur public dans le capital de la CNP s’élève à 61% et sa nouvelle composition est ainsi ventilée : Caisse des dépôts et consignations 40%, public 22%, La Poste 20% et groupe Caisses d’épargne 12,5%.

PRODUITS DE CESSIONS DE TITRES

Entreprise cédée

Textes
réglementaires

Modalités

Prix de
cession

(en francs)

Date du
règlement

Recette brute
(en millions de francs)

Frais et commissions (en millions de francs)

Recette nette
(en millions de francs)

Composition du capital après cession

    Caisse Nationale de Prévoyance

Arrêté du

Cession de 46.956.336 actions

         

CDC 40%

Public 22,5%

La Poste 20%

Le groupe Caisses d’épargne 12,5%

15 mutuelles de la
FP 1,5%

Suisse de Réassu-
rances 1,5%

AGRR-Prévoyance 1%

Etat 1%

 

23.09.1998

· Gré à gré : cession de 20.864.483 actions

153

12.10.1998

3.192

 

3.192

 
   

· OPF : cession de 13.841.772 actions

149

12.10.1998

2.062

 

2.062

 
   

· PGG : cession de 10.541.172 actions

153

12.10.1998

1.613

 

1.613

 
                 
   

· Cession de 220.000 actions à la CDC

149

20.10.1998

33

 

33

 
   

· Cession aux salariés de 569.137 actions

 

23.10.1998

29

 

29

 
                 
   

· Placement complémentaire sur 1.488.909 actions

153

02.11.1998

228

5

223

 
                 
   

Total

   

7.157

5

7.152

 
 

    Air France

    Avant cession

    Etat 94,1%

    Autres secteurs

    publics 3,20%

    Salariés 1,1%

    Flottant 1,6%

Décret n° 99-83 du 09.02.1999

Arrêté du 09.02.1999

Arrêté du 20.02.1999

Cession de 45.893.367 actions

         

Février 1999 :

Etat 63,6%

Autres secteurs

publics 0,70%

Salariés 13,1%

Flottant 22,6%

   

· OPF : cession de 21.960.513 actions à 14 euros

91,83

01.03.1999

2.017

157

1.860

 
   

· PGG : cession de 13.273.338 actions à 14,20 euros

           
   

    et cession de 591.600 actions suite à exercice des BSA

93,15

01.03.1999

1.245

 

1.245

 
   

· Green shoe : cession de 3.184.654 actions

93,15

15.03.1999

297

 

297

 
   

· Cession aux salariés de 6.883.262 titres

 

07.04.1999

219

 

219

 
                 
   

· Cession de 170.000 BSA

 

25.06.1999

2

 

2

 
                 
   

Total

   

3.780

157

3.623

 
 

Aérospatiale – Matra

Composition du capital

avant cession

    Etat 63%

    (soit 230.612.060 actions)

    SOGEPA 20%

    CDR 17%

Décret n° 99-94 du 13.02.1999

Arrêté du 25.05.1999

Arrêté du 03.06.1999

Arrêté du 08.07.1999

Cession de 119.653.544 actions

         

Au 30.07.1999

Secteur public 47,682%

dont

20,196% pour la SOGEPA (détenue à 100% par l’Etat)

27,486% Etat

(110.958.516 titres)

Sté Lagardère SCA 33%

Institutionnels et

particuliers 17%

Salariés 2,318%

   

· PGG : cession de 31.410.340 actions à 19,6 euros

128,57

11.06.1999

4.038

119

3.919

 
   

· OPF : cession de 33.749.660 actions à 19,2 euros

125,94

11.06.1999

4.251

230

4.021

 
   

· Cession de 5.046.097 actions à 20,709 euros à Lagardère SCA

135,84

11.06.1999

685

 

685

 
   

· Cession aux salariés Matra Hautes Technologies : 1.735.857 actions

125,94

11.06.1999

219

 

219

 
   

· Complément de cession de 1.211.063 actions à Lagardère SCA

135,84

26.06.1999

165

 

165

 
   

· PGG : cession de 3.429.474 actions supplémentaires (« green shoe »)

128,57

29.06.1999

441

11

430

 
   

· Cession de 7.621.053 titres aux salariés

           
   

    - règlement comptant : 1.888.992 actions

 

29.07.1999

179

 

179

 
   

    - règlement 30% : 5.732.061 actions

 

29.07.1999

179

 

179

 
                 
   

· Transfert à SOGEPA de 35.450.000 titres

           
                 
   

Total

   

10.157

360

9.797

 

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

PRODUITS DE LA CESSION DES TITRES DE FRANCE TÉLÉCOM

Entreprise cédée

Textes
réglementaires

Modalités

Prix de
cession

(en francs)

Date du
règlement

Recette brute
(en millions de francs)

Frais et commissions (en millions de francs)

Recette nette
(en millions de francs)

Composition du capital après cession

    FRANCE TÉLÉCOM II

Décret du 18.09.1998

Arrêté du 28.11.1998

Cession de 98.825.626 actions

         

Part de l’Etat après cession :
659.007.708 actions

   

· Cession de 20.492.292 actions

390

30.11.1998

7.992

 

7.992

 
   

· OPO Cession de 50.300.000 actions

390

07.12.1998

19.617

1.138

18.479

 
   

· PGG Cession de 15.700.000 actions

400

07.12.1998

6.280

 

6.280

 
                 
   

· Cession de 750.000.000 BSA

0,25

07.12.1998

187

     
                 
   

· Rémunération du prêt de 2.750.000 titres pendant 10 jours

 

17.12.1998

1

 

1

 
   

· Placement complémentaire cession de 4.500.000 actions

400

17.12.1998

1.800

37

1.763

 
                 
   

· Cession de 7.833.334 actions aux salariés

139,20

14.01.1999

1.090

 

1.090

 
   

Total

   

36.967

1.175

35.605

 
 

PRIVATISATION DE LA SOCIETE MARSEILLAISE DE CREDIT

 

    S M C

Décret 
N° 95-1135
du 26.10.1995

Arrêté du 22.10.1998

Cession de 1.000.000 actions

         

Part de l’Etat : 0%

   

· Cession à la banque Chaix, filiale du CCF, des 1.000.000 actions à la suite de la recapitalisation


10


23.10.1998


10

 


10

 
                 
   

Total

   

10

 

10

 

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    · En 1999, le compte n° 902–24 a enregistré à fin octobre 15,05 milliards de francs de recettes, principalement en raison de l’ouverture du capital d’Air France et de la privatisation d’Aérospatiale.

    La mise sur le marché d’un peu plus de 23% du capital d’Air France a rencontré un véritable succès.

    Ainsi, 2,4 millions de particuliers ont souscrit à l’offre à prix ferme (OPF) couvrant plus de douze fois l’offre finale.

    Afin de répondre à la demande très importante ainsi manifestée, le nombre d’actions cédées dans le cadre de l’OPF a été augmenté de 1.966.054 par prélèvement sur le placement institutionnel. Le nombre total d’actions offertes dans le cadre de l’OPF s’est donc élevé à 21.960.513, pour un montant de 307 millions d’euros (2 milliards de francs).

    En raison de l’importance des souscriptions, les actions d’Air France offertes dans le cadre de l’OPF ont été affectées au service des demandes prioritaires des personnes physiques. Une priorité a été donnée aux petits ordres.

    Par ailleurs, l’offre aux salariés et anciens salariés d’Air France a été très largement appréciée : plus de 72% des salariés et plus du quart des anciens salariés ont participé à l’opération, avec une demande totale de l’ordre de 17 millions d’actions pour une offre de 6,9 millions d’actions, soit un taux de sursouscription de 2,5.

    Au total, les recettes nettes de l’ouverture du capital d’Air France se sont élevées à 3,62 milliards de francs en 1998.

    Toutefois, tant en raison de l’ampleur des recettes (10,15 milliards de francs) que du rôle déterminant de l’opération sur le rôle de l’industrie aéronautique française en Europe, c’est bien entendu la constitution du nouvel ensemble Aérospatiale–Matra qui est l’opération la plus importante de 1999.

    En effet, le 15 février dernier, l’Etat et le groupe Lagardère ont conclu les négociations sur les conditions financières et partenariales de constitution de l’ensemble Aérospatiale–Matra.

    Cet accord constitue une étape essentielle dans le processus de rapprochement des deux entreprises, décidé et annoncé dans son principe par le Premier Ministre le 22 juillet 1998. Il fait suite à l’accord d’actionnaires conclu le 10 novembre 1998 entre Aérospatiale et Dassault–Industries qui a défini les caractéristiques du partenariat stratégique devant unir les deux actionnaires prépondérants de Dassault–Aviation, et à l’accord industriel conclu le 8 décembre 1998 entre Aérospatiale, le groupe Lagardère, Alcatel et Thomson–CSF qui a précisé les responsabilités et compétences respectives de chacune des entreprises dans les domaines de l’avionique, des systèmes de missiles et des satellites.

    Le transfert au secteur privé d’Aérospatiale comporte deux composantes. La première a consisté en l’entrée dans le capital d’Aérospatiale de Lagardère SCA par voie d’accord de coopération industrielle, commerciale et financière, Lagardère SCA apportant à Aérospatiale les activités Matra Hautes Technologies. La seconde a résidé dans la cession, suivant les procédures du marché financier, de titres du nouvel ensemble.

    S’agissant des modifications capitalistiques, Lagardère SCA s’est vu attribuer 31,45% du capital d’Aérospatiale–Matra en échange de son apport de l’intégralité des actions de Matra Hautes Technologies et 1,55% du capital d’Aérospatiale–Matra, pour le prix de 850 millions de francs. Avant cette opération le capital d’Aérospatiale a été porté, par apport des titres Dassault Aviation et division par 5 du nominal, à 276.727.970 actions. L’accord précité du 15 février précise que le périmètre du groupe Aérospatiale sera diminué par le transfert à l’Etat et aux autres actionnaires d’Aérospatiale de 6.493.582 titres Thomson–CSF, soit 3,87% du capital de cette société. L’accord a aussi prévu qu’à l’issue de l’apport de Matra Hautes Technologies, la dénomination d’Aérospatiale deviendra Aérospatiale–Matra.

    Par ailleurs, l’Etat et Lagardère SCA ont conclu un pacte d’actionnaires dont les principales clauses sont les suivantes :

    – les décisions ayant un poids déterminant sur l’évolution de l’entreprise doivent être soumises à l’accord de l’Etat et du partenaire stratégique privilégié. L’Etat s’engage en outre à faire ses meilleurs efforts pour permettre à Lagardère SCA de maintenir sa position de premier actionnaire privé du nouvel ensemble ;

    – l’Etat dispose de la possibilité d’acquérir la participation Lagardère SCA si cette société change de contrôle et d’un droit de préemption lui permettant d’acquérir les actions que Lagardère SCA viendrait à céder. Réciproquement, Lagardère SCA pourra acquérir les actions cédées par l’Etat si la participation de celui–ci descendait en dessous de 20% ;

    – l’Etat et Lagardère SCA conviennent de doter Aérospatiale–Matra d’une nouvelle structure sociale, avec conseil de surveillance et directoire. Le président du conseil de surveillance, les membres et le président du directoire seront désignés d’un commun accord par le secteur public et le partenaire stratégique privilégié, compte tenu des propositions de ce dernier.

    Enfin, un accord industriel a été conclu le 3 mars 1999 entre Aérospatiale, d’une part, Lagardère SCA et Matra Hautes Technologies d’autre part. Il restera en vigueur tant que Lagardère SCA conservera plus de 20% des droits de vote du nouvel ensemble.

    En vertu de cet accord, Aérospatiale procédera au rapprochement de toutes ses activités missiles, à l’exception des missiles balistiques qui resteront dissociés, avec MBD, qui se trouvera ainsi renforcée et sera la véhicule exclusif de l’alliance dans ce domaine avec BAe. BAe, Lagardère SCA et Aérospatiale sont convenus de maintenir l’égalité entre Aérospatiale–Matra et BAe dans l’actionnariat de MBD. Les activités missiles et systèmes de missiles ultérieurement acquises par BAe feront l’objet d’un rapprochement avec MBD suivant les mêmes principes.

    En vue de consolider l’activité du groupe dans les systèmes informatiques et électroniques militaires, Aérospatiale apportera sa division ISTI à Matra Systèmes et Information (MSI).

    Les fonctions à l’exportation d’Aérospatiale–Matra seront assurées par un GIE regroupant les activités exercées par la direction des affaires internationales du groupe Lagardère et la direction internationale d’Aérospatiale. La rationalisation de l’offre commune Aérospatiale–Matra les met dans une position plus favorable face à la concurrence mondiale.

    Aérospatiale–Matra s’engage à favoriser l’accès le plus large des sociétés du groupe aux droits de propriété industrielle dont dispose chacune des autres sociétés du groupe.

    La cession de près de 120 millions de titres du nouvel ensemble a été réalisée en juin dernier, selon les modalités détaillées dans l’encadré ci-avant.

    Cette offre publique a rencontré un vif succès tant auprès des investisseurs que des personnes physiques ou des salariés d’Aérospatiale et de Matra Hautes Technologies.

    Au 30 juillet 1999, le capital d’Aérospatiale–Matra se répartissait comme suit :

    –  47,682% pour le secteur public (dont 20,196% pour la Sogepa, détenue à 100% par l’Etat),

    –  2,318% pour les salariés, le total de ces deux participations étant égal à 50%,

    –  33% pour la société Lagardère SCA,

    –  17% pour le public (particuliers et institutionnels)

    Cette opération complexe a constitué une étape clé dans le processus de restructuration de l’industrie de défense européenne.

    Ainsi, le 14 octobre dernier, a été annoncée la fusion d’Aérospatiale Matra et de DASA (contrôlé à 100% par Daimler Chrysler). Le nouveau groupe, dénommé European Defence and Space Company (EADS) est détenu à hauteur de 30% par DASA et de 30% par des investisseurs français (15% par l’Etat, 11% par Lagardère et 4% par divers investisseurs institutionnels). Les 40% restants seront introduits en bourse.

    Cette fusion constitue un pas décisif vers le regroupement nécessaire des industries européennes du secteur aéronautique et défense. Avec un chiffre d’affaires annuel de près de 20 milliards d’euros, le nouveau groupe est le numéro trois mondial dans ce secteur, après Boeing et Loockeed Martin.

