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Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques : colloque et audition sur les enjeux de la biologie de synthèse

Dans le cadre du rapport que l’OPECST l’a chargée d’établir, Mme Geneviève Fioraso, députée, a présidé un colloque franco-américain et une audition publique sur les enjeux de la biologie de synthèse.

Organisé avec le concours de la mission scientifique de l’ambassade de France à Washington, le colloque franco-américain s’est tenu le 3 mai 2011 et durant la matinée du 4 mai. Il a réuni des scientifiques français, ceux d’autres Etats membres de l’Union européenne et des scientifiques américains.

Dans son allocution d’ouverture, Mme Geneviève Fioraso a tenu à souligner que, malgré la disproportion existant entre les Etats-Unis et la France, en ce qui concerne le nombre de publications touchant à la biologie de synthèse et les dotations budgétaires accordées aux chercheurs, le colloque répondait à la nécessité, s’agissant d’une discipline émergente, de se pencher sur le statut scientifique encore imprécis de la biologie de synthèse. Mme Geneviève Fioraso a, en outre, déclaré que ce colloque illustrait le renforcement de la coopération entre la France et les Etats-Unis, qu’elle a constaté lors d’un récent déplacement dans ce pays.

Intitulé « De la compréhension à l’expérience », le colloque a fourni l’occasion aux chercheurs d’exposer leur méthodologie, certaines applications de la biologie de synthèse et les limites d’ordre théorique et technologique auxquelles ils peuvent être confrontés.

L’audition publique, qui a suivi, a permis de prendre connaissance de certaines applications industrielles de la biologie de synthèse. Mme Geneviève Fioraso y a vu l’occasion d’engager en amont un débat plus serein que celui que la France a connu sur les OGM et sur les nanotechnologies, tout en soulignant qu’il ne porterait pleinement ses fruits que sous certaines conditions :

- revoir et approfondir l’enseignement des sciences dans l’ensemble du système éducatif,

- inviter les média à davantage s’engager dans des articles ou émissions scientifiques (une seule émission aujourd’hui à la télévision française au contraire de la BBC),

- appliquer le principe de précaution comme un principe d’action et non comme moratoire, bloquant ainsi les recherches, conformément à sa conception initiale.

Dans la première table ronde consacrée aux enjeux industriels, les chefs d’entreprise et les chercheurs oeuvrant au développement des biocarburants de troisième génération ont souligné la contribution de ces produits à la réduction des gaz à effet de serre, tout en évoquant la question de l’acceptabilité sociale et environnementale de leur fabrication. Dans le débat qui a suivi, les enjeux de la brevetabilité du vivant ont été largement évoqués.

La deuxième table ronde a été consacrée aux défis sociétaux. Les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d’anticiper le débat public, et ont abordé les similitudes qui, selon eux, peuvent exister entre le débat sur les nanotechnologies et celui soulevé par la biologie de synthèse. La discussion qui a suivi a souligné l’importance du dialogue entre la science et la société et la nécessité d’une éducation pluridisciplinaire des scientifiques.

Dans son allocution de clôture, M. Ronan Stephan, directeur général de la recherche du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, a notamment rappelé les principaux domaines d’application de la biologie de synthèse et évoqué les recommandations de la stratégie nationale de la recherche sur la biologie de synthèse en matière de formation de recherche, de développement industriel, de dialogue public sur les enjeux sociétaux, environnementaux, économiques.

Contact OPECST : Hervé Razafimahaléo : 01.40.63.70.74 - hraza@assemblee-nationale.fr