N° 1111

RAPPORT

FAIT

AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),

TOME I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PAR M. DIDIER MIGAUD
Rapporteur général,
Député

SOMMAIRE
____

CHAPITRE III : UNE PROGRESSION MODÉRÉE DES DÉPENSES, MISE AU SERVICE DES VÉRITABLES BESOINS DE LA NATION

I.- L’AUGMENTATION CONTENUE DES CHARGES DE L’ETAT

A.- DES MODIFICATIONS DE STRUCTURE IMPORTANTES
1.- La suppression de certaines procédures d’affectation de recettes par voie de fonds de concours au sein du budget général
2.- Le transfert vers le budget général de crédits précédemment inscrits sur des comptes d’affectation spéciale
3.- L’élargissement du périmètre d’intervention de l’Etat

B.- LA MESURE DE L’ÉVOLUTION DES DÉPENSES

 


1.- Une évolution brute peu significative
2.- Une évolution corrigée des charges de l’Etat qui montre une quasi-stabilisation en francs constants

C.- LES GRANDS AGRÉGATS DE DÉPENSES
1.- Le budget de l’Etat accompagne la croissance retrouvée
2.- Le budget général : l’impact des rébudgétisations
3.- Les comptes spéciaux du Trésor : un excédent important

II.- LE BUDGET DE L’ETAT EN 1999 : UN INSTRUMENT REMANIÉ ET ORDONNÉ AUTOUR DE QUELQUES LIGNES FORTES

A.- LA TRADUCTION DES PRIORITÉS GOUVERNEMENTALES DANS LES BUDGETS MINISTÉRIELS
1.- Le poids des contraintes  : l’inertie des " mesures acquises "
2.- La création des marges de manoeuvre : les économies du projet de loi de finances
3.- Les ajustements de dotations : utiliser les marges de manœuvre
4.- Des transferts aux crédits nets des ministères
5.- Desserrer les rigidités de la dépense publique

B.- LES CHARGES DE PERSONNEL

C.- DES ENGAGEMENTS RÉAFFIRMÉS VIS-À-VIS DES AUTRES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
1.- Les concours de l’Etat aux collectivités locales : le remplacement du pacte de stabilité par le contrat de croissance et de solidarité
2.- Les concours de l’Etat aux régimes de sécurité sociale

D.-  LES LIGNES DE FORCE DE L’ACTION DE L’ÉTAT
1.- La lutte contre l’exclusion
2.- La mobilisation au service de l’emploi
3.- Les autres actions prioritaires
4.- Les interventions

CHAPITRE IV - UNE DIMINUTION SIGNIFICATIVE DU SOLDE BUDGÉTAIRE

 

Chapitre III


Une progression modérée des dépenses, mise au service des véritables besoins de la Nation

 

 

 

LES ORDRES DE GRANDEUR

(en milliards de francs)

 

Montants en 1999

Ecarts sur la loi de finances pour 1998

   

En montants

En %

A.- Dépenses nettes du budget général (a) 1.685,2 + 84,7 + 5,3%
- dette publique brute et garanties 256,7 + 4,6 + 1,8%
- moyens des services civils 611,7 + 37,9 + 6,6%
- interventions publiques 495,2 + 31,1 + 6,7%
- dépenses civiles en capital 78,0 + 5,8 + 8,1%
- dépenses militaires 243,5 + 5,3 + 2,2%
pour mémoire :      
- rémunérations, pensions, charges sociales 652,1 + 41,4 + 6,8%
- dette nette 237,2 + 2,4 + 1,0%
- emploi 161,8 + 6,0 + 3,9%

B.- Charges définitives des comptes spéciaux du Trésor

46,6 - 14,5 - 23,7%

C.- Charges définitives nettes (A+B)

1.731,8 + 70,3 + 4,2%

D.- Découvert des opérations temporaires

0,3 - 4,2 - 92,8%
Charges nettes du budget de l’Etat (A+B+D) 1.732,1 + 66,0 + 4,0%

pour mémoire :
charges nettes hors dépenses d’ordre

1.716,1 + 63,8 + 3,9%
Charges des budgets annexes 105,2 + 1,6 + 1,5%
(a) Montants figurant à l’article d’équilibre, avant déduction des recettes d’ordre venant en atténuation des charges de la dette.

Rappel des hypothèses associées :

- croissance prévue du PIB en 1999 : en valeur : + 3,8%
en volume : + 2,7%

- hausse des prix à la consommation en 1999 en moyenne : +1,3 % (hors tabac + 1,2 %)

 

La loi de finances pour 1998, élaborée pendant l’été 1997 dans les conditions difficiles que l’on sait – marquées par des incertitudes économiques fortes, par les prémices d’un dérapage budgétaire important, pour l’exercice 1997, et par le risque de voir se fermer la porte de l’euro – avait entrepris un profond redéploiement de la dépense publique.

 

Le Gouvernement de M. Lionel Jospin avait également choisi, à juste titre, de ne pas utiliser les artifices budgétaires qui avaient été mis si généreusement à contribution par son prédécesseur. Ainsi, certaines dépenses non exposées en loi de finances initiale pour 1997 étaient à nouveau prises en compte en 1998 ; de même, le compte d’affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l’accession à la propriété " était à nouveau présenté en équilibre, après le tour de passe-passe qui avait conduit à y constater un excédent de 3,5 milliards de francs dans la loi de finances initiale pour 1997.

 

La loi de finances pour 1998 est fondée sur deux principes : solidarité de la Nation et sincérité des comptes publics. Le projet de loi de finances pour 1999 n’y déroge point. Au contraire, il amplifie les mouvements engagés l’année précédente afin de placer notre pays sur la voie d’une croissance plus forte et plus durable, d’une société plus juste et plus humaine. Ce dessein suppose une action forte sur le montant et la structure des dépenses de l’État. Dans le présent projet, les efforts d’économie ne sont pas ménagés, les redéploiements de crédits portent sur des montants élevés, les actions prioritaires sont clairement identifiées et correctement financées. La dépense publique se met au service de la volonté politique : elle n’est plus subie mais assumée.

 

 

 

I.- L’augmentation contenue des charges de l’État

 

Pour autant, la contrainte financière reste forte sur le budget de l’État. L’impact de la charge de la dette, le " choc " prévisible des retraites dans quelques années et le cadre strict imposé aux finances publiques par le pacte de stabilité et de croissance ont été présentés dans le tome I, volume 1 du présent rapport. Au-delà de l’évolution " brute " des agrégats budgétaires d’une année sur l’autre – qui, il est vrai, est seule pertinente au regard des exigences du pacte de stabilité et de croissance – il convient de discerner ce qui, dans la dynamique des dotations budgétaires, relève du mouvement exceptionnel et ce qui relève de phénomènes tendanciels.

 

En effet, une mesure claire et précisément définie du rythme auquel évoluent les charges du budget de l’État est indispensable à l’autorité politique, et au premier chef aux assemblées parlementaires, pour juger des orientations données aux finances de l’État. Or, justement, le projet de loi de finances pour 1999 poursuit les réaménagements de structure de 1998 et procède à des changements de périmètres importants, qui rendent peu pertinente sa comparaison directe avec la loi de finances initiale pour 1998.

 

 

 

A.- Des modifications de structure importantes

 

L’encadré ci-après récapitule les changements de structure qui affectent la présentation du présent projet de loi de finances. Il serait cependant totalement erroné d’en déduire que la loi de finances pour 1998 était construite sur des libertés coupables prises avec l’impératif de sincérité budgétaire, que les modifications proposées auraient vocation à corriger.

 

Au contraire, le Gouvernement s’est engagé sur la voie d’une meilleure exhaustivité et d’une plus grande clarté des comptes de l’État. Chaque étape sur ce chemin difficile marque un progrès par rapport à l’étape précédente ; il est normal que, par un simple effet de miroir, les étapes antérieures paraissent, rétrospectivement, plus éloignées de l’idéal à atteindre.

 

L’incidence globale de ces changements de structure sur les charges du budget de l’État peut être évaluée à 40,8 milliards de francs. Il conviendra donc de déduire cette valeur des agrégats de dépenses extraits du projet de loi de finances pour 1999 si l’on veut effectuer sur des bases correctes une comparaison avec la loi de finances initiale pour 1998.

 

Trois catégories de changements de structure peuvent être distinguées : la suppression de certaines procédures d’affectation de recettes au sein du budget général ; des transferts de crédits entre le budget général et certains comptes d’affectation spéciale ; un élargissement du périmètre d’action de l’État.

 

 

1.- La suppression de certaines procédures d’affectation de recettes par voie de fonds de concours au sein du budget général

 

·  Le mouvement le plus important concerne la suppression du fonds de concours n° 20-2-6-768 recueillant la contribution de La Poste aux charges de pension de ses agents fonctionnaires. Les crédits correspondants, auparavant ouverts en gestion sur le budget des Charges communes (chapitre 32-97 " Pensions ") et constatés en loi de règlement, seront désormais inscrits sur ce même budget dès la loi de finances initiale de l’exercice. Ils représenteraient 14.822 millions de francs en 1999, en augmentation de 4,4% par rapport au montant prévisionnel associé à la loi de finances pour 1998 ().

 

Incidence budgétaire des changements de structure
affectant le projet de loi de finances pour 1998

1.- Suppression de certaines procédures d’affectation de recettes au sein du budget général, par voie de fonds de concours : + 26.071 millions de francs

w  Budgétisation des crédits afférents aux charges de pension des fonctionnaires de La Poste : + 14.822 millions de francs.

w  Budgétisation des crédits " de l’article 6 " de la loi n° 49-1034 du 31 juillet 1949 : + 6.680 millions de francs ;

w  Budgétisation des crédits " de l’article 5 " de la loi n° 48-1268 du 17 août 1948 : + 4.431 millions de francs ;

w  Budgétisation des fonds extra-budgétaires du cadastre (+ 61 millions de francs) et des hypothèques (+ 77 millions de francs) ;

2.- Transferts vers le budget général de crédits précédemment inscrits sur des comptes d’affectation spéciale : incidence nulle sur les charges totales du budget de l’État, pour des masses positives et négatives égales à 4.770 millions de francs

w  Financement du prêt à taux zéro et dépenses accessoires (compte d’affectation spéciale n° 902-30) : 3.940 millions de francs ;

w  Apports aux fonds de garantie gérés par la SOFARIS (compte d’affectation spéciale n° 902-24) : 550 millions de francs ;

.../...

w  Actions du Fonds de soutien aux hydrocarbures (compte d’affectation spéciale n° 902-12) : 280 millions de francs ;

3.- Élargissement du périmètre d’action de l’État : + 14.768 millions de francs

w  Compensation, pour les régions et départements, de la diminution des droits de mutation à titre onéreux : + 8.600 millions de francs ;

w  Prise en charge par l’État de l’allocation de parent isolé : + 4.233 millions de francs ;

w  Subventions accordées à l’ADEME : + 1.935 millions de francs.

 

On doit assurément se réjouir, mais peut-être également s’étonner, de ce que le Gouvernement ait choisi d’interpréter d’une façon plutôt extensive la décision du Conseil constitutionnel n° 94-351 DC du 29 décembre 1994, relative à la loi de finances pour 1995. Dans cette décision, avancée aujourd’hui pour expliquer la budgétisation des crédits de pension de La Poste, le Conseil constitutionnel estimait que les règles d’unité et d’universalité budgétaires " font obstacle à ce que des dépenses qui, s’agissant des agents de l’État, présentent pour lui par nature un caractère permanent ne soient pas prises en charge par le budget ou soient financées par des ressources que celui-ci ne détermine pas " ().

 

Or, il semble à votre Rapporteur général que les dispositions conjuguées de l’article 30 de la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 relative à l’organisation du service public de la poste et des télécommunications et du décret n° 91-49 du 11 janvier 1991 constituent un " faisceau " de règles suffisamment précises pour considérer que la contribution de La Poste aux charges de pension de ses agents est " déterminée " par l’État, au sens où pouvait l’entendre le Conseil constitutionnel.

 

Quoi qu’il en soit, il est très satisfaisant que le Parlement puisse désormais examiner, au sein même des documents budgétaires (), les crédits nécessaires aux charges de pension de la majeure partie de ses agents. La logique voudrait, dès lors, qu’une " budgétisation " identique soit appliquée aux crédits ouverts par voie de fonds de concours pour les charges de pension des agents de l’État détachés auprès d’organismes publics ou semi-publics. Rattachés également au chapitre 32-97 du budget des Charges communes, ces crédits sont ouverts au vu des versements effectués par ces établissements sur le fonds n° 20-2-6-745 et représentent environ 4.640 millions de francs en 1998. Peut-être sera-t-il donné de voir dans un prochain projet de loi de finances l’achèvement du processus engagé cette année ?

 

·  A peine plus réduite par sa portée financière, mais sensiblement plus forte par sa portée symbolique, la budgétisation des " crédits d’article " clôt enfin un épisode parfois tumultueux des relations entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

 

Abondant les dotations de certains chapitres de rémunération, de fonctionnement et d’équipement du budget des Services financiers, sur un fondement juridique aujourd’hui contestable, les crédits d’article ont donné lieu, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1998, à des débats animés qu’il est inutile de rappeler ici.

 

Dans sa décision n° 97-395 DC du 30 décembre 1997, le Conseil constitutionnel a estimé que le maintien du rattachement de ces crédits par voie de fonds de concours, après l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, n’était pas conforme aux dispositions de l’article 19 de cette ordonnance. Il a ensuite pris acte de l’engagement du Gouvernement de réintégrer ces crédits, dès le projet de loi de finances pour 1999, au sein du budget général.

 

En conséquence, le présent projet de loi de finances prévoit une " mesure d’ajustement " (catégorie 10, parmi les mesures de dépenses ordinaires) visant à abonder les crédits de plusieurs chapitres du budget des Services financiers, à hauteur de 6,7 milliards de francs du fait des " crédits de l’article 6 " et de 4,4 milliards de francs pour les " crédits de l’article 5 ". Par ailleurs, la budgétisation des crédits d’article a également un impact sur les crédits de dépenses en capital, à hauteur de 529,3 millions de francs.

 

Incidence sur le budget des services financiers de l’inscription des crédits d’article en loi de finances initiale

(en millions de francs)

 

Chapitre

Montant

31-90 Rémunérations principales 407,6
31-92 Indemnités pour travaux extraordinaires 1.594,4
31-93 Juridictions financières. Indemnités et allocations diverses 52,2
31-94 Indemnités et allocations diverses 4.540,8
31-96 Remises diverses 178,4
31-97 Autres personnels non titulaires. Rémunérations 171,9
33-90 Cotisations sociales. Part de l’

État

52,4
33-91 Prestations sociales versées par l’État 5,5
33-92 Prestations et versements facultatifs 110,8
34-92 Moyens de fonctionnement des services centraux 313,6
34-95 Dépenses d’informatique et de télématique 1.257,6
34-98 Moyens de fonctionnement des services déconcentrés 1.896,9
57-90 Équipements administratifs et techniques 529,3
TOTAL 11.111,5

 

·  Dans le même esprit, et conformément aux dispositions de l’article 112 de la loi de finances pour 1998, le Gouvernement a décidé d’intégrer au budget général les " fonds extra-budgétaires " gérés sur deux comptes ouverts dans les écritures de la direction générale des impôts. Cette intégration majore les charges du budget général de 61 millions de francs, pour le compte 466-224 " Rémunérations accessoires de certains agents de l’État – Cadastre " et de 71 millions de francs pour le compte 466-226 " Rémunérations accessoires de certains agents de l’État – Hypothèques ". Les crédits afférents abondent la dotation du chapitre 31-94 du budget des Services financiers.

 

 

 

2.- Le transfert vers le budget général de crédits précédemment inscrits sur des comptes d’affectation spéciale

 

Les comptes spéciaux du Trésor font partie intégrante du budget de l’État, au même titre que le budget général ou que les budgets annexes. Un transfert de charges entre le budget général et un compte spécial du Trésor modifie la répartition interne des charges du budget de l’État mais pas leur volume global. De tels transferts sont cependant courants, et le présent projet de loi de finances ne déroge pas à la pratique.

 

·  Le transfert le plus important porte sur les crédits de dépenses relatifs à l’accession sociale à la propriété (prêt à taux zéro, participation de l’État au Fonds national d’aide au logement, contribution de l’État au Fonds de garantie de l’accession sociale). Ce sont ainsi 3,9 milliards de francs, au total, qui sont réintégrés au budget général, en provenance du compte d’affectation spéciale n° 902-30 " Fonds pour le financement de l’accession à la propriété ".

 

Conjugué à la clôture de ce compte, proposée par l’article 53 du présent projet, le transfert de crédits () doit mettre fin à l’instabilité des imputations budgétaires que l’on a pu observer ces dernières années. Il contribue également à clarifier les conditions d’intervention de l’État dans le domaine de l’accession sociale à la propriété.

 

A cet égard, il n’est pas inutile d’effectuer la reconstitution des modalités d’imputation budgétaire appliquées aux crédits afférents au prêts à taux zéro depuis la création de la mesure, en 1995. La mobilité des crédits entre les différents supports budgétaires – trois chapitres du budget général et deux comptes d’affectation spéciale – y apparaît clairement excessive et déconnectée de tout lien avec les conditions réelles de réalisation de la dépense ou d’encaissement de la recette afférente.

 

De plus, le dispositif instauré par la loi de finances pour 1997, qui tendait à financer une mission de l’État à caractère permanent par une recette à caractère exceptionnel ne pouvait manquer de heurter quelque peu l’esprit de l’article 18 de l’ordonnance organique de 1959, dont le dernier alinéa dispose qu’" aucune affectation de recettes n’est possible si les dépenses résultent d’un droit permanent reconnu par la loi ". Or, le dispositif du prêt sans intérêt est fondé sur les articles L. 301-1 et L. 301-2 du code de la construction et de l’habitation, qui lui confèrent sans ambiguïté le caractère de " droit permanent reconnu par la loi ".

 

Autorisations de programme (AP) et crédits de paiement (CP) relatifs au financement du prêt à taux zéro

(en millions de francs)

 

 

Budget du Logement

Comptes d’affectation spéciale (c)

TOTAL
des dotations

LFR 4 août 1995 chapitre 65-51 :

AP = 700

CP mesures nouvelles = 700

CAS n° 902-28 :

AP = 1.000

CP mesures nouvelles = 1.000

 

AP = 1.700

CP = 1.700

LFI 1996 chapitre 65-48, art. 40 (a) :

AP = 6.900

CP mesures nouvelles = 3.200

CAS n° 902-28 :

AP = 900

CP mesures nouvelles = 900

 

AP = 7.800

CP = 4.100

Décret d’avance 10 avril 1996 chapitre 65-48, art. 40 :

AP = – 1.000 (b)

CP = – 1.000 (b)

chapitre 65-02 (Charges communes) :

AP = 1.000

CP = 1.000

   

solde AP = 0

solde CP = 0

LFI 1997 chapitre 65-48, art. 40 :

AP = 0

CP services votés = 3.500

CP mesures nouvelles = 0

CAS n° 902-30 :

AP = 7.000

CP services votés = 0

CP mesures nouvelles = 3.500

 

AP = 7.000

CP = 7.000

LFI 1998 chapitre 65-48, art. 40 :

AP = 0

CP = 0

CAS n° 902-30 :

AP = 6.260 (d)

CP services votés = 3.500

CP mesures nouvelles = 3.130

 

AP = 6.260

CP = 6.630

PLF 1999 chapitre 65-48, art. 40 :

AP = 6.260

CP services votés = 0

CP mesures nouvelles = 3.130

CAS n° 902-30 :

AP = 0

CP services votés = 3.130

CP mesures nouvelles = 0

 

AP = 6.260

CP = 6.260

 

(a) Le chapitre 65-51 du budget du Logement a été supprimé par la LFI 1996 et remplacé par un nouvel article (article 40) au sein du chapitre 65-48 du même budget.

(b) Annulation effectuée par l’arrêté du 10 avril 1996 associé au décret d’avance du même jour.

(c) CAS n° 902-28 : Fonds pour l’accession à la propriété ; CAS n° 902-30 : Fonds pour le financement de l’accession à la propriété.

(d) Après mise en œuvre d’une mesure d’économie de 740 millions de francs.

 

Le Gouvernement, à travers les dispositions retenues dans le présent projet, a engagé le processus visant à mettre un terme à cette situation fragile sur le plan juridique : les crédits du prêt à taux zéro seront désormais imputés sur le chapitre 65-48, article 40, du budget du Logement ; seul le solde des crédits " services votés " en 1999 est financé cette année là sur le CAS n° 902-30 ; l’extinction progressive de la contribution exceptionnelle des organismes collecteurs de la participation des employeurs à l’effort de construction est programmée, dans le cadre de l’article  39 du présent projet ; l’affectation au CAS n° 902-30 du produit de cette contribution est maintenue pour l’année 1999. Le montant de la dotation correspondant au transfert s’élèverait, en 1999, à 3.130 millions de francs.

 

Tout au plus doit-on remarquer que, dans le dispositif mis en place par la LFI 1997 comme dans celui proposé par le PLF 1999, l’instauration puis la reconduction d’une " contribution exceptionnelle " supérieure au montant des crédits ouverts sur le compte d’affectation spéciale aboutit à placer ce compte en excédent, ce qui revient à faire financer une partie des dépenses du budget général ayant le même objet par une ressource dite " affectée ". D’ailleurs, la clôture programmée du CAS n° 902-30 au 31 décembre 1999, proposée par l’article 53 du présent projet, implique que les trois dernières annuités de la contribution des organismes collecteurs du " 1% logement " devront trouver un autre mode d’imputation budgétaire, la solution la plus vraisemblable étant leur intégration au sein des recettes du budget général.

 

Par ailleurs, le projet de loi de finances pour 1999 prévoit que sont également imputées sur le budget du Logement, en provenance du CAS n° 902-30, les dotations représentatives :

 

– de la contribution de l’État au fonds de garantie à l’accession sociale (FGAS) au titre des prêts prévus à l’article L. 312.1 du code de la construction et de l’habitation ; cette dotation est inscrite sur le chapitre 65-50 " Contribution de l’État au fonds de garantie de l’accession sociale " ; elle s’élève à 300 millions de francs en 1999 au lieu de 260 millions de francs en 1998 ;

 

– du paiement à la société de gestion du FGAS des frais de gestion afférents au prêt à taux zéro ; cette dotation est inscrite sur le chapitre 44-30, article 50 (nouveau) ; elle s’élève à 10 millions de francs en 1999 comme en 1998 ;

 

– de la fraction de la contribution de l’État au fonds national de l’aide au logement (FNAL) qui était inscrite sur le CAS n° 902-30 ; la dotation correspondante, soit 500 millions de francs en 1999 comme en 1998, est désormais fondue avec les crédits représentant l’autre fraction de la contribution de l’État au FNAL, sur le chapitre 46-40, article 30.

 

·  Deux autres transferts, d’ampleur moindre, aboutissent à augmenter les charges du budget général. D’une part, la suppression du compte d’affectation spéciale n° 902-12 " Fonds de soutien aux hydrocarbures ou assimilés ", proposée par l’article 51 du projet de loi, équivaut à un transfert de 280 millions de francs sur l’article 30 (nouveau) du chapitre 62-92 " Actions dans les domaines de l’énergie et des matières premières " du budget de l’Industrie. Après prise en compte d’une économie de 4 millions de francs, le montant des autorisations de programme et des crédits de paiement inscrits sur le chapitre précité du budget de l’Industrie s’établit à 276 millions de francs.

 

D’autre part, les apports aux fonds de garantie gérés par la Sofaris seraient désormais financés uniquement par des crédits inscrits sur le chapitre 44-95 " Participation à divers fonds de garantie " du budget des Charges communes. Il est ainsi proposé de transférer une dotation de 550 millions de francs, précédemment inscrite sur le CAS n° 902-24 " Produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés ", sur le chapitre précité du budget des Charges communes.

 

 

 

3.- L’élargissement du périmètre d’intervention de l’État

 

Trois opérations proposées par le présent projet de loi de finances marquent un élargissement sensible du périmètre d’intervention de l’État. Les charges correspondantes n’ont, à l’évidence, pas leur pendant dans la loi de finances pour 1998. Elles constituent donc des charges totalement nouvelles.

