machines et équipements
Question de :
M. Philippe Folliot
Tarn (3e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
Question posée en séance, et publiée le 6 mai 2004
POLITIQUE INDUSTRIELLE
M. le président. La parole est à M. Philippe Folliot, pour le groupe Union pour la démocratie française.M. Philippe Folliot. Monsieur le ministre délégué à l'industrie, la question de la politique industrielle et de la lutte contre les délocalisations et la désindustrialisation a fait irruption dans le débat présidentiel aux Etats-Unis. Nul ne doute qu'il en ira de même lors des élections du mois de juin prochain, car nos concitoyens attendent légitimement beaucoup de l'Union européenne dans ce domaine.
M. Maxime Gremetz. Vous pouvez déjà agir ici !
M. Philippe Folliot. J'ai noté le volontarisme que vous avez affiché sur ce sujet et qui a trouvé sa traduction dans les dossiers Alstom et Aventis.
Au-delà des grands groupes, les PME font face à des difficultés parfois très graves. Tel est le cas de l'entreprise de machines-outils Comau, anciennement Renault Automation, intégrée au groupe Fiat par le gouvernement précédent. Aujourd'hui, globalisation, difficultés et stratégie de ce groupe conduisent l'établissement de Castres, qui dispose pourtant d'un savoir-faire et d'une technologie mondialement reconnus, à préparer un plan social. Cette situation est localement d'autant plus difficilement vécue qu'elle se situe dans un bassin industriel déjà durement touché par les restructurations textiles. Ouvriers, techniciens et cadres de nos industries s'interrogent avec angoisse sur leur avenir.
M. Maxime Gremetz. Ah !
M. Philippe Folliot. Monsieur le ministre, que compte faire le Gouvernement (" Rien ! Rien ! " sur les bancs du groupe socialiste)...
M. Maxime Gremetz. Rien du tout !
M. Philippe Folliot. ... pour faire face à la situation très dégradée de l'entreprise Comau et à ses conséquences sociales prévisibles ?
D'une manière plus générale, quelle politique avez-vous l'intention de mener pour lutter contre les délocalisations industrielles ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à l'industrie.
M. Patrick Devedjian, ministre délégué à l'industrie. Monsieur le député, je comprends votre préoccupation s'agissant de la situation très difficile de l'entreprise Comau située dans votre circonscription, le bassin de Castres, et qui intéresse également M. Carayon. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Christian Bataille. C'est le cas partout !
M. le ministre délégué à l'industrie. Comau, entreprise de machines-outils, intégrée au groupe Fiat, compte 470 emplois. Or les conditions de sa compétitivité se sont dégradées.
M. Maxime Gremetz. Ce n'est pas vrai !
M. le ministre délégué à l'industrie. C'est pour gagner de la productivité qu'elle envisage de supprimer 160 emplois, ce qui n'est pas rien. Mon cabinet suit ce dossier avec beaucoup d'attention. (" Ah ! " sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) Il semble, d'ores et déjà, que trente emplois supplémentaires pourront être sauvegardés. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) De plus, des mesures d'âge seront sans doute possibles.
Enfin, ce qui importe, c'est la revitalisation du bassin industriel. Dans ce domaine, le Gouvernement ne sera pas exigeant, il sera très exigeant ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Jacques Desallangre. Comme d'habitude !
M. le ministre délégué à l'industrie. Si nous comprenons, en effet, les mutations économiques industrielles, si nous comprenons la mondialisation, nous nous sentons aussi responsables de la vie quotidienne d'hommes et de femmes qui ont besoin de ce travail. Par conséquent, la politique du Gouvernement, dans ce domaine, sera tout à fait volontariste (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains) pour tenter d'implanter dans tous les bassins industriels sinistrés des emplois nouveaux à forte valeur ajoutée et modernisée.
M. Jacques Desallangre. On connaît !
M. Maxime Gremetz. Quel démagogue !
M. le ministre délégué à l'industrie. Nous allons essayer d'y parvenir avec Comau. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Auteur : M. Philippe Folliot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : industrie
Ministère répondant : industrie
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 mai 2004