Rencontre parlementaire franco-allemande
sur l'avenir de l'Europe élargie

lundi 10 décembre 2001


Actes du colloque

Résolution commune pour le Conseil européen de Laeken
Deutsch-französisches Treffen über die Zukunft der Europäischen Union gemeinsame Entschließung an den Europäischen Rat von Laeken
Franco-German meeting on the future of the European Union joint resolution for the Laeken European Council

Allocution de M. Raymond FORNI, Président de l’Assemblée nationale,
en ouverture de la Rencontre parlementaire franco-allemande " L’avenir de l’Europe élargie "

Allocution de M. Raymond FORNI, Président de l’Assemblée nationale,
lors du déjeuner offert au participants de la Rencontre parlementaire franco-allemande
" L’avenir de l’Europe élargie " - Hôtel de Lassay, 10 décembre 2001 -

Voir aussi

 

Résolution commune pour le Conseil européen de Laeken

Cette résolution a été préparée par la Délégation de l’Assemblée nationale pour l'Union européenne et son président, M. Alain Barrau, et par la Commission des affaires européennes du Bundestag et son président, Dr Friedbert Pflüger. Elle a été adoptée à l’unanimité à Paris, le lundi 10 décembre 2001, lors d’une rencontre parlementaire franco–allemande présidée par MM. Raymond Forni, Président de l’Assemblée nationale, et Wolfgang Thierse, Président du Bundestag.

Nous nous félicitons de la décision prise par les chefs d’Etat et de Gouvernement à Nice, les 7 et 8 décembre 2000, de lancer un débat large et ouvert sur l’avenir de l’Union européenne.

La réussite de l'élargissement impose en effet une réforme ambitieuse des Traités qui dote l’Union européenne élargie d’une architecture politique plus légitime et transparente pour les citoyens et d'instruments d’action nouveaux au service d’une ambition politique, économique et sociale forte. Dans un monde multipolaire, l’Europe doit ainsi se donner les moyens de promouvoir un modèle économique et social reposant sur les valeurs d’humanisme et de progrès ; elle doit également poursuivre dans la voie d’une intégration politique renforcée qui soit effectivement respectueuse des identités nationales et de mettre en œuvre une politique de sécurité et de défense au service de la paix.

Nous estimons que la poursuite de ce projet européen commun exige des réformes politiques profondes. Les Etats membres doivent parvenir à la conclusion d'un Traité fondamental qui permette l’émergence d’un véritable espace démocratique et favorise une gestion commune plus efficace des domaines de souveraineté partagée. Ce Traité fondamental pourrait, après ratification, être proclamé par les chefs d’Etat et de gouvernement comme étant la Constitution de l’Union européenne.

La réforme des traités européens devra apporter des réponses ambitieuses aux quatre thèmes retenus par la Déclaration annexée au traité de Nice :

- une simplification des Traités afin que les citoyens puissent mieux comprendre les règles de fonctionnement de l'Union européenne, grâce, notamment, à l’élaboration du traité fondamental clair évoqué ci-dessus ;

- l’intégration dans les traités de la Charte des droits fondamentaux, qui exprime l'ensemble des valeurs de démocratie, de liberté, d'égalité, de solidarité et de justice auxquelles nous sommes profondément attachés, afin de lui donner une force juridique obligatoire ;

- une répartition plus claire des compétences entre l'Union européenne et les Etats membres afin que chacun comprenne mieux " qui fait quoi " en Europe. Le principe de subsidiarité sera ainsi mieux respecté dans le fonctionnement de l’Union européenne. Il importe toutefois que cet exercice de délimitation des compétences ne soit pas de nature à remettre en cause les acquis de la construction européenne, ni à faire obstacle au développement nécessaire de la dynamique européenne ;

- le renforcement du rôle des Parlements nationaux dans l'architecture européenne selon des modalités diverses :

·  jusqu'à présent, la participation des parlements nationaux au développement du droit des traités européens ne jouait que par le biais de la procédure de ratification. Afin de renforcer le rôle des parlements nationaux dans le processus d'intégration européenne, il conviendrait que les Traités prévoient que leur révision et donc, le développement du droit constitutionnel européen, soit préparé à l'avenir par une Convention composée principalement de parlementaires ;

·  les règles d'information et de consultation des parlements nationaux prévues par le protocole du traité d'Amsterdam doivent être précisées et complétées, notamment sur la base des recommandations faites par la COSAC de Versailles (16-17 octobre 2000) ;

·  les prérogatives nationales en matière d'élaboration et de participation aux affaires européennes relevant d'abord de dispositions de droit interne, il convient de poursuivre les efforts afin de renforcer au niveau national ces droits de participation et de contrôle.

