personnel
Question de :
Mme Claude Darciaux
Côte-d'Or (3e circonscription) - Socialiste
Mme Claude Darciaux souhaite attirer l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur les préoccupations exprimées par les personnels de l'administration pénitentiaire relatives au décalage existant entre les missions qui leur sont confiées et les moyens financiers et humains qui leur sont réellement alloués. En effet, de nombreux mouvements de protestation ont fait apparaître des dysfonctionnements dans l'organisation du travail liés à une surpopulation carcérale et un manque d'encadrement évidents. Ces agents du service public exercent un métier difficile et souffrent d'un manque de reconnaissance de leur professionnalisme. Ils attendent des pouvoirs publics de meilleures conditions de travail ainsi qu'une revalorisation indemnitaire significative. Il est nécessaire qu'un véritable dialogue s'instaure afin de permettre l'ouverture de négociations salariales, et ce dans les plus brefs délais. Aussi elle lui demande de prendre les mesures d'urgence qui s'imposent.
Réponse publiée le 16 juin 2003 (Erratum publié le 7 juillet 2003)
Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire l'attention qu'il porte au métier des personnels pénitentiaires et plus particulièrement aux moyens à mettre en oeuvre pour assurer de meilleures conditions de travail. Tout d'abord, la loi d'orientation et de programmation pour la justice, dont les objectifs ont été fixés pour une période de cinq ans, marque la détermination à répondre aux attentes et préoccupations des Français et à donner à la justice les moyens de son efficacité. Ces moyens nouveaux considérables que le Parlement a consenti à dégager ont pour but de permettre à l'administration pénitentiaire de se moderniser pour être plus efficace, plus sûre et plus performante. De véritables défis doivent être relevés au cours des années à venir. L'amélioration des conditions de vie et de travail dans les établissements pénitentiaires, le renforcement de la capacité de mise à exécution des peines, l'augmentation du niveau de sécurité dans ces établissements et de l'humanisation de la prise en charge des personnes placées sous main de justice figurent au rang des priorités du Gouvernement. Pour y parvenir, celui-ci a décidé le lancement d'un vaste programme de construction de nouveaux établissements pénitentiaires destinés à faire face aux besoins de places en détention et à l'adaptation de l'institution carcérale aux modalités de vie du XXIe siècle. Il est ainsi prévu que la capacité d'accueil des prisons passe de 47 000 à environ 60 000 places, afin que les conditions de détention, d'une part, et les conditions de travail des surveillants, d'autre part, soient plus satisfaisantes. Par ailleurs, une enveloppe spéciale sera consacrée aux équipements de sécurité afin d'assurer une protection plus efficace du personnel et des établissements. De plus, la création récente d'un état-major de sécurité placé sous l'autorité du directeur de l'administration pénitentiaire permet de renforcer l'efficacité des services dans ce domaine et de mieux coordonner les moyens mis en place pour assurer une meilleure sécurité. La sécurité des établissements pénitentiaires est au coeur des préoccupations du garde des sceaux. A la suite de la mutinerie de la maison centrale de Clairvaux et de la tentative d'évasion de la maison centrale de Moulins, des équipes régionales d'intervention et de sécurité seront mises en place dans le courant de l'année 2003. Elles seront au nombre de dix, au moins une par direction régionale, et permettront d'améliorer la mission quotidienne de sécurité au sein des établissements pénitentiaires et d'apaiser les tensions qui génèrent les problèmes. Enfin, une meilleure prise en charge des publics particuliers, comme les détenus mineurs et les détenus à profil psychiatrique, sera mise en place afin que les personnels soient moins exposés à des passages à l'acte violents. Parallèlement, une vaste réforme des enseignements est en cours à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire. L'ambition est de mieux former les élèves à la pratique des gestes techniques professionnels et de leur assurer une formation qui soit la plus en adéquation avec l'exercice réel de leurs futures fonctions. Un programme de formation à la psychopathologie du détenu et à la prise en charge de publics difficiles (problèmes d'illettrisme, de toxicomanie...) sera également dispensé aux élèves. En accompagnement de ces dispositifs, cette loi, par les moyens qu'elle alloue, permet aussi de revaloriser la situation du personnel pénitentiaire et d'améliorer les conditions d'exercice de leur mission, ainsi que les conditions de gestion des ressources humaines. Le garde des sceaux est attentif à l'avenir de ces métiers, qui doivent mériter une meilleure reconnaissance. Il a donné mandat au directeur de l'administration pénitentiaire d'engager avec les organisations syndicales représentatives des discussions portant sur ces questions.
Auteur : Mme Claude Darciaux
Type de question : Question écrite
Rubrique : Système pénitentiaire
Ministère interrogé : justice
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 10 mars 2003
Réponse publiée le 16 juin 2003
Erratum de la réponse publié le 7 juillet 2003