 

·  L’abaissement des droits de mutation à titre onéreux, proposé par l’article 27 du projet de loi de finances, serait compensé à due concurrence en 1999 par une dotation inscrite sur le budget de l’Intérieur :

 

– 5.300 millions de francs sur le chapitre 41-55 (nouveau) " Dotation de compensation aux régions des pertes de recettes fiscales immobilières ", pour la suppression des droits de mutation à titre onéreux dus aux régions sur les cessions d’immeubles à usage d’habitation et à usage professionnel ;

 

– 3.300 millions de francs sur le chapitre 41-56 " Dotation générale de décentralisation ", pour la diminution des droits de mutation à titre onéreux revenant aux départements sur les cessions d’immeubles à usage professionnel.

 

·  Le Gouvernement a décidé d’unifier les modes de financement des prestations de solidarité garantissant un minimum de ressources. Ainsi, comme le RMI ou l’allocation pour adulte handicapé, l’allocation de parent isolé serait désormais financée par le budget de l’État et non plus par la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF). Les crédits afférents sont inscrits sur le chapitre 46-20 (nouveau), article 10, " Contribution de l’État au financement de l’allocation de parent isolé ", pour un montant de 4.233 millions de francs en 1999. Au demeurant, la CNAF conserverait la gestion de cette prestation, comme l’indique clairement l’intitulé de l’article sur lequel sont inscrits les crédits : " Versement à la Caisse nationale des allocations familiales ".

 

Cette clarification légitime des compétences ne modifie pas le montant des dépenses des administrations publiques, mais simplement leur répartition. La mesure s’inscrit dans le cadre de la redéfinition de la politique familiale. En effet, les allocations familiales ne seront plus sous conditions de ressources à partir de 1999, ce qui majorera les charges pesant sur la CNAF. En prenant à sa charge l’allocation de parent isolé, l’État préserve, dans ses grandes lignes, l’équilibre financier de la CNAF. La dépense nouvelle supportée par l’État du fait de ce transfert de charges devrait être partiellement compensée par la réforme du quotient familial, proposée dans l’article 2 du présent projet, qui devrait augmenter les recettes tirées de l’impôt sur le revenu de 3,9 milliards de francs environ.

 

· Enfin, la création d’une taxe générale sur les activités polluantes, proposée par l’article 30 du projet de loi de finances, en remplacement de quatre autres taxes précédemment affectées à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), conduit à ce qu’une dotation budgétaire soit substituée au produit de ces quatre taxes pour financer les actions de l’ADEME.

 

Les crédits qu’il est proposé d’ouvrir à ce titre en 1999 s’élèvent à 1.935 millions de francs, montant égal au produit de la taxe générale sur les activités polluantes tel qu’il est évalué à la ligne 0067 de l’annexe des voies et moyens. Ils se répartissent entre trois supports budgétaires :

 

– 167 millions de francs sont inscrits sur le chapitre 62-92 " Actions dans les domaines de l’énergie et des matières premières " du budget de l’Industrie, afin de poursuivre les actions de promotion de l’utilisation rationnelle des ressources énergétiques, ainsi que du développement et de la diversification des productions et des consommations d’énergies renouvelables ;

 

– 145 millions de francs sont inscrits sur le chapitre 44-20 " Subventions à divers organismes " du budget de l’Environnement, destinés au renforcement des moyens de fonctionnement de l’ADEME ;

 

– 1.623 millions de francs sont inscrit sur le chapitre 67-30 (nouveau) " Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie " du budget de l’Environnement, destinés à apporter des financements dans divers domaines d’intervention de l’ADEME, comme le ramassage des huiles usagées, les travaux d’isolation acoustique chez les riverains des aérodromes ou la réhabilitation des sols et sites pollués.

 

 

 

B.- La mesure de l’évolution des dépenses

 

 

1.- Une évolution brute peu significative

 

Les aménagements apportés au principe général d’unité budgétaire font que le budget de l’État se compose de plusieurs éléments différents : budget général, comptes spéciaux du Trésor et budgets annexes. Les règles afférentes à ces différents supports sont définies par l’ordonnance organique du 2 janvier 1959.

 

Mesurer l’évolution des charges de l’État nécessite donc de choisir, pour commencer, un ou plusieurs agrégats qui peuvent être considérés comme suffisamment pertinents pour donner une vision précise des phénomènes déterminant ces charges. Les budgets annexes, qui sont équilibrés par construction et dont l’évolution est régulière et modérée sont généralement exclus de tels agrégats.

 

Clairement, la seule considération du budget général est imparfaite, bien que celui-ci constitue le " noyau dur " de l’action de l’État. En effet, les comptes spéciaux du Trésor retracent des dépenses qui couvrent bien des charges pesant sur l’État, même si elles sont financées par des recettes définies, comme dans le cas des comptes d’affectation spéciale, ou si elles se rapportent à des opérations de nature particulière, comme les opérations monétaires, les opérations industrielles ou commerciales effectuées par les services de l’État, etc.

 

D’ailleurs, dans les " Observations présentées par le Gouvernement sur le recours dirigé [devant le Conseil constitutionnel] contre la loi de finances pour 1998 " (), le Gouvernement indiquait clairement que " les comptes spéciaux du Trésor, au même titre que le budget général et les budgets annexes, font partie intégrante du budget de l’État tel qu’il est défini à l’article 16 de l’ordonnance du 2 janvier 1959 ".

 

De par leur nature même, les opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor doivent être comptées pour leur charge nette seulement. Le choix reste alors ouvert entre deux modes de comptabilisation des charges définitives des comptes spéciaux du Trésor () :

 

– les comptes spéciaux seraient retenus pour leur seule " charge nette ", différence entre les crédits de dépenses et les évaluations de recettes présentées à l’appui du projet de loi de finances ;

 

– au contraire, les comptes spéciaux seraient retenus pour le montant total de leurs charges, sans procéder à une quelconque " contraction " entre dépenses et recettes.

 

La première démarche cherche à tirer les conséquences ultimes de la notion d’affectation de recettes : la dépense ne pouvant être engagée que parce qu’une recette doit être à ce titre encaissée, la charge réelle pour le budget de l’État ne doit être comptée que pour le solde. Dans cette optique, les " charges du budget de l’État " sont constituées de la somme des charges du budget général, de la charge nette des opérations temporaires et de la charge nette des opérations définitives des comptes d’affectation spéciale.

 

Cette approche est celle traditionnellement retenue par le Gouvernement depuis le projet de loi de finances pour 1987 (à l’exception du projet de loi de finances pour 1989). Elle conduit à mettre l’accent sur l’évolution des charges du budget général. En effet, puisque les comptes d’affectation spéciale ont vocation à financer leurs dépenses par le biais de ressources affectées, leur solde est généralement nul.

 

En revanche, l’agrégat ainsi déterminé est particulièrement sensible à la répartition des charges entre budget général et comptes d’affectation spéciale. Des modifications dans cette répartition affectent l’agrégat sans pour autant signifier une variation effective des charges de l’État. Les transferts évoqués ci-avant, portant sur le financement du prêt à taux zéro, montrent que les crédits du budget général augmentent, de ce fait, de 3,94 milliards de francs, tandis que les crédits du CAS n° 902-30 diminuent d’un montant égal. Pourtant, toutes choses égales par ailleurs, l’effort de l’État pour le prêt à taux zéro n’est en rien atténué ou renforcé entre l’année 1998 et l’année 1999.

 

La seconde démarche s’appuie sur le fait que les dépenses imputées sur les comptes d’affectation spéciale ne sont pas, par nature, différentes de celles qui peuvent être imputées sur le budget général. L’exemple des dotations destinées aux apports de l’État aux fonds de garantie gérés par la Sofaris illustre clairement qu’une dépense peut être financée la même année, concurremment, par des crédits inscrits sur le chapitre 44-95 du budget des Charges communes et par des crédits inscrits sur le CAS n° 902-24.

 

Financement des dotations " fonds de garantie " de la Sofaris

(en millions de francs)

 

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

chapitre 44-95 (a)

120,5

671,8

115,0

350,0

170,0

127,5

CAS n° 902-24

350,0

0,0

190,0

130,0

400,0

500,0

TOTAL

470,5

671,8

305,0

480,0

570,0

627,5

 

(a) budget des Charges communes

 

Dans cette approche, les " charges du budget de l’État " sont constituées par la somme des crédits du budget général, de la charge nette des opérations temporaires et des crédits de dépenses définitives des comptes d’affectation spéciale. L’agrégat ainsi constitué est, au demeurant, explicitement inscrit dans le tableau d’équilibre. C’est celui qui est traditionnellement retenu dans les évaluations présentées par la Commission des finances.

 

En contrepartie de sa plus grande exhaustivité et de sa meilleure représentativité, l’agrégat ainsi calculé est sensible à l’importance des opérations de cessions de titres publics, qui ont porté sur des montants très variables ces dernières années.

 

Enfin, une nouvelle question tient au traitement qu’il convient de réserver aux recettes venant en atténuation des charges de la dette. La modernisation du mode de financement de l’État a provoqué, depuis le milieu des années quatre-vingt, une forte augmentation des recettes en atténuation des charges de la dette (ou " recettes d’ordre "), qui sont également caractérisées par leur instabilité d’une année sur l’autre.

 

Ainsi, l’évaluation des recettes d’ordre associée au projet de loi de finances pour 1998 s’élevait à 13,8 milliards de francs. L’évaluation révisée pour 1998, associée au présent projet de loi de finances, se situe à 21,4 milliards de francs. L’évaluation présentée pour les recettes d’ordre à encaisser en 1999 ressort à 16 milliards de francs.

 

C’est pourquoi, depuis l’exposé général des motifs du projet de loi de finances pour 1994, les crédits du budget général, et par voie de conséquence le montant présenté pour les charges de l’État, sont exprimés en termes de dette nette, c’est-à-dire après avoir soustrait du montant total des crédits concernés la part " couverte " par les recettes d’ordre.

 

Les approches en termes de dette brute et en termes de dette nette sont aussi pertinentes l’une que l’autre. La première tend à se calquer plus exactement sur le formalisme budgétaire : elle se situe ainsi dans la même perspective que le tableau d’équilibre. La seconde s’avère mieux adaptée à l’analyse du budget au plan économique.

 

En définitive, quatre agrégats peuvent être valablement utilisés pour juger de l’évolution des charges du budget de l’État. Si l’on se limite à l’agrégat retenu par le Gouvernement et à celui retenu par la Commission des finances, les éléments suivants apparaissent :

 

– l’agrégat retenu par le Gouvernement (ligne C. du tableau ci-avant) montre une augmentation des charges du budget égale à 4,7%, avant correction des effets de structure évoqués précédemment au A. ;

 

– l’agrégat retenu par la Commission des finances (ligne B. du tableau ci-avant) indique une progression de 3,96%. Le décalage de 0,7 point qui peut être constaté avec l’agrégat du Gouvernement tient à deux facteurs :

 

w  à hauteur de + 0,1 point : l’augmentation des recettes d’ordre entre la loi de finances pour 1998 et le projet de loi de finances pour 1999, qui dynamise le comportement des agrégats exprimés en termes de dette brute, en particulier celui de la Commission des finances ;

 

 

 

CHARGES BUDGÉTAIRES AVANT CORRECTION DES CHANGEMENTS DE PÉRIMÈTRE :

LES AGRÉGATS ET LEUR TAUX D’ÉVOLUTION

(en milliards de francs)

 

 

LFI 1997

Exécution
1997 (a)

LFI
1998

 

PLF 1999

Evolution

1999/1998

(en %)

1.- Dépenses nettes du budget général 1.582,00 1.586,93 1.600,48 1.685,21 + 5,29%
2.- Pour mémoire : dépenses d’ordre relatives à la dette 17,98 17,38 13,81 16,00  
Opérations définitives des comptes d’affectation spéciale :          
3.- dépenses 53,29 87,28 61,02 45,56  
4.- charge nette - 3,47 - 1,98 0,04 - 3,44  
5.- Charges définitives (= 1 + 3) 1.635,29 1.674,20 1.661,51 1.731,77 + 4,23%
6.- Charge nette des opérations temporaires 2,77 - 0,34 4,56 0,33  
Charges du budget de l’Etat (présentation du tableau d’équilibre)          
A.- Budget général + charge nette des comptes spéciaux du Trésor (= 1 + 4 + 6) 1.581,30 1.584,61 1.605,08 1.682,10 + 4,80%
B.- Charges définitives + charge nette temporaire ( = 1 + 3 + 6) 1.638,06 1.673,87 1.666,07 1.732,10 + 3,96%
Charges du budget de l’Etat (en termes de dette nette)          
C.- Budget général – dépenses d’ordre + charge nette des comptes spéciaux du Trésor
( = 1 – 2 + 4 + 6) (Présentation du PLF)

1.563,32

1.567,24

1.591,27

1.666,09

+ 4,70%
D.- Charges définitives – dépenses d’ordre + charge nette temporaire (= 1 – 2 + 3 + 6) 1.620,08 1.656,49 1.652,25 1.716,10 + 3,86%
(a) Hors FMI et hors fonds de concours (égaux à 68,5 milliards de francs en 1997). Dépenses nettes du budget général y compris fonds de concours : 1.655,44 milliards de francs.

 

 

w  à hauteur de – 0,8 point : la réduction prévue des opérations de cessions de titres publics entre 1998 et 1999. Celles-ci donneraient lieu à l’encaissement de 17 milliards de francs de recettes, limitant donc à ce même montant les crédits inscrits sur le CAS n° 902-24. La progression des charges définitives des comptes d’affectation spéciale en est, dès lors, freinée de façon sensible.

 

 

 

2.- Une évolution corrigée des charges de l’État qui montre
une quasi stabilisation en francs constants

 

Les développements présentés au point A. ci-avant ont montré que les charges du budget de l’État seraient, en 1999, majorées de 40,8 milliards de francs du fait d’éléments exceptionnels relevant de changements de périmètre. Il convient donc de défalquer cette somme des montants afférents à l’exercice 1999, afin d’effectuer une comparaison pertinente sur la base du périmètre constant de 1998.

 

La progression de l’agrégat usuellement présenté par le Gouvernement ressortirait alors à 2,14%. Celle de l’agrégat retenu par la Commission des finances s’établirait à 1,51%.

 

 

 

CHARGES BUDGÉTAIRES :
TAUX D’ÉVOLUTION CORRIGÉ DES CHANGEMENTS DE PÉRIMÈTRE
(a)

 

1998

1999

Evolution
(en %)

Charges du budget de l’Etat
(présentation du tableau d’équilibre)
     
· Budget général + charge nette des CST 1.605,08 1.641,26

+ 2,25%

·  Charges définitives + charge nette temporaire 1.666,07 1.691,26

+ 1,51%

Charges du budget de l’Etat
(en termes de dette nette)
(b)
     
· Budget général + charge nette des CST 1.591,27 1.625,25

+ 2,14%

·  Charges définitives + charge nette temporaire 1.652,25 1.675,26

+ 1,39%

(a) Corrections dues aux changements de périmètre du budget de l’Etat = 40,8 milliards de francs.

(b) Rappel : dépenses d’ordre venant en atténuation des charges de la dette :

- 13.813 millions de francs en LFI 1998

- 16.004 millions de francs en PLF 1999

 

 

 

Ainsi, compte tenu d’une prévision d’inflation établie à 1,3% dans le présent projet de loi de finances, le montant des charges de l’État en 1999, considéré dans le périmètre de 1998, serait quasiment stabilisé, avec une progression limitée à 0,2%.

 

Ce constat objectif et indiscutable conduit à relativiser quelque peu les appréciations tendancieuses qui courent ça et là sur un prétendu " dérapage ", voire une supposée " explosion ", de la dépense publique. Les faits sont là : le budget est bien tenu.

 

 

 

C.- Les grands agrégats de dépenseS

 

 

1.- Le budget de l’État accompagne la croissance retrouvée

 

Le plafond des charges définitives prévu par le présent projet s’élève à 1.731,8 milliards de francs. En ajoutant la charge nette des opérations temporaires, les charges du budget de l’État en 1999 seraient, au total, de 1.732,1 milliards de francs.

 

En apparence, le rapport des charges nettes de l’État au PIB (en prévisions initiales) diminuerait très légèrement, passant de 19,7% du PIB dans les estimations associées à la loi de finances pour 1998 à 19,6% du PIB dans le projet de loi de finances pour 1999. Pourtant, la comparaison entre le taux de croissance nominal du PIB en 1999, soit 3,8%, et le taux de croissance des charges nettes de l’État en 1999, soit 4%, devrait conduire à affirmer, au contraire, que le poids des charges de l’État dans le PIB doit s’accroître, le second de ces taux étant supérieur au premier.

 

 

LES CHARGES NETTES DU BUDGET DE L’ÉTAT : PRÉVISIONS INITIALES

(Montants en milliards de francs ; évolutions et rapports en pourcentage)

 

 


A.


PIB
prévu

(a)


B.


Croissance
prévue

(a)


C.

Charges
définitives
nettes
+ charge
temporaire

(b)


D.



Évolution


E.



Part dans
le PIB
(C/A)


F.

Charges définitives nettes + charge
temporaire
– recettes d’ordre


(b)


G.



Évolution

1985

4.640 7,5 1.007,6 + 5,7 21,7 1.006,7 + 5,7

1986

4.848,4 6,1 1.046,9 + 3,9 21,6 1.045,1 + 3,8

1987

5.125,2 4,5 1.095,5 (c) + 4,6 21,3 1.094,0 + 4,7

1988

5.472,8 4,4 1.145,3 (d) + 4,55 20,9 1.141,5 + 4,3

1989

5.881,8 5,0 1.167,7 + 1,95 (e) 19,9 1.162,7 + 1,85

1990

6.350,7 5,5 1.233,2 + 5,6 19,4 1.227,2 + 5,55

1991

6.843,7 5,4 1.304,2 + 5,8 19,1 1.297,7 + 5,7

1992

7.106,4 5,05 1.350,0 + 3,5 19,0 1.343,4 + 3,5

1993

7.502,9 5,5 1.410,6 + 4,5 18,8 1.402,7 + 4,4

1994

7.331,9 3,4 1.494,6 + 6,0 (f) 20,4 1.477,5 + 5,3 (g)

1995

7.731,6 5,1 1.537,9 + 2,9 19,9 1.520,8 + 2,9

1996

8.133 4,9 1.613,5 + 4,9 (h) 19,8 1.596,6 (i) + 5,0 (j)

1997

8.169,7 3,5 1.638,1 + 1,5 20,05 1.620,1 + 1,5

1998

8.447,7 4,2 1.666,1 (k) + 1,7 (k) 19,7 1.652,3 (k) + 2,0

1999

8.821,4 3,8 1.732,1 (l) + 4,0 (l) 19,6 1.716,1 (l) + 3,9

 

(a) Valeurs aux prix courants. Prévisions du rapport économique et financier associé au projet de loi de finances.

(b) Hors FMI. Les charges des budgets annexes, sans incidence sur l’équilibre, ne sont pas prises en compte.

(c) Dont 30 milliards de francs sur le compte d’affectation des produits de la privatisation n° 902-21, et sur celui-ci, 16,278 milliards de francs destinés aux versements à la CADEP, ayant la nature d’opérations de trésorerie au regard de l’ordonnance organique du 2 janvier 1959. Hors CADEP, les charges prévues s’élevaient à 1.079,2 milliards de francs, en augmentation de 3,1% sur 1986.

(d) Dont 50 milliards de francs sur le compte de privatisation, et sur celui-ci, 29,75 milliards de francs destinés à la CADEP. Hors CADEP, les charges prévues atteignaient 1.115,55 milliards de francs, soit une progression annuelle de 3,4%.

(e) + 4,7% hors CADEP en 1988.

(f) Évolution par rapport au " tendanciel 1993 " : + 2,5 %.

(g) Evolution par rapport au " tendanciel 1993 " : + 2,4%.

(h) Evolution par rapport à la loi de finances initiale. Sur la loi de finances rectifiée : + 0,3%.

(i) Dont 5,5 milliards de francs affectés à la CADEP. Croissance hors recettes d’ordre et hors CADEP : + 2 %.

(j) Evolution par rapport à la loi de finances initiale. Sur la loi de finances rectifiée : + 0,7%.

(k) Y compris 2 milliards de francs de charges nouvelles : réintégration de fonds de concours et compte d’indemnisation des porteurs d’emprunts russes, représentant plus de 0,01 point de PIB et 0,12 point d’augmentation.

(l) Y compris 40,8 milliards de francs de charges nouvelles en loi de finances initiale (réintégration de fonds de concours, suppression de procédures d’affectation de recettes, prise en charge de l’allocation de parent isolé, etc.).

 

 

LES CHARGES NETTES DU BUDGET DE L’ÉTAT : EXÉCUTION
(y compris fonds de concours)

(Montants en milliards de francs ; évolutions et rapports en pourcentage)

 

 


A.



PIB



B.


Croissance
aux prix
courants


C.

Charges
définitives
nettes
+ charge
temporaire

(a)


D.



Évolution


E.


Part dans
le PIB
(C/A)


F.

Charges définitives nettes + charge temporaire
- recettes d’ordre

(a)


G.



Évolution

1985

4.700,1 7,8 1.075,1 + 6,1 22,9 1.073,3 + 6,1

1986

5.069,3 7,9 1.126,4 (b) + 4,8 22,2 1.121,8 + 4,5

1987

5.336,7 5,3 1.227 (c) + 8,9 23 1.220,2 + 8,8

1988

5.735,1 7,5 1.171,2 (d) - 4,55 20,4 1.165 - 4,5

1989

6.159,7 7,4 1.241,6 + 6 (e) 20,2 1.234,5 + 6

1990

6.509,5 5,7 1.297,7 + 4,5 19,9 1.284,9 + 4,1

1991

6.776,2 4,1 1.367,8 + 5,4 20,2 1.354,6 + 5,4

1992

6.999,5 3,3 1.455,8 + 6,4 20,8 1.438,9 + 6,2

1993

7.077,1 1,1 1.570,6 (e) + 7,9 21,2 1.540,1 + 7

1994

7.389,7 4,4 1.608,7 (f) + 2,4 21,8 1.586 + 3

1995

7.662,4 3,7 1.657,6 (g) + 3,1 21,6 1.629 + 2,7

1996

7.871,7 2,7 1.675,9 + 1,1 21,3 1.656,3 + 1,7

1997

8.137,1 3,4 1.742,4 (h) + 4,0 21,4 1.725,0 + 4,1

 

(a) Hors FMI. Les charges des budgets annexes, sans incidence sur l’équilibre, ne sont pas prises en compte.

(b) Dont 4,075 milliards de francs sur le compte d’affectation des produits de la privatisation n° 902-21, intégralement versés à la CADEP et constituant de ce fait des opérations de trésorerie. Hors CADEP, les charges budgétaires représentaient 1.122,33 milliards de francs, en augmentation de 4,4 % sur 1985.

(c) Dont 66,824 milliards de francs sur le compte de privatisation, et sur celui-ci, 40,588 milliards de francs au titre des versements à la CADEP. Hors CADEP, les charges budgétaires s’élevaient à 1.145,85 milliards de francs, soit une croissance de 2,1% par rapport à 1986.

(d) Dont 5,591 milliards de francs sur le compte de privatisation, et sur celui-ci, 2,128 milliards de francs au titre des versements à la CADEP. Hors CADEP, les charges budgétaires représentaient 1.169,1 milliards de francs, en augmentation de 2,2% sur 1987.

(e) Dont 46,8 milliards de dépenses en contrepartie de recettes de privatisation : 18 milliards de francs au budget général et 28,8 milliards de francs de charges du compte d’affectation des produits de cession d’actifs publics.

(f) Dont 61,8 milliards de francs de dépenses en contrepartie de recettes de privatisation, dont 50 milliards de francs au budget général.

(g) Dont 21,09 milliards de francs de dépenses en contrepartie de recettes de privatisation : 14,5 milliards de francs ont été versés sur le compte d’affectation spéciale n° 902-24 et 6,59 milliards de francs sur le compte d’affectation spéciale n° 902-27.

(h) Dont 60,96 milliards de francs de dépenses en contrepartie de recettes de privatisations (imputées sur le compte d’affectation spéciale n° 902-24).

 

 

En fait, la légère diminution du ratio de charges nettes de l’État évoquée ci-avant relève pour l’essentiel d’une illusion d’optique. En effet, il n’est pas pertinent de comparer directement d’une année sur l’autre les ratios portés dans le tableau précédent, pour en tirer des conclusions sur la diminution ou l’augmentation desdits ratios.