    Enfin, l’introduction en bourse de Thomson Multimedia a eu lieu le 3 novembre dernier. A l’issue de cette opération, la part de l’Etat dans l’entreprise via Thomson SA, a été ramenée de 67,7% à 51,8%. Il semble que l’augmentation de capital réalisée à cette occasion a rencontré un grand succès auprès des investisseurs institutionnels et des particuliers. Ce succès témoigne du redressement d’une entreprise qui semble valoir nettement plus que le franc symbolique contre lequel le précédent Gouvernement souhaitait la céder.

    · En 2000, les recettes du compte n° 902-24 passeraient de 17,5 milliards de francs à 16,94 milliards de francs (–3,2%).

    Selon les informations fournies par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie : « Les prévisions de recettes pour la période 1999–2000, estimées à environ 28 milliards de francs, correspondent essentiellement :

    – aux produits de l’ouverture du capital d’Air France et d’Aérospatiale ;

    – à la remontée de fonds propres résiduels de GAN SC et de l’EPRD (établissement public de restructuration et de défaisance) ;

    – à un dividende exceptionnel de Sogepa ;

    – à la cession de participations minoritaires ;

    – à des versements différés du paiement d’actions acquises par des salariés de France Télécom ».

    Si votre rapporteur spécial n’a pas obtenu, à partir des questions posées à ce jour, davantage de précisions sur les flux financiers à venir, il attachera en particulier grand prix à être informé de la remontée du solde financier, à partir de GAN SC, issu de la cession du GAN.

    S’agissant, par ailleurs, du cas d’Air France, votre rapporteur spécial rappelle que la composition de son capital évolue en fonction des instruments donnant accès au capital actuellement présent sur le marché (bons de souscription d’actions et obligations remboursables en actions) et des engagements pris à l’égard de certains souscripteurs. C’est pourquoi la répartition du capital d’Air France ne sera stabilisée, mutatis mutandis, qu’en 2003. A cette échéance, l’Etat détiendra 53% du capital, les autres entités publiques 0,1%, les pilotes près de 6,8% et les autres salariés près de 9,6%. Le solde, soit près de 30%, sera détenu par des particuliers et des investisseurs institutionnels.

    · On notera toutefois que certaines opérations importantes de cession au secteur privé ne sont pas retracées par le compte n° 902-24, dans la mesure où les entreprises concernées n’étaient pas détenues directement par l’Etat.

    C’est le cas du Crédit foncier de France (CFF), entré dans le secteur public en 1996, mais détenu par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à hauteur de 90,56% au moment de sa cession.

    Sans revenir sur les raisons de l’intervention publique dans ce dossier, on soulignera toutefois que, préalablement à sa cession, une profonde restructuration du CFF a été réalisée autour de quatre grands axes :

    – la mise à niveau des fonds propres. La CDC a procédé à une avance d’actionnaire de 1,85 milliard de francs, pour permettre au CFF de respecter les ratios prudentiels. Cette avance a été autorisée par une décision de la Commission européenne en date du 23 juin 1999.

    – la sécurisation du passif obligataire. L’article 110 de la loi n° 99-532 du 25 juin 1999 relative à l’épargne et à la sécurité financière impose au CFF de transférer une large partie de son activité au sein d’une filiale soumise au nouveau statut des sociétés de crédit foncier. Ce statut permet au CFF de retrouver d’excellentes conditions de refinancement et de lever la garantie que l’Etat avait apportée aux titres de cet établissement en 1996.

    – la banalisation des statuts. Les dispositions dérogatoires au droit des sociétés auxquelles le CFF était assujetti ont été abrogées par la loi du 25 juin 1999 précitée. Le CFF a jusqu’à la fin de l’année 1999 pour mettre ses statuts en conformité avec ce nouveau cadre juridique.

    – la clarification des relations avec l’Etat. La gestion du secteur aidé a fait l’objet d’une nouvelle convention. Cette convention codifie et simplifie près de 50 ans de relations avec l’Etat qui avaient été à l’origine de plus de 200 textes de nature diverse, rendant peu clairs les droits et les obligations des deux parties.

    Cette profonde restructuration a permis de lancer une nouvelle procédure de cession. A la différence de la précédente, celle–ci a été fondée sur un cahier des charges que le Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie a souhaité soumettre, pour avis, à la Commission des participations et des transferts. Le cahier des charges a été rendu public le 21 mai 1999, à l’issue d’une large concertation informelle ayant permis de contacter les groupes pouvant être intéressés par le CFF.

    A la remise des offres définitives le 8 juillet dernier, la proposition présentée par les Caisses d’épargne a été retenue par la CDC car elle est apparue comme répondant le mieux aux exigences fixées par le cahier des charges. La cession a été réalisée pour environ 4,5 milliards de francs et est devenue définitive avec la publication au décret du 3 août dernier autorisant l’opération, sur avis conforme de la Commission des participations et des transferts.

    Un autre épineux dossier concernant le secteur financier public a également été résolu en 1999, avec la privatisation du Crédit Lyonnais.

    En effet, la décision de la Commission européenne du 20 mai 1998 avait fixé à octobre 1999 la date limite de la privatisation du Crédit Lyonnais, l’Etat devant ne conserver à cette date qu’au plus 10% du capital. La cession du Crédit Lyonnais a été annoncée le 29 octobre 1998 et le décret de privatisation a été publié le 4 mars 1999. Le transfert au secteur privé est devenu effectif le 15 juillet 1999.

    Le Crédit Lyonnais a été privatisé par cession d’actions tout d’abord hors marché à un groupe d’actionnaires partenaires (GAP), ensuite sur le marché aux particuliers et aux investisseurs institutionnels et, enfin, aux salariés de l’entreprise. En dotant le Crédit Lyonnais de partenaires solides sur lesquels il pourra appuyer son développement, ce mode de privatisation est apparu le mieux à même d’assurer une bonne valorisation de l’entreprise et de lui permettre de s’insérer progressivement dans un secteur bancaire en pleine mutation.

    Le tiers du capital a été cédé aux sept partenaires du GAP : Crédit agricole (10%), AGF (6%), AXA (5,5%), Commerzbank (4%), Banco Bilbao Vizcaya (3,75%), Banca Intesa (2,75%) et CCF (1%). Ces partenaires ont répondu à un appel d’offres sur la base d’un cahier des charges approuvé par la Commission des participations et des transferts (CPT). Ils ont été sélectionnés sur la base de leurs propositions de partenariats avec le Crédit Lyonnais, en fonction des capacités de celles-ci à créer des synergies de clientèle, de métiers ou géographiques, et sur avis conforme de la CPT. Ces partenaires se sont engagés à conserver leurs actions au moins deux ans et sont tenus par des engagements de stabilité au-delà. Avec ce GAP constitué de grands établissements du secteur financier français et européen, le Crédit Lyonnais dispose d’un actionnariat stable, solide et d’une notoriété indiscutable, qui de surcroît lui apporte de nouvelles activités à travers les partenariats. Le prix de cession des actions au GAP était de 26,2 euros augmenté d’une prime de 1,9% jusqu’à 4% du capital et d’une prime de 3,5% au-delà jusqu’à 10% du capital.

    La cession sur le marché s’est déroulée à partir du 15 juin avec l’ouverture de la période de réservations, la souscription proprement dite ayant eu lieu du 29 juin au 3 juillet. Elle a rencontré un très grand succès. Plus de 3,4 millions de particuliers ont acheté des actions et l’offre a été sursouscrite quatre fois. Le placement auprès des institutionnels a également été remarquable, l’offre ayant été sursouscrite quarante fois. Le prix de cession était de 25,5 euros pour les particuliers et 26,2 euros pour les institutionnels.

    Enfin, cette privatisation a rencontré un très vif succès auprès des salariés. Plus de 48.000 d’entre eux ont souscrit des actions pour un montant de 3,8 milliards de francs, supérieur de 65% à l’offre.

    Au terme de cette cession, le capital du Crédit Lyonnais est détenu à hauteur de 33% par les membres du GAP, de 10% par l’Etat, qui conserve également les actions nécessaires à l’attribution d’actions gratuites aux particuliers et aux salariés conformément à la loi (3,3% du capital), de 4,3% par les salariés, et de 49,3% par les particuliers et les investisseurs institutionnels.

    Le produit net de cette cession s’élève à 32 milliards de francs et a été versé à l’établissement public de financement et de restructuration, chargé de financer les pertes passées du Crédit Lyonnais. Ces recettes permettront le remboursement d’une partie de la dette de cet établissement.

        3.– Le poids très important des dotations en capital

    ·  Parmi les dépenses financées à partir du compte n° 902-24, figurent principalement les dotations en capital et apports divers aux entreprises et établissements publics.

    On notera toutefois que ces dotations ne sont pas forcément financées directement par les recettes de cessions de titres. Ainsi, en 1997 et en 1998, le compte a reçu deux versements en provenance du chapitre 54-90 du budget des Charges communes, à hauteur respectivement de 2,24 milliards de francs (dotation à l’EPRD) et de 2,7 milliards de francs (dotation à la SMC).

    Là encore, sans doute, la même approche « sommaire » avec laquelle les recettes de privatisation ont tout à l’heure été mises en perspective sur la période 1993-1998, l’évolution des dotations en capital versées depuis 1993 ne manque pas d’intérêt, selon votre rapporteur.

    En effet, comme le souligne le tableau ci-après, le secteur public a été incontestablement mieux doté financièrement depuis 1997 que sur la période précédente. De 1993 à 1996 inclus, les dotations en capital ont été de 67,7 milliards de francs, contre 103,9 milliards de francs sur 1997-1999.

    Au total, sur les 53,55 milliards de francs de dépenses du compte n° 902-24 en 1998, 44,59 milliards de francs ont été consacrés aux dotations en capital. Le tableau ci-après détaille la ventilation de celles-ci.

    Parmi les principales dotations en capital, on peut relever :

    – 15 milliards de francs pour Réseau ferré de France (RFF), dont 5 milliards de francs correspondant à des besoins de dotations pour 1999, financés durant la période complémentaire grâce aux bons encaissements réalisés en 1998 (via l’opération France Télécom) ;

    – 12,5 milliards de francs pour l’Etablissement public de financement et de restructuration (dont 5,3 milliards de francs financés de façon anticipée, comme pour RFF) ;

    – 5,7 milliards de francs pour GIAT-Industries ;

    – 3,5 milliards de francs pour Charbonnages de France (dont un milliard de francs financé de façon anticipée, comme pour RFF) ;

    – 2,9 milliards de francs pour la Société marseillaise de crédit avant sa privatisation ;

    – 2,15 milliards de francs pour la Société française de production ;

    – 1,4 milliard de francs pour l’Etablissement public de réalisation de défaisance.

    Au total, les encaissements réalisés lors de la deuxième ouverture du capital de France Télécom fin 1998 ont permis de financer 11,3 milliards de francs de dotations en capital durant la période complémentaire de l’exercice.

    L’ampleur de ces versements anticipés explique la faiblesse des dotations versées en 1999. Fin juillet dernier, seuls 150 millions de francs avaient été versés au fonds public de capital risque de la Caisse des dépôts et consignations, destiné à financer des entreprises innovantes.

    Toutefois, à la même date, 5,18 milliards de francs avaient été dépensés sur le chapitre 02 « Achats de titres, parts et droits de sociétés » à la suite du rachat par l’Etat de titres Aérospatiale dans le cadre de l’opération de fusion Aérospatiale-Matra.

    Pour 2000, les dotations en capital sont estimées à 16,79 milliards de francs.

    Selon une habitude désormais ancienne, en réponse aux questions de votre rapporteur spécial sur le détail des besoins anticipés, le ministère de l’économie et des finances a fourni des évaluations sur deux exercices. Ainsi, « les besoins en capital des entreprises publiques et assimilés sont estimés globalement à 32 milliards de francs sur les deux années 1999 et 2000 et concernent principalement :

    – les défaisances financières (5 milliards de francs) ;

    – Réseau ferré de France (19,5 milliards de francs) ;

    – Charbonnages de France et Entreprise minière et chimique (4,5 milliards de francs) ;

    – l’action en faveur du capital-risque et des nouvelles technologies (0,5 milliard de francs) ;

    – d’autres apports publics (2 milliards de francs) ;

    – les frais et commissions (0,5 milliard de francs) ».

    ·  Le compte n° 902-24 retrace également les dépenses relatives aux frais de privatisation.

    Toutefois, il ne constitue pas le support budgétaire unique de ces frais. Ainsi, les prestations des banques-conseils sont imputées sur le chapitre 37-03 du budget des Charges communes dans la mesure où il s’agit d’une opération de gré à gré.

    Comme le note la Cour des comptes dans son rapport sur l’exécution des lois de finances pour 1998, « les différents modes d’imputation des dépenses ne permettent pas de dégager une vision claire du coût des cessions de titres [...].

    Par ailleurs, ont été réglées sur le chapitre 37-03 du budget des Charges communes, les prestations effectuées dans le cadre des opérations de privatisation : Goldmann-Sachs/Crédit Lyonnais (2,77 millions), Paribas /Crédit foncier de France (3,02 millions), Lazard/SMC (3,62 millions), CCF/RMC (4,82 millions), Bankers Trust/UIC (3,02 millions).

DOTATIONS EN CAPITAL VERSÉES DEPUIS 1993

(en millions de francs)

 

Dotations versées en 1993

Dotations versées en 1994

Dotations versées en 1995

Dotations versées en 1996

Dotations versées en 1997

Dotations versées en 1998

Dotations versées en 1999

I.– AUDIOVISUEL ET COMMUNICATION

             

FR2

294

255

         

FR3

209

5

         

TSFE

 

83

         

SEPT

734

5

         

SFP

465

200

250

350

 

2.150

 

SOFIRAD

       

80

   

Total

1.702

548

250

350

80

2.150

 

II.– INSTITUTIONS FINANCIÈRES

             

BDPME

             

CEPME - BPBME

500

   

278

178

   

SOFARIS

 

190

130

400

850

   

GAN

       

9.174

500

 

COMPAGNIE FINANCIÈRE HERVET

600

750

         

SOCIÉTÉ MARSEILLAISE DE CRÉDIT

715

326

1.060

858

 

2.909 (f)

 

SPBI SNC

3.500

 

10

       

FIN BNP

151

           

EUSTACHE

 

600

         

EPRD

   

4.907

1.340

3.440 (e)

1.400

 

EPFR

   

2.838

1.162

13.500

12.500

 

CDC

         

250

 

Capital risque CDC

         

300

150

AFD

       

1.000

90

 

Total

5.466

1.866

8.945

4.038

28.142

17.949

150

III.– INDUSTRIE

             

CGMF

800

1.200

150

1.775

375

   

AÉROSPATIALE

2.000

           

AIR FRANCE

1.500

6.680

6.820

5.000

     

EMC

500

 

250

250

250

275

 

CEA

1.340

 

356

250

350

   

CADEC

   

6

44

11

   

CFNR

   

10

       

CHARBONNAGES DE FRANCE

351

 

81

 

2.605

3.500

 

GIAT INDUSTRIES

     

3.753 (a)

8.000

5.700

 

SODERAG

   

99

76

64

   

SNECMA

750

           

SNCF

1.800

           

SNPE

300

           

THOMSON

       

11.000

   

BULL

4.500

2.500

600

 

243

   

USINOR SACILOR

278

400

20

       

RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE

       

8.000

15.000

 

Total

14.119

10.780

8.392

11.148

30.898

24.475

-

DIVERS

7

34

14

73

31

16

-

TOTAL GÉNÉRAL

21.294 (b)

13.228 (c)

17.601 (d)

15.609

59.151

44.590

150

(a) Dont 3.716 millions de francs à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes et 38 millions de francs à partir du compte n° 902-24.

