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Les visages de la République

 

 

Cérès
1849
Groupe Allégorique
 Paix et Commerce  
1876
Type Merson
1900

Type Mouchon
1900
Type Blanc
1900
Type Semeuse
1903
Type Paix
1932
Type Mercure
1942

Type Iris  
1939
Cérès
1938
Série d'Alger
Coq
1944
Série d'Alger   Marianne
1944
Arc de Triomphe
 de l'Etoile
1944

Marianne de Dulac
1945
Cérès de
Mazelin
1945
Marianne de Gandon
1945
Marianne de Muller 1955 Moissonneuse
1957

République
(ou Marianne)
 à la Nef
1959
Marianne de Decaris
1960
Marianne de Cocteau 1961 Coq de Decaris
1962
Marianne de Cheffer 1967

Marianne
 de Bequet
1971
"Sabine"
de Gandon
1977
République, type Liberté
1982
Marianne du Bicentenaire
1989

Marianne de Luquet
1997

 

(République) Cérès, 1849
Dessin et gravure : Jacques-Jean Barre
Impression : typographie à plat 

Le 1er janvier 1849, le premier timbre-poste français, le 20 centimes noir apparaît avec une légende républicaine, en affranchissant la lettre simple et inaugure la grande réforme postale : un tarif simplifié et bon marché, proportionnel au poids de l’envoi, sans rapport avec la distance pour la France et un paiement à l’avance par l’expéditeur.
Le profil de Cérès, déesse des moissons et de l’agriculture, dessiné par le graveur général des monnaies est adopté. Les timbres sont non dentelés et imprimés à la Monnaie de Paris. 

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Planche d’impression:  comporte un cliché en position tête-bêche case 115 et servit à l’impression des 20 centimes bleu, émission du Siège de Paris en octobre 1870 puisqu’il présente des encoches de dentelure.

Paix et commerce (type Sage), 1876
Dessin : Jules-Auguste Sage
Gravure : Louis-Eugène Mouchon
Impression : typographie à plat 

Le programme du concours qui paraît au Journal officiel du 9 août 1875 entend bien effacer du nouveau timbre toute connotation politique.
On choisit le dessin de Jules-Auguste Sage, peintre d’histoire : Mercure avec ses attributs classiques donne la main à une déesse au rameau d’olivier. Intitulé « Le commerce et la paix s’unissant et régnant sur le monde », les timbres sont imprimés à la Banque de France jusqu’en 1880, puis par l’administration postale.
Ce timbre affranchira les correspondances pendant vingt-cinq ans.

 

Droits de l’homme (type Mouchon), 1900
Dessin et gravure : Louis-Eugène Mouchon
Impression : typographie à plat

 En 1894, le concours de dessins pour un nouveau timbre est un échec. Aussi, on décide en 1900, de remplacer le sujet unique, « paix et commerce » par trois dessins différents selon les valeurs faciales des timbres. Pour les valeurs moyennes les plus usuelles, l’affranchissement des lettres et cartes postales, le type droits de l’homme est adopté.
C’est le dessin de Louis Eugène Mouchon qui avait été présenté au concours de 1894 qui est revu et corrigé. « La République assise tenant la main de la justice et la table des droits de l’homme »  représente une femme assise tenant une table des droits de l’homme. Les timbres sont imprimés à l’atelier du timbre qui dépend de l’administration des postes. Très vite, il sera remplacé par la Semeuse de Louis-Oscar Roty. 

La liberté tenant la balance de l’égalité (type Blanc), 1900
Dessin : Joseph Blanc
Gravure : Emile Thomas
Impression : typographie à plat 

Pour les timbres à petites valeurs faciales, de 1 à 5 centimes, on choisit le dessin de Joseph Blanc, peintre d’histoire et prix de Rome. La République est représentée sous la forme d’une jeune femme ailée, portant la balance de la justice ou de l’égalité et le miroir de la vérité. A ses pieds, deux angelots s’embrassant symbolisent la fraternité. Les philatélistes l’appellent le type Blanc. 