 

Ceux-ci sont déterminés à partir des estimations de PIB associées à la loi de finances initiale ou au projet de loi de finances. Or, entre la loi de finances de l’année n (par exemple 1998) et le projet de loi de finances de l’année n + 1 (1999), l’estimation du PIB de l’année n peut avoir été révisée. Ainsi, le PIB 1998 évalué dans la LFI 1998 était de 8.447,7 milliards de francs. Le cadrage macro-économique associé au projet de loi de finances pour 1999 indique un taux de croissance du PIB en valeur de 3,8%, pour une valeur du PIB de 8.821,4 milliards de francs en 1999. Ainsi, la valeur du PIB 1998 aujourd’hui estimée est de 8.821,4 / (1 + 3,8%), soit 8.498,5 milliards de francs.

 

Dans ces conditions, le ratio de charges nette de l’année 1998 tel qu’on peut le mesurer au mieux aujourd’hui s’établit, en fait, à 1.664,1 / 8.498,5, soit 19,6%, ou plus précisément 19,58%. Pour sa part, le ratio de charges nettes de l’année 1999 s’établit à 1.732,1 / 8.821,4, soit 19,6%, ou plus précisément 19,64%. On retrouve bien, lorsque la précision du calcul est poussée à la deuxième décimale (c’est-à-dire en fait au dix millième de PIB près), la légère augmentation suggérée ci-avant.

 

En tout état de cause, il est honnête d’affirmer que, à 0,1 point de PIB près, le poids des charges nettes de l’État dans le PIB devrait rester stable en 1999, malgré la prise en compte dans le budget de l’État de 40,8 milliards de francs au titre d’effets de structure, qui grèvent le ratio de charges nettes à hauteur de 0,46 point de PIB.

 

En exécution, la hausse du ratio de charges nettes en 1997 est due, pour l’essentiel, au volume très important d’opérations de cessions de titres publics, qui, à hauteur de 60,96 milliards de francs, ont augmenté de 0,75 point de PIB le part relative des charges de l’État.

 

 

 

2.- Le budget général : l’impact des rebudgétisations

 

La progression globale des crédits demandés pour le budget général provient entièrement des dotations relatives aux crédits pour dépenses civiles. Après déduction de 306,7 milliards de francs de remboursements et dégrèvements, le montant des crédits nets du budget général, inscrits dans l’article d’équilibre est fixé à 1.685,2 milliards de francs, en augmentation de 5,3% par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

 

 

 

CRÉDITS DE DÉPENSES NETTES DU BUDGET GÉNÉRAL

(Loi de finances initiale)

(En milliards de francs courants)

       


1995





 



PLF


Evolution

1999/1998

 

1992

1993

1994


LFI
(b)

LFI

+

LFR

1996

1997

1998

1999

(en %)

Dépenses ordinaires civiles 991,8 1.035,5 1.121,8 1.163,3 1.204,3 1.232,3 1.266,7 1.290,0 1.363,7 + 5,7%
Dépenses civiles en capital 89,6 88,8 89,1 86,2 88,0 84,4 71,9 72,2 78,0 + 8,1%
Dépenses militaires (a) 240 245,6 242,6 244,8 239,3 241,5 243,3 238,3 243,5 + 2,2%
Dépenses totales 1.321,8 1.369,9 1.429,6 1.494,3 1.531,5 1.558,2 1.582,0 1.600,5 1.685,2 + 5,3%
(a) Y compris pensions militaires.

(b) Montants après correction des majorations pour pension (art. 34 de la loi de finances pour 1995 annulé par le Conseil constitutionnel).

 

·  En valeur absolue, la plus forte progression est observée sur les crédits de dépenses ordinaires civiles. Ils progresseraient en 1999 de 73,7 milliards de francs, soit une augmentation de 5,7% par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

 

Cette évolution dynamique doit être relativisée par les effets de structure détaillés ci-avant. Ceux-ci concernent, en effet, pour leur plus grande part, les dépenses ordinaires civiles, à hauteur de 39,5 milliards de francs environ. Hors effets de structure, l’évolution des dépenses ordinaires civiles ressort donc à 34,2 milliards de francs, soit + 2,7%.

 

Sur le titre I (dette publique et garanties), l’augmentation des crédits nets de remboursements et dégrèvements serait de 4,6 milliards de francs. Ceci traduit la modération de la charge de la dette, encore plus sensible lorsqu’on raisonne en termes de dette nette. Des recettes d’ordre plus abondantes en 1999 qu’en 1998 ramèneraient la progression de la charge de la dette à 2,4 milliards de francs seulement, soit une augmentation de 1%.

 

Le titre III ressent l’impact des charges de personnels civils, qui s’élèveraient à 515,7 milliards de francs (), en augmentation de 39 milliards de francs, dont 16,6 milliards de francs pour les rémunérations et charges sociales et 22,4 milliards de francs pour les pensions. Une fois défalqués 14,8 milliards de francs dus à la budgétisation des pensions de La Poste, la progression des crédits de pensions civiles revient à 7,6 milliards de francs. Par ailleurs, la budgétisation des crédits d’article touche à la fois les chapitres de rémunération, de charge sociales et de pensions, pour un montant total de 10,7 milliards de francs.

 

Les crédits du titre IV augmentent de 31,1 milliards de francs. Sur ce montant, les budgétisations représentent 14 milliards de francs (), ramenant la croissance " autonome " du titre IV à 17,3 milliards de francs.

 

·  Les dépenses civiles en capital constituent, en valeur relative, le poste de crédits le plus dynamique au sein du budget général. Leur progression s’établit à 5,8 milliards de francs (+ 8,1%). En tenant compte de l’effet des changements de périmètre, les crédits de paiement pour dépenses civile en capital sur le budget général apparaissent en fait en léger recul (300 millions de francs).

 

· Les dépenses militaires progressent quasiment en phase avec la norme de croissance des dépenses de l’État de 1% en volume qu’avait fixé le Gouvernement dans les lettres de cadrage envoyées aux ministres au printemps dernier. Elles s’établiraient en 1999 à 243,5 milliards de francs au total.

 

Les dépenses militaires ordinaires sont quasiment inchangées, passant de 157,3 à 157,5 milliards de francs. Cette stabilité globale recouvre des mouvements contrastés. L’augmentation des charges de personnel hors pension (+ 2,3 milliards de francs) est la résultante des hausses de rémunérations consécutives à l’accord salarial de février 1998 et des effets de la loi de programmation militaire en 1999, qui tendent à la fois à augmenter et à diminuer les crédits. Les charges de pension sont stables ; on doit noter l’ajustement de la subvention au Fonds spécial des ouvriers des établissements industriels de l’Etat (– 1,2 milliard de francs), partiellement compensé par l’augmentation du taux de cotisation employeur au titre de l’assurance vieillesse (+ 684 millions de francs) et par un ajustement aux besoins de 60 millions de francs. Les moyens de fonctionnement sont globalement réduits de 2,1 milliards de francs, dont notamment 900 millions de francs au titre de la loi de programmation militaire en 1999, 320 millions de francs au titre des économies entraînées par la dissolution de la direction des centres d’essais nucléaires () et 400 millions de francs pour l’entretien programmé des matériels.

 

Les dépenses militaires en capital retrouveraient, en 1999, le niveau prévu par la loi de programmation militaire, soit 86 milliards de francs.

 

 

 

3.- Les comptes spéciaux du Trésor : un excédent important

 

La charge nette des comptes spéciaux du Trésor prévue pour 1999 serait négative à hauteur de 3,11 milliards de francs, ce qui représente un excédent. La perspective est donc inversée par rapport aux prévisions initiales pour 1998, qui se traduisaient par une charge nette de 4,6 milliards de francs, principalement en raison de la dégradation de la situation du compte d’avances sur le montant des impositions locales.

 

Pour 1999, un excédent important est prévu s’agissant des opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale, tandis que les opérations à caractère temporaire se rapprocheraient de l’équilibre.

 

    •   La charge nette des opérations à caractère définitif des comptes d’affectation spéciale est négative à hauteur de 3,44 milliards de francs, ce qui signifie que les ressources sont supérieures aux charges, comme l’indique le tableau ci-après.

 

 

OPÉRATIONS À CARACTÈRE DÉFINITIF DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en milliards de francs)

 

Exécution 1994

Exécution 1995

Exécution
1996

Exécution
1997

LFI
1998

PLF
1999

Charges

29,00

40,10

34,14

87,3

61,02

46,56

Ressources

28,64

42,20

36,01

89,27

60,98

50,01

Solde

- 0,36

+ 2,09

+ 1,87

+ 1,97

- 0,04

+ 3,44

 

Cette évolution est entièrement imputable aux mouvements observés s’agissant du Fonds pour le financement de l’accession à la propriété (n° 902-30). Ce dernier est destinataire de l’intégralité de la contribution des organismes collecteurs du 1% logement, soit 6,6 milliards de francs en 1999, mais ne bénéficie que de 3,13 milliards de francs d’ouvertures de crédits de paiements, destinés à solder les autorisations de programme ouvertes sur le compte avant sa clôture au 31 décembre 1999 (prévue par l’article 53 du présent projet). Cette opération n’affecte cependant pas le solde général, comme cela avait été le cas lors de la loi de finances initiale pour 1997, puisqu’un montant de 3,13 milliards de francs de crédits de paiements est inscrit à l’article 40 du chapitre 65-48 du budget du Logement, afin de financer les prêts sans intérêts. De même, la contribution de l’Etat au fonds de garantie de l’accession sociale (FGAS) est réintégrée dans le budget général, avec 300 millions de francs prévus au chapitre 65-50 du même budget.

S’agissant du compte d’affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de sociétés (n° 902-24), en 1998 les dépenses effectives se sont élevées à 5,89 milliards de francs, dont 4,46 milliards de francs au titre du rachat de titres GAN et 850 millions de francs versés à la SFP.

Pour 1999, ce sont 17 milliards de francs qui sont prévus au titre des dotations en capital.

En réponse à une question de votre Rapporteur général sur les besoins en capital des entreprises publiques d’ores et déjà identifiés, le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a apporté les précisions suivantes :

Les besoins en capital des entreprises publiques sont estimés à 64 milliards de francs sur les deux années 1998 et 1999. Ils concernent principalement le secteur financier (près de 30 milliards de francs), les transports (23 milliards de francs) et le secteur minier (5 milliards de francs). Ces apports devraient être principalement financés par le produit de l’opération France Télécom devant ramener la part de l’Etat à 62%, la cession de la part de l’Etat dans la CNP, l’ouverture du capital d’Air France et par la récupération des disponibilités de GAN-SC (via une réduction de capital) consécutives à la cession du CIC et de GAN-SA et ne constituant pas le gage de garanties. D’autres opérations, d’importance plus modeste, sont également envisagées, en particulier dans le cadre de la restructuration en cours de l’industrie de défense (Aérospatiale). ".

    •   La charge nette des opérations temporaires diminue très fortement par rapport à 1998 : elle passerait de 4,56 milliards de francs à 329 millions de francs, s’approchant ainsi de l’équilibre.

 

OPÉRATIONS A CARACTÈRE TEMPORAIRE
DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

(en milliards de francs)

 

Exécution 1994

Exécution 1995

Exécution
1996

Exécution
1997

LFI
1998

PLF
1999

Charges

573,03

1.797,6

441,77

453,33

398,41 (a)

403,10 (a)

Ressources

545,93

1.780,7

443,60

453,14

393,85

402,77

Solde

dont : Solde du compte d’avances sur impositions locales

- 27,1


- 10,23

- 16,95


- 15,3

+ 1,83


+ 1,97

- 0,19


+ 0,15

- 4,56


- 2,7

- 0,33


0

(a) Y compris charge nette des comptes d’opérations monétaires et des comptes de règlement avec les gouvernements étrangers.

 

 

Si ce mouvement s’explique pour partie par la réduction des dépenses du compte de prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l’Agence française de développement (n° 903-07), dont la charge nette diminue de 1,62 milliard de francs par rapport à 1998, l’essentiel des mouvements trouve son origine dans les évolutions prévues pour le compte d’avances sur le montant des impositions locales (n° 903-54).

La loi de finances pour 1998 prévoyait un déficit du solde du compte d’avances aux collectivités locales à hauteur de 2,7 milliards de francs après deux années 1996 et 1997 atypiques puisqu’elles faisaient apparaître pour la première fois depuis de nombreuses années un solde positif pour ce compte (soit respectivement + 1,97 milliard de francs et + 152 millions de francs). La révision pour 1998 est de faible ampleur, avec un solde du compte d’avances aux collectivités locales qui est désormais évalué à - 2,62 milliards de francs. Les émissions au titre des impôts locaux augmentent d’environ + 4,2% en 1998 alors que les recouvrements progressent moins vite (soit + 3,4%) du fait principalement de l’accélération constatée en 1996 et 1997. En effet, l’estimation s’appuie sur une hypothèse de maintien du rythme de traitement et des taux de recouvrement observés, sans nouvelle accélération.

En 1999, à législation constante, les émissions et les recouvrements d’impôts locaux devraient progresser chacun de + 4,6% par rapport à 1998. Par ailleurs, la réforme de la taxe professionnelle, qui prévoit la suppression progressive de la part des salaires dans la base, induit une baisse des montants émis auprès des entreprises concernées. Les remboursements et dégrèvements au titre du plafonnement par rapport à la valeur ajoutée en seront mécaniquement réduits à partir de l’année 2000. Or, l’effet sera mesurable dès 1999 sur le compte d’avances aux collectivités locales pour les entreprises qui versent en fin d’année le montant de taxe professionnelle, net du remboursement, soit une amélioration du solde du compte en 1999 estimé à 2,8 milliards de francs. Dans ces conditions, il est prévu que le compte d’avance n° 903-54 sera équilibré en 1999.

 

 

 

II.- Le budget de l’Etat en 1999 : un instrument remanié et ordonné autour de quelques lignes fortes

 

Dans le cadre général d’évolution des dépenses qu’il s’est fixé, le Gouvernement a poursuivi, dans le projet de loi de finances pour 1999, la démarche de restructuration du budget qu’il avait entreprise dans la loi de finances initiale pour 1998.

 

Le processus budgétaire complexe qui conduit, à travers la prise en compte des ajustements de crédits, des économies ou des transferts entre sections budgétaires, à définir les dotations allouées à chaque département ministériel est un exercice difficile, qui suppose une volonté politique forte pour parvenir à infléchir des évolutions tendancielles parfois extrêmement inertes.

 

En 1999, ce processus a permis, conformément aux orientations qui guident aujourd’hui l’action du Gouvernement, de conforter les moyens de fonctionnement de l’État, d’assurer le respect de ses engagements vis-à-vis des autres administrations publiques et, surtout, de redéployer les moyens d’intervention vers des actions plus ciblées et répondant mieux aux besoins actuels de notre pays.

 

 

 

A.- La traduction des priorités gouvernementales dans les budgets ministériels

 

Lors de son audition par la Commission des finances, comme dans le dossier d’information publié à l’occasion de la présentation publique du projet de loi de finances pour 1999, M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, a indiqué que la procédure d’élaboration du budget avait été sélective et que le réexamen de chaque dépense " au franc le franc " avait permis de dégager des disponibilités en crédits au profit des priorités du Gouvernement.

 

Il faut se réjouir de ce que l’ensemble des dépenses de l’État a ainsi été soumis à un œil critique. Cette " épreuve de vérité " ne peut que contribuer à renforcer la légitimité de la dépense publique.

 

A cet égard, votre Rapporteur général considère que la création d’un groupe de travail, à l’initiative du Président de l’Assemblée nationale, M. Laurent Fabius, témoigne d’une volonté affirmée d’assurer à la dépense publique son efficacité maximale.

 

 

 

1.- Le poids des contraintes : l’inertie des " mesures acquises "

 

L’exercice de redéploiement de la dépense, même conduit avec détermination, doit tenir compte d’impératifs et de contraintes qui limitent le champ de son efficacité. En effet, les dotations de l’exercice budgétaire en cours d’exécution sont affectées d’une certaine inertie, qui projette leur ombre portée sur l’exercice suivant, visé par le projet de loi de finances en cours d’élaboration. Ce phénomène est pris en compte dans l’ordonnance organique de 1959, dont l’article 33 définit les " services votés " : ceux-ci " représentent le minimum de dotations que le Gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics dans les conditions qui ont été approuvées l’année précédente par le Parlement ".

 

Les services votés du projet de loi de finances ne correspondent donc pas à une reconduction pure et simple des crédits votés dans le cadre de la loi de finances précédente. Ces crédits peuvent être affectés d’une évolution " autonome ", qui est décrite dans la nomenclature budgétaire, et pour les dépenses ordinaires, par la notion de " mesures acquises ", au sein de laquelle on distingue quatre catégories :

 

– l’extension en année pleine, qui concerne les mesures entrées en vigueur l’année précédente, qui n’ont eu d’impact que sur une partie de l’exercice ;

 

– la non-reconduction, qui correspond à une extinction programmée du fait générateur de la dépense ;

 

– l’ajustement de crédits évaluatifs ou provisionnels, explicitement prévu comme mesure acquise par l’article 33 de l’ordonnance organique, qui traduit le caractère aléatoire de la prévision de dépense () ;

 

– la modification des structures gouvernementales, dont l’inclusion dans les " mesures acquises " manifeste au plan symbolique la liberté traditionnellement accordée au pouvoir exécutif, en France, de décider de la structure du Gouvernement.

 

Cependant, il paraît justifié, pour une plus grande pertinence de l’analyse budgétaire, de considérer les mesures acquises hors cette dernière catégorie. L’examen des crédits du présent projet fait alors apparaître l’inertie des dépenses de l’année précédente, qui peut jouer dans le sens d’une augmentation ou d’une diminution en 1999.

 

Pour partie, les crédits de dépenses ordinaires tendraient à diminuer spontanément de 41,7 milliards de francs en 1999. La section budgétaire contribuant à titre principal à cette évolution est le budget des Charges communes, à hauteur de 37,9 milliards de francs : du fait de l’amortissement de la dette en principal, les crédits afférents à la charge de la dette seraient réduits de 22 milliards de francs ; la dotation de 3 milliards de francs introduite dans la loi de finances initiale pour 1998 pour financer les conséquences de l’accord salarial alors en cours de négociation ne serait pas reconduite ; par un jeu d’écriture normal – et répété chaque année – la dotation initiale du chapitre 32-97 relative aux charges de pension pour 1998 ne serait pas reconduite (11,85 milliards de francs) ().

 

Les crédits afférents aux dépenses électorales, inscrits sur le budget de l’Intérieur, décroîtraient spontanément de 725 millions de francs, du fait du calendrier électoral en 1999. L’évolution démographique, compensée par les modalités d’indexation des pensions, allègerait les crédits de pensions des Anciens combattants (chapitre 46-20 " Pensions d’invalidité, allocations et indemnités diverses ") à hauteur de 934,5 millions de francs.

 

En sens inverse, les crédits de dépenses ordinaires tendraient pour partie à augmenter spontanément de 62,8 milliards de francs. Là encore, le budget des Charges communes est le principal contributeur à ce mouvement, au titre des " ajustements de crédits évaluatifs ou provisionnels " : par exemple, les remboursements et dégrèvements s’accroîtraient de 27,5 milliards de francs, et l’augmentation du nombre et du montant unitaire des pensions atteindrait 14,6 milliards de francs, inscrits sur le chapitre 32-92.

 

Ainsi, avant même toute décision formelle sur le niveau et la structure des dépenses souhaitées dans le projet de loi de finances, les crédits se voient affectés de mouvements positifs ou négatifs portant au total sur plus d’une centaine de milliards de francs ().

 

Il importe donc, pour offrir quelques espaces d’autonomie aux choix politiques du Gouvernement, de faire apparaître des marges de manœuvre, grâce à des économies précisément identifiées.

 

 

2.- La création des marges de manœuvre : les économies du
projet de loi de finances

 

Contrairement à ses prédécesseurs immédiats, le Gouvernement actuel n’a pas, dans le présent projet, mis en œuvre une politique d’économies aveugles, dont les conséquences néfastes sur l’économie, la croissance et l’efficacité des actions entreprises par l’État était sinon occultées, du moins mal comprises. Lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1996, par exemple, le Gouvernement de l’époque avait mis en avant des économies résultant de la " consolidation de la régulation budgétaire ", forme trop brutale d’une maîtrise mal conduite des finances publiques.

L’effort d’économie effectué dans le présent projet est inférieur à celui qui avait prévalu lors de l’élaboration du projet de loi de finances pour 1998. Pour autant, les montants en jeu restent conséquents, puisque les économies du projet de loi de finances pour 1999 peuvent être évaluées à 29,5 milliards de francs au total.

12,2 milliards de francs proviennent de révisions des services votés, alors que 2,3 milliards de francs sont économisés sur les dépenses en capital (). Enfin, 15 milliards de francs d’ajustements négatifs élargissent les possibilités de financer des mesures nouvelles ou des ajustements positifs.

 

·  Le budget de l’Emploi est soumis à une révision des services votés à hauteur de 3,7 milliards de francs. Il apparaît ainsi que même les budgets prioritaires ne sont pas dispensés des efforts imposés à tous. Pour le Gouvernement, la dépense publique n’est pas taboue. 1,25 milliard de francs d’économies sont attendues du fait d’une modification dans la répartition du financement de l’allocation spéciale du fonds national pour l’emploi (ASFNE) entre les différents partenaires intéressés. Le recentrage des contrats emploi solidarité sur les publics les plus en difficulté, conformément aux dispositions de la loi d’orientation sur la lutte contre l’exclusion, génèrerait une économie de 1,7 milliard de francs. L’extinction du dispositif d’allègement des cotisations sociales en faveur du textile minorerait les dépenses en 1999 de 500 millions de francs.

 

économies par ministère

(en millions de francs)

SECTIONS

Révision des services votés

Economies sur les dépenses en capital

Autres économies

Total

Affaires étrangères et coopération :        

I.- Affaires étrangères

- 440,25     - 440,25

II.- Coopération

- 446,28     - 446,28
Agriculture et pêche - 554,85 - 80,00 - 20,81 - 655,66
Aménagement du territoire et environnement :        

I.- Aménagement du territoire

- 0,20     - 0,20

II.- Environnement

- 0,19     - 0,19

Anciens combattants

- 20,83   - 25,00 - 45,83

Culture et communication

- 6,85 - 177,0 - 46,01 - 229,86

Economie, finances et industrie :

       

I.- Charges communes

- 100,00     - 100,00

II.- Services communs et finances

- 129,59     - 129,59

III.- Industrie

- 12,60 - 320,00 - 72,48 - 405,08

IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat

.- 15,60   - 20,00 - 35,60
Education nationale, recherche et technologie :        

I.- Enseignement scolaire

- 1.327,72     - 1.327,72

II.- Enseignement supérieur

- 291,21 - 55,00   - 346,21

III.- Recherche et technologie

- 66,98   - 3,00 - 69,98

Emploi et solidarité :

       

I.- Emploi

- 3.723,97     - 3.723,97

II.- Santé et solidarité

- 372,21     - 372,21

III.- Ville

      0,00

Equipement, transports et logement :

       

I.- Urbanisme et services communs.

- 93,08     - 93,08

II.- Urbanisme et logement

- 1,50 - 420,00   - 421,50

III.- Transports :

       

1. Transports terrestres

  - 56,00   - 56,00

2. Routes

- 2,08 - 470,00   - 472,08

3. Sécurité routière

      0,00

4. Transport aérien et météorologie

- 26,28     - 26,28

5. Météorologie (ancien)

      0,00

IV.- Mer

- 5,25 - 173,00   - 178,25

V.- Tourisme

- 1,08     - 1,08
Intérieur et décentralisation - 411,84 - 550,00 - 23,73 - 985,57

Jeunesse et sports

- 125,78     - 125,78

Justice

- 88,52   - 26,00 - 114,52

Outre-mer

- 101,07     - 101,07

Services du Premier ministre :

       

I.- Services généraux

- 171,18     - 171,18

II.- Secrétariat général de la défense nationale.

