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Communiqué du président de la commission des finances - Sauvetage de la BNP : L'État s'est privé de près de 6 milliards d'euros de plus-values !

Les modalités d'intervention de l'État pour sauver les banques françaises étaient contestables, non pas dans leur principe, mais dans leur forme.

Dès le 21 octobre 2008, je critiquais le choix de titres subordonnés plutôt que d'actions, qui privait « ainsi l'État de tout bénéfice lié à l'amélioration de la situation financière de la banque consécutive à son intervention : versement de dividendes ou progression du cours de bourse. »

J'ajoutais que ce choix s'effectuait « au détriment de l'intérêt patrimonial de l'État et au bénéfice des actionnaires ».

Aujourd'hui, alors que BNP Paribas annonce le remboursement des 5,1 milliards d'euros apportés par l'État, ces critiques s'avèrent malheureusement totalement pertinentes.

En entrant au capital de BNP Paribas au moment où l'action valait 27,24 euros et en en sortant au moment où elle vaut 58,20 euros, le Gouvernement s'est privé d'une plus-value de 113 % et d'un montant de 5,8 milliards d'euros !

Il est donc totalement inexact d'affirmer que l'État a fait une bonne affaire en l'espèce. Au contraire, il s'est privé d'une somme considérable, près de 6 milliards d'euros pour la seule BNP Paribas, à un moment où la situation critique des comptes publics rend une telle « générosité » encore plus coupable.

Didier Migaud