(b) Dont 2.488 millions de francs à partir du compte de commerce n° 904-09.

(c) Dont 1.617 millions de francs à partir du compte n° 904-09.

(d) Dont 3.251 millions de francs à partir du compte n° 904-09

(d) Dont 52 millions de francs à partir du compte n° 904-09.

(e) Dont 2.240 millions de francs à partir du chapitre 54-90 du budget Charges communes.

(f) Dont 2.701 millions de francs à partir du chapitre 54-90 du budget des Charges communes.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Les commissions de succès sur les marchés payées en 1998 sur le chapitre 37-03 (opération CCF/RMC) ont représenté 2,5 millions (H.T.) à la suite de la cession du total des 83,3% du capital de RMC détenus par la SOFIRAD ».

    Dans le cas des opérations de marché, les frais sont normalement imputés sur le chapitre 03 de dépenses du compte n° 902-24. En 1998, ces dépenses se sont élevées à 1,45 milliard de francs, dont 1,23 milliard de francs au titre de l’ouverture du capital de France Télécom et 165 millions de francs au titre de l’ouverture du capital de la Caisse nationale de prévoyance.

    Fin juillet 1999, ces dépenses atteignaient 527 millions de francs, dont 157 millions de francs liés à l’ouverture du capital d’Air France et 250 millions de francs liés à l’opération Aérospatiale-Matra.

    Le tableau ci-après récapitule les frais liés aux cessions de titres depuis 1993 :

LES FRAIS LIÉS AUX CESSIONS DE TITRES DEPUIS 1993

 

Recettes brutes
(en millions de francs)

FRAIS ET COMMISSIONS

   

En millions de francs

En % des recettes brutes

1993

47.559

1.972

(dont : – 1.292 CAS n° 902-24
– 680 BG)

4,1

1994

61.782

1.336

(dont : – 600 CAS n° 902-24
– 736 BG)

2,2

1995

21.098

773

(dont : – 501 CAS n° 902-24
– 272 CAS n° 902-27)

3,7

1996

13.184

392

(CAS n° 902-24)

3

1997

53.811

1.778

(CAS n° 902-24)

3,3

1998

51.118

1.471

(dont : – 1.451 CAS n° 902-24

– 20 BG)

2,9

1999

15.049

527

(CAS n° 902-24)

3,5

Totaux

212.483

8.249

(dont : – 6.269 CAS n° 902-24
– 1.708 BG

– 272 CAS n° 902-27)

3,9

Source : Tableau construit à partir des informations fournies par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Une bonne part de ces frais de privatisation est donc liée à l’intervention d’audits ou de banques conseils, demandées par l’Etat dans le cadre de la préparation des opérations sur le capital ou la structure d’un groupe public, d’une cession partielle d’actifs ou d’une privatisation.

    Dans son précédent rapport, votre rapporteur spécial avait vivement déploré qu’à la suite de ses questions sur les versements effectués pour chaque opération au profit des établissements sélectionnés, aucune réponse chiffrée précise n’ait été apportée. Seule la liste des établissements choisis pour les opérations de cessions avait été fournie, ce qui était clairement insuffisant dans la mesure où les écritures du compte n° 902-24 ne permettent pas de reconstituer les versements avec précision.

    Il semble que, cette année, la réponse fournie tienne davantage compte des souhaits exprimés, comme en témoigne le tableau ci-après, fourni par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. Il est cependant pour le moins regrettable que les frais entraînés par certaines opérations, et non des moindres, n’aient pas été précisés.

AUDITS ET CONSEILS DEMANDÉS PAR L’ETAT

Année

Conseil du Gouvernement

Entreprises concernées

Objet de l’opération

Montant TTC de la prestation supportée par l’Etat

1997

CABINET BARBIER FRINAULT

SDR LORDEX

Evaluation des actifs

360.000

 

SBC WARBURG

GAN CIC

Privatisation

 
 

ST DOMINIQUE FINANCES

SDR PICARDIE LORDEX

Liquidation de la DDR (prolongation de la mission)

434.160

 

GOLDMAN SACHS

CRÉDIT LYONNAIS

Plan de restructuration

2.773.800

 

C C F

R M C

Evolutions possibles du groupe

4.824.000

 

CIE FINANCIÈRE CONCORDE

CESIA

Privatisation

300.000

 

CREDIT AGRICOLE / INDOSUEZ

BULL

Ouverture du capital

 
 

PARIBAS et
DEUTSCHE MORGAN GRENFEL

FRANCE TELECOM

Ouverture du capital

 
 

MAZARS et GUERARD

CAISSE FRANÇAISE DE DÉ-VELOPPEMENT INDUSTRIEL

Examen des opérations traitées dans le cadre de la convention de 83

271.350

 

CALAN RAMOLINO

CAISSES D’ÉPARGNE et CRÉDIT MARTINIQUAIS

Modalités d’un versement des caisses d’épargne à l’Etat ; location-gérance du Crédit martiniquais

7.236

1998

BANKERS TRUST

UNION IND. DE CRÉDIT (UIC)

Cession

2.713.500

 

ROTHSCHILD

THOMSON CSF

Privatisation

10.251.000

 

CRÉDIT LYONNAIS

ERAMET

Evaluation de l’indemnité due à ERAMET au titre de l’échange des massifs miniers de POUM et KONIAMBO

1.658.000

 

LAZARD

S M C

Privatisation

3.618.000

 

C C F

SCET AUTOROUTE

Diversification du capital

289.440

 

WARBURG

G A N

Offre publique de retrait

1.809.000

 

CALAN RAMOLINO

GIAT INDUSTRIES

Audit des comptes 97

88.120

 

ABN AMRO

C N P

Reclassement de titres

 
 

COOPERS et LYBRAND Audit

Secteur autoroutier

Solde

149.996

 

Cabinet SALES-VINCENT et associés

R M C

Assistance et conseil dans le cadre de la cession de la participation de SOFIRAD au capital du groupe RMC

120.660

 

CPR FINANCES

Bsa CDRA

Evaluation

300.000

 

PARIBAS et DEUTSCHE MORGAN GRENFEL

FRANCE TELECOM II

Ouverture complémentaire du capital

 
 

Cabinet d’avocats

A G F

Offre publique d’achat

99.495

1999

PARIBAS

CRÉDIT FONCIER DE FRANCE

Cession

3.015.000

 

ROTHSCHILD et CIE BANQUE

AERONAUTIQUE

Restructuration

4.500.000

 

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

THOMSON MULTIMEDIA

Ouverture du capital

3.376.800

 

CRÉDIT AGRICOLE INDOSUEZ et
MORGAN STANLEY

AIR FRANCE

Ouverture du capital

 
 

C C F

ERAMET

Ouverture du capital

4.221.000

 

LAZARD FRÈRES

CRÉDIT FONCIER

Procédure d’adossement

5.000.000

 

KPMG

IMPRIMERIE NATIONALE

Audit stratégique

722.394

 

COOPERS et LYBRANDT Audit

S M C

Clause de retour à meilleure fortune – cession

663.300

 

CRÉDIT AGRICOLE INDOSUEZ

BULL

Ouverture du capital

2.200.000

 

ROTSCHILD

CRÉDIT LYONNAIS

Privatisation

 

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

      B.– LES RECETTES NON FISCALES PROVENANT DES ENTREPRISES PUBLIQUES

    Si les recettes de cessions de titres attirent naturellement davantage l’attention, compte tenu notamment de leur masse financière, il n’en reste pas moins qu’en tant qu’actionnaire, l’Etat enregistre aussi en recettes non fiscales du budget général un certain nombre de flux financiers.

    Le tableau ci-après récapitule l’évolution des dividendes retirés du secteur financier et non financier ainsi que les intérêts des dotations en capital.

ÉVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES ISSUES DU SECTEUR PUBLIC DEPUIS 1993

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999 révisé

PLF 2000

Dividendes
dont :
– entreprises financières
(a)
– entreprises non financières
(b)

7.147,4

2.570,4
4.577

14.767,2

6.275,2
8.492

11.336,8

2.366,8
8.970

10.008

1.471,1
8.536,9

8.064,6

965
7.099,6

8.813,1

2.833,6
5.979,5

10.782

2.701
8.081

10.838

3.012
7.826

Intérêts des dotations en capital (c)

2.216,4

2.216,4

2.213,5

2.216,4

1.912,4

1.885,1

1.925

1.930

Total

9.363,8

16.983,6

13.550,3

12.224,4

9.977

10.698,2

12.707

12.768

(a) Ligne 110.

(b) Ligne 116.

(c) Ligne 407.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Toujours pour reprendre la même démarche « globalisante » antérieure sur la période 1993-1998 (tout en faisant observer, évidemment, que dans ce calendrier le périmètre du secteur public s’est progressivement resserré), votre rapporteur observe que les remontées de dividendes ont été singulièrement plus consistantes en première partie de période que dans la seconde. C’est ainsi que les dividendes perçus ont été de 52,1 milliards de francs sur 1993-1996 et de 33,4 milliards de francs sur 1997-1999.

    En 1998, l’ensemble de ces recettes non fiscales s’est élevé à 10,7 milliards de francs (+ 7,2%). Pour 1999, l’évaluation révisée table sur une progression de 18,7%, résultant d’évolutions très différenciées selon les lignes.

    ·  Pour l’essentiel, la forte croissance enregistrée en 1998 résultait de l’évolution de la ligne 110, qui retrace les participations de l’Etat dans des entreprises financières. Anticipée dès l’automne 1998 par l’évaluation révisée, cette croissance traduit les bons résultats de la Banque de France et de la Caisse des dépôts et consignations.

    Pour 1999, l’évaluation révisée est supérieure à celle de la loi de finances initiale, même si le produit attendu en 1999 reste malgré tout en léger recul par rapport à 1998. Pour l’essentiel, cette révision est, là encore, liée aux bons résultats de la Caisse des dépôts. En 2000, les recettes de la ligne 110 devraient progresser de 11,5%.

    ·  Le produit des participations de l’Etat dans les entreprises non financières est partagé entre la ligne 116 et la ligne 407, cette dernière retraçant les intérêts des dotations en capital et des avances d’actionnaires.

    Si la loi de finances pour 1999 avait déjà anticipé une croissance importante des recettes retracées par la ligne 116 par rapport aux résultats finalement constatés en 1998 (+ 14,6%), l’évaluation révisée table sur une accélération : avec 8,08 milliards de francs de recettes en 1999, la progression s’élèverait en fait à 17,9%, notamment en raison des bons résultats de France Télécom et de Renault.

    Pour 2000, un tassement de faible ampleur (- 3,1%) devrait se faire sentir. Il reste difficile à expliquer, puisque le ministère de l’économie et des finances ne fournit plus le détail par entreprise.

    En effet, il ne semble plus souhaitable d’afficher, à compter du projet de loi de finances pour 2000, le détail du produit prévisionnel des participations de l’Etat dans les entreprises cotées en Bourse (France Télécom, en particulier). Cette information constitue, en effet, une donnée sensible et la fixation du dividende est du ressort du conseil d’administration des sociétés.

    Les intérêts des dotations en capital et des avances d’actionnaire accordées par l’Etat (ligne 407) restent stables, puisque, pour l’essentiel, les conditions de rémunération sont fixées dans le cadre des contrats de plan conclu entre l’Etat et les entreprises concernées.

II.– LES RÉSULTATS DES ENTREPRISES PUBLIQUES S’AMÉLIORENT, MÊME SI DE FORTS CONTRASTES SUBSISTENT

    Même si la taille du secteur public a eu tendance à se réduire depuis plusieurs années, ce dernier n’a pas forcément gagné en homogénéité. Aussi, il est toujours périlleux d’exprimer un diagnostic global sur la santé financière du secteur public.

    Une approche par grande catégorie (grandes entreprises nationales, entreprises du secteur concurrentiel non financier, secteur financier public) est sans doute plus réaliste. Toutefois, même ces tentatives de bilans sectoriels doivent être abordées avec prudence, tant en raison de l’hétérogénéité des entreprises que de données ne permettant pas toujours des comparaisons parfaites entre entreprises et entre exercices.

      A.– UNE STABILISATION DE LA SITUATION DES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES

    ·  Le chiffre d’affaires consolidé des grandes entreprises nationales (GEN) a connu, en 1998, une certaine stabilisation. En effet, après une vive croissance en 1996 (+ 4,1%) et, surtout, en 1997 (+ 6,6%), leur chiffre d’affaires a progressé de 3,2% en 1998. Au total, il atteint 497,34 milliards de francs.

    Seuls les Charbonnages de France voient leur chiffre d’affaires diminuer (– 9,7%), poursuivant ainsi leur déclin. Toutes les autres entreprises de cette catégorie connaissent des progressions. Les plus significatives sont celles enregistrées par Aéroports de Paris (+ 8,4%) et par la SNCF (+ 6%).