- 4,84     - 4,84

III.- Conseil économique et social

      0,00

IV.- Plan

- 0,60   - 2,99 - 3,59

Total des budgets civils

- 8.542,43 - 2.301,00 - 240,02 - 11.083,45

Défense

- 3.435,71 0,00 0,00 - 3.435,71

Total du budget général

- 11.978,14 - 2.301,00 - 240,02 - 14.519,16

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

Avec 3,4 milliards de francs d’économies, dont 2,5 milliards de francs au titre de la loi de programmation militaire, le budget de la Défense constitue le deuxième gisement d’économies effectuées à l’occasion du projet de budget 1999. Au titre de la loi de programmation, notamment, 320 millions de francs d’économies peuvent être dégagés du fait de la dissolution de la direction des centres d’expérimentations nucléaires. Par ailleurs, l’évolution du volume des opérations extérieures permet d’économiser 165 millions de francs sur divers chapitres de rémunération. La dotation de fonctionnement du service de santé des armées est réduite de 120 millions de francs, et plusieurs chapitres de moyens de fonctionnement sont touchés par des économies " compte tenu de la consommation constatée " sur ces chapitres, pour un montant total de 415 millions de francs.

 

Le budget de l’Enseignement scolaire contribue à l’effort d’économies pour un montant global de 1,3 milliard de francs :

 

– 820 millions de francs touchent les moyens de fonctionnement, dont 620 millions de francs au titre de la modification du régime des heures supplémentaires ; il faut ajouter, bien qu’ils soient inscrits sur le titre IV Interventions, 150 millions de francs au titre de la même modification, afférents aux établissements d’enseignement privés ;

 

– 65 millions de francs d’économies résultent de la suppression de plus de 550 emplois (compensés, au demeurant, par des créations d’emplois en nombre supérieur, qui relèvent évidemment d’une autre catégorie de mesure) ;

 

– 250 millions de francs résultent de la mise en œuvre du plan de résorption de l’emploi précaire ; ces économies trouvent, là encore, une contrepartie positive sur d’autres chapitres de rémunération.

 

Enfin, les crédits de la Coopération et des Affaires étrangères, qui sont regroupés dans le présent projet dans un seul fascicule, verraient leurs crédits réduits de 395 millions de francs au titre du reformatage du dispositif et des moyens de l’assistance technique et financière, de 380 millions de francs au titre de la réduction de divers moyens d’intervention (action culturelle, échanges scientifiques et techniques, coopération militaire, etc.). La suppression de 120 emplois amènerait une économie de 43 millions de francs sur les crédits des affaires étrangères.

 

·  Les dépenses en capital sont, comparativement, moins affectées. D’ailleurs, si 550 millions de francs apparaissent en ce sens sur le budget de l’Intérieur, la réduction de crédits ne devrait pas avoir, dans les faits, d’impact sur le niveau de la dépense. En effet, le chapitre 67-51 " Subventions pour travaux divers d’intérêt local ", sur lequel est pratiqué cette réduction de crédits, dispose en compte au 1er janvier 1998 de près de 2 milliards de francs en autorisations de programme et de 1,75 milliard de francs en crédits de paiement. Plutôt que de réduire la dépense, la réduction de la dotation demandée pour 1999 devrait avoir pour effet de réduire une partie du stock d’autorisations de programme et de crédits de paiement non consommés sur les exercices antérieurs. On touche là à l’une des limites de la notion d’ " économies ".

 

D’autres économies seraient effectuées sur les dépenses en capital de différents départements ministériels, notamment :

 

– 173 millions de francs sur le budget de la Mer au titre de l’extinction du régime d’aide à la flotte de commerce antérieur à 1998 ;

 

– 470 millions de francs sur le budget des Routes au titre de l’ajustement des crédits aux besoins ;

 

– 177 millions de francs sur le budget de la Culture du fait de l’achèvement de divers travaux (dont le Grand Louvre) ;

 

– 320 millions de francs sur le budget de l’Industrie, destinés à ajuster les crédits d’aide à la reconversion industrielle ; le montant des autorisations de programme et des crédits de paiement en compte sur le chapitre concerné (chapitre 64-96 " Reconversion et restructurations industrielles ") suggère que le niveau de la dépense pourrait ne pas être affecté de façon significative par cette réduction de crédits ;

 

– 420 millions de francs sur le budget du Logement au titre de la réduction des services votés des aides à la construction.

 

·  Enfin, divers crédits devraient être réduits à hauteur de 240 millions de francs, regroupés sous la dénomination " Autres économies ". Ces économies figurent en fait, dans les annexes budgétaires :

 

– soit au sein de la catégorie " Mesures d’ajustement ". Il en est ainsi de 72,5 millions de francs relatifs à des prestations versées aux mineurs dans le cadre de la subvention de l’État à Charbonnages de France (chapitre 45-12 du budget de l’Industrie) ou des prestations à certains retraités des mines et des industries électriques et gazières (chapitre 46-93 du budget de l’Industrie) ; il s’agit là d’une interprétation peut-être extensive de la notion d’économie ;

 

– soit sur des chapitres dotés de crédits évaluatifs ou provisionnels, et dont les modifications peuvent être incorporées dans les services votés.

 

Le tableau ci-après, qui détaille plus finement les mesures de révision des services votés (en matière de dépenses ordinaires) montre que les moyens d’intervention constituent le domaine privilégié de réalisation d’économies. Le montant des économies portant sur le " noyau dur " de la dépense, les charges de personnel et les moyens de fonctionnement, suggère pourtant que les capacités de l’administration à remettre en cause ses méthodes de fonctionnement sont réelles et qu’il est possible de les développer encore. Le milliard de francs considéré comme " Économies diverses ", sur le budget de l’enseignement scolaire, inclut la diminution de la rémunération des heures supplémentaires et relève également, dans une large mesure, des moyens de fonctionnement du budget de l’Enseignement scolaire.

 

·  Les " mesures d’ajustement " négatives ouvrent également la voie à la constatation de nouvelles marges de manœuvre. Certes, on peut considérer que, parce qu’elles se contentent d’ " ajuster " les dotations existantes au contexte (économique, social, réglementaire) prévu pour l’exercice visé par le projet de loi de finances, ces mesures ont un caractère essentiellement passif et qu’elles ne peuvent pas être placées sur le même plan que les " économies " évoquées ci-avant.

 

Cependant, le fait est que les ajustements négatifs, comme les économies, se traduisent par des diminutions de crédits, qui peuvent être mises à profit pour procéder à des redéploiements.

 

DÉPENSES ORDINAIRES DU BUDGET GÉNÉRAL  : RÉVISIONS DES SERVICES VOTÉS (a)

(en millions de francs)

SECTIONS

Suppressions d’emplois

Réduction des moyens de fonction-nement

Réduction des moyens d’interven-tion

Economies diverses

Total

Affaires étrangères et coopération :          

I.- Affaires étrangères

- 48,66 - 13,09 - 378,50   - 440,25

II.- Coopération

- 6,50 - 0,32 - 439,46   - 446,28
Agriculture et pêche - 28,85   - 525,00 - 1,00 - 554,85
Aménagement du territoire et environnement :          

I.- Aménagement du territoire

  - 0,20     - 0,20

II.- Environnement

      - 0,19 - 0,19

Anciens combattants

- 20,47     - 0,36 - 20,83

Culture et communication

      - 6,85 - 6,85

Economie, finances et industrie :

         

I.- Charges communes

      - 100,00 - 100,00

II.- Services communs et finances

- 96,11 - 24,87 - 8,61   - 129,59

III.- Industrie

  - 10,10 - 2,50   - 12,60

IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat




- 15,60


- 15,60
Education nationale, recherche et technologie :          

I.- Enseignement scolaire

- 65,23 - 49,00 - 196,07 - 1.017,42 - 1.327,72

II.- Enseignement supérieur

    - 291,21   - 291,21

III.- Recherche et technologie

  - 3,44 - 7,93 - 55,61 - 66,98

Emploi et solidarité :

         

I.- Emploi

  - 3,50 - 3.714,00 - 6,47 - 3.723,97

II.- Santé et solidarité

- 25,49 - 4,19 - 319,25 - 23,28 - 372,21

III.- Ville

        0,00

Equipement, transports et logement :

         

I.- Urbanisme et services communs.

- 56,89 - 31,74   - 4,45 - 93,08

II.- Urbanisme et logement

    - 1,50   - 1,50

III.- Transports :

         

1. Transports terrestres

        0,00

2. Routes

    - 2,08   - 2,08

3. Sécurité routière

        0,00

4. Transport aérien et météorologie

- 1,47     - 24,81 - 26,28

5. Météorologie (ancien)

        0,00

IV.- Mer

- 5,25       - 5,25

V.- Tourisme

  - 0,58 - 0,50   - 1,08
Intérieur et décentralisation - 123,54 - 287,60   - 0,70 - 411,84

Jeunesse et sports

- 3,15 - 6,45 - 115,14 - 1,04 - 125,78

Justice

  - 51,22 - 31,00 - 6,30 - 88,52

Outre-mer

- 20,31 - 17,64 - 63,12   - 101,07

Services du Premier ministre :

         

I.- Services généraux

  - 1,60 - 169,58   - 171,18

II.- Secrétariat général de la défense nationale.

- 2,25 - 1,09   - 1,50 - 4,84

III.- Conseil économique et social

        0,00

IV.- Plan

- 0,40     - 0,20 - 0,60

Total des budgets civils

- 504,57 - 506,63 - 6.281,05 - 1.250,18 - 8.542,43

Défense

- 1.332,98 - 1.917,53   - 185,20 - 3.435,71

Total du budget général

- 1.837,55 - 2.424,16 - 6.281,05 - 1.435,38 - 11.978,14

(a) Catégorie 11 des mesures nouvelles.

 

Les ajustements négatifs s’élèveraient, dans le projet de loi de finances pour 1999, à 15 milliards de francs. Les principaux budgets où sont effectués de tels ajustements sont les suivants :

 

– l’Emploi : la montée en puissance des emplois jeunes comme les aménagements apportés au dispositif des contrats initiative-emploi expliquent pour une large part la diminution des prévisions de dépenses relatives à ce type de contrat. Les dotations budgétaires correspondantes sont ainsi réduites de 3.615 millions de francs. L’amélioration de la conjoncture économique suggère qu’un ralentissement des entrées dans les " mesures d’âge " (allocation spéciale du Fonds national pour l’emploi, préretraites progressives) devrait intervenir en 1999. En conséquence, les dotations y afférentes seraient réduites de 3.286,9 millions de francs. Les entrées dans le dispositif des emplois de ville ayant été closes par la loi de finances pour 1998, la dotation budgétaire peut être ramenée de 414,6 millions de francs à 141,2 millions de francs, soit une diminution de 273,4 millions de francs. Par ailleurs, diverses dotations relatives à la formation professionnelle connaissent des ajustements négatifs s’élevant au total à 100 millions de francs environ. En définitive, en tenant compte d’autres ajustements de moindre ampleur, l’ensemble des ajustements négatifs sur le budget de l’Emploi conduit à une diminution des crédits de 7.979,8 millions de francs () ;

 

– l’Agriculture : la progression des ressources du BAPSA serait particulièrement dynamique en 1999. Cette orientation favorable serait due tout autant au comportement de la fiscalité affectée (+1.462 millions de francs) qu’aux transferts de compensation démographique (+ 1.406 millions de francs). Par ailleurs, le BAPSA enregistrerait une croissance modérée de ses prestations. Dans ces conditions, il est apparu que la subvention de l’État pouvait être diminuée de 2.903 millions de francs. Par ailleurs, le remboursement par le budget général (section Agriculture) des dépenses exposées par le BAPSA au titre de l’allocation pour adulte handicapé serait réduit de 62 millions de francs ;

 

– le BAPSA : les prévisions de dépenses seraient ajustées en baisse pour certaines prestattions servies par le BAPSA (invalidité, étalement et prise en charge des cotisations sociales des agriculteurs en difficulté, prestations familiales et prestations vieillesse des non-salariés, etc.). De plus les moyens de fonctionnement, y compris en personnel, seraient transférés sur le budget de l’Agriculture. Au total, les crédits des chapitres correspondants du BAPSA seraient réduits de ce fait à hauteur de 1.312 millions de francs ;

 

– la Défense : la subvention au Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État serait réduite de 1.196 millions de francs. D’autres réductions concerneraient la dotation relative à l’entretien programmé des matériels (450 millions de francs), les chapitres bénéficiant de l’évolution récente des prix pétroliers, les crédits de pécule (120 millions de francs), etc. Globalement, les crédits de dépenses ordinaires du budget de la Défense seraient ainsi réduits de 2.145 millions de francs.

 

Les révisions des services votés, les économies en capital et les ajustements négatifs sont donc susceptibles d’assouplir quelque peu le carcan des évolutions spontanées des crédits. Certaines marges de manœuvre peuvent être dégagées de ce fait, permettant alors de déterminer puis de traduire en termes de dotations budgétaires les compléments de dotations propres à 1999.

 

 

 

3.- Les ajustements de dotations : utiliser les marges de manœuvre

 

 

Sur la base de leur évolution spontanée corrigée des marges de manœuvre, les crédits de dépenses ordinaires seraient accrus de 58,6 milliards de francs du fait des " mesures d’ajustement " positives et de 47,8 milliards de francs du fait des " moyens nouveaux " mis à la disposition des administrations de l’État.

 

Avec plus de 23 milliards de francs au titre des ajustements positifs et 15,4 milliards de francs au titre des moyens nouveaux, le budget des Charges communes affiche les plus fortes variations de crédits du fait des dotations nouvelles. Ceci est en grand partie la conséquence de la budgétisation des charges de pensions de La Poste, qui provoque l’abondement des crédits du chapitre 32-92 " Pensions " à hauteur de 14,8 milliards de francs (moyens nouveaux). Par ailleurs, les intérêts des emprunts à émettre à la fin 1998 et en 1999, ainsi que les intérêts des bons du Trésor à émettre en 1999 justifient l’inscription d’une mesure d’ajustement sur les chapitres 15-01 et 15-06 du budget des Charges communes, pour un montant total de 22,2 milliards de francs.

 

La budgétisation des crédits d’article, sur le budget des Services financiers, conduit à majorer les dotations de certains chapitres de rémunérations et de charges sociales et d’équipement de 11,25 milliards de francs, en " mesure d’ajustement ".

 

De même, les mouvements de budgétisation, décrits de façon plus détaillée au I. ci-avant, se traduisent à ce stade de la construction du budget par des " moyens nouveaux " imputés sur les budgets des ministères concernés, pour la part de ces budgétisations qui concerne les dépenses ordinaires ().

 

Sur le budget de l’Emploi, les marges de manœuvre sont utilisées dans plusieurs directions, notamment :

 

– la poursuite du programme en faveur de l’emploi des jeunes (1,1 milliard de francs en ajustements et 5,1 milliards de francs de moyens nouveaux destinés à financer 100 000 emplois supplémentaires en 1999) ;

 

– les actions en faveur des publics en difficulté (mise en œuvre du programme TRACE, dispositifs d’insertion, reclassement des travailleurs handicapés, etc.), avec des dotations augmentées d’environ 1 milliard de francs ;

 

– l’incitation à la réduction du temps de travail (700 millions de francs) ;

 

– le financement des actions de formation professionnelle, dans le cadre nouveau du contrat de qualification pour adulte, pour un montant de 690 millions de francs ;

 

– les exonérations de cotisations sociales, pour près de 6,6 milliards de francs.

 

Sur le budget de la Santé et de la solidarité, l’augmentation de la dotation relative au RMI et celle de la dotation relative à la contribution de l’État au financement de l’allocation aux adultes handicapés explique, pour sa quasi totalité, la progression de 2,7 milliards de francs constatée au titre des ajustements positifs. Hors la prise en charge de l’allocation de parent isolé, 990 millions de francs en moyens nouveaux abondent les dotations relatives au programme de prévention et de lutte contre les exclusions (renforcement des structures locales d’éducation à la santé, création de 500 places en centres d’hébergement et de réadaptation sociale, etc.), à diverses dépenses d’aide sociale obligatoire, etc.

 

Sur le budget de l’Enseignement scolaire, 985 millions de francs sont inscrits pour le financement de 56 000 nouveaux emplois jeunes et celui des actions de formation les accompagnant. 100 millions de francs sont consacrés à l’implantation de l’informatique et des nouvelles technologies. Un peu plus de 300 millions de francs sont affectés à des moyens nouveaux en personnel. Parallèlement, 3,9 milliards de francs d’ajustements traduisent pour l’essentiel l’impact de mesures concernant le personnel, dans l’enseignement public comme dans l’enseignement privé.

 

Très clairement, à la lumière des exemples présentés, et à l’exception des crédits du budget des Charges communes relatifs à la charge de la dette, qui obéissent à une logique particulière, c’est dans la catégorie des ajustements positifs et des moyens nouveaux qu’apparaissent le mieux les actions privilégiées par le Gouvernement.

 

 

 

4.- Des transferts aux crédits nets des ministères

 

Cependant, des modifications dans la répartition des crédits entre les différents ministères peuvent s’avérer opportunes, s’il doit en résulter une plus grande synergie des services, une meilleur appréhension des conditions de la dépense et, in fine, une plus grande efficacité de la dépense publique.

 

C’est pourquoi, cette année comme les années précédentes, les transferts entre sections budgétaires sont nombreux et souvent substantiels.

 

Le Gouvernement a, tout d’abord, estimé qu’il convenait de donner plus de visibilité à la politique de la ville. Un décret du 30 mars 1998 a créé, rattaché au ministère de l’emploi et de la solidarité, un ministère délégué à la ville. Un double transfert de crédits en est découlé :

 

– à hauteur de 86 millions de francs, le transfert des moyens de fonctionnement des services chargés de la politique de la ville, précédemment attachés à l’administration du ministère de l’emploi et de la solidarité ; la mesure représentative de ce transfert sur le budget de la Ville ne trouve pas sa contrepartie exacte, affectée du signe opposé, sur le budget de la Santé et la solidarité. En effet, les crédits relatifs aux rémunérations ministérielles ont été conservés sur le chapitre correspondant du budget de la Santé et de la solidarité ;

 

– à hauteur de 436,8 millions de francs, le transfert des crédits d’intervention en faveur de la ville et du développement social urbain.

 

En faisant abstraction de ces transferts dus à la modification de la composition du Gouvernement, près de 60 milliards de francs ont été déplacés d’une section budgétaire vers une autre. Une fois encore, le budget des Charges communes retrace les plus importants volumes de transferts. En effet, le Gouvernement a décidé de regrouper sur le budget de l’Emploi les crédits d’exonérations de cotisations sociales. Le présent projet de loi de finances serait ainsi amené à supprimer le chapitre 44-75 " Mesures exceptionnelles en faveur de l’emploi et de la formation professionnelle " du budget des Charges communes au profit du chapitre 44-77 (nouveau) " Compensation de l’exonération des cotisations sociales " du budget de l’Emploi.

 

Cette mesure améliore la cohérence du dispositif de financement des allègements de cotisations sociales. A plusieurs reprises, d’ailleurs, certains rapporteurs spéciaux du budget des Charges communes s’étaient étonnés du maintien du chapitre 44-75 sur ce budget. De plus, les crédits relatifs à l’emploi qui sont, jusque pendant le présent exercice, inscrits sur le budget des Charges communes, étaient dans les faits intégrés aux crédits de l’emploi dans les présentations qui pouvaient être faites de la politique poursuivie par l’État dans ce domaine.

 

Par ailleurs, le regroupement des crédits de la Coopération avec ceux des Affaires étrangères provoque le transfert de l’intégralité des crédits de la Coopération, soit 4,2 milliards de francs, vers le budget des Affaires étrangères.

 

De même, la réorganisation du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, marquée par la fusion des administrations des Finances, de l’Industrie et des PME, du commerce et de l’artisanat, amène le transfert sur le budget Services communs et finances – renommé pour l’occasion – de tous les crédits de dépenses ordinaires inscrits auparavant sur les budgets de l’Industrie (1.532,6 millions de francs) et des PME, du commerce et de l’artisanat (38,1 millions de francs), à l’exception des crédits de fonctionnement relatifs à l’Autorité de régulation des télécommunications, qui restent inscrits sur le budget de l’Industrie.

 

 

PRINCIPAUX TRANSFERTS DE CRÉDITS ENTRE BUDGETS (a)

BUDGETS OU SECTIONS

MONTANTS
(en millions de francs)

OBSERVATIONS

Affaires étrangères

+ 4.127,1

Regroupement des sections Affaires étrangères et Coopération

Coopération

– 4.127,1

Regroupement des sections Affaires étrangères et Coopération

Charges communes

– 43.004,9

Crédits destinés à la prise en charge d’exonérations de cotisations sociales (destination : Emploi)

 

– 799,0

Crédits destinés au paiement des bourses de collège (destination : Enseignement scolaire)

Services communs et finances

+ 1.532,6

Réorganisation du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : transfert de crédits de personnel et de moyens de fonctionnement (provenance : Industrie)

 

+ 38,1

Réorganisation du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : transfert de crédits de personnel et de moyens de fonctionnement (provenance : Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat)

Industrie

– 1.532,6

Réorganisation du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : transfert de crédits de personnel et de moyens de fonctionnement (destination : Services communs et finances)

Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat

– 38,1

Réorganisation du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : transfert de crédits de personnel et de moyens de fonctionnement (destination : Services communs et finances)

Enseignement scolaire

+ 137,8

Crédits de personnel et de fonctionnement de l’administration centrale de la recherche et des délégations régionales à la recherche et à la technologie (provenance : Recherche et technologie)

 

+ 799,0

Crédits destinés au paiement des bourses de collège (provenance : Charges communes)

Recherche et technologie

– 137,8

Crédits de personnel et de fonctionnement de l’administration centrale de la recherche et des délégations régionales à la recherche et à la technologie (destination : Enseignement scolaire)

 

+ 247,9

Crédits de fonctionnement du Laboratoire central des Points et chaussées (provenance : Urbanisme et services communs)

Emploi

+ 43.004,9

Crédits destinés à la prise en charge d’exonérations de cotisations sociales (provenance : Charges communes)

 

– 380,0

Financement complémentaire des emplois-jeunes dans les DOM (destination : Outre-mer)

Urbanisme et services communs

– 247,9

Crédits de fonctionnement du Laboratoire central des Points et chaussées (destination : Recherche et technologie)

Transport aérien et météorologie

+ 927,8

Subvention de fonctionnement de Météo-France (provenance : Météorologie)

Météorologie

– 927,8

Subvention de fonctionnement de Météo-France (destination : Transport aérien et météorologie)

Outre-mer

+ 380,0

Financement complémentaire des emplois-jeunes dans les DOM (provenance : Emploi)

(a) Au sein de la catégorie 13 " Transferts " des mesures nouvelles.

 

évolution des crédits nets par ministère (a)

(DO + CP ; en millions de francs)

Budget

LFI 1998

PLF 1999
Structure constante
(b)

Evolution
(en %)

Changements de structure
(d)

PLF 1999

Affaires étrangères et coopération :          
I.- Affaires étrangères

14.431

20.775

- 0,7

 

20.775

II.- Coopération (ancien)

6.490

       
Agriculture et pêche

35.688

33.547

- 6,0

 

33.547

Aménagement du territoire et environnement :          
I.- Aménagement du territoire

1.806

1.799

- 0,4

 

1.799

II.- Environnement

1.899

2.180

+ 14,8

1.768

3.948

Anciens combattants

26.018

25.478

- 2,1

 

25.478

Culture et communication

15.146

15.670

+ 3,5

 

15.670

Economie, finances et industrie :

         
I.- Charges communes (crédits nets) (a) (c)

353.400

358.897

+ 1,0

15.372

374.269

II.- Services communs et finances

46.549

47.790

+ 2,7

12.850

60.640

III.- Industrie

16.381

16.397

+ 0,1

- 1.115

15.282

IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat

425

425

- 38

387

Education nationale, recherche et technologie :          
I.- Enseignement scolaire

285.934

297.744

+ 4,1

 

297.744

II.- Enseignement supérieur

48.459

51.114

+ 5,5

 

51.114

III.- Recherche et technologie

39.613

40.008

+ 1,0

 

40.008

Emploi et solidarité :

         
I.- Emploi

155.818

161.849

+ 3,9

 

161.849

II.- Santé et solidarité

72.436

75.688

+ 4,5

4.233

79.921

III.- Ville

755

1.000

+ 32,4

 

1.000

Equipement, transports et logement :

         
I.- Services communs.