Mais cette réforme des traités ne doit pas se limiter aux quatre sujets évoqués par la déclaration de Nice : elle doit également prévoir d’autres mesures propres à améliorer la transparence et la légitimité démocratiques de l'Union européenne ainsi que l’efficacité des institutions européennes, notamment en redéfinissant le rôle futur des organes de l'Union et leurs relations mutuelles et en continuant à étendre le nombre de domaines relevant de décisions du Conseil à la majorité qualifiée.

Nous avons la conviction que ces résultats ambitieux ne pourront être atteints si l’on en reste à la méthode actuelle de révision des traités. Nous estimons ainsi que le travail de la Conférence intergouvernementale prévue pour 2004 doit être préparé par une nouvelle Convention sur le modèle de celle qui s’est réunie pour élaborer le projet de Charte des droits fondamentaux.

La future Convention devra se composer des représentants des Chefs d’Etat et de Gouvernement, des parlements nationaux, du Parlement européen et de la Commission. Elle devra compter au moins deux parlementaires par pays et prévoir la possibilité d´y admettre des suppléants ayant voix consultative. Une participation plus représentative des parlements nationaux à la Convention serait ainsi possible pour tous les Etats membres.

La Convention devra être placée sous la direction d'un Presidium élu en son sein et d'un Président. La composition du Presidium devra être équilibrée et prendre en compte à égalité de droit toutes les composantes représentées à la Convention. Le Presidium devra comprendre le Président et un représentant des parlements nationaux, des gouvernements nationaux, de la Commission et du Parlement européen. Le Président désigné par le Conseil européen devra être confirmé dans ses fonctions par la Convention elle-même.

Des représentants des Etats avec lesquels des négociations d'adhésion sont en cours devront, dès le début, prendre une part active aux travaux de la Convention, par la participation de délégués. Leur participation à part entière devra être assurée dès la signature des traités d'adhésion.

Il importe que les représentants de la société civile et des partenaires sociaux puissent suivre les travaux de la Convention au moyen de consultations publiques régulières.

Cette nouvelle Convention doit avoir pour mandat de soumettre à la Conférence intergouvernementale un seul texte avec des propositions pour la rédaction du nouveau Traité fondamental de l'Union européenne. Elle devra proposer, lorsqu'elles sont inévitables, des options alternatives en précisant celles qui font l’objet d’un accord majoritaire.

Le mandat de la Convention devrait également porter sur l'examen de nouvelles avancées dans les domaines relevant des deuxième et troisième piliers. Les attentats terroristes du 11 septembre dernier aux États-Unis, ont placé l'Europe face à un nouveau défi qu’elle doit aujourd’hui relever. C'est pourquoi il est urgent d'approfondir l'intégration dans les domaines de la PESC, de la PESD et de la création d'un espace de liberté, de sécurité et de justice. Cet approfondissement pourrait également constituer un nouvel élément moteur pour le processus d'intégration européenne.

La Convention devra commencer ses travaux dès que possible sous présidence espagnole, établir un rapport intérimaire et présenter le texte d'un traité fondamental dans un délai proche de l'ouverture de la Conférence intergouvernementale (CIG). Des représentants de la Convention devront être associés à la CIG de manière à assurer une interaction entre la Convention et la Conférence intergouvernementale.

Nous estimons enfin que les parlements nationaux devront être en mesure d’apprécier l’évolution des travaux de la CIG. Nous demandons à ce titre qu’ils soient régulièrement informés et associés aux travaux de cette CIG qui devra être brève et éminemment politique.