    Electricité de France constitue, du point de vue du chiffre d’affaires consolidé, l’entreprise la plus importante de ce secteur. Toutefois, selon les informations fournies à votre rapporteur spécial par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, si l’on considère l’évolution du chiffre d’affaires de la « maison mère », en 1998, après une période de croissance continue, l’activité enregistre, pour la deuxième année consécutive, une baisse (– 0,8%, soit – 1,5 milliard de francs) après le recul significatif de 1997 (– 2,4%, soit – 4,6 milliards de francs). Cette évolution résulte, en premier lieu, de la baisse tarifaire de 2,5% en moyenne en francs courants, dont l’effet vient s’ajouter à la baisse de 4,6% en 1997. La baisse des ventes s’explique également par l’incidence de conditions climatiques encore défavorables, mais moins prononcées qu’en 1997, qui ont fait perdre à EDF 4 TWh. A l’exportation, les ventes d’énergie diminuent de 8,1% en valeur. On rappellera que la baisse des tarifs est prévue par le contrat Etat-entreprise et devrait représenter – 14% en moyenne en francs constants, sur la période 1997-2000.

    LES GRANDES ENTREPRISES NATIONALES

ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Aéroports de Paris (ADP) (a)

6.238

6.597

6.923

7.174

7.321

7.936

Charbonnages de France

8.884

8.536

8.270

7.977

7.680

6.932

Compagnie nationale du Rhône (a)

1.627

1.492

2.121

1.699

1.808

2.842

EDF

185.661

186.466

190.423

194.045

189.943

193.471

GDF

50.854

49.647

52.431

58.929

60.343

61.352

RATP (a)

16.638

17.892

17.287

18.393

18.873

19.334

La Poste

79.384

83.835

83.024

86.658

89.882

93.382

SNCF

73.988

76.464

73.588

77.099

97.194

103.041

Réseau ferré de France (a)

-

-

-

-

8.851

9.052

Total

423.274

430.929

434.067

451.974

481.895

497.342

(a) Comptes sociaux.

RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Aéroports de Paris (ADP) (a)

357

473

345

410

415

525

Charbonnages de France

- 2.918

- 517

- 4.167

- 4.678

- 6.059

- 5.916

Compagnie nationale du Rhône (a)

- 74

67

- 7

- 6

- 26

- 215

EDF

4.199

5.108

4.320

8.365

6.687

7.356 (b)

GDF

4.097

2.647

3.434

4.763

3.553

4.957 (b)

RATP (a)

42

93

- 610

472

87

73

La Poste

- 1.193

234

- 1.092

- 613

- 59

337

SNCF

- 7.463

- 8.416

- 16.462

- 17.530

- 660

- 542

Réseau ferré de France (a)

-

-

-

-

- 14.099

- 13.716

Total

4.510

8.105

2.223

8.713

- 9.501

- 6.599

(a) Comptes sociaux.

(b) Avant prélèvements proportionnel et variable de l’Etat.

DETTES FINANCIÈRES NETTES

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Aéroports de Paris (ADP) (a)

5.706

5.930

6.427

6.833

7.244

8.317

Charbonnages de France

25.117

25.033

28.339

30.073

31.890

32.117

Compagnie nationale du Rhône (a)

3.626

3.523

2.666

2.178

1.892

1.021

EDF

196.933

175.486

159.613

142.096

130.717

127.717

GDF

16.821

13.272

11.719

7.797

8.366

11.452

RATP (a)

20.724

23.863

25.745

27.083

27.715

26.588

La Poste

31.807

22.268

19.073

19.056

15.786

19.155

SNCF

175.593

196.178

214.530

229.301

253.713

244.436 (b)

Réseau ferré de France (a)

-

-

-

-

148.037

152.394

Total

476.327

465.553

468.112

464.417

625.360

623.197

(a) Comptes sociaux.

(b) Dette financière nette = dettes financières brutes à court et long terme – trésorerie nette + dette financière du Service annexe de la dette. Créance immobilisée sur RFF : 1997 = 133.400 ; 1998 = 126.628.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    ·  Les résultats d’ensemble des GEN se traduisent par une perte moindre qu’en 1997 : – 6,6 milliards de francs contre – 9,5 milliards de francs.

    Ces pertes demeurent toutefois très concentrées sur Charbonnages de France (– 5,92 milliards de francs) et sur Réseau ferré de France
    (– 13,72 milliards de francs). Les principales ressources d’exploitation de cet établissement public créé par la loi n° 97-135 du 13 février 1997 sont les redevances d’infrastructure (6,1 milliards de francs) et la contribution de l’Etat aux charges d’infrastructures (11,8 milliards de francs). Les charges d’exploitation comprennent notamment la rémunération versée au gestionnaire de l’infrastructure déléguée (16,6 milliards de francs) et les dotations aux amortissements du réseau ferré (5,7 milliards de francs). En 1998, les charges financières de l’établissement se sont par ailleurs élevées à 10,6 milliards de francs.

    Dans l’ensemble, si l’on fait abstraction des deux principales sources de pertes précitées, les tendances à la progression du résultat net (EDF, GDF, Aéroports de Paris, La Poste) ou à la réduction des pertes (SNCF) se confirment.

    ·  Si l’on fait abstraction des créances de la SNCF sur RFF, les dettes financières nettes ont tendance à se stabiliser, avec une croissance d’ensemble de 0,9% en 1998, contre 5,9% en 1997. Les dettes de certaines entreprises continuent de s’accroître, comme pour Aéroports de Paris (+ 14,8%), GDF (+ 36,9%) ou La Poste (+ 21,3%).

    Toutefois, EDF, la RATP et la SNCF poursuivent leur politique de désendettement.

    Le désendettement d’EDF, entamé en 1989, constitue une des orientations majeures du contrat Etat-entreprise 1997-2000. L’objectif de réduction de la dette de 40 milliards de francs fixé par le précédent contrat avait été largement dépassé pour atteindre 61,9 milliards de francs. Ces performances s’inscrivent dans le cadre de la politique de moyen et long terme arrêtée par l’entreprise qui vise à ramener la dette au-dessous de 100 milliards de francs 1996 à l’horizon 2000 et à lui permettre de faire face – sur la base d’une situation financière assainie – au cycle de réinvestissement lié au renouvellement, tout à fait indispensable, du parc de production, notamment nucléaire, à initier à la fin de la prochaine décennie.

    ·  Dans une large mesure, l’évolution de la dette des GEN est liée aux grands cycles d’investissement de ces entreprises. Ces investissements ont atteint 88,24 milliards de francs en 1998, soit une progression de 11,6% par rapport à 1997. Il s’agit d’une rupture après deux exercices marqués par une diminution des investissements (– 6,3% en 1996 et – 3,8% en 1997).

    Les grandes entreprises publiques des secteurs de l’énergie et des transports représentent la part essentielle des investissements bruts (EDF, GDF, SNCF-RFF et la RATP). Ces entreprises gèrent des infrastructures importantes, dont l’entretien et l’extension exigent de très lourds investissements, décidés avec les pouvoirs publics dans le cadre d’une programmation à long terme.

    Aux termes du décret n° 96-1022 du 27 novembre 1996 créant le Comité des investissements à caractère économique et social (CIES), c’est à ce comité qu’il appartient de se prononcer sur les programmes d’investissement et de financement des entreprises ou organismes publics des secteurs de l’énergie, des transports et de la poste en fonction « des orientations des politiques publiques, de la situation des entreprises et des organismes concernés, des textes les liant à l’Etat, de la situation des finances publiques et des marchés financiers et de l’intérêt propre des projets examinés ». Le CIES s’est ainsi substitué au Fonds de développement économique et social.

    Une liste annexée au décret précité détermine les entreprises ou organismes publics soumis à l’examen du CIES : il s’agit d’Aéroports de Paris, de neuf aéroports de province, des Charbonnages de France, de la Cogéma, de la Compagnie nationale du Rhône, d’EDF, de GDF, des ports fluviaux, des ports autonomes et d’intérêt national, de La Poste, de la RATP, de la SNCF, de la Société nationale maritime Corse Méditerranée, des sociétés concessionnaires d’autoroute et de Voies navigables de France.

    Le CIES, présidé par le ministre chargé de l’économie, est composé du ministre chargé de l’aménagement du territoire, du ministre chargé du budget, du ministre chargé de l’environnement, du ministre chargé de l’équipement, du ministre chargé de l’industrie, du ministre chargé de l’énergie, du ministre chargé de la poste et des télécommunications, du ministre chargé du Plan et du ministre chargé des transports. Le secrétariat général du comité est assuré par la direction du Trésor. Le comité se réunit deux fois par an avant le 30 juin et le 15 décembre de chaque année.

    Au cours du premier semestre, il prend acte de l’exécution du programme de financement de l’année précédente et de ses conditions de financement. Il se prononce sur la réalisation du programme de l’année en cours et sur le projet de programme pour l’année suivante. Il examine les avant-projets de programme pour la deuxième et la troisième années suivant l’année en cours.

    Lors de sa deuxième réunion annuelle, le Comité des investissements à caractère économique et social se prononce sur la réalisation du programme de l’année en cours et la révision éventuelle du projet de programme pour l'année suivante.

    Lors de sa réunion du 29 juin dernier, le CIES a arrêté le programme d’investissement, selon la répartition figurant dans le tableau ci-après :

MONTANTS DE FINANCEMENTS ARRÊTÉS PAR LE CIES EN 1999

(en millions de francs)

Entreprises (a)

Demandes des entreprises formulées en 1999

Montants arrêtés par le CIES de juin 1999

CDF

194

194

EDF

30.880

25.880

GDF

7.814

7.614

COGEMA

6.237

6.237

Aéroports de Paris

2.806

2.806

CNR

292

292

RATP

4.464

4.464

RFF

11.899

11.899

SNCF

8.629

8.629

Sociétés concessionnaires d’autoroutes (b)

11.897

11.897

VNF

819

750

La Poste

3.700

3.700

Total

89.949

84.680

(a) Hors aéroports de province et ports pour lesquels une délégation est donnée au comité spécialisé « transports ».

(b) Hors ATMB qui n’a pas été en mesure de présenter de programme.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

      B.– LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER : DES SITUATIONS TOUJOURS CONTRASTÉES

    En raison de la diversité des marchés auxquels elles participent, ces entreprises forment sans doute la catégorie la plus hétérogène du secteur public, des résultats florissants cohabitant avec des situations préoccupantes.

    · L’évolution du chiffre d’affaires des entreprises publiques concurrentielles du secteur non financier est difficile à appréhender globalement en raison de la différence des marchés ou de la disponibilité des données ; de même pour certaines, comme Thomson SA, les modifications de périmètre sont tellement importantes qu’elles rendent inopérantes les comparaisons par rapport aux exercices précédents.

    Certaines de ces entreprises voient leur chiffre d’affaires diminuer de façon plus ou moins prononcée : CEA Industries (– 4%), Aérospatiale
    (– 2,5%), Air France (– 1,7%).

    S’agissant d’Aérospatiale, la légère baisse du chiffre d’affaires concerne le domaine Espace, et résulte de la sortie des activités satellites du périmètre du groupe, ces dernières ayant été apportées à Thomson-CSF.

    L’évolution du chiffre d’affaires d’Air France s’explique essentiellement par les conséquences de la grève des pilotes intervenue en juin 1998. Ce léger tassement global ne remet toutefois pas en question le processus de redressement du groupe.

    D’autres entreprises connaissent une progression de leur chiffre d’affaires : + 2,3% pour Snecma, + 6,6% pour la SNPE et + 3,1% pour France Télécom.

    L’opérateur public a, en effet, développé de façon très dynamique ses activités domestiques mobiles (Itinéris, Ola, Mobicarte) et Internet (Wanadoo), ainsi que son assise internationale. L’ensemble de ces activités constitue désormais le principal relais de croissance et a permis de compenser largement le tassement continu des services de téléphone fixe, qui représentent une part décroissante de l’activité (57,9% du chiffre d’affaires en 1998, contre 63,3% en 1997).

    S’agissant de la stratégie d’alliances internationales, l’objectif de renforcement et d’approfondissement du partenariat à l’échelle européenne avec Deutsche Telekom, recherché notamment lors de la mise en œuvre de participations croisées à hauteur de 2% à l’automne 1998, a été remis en cause unilatéralement par l’opérateur allemand au mois d’avril 1999 lors de l’annonce de son projet de fusion avec Telecom Italia. Considérant que le comportement de Deutsche Telekom constituait une violation de son obligation de demeurer le principal partenaire stratégique de France Télécom, obligation qui figurait expressément à la fois dans l’accord de coopération industrielle et dans les accords actionnariaux conclus à l’occasion de la mise en œuvre des participations croisées, l’opérateur français a mis fin officiellement le 17 mai dernier à ces trois accords et a déposé une requête d’arbitrage auprès de la Chambre de Commerce Internationale, afin d’obtenir un dédommagement des préjudices subis. Au-delà de la perte des synergies liées à l’accord industriel, le principal préjudice subi par France Télécom résulte de son absence du marché allemand, dont il s’est retiré à partir de la constitution de la société conjointe Atlas en 1995, tout en s’abstenant d’être candidat à une licence mobile (D2 ou E-plus), qui aurait pu s’avérer très prometteuse. La procédure d’arbitrage qui devrait juger du bien-fondé de l’interprétation des accords par France Télécom et, le cas échéant, arrêter le montant de l’indemnité due par Deutsche Telekom, est aujourd’hui engagée, les trois arbitres ayant été nommés, et devrait prendre de nombreux mois avant la remise de leur décision.

    Du fait de la rupture du partenariat par Deutsche Telekom, France Télécom se retrouve aujourd’hui en mesure de conclure de nouveaux partenariats, tout en poursuivant le stratégie annoncée lors de l’introduction en bourse, à savoir devenir un opérateur alternatif de premier plan à l’échelle pan-européenne. Le partenariat récemment conclu avec le câblo-opérateur britannique NTL, dans le cadre de l’acquisition par ce dernier des activités câbles résidentielles de Cable & Wireless au Royaume-Uni, illustre particulièrement bien le souci de France Télécom de reprendre l’offensive. Il aura à le faire dans la gestion du partenariat dans Global One, et ne manquera pas de continuer à s’intéresser au marché allemand, votre rapporteur en est convaincu.

    · Les résultats nets enregistrés par ces entreprises sont tout aussi contrastés. L’agrégation de ceux-ci, tout en devant être considérée avec prudence, confirme malgré tout dans l’ensemble l’amélioration de leur situation, constatée dès 1997.

    Si les bénéfices réalisés ont dans certains cas diminué (– 18,7% dans le cas d’Aérospatiale et – 12% dans celui d’Air France), dans l’ensemble les résultats sont encourageants : + 127% pour la Snecma, + 22,4% pour CEA Industries, + 1,5% pour France Télécom (dont le résultat net reste de très loin le plus important, avec 15,08 milliards de francs).