23.094

23.189

+ 0,4

 

23.189

II.- Urbanisme et logement

39.843

41.432

+ 4,0

3.940

45.372

III.- Transports          
1. Transports terrestres

44.920

45.182

+ 0,6

 

45.182

2. Routes

7.401

7.011

- 5,3

 

7.011

3. Sécurité routière

438

455

+ 4,0

 

455

4. Transport aérien et météorologie

2.827

2.797

- 1,1

 

2.797

IV.- Mer

6.213

6.279

+ 1,1

 

6.279

V.- Tourisme

347

372

+ 7,2

 

372

Intérieur et décentralisation

78.345

79.619

+ 1,6

8.600

88.219

Jeunesse et sports

2.922

3.021

+ 3,4

 

3.021

Justice

24.869

26.258

+ 5,6

 

26.258

Outre-mer

5.230

5.594

+ 7,0

 

5.594

Services du Premier ministre :

         
I.- Services généraux

4.071

4.038

- 0,8

 

4.038

II.- Secrétariat général de la défense nationale.

119

130

+ 9,6

 

130

III.- Conseil économique et social

177

183

+ 3,5

 

183

IV.- Plan

153

153

 

153

Total pour les budgets civils

1.362.215

1.396.075

+ 2,3

45.610

1.441.685

Défense

238.268

243.524

+ 2,2

 

243.524

Total pour le budget général

1.600.483

1.639.599

+ 2,3

45.610

1.685.209

(a) Avant déduction des recettes d’ordre, soit 13.813 millions de francs en LFI 1998 et 16.004 millions de francs en PLF 1999.

(b) La colonne structure constante reprend la structure budgétaire 1998.

(c) Les crédits pour l’emploi figurant au budget des charges communes en 1998 (chapitre 44-75) sont imputés, dans ce tableau, sur la section budgétaire Emploi.

(d) Hormis le transfert du chapitre 44-75 du budget des charges communes vers le budget de l’emploi, déjà pris en compte dans les colonnes LFI 98 et " PLF 99 (structure constante) ".

 

En définitive, mesures acquises, économies, redéploiements et transferts conduisent, après la prise en compte des dépenses en capital (), aux crédits (nets de remboursements et dégrèvements) demandés pour chaque ministère en 1999. On doit savoir gré au Gouvernement d’avoir défini clairement des budgets prioritaires, qui évolueraient plus vite que la moyenne du budget général, et des budgets non prioritaires, qui peuvent voir augmenter leurs dotations, ou même, dans certains cas, les voir diminuer.

 

Votre Rapporteur général reste convaincu qu’il est préférable de concentrer ses efforts sur un nombre limité de priorités plutôt que céder à la tentation facile du " saupoudrage ". Cette démarche, que le Gouvernement a retenue, est seule envisageable si l’on veut pouvoir desserrer les contraintes issues des rigidités de la dépense publique et peut contribuer à améliorer l’efficacité de la dépense.

 

 

 

5.- Desserrer les rigidités de la dépense publique

 

Les tableaux présentés ci-après font ressortir la forte rigidité de la dépense publique. Indépendamment des efforts de redéploiement, les grandes masses du budget général semblent rester régies par une dynamique propre, qui paraît ne devoir être infléchie qu’à la marge et progressivement.

 

Cette rigidité souligne avec d’autant plus de force la nécessité de placer les grandes orientations budgétaires dans une perspective pluriannuelle et de raisonner au-delà du seul exercice budgétaire. A cet égard, dans le domaine des recettes, la démarche du Gouvernement qui consiste à conduire la réforme fiscale de façon échelonnée ne peut que rencontrer l’adhésion.

 

Avec 256,7 milliards de francs de francs demandés en 1999, la charge brute de la dette publique et des garanties s’accroîtrait de 1,8% par rapport à 1998, donc à un rythme inférieur à celui du budget général. La part de la charge de la dette et des garanties dans le budget diminuerait ainsi très sensiblement, revenant de 15,8% en 1998 à 15,2% en 1999. L’effort de réduction du déficit, conjugué à la baisse des taux d’intérêt, explique cette évolution bénéfique. Cependant, les particularités du projet de loi de finances pour 1999 conduisent à donner une explication complémentaire des deux facteurs favorables évoqués précédemment.

 

L’analyse du tableau retraçant l’évolution de la structure du budget général (en loi de finances initiale) montre, en effet, une singularité de l’exercice 1999 : le poids relatif des charges de pensions s’élèverait de près d’un point, passant de 9,8% du total du budget général à 10,7%. En parallèle, le poids des charges de rémunérations et charge sociales s’abaisserait de 0,3 point, revenant de 28,3% à 28%. Au total, les charges directes de personnels civils et militaires s’élèveraient à 652,1 milliards de francs en 1999, soit 38,7% du total des dépenses du budget général, au lieu de 38,1% en 1998.

 

En fait, les efforts de redéploiement de la dépense publique trouvent principalement à s’exercer sur les subventions de fonctionnement, les moyens de fonctionnement, les interventions de l’Etat et les dépenses en capital.

 

 

ÉVOLUTION DES DÉPENSES NETTES ET DES CRÉDITS INITIAUX NETS DU BUDGET GÉNÉRAL

(En millions de francs)

 

Montant des dépenses exécutées

Montant des crédits initiaux

 

1994

1995

1996

1997

1994

1995

1996

1997

1998

PLF 1999

Dépenses ordinaires

Dette publique et garanties (1)

 

216.791

 

247.880

 

244.681

 

249.890

 

217.068

 

224.645

 

247.037

 

253.835

 

252.121

 

256.733

Pouvoirs publics (2)

3.826

3.963

4.196

4.302

3.826

3.965

4.185

4.277

4.395

4.502

Rémunérations et charges sociales (3)

409.914

424.049

436.853

446.851

396.984

415.392

427.738

440.376

453.241

472.201

dont civiles

(335.301)

(346.951)

(359.146)

(367.850)

(325.018)

(341.746)

(362.953)

(362.656)

(372.770)

(389.381)

Pensions (4)

150.033

158.052

164.920

170.757

128.539

177.027

138.983

150.980

157.487

179.900

dont civiles

(-)

(-)

(-)

(-)

(79.808)

(77.832)

(87.133)

(98.564)

(103.944)

(126.335)

Subventions de fonctionnement (5)

46.938

48.779

50.530

51.912

47.526

49.180

51.062

52.008

53.675

48.680

Matériel, entretien et charges diverses de fonctionnement (6)


76.511


73.886


75.268


70.995


69.078


68.712


67.950

63.240


62.233


63.954

Interventions économiques (7)

158.607

170.029

175.517

179.639

128.444

137.328

159.380

171.096

169.684

178.080

Interventions sociales (8)

182.014

178.715

182.223

187.563

166.606

165.902

173.342

176.131

178.898

183.445

Autres interventions (9)

114.546

115.015

121.308

118.036

111.370

113.301

115.135

109.415

115.535

133.684

Total des dépenses ordinaires

1.359.180

1.420.368

1.455.496

1.479.945

1.269.441

1.306.443

1.384.812

1.421.357

1.447.269

1.521.179

Dépenses en capital

                   
Investissements civils directs (10)

25.453

24.863

28.968

25.396

17.819

16.330

15.424

14.763

15.249

16.326

Subventions d’investissements civils (11)

79.438

76.804

79.579

74.101

71.292

89.842

69.005

57.173

56.962

61.704

Réparations des dommages de guerre (12)

1

-

-

-

-

-

-

-

-

 
Equipement militaire (13)

88.476

74.729

77.998

75.993

94.915

94.939

88.948

88.705

81.003

86.000

Total des dépenses en capital

193.368

176.396

186.545

175.490

184.026

181.111

173.377

160.641

153.214

164.030

TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL

1.552.548

1.596.764

1.642.041

1.655.435

1.453.467

1.487.554

1.558.189

1.581.998

1.600.483

1.685.209

(1) Dette publique : Titre I, net des remboursements et dégrèvements, y compris FSC et avant déduction des recettes d’ordre.

(2) Pouvoirs publics : Titre II.

(3) Rémunérations et charges sociales : Titre III, première et troisième parties.

(4) Pensions : Titre III, deuxième partie.

(5) Subventions de fonctionnement : Titre III, sixième partie.

(6) Matériel, entretien et charges diverses de fonctionnement : Titre III, quatrième, cinquième et septième parties.

(7) Interventions économiques : Titre IV, quatrième et cinquième parties.

(8) Interventions sociales : Titre IV, sixième et septième parties.

(9) Autres interventions : Titre IV, première, deuxième et troisième parties.

(10) Investissements civils directs : Titre V des budgets civils.

(11) Subventions d’investissements civils : Titre VI des budgets civils.

(12) Réparations des dommages de guerre : Titre VII.

(13) Equipement militaire : Titres V et VI du budget de la Défense.

ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE DU BUDGET GÉNÉRAL (Dépenses nettes)

(En pourcentage)

 

Dépenses exécutées

Crédits initiaux

 

1994

1995

1996

1997

1994

1995

1996

1997

1998

PLF
1999

Dépenses ordinaires

                   
Dette publique et garanties (1) 14,0 15,5 14,9 15,1 14,9 15,1 15,9 16,0 15,8 15,2
Pouvoirs publics (2) 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3
Rémunérations et charges sociales (3) 26,4 26,6 26,6 27,0 27,3 27,9 27,5 27,8 28,3 28,0
Pensions (4) 9,7 10,0 10,0 10,3 8,8 8,5 8,9 9,5 9,8 10,7
Subventions de fonctionnement (5) 3,0 3,1 3,1 3,1 3,3 3,3 3,3 3,3 3,4 2,9
Matériel, entretien et charges diverses de fonctionnement (6)
4,9

4,6

4,6

4,3

4,8

4,6

4,4

4,0

3,9

3,8
Interventions économiques (7) 10,2 10,6 10,7 10,9 8,8 9,2 10,2 10,8 10,6 10,6
Interventions sociales (8) 11,7 11,2 11,1 11,3 11,5 11,2 11,1 11,1 11,2 10,9
Autres interventions (9) 7,4 7,2 7,4 7,1 7,7 7,6 7,5 6,9 7,2 7,9
Total des dépenses ordinaires 87,5 89,0 88,6 89,4 87,3 87,8 88,9 89,8 90,4 90,3

Dépenses en capital

                   
Investissements civils directs (10) 1,6 1,6 1,8 1,5 1,2 1,1 1,0 0,9 1,0 1,0
Subventions d’investissements civils (11) 5,1 4,8 4,8 4,5 4,9 4,7 4,4 3,6 3,6 3,7
Réparations des dommages de guerre (12)
Equipement militaire (13) 5,7 4,7 4,8 4,6 6,5 6,4 5,7 5,6 5,1 5,1
Total des dépenses en capital 12,5 11 11,4 10,6 12,7 12,2 11,1 10,2 9,6 9,7

TOTAL DU BUDGET GÉNÉRAL

100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
(1) Dette publique brute : Titre I, net des remboursements et dégrèvements, y compris FSC et avant déduction des recettes d’ordre.

(2) Pouvoirs publics : Titre II.

(3) Rémunérations et charges sociales : Titre III, première et troisième parties.

(4) Pensions : Titre III, deuxième partie.

(5) Subventions de fonctionnement : Titre III, sixième partie.

(6) Matériel, entretien et charges diverses de fonctionnement : Titre III, quatrième, cinquième et septième parties.

(7) Interventions économiques : Titre IV, quatrième et cinquième parties.

(8) Interventions sociales : Titre IV, sixième et septième parties.

(9) Autres interventions : Titre IV, première, deuxième et troisième parties.

(10) Investissements civils directs : Titre V.

(11) Subventions d’investissements civils : Titre VI.

(12) Réparations des dommages de guerre : Titre VII.

(13) Equipement militaire : Titres V et VI du budget de la Défense.

 

 

B.- LES CHARGES DE PERSONNEL

 

 

En augmentation de 41,4 milliards de francs par rapport à la loi de finances pour 1998, soit + 6,8%, les charges directes de personnel (rémunérations, charges sociales, pensions) passeraient de 610,7 milliards de francs en 1998 à 652,1 milliards de francs en 1999.

 

Cependant, le budget de l’État comporte d’autres dépenses qui sont, par nature, des dépenses de personnel et dont l’évolution est parallèle à celle des charges directes. Les principales de ces dépenses sont les subventions à l’enseignement privé (38,3 milliards de francs en 1999, soit + 3,2%), les pensions et allocations aux anciens combattants et victimes de guerre (22,8 milliards de francs en 1999, soit – 3,9%) et les charges de personnel du budget annexe de l’Aviation civile (4,2 milliards de francs, soit + 5%).

 

Les dépenses induites par la fonction publique peuvent donc être estimées, en première analyse, à 717,4 milliards de francs en 1999 après 675,5 milliards de francs en 1998, soit une augmentation de 6,2%. Ces montants représentent 42,6% des dépenses du budget général.

 

·  Le rythme élevé de croissance des charges directes de personnel entre 1998 et 1999 s’explique en grande partie par l’accord salarial signé entre le Gouvernement et plusieurs grandes organisations syndicales en février 1998. Le tableau ci-après présente l’impact de l’accord salarial sur les dépenses de l’État en 1999.

 

Ainsi, en 1999, l’augmentation des dépenses de l’État du fait de l’accord salarial serait de 4,7 milliards de francs au titre des mesures applicables à l’année 1999 et de 10,8 milliards de francs au titre de l’effet en année pleine des mesures appliquées en 1998.

 

Les principaux autres facteurs d’évolution des charges de personnel sont :

 

– la progression des charges de pension, hors transposition des mesures de l’accord salarial et hors budgétisation des pensions de La Poste : + 5,85 milliards de francs ; la décroissance des parties prenantes à la dette viagère des anciens combattants tempère cette évolution de 1,3 milliards de francs ;

 

– les mesures de revalorisation catégorielle (hors transformation d’emplois), c’est-à-dire à titre principal la mise en œuvre du protocole Durafour et des plans de revalorisation de la fonction enseignante ; ces mesures représentent 1,6 milliards de francs en 1999, auxquels s’ajoutent 0,3 milliards de francs dus aux transformations d’emploi ;

 

– l’impact du GVT-solde, qui est évalué, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, à 3,7 milliards de francs par an environ ;

 

– la mise en place d’une indemnité compensatrice de CSG en 1998, qui augmente les dépenses de 0,9 milliards de francs en 1999 ;

 

– enfin, la suppression des provisions inscrites sur le budget des Charges communes et sur le budget de la Défense dans la loi de finances initiale pour 1998 (3,575 milliards de francs), dont le montant est désormais intégré aux dotations inscrites sur les budgets de chaque ministère.

 

Le plan de résorption de l’emploi précaire n’a, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, pas d’impact budgétaire significatif dans la mesure où les créations d’emplois correspondants s’accompagnent de remise en ordre dans les chapitres de crédits de vacations.

 

·  La professionnalisation des armées se traduirait, en 1999, par la création nette de 7.135 emplois budgétaires au titre des personnels civils et militaires. La décroissance des effectifs des sous-officiers s’accélèrerait, au profit des militaires du rang. Cependant, l’augmentation globale des effectifs militaires d’active resterait inférieure en 1999 à celle qui est prévue pour 1998, avec respectivement 5.647 et 6.005 créations nettes d’emplois.

 

Pour les budgets civils, le Gouvernement a fait le choix de stabiliser rigoureusement le nombre total d’emplois budgétaires. Pour autant, des redéploiements importants interviendraient au sein des effectifs civils de l’État. Ils s’effectueraient au profit de deux budgets :

 

– la Justice, avec une création nette de 930 emplois, dont 53 dans les cours administratives d’appel, 326 dans les services judiciaires, 355 dans les services pénitentiaires et 148 dans les services de la protection judiciaire de la jeunesse ;

 

 

impact de l’accord salarial du 10 février 1998 sur les dépenses de l’Etat en 1999

(en milliards de francs)

 


Rémunérations


Charges sociales


Pensions

Tout Etat (y compris crédits sociaux)

Interventions, fonctionnement, subventions


Total

 

1998

1999

Total

1998

1999

Total

1998

1999

Total

1998

1999

Total

1998

1999

Total

1998

1999

Total

Revalorisation du point fonction publique


4,6


1,6


6,2


0,9


0,3


1,1


2,0


0,7


2,6


8,2


2,8


10,9


1,1


0,4


1,5


8,5


2,9


11,4

Attribution uniforme de 2 points en 1999



0,4


0,4

 


0,1


0,1

 


0,2


0,2


0,0


0,8


0,8


0,0


0,1


0,1


0,0


0,9


0,9

Mesures SMIC

0,3

 

0,3

0,1

0,0

0,1

     

0,4

0,0

0,4

0,0

0,0

0,0

0,4

0,0

0,4

Points différenciés

0,6

0,3

0,9

0,1

0,0

0,1

0,2

0,1

0,3

0,9

0,5

1,4

0,1

0,0

0,2

1,0

0,5

1,4

Amélioration des carrières de la catégorie C


0,1


0,1


0,2


0,0


0,0


0,0

     


0,1


0,1


0,3


0,0


0,0


0,0


0,1


0,1


0,3

Congé de fin d’activité

     

0,4

0,4

0,8

     

0,4

0,4

0,8

0,0

0,0

0,0

0,4

0,4

0,8

Crédits sociaux

                 

0,2

0,0

0,2

0,2

 

0,2

0,2

0,0

0,2

Total

5,6

2,4

8,1

1,4

0,8

2,2

2,1

0,9

3,0

10,3

4,6

14,8

1,5

0,6

2,0

10,6

4,7

15,4

1998 : coût en année pleine 1999 des mesures prises en 1998.

1999 : coût en 1999 des mesures prévues en 1999.

Total : impact de l’accord salarial du 10 février 1998 sur les dépenses de l’Etat en 1999.

NB : le coût total de 15,4 milliards de francs diffère de 0,6 million de francs au titre des EPA et EPST subventionnés du chiffrage de 14,8 milliards de francs, lequel a toujours été présenté comme un coût total hors EPA/EPST.

Interventions, fonctionnement, subventions : somme de Anciens combattants et victimes de guerre+privé+établissements publics.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

 

 

 

évolution des effectifs budgétaires de 1995 à 1999

 

Budgets votés

 

1995

1996

1997

1998
(A)

Affaires étrangères et coopération :        

I.- Affaires étrangères

8.914

8.802

8.683

8.588

II.- Coopération (ancien)

1.078

1.062

1.041

1.029

Agriculture et pêche

30.122

30.275

30.262

30.337

Aménagement du territoire et environnement :        

I.- Aménagement du territoire

118

116

115

141

II.- Environnement

2.351

2.351

2.378

2.412

Anciens combattants

2.545

2.507

2.427

2.339

Culture et communication

11.467

14.647

14.671

14.698

Economie, finances et industrie :

     

181.142

I.- Charges communes

8

8

8

 

II.- Services communs et finances

177.579

177.830

176.411

 

III.- Industrie

5.896

5.875

5.561

 

IV.- Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat

110

67

67

 
Education nationale, recherche et technologie :        

I.- Enseignement scolaire

945.002

946.057

941.075

941.249

II.- Enseignement supérieur

118.517

122.792

125.396

126.766

III.- Recherche et technologie

318

312

311

312

Emploi et solidarité :

       

I.- Emploi

9.905

9.911

9.597

9.767

II.- Santé et solidarité

14.292

14.328

14.110

14.309

Equipement, transports et logement :

       

I.- Services communs.

103.136

100.590

100.246

99.405

IV.- Mer

2.976

2.954

2.433

2.361

V.- Tourisme

333

333

326

323

Intérieur et décentralisation

163.306

163.832

163.196

162.901

Jeunesse et sports

6.879

6.847

6.697

6.731

Justice

58.361

59.775

60.102

60.864

Outre-mer

2.795

3.000

2.999

3.111

Services du Premier ministre :

       

I.- Services généraux

1.461

1.456

1.430

1.432

II.- Secrétariat général de la défense nationale

518

503

236

186

IV.- Plan

223

220

216

212

Total des budgets civils

1.668.285

1.676.450

1.669.994

1.670.615

Défense (hors appelés)

401.122

398.985

404.595

410.613

Total du budget général

2.079.917

2.086.130

2.074.589

2.081.228

 

 

 

évolution des effectifs budgétaires en 1999

Projet de loi de finances 1999

 

Suppressions

(B)

Créations

(C)

Solde

(D) = (B)+ C)

Effectifs totaux prévus
= (A)+(D)

 
        Affaires étrangères et coopération :

- 130

-

- 130

8.458

I.-Affaires étrangères

- 13

-

- 13

1.016

II.-Coopération

- 100

-

- 100

30.237

Agriculture et pêche
        Aménagement du territoire et environnement :

-

-

-

141

I.-Aménagement du territoire

-

140

140

2.552

II.-Environnement

- 161

-

- 161

2.178

Anciens combattants

-

-

-

14.698

Culture et communication

- 695

4

- 691

180.451

Economie, finances et industrie :

       

I.- Charges communes

       

II.-Services financiers

       

III.-Industrie

       

IV.-Petites et moyennes entreprises, commerce et artisanat

        Education nationale, recherche et technologie :

-

-

-

941.249

I.-Enseignement scolaire

- 185

800

615

127.381

II.-Enseignement supérieur

-

-

-

312

III.-Recherche et technologie

       

Emploi et solidarité :

-

215

215

9.982

I.- Emploi

- 34

36

2

14.311

II.-Santé et solidarité

       

Equipement, transports et logement :

- 490

-

- 490

98.915

I.- Services communs.

- 5

-

- 5

2.356

IV.-Mer

-

-

-

323

V.- Tourisme

- 502

-

- 502

162.399

Intérieur et décentralisation

-

-

-

6.731

Jeunesse et sports

-

930

930

61.794

Justice

- 32

-

- 32

3.079

Outre-mer

       

Services du Premier ministre :

-

6

6

1.438

I.-Services généraux

- 8

-

- 8

178

II.-Secrétariat général de la défense nationale

- 2

-

- 2

210

IV.-Plan

- 2.357

2.131

- 226

1.670.389

Total des budgets civils

- 6.514

11.713

5.199

415.812

Défense (hors appelés)

- 8.871

13.844

4.973

2.086.201

Total du budget général

 

 

– l’Enseignement supérieur, où seraient enregistrées 615 créations nettes d’emplois.

 

En matière de politique de la fonction publique, les orientations du Gouvernement ont été définies dans la circulaire que M. Lionel Jospin, Premier ministre, a adressée aux membres du Gouvernement le 3 juin 1998. La stabilité des effectifs retenue pour le projet de loi de finances pour 1999 n’est pas synonyme d’immobilisme. La démarche de responsabilisation des ministères et l’engagement sur la voie d’une contractualisation des questions de fonction publique ouvre la voie à une gestion plus efficace, car mieux acceptée, des principales questions relatives à la fonction publique, et en particulier du niveau des effectifs.

 

Ce processus est assurément plus pertinent que celui qui consistait à déterminer, de façon purement arbitraire, une " norme " d’évolution des effectifs, comme par exemple le non remplacement d’une certaine proportion de départs en retraite.

 

 

 

C.- Des engagements réaffirmés vis-à-vis des autres administrations publiques

 

 

 

1.- Les concours de l’Etat aux collectivités locales : le remplacement du pacte de stabilité par le contrat de croissance et de solidarité

 

L’article 32 de la loi de finances pour 1996 avait prévu que pour 1996, 1997 et 1998, les dotations jusqu’alors indexées (les dotations de fonctionnement et d’équipement, les financements des transferts de compétences et la dotation de compensation de la taxe professionnelle, hors la fraction liée à la réduction pour embauche et investissement) seraient regroupées au sein d’une enveloppe dite " normée ", dont l’évolution à structure constante, de loi de finances initiale à loi de finances initiale, devait être égale à l’évolution prévisionnelle des prix à la consommation, hors tabac, associée au projet de loi de finances.

 

Ce dispositif, qualifié de " pacte de stabilité ", a été strictement appliqué ces trois dernières années. La sortie de ce mécanisme a donné lieu, ces derniers mois, à des concertations entre l’Etat et les élus locaux. Prenant en compte les critiques de ces derniers à l’encontre du pacte de stabilité, l’article 40 du présent projet de loi de finances propose un " contrat de croissance et de solidarité " pour les années 1999, 2000 et 2001. Tout comme le pacte de stabilité, le contrat de croissance et de solidarité vise à garantir une prévisibilité des ressources des collectivités locales et des charges de l’Etat, grâce à une programmation pluriannuelle de l’évolution des dotations. Il conserve donc une structure similaire à celle du dispositif précédent : distinction entre les dotations sous enveloppe et les dotations hors enveloppe ; calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) à partir de la DGF " recalée " de l’année en cours ; utilisation de la dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) comme variable d’ajustement. Toutefois, le contrat de croissance et de solidarité prévoit également de partager les fruits de la croissance avec les collectivités locales (l’enveloppe normée est désormais indexée sur l’évolution des prix et d’une partie du PIB) et de moduler la baisse de la DCTP en faveur des collectivités les plus démunies.