La Délégation de l'Assemblée nationale pour l´Union européenne et la Commission des Affaires européennes du Bundestag continueront à rapprocher leurs points de vue, dans le cadre d’un groupe de travail, afin de définir des positions communes concernant notamment le renforcement du rôle des parlements nationaux dans la future architecture institutionnelle de l'Union européenne.

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Deutsch-französisches Treffen über die Zukunft der europäischen Union Gemeinsame
Entschließung an den europäischen Rat von Laeken

Paris, Montag, den 10. Dezember 2001

Diese Entschließung wurde vorbereitet von der Délégation pour l‘Union Européenne der Assemblée Nationale und seines Vorsitzenden, Alain Barrau, sowie von dem Europaausschuss des Deutschen Bundestages und seines Vorsitzenden, Dr. Friedbert Pflüger. Sie ist Montag, den 10. Dezember 2001 in Paris im Rahmen eines deutsch-französischen Parlamentariertreffens unter Vorsitz von Raymond Forni, Präsident der Nationalversammlung, und Wolfgang Thierse, Präsident des Deutschen Bundestages, einstimmig angenommen worden.

Wir begrüßen die am 7. und 8. Dezember 2000 in Nizza getroffene Entscheidung der Staats- und Regierungschefs, eine breite und offene Debatte über die Zukunft der Europäischen Union anzuregen.

Eine erfolgreiche Erweiterung setzt eine ehrgeizige Reform der Verträge voraus, die der erweiterten Union eine legitimere und für die Bürger transparentere Architektur verleiht und sie mit neuen Instrumenten zur Verfolgung der großen politischen, wirtschaftlichen und sozialen Ziele ausstattet. In einer multipolaren Welt muss sich Europa die Mittel an die Hand geben, sein wirtschaftliches und soziales Modell auf der Grundlage der humanistischen Werte und des Fortschritts zu festigen. Es muss auch den Weg einer stärkeren politischen Integration unter tatsächlicher Achtung der nationalen Identitäten weiter verfolgen und eine Sicherheits- und Verteidigungspolitik im Dienste des Friedens betreiben.

Wir sind der Ansicht, dass es zur Fortführung dieses gemeinsamen europäischen Projektes tiefgreifender politischer Reformen bedarf. Die Mitgliedstaaten müssen zum Abschluss eines Grundvertrags gelangen, der einen wahren Raum der Demokratie schafft und eine effizientere gemeinsame Gestaltung der Bereiche mit geteilter Souveränität fördert. Der Grundvertrag könnte nach Ratifizierung von den Staats- und Regierungschefs als Verfassung der Union verkündet werden.

Die Reform der europäischen Verträge muss ehrgeizige Lösungen für die vier in der Erklärung im Anhang des Vertrags von Nizza genannten Themenbereiche bieten:

  • die Vereinfachung der Verträge, damit die Arbeitsweise der Union für die Bürger verständlicher wird, und dies insbesondere durch die Erarbeitung eines klaren Grundvertrages;

  • die Integration der Grundrechtecharta in die Verträge; die Charta, die unsere Werte hinsichtlich Demokratie, Freiheit, Gleichheit, Solidarität und Gerechtigkeit zum Ausdruck bringt, denen wir uns zutiefst verpflichtet fühlen, soll auf diese Weise rechtliche Verbindlichkeit erhalten;

  • eine eindeutigere Aufteilung der Befugnisse zwischen der Union und den Mitgliedstaaten, damit ein jeder besser versteht, „wer was macht" in Europa. Das Subsidiaritätsprinzip wird auf diese Weise im Rahmen der Tätigkeit der Union bessere Berücksichtigung finden. Durch diese Abgrenzung der Kompetenzen darf jedoch weder das europäische Aufbauwerk in Frage gestellt, noch darf dadurch die notwendige Weiterentwicklung der europäischen Dynamik behindert werden;

  • die Stärkung der Rolle der nationalen Parlamente in der europäischen Architektur auf unterschiedliche Weise:

  • Bei der Gestaltung des europäischen Vertragsrechts sind die nationalen Parlamente bislang nur über das Ratifikationsverfahren beteiligt. Um die Stellung der nationalen Parlamente im europäischen Integrationsprozess zu stärken, sollte in den europäischen Verträgen festgeschrieben werden, dass die Weiterentwicklung der europäischen Verträge und damit des europäischen Verfassungsrechts künftig durch einen überwiegend parlamentarisch besetzten Konvent erfolgt.

