En annonçant le lancement d'un grand emprunt national, M. Sarkozy a fait comme M. Jourdain.
En effet, chaque jour, la France, dont la dette publique explose, est contrainte d'emprunter en émettant des titres destinés aux investisseurs nationaux et internationaux.
M. Sarkozy réalise donc chaque jour ou presque un grand emprunt national, un peu comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir.
Ces emprunts sont d'ailleurs de plus en plus élevés à mesure que le déficit et la dette se creusent.
Entre le deuxième trimestre 2007 et la fin de l’année 2009, selon les prévisions de la Commission européenne, la dette publique française aura augmenté de 380 milliards d’euros, ce qui représente de l'ordre de 15 milliards de charges annuelles de la dette supplémentaires !
Emprunter pour combler un déficit et financer les dépenses de l'Etat, il n'y a là malheureusement rien que de très banal pour le Gouvernement.
Si cet emprunt devait, pour des raisons politiques et comme en 1993 par exemple, être couverts par l'émission de titres souscrits par les ménages français qui le peuvent, ce serait alors faire le choix de renchérir la charge de la dette au détriment de l'Etat. Tout emprunt grand public s'est toujours révélé beaucoup plus coûteux pour l'Etat et donc pour le contribuable.
Didier Migaud