    Par ailleurs, EMC a réduit de moitié ses pertes. Celles de GIAT Industries sont, quant à elles, passées de 2,84 milliards de francs en 1997 à 874 millions de francs en 1998.

    La situation de cette dernière entreprise reste pour le moins préoccupante. On rappellera que le plan stratégique économique et social adopté en juillet 1998, visant à rétablir l’équilibre financier en 2002, prévoit la suppression de 3.500 emplois à cette date et une contraction du chiffre d’affaires à 3,9 milliards de francs.

LES ENTREPRISES DU SECTEUR CONCURRENTIEL NON FINANCIER

ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

EMC

14.804

15.720

16.842

18.016

19.834

19.504

France Télécom(a)

143.688

143.585

147.820

151.259

156.731

161.678

Thomson SA

67.505

74.421

71.819

73.766

76.509

37.040(b)

SNPE

4.159

4.343

4.378

4.595

4.884

5.209

SNECMA

19.566

18.922

17.996

18.709

23.055

28.468

Aérospatiale

50.094

48.563

49.226

50.885

56.293

54.869

GIAT Industries

9.212

7.671

8.339

8.400

6.738

n.d.(c)

Air France(d)

55.157

66.556

52.940

55.846

60.716

59.692

CEA Industries

45.003

50.486

52.221

52.993

53.604

51.459

Total

409.188

429.267

421.581

434.469

458.364

417.919

(a) 1993 : absence de comptes consolidés – agrégation du chiffre d’affaires France Télécom et Cogecom.

(b) A compter de 1998, mise en équivalence de Thomson CSF.

(c) Comptes 1998 non arrêtés.

(d) Date de clôture de l’exercice modifiée au cours de la série : 1993 (3/12/93), 1994-95 (15 mois du 01/01/94 au 31/03/95), 1995-96, 1996-97, 1997-98 et 1998-99 (clôture au 31/03).

RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

EMC

- 884

- 495

- 342

- 267

- 1.001

- 541

France Télécom(a)

5.219

9.912

9.193

2.107

14.863

15.085

Thomson SA

- 3.991

- 2.501

- 2.942

- 3.919

- 1.271

- 1.124(b)

SNPE

- 317

142

29

39

50

95

SNECMA

- 792

- 2.190

- 853

- 281

750

1.705

Aérospatiale

- 1.524

- 535

- 1.442

613

1.423

1.157

GIAT Industries

- 1.143

- 2.919

- 10.300

- 2.000

- 2.845

- 874

Air France

- 8.464

- 3.578

- 2.836

- 298

1.891

1.664

CEA Industries

2.239

3.135

3.954

3.220

2.991

3.660

Total

- 9.657

971

- 5.539

- 786

16.851

20.827

(a) 1993 : absence de comptes consolidés – agrégation du chiffre d’affaires France Télécom et Cogecom.

(b) A compter de 1998, mise en équivalence de Thomson CSF.

DETTES FINANCIÈRES NETTES

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

EMC

6.963

6.377

7.021

7.102

7.668

8.358

France Télécom(a)

106.833

96.639

87.327

69.140

100.992

85.713

Thomson SA

19.368

21.441

24.015

26.910

7.467

12.532

SNPE

1.485

1.162

1.222

1.289

1.192

1.542

SNECMA

5.982

3.377

2.339

2.438

1.504

871

Aérospatiale

13.287

7.629

6.506

2.931

939

- 44

GIAT Industries

- 1.123

- 890

921

- 1.540

- 2.762

n.d.

Air France

38.951

27.640

24.351

16.776

16.178

14.946

CEA Industries

- 932

- 4.044

- 5.981

- 17.319

- 12.325

- 2.390

Total

190.814

159.331

147.721

107.727

120.853

121.528

(a) 1993 : absence de comptes consolidés – agrégation du chiffre d’affaires France Télécom et Cogecom.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer les pertes enregistrées dans les comptes de Giat Industries sur cette période :

    – les marchés de l’entreprise sont en forte contraction. Dans le domaine des blindés, les concurrences américaine et allemande sont par ailleurs très vives, le char américain bénéficiant notamment d’un effet de série très supérieur à celui dont peut bénéficier le char Leclerc de Giat Industries. La concurrence est également généralisée dans le domaine des armes et munitions ;

    – le contrat de chars Leclerc avec les Émirats Arabes Unis, qui constitue une part importante de l’activité de Giat Industries sur la période, était dès l’origine fortement déficitaire ;

    – les réductions de charges (effectifs, sites) n’ont pas permis de compenser à temps la perte de chiffre d’affaires ;

    – certains choix stratégiques se sont avérés pénalisants financièrement (reprise du groupe belge Herstal).

    Les pertes réalisées par l’entreprise ont conduit l’Etat-actionnaire à intervenir. Ainsi, depuis 1996, ce sont 17,45 milliards de francs qui ont été apportés à l’entreprise.

    · Enfin, alors que l’endettement des entreprises publiques du secteur concurrentiel s’était fortement rétracté entre 1993 et 1996, il s’est pratiquement stabilisé en 1998, avec + 0,56%. Ce résultat ne prend toutefois pas en compte le fait que l’endettement net de GIAT Industries n’est pas disponible. Si l’on raisonne en faisant abstraction de cette entreprise, les dettes financières nettes diminuent globalement de 1,7%.

    Pour l’essentiel, cette évolution reflète le désendettement de France Télécom (– 15,1%) et d’Air France (– 7,6%). S’agissant de cette dernière entreprise, on notera que le ratio d’endettement sur fonds propres s’établit à 81% fin mars 1999, contre 98% à la clôture de l’exercice précédent.

      C.– UN PÔLE FINANCIER PUBLIC QUI SE RÉORGANISE PROGRESSIVEMENT

    La privatisation de la Société marseillaise de crédit et du GAN en 1998 ont contribué à réduire la taille du secteur financier public, qui ne comprend plus à cette date que trois banques (Banque Hervet, Crédit Lyonnais et BDPME) et deux compagnies d’assurances : la Caisse nationale de prévoyance et la Caisse centrale de réassurance (CCR). Du fait des modifications de périmètre, les comparaisons entre 1997 et 1998 sont rendues plus délicates. On rappellera que la privatisation du Crédit lyonnais est intervenue en juillet 1999.

    Votre rapporteur spécial se félicite d’ailleurs que le Gouvernement ait accepté un débat parlementaire sur l’avenir du secteur financier public le 17 février dernier, et que la création d’un Haut Conseil du Secteur Financier public et semi-public ait été décidée lors de la loi sur l’épargne et la sécurité financière votée au printemps 1999. Depuis la réforme des Caisses d’épargne, l’adossement du Crédit Foncier et la révision des conditions d’utilisation des fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts et Consignations, c’est en effet autour d’elle que s’ordonnance l’avenir du pôle financier public de notre pays.

    · S’agissant du secteur bancaire public, si l’on raisonne à champ constant (c’est-à-dire hors Société marseillaise de crédit), le produit net bancaire recule en 1998 de 4,6%, principalement sous l’effet du resserrement du périmètre du groupe Crédit Lyonnais en raison des cessions d’actifs réalisées à la suite des décisions de la Commission européenne.

ÉVOLUTION DU PRODUIT NET BANCAIRE DES BANQUES PUBLIQUES

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

SMC

1.364

1.074

1.072

1.390

1.209

Hervet

1.148

1.017

947

1.022

1.040

1.067

Crédit Lyonnais

53.604

45.677

43.355

44.059

46.020

43.856

CEPME/BDPME

1.711

1.538

1.582

1.561

1.724

1.636

Total

57.827

49.306

46.956

48.032

49.993

46.559

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Le programme de cessions d’actifs a été arrêté avec la Commission européenne en cohérence avec les orientations stratégiques du Crédit lyonnais et dans le souci de préserver la viabilité de la banque.

    Aux termes de ce plan, la réduction de la présence commerciale du Crédit lyonnais devra atteindre 620 milliards de francs en valeur au bilan fin 1994, soit l’équivalent de la totalité des activités de la banque en Europe. Dans cette zone, si le Crédit lyonnais se retirera bien totalement de la banque de détail, environ 100 milliards de francs d’actifs stratégiques (Londres, Francfort, Luxembourg, Suisse) seront conservés, en cohérence avec la stratégie internationale de la banque, qui conservera en outre des possibilités de gestion de trésorerie pour sa clientèle dans la zone euro. Ces 100 milliards de francs d’actifs européens seront compensés par des cessions équivalentes dans le monde ou en France.

    En France, le réseau de banque de détail sera relativement peu touché par les exigences communautaires, seules 70 implantations supplémentaires devant être fermées par rapport au plan du Crédit lyonnais, afin de ramener le réseau à 1.850 agences. Fin 1998, le Crédit lyonnais disposait de 1.951 implantations commerciales en France.

    Les principales cessions passées ont porté sur le CLBN (Pays-Bas), les filiales d’Amérique du Sud, Woodchester (Irlande), Credito Bergamasco (Italie). Depuis la mi-1998, ont été cédés le CL Belgium, les filiales espagnoles, le CL Grèce, le CL Autriche, le CL Australie et les filiales dans les DOM-TOM. A la mi-1999, le Crédit lyonnais a réalisé plus de la moitié du programme de cessions prévu. Avec la vente fin octobre dernier de sa filiale allemande BfG, c’est la dernière grande filiale étrangère de détail qui a été cédée.

    Le résultat net des établissements bancaires publics confirme un véritable redressement, tout particulièrement dans le cas du Crédit lyonnais, son bénéfice passant de 354 millions de francs en 1997 à 1.082 millions de francs en 1998.

BANQUES PUBLIQUES : RÉSULTAT NET CONSOLIDÉ

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

SMC

- 316

- 1.257

- 859

- 9

- 3.090

Hervet

- 1.203

52

55

71

76

81

Crédit Lyonnais

- 6.368

- 11.274

1.143

203

354

1.082

CEPME/BDPME

- 728

- 456

- 256

- 632

17

98

Total

- 8.615

- 12.935

83

- 367

- 2.643

1.261

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    Toutefois, une vision exhaustive de la situation de ce secteur implique de considérer aussi l’évolution de la situation et des activités du Consortium de réalisation (CDR). L’encadré ci-après présente ainsi les réponses faites par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie aux questions de votre rapporteur spécial s’agissant des opérations effectuées par le CDR et de l’évolution des actifs à réaliser.

    Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

    · L’évolution de l’activité du secteur public des assurances peut être mesurée par l’agrégation des primes d’assurance et de réassurances. Comme l’indique le tableau ci-après, cette activité a fortement baissé sous l’effet de la privatisation du GAN. Si l’on raisonne à périmètre constant, la diminution est de 7%.

ACTIVITÉ DU SECTEUR PUBLIC DES ASSURANCES

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

CNP

64.260

76.000

84.300

100.489

110.819

103.410

CCR (a)

3.348

3.604

3.693

4.091

3.910

3.772

GAN

46.362

49.500

51.900

53.468

50.815

Total

113.970

129.104

139.893

158.048

165.544

107.182

(a) Comptes sociaux.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

    S’agissant des assurances, la CNP conforte sa place sur le marché, même si elle enregistre un chiffre d’affaires en retrait (– 6,7%) par rapport à une année 1997 marquée notamment par une forte collecte liée aux modifications fiscales en matière d’assurance-vie. Le chiffre d’affaires de la Caisse centrale de réassurance est en légère baisse (– 3,5%).

    En ce qui concerne les résultats nets, celui de la CCR baisse très légèrement pour s’établir à 271 millions de francs, tandis que celui de la CNP poursuit l’amélioration de sa rentabilité, avec un bénéfice de 2,05 milliards de francs (+ 10,5%).

SECTEUR PUBLIC DES ASSURANCES : RÉSULTATS NETS

(en millions de francs)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

CNP

1.364

1.500

1.635

1.746

1.855

2.050

CCR (a)

291

254

306

302

286

271

GAN

201

– 5.790

– 1.547

– 5.572

507

Total

1.856

– 4.036

394

– 3.524

2.648

2.321

(a) Comptes sociaux.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

    Par delà ces évolutions générales, votre rapporteur spécial souhaite revenir plus en détail sur le GAN, tant du point de vue des conséquences patrimoniales de la privatisation que des suites susceptibles d’être données au dossier de la responsabilité des anciens dirigeants de l’entreprise.

    En effet, la cession de GAN SA à Groupama le 1er juillet 1998 ne marque pas la fin des relations financières entre l’État et l’ancienne société mère du groupe GAN, à savoir GAN SC.

    LA SOCIÉTÉ CENTRALE DU GAN UN AN APRÈS LE PLAN DE RESTRUCTURATION

    1.- Juillet 1997 : la Commission européenne approuve le plan de restructuration qui se traduit par la réorganisation du groupe GAN en trois pôles sous GAN SC : l’immobilier (UIC et engagements sur la défaisance), le CIC et GAN SA.

    2.- Juillet 1998, GAN SC a cédé tous ses actifs.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

    A la suite de la cession des actifs du groupe GAN dans le secteur bancaire et le secteur de l’assurance, GAN SC n’avait plus d’activités productives. En revanche, la société demeurait engagée par les garanties contractuelles accordées, dans le contrat de cession, aux acquéreurs des différentes sociétés du groupe. L’État a racheté la part du capital détenue par des actionnaires minoritaires et détient la totalité du capital de la société centrale du GAN depuis septembre 1998. Pour mettre en conformité sa raison sociale et la composition de ses organes sociaux avec la nouvelle situation, tout en maintenant la structure ayant accordé les garanties contractuelles lors des cessions effectuées, une modification des statuts de GAN SC, comportant un changement de dénomination en Société de Gestion de Garanties et Participations (SGGP) et une modification de la composition de son conseil d’administration a été adoptée par l’assemblée générale en octobre 1998. La SGGP demeure une société anonyme, régie par les dispositions de la loi du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales. Détenue à 100% par l’État, elle est soumise au contrôle d’État.

    Du point de vue financier, GAN SC a reçu, à hauteur de sa participation dans les actifs cédés, les produits de cession de l’UIC-UIS, du CIC et de GAN SA.

    C’est pourquoi les recettes collectées ne sont pas revenues directement au budget de l’État.

    Après paiement des frais liés aux cessions et remboursement des sommes dues aux anciennes filiales, la SGGP dispose, en vertu des comptes 1998, arrêtés en avril 1999, d’un disponible de 25,3 milliards de francs.