  • Die im Protokoll zum Amsterdamer Vertrag festgelegten Bestimmungen zur Unterrichtung und Konsultation der einzelstaatlichen Parlamente müssen präzisiert und ergänzt werden, vor allem auf der Grundlage der Empfehlungen der COSAC von Versailles
    (16. und 17. Oktober 2000);

  • Da die nationalen Mitwirkungs- und Gestaltungsrechte in europäischen Angelegenheiten in erster Linie Sache der innerstaatlichen Rechtsordnungen sind, muss das Streben nach angemesseneren Beteiligungs- und Kontrollrechten auf dieser Ebene verstärkt werden.

Die Reform der europäischen Verträge darf sich nicht auf die vier in der Erklärung von Nizza aufgeführten Themenbereiche beschränken:

Sie muss auch weitere Maßnahmen zur Verbesserung der demokratischen Transparenz und Legitimität der Union und zur Stärkung der Effizienz der Europäischen Institutionen umfassen, insbesondere durch die Festlegung der zukünftigen Rolle der EU-Organe und ihres Verhältnisses zueinander sowie den weiteren Übergang zur Entscheidung mit qualifizierter Mehrheit im Rat .

Wir sind davon überzeugt, dass diese ehrgeizigen Ergebnisse nicht erreicht werden können, wenn die derzeitige Methode der Revision der Verträge beibehalten wird. Deshalb sind wir der Auffassung, dass die Arbeit der für 2004 geplanten Regierungskonferenz von einem neuen Konvent (Versammlung) nach dem Vorbild des Konvents zur Erarbeitung der Grundrechtecharta vorbereitet werden soll.

Der künftige Konvent sollte aus Vertretern der Staats- und Regierungschefs, der einzelstaatlichen Parlamente, des Europäischen Parlaments und der Kommission bestehen. Er sollte je zwei Parlamentarier pro Land umfassen und die Möglichkeit von beratungsberechtigten Stellvertretern vorsehen. Damit bestünde in allen EU-Mitgliedstaaten die Möglichkeit einer repräsentativeren Zusammensetzung der Parlamente Rechnung zu tragen.

Der Konvent wird durch ein aus seiner Mitte gebildetes Präsidium mit einem Präsidenten geleitet. Die Zusammensetzung des Präsidiums muss ausgewogen sein und alle im Konvent vertretenen Gruppen gleichberechtigt berücksichtigen. Das Präsidium besteht aus dem Präsidenten, und je einem Vertreter der nationalen Parlamente, der nationalen Regierungen, der Kommission und des Europäischen Parlaments. Der vom Europäischen Rat benannte Präsident wird vom Konvent selbst bestätigt.

Vertreter der Staaten, mit denen Beitrittsverhandlungen geführt werden, müssen von Beginn an über Delegierte aktiv an den Arbeiten des Konvents mitwirken. Spätestens mit Unterzeichnung der Beitrittsverträge muss ihre uneingeschränkte Beteiligung gewährleistet werden.

Ferner sollten repräsentative Kräfte der Zivilgesellschaft und Sozialpartner über regelmäßige öffentliche Konsultationen die Arbeiten des Konvents begleiten.

Das Mandat des neuen Konvents bestünde darin, der Regierungskonferenz einen einzigen Entwurf mit Vorschlägen bezüglich des neuen Grundvertrages der Union vorzulegen. Er soll da, wo unvermeidlich, alternative Optionen vorschlagen und dabei deutlich machen, welche die Zustimmung der Mehrheit erhalten haben.

Das inhaltliche Mandat des Konvents muss außerdem die Prüfung weiterer Integrationsschritte in den Bereichen der Zweiten und Dritten Säule umfassen. Vor dem Hintergrund der Terroranschläge in den Vereinigten Staaten vom 11. September wird immer deutlicher, dass Europa heute vor einer neuen Herausforderung steht. Daher ist eine Vertiefung der Integration in dem Bereich der GASP/ESVP sowie bei der Schaffung des Raums des Rechts, der Freiheit und der Sicherheit dringend notwendig. Dies kann zugleich zu einer neuen Antriebskraft im europäischen Einigungsprozess werden.