La République assise, gardienne de la paix (type Merson), 1900
Dessin : Luc-Olivier Merson
Gravure : Auguste Thévenin
Impression : typographie à plat en 2 couleurs

 Pour les timbres à fortes valeurs faciales, de 40 centimes à 5 francs, l’administration postale confie la réalisation du dessin à Luc-Olivier Merson, peintre reconnu et membre de l’Institut.
Il évoque la République gardienne des lois. La France, assise, méditative, coiffée d’un bonnet phrygien, vêtue d’une longue robe, porte un élégant drapé sur son épaule. Le glaive qu’elle tient dans sa main gauche est tempéré par une branche d’olivier, symbole de paix.
Le timbre est de taille grand format et bicolore.

La République en marche, semeuse d’idées ou Semeuse, 1903
Dessin : Louis-Oscar Roty
Gravure : Louis-Eugène Mouchon
Impression : typographie à plat et rotative

 Le ministre des finances choisit la Semeuse de Louis-Oscar Roty. Cette allégorie figure déjà sur les pièces de monnaie depuis 1897. Cette semeuse qui incarne une République rurale sera un symbole philatélique pendant plus de 30 ans.
Le dessin était prévu, à l’origine, pour une médaille de récompense agricole. Roty confectionne un plâtre qui sert de modèle au graveur. Mais passer d’un bas-relief en trois dimensions à une surface n’est pas chose aisée. Afin de garder cet aspect de médaille, Mouchon grave la Semeuse sur un fond azuré (ou ligné), puis ultérieurement sur un fond mat (ou camé).
Ce timbre sera même imprimé sur un papier de grande consommation pour tenir compte de la pénurie de papier.

La République tenant un rameau d’olivier, symbolisant la paix (La paix), 1932
Dessin : Paul-Albert Laurens
Gravure : Antonin Delzers
Impression : typographie rotative 

André Tardieu, président du Conseil, demande à l’administration postale de réaliser une nouvelle série de timbres d’usage courant consacrés à la paix.
Pour cette émission, on choisit le dessinateur Paul-Albert Laurens, déjà reconnu pour avoir été l’auteur en 1930 d’un timbre de poste aérienne (l’avion survolant Marseille). L’allégorie de la République coiffée du bonnet phrygien tient à gauche un rameau d’olivier et à droite maintient son épée au fourreau. Ce timbre reflète la force du courant pacifiste dans la France de l’entre-deux guerres. 

Mercure, 1938
Dessin et gravure : Georges Hourriez
Impression : typographie rotative 

Pour remplacer le type Paix, on adopte trois nouveaux sujets mythologiques : Mercure, Iris et Cérès.
Le type Mercure, dieu du commerce, est réservé pour les tarifs des imprimés et des petites valeurs de complément. Cette figure mythologique est coiffée d’un chapeau orné de deux ailes, le dieu du commerce et de l’éloquence, patron des marchands et des voyageurs, tient dans sa main droite un caducée. Messager des dieux, Mercure incarne aussi le dieu des messagers modernes transportant le courrier postal.
Il sera émis avec la légende « République  française », puis, en 1942, portera la mention « Postes françaises » et, en 1944, la surcharge « RF ».

 Iris, 1939
Dessin et gravure : Georges Hourriez
Impression : typographie rotative

A côté de Mercure, Iris, messagère des dieux éclairant la route de son flambeau, est choisie pour les usages les plus courants : la lettre et la carte postale.
L’impression a lieu en deux endroits : d’abord à Paris, puis, entre septembre 1939 et septembre 1940, à Limoges. Mais le type Iris est plus connu pour ses célèbres cartes postales interzones où le timbre est imprimé. A partir de septembre 1940, c’est le seul moyen de correspondance autorisé par les Allemands entre la zone libre et la zone occupée.
Le type Iris réapparaîtra en septembre 1944 avec une légende républicaine. 