    Le montant des garanties contractuelles accordées lors des cessions s’élève à 4,6 milliards de francs. La garantie accordée sur l’emprunt contracté par la structure de défaisance, qui a fait l’objet d’une contre garantie par l’État lors du vote de la loi de finances rectificative pour 1998 (article 40), s’élève à 10,9 milliards de francs.

Garantie d’emprunt :

    La société centrale du GAN a consenti, en juin 1997, une garantie à première demande sur le capital et les intérêts des prêts accordés par Depfa bank à la société Bâticrédit et compagnie qui assurait, depuis 1994, la défaisance des sociétés du groupe GAN (UIC-Sofal puis GAN SA). L’article 40 de la loi de finances rectificative pour 1998 a autorisé le ministre à faire supporter par l’Etat les pertes et charges auxquelles la société centrale du GAN devra faire face, à raison des prêts ainsi garantis, dont l’échéance est au 31 décembre 2008 et dans la limite d’un montant maximum en principal de 10,9 milliards de francs. Cette contre garantie bénéficie toujours à l’ex-société centrale du GAN, devenue Société de gestion de garanties et de participation après la cession des actifs du groupe GAN.

    Le montant disponible pour envisager une réduction de capital s’élève donc à environ 9 milliards de francs, ainsi qu’il l’avait été communiqué à titre indicatif en décembre 1998 lors du débat à l’Assemblée nationale relatif à la loi de finances pour 1999.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, « la SGGP n’a, à ce jour, pas eu à effectuer de paiement au titre des garanties accordées mais des appels ont eu lieu. Les garanties susceptibles d’être appelées dans un délai rapproché ont été provisionnées dans les comptes 1998 de l’entreprise. »

    S’agissant des responsabilités dans le sinistre financier, on rappellera qu’à la suite de la transmission au Parquet par la Cour des comptes de son pré-rapport sur l’UIC, une information judiciaire a été ouverte. Le GAN s’est constitué partie civile.

    Par ailleurs, à la suite des questions de votre rapporteur spécial, sur les enquêtes et poursuites éventuellement engagées, le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a répondu que « la Cour des comptes a rendu à la fin du mois de juin 1999 un rapport particulier sur les comptes et la gestion du groupe GAN. L’examen des conclusions des travaux de la Cour des comptes permettra de déterminer si la procédure prévue à l’article L. 313-7-1 du code des juridictions financières (sur les faits postérieurs à son adoption par la loi du 28 novembre 1995) ou sur les autres motifs d’incrimination relevant de la Cour de Discipline Budgétaire et Financière peut être envisagée. »

    Votre rapporteur spécial a pris connaissance des deux rapports précités de la Cour des comptes.

    S’agissant du rapport particulier sur l’UIC, si elle est d’avis que « les comptes tant sociaux que consolidés de l’UIC-SOFAL au 31 décembre 1995 sont réguliers et sincères », la Cour n’en souligne pas moins « le montant particulièrement élevé tant en valeur absolue que relative » de la perte de l’UIC-SOFAL au 31 décembre 1997 (un peu plus de 30 milliards de francs). Et la Cour de constater aussitôt « que la première cause des pertes importantes enregistrées par UIC-SOFAL réside dans la définition d’orientations erronées et la prise de décisions inadéquates par des dirigeants dont les compétences n’étaient pas à la hauteur des responsabilités qui leur étaient confiées ».

    En ce qui concerne le GAN, la Cour a pu relever tout d’abord que la détérioration financière de GAN Incendie accident (GAN-IA) de 1992 à 1995 avait dégagé des pertes élevées sur le résultat technique d’exploitation « du fait d’une stratégie d’expansion commerciale mal conçue et de défauts importants d’organisation. ».

    Ensuite, la Cour a remarqué que la gestion par le GAN de son parc locatif de logements de rapport a fait apparaître de nombreux avantages accordés à son personnel, notamment « pour huit directeurs et anciens directeurs ».

    Enfin, le départ de plusieurs cadres dirigeants du GAN a été la cause de lourdes charges, puisque : « Les versements d’indemnités concernant dix personnes ayant occupé des responsabilités importantes dans des sociétés du groupe ont atteint un montant total de 35,5 millions de francs, les trois plus élevées étant fixées à 7.039.016 francs, 5.841.160 francs, et 5.000.000 francs. Le conseil d’administration n’a jamais été tenu informé des conditions financières dans lesquelles se sont effectués ces départs. Les indemnités n’ont pas été déclarés à l’administration fiscale, compétente pour vérifier leur caractère totalement ou partiellement non imposable. »

    La Cour relève de surcroît que l’une de ces personnes était à cette époque fonctionnaire de l’État en position de détachement de longue durée et que « le statut de la fonction publique interdit explicitement le versement d’indemnité de licenciement ou de fin de carrière à un fonctionnaire détaché (loi du 11 janvier 1984, art. 45).

    Outre son caractère illégal, on relève que cette indemnité a été payée par la Société centrale du GAN alors qu’elle était fondée sur les responsabilités exercées à l’UE-CIC. Elle n’a été portée à la connaissance ni du conseil d’administration de la société dont le bénéficiaire était le président, ni de celui de la société versante, ni de l’administration fiscale. »

    Compte tenu de ces trois séries d’éléments, votre rapporteur spécial souhaite vivement que le Gouvernement fasse connaître sa position lors du débat en séance.

    Pour sa part, comme il l’avait déjà indiqué en tant que rapporteur au nom de la Commission des finances sur la proposition de résolution (n° 498) de M. Georges Sarre tendant à la création d’une commission d’enquête sur les causes et les responsabilités dans les pertes enregistrées par GAN SC et ses filiales (), il souligne que les présomptions d’hier, avérées par les conclusions de la Cour des Comptes pourraient bien induire par les autorités compétentes l’engagement de la responsabilité pécuniaire des anciens dirigeants pour mauvaise gestion devant la Cour de discipline budgétaire et financière.

    L’article L. 313-7-1 du code des juridictions financières, voté par le Parlement lors de la discussion de la loi n° 95-1251 du 29 novembre 1995 relative à l’action de l’État dans le plan de redressement du Crédit Lyonnais et du Comptoir des Entrepreneurs, le permet en prévoyant la possibilité d’une amende d’un montant maximal d’un an de traitement brut à l’encontre des dirigeants d’entreprise publique qui auraient causé un préjudice grave aux organismes dont ils avaient la charge par des agissements manifestement incompatibles avec les intérêts de ceux-ci, par des carences graves dans les contrôles qui leur incombaient ou par des omissions ou négligences répétées dans leur rôle de direction, ce qui est manifestement le cas du groupe du GAN et de sa filiale de l’UIC.

    C’est sans doute ce que signifie clairement la Cour des Comptes lorsqu’elle écrit dans son rapport sur l’UIC que « la gestion d’une entreprise publique exige non seulement des capacités personnelles à la direction d’une importante organisation, mais aussi, spécialement dans le secteur financier, des compétences professionnelles propres au domaine concerné ».

EXAMEN EN COMMISSION

    Au cours de sa séance du 28 octobre 1999, la Commission des Finances, de l’économie générale et du Plan a examiné les articles 44 à 50 relatifs aux comptes spéciaux du Trésor.

    Après la présentation de ces articles par votre rapporteur spécial, plusieurs commissaires sont intervenus.

    M. Yves Tavernier, Président, a souhaité que les services du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie procèdent avec la diligence nécessaire à la réponse aux questionnaires parlementaires, le retard étant d’autant moins justifiable que ce ministère contrôle les réponses des autres ministères de manière très détaillée.

    M. Louis Mexandeau a souhaité savoir si certains porteurs d’emprunts russes avaient déjà bénéficié d’une indemnisation.

    Votre rapporteur spécial a indiqué que le compte n° 902-31 n’avait, à ce jour, enregistré que des recettes et que les versements en faveur des porteurs d’emprunts russes n’interviendraient qu’après l’adoption des projets de loi d’indemnisation, dont il a souhaité le dépôt le plus rapide possible.

    M. Yves Tavernier, Président, a insisté sur les risques potentiels d’inégalité que l’indemnisation comporte.

    La Commission a ensuite examiné les articles rattachés aux comptes spéciaux du Trésor.

*

* *

Article 44

Suppression de comptes d'affectation spéciale.

Texte du projet de loi :

    I. Les comptes d’affectation spéciale énumérés ci-dessous sont clos à la date du 31 décembre 1999 :

    - compte d’affectation spéciale n° 902-01 « Fonds forestier national », ouvert par l’article 2 de la loi n° 46-2172 du 30 septembre 1946 instituant un fonds forestier national ;

    - compte d’affectation spéciale n° 902-13 « Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités », ouvert par l’article 75 de la loi n° 56-780 du 4 août 1956 portant ajustement des dotations budgétaires reconduites à l’exercice 1956 ;

    - compte d’affectation spéciale n° 902-16 « Fonds national du livre », ouvert par l’article 38 de la loi de finances pour 1976 (n° 75-1278 du 30 décembre 1975) ;

    - compte d’affectation spéciale n° 902-22 « Fonds pour l’aménagement de l’Île-de-France » ouvert par l’article 53 de la loi de finances rectificative pour 1989 (n° 89-936 du 29 décembre 1989).

    II. Les opérations en compte au titre de ces fonds sont reprises au sein du budget général, sur lequel sont reportés les crédits disponibles à la clôture des comptes.

    III. Les créances dont dispose le Fonds forestier national à la date du 31 décembre 1999 du fait des encours de prêts consentis sont reprises par l’État.

    IV. La loi n° 46-2172 du 30 septembre 1946 susmentionnée, l’article 75 de la loi n° 56-780 du 4 août 1956 susmentionnée, l’article 38 de la loi n° 75-1278 du 30 décembre 1975 susmentionnée et l’article 53 de la loi n° 89-936 du 29 décembre 1989 susmentionnée sont abrogés.

    Exposé des motifs du projet de loi :

    Dans un souci de simplification administrative et de rationalisation de la présentation des dépenses de l’État, il est proposé de clore quatre comptes d’affectation spéciale : le Fonds forestier national, le Fonds de secours aux victimes et calamités, le Fonds national du livre et le Fonds pour l’aménagement de l’Île-de-France.

    La suppression de ces procédures d’affectation est sans incidence sur les capacités et les modalités d’intervention et de gestion des dispositifs concernés dont les opérations seront dorénavant retracées au budget général ou dans les comptes des organismes ou collectivités qui en sont aujourd’hui bénéficiaires (Centre national du Livre). 

    Les produits de cession précédemment rattachés en recettes du CAS 902-22 (FARIF) sont inscrits sur plusieurs chapitres d’accueil du budget général, par ouverture de crédits à due concurrence des cessions effectuées.

    Le paragraphe III prévoit la substitution de l’État au Fonds forestier national pour la poursuite du recouvrement des prêts accordés sur le compte spécial depuis 1946. Un nouveau dispositif de suivi du remboursement de ces prêts sera mis en place au travers d’une nouvelle convention entre l’État et le crédit foncier, organisme chargé de la gestion des prêts.

    Observations et décision de la Commission :

    Le présent article a pour objet de procéder à la clôture de quatre comptes d’affectation spéciale et d’organiser la réintégration de leurs actions au sein du budget général.

    On rappellera tout d’abord que ces transferts entre budget général et comptes d’affectation spéciale ne peuvent être qualifiés de « rebudgétisations », puisque les comptes spéciaux du Trésor constituent bien une composante du budget de l’Etat. En revanche, ces modifications s’inscrivent dans l’effort de clarification et de rationalisation, amorcé dès la loi de finances pour 1999.

    La justification et les modalités des suppressions proposées sont cependant diverses et il convient de les étudier plus en détail.

I.- Des mesures de simplification

    La clôture des comptes d’affectation spéciale n° 902-13 « Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités » et n° 902-16 « Fonds national du livre » constituent avant tout des mesures de simplification, le recours à un compte d’affectation spéciale ne semblant plus nécessaire.

    · Créé par l’article 75 de la loi n° 56-780 du 4 août 1956, le Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités avait pour objet d’apporter aux victimes de sinistres et de calamités une aide financière ou matérielle par l’octroi de secours en numéraire, la distribution de matériels ou produits de toute nature ou tout autre moyen susceptible de leur venir en aide. Le décret n° 60-944 du 5 septembre 1960 précisait les modalités de fonctionnement de ce fonds de secours. Les secours de l’Etat au titre du fonds étaient alloués après avis d’un comité interministériel.

    Depuis l’adoption de la loi du 13 juillet 1982, instituant un système d’indemnisation par voie d’assurance des effets des catastrophes naturelles applicable en métropole, le fonds de secours est intervenu essentiellement pour attribuer des secours dans les DOM et les TOM.

    Sont éligibles les dégâts causés aux biens mobiliers et immobiliers des particuliers, des commerçants, des artisans, des entreprises à caractère familial et des associations de type loi de 1901, ainsi que ceux intervenus dans les secteurs agricoles et de la pêche (la loi du 13 juillet 1964 relative à l’indemnisation des calamités agricoles n’est pas applicable outre-mer).

    Le fonds de secours est alimenté par le budget des Charges communes, soit par prélèvement sur le chapitre 37-95 « Dépenses accidentelles » soit par répartition à partir du chapitre 67-02 « Actions de réparations des dégâts causés par les catastrophes naturelles ».

    Une première modification du fonctionnement de ce compte avait déjà été mise en œuvre à compter de la gestion 1997. Il avait, en effet, été décidé de remplacer par un chapitre budgétaire la partie métropolitaine du compte. Le chapitre 46-02 du budget des Charges communes (chapitre provisionnel) permet ainsi, depuis la loi de finances pour 1997, le paiement des secours aux victimes de métropole.

    Le compte n’étant traditionnellement doté que pour mémoire en loi de finances initiale, sa suppression ne nécessite pas que des crédits nouveaux soient inscrits au budget général.

    · L’article 38 de la loi de finances pour 1976 (n° 75-1278 du 30 décembre 1975) a procédé à la création du compte d’affectation spéciale n° 902-16 « Fonds national du livre » (FNL). Ce compte est alimenté par deux recettes, la redevance sur l’édition des ouvrages de librairie ainsi que celle sur l’emploi de la reprographie, représentant respectivement 29 millions de francs et 87 millions de francs en 1999.

    Les recettes encaissées par le compte d’affectation spéciale ont pour objet le versement de subventions au Centre national du livre (CNL).

