- Texte visé : Projet de loi de finances rectificative pour 2020, n° 3074
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
L’article 1011 bis du code général des impôts est ainsi modifié :
1° Le a) du II est complété par les mots : « et sur la masse du véhicule ».
2° Le premier alinéa du III est ainsi rédigé : « Pour les véhicules mentionnés au a du II, le tarif de la taxe correspond au cumul des deux tarifs suivants, relatifs respectivement aux émissions de dioxyde de carbone et à la masse du véhicule : ».
3° Le tableau du a du III est ainsi rédigé :
4° Le a du III est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :
« Le tarif relatif à la masse du véhicule, dit « composante poids » (CP), est applicable aux véhicules dont la masse est supérieure à 1400 kilogrammes. Il est exprimé en euros et déterminé à partir de la masse du véhicule (M), exprimée en kilogrammes, selon la formule suivante :
« CP = 10 x (M - 1400 kg)
« Les véhicules électriques dont la masse est inférieure à 1,8 tonne et les véhicules hybrides rechargeables dont la masse est inférieure à 1,7 tonne, batterie incluse, sont exemptés de la composante poids du malus.
« Pour la détermination de la composante poids, la masse du véhicule est diminuée de 300 kilogrammes pour les foyers comptant au moins trois enfants à charge au sens de l’article L. 521‑1 du code de la sécurité sociale, pour un seul véhicule de cinq places assises et plus par foyer. La demande de remboursement est faite dans les mêmes conditions que celles exposées à l’alinéa 4 du b du quatrième alinéa. »
Cet amendement vise à augmenter fortement le barème du malus automobile, et à y ajouter un critère relatif au poids des véhicules. Le malus comprendrait ainsi deux composantes complémentaires l’une de l’autre : les émissions de CO2 et le poids du véhicule.
Il s’agit à la fois de porter la mesure proposée sur ce sujet par la Convention citoyenne pour le climat et de reprendre la proposition portée en ce sens par plusieurs parlementaires depuis la discussion de la loi d’orientation des mobilités.
Pour que le soutien à l’industrie automobile soit cohérent avec nos objectifs de transition écologique, il est essentiel d’envoyer un signal clair aux constructeurs et aux consommateurs : l’achat de véhicules sobres peu émetteurs est encouragé ; en revanche l’achat de véhicules trop émetteurs de CO2 ou trop lourds (et donc consommateurs d’énergie et de ressources naturelles) est découragé.
Le tarif du malus doit envoyer un réel signal prix en cohérence avec les objectifs européens d’émissions de CO2 : l’achat d’un véhicule est soumis au malus dès lors que ses émissions excèdent 95gCO2/km selon la norme NEDC (seuil européen) soit 123gCO2/km selon la nouvelle norme WLTP. Le malus est par ailleurs déplafonné conformément à la proposition de la Convention citoyenne pour le climat, le plafonnement n’étant pas justifié.
Par ailleurs la prise en compte du seul indicateur CO2 n’est pas suffisante pour traduire l’impact environnemental des véhicules. Un petit véhicule a, sur l’ensemble de sa durée de vie, une empreinte environnementale bien moindre qu’un véhicule lourd, le calcul des émissions à l’échappement ne prenant pas en compte l’ensemble des impacts climatiques et environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie.
Cette nouvelle composante poids permettra de plus d’envoyer un réel signal incitant les constructeurs à fabriquer des voitures plus légères, alors que les tendances de marché actuelles voient augmenter de manière croissante la part des ventes de véhicules lourds. Le poids moyen des voitures neuves a considérablement augmenté : augmentation de 10 kg par an en 50 ans en France !
Enfin, au delà de leur impact sur le climat, les véhicules lourds tels que les SUV posent d’importantes questions de sécurité, tant pour les occupants des véhicules que pour les autres usagers de la voie publique notamment en ville (dangerosité accrue pour les piétons démontrée par les études récentes).
Cet amendement répond à la proposition SD C.2 de la Convention citoyenne pour le climat.