Der Konvent soll seine Beratungen sobald wie möglich unter spanischem Vorsitz beginnen, einen Zwischenbericht erstellen und seinen Text eines Grundvertrages zeitnah zum Beginn der Regierungskonferenz vorlegen. Vertreter des Konvents müssen in die Regierungskonferenz eingebunden werden, um eine Interaktion Konvent/Regierungskonferenz zu gewährleisten.

Schließlich meinen wir, dass die einzelstaatlichen Parlamente in der Lage sein müssen, den Fortgang der Arbeiten bei der Regierungskonferenz zu beurteilen. In diesem Zusammenhang fordern wir, dass sie regelmäßig informiert und in die Arbeiten der Regierungskonferenz, die kurz und sehr politisch sein sollte, eingebunden werden.

Die Délégation pour l’Union Européenne der Assemblée Nationale und der Europaauschuss des Bundestages werden im Rahmen einer Arbeitsgruppe weiterhin ihre Positionen abgleichen, um eine gemeinsame Haltung zu entwickeln, insbesondere zur Stärkung der Rolle der nationalen Parlamente in der zukünftigen institutionellen Architektur der Europäischen Union.

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Franco-German meeting on the future of the European Union joint resolution for the Laeken European Council

Paris, Monday 10 December 2001

This resolution was prepared by the Délégation pour l’Union Européenne of the French National Assembly and its Chairman, Alain Barrau, and the Committee on the Affairs of the European Union of the German Bundestag and its Chairman, Dr. Friedbert Pflüger. It was adopted unanimously on Monday, 10 December 2001 in Paris in the course of a meeting of French and German parliamentarians chaired by Raymond Forni, President of the Assemblée nationale, and Wolfgang Thierse, President of the German Bundestag.

We welcome the decision made by the Heads of State and Government on 7 and 8 December 2000 in Nice to encourage a broad and open debate on the future of the European Union.

Successful enlargement will require far-reaching reform of the Treaties, aimed at providing an enlarged Union with an architecture that has more legitimacy and greater transparency for its citizens and equipping it with new instruments for pursuing its major political, economic and social objectives. In a multipolar world, Europe must provide itself with the means of consolidating its economic and social model based on humanistic values and progress. It must also continue to follow the path of greater political integration while genuinely respecting national identities, and pursue a security and defence policy in the service of peace.

We are of the opinion that far-reaching reforms are required if this common European project is to continue. The Member States must succeed in concluding a Basic Treaty that creates a genuine democratic space and encourages greater efficiency in shaping areas of joint sovereignty. Following ratification by the national parliaments, the Basic Treaty could be proclaimed by the Heads of State and Government as the Constitution of the European Union.

The reform of the European Treaties must offer ambitious solutions for the four areas named in the Annex to the Treaty of Nice:

  • simplification of the Treaties in order to make the functioning of the Union more comprehensible for its citizens - in particular through the drawing up of a clear Basic Treaty;

  • integration of the Charter of Fundamental Rights into the Treaties; this would make the Charter, which expresses our values regarding democracy, freedom, equality, solidarity and justice - to which we feel deeply committed - legally binding.

  • a clear distribution of powers between the Union and the Member States, so that everybody understands better "who does what" in Europe. This will ensure that the principle of subsidiarity is taken more into account in work processes within the Union. However, this delimitation of powers must not put the task of building Europe into question, neither must it be allowed to constitute an obstacle to necessary further development of the European dynamic;

  • strengthening of the role of the national parliaments within the European architecture in different ways:

  • The national parliaments have hitherto only been involved in the process of drawing up European Treaties via the ratification process. In order to strengthen the position of the national parliaments within the European integration process, it should be laid down in the European Treaties that further development of the Treaties - and thus also of European constitutional law - should in future be prepared by a Convention consisting mainly of parliamentarians.

  • The regulations laid down in the Protocol to the Amsterdam Treaty regarding information and consultation of the parliaments of the Member States must be formulated more precisely and further supplemented, above all on the basis of the COSAC recommendations of Versailles (16 and 17 October 2000).