Cérès, 1938
Dessin : d’après Jacques-Jean Barre
Gravure : Atelier des timbres-poste
Impression : typographie rotative

 Le type dérivé de la Cérès de Jacques-Jean Barre de 1849 est réservé aux moyennes valeurs. Des modifications sont apportées au niveau de l’encadrement des légendes et de la valeur faciale. La gravure de ce timbre, qui ne porte pas de signature, est réalisée par l’Atelier des timbres-poste.
L’impression de la série est réalisée à Paris, puis à Limoges. L’Atelier des timbres-poste y sera transféré au début de la guerre. 

Coq d’Alger, 1944
Dessin : Henry Razous
Gravure : Charles Hervé
Impression : lithographie 

Le Comité français de libération nationale d’Alger trouve une solution provisoire en décembre 1943, en émettant des timbres d’Algérie : la Marianne de Fernez en janvier 1944 en Corse, le coq d’Alger en juillet 1944 dans l’île de Beauté. Les timbres apparaîtront dans toute la France en novembre 1944.
C'est la première fois que le célèbre coq gaulois apparaît officiellement sur un timbre-poste. La croix de Lorraine fait son apparition ainsi que le monogramme « RF ». 

Marianne d’Alger ou (de Fernez), 1944
Dessin : Louis Fernez
Reports : Charles Hervé
Impression : lithographie

 Fin 1943, la Corse est le seul département français libéré. Mais désormais coupée de la métropole, l’île va bientôt être dépourvue de timbres, et le 6 décembre 1943, le Comité français de libération nationale (CFLN) à Alger trouve une solution provisoire en y introduisant des timbres d’Algérie. Le CFLN deviendra en mai 1944 le gouvernement provisoire de la République.
C’est au peintre Louis Fernez, grand prix de peinture d’Algérie que fut confié le dessin de la maquette de la première Marianne de France.
Le matériel d’impression dont on disposait en quantité suffisante à Alger en cette époque troublée était la pierre lithographique, déjà utilisée pour réaliser une quinzaine de timbres-poste par l’imprimerie Typo-litho de Jules Carbonnel. Le travail du lithographe fut confié à Charles Hervé.
Cette Marianne provisoire disparaîtra en mai 1945.

 

Arc de Triomphe, 1944
Dessin : William A. Roach
Gravure : Charles A. Brooks, Axel W. Christensen, T. Vail et John. S. Edmondson
Impression : lithographie offset 

Le 6 juin 1944, les troupes alliées débarquent en Normandie. Le courrier, en France libérée, est affranchi avec des timbres de la série « Arc de Triomphe » imprimés aux États-Unis. Les timbres portent pour la première fois la mention « Liberté, Egalité, Fraternité ». Imprimés à Washington en lithographie offset, les timbres réservés à la France, et qui ne tiennent pas compte des tarifs postaux français, portent la mention « France » au lieu de « République française ».
Une erreur d’orthographe est même commise pour le timbre à 1,50 F rose : « 1,50 francs ». L’administration postale répond qu’elle n’est pas responsable, ce timbre ayant été imprimé aux États-Unis sans que les autorités françaises aient été consultées. 

Marianne de Dulac, 1945
Dessin : Edmond Dulac
Gravure : Léonard Vincent Phillips
Impression : taille-douce à plat 

A la Libération, le consensus se fait sur l’idée d’une représentation de la République sous les traits de Marianne.
L’artiste français, Edmond Dulac, naturalisé anglais en 1912, propose un dessin représentant pour la première fois une Marianne, aux traits de Léa Rixens, épouse du peintre Emile Rixens, qui était son condisciple à l’Ecole des beaux-arts de Toulouse. C’est un beau profil gauche d’une jeune femme casquée d’un bonnet phrygien.
Cette série provisoire gravée en taille-douce, imprimée à Londres par Thomas de La Rue, porte dans l’angle supérieur gauche, le monogramme « RF » et à droite, La croix de Lorraine, emblème de la France libre. 

