Question écrite n° 100902 :
taxe d'aide au commerce et à l'artisanat

12e Législature

Question de : Mme Claude Darciaux
Côte-d'Or (3e circonscription) - Socialiste

Mme Claude Darciaux souhaiterait attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la hausse de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). L'esprit de la loi du 13 juillet 1972 instaurant des mesures en faveur de certaines catégories de commerçants et d'artisans repose sur le principe de solidarité et d'entraide entre les professionnels de commerce. Mais cette taxe budgétisée depuis 2003 est désormais inscrite dans les recettes de l'État. Par ailleurs, son régime actuel semble injuste, car elle est supportée de manière aléatoire selon les secteurs de distribution, et certains bénéficient d'abattement (meuble, automobile), d'autres en sont exonérés n'étant pas assimilés à des commerces (show-room). Les conséquences de la hausse de la TACA sont alarmantes : suppression du résultat, absence de création de postes, pas de projet d'agrandissement, endettement pour certaines. Le réaménagement que le Gouvernement a bien voulu consentir en ramenant l'accroissement de son poids fiscal de 268 % en 2003 à 214 % en 2006 est un premier pas, mais il reste que la TACA n'a pas fait l'objet d'une étude approfondie. Aussi elle demande quelles mesures il compte prendre afin que le taux de la TACA, qui s'empile avec les taxes d'équipement, foncières, professionnelles, toutes en progression, ne pénalise pas les entreprises, et s'il entend prendre des dispositions d'équité à l'égard des situations d'exception concernant les secteurs de distribution.

Réponse publiée le 29 août 2006

Le Gouvernement a été amené en 2004 à réformer la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA), suite à la suppression de la taxe sur les achats de viande (TAV). L'effet combiné pour les moyennes et grandes surfaces de la hausse de la TACA et de la disparition de la TAV s'est traduit par une diminution globale de la pression fiscale. L'addition de ces deux taxes avait en effet rapporté 771 millions d'euros en 2003, alors que la TACA majorée a rapporté 595 millions d'euros au titre de 2004. Néanmoins, la réforme entreprise a pu générer des effets de transfert entre redevables : le champ de la TACA n'étant pas le même que celui de la TAV, la hausse du taux de cette taxe a pu créer des difficultés pour certains commerçants. Une solution durable et équitable, de nature à répondre dans les meilleurs délais aux préoccupations des professions concernées, a donc été recherchée. A cet effet, une mission d'étude et de proposition a été confiée dans un premier temps à un magistrat de la Cour des comptes, en lui demandant d'envisager toutes les modalités d'évolution de cette taxe permettant de ménager à la fois le nécessaire équilibre général du budget de l'Etat, et un niveau de prélèvement acceptable pour les secteurs d'activité concernés, indispensables à l'économie du pays. Le rapport issu de cette mission a servi de base aux réflexions menées cet automne, en étroite concertation avec le Parlement. Ces réflexions ont débouché sur la présentation d'un amendement parlementaire au projet de loi de finances rectificative pour 2005, soutenu par le Gouvernement et qui permet une réduction de l'imposition pour la plus grande majorité des redevables dès 2006. En effet, la loide finances rectificative pour 2005 prévoit une diminution du taux minimum et du taux intermédiaire, de la taxe qui permettra une baisse de l'impôt comprise entre 6 et 20 % pour les commerçants dont le chiffre d'affaires au mètre carré est inférieur à 12 000 euros, soit 90 % des redevables. L'allègement moyen par commerçant sera de l'ordre de 12 %. Cette réforme qui représente un effort budgétaire de l'ordre de 70 millions d'euros, permet donc une atténuation sensible de la charge fiscale pesant sur les commerçants au titre de la TACA et de répondre ainsi de la façon la plus satisfaisante possible aux préoccupations des intéressés. Par ailleurs et avant même ces modifications la loi n° 72657 du 13 juillet 1972 et le décret n° 95-85 du 26 janvier 1995 prévoyaient pour les commerces ayant une surface de vente et un chiffre d'affaires annuel au mètre carré modestes et pour les établissements dont l'activité requiert des surfaces anormalement élevées des réductions de taux (- 20 % pour le premier cas, - 30 % pour le second et - 50 % lorsque l'établissement relève des deux catégories). Ainsi les commerces nécessitant une surface commerciale importante pouvaient déjà bénéficier d'une réduction de taux très importante susceptible d'atteindre 50 %. Ces décisions prises par le Gouvernement et le Parlement, en réduisant ainsi la fiscalité sur le commerce, marquent leur intérêt pour un secteur d'activité dont la contribution sera décisive dans la « bataille pour l'emploi ».

Données clés

Auteur : Mme Claude Darciaux

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 25 juillet 2006
Réponse publiée le 29 août 2006

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