  • As national rights to participate in and shape European affairs are primarily a matter for the legal regimes of individual states, greater efforts must be made to achieve appropriate rights of participation and control on this level.

Reform of the European Treaties must not be restricted to the four areas listed in the Declaration of Nice:

It must also include further measures for improving the democratic transparency and legitimacy of the Union and for strengthening the European institutions, in particular by defining the future role of the EU organs and their relationship to each other as well as the further transition to a decision with a qualified majority in the Council.

We are convinced that these ambitious goals cannot be achieved if the present method of revising the Treaties is retained. For that reason we are of the opinion that the preparatory work for the Intergovernmental Conference planned for 2004 should be carried out by a new Convention (Assembly) modelled on the Convention established to draw up the Charter of Fundamental Rights.

The future Convention should consist of representatives of the Heads of State and Government, of the parliaments of the individual Member States, of the European Parliament and of the Commission. It should consist of two parliamentarians per state and should include a possibility of having delegates with advisory capacities. This would ensure that in all EU Member States there would be an opportunity for a more representative composition of the parliaments.

The Convention would be governed by a presidium formed from within its ranks and headed by a president. The composition of the presidium must be well-balanced and must take into account all of the groups represented in the Convention. The presidium consists of the president and one representative each for the national parliaments, the national governments, the Commission and the European Parliament. The president appointed by the European Council would be confirmed by the Convention.

Representatives of the Member States with which accession negotiations are being conducted should be fully involved from the outset in the work of the Convention through delegates. At the latest upon the signing of the accession agreements, their unconditional involvement has to be guaranteed.

Furthermore, representatives of civil society and the social partners should accompany the work of the Convention through regular public consultations.

The mandate of the new Convention would be to present the intergovernmental Conference with a single draft with proposals regarding the new Basic Treaty for the Union. Where this cannot be avoided, it should propose alternative options, making it clear which of these has majority approval. The voting process must be established in such a manner that there is no opportunity for unilateral blockades.

In terms of content, the mandate of the Convention must also encompass the examination of other integration steps in the areas of the second and third pillars. Against the backdrop of the terrorist attacks in the United States on September 11, an intensification of the integration in the area of GASP/ESVP and in the creation of an area of freedom, security, and justice is urgently needed. This can at the same time become a new driving force in the European unification process.

The Convention should begin its consultations under Spanish Presidency as soon as possible. It should prepare an interim report and present its draft for a Basic Treaty near the beginning of the Intergovernmental Conference in order to ensure the interaction between the Convention and the Intergovernmental Conference.

Finally, we are of the opinion that the parliaments of the individual Member States must be in a position to assess the progress of the work of the Intergovernmental Conference. In this context we call for them to be regularly informed and then to be involved in the work of the Intergovernmental Conference, which should be brief and of a highly political nature.

The Délégation pour l’Union Européenne of the Assemblée nationale and the Committee on the Affairs of the European Union of the German Bundestag will continue to coordinate their positions within the framework of a working party in order to develop a common approach, in particular with regard to strengthening the role of the national parliaments in the future institutional architecture of the European Union.


Allocution de M. Raymond FORNI, Président de l’Assemblée nationale,
En ouverture de la Rencontre parlementaire franco-allemande " L’avenir de l’Europe élargie "
-Assemblée nationale, 10 décembre 2001-

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés, Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais en effet évoquer rapidement les deux thèmes qui occuperont l’essentiel de nos travaux cet après-midi.

Nous voulons une Europe plus forte, mieux écoutée sur la scène internationale, mieux armée pour assurer la sécurité de ses citoyens.

Nous voulons également une Europe plus démocratique, plus transparente, plus attentive aux aspirations de nos concitoyens.

Atteindre ces deux objectifs suppose un plus grand volontarisme politique.

Cela est vrai de l’Europe en lutte contre le terrorisme. L’émotion soulevée par les attentats du 11 septembre fut mondiale. Nous avons tous partagé l’effroi et la consternation de nos amis américains. Mais une fois l’émotion passée, saurons-nous faire preuve de la volonté politique indispensable à l’adoption des mesures de prévention et de lutte contre le terrorisme ? Le mandat d’arrêt européen est à l’ordre du jour du Conseil européen de Laeken. Les négociations engagées le 21 septembre ont démontré l’utilité des nouveaux instruments dont l’Union s’est dotée par le traité d’Amsterdam –en l’espèce, la décision-cadre. Là où des conventions sur l’extradition attendent encore d’entrer en vigueur, nous allons, je l’espère, bientôt adopter des règles plus efficaces.