Cérès de Mazelin, 1945
Dessin : Charles Mazelin
Gravure : Henri Cortot
Impression : taille-douce rotative

 A la fin de l’année 1944, plusieurs séries de timbres provisoires d’usage courant cohabitent : Coq et Marianne d’Alger, Arc de Triomphe, Marianne de Dulac.
Aussi, l’administration des postes commande deux effigies de la République aux deux artistes Charles Mazelin et Pierre Gandon.
L’imitation de la Cérès de 1849 est retenue. Mais, la Cérès de Mazelin, émise pour deux ans pour les petites valeurs, ne présente pas la finesse de celle de 1849 gravée par Jacques-Jean Barre.

Marianne de Gandon, 1945
Dessin : Pierre Gandon
Gravure : Henri Cortot
Impression : typographie rotative

 Parmi les projets de trois artistes - Henry Cheffer, Charles Mazelin et Pierre Gandon - le général de Gaulle choisit la Marianne de Gandon pour symboliser la nouvelle France républicaine.
« C’est pendant la Libération de Paris que j’ai fait le dessin de la Marianne » dira Pierre Gandon. 
Cette « Marianne des barricades », très aimée des Français affranchira le courrier jusqu’en 1954. 

Marianne de Muller, 1955
Dessin : Louis-Charles Muller
Gravure : Jules Piel
Impression : typographie rotative

 En 1955, le ministre des PTT « recherche un nouveau symbole exprimant l’âme même de la France ». A la suite d’un concours entre plusieurs artistes, la Marianne de Gandon est remplacée par la « République de l’espérance ».
C’est le profil droit d’une jeune femme sans bonnet phrygien couronnée des feuilles et des fruits du chêne. On dit qu’elle symbolise la République idéale : celle « de la paix, du progrès social et du progrès humain ». 

Moissonneuse, 1957
Dessin : Louis Muller
Gravure : Jules Piel
Impression : typographie rotative 

A la suite des réaménagements des tarifs postaux du 1er juillet 1957, la Marianne de Muller affranchit les lettres et la « Moissonneuse » les imprimés. L’administration postale reprend le type « paysanne à la gerbe » ou « Moissonneuse » des timbres préoblitérés.
Le dessin symbolise l’importance maintenue d’une ruralité dans la représentation de la France. 

République (ou Marianne) à la nef, 1959
Dessin : André Regagnon
Gravure : Jules Piel
Impression : typographie rotative 

En 1959, le ministre des PTT souhaite doter la France d’un timbre-poste de grande consommation, obtenu en typographie, mais en deux couleurs vert-noir et rouge-brun.
Le peintre André Regagnon réalise son unique timbre-poste. La République se tient à la proue d’un navire qui représente l’Etat.
Ce timbre sera surchargé « Fréjus + 5 F » en décembre 1959 pour aider les victimes de la catastrophe du barrage de Fréjus. A l’apparition du nouveau franc, le 1er janvier 1960, la Marianne à la nef est à 0,25 NF. Mais très vite, ce timbre sera remplacé par la Marianne de Decaris.

 Marianne de Decaris, 1960
Dessin : Albert Decaris
Gravure : Jules Piel
Impression : typographie rotative

 Le ministre des PTT décide que le timbre dont la valeur correspond à l’affranchissement de la lettre simple doit être désormais imprimé en taille-douce : si le procédé typographique est plus économique, il donne en effet un aspect moins séduisant.
En attendant, Albert Decaris dessine un timbre pour se substituer provisoirement à la République à la nef.
La Marianne de Decaris, tête nue, affranchira les lettres pendant cinq ans.

Marianne de Cocteau, 1961
Dessin : Jean Cocteau
Gravure : Albert Decaris
Impression : taille-douce rotative

 Sous l’impulsion d’André Malraux, ministre des affaires culturelles, le nouveau timbre d’usage courant est demandé à Jean Cocteau.
L’artiste fait de nombreux croquis, la Marianne est l’un de ses sujets de prédilection. Cocteau est ravi de son œuvre préférant « ce visage familier à quelque froide Minerve ».
C’est le premier timbre-poste, petit format, d’usage courant imprimé en taille-douce sur les presses six couleurs. Il affranchit les cartes postales.