 

Dans ce nouveau cadre, l’ensemble des concours budgétaires de l’Etat au profit des collectivités locales atteint 279,46 milliards de francs en 1999 (somme à laquelle s’ajoutent 42 milliards de francs au titre de la fiscalité transférée).

 

L’évolution de l’ensemble des concours budgétaires est donc de + 10,14% en francs courants, par rapport à la loi de finances pour 1998 révisée (253,73 milliards de francs), mais cette forte progression est surtout imputable aux compensations liées, d’une part, à la réforme de la taxe professionnelle et, d’autre part, à la réduction des droits de mutation à titre onéreux (20,4 milliards de francs). Hors ces compensations, l’ensemble des concours budgétaires est en hausse de 2,1%.

 

Il convient de distinguer l’évolution du périmètre normé (1,665% à structure constante) et l’évolution des dotations hors enveloppe (- 0,86% si l’on ne prend pas en considération les compensations précitées ; + 20,38% dans le cas contraire).

 

Le tableau de la page suivante retrace l’évolution de l’effort financier de l’Etat en faveur des collectivités locales.

 

 

 

a) Une évolution du périmètre normé tenant partiellement compte
de la croissance du PIB

 

Le montant de l’enveloppe normée pour 1999 est de 163,87 milliards de francs. Les modalités de son calcul peuvent être retracées en trois étapes.

 

    •   Première étape : le recalage de la dotation globale de fonctionnement

 

Conformément à l’article L. 1613-1 du code général des collectivités territoriales, la dotation globale de fonctionnement (DGF) doit évoluer en fonction d’un indice égal à la somme du taux prévisionnel d’évolution de la moyenne annuelle du prix de la consommation des ménages hors tabac de l’année de versement de la DGF (soit 1999) et de la moitié du taux d’évolution du produit intérieur brut en volume de l’année en cours (soit 1998), sous réserve que celui-ci soit positif.

 

Ce même article prévoit que cet indice prévisionnel est appliqué à la DGF de l’année en cours (1998), dont le montant doit être révisé pour tenir compte des derniers taux d’évolution connus constituant l’indice d’indexation de l’année en cours.

 

 

EFFORT FINANCIER DE L’ETAT EN FAVEUR DES COLLECTIVITÉS LOCALES

(en millions de francs)

 

LFI 1998 évolution révisée

PLF 1999

Evolution % 1999/1998

Evolution % 1999/1998 à structure constante

I.- DOTATIONS SOUS ENVELOPPE

       

1.1 Dotation globale de fonctionnement (a)

106.613

109.289

2,51

2,75

1.2 Dotation spéciale instituteurs

2.723

2.602

- 4,44

2,78

1.3 Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle

2.892

3.381

16,91

5,88

1.4 Fonds national de péréquation

639

677

5,88

5,88

1.5 Dotation élu local

266

273

2,78

2,78

1.6 Dotation globale d’équipement des départements (AP)

2.641

2.741

3,80

3,80

1.7 Dotation globale d’équipement des communes (AP)

2.464

2.558

3,80

3,80

1.8 Dotation régionale d’équipement scolaire (AP)

3.310

3.443

4,01

3,80

1.9 Dotation départementale d’équipement des collèges (AP)

1.637

1.710

4,41

3,80

1.10 Dotation générale de décentralisation

14.593

15.422

5,68

2,78

1.11 Dotation générale de décentralisation (Corse)

1.303

1.340

2,84

2,78

1.12 Dotation de décentralisation formation professionnelle

5.088

7.899

55,25

2,78

1.13 Dotation de compensation de la taxe professionnelle (hors REI)


13.543


12.038


- 11,12


- 11,12

TOTAL I

157.713

163.872

3,91

1,665

II.- COMPENSATION DE LA RÉFORME FISCALE

       

2.1 Compensation de la perte de produit due à la suppression de la part salaires des bases de la taxe professionnelle.......


-


11.800

   

2.2 Compensation de la perte de produit due à la suppression de la part régionale des droits de mutation à titre onéreux.


-


5.300

   

2.3 Compensation de la perte de produit due à la diminution de la part départementale des droits de mutation à titre onéreux



-



3.300

   

TOTAL II

-

20.400

   

III. DOTATIONS HORS ENVELOPPE

       

3.1 Fonds de compensation pour la TVA

20.000

20.500

2,50

 

3.2 Prélèvement au titre des amendes forfaitaires de la police de la circulation


1.950


2.000


2,56

 

3.3 Subventions et comptes spéciaux du Trésor, dont :

       

- Subventions de fonctionnement de divers ministères....

6.540

7.062

7,98

 

- Subventions d’équipement de divers ministères (AP)...

3.315

2.817

- 15,03

 

- Comptes spéciaux du Trésor (AP)

1.344

1.288

- 4,19

 

3.4 Compensation d’exonérations et de dégrèvements législatifs, dont :

       

- Réduction pour embauche et investissement (DCTP)....

3.350

1.550

- 53,73

 

- Contrepartie de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties


475


320


- 32,63

 

- Compensations de diverses exonérations relatives à la fiscalité locale


11.933


11.990


0,48

 

- Contrepartie de divers dégrèvements législatifs

47.109

47.666

1,18

 

TOTAL III

96.017

95.193

- 0,86

 

TOTAL GÉNÉRAL

253.730

279.465

10,14

 

III. FISCALITÉ TRANSFÉRÉE (pour mémoire)

44.122

42.503

- 3,67

 

(a) L’article 41 du projet de loi de finances prévoit une majoration de 500 millions de francs de la dotation de solidarité urbaine (DSU), hors enveloppe normée.

 

Il convient donc, conformément à la loi, avant de fixer le montant de la DGF pour 1999, de réviser au préalable le montant de la DGF pour 1998, en prenant en compte le fait que le taux d’évolution du prix de la consommation des ménages, hors tabac, en 1998, est estimé à + 0,8% contre + 1,3% en loi de finances pour 1998. L’indice d’actualisation 1998 révisé est donc de + 1,90%, soit prix 1998 (+ 0,8%) + 1/2 PIB 1997 (+ 2,2%/2), contre + 2,40% en loi de finances initiale 1998.

 

Cette révision doit s’effectuer à partir du montant définitif de la DGF pour 1997, soit 104.625,441 millions de francs.

 

Le calcul est donc ainsi opéré.

 

Montant définitif de la DGF pour 1997 104.625,441 millions de francs

x 1,0190

_______________

Montant révisé de la DGF pour 1998 106.613,324 millions de francs

 

Ce montant, comparé au montant ouvert initialement, hors régularisation négative de la DGF pour 1996, (107.083,804 millions de francs), fait apparaître une diminution de la DGF pour 1998 de 470,480 millions de francs.

 

Conformément au II de l’article 40 du présent projet de loi de finances, le recalage de la dotation globale de fonctionnement pour 1998 doit être retenu pour le calcul de la DGF pour 1999.

 

    •   Deuxième étape : l’indexation des dotations comprises dans l’enveloppe normée

 

Chaque dotation sous enveloppe évolue selon ses règles propres. Seule la dotation de compensation de la taxe professionnelle voit son indexation spécifique (indexation sur l’évolution des recettes fiscales nettes de l’Etat) suspendue pendant la durée du contrat de croissance et de solidarité, afin de servir de variable d’ajustement de l’enveloppe.

 

– Les dotations de fonctionnement :

 

 

La dotation globale de fonctionnement progresse comme la somme de l’évolution des prix à la consommation prévus pour 1999 (1,2%) et la moitié de l’évolution du PIB de 1997 (1,55%), soit 2,75%. Elle devrait donc s’établir à 109.545,191 millions de francs.

 

Cependant, en application de l’article L. 1613-2 du code général des collectivités territoriales, la régularisation négative de la DGF pour 1997, constatée au 31 juillet 1998, doit être imputée sur le montant de la DGF du plus prochain exercice. Le montant de la DGF pour 1999 doit donc être réduit du montant de la régularisation négative pour 1997, - 256,531 millions de francs.

 

Dans ces conditions, le montant de la DGF pour 1998 est de 109.288,666 millions de francs.

 

Ce montant est en évolution de + 2,78% par rapport au montant ouvert en loi de finances initiale pour 1998.

 

Il convient d’ajouter que ce montant est majoré de 500 millions de francs au titre de la dotation de solidarité urbaine (article 41 du présent projet de loi de finances), et cette majoration, qui s’appliquera également en 2000 et 2001 se situe hors enveloppe normée.

 

 

La dotation spéciale instituteurs (DSI) évolue comme la DGF (2,78%). Cependant, son montant est corrigé chaque année à la baisse pour prendre en compte les effets de l’intégration progressive des instituteurs dans le corps des professeurs d’école (catégorie A n’ouvrant plus droit au logement gratuit) et les départs à la retraite. Il convient, en outre, de préciser qu’il est tenu compte de l’effet d’endogamie chez les instituteurs (entraînant la reprise du droit au logement gratuit par le deuxième membre du couple également instituteur, lorsque le conjoint intègre le corps des professeurs d’école), estimé à 5% du nombre d’ayants droits au logement quittant le corps des instituteurs. Au total, la dotation spéciale instituteurs pour 1998 s’élève à 2.602 millions de francs, soit une baisse de 4,44% par rapport à 1997.

 

 

Le fonds national de péréquation de la taxe professionnelle (FNPTP) est indexé sur les recettes fiscales nettes de l’Etat, soit + 5,88%.

 

Cependant, la dotation au FNPTP progresse de 16,91% par rapport au montant inscrit en loi de finances pour 1998, car le montant indexé est abondé de 1,733 milliard de francs au titre du reversement de l’excédent de fiscalité locale de La Poste et France Télécom, en application de l’article 21 de la loi du 2 juillet 1990 relative à l’organisation du service public de la poste et des télécommunications.

 

 

La dotation de l’Etat au Fonds national de péréquation est également indexée sur l’évolution des recettes fiscales nettes de l’Etat, d’où la progression de 5,88% de son montant pour 1999 : 677 millions de francs ().

 

L’indexation de la dotation élu local est égale à la progression de la dotation globale de fonctionnement. Son montant s’établir à 275 millions de francs pour 1999.

 

– Les dotations d’équipement :

 

 

La dotation globale d’équipement (DGE) des départements est indexée sur la formation brute de capital fixe des administrations publiques (3,8%). Elle s’élève donc à 2.741 millions de francs pour 1999.

 

 

La dotation globale d’équipement des communes est soumise à la même indexation que la dotation globale d’équipement des départements. Son montant est de 2.558 millions de francs.

 

– Les financements des transferts de compétences :

 

 

La dotation régionale d’équipement scolaire de la dotation départementale d’équipement des collèges, indexées sur la formation brute de capital fixe des administrations publiques, progressent de 3,8% et s’élèvent respectivement à 3.443 millions de francs et à 1.710 millions de francs.

 

 

La dotation générale de décentralisation (DGD), la dotation générale de décentralisation Corse et la dotation de décentralisation formation professionnelle progressent à structure constante dans les mêmes proportions que la dotation globale de fonctionnement (2,78%). Mais, la DGD bénéficie d’un apport de 380 millions de francs pour compenser la perte de recettes subies par les départements, du fait de l’assujettissement des véhicules de 12 à 16 tonnes à la taxe à l’essieu (et non plus à la vignette). De même, la dotation de décentralisation formation professionnelle est abondée de 2.269 millions de francs, au titre du solde du transfert aux régions de la compétence relative à la qualification des jeunes de moins de 26 ans.

 

    •   Troisième étape : l’ajustement de l’enveloppe par l’intermédiaire de la dotation de compensation de la taxe professionnelle (hors réduction pour embauche et investissement)

 

Dans le cadre du pacte de stabilité (1996 à 1998), le montant total de l’enveloppe normée devait progresser d’une année sur l’autre comme l’évolution des prix à la consommation, hors tabac. Le contrat de croissance et de solidarité 1999 à 2001 prévoit, en outre, de prendre en compte une fraction du taux d’évolution du produit intérieur brut en volume de l’année précédant le versement. Cette fraction est égale à 15% en 1999 (25% en 2000 et 33% en 2001).

 

L’enveloppe normée progresse donc de 1,665% en 1999, soit la somme de l’évolution prévisionnelle des prix en 1999 (+ 1,2%) et de 15% de l’évolution du PIB en 1998 (3,1%).

 

Cette progression ne peut être respectée que par une diminution de 11,12% de la dotation de compensation de la taxe professionnelle (DCTP) ().

 

Toutefois, le contrat de croissance et de solidarité propose de moduler la réduction de la DCTP en faveur des collectivités les plus démunies (communes éligibles à la DSU, départements attributaires de la dotation de fonctionnement minimale et régions bénéficiant du fonds de correction des déséquilibres régionaux). Ces dernières ne supporteront qu’une diminution égale aux deux tiers de la diminution moyenne (soit 7,41% en 1999).

 

 

 

b) L’évolution des dotations hors enveloppe

 

 

La dotation inscrite au titre du Fonds de compensation pour la TVA (FCTVA) est fixée à 20,5 milliards de francs.

 

Cependant, le FCTVA est un prélèvement sur recettes versé automatiquement sur présentation des pièces justificatives. Le montant total de sa dotation pourrait donc être supérieur en exécution à ces prévisions.

 

Il serait souhaitable d’ailleurs de rendre enfin éligibles au FCTVA les travaux exécutés par les collectivités sur des biens appartenant à des tiers non éligibles (propriétaires privés ou Etat) en cas d’urgence pour la sécurité publique (les travaux sur les berges des cours d’eau, en particulier).

 

 

Le prélèvement au titre des amendes forfaitaires de la police de la circulation progresse de 2,56% pour s’établir à 2 milliards de francs. Le montant de ce prélèvement correspond à l’estimation des recettes pour 1999.

 

 

Les subventions de fonctionnement de divers ministères progressent de 7,98%.

 

 

La compensation des exonérations et des dégrèvements législatifs concernant la fiscalité locale atteint 61,5 milliards de francs. Cela est dû principalement au coût du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée prévu par l’article 1647 B sexies du code général des impôts (38,1 milliards de francs en 1998).

 

Le montant de ces compensations s’accroît d’ailleurs de façon importante si l’on ajoute les 20,4 milliards de francs destinés à compenser la suppression progressive de la part salariale de l’assiette de la taxe professionnelle (11,8 milliards de francs) et la perte de produits due à la diminution des droits de mutation à titre onéreux (8,6 milliards de francs) ().

 

ÉVOLUTION DES CONCOURS DE L’ÉTAT AUX COLLECTIVITÉS LOCALES EN EXÉCUTION

(en millions de francs courants)

 

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998
révisé

PLF
1999

Evolution 1999/1998 (en %)

I.- Dotations et subventions de fonctionnement    

Dotation globale de fonctionnement

91.719 92.226 96.219 98.144 99.812 103.576 104.882 106.333 109.789 3,25

Dotation spéciale pour le logement des instituteurs

3.398 3.309 3.203 3.125 3.024 2.982 2.862 2.723 2.602 - 4,44

Fonds national de péréquation de la taxe professionnelle

796 1.013 1.392 1.296 1.385 1.797 1.788 2.892 3.381 16,91

Fonds national de péréquation

- - - - 569 616 612 639 677 5,95

Dotation élu local

- - 250 250 250 259 262 266 273 2,63

Autres subventions

3.771 4.530 4.655 4.773 4.829 4.664 6.681 6.540 7.062 7,98
Total I 99.684 101.078 105.719 107.589 109.869 113.894 117.087 119.393 123.784 3,68

II.- Dotations et subventions d’équipement

   

Dotation globale d’équipement : AP (a)

(5.403) (5.619) (5.695) (5.895) (6.089) (5.689) (4.980) (5.105) (5.299) 3,80

CP (b)

5.072 5.433 5.382 5.582 5.848 5.474 4.932 5.058 5.230 3,40

Fonds de compensation de la TVA

19.331 20.257 22.450 23.192 21.775 21.828 20.250 20.000 20.500 2,50

Prélèvement au titre des amendes forfaitaires de la circulation

1.014 1.051 1.123 1.507 1.166 1.669 1.788 1.950 2.000 2,56

Subventions de divers ministères et comptes spéciaux du Trésor :

   

AP (a)

(5.844) (5.821) (6.827) (6.781) (5.027) (5.051) (5.434) (4.659) (4.105) - 11,89

CP (b)

4.591 5.571 5.734 5.119 4.736 4.753 6.871 4.423 3.933 - 11,08
Total II DO + AP (d)
DO + CP
31.592
30.008
32.748
32.312
36.095
34.689
37.375
35.400
34.057
33.525
34.237
33.724
32.452
33.841
31.714
31.431
31.904
31.663
0,60
0,74

III.- Compensation financière des transferts de compétence de l’Etat aux collectivités locales

   

Dotations budgétaires :

   

- dotation générale de décentralisation (DGD) (Intérieur)

16.824 16.397 16.211 16.449 16.792 17.624 14.521 14.593 15.422 5,68

- DGD Corse

- - 1.084 1.155 1.221 1.267 1.285 1.303 1.340 2,84

- DGD Formation professionnelle

2.791 2.810 2.931 3.818 4.726 4.950 5.018 5.088 7.899 65,25

- dotation régionale d’équipement scolaire :

   

AP (a)

(2.572) (2.675) (2.807) (2.947) (3.044) (3.157) (3.229) (3.310) (3.443) 4,02

CP (b)

2.461 2.585 2.707 2.835 2.955 3.069 3.161 3.247 3.347 3,08

- dotation départementale d’équipement des collèges :

   

AP (a)

(1.273) (1.324) (1.388) (1.458) (1.506) 1.562 (1.598) (1.637) (1.710) 4,46

CP (b)

1.217 1.279 1.339 1.403 1.462 1.518 1.564 1.606 1.659 3,30

Fiscalité transférée :

   

- loi du 7 janvier 1983

37.773 36.994 36.628 40.495 37.409 37.597 42.235 44.090 42.470 - 3,67

- loi du 30 mai 1991

- - 38 38 34 29 30 32 33 3,13

DO + AP (c)

Total III DO + CP (d)

61.233
61.066
60.200
60.065
61.087
60.938
66.360
66.193
64.732
64.599
66.186
66.054
67.916
67.814
70.053
69.959
72.317
72.170
3,23
3,16

 

 

 

 

 

ÉVOLUTION DES CONCOURS DE L’ÉTAT AUX COLLECTIVITÉS LOCALES EN EXÉCUTION (suite)

 

 

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998
révisé

PLF
1999

Evolution 1999/1998 (en %)

IV.- Compensation de la réforme fiscale

   

Compensation de la perte de produit due à la suppression de la part salariale des bases dela taxe professionnelle


-

-

-

-

-

-

-

-

11.800

Compensation de la perte de produit due à la suppression de la part régionale des droits de mutation à titre onéreux


-

-

-

-

-

-

-

-

5.300

Compensation de la perte de produit due à la diminution de la part départementale des droits de mutation à titre onéreux


-

-

-

-

-

-

-

-

3.300

Total IV

- - - - - - - - 20.400

V.- Compensation d’exonérations et de dégrèvements législatifs

   

Dotation de compensation de la taxe professionnelle

24.382 23.451 22.848 18.304 18.275 17.473 17.815 16.893 13.588 - 19,56

Contrepartie de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties


2.749

1.783

1.509

1.303

983

740

510

475

320

- 32,63

Compensation des exonérations relatives à la fiscalité locale

- 5.900 8.024 8.416 10.215 12.946 15.178 11.933 11.990 0,48

Compensation de divers dégrèvements législatifs

21.810 22.314 25.362 34.103 38.432 40.908 44.827 47.109 47.666 1,18

Total V

48.941 53.448 57.743 62.126 67.905 72.067 78.330 76.410 73.564 - 3,72

TOTAL GÉNÉRAL DO + AP (c)
DO + CP (d)

241.450
239.699
247.474
246.903
260.644
259.089
273.450
271.308
276.563
275.898
286.384
285.739
295.785
297.072
297.570
297.193
321.969
321.581
8,20
8,21
(a) Autorisations de programme.

(b) Crédits de paiement.

(c) Dépenses ordinaires et autorisations de programmes : " moyens d’engagement ".

(d) Dépenses ordinaires et crédits de paiement.

 

2.- Les concours de l’Etat aux régimes de sécurité sociale

 

L'ensemble des concours de l'Etat aux régimes de sécurité sociale devrait atteindre 212,31 milliards de francs en 1999, progressant de 4,3% (en y incluant les exonérations de charges sociales supportées par l'Etat).

 

    •   Les subventions de l'Etat versées à plusieurs régimes de sécurité sociale varient directement en fonction des prévisions relatives aux prestations et cotisations émanant des régimes concernés et donc des évolutions des actifs cotisants et des effectifs pensionnés.

 

Elles sont par ailleurs affectées par les mécanismes de compensation généralisée et de compensation spécifique (" surcompensation ") entre les régimes de retraite. La diminution des charges qui en résulte pour l’Etat s’élève à 5,28 milliards de francs, tandis que le supplément de charge induit, au titre d’employeur de fonctionnaires civils et militaires et d’ouvriers de l’Etat, atteint 3,35 milliards de francs. Au total, la surcompensation allège de 3,79 milliards de francs la charge du budget de l’Etat, soit un montant très comparable aux montants observés lors des derniers exercices.

 

 

INCIDENCE DE L’AMÉNAGEMENT DES MODALITÉS DE

LA SURCOMPENSATION SUR LE BUDGET DE L’ÉTAT (a)

(en millions de francs)

 

LFI

1993

LFI

1994

LFI

1995

LFI 1996

LFI 1997

LFI 1998

PLF 1999

Taux

38 %

38 %

38 %

38 %

38%

38%

38%

I.- ACCROISSEMENT DE LA CHARGE DE L’ÉTAT, RÉGIME DÉBITEUR :              
Charges communes : Chapitre 33-91.- Pensions civiles et militaires
+ 3.041

+ 2.111

+ 2.585

+ 2.675

+ 3.003

+ 3.166

+ 3.354
II.- DIMINUTION DE LA CHARGE DE L’ÉTAT : Ajustement des subventions d’équilibre des régimes créditeurs :              
Mer : Chapitre 47-23.- Subvention à l’ENIM - 684 - 729 - 768 - 798 - 855 - 891 - 903
Charges communes : Chapitre 46-90.- Subvention à la SEITA - 96 - 98 - 85 - 94 - 98 - 95 - 100
Emploi et Solidarité : Chapitre 47-23.- Art. 10 : subvention à la Caisse des Mines
- 3.824

- 3.952

- 3.966

- 3.887

- 3.899

- 4.176

- 4.279
Transports : chapitre 47-41.- Charges de retraites de la SNCF - 1.937 - 1.849 - 1.870 - 1.979 - 1.908 - 1.890 - 1.865
TOTAL - 3.500 - 4.517 - 4.104 - 4.083 - 3.757 - 3.886 - 3.793
(a) Écarts par rapport au maintien du taux de réalisation de la surcompensation à 22%.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

Les subventions versées par l’Etat s’élèveraient en conséquence à 56,64 milliards de francs, en légère diminution de 1,6%. Elles continuent toutefois à représenter une part non négligeable de l’ensemble des concours aux régimes de sécurité sociale (26,7%).

 

Cette évolution résulte de la diminution prévue de la subvention versée au BAPSA (-37,2%). Elle est permise par la stabilisation des dépenses et le dynamisme de certaines lignes de recettes, avec l’affectation d’un milliard de francs au titre de la C 3S et l’effet du dynamisme de la TVA.

 

    •   Les prestations prises en charge par l’Etat continueraient à croître selon le rythme observé récemment, atteignant 89,11 milliards de francs (+ 3,1%).

 

Elles restent principalement composées par les aides au logement, le revenu minimum d’insertion et l’allocation aux adultes handicapés. Dans l’ensemble, les évolutions prévues pour 1999 prolongent celles des années précédentes et n’appellent pas de commentaires particuliers.

 

L’allocation de RMI s’élèverait ainsi à 26,4 milliards de francs (+4,2%), l’allocation aux adultes handicapés à 25,02 milliards de francs (+4,7%) et les aides au logement, constituées par la subvention au FNAL et par l’APL, passeraient à 34,63 milliards de francs (+4,4%).

 

Au total, ces trois masses représentent près de 97% du total des subventions prévues.

