Fabrication de la liasse

Amendement n°II-CF68

Déposé le mardi 15 octobre 2019
Discuté
Non soutenu
(mercredi 6 novembre 2019)
Photo de monsieur le député Olivier Becht

I. – Le 2° du I de l’article 83 de la loi n° 2017‑1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018 est abrogé.

II. – Le I n’est applicable qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû.

III. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Exposé sommaire

Cet amendement vise à maintenir le bénéfice du « prêt à taux zéro » (PTZ) pour l’acquisition d’un
logement neuf dans les zones B2 et C à compter du 1er janvier 2020.
Au 1er janvier 2018, la quotité de PTZ a été rabotée dans l’immobilier neuf en B2 et C, étant
précisé qu’à partir de 2020, le PTZ neuf disparaitrait sur ces territoires. Cette mesure était et reste
justifiée par la volonté de lutter contre « l’artificialisation des sols » en favorisant les zones déjà
urbanisées, notamment au travers du PTZ ancien avec travaux sur les territoires supposés « non
tendus » et du dispositif « Denormandie » dans les villes moyennes.
Or, le coup de rabot de 2018 s’est traduit par une chute considérable de la distribution du PTZ sur
ce segment, mais sans transfert vers le PTZ ancien (en baisse aussi) ou vers le PTZ neuf en A et B1
(en baisse encore).
De plus, la reprise des ventes en neuf depuis le début 2019 –grâce à l’assouplissement des
conditions de crédit– concerne l’individuel pur, mais pas l’individuel groupé, ni le collectif.
bal, ces éléments permettent de conclure que le rabotage du PTZ neuf en zones B2 et C a
manqué ses objectifs en termes de lutte contre l’artificialisation. De fait, les ménages modestes ou
sans apport ne se sont reportés ni sur l’existant, ni sur le neuf en zone plus tendue, ni sur
l’individuel groupé ou le collectif neuf. Sans doute leurs capacités de financement ne le leur
permettaient pas. Profitant néanmoins de l’amélioration des conditions de crédit, ces ménages sont
revenus sur le marché en 2019, mais pour des opérations dans le diffus, sur des territoires encore
plus éloignés des centres-villes ou des centres bourgs, là où le foncier est moins cher. Par
conséquent, le risque d’artificialisation se trouverait donc davantage renforcé en supprimant
totalement le PTZ en zones B2 et C.
Enfin, exclure du bénéfice d’un tel dispositif les jeunes ménages aspirant à la propriété hors des
zones urbaines, enverrait un nouveau signal de relégation à la France rurale et péri-urbaine.
Pour toutes ces raisons, le présent amendement propose de maintenir le PTZ neuf dans les zones B2
et C pour les années 2020 et suivantes.