Coq gaulois, 1962
Dessin et gravure : Albert Decaris
Impression : taille-douce rotative 

La Marianne de Decaris, Marianne provisoire, imprimée en typographie est remplacée par le Coq gaulois imprimé en taille-douce, tiré sur les presses six couleurs.
Decaris souhaitait « un beau coq, représentatif, musclé et vigoureux…un coq gaulois, le coq national avec un soleil levant, comme on le fait d’habitude ».
En novembre 1962, quelques feuilles du 0,25 F coq gaulois seront imprimées sur du papier fluorescent afin de mettre au point des systèmes d’automatisation du tri du courrier. 

République (ou Marianne) de Cheffer, 1967
Dessin : Henry Cheffer
Gravure : Claude Durrens
Impression : taille-douce rotative

 Henry Cheffer avait participé au concours de 1954 sur le projet de timbre « République ». Treize ans après, l’administration postale lui rend un hommage posthume. Le nouveau timbre reçoit le grand prix de l’art philatélique français.
Plus Cérès que Marianne, mais sans l’aspect rural ; cette Marianne respire la confiance et la prospérité.
Elle sera là pour illustrer la réforme du système tarifaire de la poste en 1969 : deux tarifs différenciés par les couleurs rouge et verte.

Marianne de Béquet, 1971
Dessin et gravure : Pierre Béquet
Impression : taille-douce rotative

 C’est une véritable création philatélique, malgré un cahier des charges très précis puisque le timbre répond exclusivement à des considérations utilitaires.
Depuis la réforme du système tarifaire de janvier 1969, il est en effet nécessaire de pouvoir séparer rapidement les deux catégories de correspondances : lettres (timbre rouge avec trois barres phosphorescentes) et plis non urgents (timbre vert avec une barre phosphorescente). Ce timbre avec une valeur faciale indiquée en gros caractères parfaitement lisibles se distingue facilement.

 

Sabine, 1977
Dessin et gravure : Pierre Gandon, d’après Jacques-Louis David
Impression : taille-douce rotative 

Le remplacement de la Marianne de Béquet est à l’ordre du jour. Une centaine de projets de timbres sont réalisés entre 1975 et 1977, dont certains iront jusqu’à la fabrication du matériel d’impression et même jusqu’à l’impression en feuilles. Mais aucun n’est retenu.
Pierre Gandon est alors sollicité. Une de ses anciennes maquettes est présentée. Le président Giscard d’Estaing choisit personnellement cette « Sabine », d’après un tableau de Jacques-Louis David, conservé au musée du Louvre : « les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins », de 1799. C’est le symbole de la réconciliation nationale.
De 1977 à 1981, tous les timbres au type « Sabine de Gandon » comportent la mention « France » et non plus « République française ».

République, type Liberté, 1982
Dessin et gravure : Pierre Gandon, d’après Eugène Delacroix
Impression : taille-douce rotative

 Le nouveau président de la République, François Mitterrand, demande à l’administration des postes de lui proposer un choix d’effigies pour les timbres d’usage courant. On lui présente les divers projets de timbres réalisés entre 1975 et 1977.
A cette époque, Pierre Gandon proposait deux maquettes : une « Sabine », d’après le tableau de Louis-David et une « Liberté », d’après le tableau de Delacroix, « la Liberté guidant le peuple (28 juillet 1830) » conservé au musée du Louvre. François Mitterrand opte pour la seconde proposition.
La dénomination officielle de cette nouvelle figurine est « République, type Liberté », les philatélistes la dénomment « Liberté de Gandon ».
En 1988, la poste émettra un timbre à 2,20 F surchargé 0,31 ECU, unité monétaire européenne. La France est ainsi le premier État membre de la Communauté à manifester son engagement pour l’Europe. 