Je m’interroge sur la position adoptée par nos amis italiens. La lutte contre le crime organisé doit être parallèle à la lutte contre le terrorisme. Ce dernier a souvent recours aux mêmes instruments pour financer ses crimes. J’espère qu’un accord pourra être trouvé sur le texte soumis au Conseil européen. Je souhaite que cet accord comprenne dans le champ d’application du mandat d’arrêt européen les infractions relevant de la délinquance financière.

Il faudra, pour cela, que la volonté des dirigeants politiques européens ne fléchisse pas.

Ce constat s’applique également à l’édification d’une véritable démocratie européenne.

Le débat sur l’avenir de l’Europe s’est tenu, entre juin et novembre 2001, en France. L’Assemblée nationale y a pris sa part. Nous avons ouvert sur le site internet de l’Assemblée nationale un forum de discussion sur l’avenir de l’Europe. Nous avons organisé des Assises sur l’avenir de l’Europe, qui ont permis de nouer un vaste dialogue entre des étudiants, des associations, des syndicats, des politiques. Cette consultation a fourni quelques résultats passionnants. Un grand nombre des Français qui se sont exprimés ont marqué leur volonté de promouvoir un modèle économique et social européen. L’idée d’une constitution européenne n’est plus un tabou pour nos compatriotes –même si personne ne voit dans une telle Constitution le remède à tous les maux. Une large majorité de nos internautes a souhaité l’instauration d’un véritable gouvernement européen, avec cependant une nette préférence pour le développement de ce gouvernement à partir du Conseil des ministres, plutôt qu’en se fondant sur la Commission.

Mais ce débat n’a pas, à lui seul, comblé la distance qui sépare nos concitoyens de l’Europe. Il nous faut donc encore y travailler.

Les Parlements peuvent jouer dans ce domaine un rôle important. C’est un des points sur lesquels notre débat pourrait revenir : quelles missions pour les parlements nationaux dans les futures institutions de l’Union ? La création d’une seconde chambre a été avancée par plusieurs éminents politiques européens. Nos Assises sur l’avenir de l’Europe ont fait ressortir les critiques que cette proposition suscitait : le risque d’accroître le poids des intérêts nationaux dans la décision communautaire, l’impossibilité pour un parlementaire national d’assumer un cumul des mandats, le risque de redondance entre une seconde Chambre et le Conseil européen, la nécessité pour les parlements nationaux de se concentrer sur le contrôle national de la politique européenne de leur gouvernement.

Inventons pour nos Parlements un rôle nouveau dans les futures institutions de l’Union. C’est je crois au sein d’un Congrès, d’une Conférence des parlements nationaux, que nous pourrons le mieux exprimer les aspirations de nos concitoyens. Créer une deuxième chambre, ce serait remettre en cause l’équilibre des pouvoirs qui s’est instauré, au fil de la jurisprudence de la Cour de justice, au gré des révisions successives des traités, entre le Conseil, la Commission et le Parlement européen. L’efficacité du processus législatif pourrait en souffrir. Nous mettrions en compétition les deux légitimités démocratiques sur lesquelles s’appuie l’Union, au lieu de les faire œuvrer au même but : renforcer l’Union qui est notre rempart contre les troubles d’une mondialisation insuffisamment maîtrisée.

Telles sont, Mesdames et Messieurs, les quelques remarques dont je souhaitais en ouverture, vous faire part. J’espère, sur ces deux points, avoir réellement contribué à ouvrir le débat. Je vous remercie. je souhaite maintenant donner la parole à mon ami Wolfgang THIERSE.


Allocution de M. Raymond FORNI, Président de l’Assemblée nationale, lors du déjeuner offert au participants de la Rencontre parlementaire franco-allemande " L’avenir de l’Europe élargie "
-Hôtel de Lassay, 10 décembre 2001-

Monsieur le Président du Bundestag, Cher Wolfgang THIERSE,
Messieurs les Premiers ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs les Députés, Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,

C’est avec beaucoup d’émotion que je vous accueille en ces murs, dans cette maison de la démocratie. Nos amis du Bundestag ont fait ce geste, auquel nous sommes particulièrement sensibles, de nous rendre cette visite.