 

On notera par ailleurs une importante modification de structure. Les allocations pour dépenses de scolarité seraient transférées du budget des Charges communes vers le chapitre 43-71 du budget de l’enseignement scolaire, afin de financer le nouveau dispositif des bourses des collèges, doté de 150 millions de francs supplémentaires par rapport aux versements précédemment prévus au titre des prestations prises en charge par l’Etat.

 

 

ÉVOLUTION DES CONCOURS DE L’ÉTAT AUX PRINCIPAUX RÉGIMES
DE SÉCURITÉ SOCIALE

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

LFI
1998

PLF
1999

PLF 1999/
LFI 1998

I. Subventions

             
. TVA nette affectée au BAPSA

. Régime des exploitants agricoles (BAPSA)

. Régime de retraite des mineurs (CANSSM)

. Régime de retraite des cheminots (SNCF)

. Régime des marins (ENIM)

. Divers régimes (CAMR, SEITA, CRRFOM)

12.536


18.674


2.743

13.281

4.245


535

22.417


8.079


2.208


13.632

4.464


557

22.865


6.394


2.242


13.720

4.139


545

27.460


7.230


2.134


13.931

4.227


531

29.079


7.806


1.506


14.043

4.599


545

30.799


4.903


1.564


14.131

4.695


548

5,9%


- 37,2%


3,9%


0,6%

2,1%


0,6%

Sous-total I

52.014

51.356

49.905

55.513

57.578

56.640

- 1,6%

Part des subventions

34,9%

31,1%

26,5%

26,2%

28,3%

26,7%

- 5,7%

II. Exonérations de charges compensées par l’Etat

. Contrats aidés



9.732



11.372



15.225



15.912



12.867



14.009



8,9%

. Allégements de charges

11.639

20.663

37.905

49.605

46.056

51.548

11,9%

. Allègements de charges DOM

0

589

797

1.006

705

1.000

41,8%

Sous-total II

21.371

32.624

53.928

66.523

59.628

66.557

11,6%

Part des exonérations compensées

14,3%

19,8%

28,6%

31,4%

29,3%

31,3%

III. Prestations prises en charge
par l’Etat

             
. Allocation de RMI

. Fonds spécial d’invalidité

. Remboursement de l’IVG

. Prestations maladies des GIG (a)

. Allocation aux adultes handicapés (AAH)

. Aides au logement (FNAL + APL)

. Allocation pour dépenses de scolarité /aide à la scolarité

. Majoration de l’allocation de rentrée scolaire

19.217

1.524

150

1.492


19.258

27.500


742


5.900

21.843

1.570

150

1.459


20.663

29.943


787


4.626

23.000

1.666

150

1.417


22.110

32.105


774


3.191

24.400

1.680

150

1.271


22.944

32.410


839


6.426

25.327

1.584

162

1.453


23.907

33.155


828


26.400

1.580

162

1.319


25.025

34.629


(b)


4,2%

- 0,2%

0,0%

- 9,2%


4,7%

4,4%


-100,0%


Sous-total III

75.783

81.040

84.413

90.129

86.416

89.115

3,1%

Part des interventions directes

50,8%

49,1%

44,8%

42,5%

42,4%

42,0%

TOTAL

149.168

165.020

188.246

212.165

203.622

212.312

4,3%

(a) Grands invalides de guerre.

(b) Prestations remplacées en 1998 par les bourses des collèges.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

D.- Les lignes de force de l’action de l’État

 

 

 

1.- La lutte contre l’exclusion

 

 

Le projet de loi de finances pour 1999 traduit la priorité accordée à la mise en œuvre du programme et de la loi d’orientation et de lutte contre les exclusions, en lui consacrant spécifiquement 7,7 milliards de francs de crédits, dont 5,4 milliards de francs de mesures nouvelles. Ces crédits ont vocation à s’intégrer à l’effort global de l’État en faveur des exclus, qui s’élève en 1999, selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, à près de 140 milliards de francs.

 

Le budget de l’Emploi apporte la contribution la plus élevée, avec 5,3 milliards de francs de crédits dégagés pour la mise en œuvre du programme, dont 3,4 milliards de francs de mesures nouvelles. Ces crédits sont notamment destinés aux actions suivantes :

 

– la mise en œuvre du programme TRACE (Trajectoire d’accès à l’emploi), qui prévoit de définir auprès des jeunes un parcours individualisé pour accompagner un retour vers l’emploi. Le réseau actuel d’accueil des jeunes devrait être renforcé par 30 missions locales et par la création de 300 emplois co-financés par les collectivités territoriales. 120 millions de francs assureraient le financement du programme TRACE, dont 30 millions de francs à destination du réseau d’accueil, 60 millions de francs consacrés à des conventions avec des partenaires externes et 30,55 millions de francs destinés à assurer la couverture sociale des stagiaires du programme TRACE ;

 

– le développement de la formation en alternance : 343 millions de francs sont affectés au financement de 130 000 emplois de qualification (qui représentent un coût total de 2,95 milliards de francs au titre des exonérations de cotisations sociales et des primes à l’embauche), soit 30 000 emplois supplémentaires par rapport à la loi de finances pour 1998 ;

 

– par ailleurs, 348,7 millions de francs seraient affectés à la création d’un dispositif expérimental de contrat de qualification à destination des adultes, fondé sur la base de 10 000 entrées en 1999 ;

 

– 475 millions de francs sont prévus pour financer diverses actions : l’extension du dispositif d’avance remboursable aux bénéficiaires des minima sociaux, afin d’encourager au développement d’entreprises nouvelles (200 millions de francs), 10 000 entrées supplémentaires en 1999 dans les contrats emplois consolidés (216 millions de francs), l’abondement du fonds de soutien à l’insertion par l’économique (45 millions de francs), etc.

 

Le budget de la Santé et de la solidarité consacre à la mise en œuvre du programme 742 millions de francs, dont 650 millions de francs de mesures nouvelles. Les actions ainsi financées comprennent notamment :

 

– les interventions à caractère social : l’abondement du Fonds d’aide aux jeunes (120 millions de francs), le renforcement de l’appui social individualisé (100 millions de francs), la création de 500 places en centres d’hébergement et de réadaptation sociale (42 millions de francs), etc.

 

– les interventions à caractère sanitaire, comme le renforcement des structures locales d’éducation à la santé, l’amélioration des dispositifs de veille sanitaire, de prévention et d’hébergement sociaux, pour un montant total de 157 millions de francs.

 

Sur le budget du Logement, des mesures nouvelles sont inscrites à hauteur de 240 millions de francs, afin de renforcer les moyens consacrés à la mise en œuvre du droit au logement (développement des moyens des fonds de solidarité-logement, extension de l’allocation de logement temporaire aux centres communaux d’action sociale et établissement d’une continuité entre l’allocation de logement temporaire et l’aide personnelle au logement. Par ailleurs, 770 millions de francs d’autorisations de programme sont mobilisés pour accroître et améliorer l’offre de logements (PLA-intégration, réquisitions, prévention du saturnisme).

 

D’autres budgets participent également à l’effort financier de l’État dans le cadre de la lutte contre l’exclusion. Le budget de l’Enseignement scolaire, par exemple, y consacre 417 millions de francs, dont 167 millions de francs de mesures nouvelles, destinés principalement à l’extension au delà de 16 ans des bourses de collèges, ainsi qu’au fonds social pour les cantines. Les budgets de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, de la Justice et du Tourisme, ainsi que le fonds national pour le développement du sport, consacrent également des moyens à la réalisation du programme gouvernemental de lutte contre l’exclusion.

 

 

 

2.- La mobilisation au service de l’emploi

 

 

·  Le programme " nouveaux services - nouveaux emplois ", dit encore " emplois jeunes ", mis en œuvre à partir de l’automne 1997, poursuit son développement. A la fin du mois de juin 1998, près de 100 000 postes ont été créés dans le cadre de ce programme : 50 130 dans les associations, les collectivités locales et les établissement publics, 40 000 à l’Éducation nationale et 8 250 dans la police nationale. Sur ces 100 000 postes créés, plus de 70 000 jeunes ont été embauchés effectivment à la fin du mois de juin 1998.

 

Sur le budget de l’Emploi, les crédits inscrits sur le chapitre 44-01 " Programme "nouveaux services - nouveaux emplois" " s’élèvent au total à 13.920 millions de francs, correspondant respectivement à 13.795 millions de francs d’aide au financement de la rémunération et 125 millions de francs de mesures d’accompagnement. Ces crédits ont vocation à être répartis, en gestion 1999, entre les différentes sections ministérielles, au titre de leur quote-part respective dans le stock des emplois-jeunes. Cette dotation est calculée pour assurer le financement de 250 000 postes d’emplois-jeunes au 31 décembre 1999, correspondant à 100 000 nouveaux postes créés pendant l’année 1999.

 

Néanmoins, le rapport déposé par la Commission des finances en vue du débat d’orientation budgétaire du 9 juin 1998 avait montré qu’il existait, pour des raisons techniques, un décalage entre le nombre de postes créés et le nombre de jeunes effectivement rémunérés à la même date. Le calcul de la dotation inscrite sur le chapitre 44-01 du budget de l’Emploi pour 1999 intègre les conséquences de ce décalage difficilement réductible.

 

Par ailleurs, le budget de l’Outre-mer comporte l’intégralité des crédits destinés au financement des emplois-jeunes dans les départements d’outre-mer, avec une dotation de 445 millions de francs sur le chapitre 44-03, qui intègre une mesure de transfert en provenance du chapitre 44-01 du budget de l’Emploi, à hauteur de 380 millions de francs.

 

· La réduction du temps de travail est l’un des axes majeurs de la politique de l’emploi. La loi de finances pour 1998 incluait une provision de 3 milliards de francs inscrite sur le chapitre 44-75 du budget des Charges communes. Le projet de loi de finances pour 1999 propose d’inscrire sur le chapitre 44-77 " Compensation de l’exonération des cotisations sociales " du budget de l’Emploi une dotation de 3,5 milliards de francs. Le chapitre 44-79 " Promotion de l’emploi et adaptations économiques " se verrait abondé de 200 millions de francs au titre des aides au conseil sur la réduction du temps de travail.

 

Par ailleurs, le Gouvernement a indiqué que les autres partenaires de la politique de l’emploi seraient amenés à supporter une partie du coût direct du dispositif, évalué à 7 milliards de francs environ dans un scénario médian, où 1,5 million de salariés sont concernés

 

Enfin, les crédits inscrits au titre du financement du dispositif d’incitation à la réduction collective du temps de travail issu de la loi du 11 juin 1996 passent de 2.138,9 millions de francs dans la loi de finances pour 1998 à 3.053 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999. En effet, l’exercice budgétaire 1999 devrait enregistrer une augmentation du stock des bénéficiaires, liée à la signature de nouvelles conventions pendant le premier semestre 1998, jusqu’à la publication de la loi du 13 juin 1998. En raison de l’absence de nouvelles entrées et de la stabilisation du stock, le coût du dispositif devrait s’établir à environ 3 milliards de francs à partir de l’an 2000 puis, compte tenu de la durée de l’exonération de charges sociales accordée dans ce dispositif (7 ans), devrait s’éteindre en 2005.

 

·  Le dispositif global d’exonération de cotisations sociales a vocation à être simplifié et harmonisé autour de la " ristourne dégressive unique ". Le Gouvernement a décidé que la fusion de la réduction dégressive sur les bas salaires et de l’exonération de cotisations d’allocations familiales serait pérennisée à compter du 1er janvier 1998, sous la forme d’une réduction générale dégressive sur les bas salaires. 43 milliards de francs sont prévus à ce titre sur l’un des articles du chapitre 44-77 du budget de l’Emploi.

 

 

 

 

 

LES DÉPENSES EFFECTIVES POUR L’EMPLOI

(Budgets du Travail et des Charges communes)

(en millions de franccs)

 

1995

1996

1997

I.- Gestion de la politique du travail, de l’emploi
et de la formation professionnelle

Moyens des services et organismes participant au service public de l’emploi

dont :

- Administration générale

- ANPE

- AFPA


11.734

 

2.417

5.057

4.260


12.199

 

2.597

5.242

4.360


12.475

 

2.786

5.207

4.482

Subventions à divers organismes associés à la politique du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle

dont :

- Relations du travail

- Formation professionnelle

- Etudes et coopération internationale

- Frais de gestion



627

 

204

94

113

216



775

 

279

84

206

206



1.635

 

424

81

178

952

TOTAL I

12.361

12.974

14.110

II.- Participation de l'Etat à la formation et à l’adaptation
des ressources en main-d’oeuvre des entreprises

Actions de prévention des licenciements

dont :

- Soutien à la formation professionnelle

- Aides au maintien du contrat de travail

5.292

 

4.433

859

5.233

 

4.321

912

4.962

 

4.336

626

Actions de prévention et d’accompagnement des restructurations

 

1.884

 

1.320

 

2.850

TOTAL II

7.176

6.553

7.812

III.- Participation de l'Etat au financement du
retrait d’activité et des revenus de remplacement

Retrait d’activité

18.674

16.491

15.235

Indemnisation du chômage

12.105

8.569

8.123

Régimes de retraite

1.601

1.687

718

TOTAL III

32.380

26.747

24.076

IV.- Action de l'Etat en faveur des publics prioritaires

Insertion professionnelle des jeunes

dont :

- Insertion des jeunes non qualifiés

- Formation en alternance

- Autres dispositifs

15.117

 

4.786

9.562

769

14.357

 

4.955

8.955

465

16.603

 

4.993

11.227

383

Action en faveur des demandeurs d’emploi

dont :

- Aide à l’insertion dans le secteur non marchand

- Programme d’insertion des CLD dans le secteur marchand marchand

- Autres dispositifs

38.069

 

17.284

 

11.382

9.403

41.701

 

17.001

 

16.308

8.392

37.376

 

13.948

 

18.909

4.519

Actions catégorielles

5.025

5.471

6.256

Total IV

58.211

61.528

60.235

V.- Mesures générales d’allégement du coût du travail

Total V

21.252

38.703

48.427

Concours du FSE aux régions

1.677

2.800

3.799

TOTAL EMPLOI

133.057

149.306

158.459

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

LES CRÉDITS POUR L’EMPLOI

(Budgets du Travail et des Charges communes)

(en millions de francs)

 

LFI 1995

LFI 1996

LFI 1997

LFI 1998

PLF 1999

I.- Gestion de la politique du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle

Moyens des services et organismes participant au service public de l’emploi

dont :

- Administration générale

- ANPE

- AFPA


12.402,61


3.050,53

5.184,12

4.167,96


12.769,64


3.102,24

5.371,19

4.296,21


12.560,85


3.054,62

5.241,27

4.264,96


12.650,69


3.126,11

5.222,73

4.301,85


13.527,25


3.294,51

5.780,00

4.452,74

Subventions à divers organismes associés à la politique du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle

dont :

- Relations du travail

- Formation professionnelle

- Etudes et coopération internationale

- Frais de gestion



696,14

 

216,19

93,81

137,92

248,22



601,96

 

221,42

91,20

129,68

159,66



1.073,81

 

393,68

92,20

118,26

469,67



888,20

 

235,80

74,30

112,94

465,16



880,63

 

243,35

74,30

113,99

448,99

TOTAL I 13.098,75 13.371,60 13.634,66 13.538,89 14.407,88

II.- Participation de l'Etat à la formation et à l’adaptation des ressources en main-d’oeuvre des entreprises

Actions de prévention des licenciements

dont :

- Soutien à la formation professionnelle

- Aides au maintien du contrat de travail

5.685,33

 

4.762,33

923,00

5.020,44

 

4.563,44

457,00

5.085,77

 

4.316,57

769,20

5.064,90

 

4.357,60

707,30

5.296,03

 

4.589,73

706,30

Actions de prévention et d’accompagnement des restructurations
1.836,20

1.412,54

2.381,83

3.869,38

4.518,20
TOTAL II 7.521,53 6.432,98 7.467,60 8.934,28 9.814,23

III.- Participation de l'Etat au financement du retrait d’activité et des revenus de remplacement

Retrait d’activité 14.186,49 15.438,57 15.040,72 12.542,14 7.707,86
Indemnisation du chômage 11.317,00 7.529,00 7.577,00 8.115,00 8.389,00
Régimes de retraite 1.667,45 1.673,42 40,00 740,40 742,78
TOTAL III 27.170,94 24.640,99 22.657,72 21.397,54 16.839,64

IV.- Action de l'Etat en faveur des publics prioritaires

Insertion professionnelle des jeunes

dont :

- Insertion des jeunes non qualifiés

- Formation en alternance

- Autres dispositifs

13.615,47

 

5.238,59

6.431,88

1.945,00

14.860,69

 

5.350,34

7.860,35

1.650,00

17.663,98

 

5.053,25

12.464,73

146,00

17.226,44

 

5.077,09

12.149,35

-

17.687,12

 

5.028,07

12.659,05

-

Action en faveur des demandeurs d’emploi

dont :

- Aide à l’insertion dans le secteur non marchand

- Programme d’insertion des CLD dans le secteur marchand

- Autres dispositifs

29.564,33

 

12.472,00

 

9.458,91

7.633,42

36.704,52

 

12.073,81

 

18.334,80

6.295,91

40.528,90

 

15.236,04

 

21.835,85

3.457,01

45.197,44

 

23.216,02

 

17.802,63

4.178,79

48.173,98

 

29.215,15

 

13.959,72

4.999,11

Actions catégorielles 5.087,85 6.003,19 5.617,45 5.718,18 5.725,78
Total IV 48.267,65 57.568,40 63.810,33 68.142,06 71.586,88

V.- Mesures générales d’allégement du coût du travail

Total V 18.110,00 37.158,47 42.810,87 43.804,90 49.200,00
Provision Loi quinquennale 0 0 0 0 0
TOTAL EMPLOI 114.168,87 139.172,45 150.381,18 155.817,67 161.848,63

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

3.- Les autres actions prioritaires

 

 

·  La politique de la ville s’organise autour de trois pôles : les contrats de ville, les grands projets urbains et le fonds social urbain. La dotation proposée pour les contrats de ville dans le projet de loi de finances pour 1999 s’élève à 530 millions de francs sur le chapitre 46-60 " Interventions en faveur de la ville et du développement social urbain " sur le budget de la Ville d’une part, à 63,3 millions de francs en crédits de paiement et 111 millions de francs en autorisations de programme sur le chapitre 67-10 " Politique de la ville et du développement social urbain " d’autre part, en augmentation par rapport à la loi de finances pour 1998.

 

Ces moyens additionnels correspondent d’une part, à la prorogation des contrats de ville sur une année supplémentaire en ce qui concerne les crédits d’intervention, conformément à la décision prise par le comité interministériel des villes, le 30 juin 1998, et, d’autre part, à la mise en place de moyens exceptionnels destinés à conforter la mise en œuvre des priorités du Gouvernement en faveur de l’emploi, de la sécurité et de l’éducation, dans le cadre des contrats de ville.

 

Ces moyens devraient servir à abonder les enveloppes déconcentrées aux préfets, afin qu’ils puissent apporter un soutien aux actions prioritaires et exemplaires, qui pourraient ainsi constituer des références à l’occasion de la préparation des futurs contrats de ville.

 

Selon le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, " un soutien particulier sera apporté aux conseils généraux et régionaux souhaitant intensifier leur actions dès 1999, dans la perspective de la prochaine génération des contrats, ainsi qu’aux quinze sites de préfiguration retenus pour expérimenter les nouveaux outils des contrats de ville ".

 

En matière de grands projets urbains, les dotations des chapitres 67-10, articles 20 et 30, qui s’élèvent respectivement à 110 millions de francs et 95,2 millions de francs en autorisations de programme, et respectivement à 63,3 millions de francs et 40 millions de francs en crédits de paiement, ont vocation à retracer les dotations afférentes aux crédits d’investissement contractualisés. Une dotation exceptionnelle de 45 millions de francs est inscrite, dans le projet de loi de finances pour 1999, sur le chapitre 46-40 du budget de la Ville, afin de participer au financement pour les communes qui rencontrent des difficultés de financement spécifiques pour les dépenses de fonctionnement liées aux équipements mis en place dans le cadre d’un grand projet urbain.

 

·  Le budget de l’Environnement est placé au rang des tout premiers budgets prioritaires, dans le projet de loi de finances pour 1999. Avec une augmentation globale de ses dotations de 15% (hors effet de structure dû à la budgétisation des quatre taxes sur les activités polluantes précédemment affectées à l’ADEME), il est le budget le plus dynamique, après celui de la Ville. Le Fonds de gestion des milieux naturels, doté de 164 millions de francs au total en crédits de paiement, voit ses crédits répartis sur le titre III (31,1 millions de francs), le titre IV (96,1 millions de francs), le titre V (17,2 millions de francs) et le titre VI (19,6 millions de francs).

 

 

 

4.- Les interventions

 

Les trois tableaux présentés ci-après retracent, de façon synthétique, les dépense relatives aux interventions économiques, aux interventions sociales et aux autres interventions de l’État. Leur interprétation est rendue difficile par les nombreuses modifications de la nomenclature, dans le présent projet, qui entraînent un changement de classification pour des dotations importantes.

 

Ainsi, les exonérations de charges accordées aux contrats de formation en alternance (apprentissage, qualification) migrent de la quatrième partie (interventions économiques) vers la troisième partie (interventions diverses), pour un montant de crédits de 7.296 millions de francs. De même, la subvention allouée au Commissariat à l’énergie atomique est transférée, dans le projet de loi de finances pour 1999, de la sixième partie du titre III (interventions sociales) vers la cinquième partie de ce même titre (interventions économiques). Le montant du transfert s’élevant à 2.960 millions de francs, il apparaît alors que la subvention versée à Charbonnages de France est en diminution de 50 millions de francs.

 

Dans une démarche similaire, la dotation de chômage partiel est transférée sur le chapitre 44-79 du budget de l’Emploi (interventions économiques), alors qu’elle était imputée sur un article du chapitre 46-71 " Fonds national de chômage ", donc en sixième partie du titre III (interventions sociales), dans la loi de finances pour 1998.

 

Les reclassements ainsi entrepris ne facilitent pas la comparaison entre la loi de finances pour 1998 et le projet de loi de finances pour 1999, pour ces tableaux récapitulatifs. Pour autant, le classement proposé dans le présent projet paraît être plus en accord avec la destination effective des crédits inscrits sur les chapitres concernés. Les tableaux qui sont présentés ci-après n’en devraient être que plus pertinents à l’avenir.

 

 

INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES DE L’ÉTAT : CRÉDITS INITIAUX (a)

(en millions de francs)

 

LFI
1996

LFI
1997

LFI
1998

PLF
1999

Evolution 1999/

1998

(en %)

Emploi :          
Reclassement des travailleurs handicapés 5.000 4.945 5.229

5.458

4,4
Convention sociale de la sidérurgie 1.835 1.543 1.157

861

- 25,6
Programmes en faveur des chômeurs de longue durée (b) 2.176 1.537 1.773

3.114

75,7
Contrats aidés dans le secteur non marchand 12.074 15.235 23.216

29.215

25,8
Préretraites et reconversion des emplois (c) 15.196 15.255 13.267

8.425

- 36,5
Contrat initiative emploi (prime et exonération) 11.625 17.919 13.118

9.500

- 27,6
Aide aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise
900

40

240


440


+ 83,3
Exonération de charges sociales (d) 8.570 10.063 11.852

6.669

- 43,7
Autres mesures pour l’emploi et la formation
professionnelle (e)

686

1.454

833


1.863


123,6
Mesures exceptionnelles pour l’emploi et la formation professionnelle :
- allégements généraux du coût du travail
- soutien financier à l’UNEDIC
- aide au premier emploi des jeunes
- soutien à l’apprentissage
- réduction du temps de travail


37.158
0
1.650
900
-


40.350
250
146
5.270
-


38.773
235
0
0
3.000



43.000
205
0
0
3.500



+ 10,9
- 12,8
-
-
+ 12,7
Logement :          
Primes à la construction 7.430 7.335 8.863

8.745

- 1,3
Autres :          
Concours de l’Etat à la SNCF 21.356 21.421 21.483

21.514

+ 0,1
Subvention à Charbonnages de France et au Commissariat à l’énergie atomique (f)
4.540

2.940

2.920


5.830


99,7
Charges de bonifications d’intérêts de l’Agence française de développement pour les pays en développement
4.812

4.599

4.164


3.913


- 6,0
Charges de bonification et autres interventions pour l’agriculture
14.484

13.467

13.102


13.523


+ 3,2
Autres bonifications d’intérêts 2.306 2.450 1.391

1.188

- 14,6
Prime d’épargne populaire 2.000 0 0

0

 
Recherche   48 290

5.256

n.s.
Autres interventions économiques (g) 4.682 4.829 4.778

5.861

+ 22,7
Total 159.380 171.096 169.684

178.080

+ 4,9

(a) Titre IV : 4ème et 5ème parties.