    On notera que cet établissement public à caractère administratif est le destinataire exclusif du produit des deux redevances qui alimentent le Fonds national du livre. Les autres ressources du budget du CNL proviennent de la subvention de fonctionnement de l’Etat, d’autres subventions accordées par le biais de conventions sur des opérations particulières, et des remboursements des avances consenties aux éditeurs. Le Fonds national du livre contribue à hauteur d’environ 80% au budget du Centre national du livre.

    Le CNL est chargé d’utiliser ces fonds au service des missions suivantes :

    – soutenir et encourager l’activité littéraire des écrivains français par des bourses ;

    – favoriser par des subventions ou des avances de fonds l’édition ou la réédition par les entreprises françaises d’œuvres littéraires dont il importe d’assurer la publication ;

    – concourir à la diffusion, sous toutes ses formes, des œuvres littéraires ;

    – contribuer au maintien et à la qualité des réseaux de diffusion du livre ;

    – favoriser la traduction d’œuvres étrangères en français et d’œuvres françaises en langue étrangère ;

    – intensifier les échanges littéraires et concourir à toutes actions pour la promotion de la lecture et du livre susceptibles de contribuer à la diffusion et au rayonnement du livre français ;

    – favoriser les commandes par les bibliothèques, les établissements culturels et les librairies, en France et à l’étranger, des ouvrages de langue française dont la diffusion présente un intérêt culturel, scientifique, technique ou touchant à la francophonie.

    De fait, le compte d’affectation spéciale n° 902-16 constitue un mécanisme complexe, même s’il garantit l’affectation au CNL des deux redevances. Ainsi, dans un souci de simplification et de diminution du nombre des comptes d’affectation spéciale, le présent article propose sa suppression.

    Cette mesure ne porte pas atteinte à la capacité d’intervention du CNL, puisque l’article 30 du présent projet de loi de finances procède à l’affectation directe des deux redevances à cet établissement public à caractère administratif.

II.- Une réorganisation d’envergure du partage entre budget général et comptes d’affectation spéciale

    La suppression du Fonds forestier national (n° 902-01, FFN) et celle du Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France (n° 902-22, FARIF) sont nettement plus significatives, en raison tant des montants concernés que des réaménagements fiscaux opérés à cette occasion.

    · Créé par la loi n° 46-2172 du 30 septembre 1946, le Fonds forestier national (n° 902-01) a pour objet de retracer l’octroi de subventions, de primes et de prêts pour la reconstitution, la conservation et la mise en valeur de la forêt française. Les dépenses prévues à cet effet pour 1999 s’élèvent à 417 millions de francs.

    Le compte est alimenté par la taxe forestière, la taxe de défrichement et le produit du remboursement des prêts. On notera que la suppression du FFN s’accompagne d’un allégement de la pression fiscale pesant sur la filière bois, puisque les deux taxes précitées sont supprimées par l’article 30 du présent projet de loi de finances, ce qui représente une diminution des recettes de 334 millions de francs.

    La suppression du compte n’implique bien évidemment pas l’abandon des actions financées par le FFN, qui seront désormais prises en charge directement par le budget du ministère de l’Agriculture. Le suivi des crédits transférés entre le FFN et le budget général n’est cependant guère aisé en raison des modifications de la nomenclature budgétaire.

    Quoiqu’il en soit, selon les informations fournies à votre rapporteur spécial, à l’occasion de la suppression du compte d’affectation spéciale et de la budgétisation du FFN, un effort de 199 millions de francs en engagements (dépenses ordinaires + autorisations de programme) a été fait en faveur de la forêt dans le projet de loi de finances pour 2000. Ces 199 millions de francs correspondent à la fois aux crédits inscrits traditionnellement sur le compte et à ceux inscrits sur le budget de l’Etat, dont 79 millions de francs au titre de la remise à niveau du versement compensateur de l’ONF et 20 millions de francs au titre de la restauration des terrains de montagne.

    482 millions de francs de crédits du FFN, dont 65 millions de francs correspondant à des engagements de l’Etat déterminés dans le cadre de l’ex-FFN, sont intégrés au sein des différents chapitres du budget de l’Agriculture existants. Ainsi, 33,4 millions de francs sont imputés sur le titre III, 177,5 millions de francs sur le titre IV et 271,0 millions de francs sur le titre VI. Afin d’avoir une bonne identification des crédits en provenance du FFN, des modifications de nomenclature ont été proposées, notamment le changement de libellé du chapitre 44-92 (Fonds forestier national et Office national des forêts).

    De plus, un nouveau chapitre budgétaire a été créé (chapitre 61-45 « Fonds forestier national et autres actions forestières ») afin de regrouper tous les investissements en matière forestière en provenance, soit des crédits du budget général (ancien 61-44) soit des crédits du FFN. Les subventions aux organismes (ancien chapitre 07) ont été regroupées sur le chapitre 44-92, article 30 (Fonds forestier national : orientation et valorisation de la filière forêt-bois) ; seule la dotation versée par le FFN à l’inventaire forestier national a été fusionnée avec la dotation que cet établissement recevait déjà à partir du budget de l’Etat (chapitre 36-22, article 44).

    Par ailleurs, les crédits non encore consommés et correspondant à des opérations en cours seront reportés en cours de gestion 2000 sur ces mêmes chapitres budgétaires.

    Cette modification n’entraîne pas de changement dans la gestion des crédits attribués pour les différentes actions soutenues jusqu’alors dans le cadre du FFN. En revanche, la politique des prêts cessera à partir du 1er janvier 2000 au profit d’une politique unique de subventions. Les créances existantes au titre des prêts passés sont transférées à l’Etat. Une nouvelle convention devra être signée entre le Crédit foncier ou un autre organisme bancaire pour la gestion de ces encours.

    On rappellera que l’encours de prêts destinés tant aux opérations sylvicoles (boisement-reboisement) qu’à celles visant l’équipement routier des forêts de production était, au 31 décembre dernier, de 2.096,03 millions de francs répartis ainsi :

    – 845 millions de francs correspondant aux prêts en numéraire dont l’échéancier de remboursement est connu ;

    – 1.248,51 millions de francs correspondant aux prêts sous forme de travaux. Le remboursement de ces prêts est conditionné par l’évolution des peuplements créés grâce à cette aide et par la commercialisation des coupes. Les remboursements ne peuvent, en conséquence, être planifiés.

    Le III de cet article prévoit que les créances dont dispose le FFN au 31 décembre 1999 sont reprises par l’Etat. Les recettes correspondant aux remboursements de ces prêts seront désormais comptabilisées en recettes non fiscales du budget général, pour un montant de 100 millions de francs en 2000 (ligne 899 « Recettes diverses »).

    · La clôture du Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France représente l’opération de transfert la plus importante, compte tenu du poids financier de ce fonds. Elle se traduit par le reversement au budget général du produit de la taxe sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les locaux de stockage (nouvelle ligne 0009 des recettes fiscales), à l’exception de la fraction du produit de cette taxe affectée à la région Ile-de-France conformément au III de l’article 30 du présent projet de loi de finances ().

    La suppression du compte entraîne en 2000 le transfert vers le budget général de 1.525 millions de francs d’autorisations de programme (AP) et de 617,5 millions de francs de crédits de paiements (CP).

    Ces crédits sont ventilés sur douze chapitres au total, relevant de six sections différentes, selon la répartition suivante :

    – 565 millions de francs d’AP et 236,5 millions de francs de CP pour le budget du Logement ;

    – 5 millions de francs d’AP et 5,5 millions de francs de CP pour le budget de l’Equipement et des services communs ;

    – 30 millions de francs d’AP et de CP pour le budget des Services généraux du Premier ministre ;

    – 220 millions de francs d’AP et 66 millions de francs de CP pour le budget des Transports terrestres ;

    – 580 millions de francs d’AP et 177 millions de francs de CP pour le budget des Routes.

    · Comme pour les autres comptes, le II du présent article prévoit que les opérations en compte au titre du FARIF sont reprises au sein du budget général. Les crédits disponibles à la clôture des comptes sont reportés sur le budget général. En effet, ces autorisations de programme et crédits de paiement ont été ouverts dans les lois de finances antérieures et n’ont pas encore donné lieu à une dépense effective.

    Enfin, le IV du présent article procède à l’abrogation des textes ayant instauré les quatre comptes dont la suppression est proposée.

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    La Commission a adopté l’article 44 sans modification.

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Article 45

Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives. Services votés

Texte du projet de loi :

    Le montant des crédits ouverts aux ministres, pour 2000, au titre des services votés des opérations définitives des comptes d’affectation spéciale, est fixé à la somme de 19.345.619.600 F.

    Exposé des motifs du projet de loi :

    Les crédits de paiement applicables aux comptes d’affectation spéciale (opérations à caractère définitif) figurent au tableau annexe du III de la partie «Analyses et tableaux annexes» du présent projet de loi. Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1999 et ceux prévus pour 2000.

    La justification de l’écart est présentée dans l’annexe «Services votés-Mesures nouvelles» relative aux comptes spéciaux du Trésor.

    Observations et décision de la Commission :

    La Commission a adopté l’article 45 sans modification.

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Article 46

Comptes d'affectation spéciale. Opérations définitives.
Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

      I. Il est ouvert aux ministres, pour 2000, au titre des mesures nouvelles des opérations définitives des dépenses en capital des comptes d’affectation spéciale, des autorisations de programme s’élevant à la somme de 22.777.333.000 F.

      II. Il est ouvert aux ministres, pour 2000, au titre des mesures nouvelles des opérations définitives des comptes d’affectation spéciale, des crédits de paiement s’élevant à la somme de 23.557.570.000 F ainsi répartie :

Dépenses ordinaires civiles

1.718.237.000 F

Dépenses civiles en capital

21.839.333.000 F

Total

23.557.570.000 F

Exposé des motifs du projet de loi :

    Les autorisations de programme et les crédits de paiement applicables aux comptes d’affectation spéciale (opérations à caractère définitif) figurent dans le tableau annexe du III de la partie «Analyses et tableaux annexes» du présent projet de loi. Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1999 et ceux prévus pour 2000.

    La justification de l’écart est présentée dans l’annexe «Services votés-Mesures nouvelles» relative aux comptes spéciaux du Trésor.

    Observations et décision de la Commission :

    Les autorisations de programme (AP) demandées sur 6 comptes d’affectation spéciale représentent 22,777 milliards de francs en 2000, contre 23,886 milliards de francs en 1999. La diminution est donc de 4,6%.

    Cette évolution est le résultat de mouvements divergents.

    Certains comptes verraient, l’an prochain, leurs autorisations de programme progresser de :

    – 38 millions de francs pour le Fonds national des haras et des activités hippiques (n° 902-19) ;

    – 124 millions de francs pour le Fonds d’intervention pour les aéroports et le transport aérien (n° 902-25), sous l’effet du transfert progressif des dépenses de sûreté précédemment supportées par le budget annexe de l'Aviation civile ;

    – 260 millions de francs pour le nouveau Fonds national de l’eau (n° 902-00), en raison de la création de la section Fonds national de solidarité pour l’eau ;

    – 405 millions de francs pour le Fonds d’investissement des transports terrestres et des voies navigables (n° 902-26), à la suite de l’augmentation de ses ressources du fait de la majoration du taux de la taxe sur les concessionnaires d’autoroutes (en vertu de l’article 33 du présent projet).

    Toutefois, cette croissance des autorisations de programme sur certains comptes ne permet pas de compenser les diminutions :

    – de 205 millions de francs pour le compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés (n° 902-24), baisse liée à une anticipation de moindres recettes du compte ;

    – de 257 millions de francs pour le Fonds forestier national (n° 902-01), à la suite de la clôture du compte ;

    – de 1.525 millions de francs pour le Fonds pour l’aménagement de l’Ile-de-France (n° 902-22), en raison de la suppression du compte et du transfert de ses actions au budget général.

    Les crédits de paiement (CP) relatifs aux mesures nouvelles de dépenses ordinaires civiles à caractère définitif s’élèvent à 1,72 milliard de francs, contre 2,23 milliards de francs pour 1999.

    Si quelques comptes connaissent une augmentation de leurs crédits de paiement (+ 213 millions de francs pour le compte n° 902-31 « Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie »), ces hausses sont cependant inférieures aux nombreuses baisses prévues, dont notamment :

    – 695 millions de francs pour le FARIF ;

    – 350 millions de francs pour le compte n° 902-24 ;

    – 160 millions de francs pour le Fonds forestier national.

    Quant aux crédits de paiement relatifs aux mesures nouvelles des dépenses civiles en capital, ils s’élèvent à 21,839 milliards de francs (23,122 milliards de francs en 1999). Cette diminution de 5,5% s’explique, d’une part, par la légère baisse des mesures nouvelles affectant les dépenses en capital du compte n° 902-24, et, d’autre part et surtout, par la suppression du FARIF (- 1,52 milliard de francs de crédits de paiements pour dépenses d’investissement).

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    La Commission a adopté l’article 46 sans modification.

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Article 47

Modification du compte de commerce n° 904-06 "Opérations commerciales des domaines".

Texte du projet de loi :

    Il est ouvert au sein du compte de commerce n° 904-06 « Opérations commerciales des domaines », créé par l’article 10 de la loi n° 49-310 du 8 mars 1949 relative aux comptes spéciaux du Trésor, une subdivision intitulée « Zone des cinquante pas géométriques » destinée à retracer les recettes et les dépenses afférentes aux cessions prévues à l’article L. 89-5 du code du domaine de l’Etat.

Exposé des motifs du projet de loi :

    L’article 3 de la loi du 30 décembre 1996 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas géométriques a prévu l’octroi, sous conditions, d’une aide exceptionnelle de l’Etat au profit d’acquéreurs de terrains de la zone dite des cinquante pas géométriques.

    Les ressources permettant le versement de cette aide exceptionnelle, inscrites au budget de l’outre-mer, seront versées au compte de commerce en tant que recettes des domaines, au fur et à mesure qu’interviendront les opérations de cessions afférentes.

    Il est donc créé une ligne spécifique sur le compte de commerce n° 904-06 afin de retracer, en recettes, la subvention de l’Etat correspondant à l’aide exceptionnelle et au paiement de la part qui reste à la charge des bénéficiaires ; et en dépenses, le reversement au budget général du montant de l’aide exceptionnelle de l’État et le versement aux Agences des cinquante pas géométriques de la part acquittée par les bénéficiaires des cessions de terrains.