Allemands et Français, nous savons l’importance, dans l’absolu respect de nos autres partenaires européens, de l’amitié franco-allemande.

Allemands et Français, vous manifestez, par votre présence, tout le prix que vous attachez à l’avenir de notre continent.

Vous exprimerez cet après-midi, par vos interventions, la volonté qu’ont Allemands et Français de poursuivre ensemble ce que Charles de GAULLE appelait, en 1963, l’ " œuvre commune " à nos deux nations. Cette œuvre commune nous appelle aujourd’hui à réfléchir à une Constitution pour l’Europe. Pour certains, une Constitution européenne présuppose une nation européenne.

Mais qu’est-ce qu’une nation ? A cette question, Ernest RENAN cherchait à répondre en 1882, dans une conférence célèbre. " Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l'avenir un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l'on comprend malgré les diversités de race et de langue.(…) "avoir souffert ensemble" ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. " Plus que tout cela, c’est " vouloir vivre ensemble ", ce " plébiscite de tous les jours " qui, pour RENAN, constitue la nation.

L’Allemagne et la France répondent, encore aujourd’hui, à cette définition.

Mais l’Europe, elle-même, n’est elle pas une nation en puissance ? Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager : n’avons nous pas en partage la gloire des Empires, de Rome à Francfort, de Charlemagne à Charles-Quint ? N’avons nous pas en commun les regrets d’un monde sans frontières culturelles, de l’Europe des Universités au Siècle des Lumières ? Ne sommes nous pas tous les héritiers de GOETHE et de VOLTAIRE, de MOZART et des frères LUMIERE ?

Avoir souffert ensemble : n’avons nous pas traversé ensemble les heures sombres du XXème siècle ? Nos soldats n’ont-ils pas, dans les tranchées de VERDUN, souffert de la même angoisse et des mêmes blessures ? Acteurs ou complices, nos peuples n’ont-ils pas eu chacun leur part à cette terrible éclipse de la conscience européenne que fut l’Holocauste ? N’avons nous pas partagé pendant cinquante ans la déchirure du continent européen ?

Avoir espéré, s’être réjoui ensemble : nous avons ensemble vécu l’intense moment historique de l’effondrement du mur de Berlin. La chute de ce mur fut le signal de la réunification du continent que le prochain élargissement de l’Union européenne viendra, dès 2004, parachever. Voilà qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques. Voilà ce que l'on comprend malgré la diversité des langues et des cultures : dans l'avenir, nous avons un même programme à mettre en œuvre.

Mesdames, Messieurs,

Ernest RENAN l’avait écrit dans la conférence déjà citée : " Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. " C’est ce programme que les générations actuelles ont devant elles. Nous voulons doter l’Europe d’une Constitution fondée sur des valeurs communes. Nous voulons en faire une " Confédération d’Etats-nations " respectant les cultures de chacun. Nous pouvons travailler à ce qu’elle devienne une " nation " au sens où l’entendait RENAN : la communauté de ceux qui " veulent vivre ensemble ". Pour cela les peuples doivent mieux se connaître, mieux encore se comprendre. Pour cela leurs représentants doivent dialoguer plus intensément encore que par le passé. Je remercie chacun d’entre vous d’avoir accepté d’y œuvrer cet après-midi. Vive l’Allemagne ! Vive la France ! Pour que vive l’Europe.

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Voir aussi :

- Assises sur l'avenir de l'Europe, à l'Assemblée nationale, les 7 et 8 novembre 2001

- La page web consacrée à l'« Avenir de l’Europe », sur le site des institutions européennes. On y trouve l’ensemble des contributions au débat, les documents de référence, la liste des différents événements ainsi qu’un forum de discussion ouvert à tous les citoyens européens.

- La Présidence de la République

- Le Premier ministre

- Le ministère des affaires étrangères

- Le Sénat

- Sources d’Europe

- Dossier sur les attentats du 11 septembre 2001