perspectives
Question de :
Mme Claude Darciaux
Côte-d'Or (3e circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 9 mars 2005
FLORENCE AUBENAS, INGRID BETANCOURT
Mme la présidente. La parole est à Mme Claude Darciaux, pour le groupe socialiste.Mme Claude Darciaux. Monsieur le Premier ministre, comme Mme la présidente, je pense tout particulièrement aujourd'hui à toutes les femmes privées de liberté à travers le monde.
Le 5 janvier 2005, Florence Aubenas, journaliste à Libération, est enlevée en Irak avec son guide Hussein Hanoun ; ils sont toujours otages.
Le 23 février 2002 - il y a trois ans déjà - Ingrid Betancourt, citoyenne franco-colombienne, candidate écologiste à l'élection présidentielle en Colombie, et son amie Clara Rojas, étaient enlevées par les guérilleros des FARC ; elles sont toujours otages. Aujourd'hui, plus de 3 000 femmes sont séquestrées en Colombie, et cette situation affecte gravement, depuis de nombreuses années, tout un pays et tout un peuple. S'intéresser à leur sort, c'est marquer les limites de l'inacceptable ; c'est rompre le cercle vicieux de la violence ; c'est refuser la banalisation de telles situations ; c'est apporter à ces femmes notre soutien et notre solidarité et condamner les violations des droits de l'homme.
En ce jour symbolique du 8 mars, avec ces femmes en lutte qui, par leurs convictions humaines et politiques, nous indiquent le chemin de la liberté et de la démocratie, il faut tout faire pour que, demain, les injustices disparaissent à tout jamais, ici et ailleurs.
Mme la présidente. Veuillez poser votre question, madame Darciaux.
Mme Claude Darciaux. Monsieur le ministre, quelles sont les actions diplomatiques que le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour tenter de favoriser et d'obtenir la libération de Florence, Ingrid, Clara et tous les autres ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe Union pour la démocratie française et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères. Je vous remercie de votre question, madame la députée. Nous pensons tout particulièrement aujourd'hui à toutes les femmes qui, dans le monde, sont privées de liberté. S'agissant des deux femmes courageuses que vous avez citées parmi d'autres - Florence Aubenas, détenue depuis 62 jours, et Ingrid Betancourt, depuis plus de 1 100 jours - nous y pensons tous les jours et nous agissons.
La situation est différente en Colombie et en Irak, et même en Irak, les enlèvements qui se succèdent ne correspondent ni aux mêmes réseaux ni aux mêmes raisons. Malgré cette diversité, nous agissons dans ces pays dangereux et nous sommes mobilisés, comme l'a dit le Premier ministre ici même la semaine dernière. Nous nouons tous les fils, nous vérifions et utilisons toutes les informations que nous recevons.
Nous resterons mobilisés jusqu'à leur libération effective. Nous le devons à leurs familles, qui sont si dignes, à leurs confrères et à leurs amis, dont la mobilisation est si nécessaire, et à la démocratie, dont ces deux femmes, avec courage, chacune à leur manière, - Florence Aubenas au service de la liberté d'informer, Ingrid Betancourt pour affirmer le droit de s'engager - sont le visage. Cette démocratie est fragile, et il faut la défendre partout et chaque jour. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire, du groupe Union pour la démocratie française et sur plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
Auteur : Mme Claude Darciaux
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 9 mars 2005