    Observations et décision de la Commission :

    Le présent article a pour objet d’ajouter une ligne de recettes et un chapitre de dépenses au compte de commerce n° 904-06 « Opérations commerciales des domaines », afin de lui permettre de retracer les mouvements relatifs aux cessions de terrains situés dans la zone dite des cinquante pas géométriques en Guadeloupe et en Martinique. Il s’agit de permettre ainsi la mise en œuvre des dispositions visant à accorder une aide de l’Etat au profit des particuliers acquérant des terrains dans cette zone, telles que prévues par la loi n° 96-1241 du 30 décembre 1996 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas géométriques dans les départements d’outre-mer.

    I.- Une aide de l’Etat au profit des acquéreurs prévue
    par la loi du 30 décembre 1996

    ·  La zone dite des cinquante pas géométriques est définie en droit à l’article L. 86 du code du domaine de l’Etat, comme une « réserve domaniale » constituée d’une « bande de terrain déjà délimitée dans le département de La Réunion et présentant, dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane française et de la Martinique, une largeur de 81,20 mètres », comptés à partir de la limite du rivage de la mer telle qu’elle a été délimitée conformément à la législation et à la réglementation en vigueur.

    Faisant partie du domaine public, cette zone a fait l’objet d’un phénomène important d’occupation sans titre dans les départements de la Guadeloupe et de la Martinique, parfois depuis très longtemps.

    Le rapport de la mission interministérielle présidée par M. Rosier, conseiller-maître à la Cour des comptes, remis en septembre 1994, évalue le nombre des occupants à 15.000 pour la Martinique et 12.000 pour la Guadeloupe. Une proportion notable de ces occupants ne dispose pas de titres incontestables de propriété ou d’occupation.

    Ainsi, à la Guadeloupe, les parcelles faisant l’objet d’une appropriation privée reposant sur des titres certains (terrains cédés par l’Etat ou titres validés dans le cadre de la procédure spécifique prévue en 1955) représentent seulement 588 hectares. Ce chiffre est à mettre en relation avec les 1.655 hectares de terrains au moins partiellement occupés et le total des 4.263 hectares de l’ensemble de la zone des cinquante pas géométriques.

    A la Martinique, une superficie de 548 hectares fait l’objet d’une appropriation privée certaine, les parcelles au moins partiellement occupées représentant 563 hectares et la zone s’étendant au total sur 3.516 hectares.

    ·  Faisant suite à ce rapport, la loi n° 96-1241 du 30 décembre 1996 a notamment pour objet de régulariser la situation des particuliers occupant cette portion du domaine public.

    Ainsi, l’article L. 89-5 du code du domaine de l’Etat prévoit que les terrains situés dans les espaces urbains et les secteurs occupés par une urbanisation diffuse, compris dans la zone dite des cinquante pas géométriques, peuvent être déclassés aux fins de cession à titre onéreux aux personnes ayant édifié ou fait édifier avant le 1er janvier 1995, ou à leurs ayants droit, des constructions à usage d’habitation qu’elles occupent à titre principal ou qu’elles donnent à bail en vue d’une occupation principale.

    A défaut d’identification des personnes précédemment mentionnées, ces terrains peuvent être déclassés aux fins de cession à titre onéreux aux occupants de constructions affectées à leur habitation principale et édifiées avant le 1er janvier 1995.

    Le prix de cession est déterminé d’après la valeur vénale du terrain nu à la date du dépôt de la demande de cession. Il est fixé selon les règles applicables à l’aliénation des immeubles du domaine privé.

    L’article 2 de la loi précitée prévoit que les cessions effectuées au profit de particuliers, visées à l’article L. 89-5, font l’objet d’une aide exceptionnelle de l’Etat lorsque les personnes qui demandent à en bénéficier remplissent des conditions de ressources, d’ancienneté d’occupation et de rapport entre le revenu et le nombre des membres du foyer fiscal, définies par décret en Conseil d’Etat. Ce décret est en cours de rédaction.

II.- Le dispositif comptable proposé par le présent article pour retracer l’aide accordée par l’Etat

    Il est proposé de créer une nouvelle ligne de recettes du compte n° 904-06, ainsi qu’un nouveau chapitre de dépenses, afin de retracer, d’une part, les versements effectués par les acquéreurs des terrains situés dans la zone des cinquante pas géométriques et, d’autre part, le versement de l’aide accordée par l’Etat.

    ·  Au total, les recettes et dépenses du compte prévues à ce titre pour 2000 s’élèvent à 50 millions de francs.

    Le versement de l’Etat, destiné à couvrir la part du prix fixé pour les terrains cédés non prise en charge par les acquéreurs, est inscrit au nouvel article 30 « Aide exceptionnelle de l’Etat prévue à l’article 3 de la loi n° 96-1241 du 30 décembre 1996 » du chapitre 65-01 du budget de l’Outre-mer, pour un total de 30 millions de francs.

    Cette somme sera versée en recettes du compte de commerce (nouvelle ligne 08), afin que les recettes tirées de cessions de terrains correspondent bien au prix fixé. Elle sera, par la suite, reversée au budget général. Ainsi, le système proposé est budgétairement neutre.

    ·  Les versements acquittés par les acquéreurs eux-mêmes représentent donc 20 millions de francs.

    Conformément à l’article 7 de la loi précitée, le produit de ces cessions constitue l’une des ressources affectées aux agences pour la mise en valeur des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas géométriques, créées pour une durée de dix ans dans chacun des départements de la Guadeloupe et de la Martinique.

    On rappellera que ces établissements publics ont pour mission de constituer un instrument de coopération entre l’Etat et les communes. Ils sont consultés sur la compatibilité des projets de cessions avec le programme d’équipement des terrains en voirie et réseaux divers qu’ils ont établis. Enfin, ces agences peuvent réaliser les travaux de voies d’accès, de réseaux d’eau potable et d’assainissement.

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    La Commission a adopté l’article 47 sans modification.

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Article 48

Comptes spéciaux du Trésor. Opérations à caractère temporaire. Services votés.

Texte du projet de loi :

    I. Le montant des crédits ouverts aux ministres, pour 2000, au titre des services votés des opérations à caractère temporaire des comptes d’affectation spéciale, est fixé à la somme de 500.000 F.

    II. Le montant des découverts applicables, en 2000, aux services votés des comptes de commerce, est fixé à 1.812.000.000 F.

    III. Le montant des découverts applicables, en 2000, aux services votés des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers, est fixé à 308.000.000 F.

    IV. Le montant des crédits ouverts au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, pour 2000, au titre des services votés des comptes d’avances du Trésor, est fixé à la somme de 379.400.000.000 F.

    Le montant des crédits ouverts au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, pour 2000, au titre des services votés des comptes de prêts, est fixé à la somme de 3.500.000.000 F.

    Exposé des motifs du projet de loi :

    Le tableau annexe du III de la partie «Analyses et tableaux annexes» du présent projet de loi donne la répartition par catégorie de compte :

    - des découverts applicables aux services votés des comptes de commerce et des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers ;

        - des crédits applicables aux services votés des comptes d’affectation spéciale (opérations à caractère temporaire), des comptes d’avances du Trésor et des comptes de prêts

    Ce tableau fournit les éléments de comparaison entre les dotations de 1999 et celles demandées pour 2000. La justification des écarts est présentée dans l’annexe «Services votés-Mesures nouvelles» relative aux comptes spéciaux du Trésor.

    Observations et décision de la Commission :

    I.- Les paragraphes I, IV et V du présent article concernent les services votés au titre des opérations temporaires des comptes dotés de crédits. Pour ceux-ci, le vote du Parlement a le même effet que celui sur le budget général.

    L’évaluation de leurs recettes et de leur plafond de dépenses figure à l’article d’équilibre. Le montant figurant au V du présent article est complété par ceux demandés à l’article 49 (compte de prêts).

    Les comptes d’avances du Trésor ne font pas l’objet de mesures nouvelles.

    II.- Les paragraphes II et III traitent des comptes fonctionnant dans la limite d’un découvert.

    Traditionnellement, aucun découvert n’est demandé au titre des comptes d’opérations monétaires. Le compte d’émission des monnaies métalliques (n° 906-04) est le seul qui bénéficie d’une évaluation de sa charge nette.

    Par ailleurs, pour chacune des autres catégories de comptes à découvert, la charge nette est présentée à l’article d’équilibre.

    Le découvert représente le déséquilibre de trésorerie en cours d’exercice. Il n’affecte pas le budget, mais pèse sur le besoin de financement à court terme du Trésor. Le présent article établit le plafond global de ce découvert, s’agissant des services votés, à 1.812 millions de francs. Ce montant doit être complété par les 2 millions de francs de découvert demandés, par l’article 50 du présent projet, à titre de mesures nouvelles pour le compte de commerce n° 904-19 « Opérations à caractère industriel et commercial de la documentation française ».

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    La Commission a adopté l’article 48 sans modification.

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Article 49

Comptes de prêts. Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

    Il est ouvert au ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, pour 2000, au titre des mesures nouvelles des comptes de prêts, une autorisation de programme et des crédits de paiement s’élevant respectivement à 1.450.000.000 F et 850.000.000 F.

    Exposé des motifs du projet de loi :

    Le tableau annexe du III de la partie «Analyses et tableaux annexes» du présent projet de loi fournit les éléments de comparaison entre les crédits ouverts en 1999 et ceux demandés pour 2000. La justification des écarts est présentée dans l’annexe «Services votés-Mesures nouvelles» relative aux comptes spéciaux du Trésor.

    Observations et décision de la Commission :

    Une autorisation de programme de 1,45 milliard de francs (1,55 milliard de francs en 1999) est demandée pour le chapitre 03 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers en vue de faciliter l’achat de biens d’équipement » du compte de prêts n° 903-07 « Prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l’Agence française de développement ». On rappellera, en effet, que la réorganisation de ce compte opérée par la loi de finances pour 1999 a conduit à inscrire en dépenses en capital des dépenses précédemment imputées en fonctionnement, à l’ancien chapitre 01 de dépenses.

    Par ailleurs, 850 millions de francs sont demandés pour les crédits de paiement au titre des mesures nouvelles des comptes de prêts, contre 208 millions de francs en 1999. Cette forte croissance s’explique, tout d’abord, par l’augmentation des crédits demandés au titre des mesures nouvelles des dépenses de fonctionnement du compte précité, qui passent de 208 millions de francs en 1999 à 350 millions de francs en 2000 (imputés sur l’article 10 « Prêts à l’Agence française de développement pour des opérations de développement économique et social dans des Etats étrangers » du chapitre 02 de dépenses du compte).

    Surtout, 500 millions de francs de crédits de paiement sont demandés au titre des mesures nouvelles du chapitre 03 précité. Ce dernier retrace désormais les prêts du Trésor à des Etats étrangers en vue de faciliter l’achat de biens d’équipement et avait été doté, comme on l’a vu, d’une autorisation de programme de 1,55 milliard de francs en 1999, mais encore d’aucun crédit de paiement à cette date.

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    La Commission a adopté l’article 49 sans modification.

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Article 50

Comptes de commerce. Mesures nouvelles.

Texte du projet de loi :

    Il est ouvert aux ministres, pour 2000, au titre des mesures nouvelles des comptes de commerce, une autorisation de découvert s’élevant à 2.000.000 F.

    Exposé des motifs du projet de loi :

    L’autorisation de découvert demandée concerne le compte n° 904-19 « Opérations à caractère industriel et commercial de la documentation française ».

    Observations et décision de la Commission :

    Le présent article a pour objet de porter de 8 millions de francs à 10 millions de francs le découvert autorisé pour le compte n° 904-19 « Opérations à caractère industriel et commercial de la documentation française ».

    On rappellera que ce compte a pour vocation de retracer les opérations de recettes et de dépenses auxquelles donnent lieu l’édition et la diffusion des études, de documents d’information générale et de vulgarisation, ainsi que la diffusion auprès du public, sous toutes formes et sur tous supports, des documents et informations des administrations et services publics.

    De 1997 à 1999, les recettes du compte passeraient de 104,36 millions de francs à 118 millions de francs (selon l’évaluation révisée pour 1999 en date du 5 juillet dernier), tandis que les dépenses progresseraient parallèlement de 105 millions de francs à 120 millions de francs.

    Selon les informations fournies à votre rapporteur spécial par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie, pour 1999, une importante dépense supplémentaire imprévue risque d’affecter le résultat et la trésorerie : la charge (sous-estimée en début d’année) qui résulte de l’application rétroactive des dispositions du protocole Durafour aux agents non-titulaires, dont les rémunérations sont remboursées par le compte de commerce (800.000 francs pour 1999 dont 400.000 francs de charge récurrente).

    En conséquence, l’estimation révisée du montant total des dépenses est de 118,9 millions de francs et celle des recettes de 118 millions de francs, en tenant compte d’une utilisation totale de l’autorisation de découvert.

    Le découvert prévu au 31 décembre prochain atteindrait, en effet, 7,89 millions de francs, alors qu’il est plafonné actuellement à 8 millions de francs. On notera que ce découvert s’est élevé à 6,99 millions de francs au 31 décembre 1998.

    Le découvert autorisé ne semble donc plus à même d’assurer dans des conditions satisfaisantes son rôle de couverture temporaire des besoins de paiements des dépenses. On notera qu’une mesure similaire d’adaptation du découvert au volume des opérations du compte avait déjà été opérée par l’article 71 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre 1996).

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    La Commission a adopté l’article 50 sans modification.

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    La Commission a adopté, sur la proposition de votre rapporteur spécial, les articles 44 à 50 sans modification et vous demande d’émettre un vote favorable à leur adoption.

N°1861-43. - Rapport de M. Dominique Baert, au nom de la commission des finances, sur le projet de loi de finances pour 2000. - Comptes spéciaux du Trésor et entreprises publiques.

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© Assemblée nationale

() Pour une analyse plus détaillée des conditions et des conséquences de ces suppressions, on se reportera au commentaire de l’article 44 ci-après.

() Du bon usage des comptes d’affectation spéciale, Laurent Rabaté, Revue française de finances publiques, n° 32, 1990.

() Rapport Assemblée nationale n° 1781, page 15.

() Rapport AN n° 907.

() Cette disposition prévoit, à titre de compensation de l’extinction progressive de la dotation globale de fonctionnement pour l’Ile-de-France, de fixer à 50% la fraction du produit de la taxe directement affectée à la région, dans la limite de 720 millions de francs en 2000, 840 millions de francs en 2001, 960 millions de francs en 2002, 1.080 millions de francs en 2003 et 1.200 millions de francs en 2004 et les années suivantes.