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Communiqué du Président de la commission des Finances - Récession : le gouvernement doit en tirer toutes les conséquences et amplifier le soutien au pouvoir d'achat et à l'emploi

La confirmation par l'INSEE de la situation de récession que connaît la France depuis le début 2008, avec un recul de 1,2 % au premier trimestre 2009 et une perspective de -3 % sur l'année, vient une nouvelle fois remettre en cause le discours jusque-là trop optimiste et donc irréaliste du gouvernement.

La révision de la croissance, par rapport à la dernière estimation officielle du collectif budgétaire voté le 22 avril 2009, est de -1,5 point, passant de -1,5 à -3 % !

Face à l'ampleur de ce recul, le plan de relance, présenté en décembre 2008 alors que le gouvernement prévoyait encore une croissance positive de 0,2 à 0,5 % (soit 3,5 points de plus) apparaît de plus en plus insuffisant. A l’évidence, le plan de relance dont le gouvernement affirmait qu'il assurerait une croissance positive sur l'année 2009 ne permet pas à la France de faire face à la récession.

Ce plan, sous-dimensionné et déséquilibré au détriment du pouvoir d'achat, apparaît aujourd'hui encore davantage en décalage avec les besoins.

Le gouvernement ne peut se contenter de subir la récession et ses effets sociaux et économiques désastreux sans modifier sa stratégie. Tout en maintenant et amplifiant l'effort en faveur de l'investissement, il doit enfin accepter l'effort indispensable en direction du pouvoir d'achat et de la demande des ménages à travers des mesures d'effet plus immédiat.

En matière budgétaire, sa seule stratégie ne peut consister à attendre la fin de la crise pour reprendre, comme il le prévoit déjà, la politique de remise en cause dogmatique de la dépense publique qu'il menait à sa veille. Alors que seul le niveau de la dépense publique et celui des transferts sociaux permettent d'amortir le choc pour un grand nombre de nos concitoyens, une telle politique refuserait de tirer les leçons de la crise.

Enfin, alors que le déficit public pourrait dépasser 6 % du PIB et la dette publique 80 % du PIB, le gouvernement doit dire la vérité aux Français et leur présenter une stratégie crédible de relance et de sortie de crise. Il doit au plus vite préciser sur qui pèseront les efforts qu'il sait inévitables compte tenu de cette situation.