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Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques : Communiqué de presse : les effets des pesticides sur la santé humaine

Comment mieux évaluer les effets des pesticides sur l’homme et informer une opinion publique inquiète ?

M Claude Gatignol, député, M. Jean-Claude Etienne, sénateur, Premier Vice Président, ont organisé, dans le cadre de l’étude qu’ils mènent en tant que rapporteurs de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques d’une étude sur les pesticides, l’environnement et la santé, une audition publique sur les effets des phytosanitaires sur la santé, le 9 avril 2009.

L’audition a rassemblé les différents acteurs de la filière des pesticides : les industriels, les agences sanitaires chargées de l’évaluation des risques et de l’homologation des produits mis sur le marché, les ministères de l’économie et de l’agriculture en charge du contrôle du bon usage des phytosanitaires, une société chargée du déstockage et du recyclage des produits inutilisables. Tous ces acteurs ont constaté que l’approche environnementale en matière de produits phytopharmaceutiques s’est considérablement enrichie depuis quatre ou cinq ans, que ce soit au niveau des producteurs, des évaluateurs et des utilisateurs. L’évolution récente de la réglementation européenne et le Grenelle de l’environnement sont venus renforcer ce mouvement en faveur d’une plus grande protection des utilisateurs et des consommateurs.

Les rapporteurs de l’OPECST ont également voulu entendre des épidémiologistes (Université de Caen, Institut national de veille sanitaire), afin de dresser l’état actuel des connaissances des effets des pesticides sur la santé. En France, les études épidémiologiques sont peu significatives car elles ne portent pas sur de grandes cohortes ni sur une longue période, à la différence de ce qui se pratique aux Etats-Unis. De surcroît, le calcul du risque ne va jamais jusqu’à une molécule particulière, mais se limite à un croisement entre l’exposition à tous les pesticides (questionnaires) et l’incidence de maladies (registre des cancers par exemple).

La dernière partie de l’audition a été consacrée à un débat entre un journaliste, un philosophe, une sociologue des sciences et un représentant d’une association de protection de l’environnement portant sur l’acceptabilité des risques en matière de pesticides. Les rapporteurs ont rappelé qu’il y avait une dichotomie entre la réalité et la perception des effets des pesticides dans une société à la fois surinformée et anxieuse. Ils ont rappelé que les premières causes de mortalité sont bien connues : le tabac, l’alcool, l’alimentation et la sédentarité ; pourtant l’opinion publique retient le plus souvent comme première cause de cancer la pollution dont font partie les produits chimiques parmi lesquels les pesticides. M. François Ewald a dénoncé une telle dérive et exhorté les décideurs politiques à ne pas confondre les exigences de salubrité et de tranquillité publiques.

M. Guy Paillotin, Président du comité opérationnel du plan ECOPHYTO 2018, a, dans son intervention de clôture, rappelé que la productivité ne rimait plus avec l’usage excessif des pesticides et que tous les pays développés s’orientaient vers moins de traitement chimique en matière agricole, souhaitant privilégier les pratiques culturales alternatives.