(b) A partir du PLF 1999, les crédits de rémunération des chômeurs de longue durée, stagiaires de la formation professionnelle, sont transférés de la 3ème vers la 4ème partie du titre IV, ce qui explique la forte progression de la dotation. A structure constante, la dotation serait de 1,633 millions de francs.

(c) A la suite de changement de nomenclature en PLF 1999, les crédits de rémunérations du " FNE-CADRES " qui étaient jusqu’alors classés en 3ème partie, migrent à partir de 1999 dans la 4ème partie du titre IV. A structure constante, la dotation 1999 serait de 8,410 millions de francs.

(d) A la suite de changements de nomenclature en PLF 1999, les exonérations de charges accordées aux contrats de formation en alternance (apprentissage, qualification) migrent de la 4ème partie vers la 3ème partie du titre IV où elles sont regroupées avec les aides forfaitaires. A structure constante, la dotation 1999 serait de 13.965 millions de francs.

(e) A la suite de changements de nomenclature, la dotation de chômage partiel autrefois placée en 6ème partie du titre IV (chapitre 46-71) ainsi que la subvention au réseau d’accueil des jeunes (autrefois chapitre 43-03) ont été intégrées, à partir du PLF 1999 en 4ème partie. A structure constante, la dotation 1999 serait de 966 millions de francs.

(f) A la suite de changements de nomenclature, la subvention au commissariat à l’énergie atomique autrefois placée en 6ème partie du titre III, a été transférée vers la 5ème partie du titre IV. Le montant du transfert s’élève à 2.960 millions de francs.

(g) La variation du poste autres interventions est liée aux opérations de rebudgétisation (SOFARIS : 550 millions de francs et ADEME : 145 millions de francs).

 

 

 

INTERVENTIONS SOCIALES DE L’ÉTAT : CRÉDITS INITIAUX (a)

(en millions de francs)

 

LFI
1996

LFI
1997

LFI
1998

PLF
1999

Evolution 1999/

1998

(en %)

Concours à divers régimes de sécurité sociale : 29.375 30.519 30.413 27.823 - 8,5 %
- Fonds spécial d’invalidité 1.433 1.576 1.584 1.580 - 0,3 %
- Prestations sociales agricoles (b) 6.447 7.279 7.806 4.903 - 37,2 %
- Régime des gens de mer 4.528 4.599 4.599 4.695 2,1 %
- Charges de retraite de la SNCF et divers 14.525 14.761 14.918 15.081 1,1 %
- Régime des mines et des chemins de fer secondaires 2.442 2.304 1.506 1.564 3,9 %
Aide sociale obligatoire et programmes divers d’action sociale de l’Etat pour l’insertion et la prévention des exclusions

11.509


11.284


11.660


12.307


5,5 %
Revenu minimum d’insertion 23.000 24.230 25.327 26.400 4,2 %
Allocation parent isolé - - - 4.233

n.s.

Anciens combattants : pensions d’invalidité et aides diverses 27.104 25.672 24.795 24.245 - 2,2 %
Allocation aux adultes handicapés 20.764 22.260 23.389 24.569 5,0 %
Rapatriés d’outre-mer : moratoire des dettes, indemnisation des biens et actions diverses
5.364

4.579

872

495

- 43,2 %
Fonds national de chômage (c) 9.632 8.366 9.542 9.132 - 4,3 %
Réduction de tarifs SNCF 1.943 1.943 1.943 1.943 0,0 %
Contributions de l’Etat aux transports collectifs parisiens 5.172 5.300 5.570 5.620 0,9 %
Exonérations de redevance télévision 1.431 683 295 122 - 58,6 %
Majoration des rentes viagères 2.325 2.328 2.348 2.349 0,0 %
Allocation logement et aide personnalisée au logement 27.405 29.740 33.112 35.314 6,7 %
Oeuvres sociales en faveur des étudiants 1.030 1.045 1.045 1.086 3,9 %
Lutte contre les toxicomanies, l’alcoolisme et le tabagisme 1.053 1.159 1.259 1.142 - 9,3 %
Autres interventions sociales 7.097 7.023 7.328 6.665 - 9,0 %
Total 173.342 176.131 178.898 183.445 2,5 %
(a) Titre IV, 6ème et 7ème parties. Il est rappelé que les aides à l’emploi figurent parmi les interventions économiques.
(b) Subvention d’équilibre versée au BAPSA, inscrite sur le budget de l’Agriculture.

(c) La dotation de chômage partiel (480 millions de francs) est tranférée sur un chapitre en 44 (interventions économiques) dans le PLF 1999.

 

 

 

INTERVENTIONS DIVERSES DE L’ÉTAT : CRÉDITS INITIAUX (a)

(en millions de francs)

 

LFI
1996

LFI
1997

LFI
1998

PLF
1999

Evolution 1999/1998

(en %)

Collectivités locales :          
Compensation des exonérations d’impôt foncier bâti 861

651

486

331

31,89

Dotation de compensation aux régions des pertes de recettes fiscales immobilières

     


5.300

 
Dotation générale de décentralisation 15.158

13.505

13.716

17.820

+ 29,93
Dotation générale de décentralisation pour la Corse 1.267

1.247

1.264

1.300

+ 2,84
Coopération et action internationale :          
Coopération et aide au développement (b) 7.062

6.461

6.166

5.862

4,93
Contributions internationales (obligatoires et bénévoles) 3.926

3.610

3.409

3.435

+ 0,75
Concours en faveur des pays les moins avancés 500

425

350

90

74,29
Contribution de l’Etat au transport de presse 1.900

1.900

1.850

1.850

-
Autres interventions politiques, administratives et internationales
2.580


3.427


3.522


3.546


+ 0,7
Enseignement et bourses :          
Subventions à l’enseignement privé 35.912

36.052

37.156

38.335

+ 3,2
Subventions à l’enseignement agricole privé 2.259

2.379

2.569

2.781

+ 8,2
Allocations de recherche 1.373

1.349

1.379

1.429

+ 3,6
Bourses et autres aides scolaires 10.925

11.168

11.490

13.101

+ 14,0
Jeunesse et sports 1.132

1.114

976

1.014

+ 3,8
Formation professionnelle :          
Rémunérations des stagiaires de la formation professionnelle et formation en alternance (c)
10.008


6.819


7.593


17.322


+ 128,1
Fonds de la formation professionnelle 3.403

3.024

3.089

1.334

- 56,8
Formation professionnelle des adultes 4.069

4.075

4.071

4.195

+ 3,0
Dotation de décentralisation relative à la formation professionnelle et à l’apprentissage
5.130


5.019


5.088


7.899


+ 55,3
Développement culturel 2.623

3.345

3.448

3.586

+ 4,01
Autres interventions éducatives et culturelles 5.080

3.845

7.913

3.154

- 60,14
Total 115.168

109.415

115.535

133.684

+ 15,71

(a) Titre IV, 1ère, 2ème et 3ème parties.

(b) Hors bonifications de l’Agence française de développement : voir interventions économiques.

(c) Compte-rendu des modifications de nomenclature intervenues dans le PLF 1999, les dotations indiquées sont complétées par les crédits consacrés aux formations en alternance.

 

 

 

 

chapitre IV


UNE DIMINUTION SIGNIFICATIVE DU SOLDE BUDGÉTAIRE

 

Le déficit des opérations à caractère définitif s’élèverait à 236,2 milliards de francs. Compte tenu de la charge des opérations temporaires, égal à 329 millions de francs, le déficit général de l’Etat s’établirait, en 1999, à 236,6 milliards de francs.

 

Le déficit de l’Etat s’inscrirait ainsi en recul de 21,3 milliards de francs par rapport à la loi de finances pour 1998. Il représenterait 2,68% du PIB, contribuant à ramener le déficit de l’ensemble des administrations publiques à 2,3% du PIB environ, soit un niveau sensiblement inférieur à la limite imposée par le traité de Maastricht et par le pacte de stabilité et de croissance.

 

 

 

ÉQUILIBRE DU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999 (a)

(en millions de francs)

     

Ecart PLF 99 / LFI 98

 

LFI 1998

PLF 1999

En

montant

En

% (d)

A.- OPÉRATIONS DÉFINITIVES        

I.- Budget général :

       

- Dette publique et garanties (titre I)

252.121 256.733 + 4.612 + 1,8%

- Moyens des services (titres II et III)

573.766 611.714 + 37.948 + 6,6%

- Interventions (titre IV)

464.117 495.209 + 31.092 + 6,7%

- Dépenses civiles en capital (titres V et VI)

72.211 78.030 + 5.819 + 8,1%

- Dépenses militaires (b)

238.268 243.524 + 5.256 + 2,2%

Charges nettes du budget général

1.600.482 1.685.209 + 84.727 + 5,3%

Ressources nettes du budget général

1.347.200 1.445.543 + 98.343 + 7,3%
Solde du budget général – 253.282 – 239.666 + 13.616 (+) 5,4%

II.- Comptes d’affectation spéciale :

       

Charges à caractère définitif

61.024 46.563 – 14.461 – 23,7%

Ressources à caractère définitif

60.985 50.006 – 10.979 – 18,0%
Solde des opérations définitives des comptes spéciaux du Trésor (c) – 39 3.443 + 3.482 n.s.

III.- Total des opérations définitives (I + II) :

       

Charges

1.661.506 1.731.772 + 70.266 + 4,2%

Ressources

1.408.185 1.495.549 + 87.364 + 6,2%
Solde des opérations définitives – 253.321 – 236.223 + 17.098 (+) 6,7%
B.- OPÉRATIONS TEMPORAIRES        

Charges

398.414 403.103 + 4.689 + 1,2%

Ressources

393.853 402.773 + 8.920 + 2,3%
Solde des opérations temporaires – 4.561 – 329 + 4.232 (+) 92,8%
SOLDE GÉNÉRAL (A + B) –257.882 – 236.552 + 21.330 (+) 8,3%

(a) Recettes et dépenses nettes de dégrèvements et remboursements, sans déduction des recettes d’ordre liées à la dette (13.813 millions de francs en LFI 1998 et 16.004 millions de francs en PLF 1999).

(b) Y compris les pensions militaires, soit 53.542 millions de francs en LFI 1998 et 53.565 millions de francs en PLF 1999.

(c) Comme dans l’article d’équilibre, les soldes relatifs aux comptes spéciaux du Trésor sont ici affectés du signe " – " lorsqu’ils sont déficitaires. L’exposé général des motifs et les documents de présentation du projet de loi de finances adoptent la convention contraire car ils sont exprimés en termes de charge nette.

(d) Lorsqu’une augmentation est enregistrée en PLF 1999 à partir d’un montant négatif en LFI 1998, la variation est affectée du signe " (+) ", alors que les règles mathématiques voudraient que le signe " – " subsiste.

 

On mesurera les progrès accomplis en replaçant l’équilibre du projet de loi de finances pour 1999, retracé de façon plus détaillée dans le tableau ci-après, dans une perspective de moyen terme (Cf. le tableau ci-dessous présentant l’évolution du déficit du budget général corrigé des privatisations, celles-ci ayant eu une influence certaine en minorant le déficit jusqu’en 1995 du fait de leur affectation à des dépenses courantes), et de long terme (Cf. le tableau représentant le solde général : loi de finances initiale et exécution).

 

 

 

 

DÉFICIT GÉNÉRAL CORRIGÉ DES PRIVATISATIONS

(en milliards de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

LFI 1998

PLF 1999

A.- Déficit général (hors FMI, hors FSC) 226,31 315,65 299,08 322,96 295,42 267,71 257,88 236,55
B.- Recettes de privatisation affectées au budget général 10 (a) 18 50 0 0 0 0 0
C.- Autres recettes de privatisation affectées à des
dépenses courantes

0

12,4 (b)

0

0

0

0,50 (c)

0

0
D.- Déficit corrigé (A + B + C) 236,31 346,05 349,08 322,69 295,42 267,21 257,88 236,55
E.- PIB 6.999,5 7.077,1 7.389,7 7.662,4 7.871,7 8.137,1 8.447,7 (d) 8.821,4 (e)
F.- Déficit corrigé / PIB (D / E)

3,38%

4,89%

4,72%

4,21%

3,75%

3,28%

3,05%

2,68%

(a) Recettes gageant le décret d’avance du 28 septembre 1992 (titres Total : 8,4 milliards de francs ; versement de l’ERAP après cession partielle d’Elf : 1,6 milliard de francs ).

(b) Evaluation figurant dans le rapport public de la Cour des comptes de 1995, pages 13 et 14 : emploi : 8,7 milliards de francs ; subventions aux entreprises publiques : 3,7 milliards de francs.

(c) Charges financées sur le compte de privatisation n° 902-24 : subvention au CEA : 0,35 milliard de francs, crédits du Fonds d’industrialisation des bassins miniers : 0,15 milliard de francs.

(d) Valeur du PIB pour 1998 estimée dans la LFI 1998.

(e) Valeur du PIB pour 1999 estimée dans le PLF 1999.

 

 

 

 

LE SOLDE GENERAL :

LOI DE FINANCES INITIALE ET EXECUTION

(en millions de francs)


Total des charges de la loi de finances initiale

(a)



Solde général

en loi de finances initiale



Solde général en exécution
(b)



Différence entre LFI et exécution

(b)

Différence rapportée aux charges de la LFI

(en%)



Montant du solde en pourcentage

du PIB total

(c)

           

En LFI

En
exécution

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

226.003

266.608

302.939

345.026

409.925

472.387

540.394

628.392

807.440

894.560

953.621

1.007.566

1.046.912

1.079.168

1.115.552

1.167.783

1.233.226

1.304.225

1.350.012

1.410.601

1.494.610

1.524.564

1.607.973

+ 346

+ 27
+ 7
+ 5
- 8.914

- 15.060
- 31.156

- 29.384

- 95.954

- 117.762

- 125.800

- 140.192
- 145.342

- 129.289

- 114.983

- 100.541

- 90.169

- 80.691

- 89.936

- 165.417

- 301.362

- 275.107

- 287.807

+ 5.503

- 38.204

- 20.239

- 18.339

- 34.310

- 37.572

- 30.302

- 80.885

- 98.954

- 129.614

- 146.184

- 153.285

- 141.089

- 120.058

- 114.696

- 100.388

- 93.151

- 131.747

- 226.310

- 315.649

- 299.083

- 322.956

- 295.421

+ 5.157

- 38.231

- 20.246

- 18.344

- 25.396

- 22.512

+ 854

- 51.501

- 3.498

- 11.852

- 20.384

- 13.093

+ 4.253

+ 9.231

+ 287

+ 153

- 2.982

- 51.056

- 136.374

- 150.232

+ 2.279

- 75.326

- 7.614

+ 2,03

- 12,7

- 5,88

- 4,68

- 5,47

- 4,21

+ 0,14

- 7,2

- 0,14

- 1,18

- 1,87

- 1,12

+ 0,35

+ 0,72

+ 0,02

+ 0,01

- 0,24

- 3,91

- 10,1

- 10,65

+ 0,15

- 4,94

- 0,47

0,42

0,63

1,16

0,95

2,63

3

2,94

3,02

2,86

2,43

2,02

1,64

1,39

1,18

1,26

2,20

4,11

3,55

3,56

0,43

2,63

1,21

0,96

1,57

1,51

1,08

2,56

2,73

3,24

3,35

3,26

2,78

2,25

2

1,63

1,43

1,95

3,23

4,45

4,05

4,21

3,76

1997

1.638.056

- 284.820 - 267.711 + 17.109 + 1,04 3,49

3,29

1998

1.666.067

- 257.882 - - - 3,05 (d)

-

PLF 1999

1.732.101

- 236.552 - - - 2,68

-

(a) Dépenses définitives nettes hors FMI, et charge nette des opérations temporaires. En 1987, 1988, 1995 et 1996 sont déduits les versements des comptes de privatisation à la caisse d’amortissement de la dette publique (" CADEP "), qui ont la nature d’opérations de trésorerie, soit respectivement 16.278 millions de francs, 29.750 millions de francs, 6.600 millions de francs et 5.500 millions de francs.

(b) Hors FMI et hors fonds de stabilisation des changes.

(c) PIB associé à la loi de finances initiale ; PIB des comptes de la Nation pour l’exécution (nouvelle série).

(d) 3,04% par rapport au montant révisé du PIB pour 1998.

Au-delà de ces comparaisons, on observera que, pour la première fois depuis 1991, le solde primaire - c’est-à-dire hors charge de la dette-
est à l’équilibre.

 

 

 

solde primaire du budget de l’Etat

(en milliards de francs)

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

LFI

1998

PLF 1999

A.- Montant du solde en exécution (a) - 93,2 - 131,7 - 226,3 - 315,6 - 299,1 - 323,0 - 295,4 - 267,7 - 257,9 - 236,6
B.- Charge nette de la dette 124,1 137,5 157,1 159, 5 185,6 205,8 219,5 223,5 234,8 237,2
C.- Solde primaire (A+B) + 30,9 +5,8 - 69,2 - 156,1 - 113,5 - 117,2 - 75,9 - 44,2 - 23,1 + 0,6
D.- Solde primaire hors privatisations
+ 30,5

+ 3,9

- 79,2

- 174,1

- 163,5

- 122,3

- 75,9

- 44,2

- 23,1

+ 0,6
(a) Solde général des opérations définitives et temporaires, hors opérations avec le FMI et le fonds de stabilisation des changes.

 

Si l’on raisonne en termes plus larges de déficit public, on observe le chemin parcouru depuis les années, pas si lointaines, où le doute était largement entretenu sur la capacité de la France à se joindre au premier cercle de l’euro.

 

Le besoin de financement des administrations publiques évolue, en effet, comme suit.

 

 

 

CAPACITÉ (+) ET BESOIN (–) DE FINANCEMENT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
AU SENS DU TRAITÉ DE MAASTRICHT

(en % du PIB)

 

1996

1997

1998

1999

Etat

– 3,65 – 3,3 – 3,05 – 2,7

Administrations de sécurité sociale

– 0,7 – 0,60 – 0,15 0,15

Organismes divers d’administration centrale (ODAC)

0,15 0,65 (a) 0,15 0,10

Administrations publiques locales (APUL)

0,05 0,20 0,15 0,15
Total des administrations publiques – 4,15 – 3,0 – 2,9 – 2,3
(a) dont + 0,45 au titre de la soulte France Telecom.

Source : Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.

 

 

Ainsi, le déficit public se rapproche-t-il du seuil permettant de stabiliser, avant de le réduire - car tel est l’objectif - le poids de l’endettement dans le PIB.

 

En 1999, en effet, le déficit stabilisant la dette serait de l’ordre de 2,1 points de PIB. L’écart entre le déficit effectif prévu de 2,3 points de PIB et ce déficit stabilisant le ratio d’endettement ne serait donc plus que de 0,2 point de PIB en 1999 (au lieu de 0,5 en 1998, 1,2 en 1997 et 2,7 en 1996).

 

Il n’est donc plus hors de portée de casser la dynamique de la dette, dont la charge a déjà été contenue, ainsi que le montrent les deux tableaux suivants.

 

 

 

 

Dynamique de la dette de l’Etat

(montants en milliards de francs)

 

A.

P.I.B.
total en valeur

B.

Taux de croissance (en %)

C.

Encours de la dette publique au 31 décembre

D.

Taux de croissance (en %)

E.

Charge nette de la dette publique
(a)

F.

Taux de croissance (en %)

G.

Coût moyen de la dette publique (Et/Ct-1)
(en %)

H.

Ecart entre le coût moyen de la dette et la croissance du P.I.B.
(G-B)
(en %)

I.

Ratio dette/
PIB.
(C/A)
(en %)

1980

2.808,3 13,2 418 12,2 24,9 19,7 6,7 - 6,5 14,9

1981

3.164,8 12,7 500 19,6 43,3 73,9 10,4 - 2,3 15,8

1982

3.626,0 14,6 617 23,4 45,2 4,4 9,0 - 5,5 17,0

1983

4.006,5 10,5 780 26,4 60 32,7 9,7 - 0,8 19,5

1984

4.361,9 8,9 915 17,3 73,6 22,7 9,4 0,6 21,0

1985

4.700,1 7,8 1.068 16,7 79,3 7,7 8,7 0,9 22,7

1986

5.069,3 7,6 1.195 11,9 85 7,2 8,0 0,1 23,6

1987

5.336,7 5,3 1.282 7,3 85,1 0,1 7,1 1,8 24,0

1988

5.735,1 7,5 1.475 15,1 92,8 9,0 7,2 - 0,2 25,7

1989

6.159,7 7,4 1.622 10,0 108,8 17,2 7,4 0 26,3

1990

6.509,5 5,7 1.783 9,9 124,1 (b) 14,1 7,7 2,0 27,4

1991

6.776,2 4,1 1.868 4,8 137,5 10,8 7,7 3,6 27,6

1992

6.999,5 3,3 2.107 12,8 157,1 14,3 8,4 5,1 30,1

1993

7.077,1 1,1 2.462 16,8 159,5 1,5 7,6 6,5 34,8

1994

7.389,7 4,4 2.904 18,0 185,6 16,4 7,5 3,1 39,3

1995

7.662,4 3,7 3.251 11,9 205,8 10,9 7,1 3,4 42,4

1996

7.871,7 2,7 3.541 8,9 219,5 6,7 6,8 4,1 45,0

1997

8.137,1(c) 3,4 3.788 7,0 223,5 1,8 6,3 2,9 46,6

1998 (d)

8.495,9 4,4 4.050 6,9 234,8 5,1 6,2 1,8 47,7

1999 (e)

8.821,4 3,8 4.290 5,9 237,2 1,0 5,9 2,0 48,6

(a) Données budgétaires hors FSC, hors dépenses de garanties : 1ère, 2ème et 3ème parties du titre I du budget des Charges communes. Montants nets.

(b) Données budgétaires, compte non tenu de la revalorisation de l’emprunt 7% 1973.

(c) Résultat provisoire.

(d) PIB et encours de la dette de l’Etat : estimation associée au projet de loi de finances pour 1999. Charge nette de la dette : estimation de la loi de finances initiale pour 1998.

(e) Estimations associées au projet de loi de finances pour 1999.

 

 

EVOLUTION RÉCENTE DE LA CHARGE NETTE DE LA DETTE(a)

(en milliards de francs)

 

Exécution 1995

Exécution 1996

Exécution 1997

LFI 1998

PLF
1999

Charge brute des emprunts d’Etat et OAT

137,57

152,47

161,85

166,89

171,50

Recettes de coupons courus

- 12,74

- 8,96

- 9,26

- 8,09

- 7,75

Charge nette des emprunts d’Etat et OAT

124,83

143,51

152,60

158,79

163,75

Charge brute des BTAN (moyen terme)

58,17

59,56

56,42

56,68

57,66

Recettes de coupons courus

- 8,76

– 5,62

- 3,98

- 4,31

- 6,26

Charge nette des BTAN (moyen terme)

49,41

53,94

52,43

54,37

51,40

Charge des BTF (court terme)

22,08

12,77

9,86

12,75

14,40

Charge nette de la dette négociable

196,32

210,22

214,89

225,91

229,55

Charge brute totale

234,45

239,09

239,91

248,65

253,25

Total des recettes d’ordre

- 28,61

- 19,60

- 17,38

13,81

16,00

Charge nette totale

205,83

219,49

222,53

234,84

237,25

Evolution (en %)

+ 10,9%

+ 6,7%

+ 1,39%

+ 5,53%

+ 1,03%

Accroissement annuel

+ 20,19

+ 13,66

+ 3,04

+ 12,31

+ 2,41

(a) Hors Fonds de stabilisation des changes.

 

 

 

*

* *

 

 

Raisonnée, la politique budgétaire mise en oeuvre par le projet de loi de finances pour 1999, permettra à notre pays de franchir une nouvelle étape dans la voie du redressement.

 

Pour retrouver des marges et inverser la tendance du ratio de la dette, il conviendra de poursuivre l’effort, sans oublier cependant d’entretenir une croissance sans laquelle aucun progrès durable n’est possible au sein d’une économie mondiale ralentie et instable.

 

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