Fabrication de la liasse
Adopté
(jeudi 2 juillet 2020)
Photo de monsieur le député Éric Bothorel
Photo de monsieur le député Joël Giraud
Photo de monsieur le député Jean-Michel Mis
Photo de madame la députée Valéria Faure-Muntian
Photo de madame la députée Christine Hennion
Photo de madame la députée Huguette Tiegna
Photo de monsieur le député Pierre Cabaré
Photo de madame la députée Frédérique Lardet
Photo de madame la députée Pascale Boyer
Photo de monsieur le député Denis Sommer
Photo de madame la députée Séverine Gipson
Photo de madame la députée Barbara Bessot Ballot
Photo de madame la députée Marion Lenne
Photo de monsieur le député Jacques Krabal
Photo de madame la députée Danielle Brulebois
Photo de monsieur le député Julien Borowczyk
Photo de madame la députée Mireille Clapot
Photo de madame la députée Danièle Hérin
Photo de madame la députée Béatrice Piron
Photo de monsieur le député Hervé Pellois
Photo de monsieur le député Jean-Luc Fugit
Photo de madame la députée Amélia Lakrafi
Photo de monsieur le député Yannick Haury
Photo de monsieur le député Yves Daniel
Photo de madame la députée Laurence Vanceunebrock
Photo de madame la députée Typhanie Degois
Photo de madame la députée Sophie Beaudouin-Hubiere
Photo de monsieur le député Denis Masséglia
Photo de monsieur le député Didier Martin
Photo de monsieur le député Jean-Michel Jacques
Photo de monsieur le député Stéphane Claireaux
Photo de monsieur le député Jean-Claude Leclabart
Photo de monsieur le député Frédéric Descrozaille
Photo de monsieur le député Stéphane Buchou
Photo de monsieur le député Adrien Morenas
Photo de madame la députée Florence Provendier
Photo de madame la députée Nicole Le Peih
Photo de madame la députée Graziella Melchior
Photo de monsieur le député Cédric Roussel
Photo de monsieur le député Rémy Rebeyrotte
Photo de monsieur le député Sébastien Cazenove
Photo de monsieur le député Yannick Kerlogot

I. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa de l’article L. 1615‑1, après le mot : « voirie », sont insérés les mots : « , et les dépenses de services d’infrastructure de l’informatique en nuage ».

2° Le I de l’article L. 1615‑6 est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« Le taux de compensation forfaitaire est fixé à 5,6 % pour les dépenses de services d’infrastructure de l’informatique en nuage à compter du 1er septembre 2020. »

II. – La perte de recettes pour l’État résultant des I et II est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Exposé sommaire

Le présent amendement a pour objet de faire bénéficier les collectivités territoriales et leurs groupements des attributions du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) pour les dépenses exposées au titre de l’utilisation de l’informatique en nuage (« Cloud »).

Aujourd’hui, les seules dépenses d’investissement éligibles à une compensation par l’intermédiaire du FCTVA sont les dépenses non récurrentes visant à l’acquisition d’un équipement destiné à rester durablement dans le patrimoine de la collectivité ou bien les dépenses d’amélioration ou de réparation destinées à augmenter la valeur d’un bien déjà acquis.

Or, l’utilisation des services d’informatique en nuage s’effectue par le biais d’abonnements à des services récurrents qui sont assurés et maintenus en conditions opérationnelles par un prestataire extérieur. Il n’y a donc pas d’acquisition d’un matériel physique ou logiciel, ni enrichissement du patrimoine de la collectivité, et donc aucune compensation possible par le biais du FCTVA.

Pourtant, il serait plus avantageux pour les collectivités, sur le plan économique, de recourir à des offres cloud en location plutôt que de procéder à des investissements informatiques classiques dans des technologies moins innovantes. Les services cloud offrent en effet plusieurs facilités : facturation au plus près des usages et besoins, optimisation et externalisation de la maintenance, standards de cybersécurité plus élevés, etc.

De plus, l’informatique en nuage constitue un chantier prioritaire pour la transformation numérique des organisations publiques, comme l’indique la stratégie cloud présentée par le Gouvernement en juillet 2018, qui fixe comme principal objectif de développer l’usage du cloud par les administrations, les collectivités et les établissements publics dans les 3 prochaines années.

Surtout, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a démontré la nécessité impérieuse, pour les collectivités, de se doter d’outils numériques modernes, flexibles et sécurisés afin d’assurer la continuité de leur activité et du service public. L’informatique en nuage est l’architecture qui, aujourd’hui, correspond aux meilleurs standards de marché pour satisfaire ce besoin et permettre le travail à distance. 

Pour accompagner la transformation numérique des collectivités et la migration de leurs systèmes informatiques traditionnels vers des solutions de cloud computing plus innovantes, sécurisées et moins coûteuses, il est nécessaire de mettre fin aux distorsions fiscales générées par les conditions actuelles d’éligibilité des dépenses informatiques au FCTVA, en y intégrant les dépenses de souscription à des services cloud.

Cette mesure permettra de lever l’un des principaux freins à l’adoption du cloud par les collectivités et les encouragera à s’appuyer sur son potentiel pour améliorer la qualité du service rendu aux citoyens. Elle permettra également à l’État de porter son soutien vers une dépense informatique intrinsèquement moins couteuse, ce qui réduira à terme le poids des dépenses informatiques au sein du FCTVA.

Cela étant, afin d’assurer un maintien voire une baisse du coût du FCTVA pour l’État, le présent amendement :

- limite l’éligibilité aux seules prestations de cloud de type Infrastructure as a Service (IaaS) afin d’éviter les effets d’aubaine, certaines collectivités recourant déjà à des services de type PaaS ou SaaS. Les services de type IaaS n’étant pratiquement pas utilisés, pour diverses raisons, chaque migration de collectivités vers ce type de services se ferait en substitution d’une dépense d’investissement dans une infrastructure informatique classique ;

- retient un taux forfaitaire de 5,6 %, afin que le soutien public s’effectue à périmètre constant et ne porte que sur l’équivalent des dépenses éligibles au sein d’une facture de fourniture et prestations informatiques usuelles.