Question au Gouvernement n° 2260 :
Cachemire

12e Législature

Question de : M. Jean Lassalle
Pyrénées-Atlantiques (4e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

Question posée en séance, et publiée le 27 octobre 2005

SITUATION AU CACHEMIRE APRES LE SEISME

M. le président. La parole est à M. Jean Lassalle, pour le groupe Union pour la démocratie française. (" Une chanson ! Une chanson ! " sur bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Jean Lassalle. Chers collègues, ma question ne prête, hélas ! pas au chant.
Monsieur le ministre des affaires étrangères, le 8 octobre dernier, le Cachemire pakistanais a été frappé par un séisme qualifié d'historique d'une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter, ravageant une zone de 28 000 kilomètres carrés, dévastant les habitations de 3,3 millions de personnes. Le bilan officiel s'élève à 53 000 morts, 75 000 blessés et 800 000 personnes sans abri.
De nombreux glissements de terrain sont à craindre, amplifiant la catastrophe et rendant encore plus difficiles les opérations de secours, déjà qualifiées par l'ONU de " pire cauchemar ". Le temps presse : il reste moins de trois semaines avant que les routes ne ferment et que les villages éloignés ne se trouvent prisonniers de la neige. En outre, 10 % à 20 % des zones touchées n'ont toujours pas pu être secourues.
La précarité de l'hébergement, l'absence de nourriture et de soins médicaux font craindre une véritable épidémie. Ce matin, un cas de fièvre hémorragique a été découvert. Si des distributions d'aides logistiques et de médicaments ne sont pas organisées, le nombre des victimes risque d'être encore plus important après le séisme.
L'aide internationale s'est mobilisée dans les meilleurs délais. Un grand courant de solidarité s'est manifesté, même si celui-ci est moins important que pour le tsunami. Cela a permis notamment un réchauffement des relations entre l'Inde et le Pakistan qui, tous deux, prennent des dispositions pour ouvrir en plusieurs points la ligne de démarcation.
Comme beaucoup de Français, je suis très préoccupé par ce drame, d'autant plus que, montagnard et président de l'association des populations de montagne du monde, je sais combien la montagne peut être un univers hostile.
À l'heure où nous nous réunissons, la conférence des donateurs qui s'est ouverte ce matin à Genève, sous l'égide de l'ONU et avec la participation des ONG, doit prendre les dispositions nécessaires pour apporter l'aide la mieux adaptée aux populations victimes de la catastrophe. L'aide internationale devrait atteindre 549 millions de dollars.
Au nom de l'UDF, je vous demande, monsieur le ministre, de faire connaître à la représentation nationale les dispositions que vous avez prises et que vous comptez prendre pour que la France soit présente, comme elle l'a toujours été lors de drames d'une telle ampleur. (Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française et sur de nombreux bancs.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, comme vous l'avez dit, un séisme d'une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter a frappé l'Asie centrale, et en particulier le Cachemire. Les chiffres sont effrayants puisqu'on parle de 54 000 morts et 78 000 blessés au Pakistan et de 1 300 morts et 3 000 blessés en Inde.
Nous sommes confrontés à quatre problèmes essentiels.
Premièrement, comme certaines agglomérations ont été presque entièrement détruites, 3 millions de personnes se retrouvent sans abri.
Deuxièmement, les conditions météorologiques se sont dégradées et, comme vous l'avez dit, les premières neiges commenceront à tomber dans trois semaines.
Troisièmement, des infrastructures et des hôpitaux ont été détruits. Ainsi, l'aide humaine ne peut être ni acheminée ni distribuée.
Quatrièmement, il existe de réels risques d'épidémie.
Le jour de la catastrophe, la France a dépêché une équipe de sécurité qui a évalué les besoins et désincarcéré de nombreux corps. Le lendemain, quatre avions sont partis, le premier avec des médecins urgentistes du service de santé des armées, mais aussi quarante-huit médecins urgentistes des hôpitaux publics auxquels je veux rendre hommage, ainsi qu'aux organisations non gouvernementales, en particulier françaises, qui oeuvrent sur le terrain. Les trois autres avions ont emporté 85 à 100 tonnes de fret humanitaire.
La France participe actuellement à hauteur de 17 % au projet humanitaire européen d'ECHO. Ce soir, à Genève, le secrétaire général des nations unies, Kofi Annan, réunira les donateurs. La France, qui a déjà donné entre 5 et 6 millions d'euros, annoncera une contribution supplémentaire de 5 millions d'euros. Elle livrera également du matériel chirurgical et des tentes et participera à la vaccination des enfants et des personnes âgées. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

Données clés

Auteur : M. Jean Lassalle

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 octobre 2005

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