Marianne du Bicentenaire, 1989
Dessin : Louis Briat
Gravure : Claude Jumelet
Impression : taille-douce rotative 

En janvier 1989, un concours est ouvert à tous, dans le cadre du renouvellement du timbre-poste d’usage courant et du bicentenaire de la Révolution française. Plus de 700 projets sont reçus. Un jury retient après sélection, sept maquettes. Ces dernières sont présentées à l’exposition philatélique mondiale Philexfrance 89.
Le président François Mitterrand retient la maquette, composée sur ordinateur de Louis Briat, professeur à l’École supérieure des arts décoratifs. Le graveur Claude Jumelet est dans l’obligation d’adapter la maquette aux impératifs de l’impression taille-douce.
Appelée officiellement la « Marianne du Bicentenaire », elle paraît à l’occasion du changement de tarif prévu pour le 1er janvier 1990.
Pour la première fois, Marianne regarde de face. « Les trois bandes verticales et la cocarde suffisent à affirmer le caractère républicain de l’effigie. Pour la coiffure, j’ai voulu suggérer plus que montrer le bonnet, afin de donner au visage un caractère aussi contemporain que possible » précise Louis Briat.
Le timbre sans valeur faciale, à validité permanente, apparaîtra en 1993.


200ème anniversaire de la proclamation de la République, 1992
Dessin : Gérard Garouste, Gravure : Jacky Larrivière
Dessin : Jean-Charles Blais, Gravure : Claude Jumelet
Impression : taille-douce rotative à grand rendement

 

 Pour la première fois, quatre timbres sont décidés et conçus à l’initiative du Ministère de la Culture, dessinés par quatre artistes contemporains : Pierre Alechinsky, Jean-Charles Blais, Gérard Garouste et Martial Raysse.
Ces timbres commémoratifs sont utilisés comme timbres d’usage courant provisoires et remplacent quelque temps la « Marianne du Bicentenaire ».
Gérard Garouste propose un coq/Marianne avec une finesse et un trait de gravure. Les philatélistes plébiscitent ce timbre-poste. Jean-Charles Blais, décorateur de la station de métro « Assemblée nationale », conçoit lui plutôt un timbre-signe.
La présentation des feuilles de timbres (2 x 50 timbres) reste inédite en France. 

 
200ème anniversaire de la proclamation de la République, 1992
Dessin : Pierre Alechinsky ; Gravure : Jacky Larrivière
Dessin : Martial Raysse ; Gravure : Claude Jumelet
Impression : taille-douce rotative à grand rendement

 

 Les deux autres artistes, Pierre Alechinsky (qui a décoré, à la même année, à l’Assemblée nationale, la rotonde qui porte son nom) et Martial Raysse participent à cette commémoration du bicentenaire de la République et au changement provisoire de « design » des timbres de la lettre.
Pierre Alechinsky conçoit l’arbre de la Liberté. Martial Raysse rajeunit la figure de Marianne avec une jeune fille résolument moderne.
Chaque timbre sera vendu à plus de 100 millions d’exemplaires et sera utilisé pendant un an. 

Marianne du 14 juillet, 1997
Dessin : Ève Luquet
Gravure : Claude Jumelet
Impression : taille-douce rotative

 En 1996, un concours est ouvert à une trentaine de créateurs familiers des techniques du timbre. Après sélection, le jury national retient la maquette d’Ève Luquet, choix confirmé par le Président de la République, Jacques Chirac.
C’est le premier timbre d’usage courant créé par une femme, dessinateur graveur. A l’exception des timbres « Arc de Triomphe » imprimés aux États-Unis en 1944, c’est le seul timbre-poste à porter la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Cette nouvelle Marianne affiche également sa fibre européenne, symbolisée par les étoiles qui parsèment le ciel du timbre.
La date symbolique du 14 juillet est retenue pour le changement d’effigie du timbre d’usage courant.

 

Copyright Musée de la Poste

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Voir aussi :

Les bustes de Marianne à l'Assemblée nationale

Marianne : la République est une femme

Une galerie de timbres

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