PREMIÈRE JOURNÉE DES MÉMOIRES DE LA TRAITE NÉGRIÈRE,
DE L’ESCLAVAGE ET DE LEURS ABOLITIONS

David d'Angers
Abolition de l'esclavage, croquis à la mine de plomb
© Musées d’Angers, photo Pierre David

Par la loi n° 2001-434 du 21 mai 2001, « La République française reconnaît que la traite dans l’océan Indien, d’une part, et l’esclavage, d’autre part, perpétrés à partir du XV^e siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes, constituent un crime contre l’humanité. »

Pendant des siècles, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés, déportés de leur sol natal pour travailler dans des conditions inhumaines.

L’Assemblée nationale s’associe, ce 10 mai 2006, aux célébrations de la première journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, dont la date a été choisie par le Président de la République, M. Jacques Chirac, sur la proposition du Comité pour la mémoire de l’esclavage.

Le 4 février 1794, pour la première fois dans l’histoire, est proclamée par la Convention nationale l’abolition de la traite et de l’esclavage, près de 4 ans après l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Mais l’abolition, appliquée dans toutes les colonies françaises, sauf à l’île Bourbon et aux Mascareignes, resta un acte isolé et fut révoquée en 1802. Une abolition de la traite fut décrétée en mars 1815, mais rétablie dès la fin de l’épisode des Cent jours. La traite fut officiellement abolie par la loi en 1818 mais continua clandestinement ; c'est pourquoi la répression légale fut renforcée en 1827 puis 1831.  Il fallut attendre le 27 avril 1848 pour que le gouvernement provisoire de la République abolît par décret l’esclavage. Désormais, selon l’article 7 du décret d'abolition immédiate de l’esclavage : « Le sol de France affranchit l’esclave qui le touche ».

Du XVI^e siècle au XIX^e siècle 11 millions d’Africains ont été déportés par les puissances coloniales.

La traite atlantique des Noirs n’a pas été la première ni la seule institution monstrueuse et inhumaine de capture, de transfert et d’exploitation massive de populations. Aujourd’hui encore, on dénombre 200 millions d’esclaves dans le monde.

L’abolition de l’esclavage a été obtenue grâce au combat des abolitionnistes et des esclaves. Mais ce combat n’est pas achevé : la reconnaissance de la mémoire des abolitions, loin d’un seul retour sur le passé des méfaits de l’esclavage, doit conduire à renforcer, aujourd’hui, la lutte contre les trafics d’êtres humains et à agir contre de nouvelles formes d’esclavage dans le monde.

Auguste François Biard (1798-1882)  L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848, huile sur toile (Salon 1849)  Versailles, musée national du château et de Trianon, MV 7382 (C) Photo RMN / © Gérard Blot

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